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Histoire de notre accent

En 1841, les Québécois découvrent que leur prononciation est critiquée. Ils la changeront.

24 janvier 2015 |Louis Cornellier | Livres

Labbé Thomas Maguire publie en 1841 un manuel de français qui fait prendre conscience à notre élite nationale que son accent na plus la cote dans les beaux milieux, surtout ceux de la France. Photo: Domaine public Labbé Thomas Maguire publie en 1841 un manuel de français qui fait prendre conscience à notre élite nationale que son accent na plus la cote dans les beaux milieux, surtout ceux de la France.

En Nouvelle-France, nos ancêtres, quils aient appartenu au peuple ou à lélite, parlaient ainsi : « La couvarte de la barline éta trop légearte pour aller à Montrial. On a resté cheu nous. » Pourtant, tous les Français de passage soulignaient la qualité de notre langue. Ensuite, au XIXe siècle, alors que notre manière de parler est presque la même, les jugements sur celle-ci se font sévères. Nous parlerions comme des péquenauds. Que sest-il passé pour que la même langue soit soumise à des évaluations aussi contrastées ?

Dans Doù vient laccent des Québécois ? Et celui desParisiens ? (PUL, 2007), lelinguiste Jean-Denis Gendron expliquait cette évolution. Au Québec, écrivait-il, rien na changé, sur le plan linguistique, durant cette période. En France, toutefois, la Révolution de 1789 a eu lieu et elle sest accompagnée dune « révolution phonétique ».

Le « bel usage », celui de la cour et des salons, mais aussi le plus répandu, bien quavec des variantes, dans la population, est discrédité au profit du « grand usage », celui de lélite bourgeoise. Avant, lélite disait « sus la table », « note maison », « sarge » et « fret ». Après, elle dit « sur la table », « notre maison », « serge » et « froid ». Ce qui était considéré comme chic est désormais vu comme plouc.

Coupé de la France depuis la Conquête anglaise, le Québec échappe dabord à cette évolution et conserve son accent traditionnel. Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, dit encore « pére », « gloére » et « nâtion ». Les remarques des voyageurs français de lépoque et les contacts de lélite canadienne avec Paris font toutefois prendre conscience à cette élite du fait que son accent na plus la cote dans les beaux milieux, que dire « França » pour Français, « Yâb » pour diable, « esquelette » pour squelette, « mouchouér » pour mouchoir, « accrére » pour accroire et « mécredi » pour mercredi, ça fait colon.

Cette prise de conscience, raconte savamment le nonagénaire Jean-Denis Gendron dans La modernisation de laccent québécois, survient en 1841, avec la publication dun manuel de français de labbé Thomas Maguire. Pour éviter le déclassement par rapport à lélite française de Paris, notre élite nationale lance un « mouvement pour une prononciation soignée dans le discours public », qui passe surtout par lenseignement dans les collèges.

Double règle

Il sagit dabandonner laccent traditionnel, dabord dans le discours public, mais aussi, graduellement, dans le discours privé, et de « faire acquérir, explique Gendron, la diction que sous-tend [le] nouvel accent : tension forte des organes de la parole, articulation ferme de toutes les syllabes et de tous les sons du mot, élocution légère et gracieuse, accompagnée dune variation tonale qui donne sa pleine expressivité à la parole ».

De 1841 à 1960, le Québec connaît donc « une sorte de diglossie phonétique », alors que coexistent, surtout dans les rangs de lélite, la norme soignée, pour le discours public, et la norme traditionnelle, pour le discours privé. La première se diffuse principalement par les collèges, le théâtre, la radio et la télévision. À partir de 1960, la nouvelle norme simpose comme unique modèle valorisé, en toutes circonstances.

Cela ne signifie pas que Québécois et Français, comme à lépoque de la Nouvelle-France, ont aujourdhui le même accent. Il suffit davoir des oreilles pour constater que ce nest pas le cas. La prononciation québécoise sest certes modernisée, en sinspirant du modèle parisien, mais elle conserve des particularités. Lidée de parler purement à la française, au Québec, na jamais entraînéladhésion, surtout celle des classes populaires, et a toujours été considérée, à raison, comme une attitude de colonisé et de pédant. Consciente de cela, la Société Radio-Canada a beaucoup fait pour trouver « le juste milieu entre une prononciation affectée, précieuse, ridicule et la prononciation traditionnelle », note Gendron. Ce juste milieuest la norme du français québécois moderne.

source et suite : http://www.ledevoir.com/culture/livres/429688/histoire-de-notre-accent

Essais

La modernisation de laccent québécois

Jean-Denis Gendron

Presses de lUniversité Laval

Québec, 2014, 282 pages

Dictionnaire amoureux de la langue française

Jean-Loup Chiflet

Plon

Paris, 2014, 752 pages

  • Habitués
Posté(e)

Très intéressant comme sujet. Je comprends mieux maintenant moi qui pensais que je croyais entendre un A parfois dans un mot. J'entendais bien couvArte et non couvErte et je pensais que c'était juste la personne qui le prononçait mal.

Il m'arrive d'entendre aussi le son H à la place du J. Par ex. Hamais au lieu de Jamais, He suis au lieu de Je suis. Y a t-il une explication aussi à ce sujet ?

  • Habitués
Posté(e)

J'aime bien Ici-RAdioCanada. Par contre LCN oufffffff!!!!!

Ce matin j'ai entendu au sujet de la candidature de Martine Ouellet qu'elle allait oeuvrer pour la "démocratie" ( prononcé ti )

Est-ce qu'on exige des diplômes des journalistes québécois?

  • Habitués
Posté(e)

Très intéressant comme sujet. Je comprends mieux maintenant moi qui pensais que je croyais entendre un A parfois dans un mot. J'entendais bien couvArte et non couvErte et je pensais que c'était juste la personne qui le prononçait mal.

Il m'arrive d'entendre aussi le son H à la place du J. Par ex. Hamais au lieu de Jamais, He suis au lieu de Je suis. Y a t-il une explication aussi à ce sujet ?

Je drias que cela vient de la region d'origine de la personne, tout comme prononcer "Neu" au lieu de "neuf". Je hais cela car "he suis neu" au lieu de "je suis neuf" .. pfff :-)

J'aime bien Ici-RAdioCanada. Par contre LCN oufffffff!!!!!

Ce matin j'ai entendu au sujet de la candidature de Martine Ouellet qu'elle allait oeuvrer pour la "démocratie" ( prononcé ti )

Est-ce qu'on exige des diplômes des journalistes québécois?

Il y en a quelques uns qui ont, disowns, du secher pas mal de cours a l'Universite ... si ils ont ete a l'Universite .

  • Habitués
Posté(e) (modifié)

La première fois quand j'ai entendu dire "vous-autres", j'en était presque certain que c'était mois qu'avais mal entendu l'interlocuteur, sans parler de "tu" qui est présent partout dans les phrases interrogatives, mais bon ça je le savais avant que j'attérisse ici :biggrin2:

Modifié par veniziano
Posté(e) (modifié)

Attention à ne pas s'étonner trop facilement. Effectivement, il existe plusieurs accents québécois parfois plus ou moins prononcés. En tant que Français, cela peut nous choquer. Parfois nous considérons ces "déformations linguistiques" comme des fautes de Français graves.

N'oubliez pas que nous ne sommes pas chez nous, la norme n'est pas celle que nous avons intégré dans notre cursus scolaire, et la langue québécoise est beaucoup plus permissive. Certain accents sont très poussés, quasi comme un signe d'appartenance culturelle. Bref, avoir un accent fort et des tournures de phrase "originales" n'est pas synonyme de mauvaise éducation, loin de là. Incroyable hein ? On peut faire des études, être journaliste ou une personnalité publique tout en conservant un accent et brandir une originalité verbale...

Personnellement je préfère m'en amuser !

Modifié par Pierre Moreau
  • Habitués
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Loin de moi l'idée de dire que la norme est ci et là ou pour dénigrer le dialecte ou l'accent québecois que je trouve souvent beau et même donnant souvent une meilleur définition des mots ou le sens des phrases que celui que j'en ai appris et est utilisé, par exemple je trouve le mot "magasiner" beaucoup mieux de dire faire du shopping ou faires des courses.

Sauf que parfois aussi, et faut le dire, et que j'en parle pas non plus du "a" qui remplace "elle" ou "y" qui remplace "il" ou encore les "toé pis moé lo" ... mais j'en ai du mal avec des termes tels que "vous-autres" ou encore ceux de la langue anglaises inflitrés (francisés?) "checker" à la place de "vérifier", ou "spliter" = "couper" , ou encore "ploguer" au lieu de "brancher" ... on se demande parfois l'on est ou avec la conservation de la langue française.

Modifié par veniziano
Posté(e) (modifié)

Bien d'accord avec toi Veniziano, c'était plutôt un clin d’œil aux commentaires avant toi :smile:

Mais effectivement, il y a parfois certaines dérives avec les anglicismes. Ce qui parfois est assez paradoxal, puisque j'ai l'impression qu'il est commun chez les québécois de penser que ce sont les Français de France qui utilisent des anglicismes à tout va.

Dans les faits, j'ai bien l'impression que c'est simplement que nous n'utilisons pas les mêmes.

Sans créer de polémique :smile:

Aller, parlons tous québécois !!! :D :

www.je-parle-quebecois.com

logo-footer.png

Modifié par Pierre Moreau
  • 2 weeks later...
  • Habitués
Posté(e)

Loin de moi l'idée de dire que la norme est ci et là ou pour dénigrer le dialecte ou l'accent québecois que je trouve souvent beau et même donnant souvent une meilleur définition des mots ou le sens des phrases que celui que j'en ai appris et est utilisé, par exemple je trouve le mot "magasiner" beaucoup mieux de dire faire du shopping ou faires des courses.

Sauf que parfois aussi, et faut le dire, et que j'en parle pas non plus du "a" qui remplace "elle" ou "y" qui remplace "il" ou encore les "toé pis moé lo" ... mais j'en ai du mal avec des termes tels que "vous-autres" ou encore ceux de la langue anglaises inflitrés (francisés?) "checker" à la place de "vérifier", ou "spliter" = "couper" , ou encore "ploguer" au lieu de "brancher" ... on se demande parfois l'on est ou avec la conservation de la langue française.

Vous les Algériens, vous ne vous prenez pas pour de la merde non? On se demande bien sur quelle base d'ailleurs vous nous regardez de haut, alors que vous êtes si mal placés pour le faire.

  • Habitués
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Nous parlons comme nous parlons, et si ça ne vous plaît pas, la porte est par là...

Pourquoi donc devrions-nous supporter vos petits jugements à la [biiiP]? Parce que vou croyez [biiiP] qu'il y a un bon ou un mauvais accent, et que ce n'est pas seulement une question relative?

Est-ce que quelqu'un irait reprocher aux Américains de parler mal l'anglais? Vous savez pourquoi? Parce qu'ils sont le groupe de locuteurs anglophones dominants alors qu'en français, c'est la France qui domine. Voilà toute l'histoire.

Alors lâchez-nous avec vos [biiiP] de leçons, merci beaucoup, vous pouvez vous les [biiiP] où je pense.

Modifié par Louis-Cyr
Langage
  • Habitués
Posté(e) (modifié)

Nous parlons comme nous parlons, et si ça ne vous plaît pas, la porte est par là...

Pourquoi donc devrions-nous supporter vos petits jugements à la [biiiP]? Parce que vou croyez [biiiP] qu'il y a un bon ou un mauvais accent, et que ce n'est pas seulement une question relative?

Est-ce que quelqu'un irait reprocher aux Américains de parler mal l'anglais? Vous savez pourquoi? Parce qu'ils sont le groupe de locuteurs anglophones dominants alors qu'en français, c'est la France qui domine. Voilà toute l'histoire.

Alors lâchez-nous avec vos [biiiP] de leçons, merci beaucoup, vous pouvez vous les [biiiP] où je pense.

Moi je suis fan comme je suis fan de Dentan: et oui deux Québécois sur le forum et oh mon dieu ils ne sont pas comme les français l'imagine: avec des idées bien arrêtées, supers fiers de leur Province pas forcément agréables, pas toujours accueillant, et capables d'insulter à tour de bras. Ça ne va pas plaire à tout le monde mais c'est aussi ça le Québec.

Alors sur le sujet mon cher Ungeduld, sache que les anglais reprochent constamment aux Américains de mal parler (de détruire) l'anglais... c'est une guerre, et les anglophones passent leur temps à s'humilier sur la langue...

Par contre c'est quand même vrai, mieux on parle anglais moins on aime l'américain...

Ces guéguerres existent partout c'est la même chose avec le portugais et l'espagnol sud américain qui eux suivent les règles des académies européennes .

L'accent on s'en fiche d'ailleurs "l'accent" le vrai il est entrain de disparaître dans une tonalité complètement amércaine, fini, enterré les R roulés de Montréal...

Comme on est francophone notre guéguerre c'est le français, et au Québec la réécriture de la langue par l'office et la destruction de la syntaxe ça c'est dangereux mais inévitable c'est la mort de la langue et de toute façon la langue française comme les autres est destinée à mourir.

Ce qui énerve l'échantillon des 220 millions de francophones qui sont confrontés au Québec c'est la succession de tests de français imposés par des gens qui parlent mal et qui sont convaincus du contraire, d'où l'exaspération des immigrants.

"Si on aurait pas ses tests on pourrait nous faire accroire que vous parlez le français." Pour moi la responsable n'était pas à sa place.

J'ai été frappé par une analyse d'une cubaine fraîchement débarquée qui avait remarqué que le niveau de langue variait et informait énormément sur la personne et l'éducation qu'elle avait reçue et sa classe sociale. J'ai un ancien collègue Québécois qui se faisait traiter de "français" dans les réunions par ce qu'il avait un vocabulaire et une syntaxe parfaite (et pas d'accent français) ce qui ne plaisait pas.

J'ai été dans des classes où il y avait des semi insurrections légitimes pour des énièmes tests de français imposés à des francophones... Alors leurs diplômes ne valent rien et en plus ils ne savent pas parler.

La francisation est aussi complètement à revoir les progrès sont impossibles pourtant nombreux sont ceux qui y mettent toutes leur bonne volonté.

Qu'est ce que les immigrants apprennent en francisation : un vieux discours dépassé et complexé sur le fait que les français de Paris sont comme ça, qu'ils sont arrogants, qu'ils parlent anglais, un train de préjugés qui assouvie la petite haine passagère et surtout l'ignorance de certains professeurs mais ne remplit pas son contrat. Et les immigrants ça ils le sentent.

PS: moi j'écris mal, très très mal, et pourtant au Québec ça passe sans aucun problème, il faut le dire quand j'écris en France je dois relire 200 fois par ce que là bas ça ne pardonne pas...

Modifié par Louis-Cyr
  • Habitués
Posté(e)

PS: moi j'écris mal, très très mal, et pourtant au Québec ça passe sans aucun problème, il faut le dire quand j'écris en France je dois relire 200 fois par ce que là bas ça ne pardonne pas...

... ouep, ça s'appelle du snobisme.

Et pourtant, le français écrit en France est énormément massacré (pas de quoi pavoiser)

A l'oral, si un étranger ose parler en français en France alors qu'il ne le manie pas très bien, on va passer son temps à le reprendre 'pour son bien' ou on ne va faire aucun effort pour le comprendre. J'en connais qui ont complètement arrête de vouloir communiquer suite à ce type de remarques.

Combien de personnes j'ai vu en entreprise ne jamais être capables de monter de position à cause du snobisme de la langue alors que la dite position supérieure ne demandait pas spécialement un français parfait !

La prochaine fois tendez aussi l'oreille lorsqu'en France on doive prononcer un nom de famille non français, c 'est une torture pour le porteur du nom.

Ça me rappelle un voisin de classe au Lycée où la prof de français Mme Ducuroir avant accueilli un nouvel élève avec un nom est-européen en étant incapable d'aller au delà des premières lettres de son nom de famille. Elle lui a dit qu'elle allait dans ce cas le nommer juste avec les 2 premières syllabes de son nom. Du tac au tac, l’élève lui a répondu, qu'il allait dans ce cas l'appeler aussi par les deux premières syllabes du sien.

  • Habitués
Posté(e)

PS: moi j'écris mal, très très mal, et pourtant au Québec ça passe sans aucun problème, il faut le dire quand j'écris en France je dois relire 200 fois par ce que là bas ça ne pardonne pas...

... ouep, ça s'appelle du snobisme.

Et pourtant, le français écrit en France est énormément massacré (pas de quoi pavoiser)

A l'oral, si un étranger ose parler en français en France alors qu'il ne le manie pas très bien, on va passer son temps à le reprendre 'pour son bien' ou on ne va faire aucun effort pour le comprendre. J'en connais qui ont complètement arrête de vouloir communiquer suite à ce type de remarques.

Combien de personnes j'ai vu en entreprise ne jamais être capables de monter de position à cause du snobisme de la langue alors que la dite position supérieure ne demandait pas spécialement un français parfait !

La prochaine fois tendez aussi l'oreille lorsqu'en France on doive prononcer un nom de famille non français, c 'est une torture pour le porteur du nom.

Ça me rappelle un voisin de classe au Lycée où la prof de français Mme Ducuroir avant accueilli un nouvel élève avec un nom est-européen en étant incapable d'aller au delà des premières lettres de son nom de famille. Elle lui a dit qu'elle allait dans ce cas le nommer juste avec les 2 premières syllabes de son nom. Du tac au tac, l’élève lui a répondu, qu'il allait dans ce cas l'appeler aussi par les deux premières syllabes du sien.

  • Habitués
Posté(e)

Loin de moi l'idée de dire que la norme est ci et là ou pour dénigrer le dialecte ou l'accent québecois que je trouve souvent beau et même donnant souvent une meilleur définition des mots ou le sens des phrases que celui que j'en ai appris et est utilisé, par exemple je trouve le mot "magasiner" beaucoup mieux de dire faire du shopping ou faires des courses.

Sauf que parfois aussi, et faut le dire, et que j'en parle pas non plus du "a" qui remplace "elle" ou "y" qui remplace "il" ou encore les "toé pis moé lo" ... mais j'en ai du mal avec des termes tels que "vous-autres" ou encore ceux de la langue anglaises inflitrés (francisés?) "checker" à la place de "vérifier", ou "spliter" = "couper" , ou encore "ploguer" au lieu de "brancher" ... on se demande parfois l'on est ou avec la conservation de la langue française.

Le "toé et moé" est l'accent d'origine. Au début de l'histoire de la langue française on disait "to-i" puis c'est devenu "toé"... Quel roi avait déclaré "Le roé c'est moé" ?

Les langues changent, c'est l'évolution, certains diront que c'est scandaleux, moi je trouve que c'est la vie. Le "toé" disparaîtra comme il a disparu en France. L'important c'est que les gens se comprennent.

Je trouve risible qu'on nous reproche le "toé" ou le "ploguer", alors que vous comprenez ce que les gens disent ! Employez la prononciation toi et le mot brancher si vous le désirez, tout le monde va vous comprendre et seul les complexés vous le reprocheront, mais si vous leurs notez la mauvaise expression selon vos critères, bien, vous risquez de recevoir en pleine face la phrase type... Maudit français, même si vous êtes algériens !

  • Habitués
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Felipe, cessez de jouer à la victime, vous n'êtes pas convaincant. Malheureusement, ce n'est pas aussi ça le Québec. Le Québécois est un tapis sur lequel tout le monde peut venir s'essuyer sans qu'il proteste - je m'étonne d'ailleurs de ne pas en avoir vu un venir ici à la défense de celui à qui j'ai remonté les bretelles. Pas le genre des Québécois, on peut les mépriser ouvertement, il ne faut rien dire.

Constamment, des gens dans votre genre débarquent ici et se permettent des remarques qu'ils n'oseraient jamais faire s'ils avaient immigré dans un autre pays. Ici, c'est sans risque.

Mais pour qui vous prenez-vous à la fin?

Modifié par Ungeduld
  • Habitués
Posté(e)

Autre chose: inutile d'inventer des trucs. Les Anglais qui reprochent constamment aux Américains de mal parler l'anglais, ça sort de votre imaginaire, comme le Québécois rude qui insulte les nouveaux arrivants. Ce n'est tellement pas le cas que les Anglais parlent souvent comme les Américains - ils vont dire « highway » au lieu de « motorway » par exemple.

  • Habitués
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Attention à ne pas s'étonner trop facilement. Effectivement, il existe plusieurs accents québécois parfois plus ou moins prononcés. En tant que Français, cela peut nous choquer.

Nous choquer qu il existe plusieurs accents ?

Es tu déjà sorti de Paris ?

  • Habitués
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Histoire de notre accent

En 1841, les Québécois découvrent que leur prononciation est critiquée. Ils la changeront.

24 janvier 2015 |Louis Cornellier | Livres

Labbé Thomas Maguire publie en 1841 un manuel de français qui fait prendre conscience à notre élite nationale que son accent na plus la cote dans les beaux milieux, surtout ceux de la France. Photo: Domaine public Labbé Thomas Maguire publie en 1841 un manuel de français qui fait prendre conscience à notre élite nationale que son accent na plus la cote dans les beaux milieux, surtout ceux de la France.

En Nouvelle-France, nos ancêtres, quils aient appartenu au peuple ou à lélite, parlaient ainsi : « La couvarte de la barline éta trop légearte pour aller à Montrial. On a resté cheu nous. » Pourtant, tous les Français de passage soulignaient la qualité de notre langue. Ensuite, au XIXe siècle, alors que notre manière de parler est presque la même, les jugements sur celle-ci se font sévères. Nous parlerions comme des péquenauds. Que sest-il passé pour que la même langue soit soumise à des évaluations aussi contrastées ?

Dans Doù vient laccent des Québécois ? Et celui desParisiens ? (PUL, 2007), lelinguiste Jean-Denis Gendron expliquait cette évolution. Au Québec, écrivait-il, rien na changé, sur le plan linguistique, durant cette période. En France, toutefois, la Révolution de 1789 a eu lieu et elle sest accompagnée dune « révolution phonétique ».

Le « bel usage », celui de la cour et des salons, mais aussi le plus répandu, bien quavec des variantes, dans la population, est discrédité au profit du « grand usage », celui de lélite bourgeoise. Avant, lélite disait « sus la table », « note maison », « sarge » et « fret ». Après, elle dit « sur la table », « notre maison », « serge » et « froid ». Ce qui était considéré comme chic est désormais vu comme plouc.

Coupé de la France depuis la Conquête anglaise, le Québec échappe dabord à cette évolution et conserve son accent traditionnel. Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, dit encore « pére », « gloére » et « nâtion ». Les remarques des voyageurs français de lépoque et les contacts de lélite canadienne avec Paris font toutefois prendre conscience à cette élite du fait que son accent na plus la cote dans les beaux milieux, que dire « França » pour Français, « Yâb » pour diable, « esquelette » pour squelette, « mouchouér » pour mouchoir, « accrére » pour accroire et « mécredi » pour mercredi, ça fait colon.

Cette prise de conscience, raconte savamment le nonagénaire Jean-Denis Gendron dans La modernisation de laccent québécois, survient en 1841, avec la publication dun manuel de français de labbé Thomas Maguire. Pour éviter le déclassement par rapport à lélite française de Paris, notre élite nationale lance un « mouvement pour une prononciation soignée dans le discours public », qui passe surtout par lenseignement dans les collèges.

Double règle

Il sagit dabandonner laccent traditionnel, dabord dans le discours public, mais aussi, graduellement, dans le discours privé, et de « faire acquérir, explique Gendron, la diction que sous-tend [le] nouvel accent : tension forte des organes de la parole, articulation ferme de toutes les syllabes et de tous les sons du mot, élocution légère et gracieuse, accompagnée dune variation tonale qui donne sa pleine expressivité à la parole ».

De 1841 à 1960, le Québec connaît donc « une sorte de diglossie phonétique », alors que coexistent, surtout dans les rangs de lélite, la norme soignée, pour le discours public, et la norme traditionnelle, pour le discours privé. La première se diffuse principalement par les collèges, le théâtre, la radio et la télévision. À partir de 1960, la nouvelle norme simpose comme unique modèle valorisé, en toutes circonstances.

Cela ne signifie pas que Québécois et Français, comme à lépoque de la Nouvelle-France, ont aujourdhui le même accent. Il suffit davoir des oreilles pour constater que ce nest pas le cas. La prononciation québécoise sest certes modernisée, en sinspirant du modèle parisien, mais elle conserve des particularités. Lidée de parler purement à la française, au Québec, na jamais entraînéladhésion, surtout celle des classes populaires, et a toujours été considérée, à raison, comme une attitude de colonisé et de pédant. Consciente de cela, la Société Radio-Canada a beaucoup fait pour trouver « le juste milieu entre une prononciation affectée, précieuse, ridicule et la prononciation traditionnelle », note Gendron. Ce juste milieuest la norme du français québécois moderne.

source et suite : http://www.ledevoir.com/culture/livres/429688/histoire-de-notre-accent

Essais

La modernisation de laccent québécois

Jean-Denis Gendron

Presses de lUniversité Laval

Québec, 2014, 282 pages

Dictionnaire amoureux de la langue française

Jean-Loup Chiflet

Plon

Paris, 2014, 752 pages

Je trouve que c'est un sujet sensible pour en débattre la dessus.....

Les Québécois ont certes un accent pour nous qui venons de l'extérieur, mais n'oublions pas qu'ils sont chez eux et que nous n'avons pas a nous moquer de qui que se soit, ce serait bien irrespectueux.......

Ce qui est important d'entendre si vous en êtes capable, c'est la gentillesse dont certaines personnes peuvent faire preuve dans certains cas.....a méditer

  • Habitués
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Nous parlons comme nous parlons, et si ça ne vous plaît pas, la porte est par là...

Pourquoi donc devrions-nous supporter vos petits jugements à la [biiiP]? Parce que vou croyez [biiiP] qu'il y a un bon ou un mauvais accent, et que ce n'est pas seulement une question relative?

Est-ce que quelqu'un irait reprocher aux Américains de parler mal l'anglais? Vous savez pourquoi? Parce qu'ils sont le groupe de locuteurs anglophones dominants alors qu'en français, c'est la France qui domine. Voilà toute l'histoire.

Alors lâchez-nous avec vos [biiiP] de leçons, merci beaucoup, vous pouvez vous les [biiiP] où je pense.

Ce sont les gens remplis de haine qui provoquent les guerres.......vivez en paix.

  • Habitués
Posté(e)

Histoire de notre accent

En 1841, les Québécois découvrent que leur prononciation est critiquée. Ils la changeront.

24 janvier 2015 |Louis Cornellier | Livres

Labbé Thomas Maguire publie en 1841 un manuel de français qui fait prendre conscience à notre élite nationale que son accent na plus la cote dans les beaux milieux, surtout ceux de la France. Photo: Domaine public Labbé Thomas Maguire publie en 1841 un manuel de français qui fait prendre conscience à notre élite nationale que son accent na plus la cote dans les beaux milieux, surtout ceux de la France.

En Nouvelle-France, nos ancêtres, quils aient appartenu au peuple ou à lélite, parlaient ainsi : « La couvarte de la barline éta trop légearte pour aller à Montrial. On a resté cheu nous. » Pourtant, tous les Français de passage soulignaient la qualité de notre langue. Ensuite, au XIXe siècle, alors que notre manière de parler est presque la même, les jugements sur celle-ci se font sévères. Nous parlerions comme des péquenauds. Que sest-il passé pour que la même langue soit soumise à des évaluations aussi contrastées ?

Dans Doù vient laccent des Québécois ? Et celui desParisiens ? (PUL, 2007), lelinguiste Jean-Denis Gendron expliquait cette évolution. Au Québec, écrivait-il, rien na changé, sur le plan linguistique, durant cette période. En France, toutefois, la Révolution de 1789 a eu lieu et elle sest accompagnée dune « révolution phonétique ».

Le « bel usage », celui de la cour et des salons, mais aussi le plus répandu, bien quavec des variantes, dans la population, est discrédité au profit du « grand usage », celui de lélite bourgeoise. Avant, lélite disait « sus la table », « note maison », « sarge » et « fret ». Après, elle dit « sur la table », « notre maison », « serge » et « froid ». Ce qui était considéré comme chic est désormais vu comme plouc.

Coupé de la France depuis la Conquête anglaise, le Québec échappe dabord à cette évolution et conserve son accent traditionnel. Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, dit encore « pére », « gloére » et « nâtion ». Les remarques des voyageurs français de lépoque et les contacts de lélite canadienne avec Paris font toutefois prendre conscience à cette élite du fait que son accent na plus la cote dans les beaux milieux, que dire « França » pour Français, « Yâb » pour diable, « esquelette » pour squelette, « mouchouér » pour mouchoir, « accrére » pour accroire et « mécredi » pour mercredi, ça fait colon.

Cette prise de conscience, raconte savamment le nonagénaire Jean-Denis Gendron dans La modernisation de laccent québécois, survient en 1841, avec la publication dun manuel de français de labbé Thomas Maguire. Pour éviter le déclassement par rapport à lélite française de Paris, notre élite nationale lance un « mouvement pour une prononciation soignée dans le discours public », qui passe surtout par lenseignement dans les collèges.

Double règle

Il sagit dabandonner laccent traditionnel, dabord dans le discours public, mais aussi, graduellement, dans le discours privé, et de « faire acquérir, explique Gendron, la diction que sous-tend [le] nouvel accent : tension forte des organes de la parole, articulation ferme de toutes les syllabes et de tous les sons du mot, élocution légère et gracieuse, accompagnée dune variation tonale qui donne sa pleine expressivité à la parole ».

De 1841 à 1960, le Québec connaît donc « une sorte de diglossie phonétique », alors que coexistent, surtout dans les rangs de lélite, la norme soignée, pour le discours public, et la norme traditionnelle, pour le discours privé. La première se diffuse principalement par les collèges, le théâtre, la radio et la télévision. À partir de 1960, la nouvelle norme simpose comme unique modèle valorisé, en toutes circonstances.

Cela ne signifie pas que Québécois et Français, comme à lépoque de la Nouvelle-France, ont aujourdhui le même accent. Il suffit davoir des oreilles pour constater que ce nest pas le cas. La prononciation québécoise sest certes modernisée, en sinspirant du modèle parisien, mais elle conserve des particularités. Lidée de parler purement à la française, au Québec, na jamais entraînéladhésion, surtout celle des classes populaires, et a toujours été considérée, à raison, comme une attitude de colonisé et de pédant. Consciente de cela, la Société Radio-Canada a beaucoup fait pour trouver « le juste milieu entre une prononciation affectée, précieuse, ridicule et la prononciation traditionnelle », note Gendron. Ce juste milieuest la norme du français québécois moderne.

source et suite : http://www.ledevoir.com/culture/livres/429688/histoire-de-notre-accent

Essais

La modernisation de laccent québécois

Jean-Denis Gendron

Presses de lUniversité Laval

Québec, 2014, 282 pages

Dictionnaire amoureux de la langue française

Jean-Loup Chiflet

Plon

Paris, 2014, 752 pages

Je trouve que c'est un sujet sensible pour en débattre la dessus.....

Les Québécois ont certes un accent pour nous qui venons de l'extérieur, mais n'oublions pas qu'ils sont chez eux et que nous n'avons pas a nous moquer de qui que se soit, ce serait bien irrespectueux.......

Ce qui est important d'entendre si vous en êtes capable, c'est la gentillesse dont certaines personnes peuvent faire preuve dans certains cas.....a méditer

Et en plus, ici, c'est vous (général) qui avez un accent!

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