Habitués petitpetit Posté(e) 6 mai 2017 Habitués Posté(e) 6 mai 2017 Pour nous, une petite famille avec deux enfants, on se plaît vraiment bien ici. Immigrer quelque part, c'est changer de vie, c'est renaître, découvrir et apprendre une nouvelle culture mais c'est surtout s'adapter. Ici j'ai trouvé mon idéal de vie malgré que nous avons eu comme toute personne immigrante, des hauts et des bas..... Mais j'aime cette terre, ici, je me sens là où je dois être.... Bonne continuation et faite selon ce que votre coeur vous dit. nyrris, Mark-Beaubien, kamillo et 3 autres ont réagi à ceci 6 Citer
Invité Posté(e) 6 mai 2017 Posté(e) 6 mai 2017 (modifié) Il y a 5 heures, Rourouille a dit : Nous voici en famille, au Québec, depuis bientôt 22 mois, à présent. J’avais posté un petit bilan sur le forum, à l'occasion de nos 14 mois de présence où je pesais les + et les – de notre expérience d’immigration. Je dois avouer qu’à présent, les choses ont évolué et la balance penche plus nettement vers les aspects négatifs. La cause de cette perte d’équilibre ? Je trouve, à la longue, la vie québécoise « lourde » à gérer pour une maman de 4 enfants, qui travaille. Bien sûr, je compare avec ma vie « française » d’avant (oh, je sais, c’est pas bien, il est conseillé, pour maintenir sa santé mentale, de devenir amnésique dès le passage de la douane). Pourtant je ne peux pas cacher la conclusion de mon introspection : ma vie de mère de famille était logistiquement plus facile en France (et pas qu’un peu) ! J’avais pourtant déjà ( !) tous mes enfants (ils sont nés en France) et une charge de travail aussi importante. Je précise qu’avant notre expatriation, nous n’étions pas aidés, non plus, par la famille française, ni par les amis, pour des raisons d’éloignement. Ainsi le décalage que je ressens en termes de charge logistique familiale ne peut pas s’expliquer par l’absence de proches, d’autant que les enfants grandissant : je devrais au contraire me sentir allégée de certaines contraintes (comme les couches par exemple, qui ne sont plus qu’un mauvais souvenir depuis quelques mois…). J’ai donc essayé de comprendre pourquoi mon temps était phagocyté à l’excès au Québec (je n’ai pas pu poser mes fesses pour lire un bouquin depuis que j’ai posé le pied ici). Mes journées (hors temps de travail) sont souvent finalement gaspillées en tâches/obligations diverses et variés qui n’existent pas en France. J’ai donc voulu faire la liste des nouvelles obligations auxquelles je dois faire face depuis que je vis au Québec et je me suis rendu compte que la liste était longue, longue … - Au Québec, je perds mon temps à préparer 4 boîtes à lunch, 5 soirs par semaine, pour mes enfants Oui, certaines écoles proposent des « snacks » (pizzas ou hot-dogs, parfois frites) ou des services externes dits « traiteurs » (pardon, mais après avoir tenté de commander plusieurs plats du menu, le verdict a toujours été « cher » pour ma part, et « dégueulasse » pour la part des enfants). Je n’ai donc pas trouvé de cantines ou de « self », dignes de ce nom dans les établissements scolaires québécois, avec choix de menus variés cuisinés (entrée, plat, dessert), d’où la nécessité de préparer toutes les veilles d’école des boîtes à lunch pour mes chères têtes blondes (une boîte à préparer, ça va, mais 20 par semaine, j’avoue que cela me pèse sacrément). - Au Québec, je perds mon temps à habiller mes enfants comme des oignons Et oui, les matins où la température est indécente, j’avoue que la routine de l’habillage des enfants me donne des vertiges. Vérifier les mitaines, les cache-nez, les bonnets, les affaires de dessous et celles de dessus (Quoi tu as encore perdu un de tes gants?), leur faire lever les bras au-dessus de leur tête pour vérifier qu’ils peuvent encore bouger (Oui, c’est bon…) et les regarder partir avec leur démarche de cosmonaute (LOL) me semblent être supportables sur la durée que pour les personnes nées ici, habituées depuis la naissance à tant de contrariétés vestimentaires. En complément de cela, la garderie me demande, à chaque changement de température, de modifier le trousseau de ma fille (En Septembre : pantalon de pluie, coupe-vent, gants imperméables, bottes de pluie, bonnet, écharpe, cache-cou. Dès Novembre : pantalon de neige, manteau de ski, moufles, bonnet taillé pour les températures québécoises, cache-cou. Début Avril : Veste et sur-pantalon doublé de polaire et toujours avoir un bonnet à portée de main. En Juillet : crème solaire, maillot, serviette de bain, casquettes, mais encore le pantalon et bottes de pluie dans le sac au cas où.) ! Bref, vous l’avez compris : la logistique vestimentaire est compliquée au Québec et est particulièrement chronophage pour toute mère de famille soucieuse du confort de ses enfants. - Au Québec, je perds mon temps à cuisiner, TOUT ce qui est « cuisinable », à cultiver TOUT ce qui est « cultivable » On a beau dire ce que l’on veut (Je sais JEAN TALON c’est EXTRAORDINAIRE, le plus grand marché à l’européenne en Amérique du Nord, mais 1. C’est pas à côté de chez moi 2. Comparé à beaucoup de marchés de grandes villes françaises, pardon, mais… il n’y a rien de spectaculaire !!), l’offre alimentaire reste réduite au Québec (et même, si elle progresse d’année en année). La qualité, en plus d’être rare, y est très chère. Ainsi, les produits qui me facilitaient la vie en France et que je trouvais à deux rues de chez moi (les surgelés Picard, les pâtes brisées ou feuilletées roulées toutes prêtes, les galettes de sarrasin ou de froment prêtes à cuire, le pain Bio sous vide à cuire au four, les desserts lactés déclinés sous toutes leurs formes dans les supermarchés français, les épices et mélanges d’herbes congelées, etc…) et bien, je les concocte à présent moi-même. De mon avis, les légumes que l’on trouve ici dans les supermarchés n’ont pas vraiment de goût (aspect plastique, luisants, mais gorgés de flotte, les tomates sont des catastrophes). De plus, leur prix a augmenté de 13% sur un an (oui 13% entre 2015 et 2016) !! Alors, au bout d’une année de présence ici, j’ai décidé de cultiver un minuscule potager, mais la météo réduit les possibilités. Je me suis aussi rapprochée de quelques producteurs/fermes pas trop éloigné(e)s pour me faire livrer des paniers de légumes mais cela reste saisonnier, seulement 5/6 mois de l’année (pas de livraison bien entendu en hiver). Enfin, vu le prix québécois des volailles et des œufs, j’en suis à me demander si je ne vais pas prochainement acheter des poules et aménager un poulailler (chauffé ??)…Et j’avoue qu’en raison de l’assommoir fiscal que constitue la Société des Alcools du Québec, même un alambic pour produire notre gnôle locale nous semble à présent une bonne idée, après avoir payé de la piquette achetée à la SAQ à des tarifs dignes d’un champagne millésimé en France!! Donc, si on continue dans la lancée, dans 10 ans, mon mari, mes enfants et moi-même seront plus proches des « survivalistes » qui se nourrissent en totale autarcie, que des simples consommateurs européens que nous étions avant d’immigrer (vous savez, les français chanceux, qui passent, en un clic, leurs courses au supermarché, de produits variés, goûteux et compétitifs en prix ?). Bref, que de temps passé/perdu/gaspillé à se procurer des produits alimentaires de qualité ! D’autant qu’au Québec, il n’existe pas de « Drives » qui permettent de récupérer dans l’heure, dans un supermarché, une commande de courses complètes passée sur internet. Il faut se déplacer physiquement à l’ancienne, ramener ses bouteilles consignées, comme dans les années 60 en France. Tout cela me prend du temps, grignote mes loisirs. - Au Québec, je perds mon temps à « magasiner » pour essayer de ne pas me faire entuber constamment De plus, toute personne soucieuse de son budget doit absolument éplucher les circulaires pour tenter de préserver son budget. L’expérience m’a prouvé, en effet, que les marges des magasins québécois sur les produits de consommation sont vraiment maximales. Le consommateur raque plus qu’il ne le ferait si la concurrence entre enseignes était réelle. Car, au fil des jours qui passent, je reste convaincu que le marché canadien n’est pas si libéral et qu’il est difficilement pénétrable pour de nouveaux acteurs. Le gâteau est partagé entre grosses entreprises historiques (les distributeurs alimentaires, les banques…) qui s’entendent pour conserver leurs marges. Le marché européen est en réalité bien plus concurrentiel, ce qui implique des prix plus compétitifs pour les consommateurs. Les marges des entreprises européennes y sont d’ailleurs souvent trop faibles (problème de rentabilité et de pérennité) car les frontières entre pays européens sont ouvertes (et le lobbying moins efficace). De plus, l’inflation en France est quasi-nulle. Donc, au Québec, on peut s’acheter un fer à repasser 59 dollars et le trouver le lendemain affiché à 39 dollars dans le même magasin (car proposé à ce prix réduit pour deux jours seulement dans la circulaire). Ces promotions sauvages me font douter constamment de la pertinence de mes achats. J’hésite donc à acheter au prix normal, ne sachant pas si le lendemain le prix ne sera pas baissé de 40% pour les chanceux qui auront eu la magnifique idée d’attendre 24h. De la même manière, j’ai déjà acheté une crème solaire 9 dollars, alors que son prix courant était 19 dollars, ce qui m’a donné le sentiment de surpayer le produit toutes les fois suivantes où je l’ai acheté. La conséquence de ces « ventes flash » est que le client doit se rendre chez Métro pour se procurer des bleuets en promo, chez IGA s’il veut acheter des torchons soldés, chez Wallmart pour débourser 3 dollars de moins sur son shampooing habituel. Dans ces moments intenses de magasinage, je regrette donc les prix serrés d’un Leclerc (qui tente systématiquement d’afficher moins cher et qui offre en ligne un site permettant de comparer le prix des produits) et les périodes fixes de soldes légales en France au cours desquelles il est possible d’acheter à prix « aubaines » deux fois par an. On peut ainsi prévoir de planifier des achats importants au cours de ces soldes et ne pas passer sa vie à attendre une ristourne éventuelle en consultant les circulaires avec frénésie (ce qui constitue une énorme perte de temps et d’énergie). - Au Québec, Je perds mon temps (et mon essence) à aller chercher mon courrier La distribution de courrier à domicile a disparu partiellement dans certaines zones géographiques (voir http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/12/11/97002-20131211FILWWW00505-canadala-poste-ne-distribue-plus-le-courrier.php) : les boîtes aux lettres sont regroupées dans un centre « communautaire » où il faut se déplacer pour récupérer son courrier (pratique lorsqu’on a une entorse ou simplement la grippe !). Je ne sais pas comment on fait lorsqu’on est vieux et fatigué, quand on n’a pas le permis de conduire, peut-être peut-on demander dérogation pour être livré…. Je vous laisse imaginer le déplacement que cela engendre quand il fait nuit, qu’il fait -15°, que la journée de travail est finie mais qu’il faut encore faire un détour pour aller chercher son courrier. Une fois, ça va, mais plusieurs fois par semaine, cela use à la longue…Du moins, moi, cela me court sur le haricot. - Au Québec, je perds mon temps à faire 4 déclarations fiscales pour mon foyer En France, je rédigeais une seule déclaration d’impôts pour mon foyer (M. ET Mme). Au Québec, il faut en faire quatre fois plus (2 pour Mme (provincial et fédéral), 2 pour M. (Provincial et Fédéral)). Pour m’aider dans cette tâche, je peux recourir soit à un expert-comptable (bonjour la douloureuse, autour de 280 dollars de l’heure), soit à HR Block (cher pour la qualité médiocre du service), soit acheter un logiciel spécial Impôts. A-t-on déjà vu cette nécessité en France (où pourtant il est communément admis que les impôts y sont déjà compliqués) ? Jamais autour de moi, en France, aucun amis ou membre de ma famille a mandaté un comptable ou acheté un logiciel pour faire sa déclaration d’impôts. Pourquoi ? Parce que malgré la mauvaise presse faite autour des impôts français, ils restent 10 fois plus simples à déclarer que les impôts québécois et canadiens. De plus, rien n’est fait pour aider le pauvre contribuable québécois : pas de possibilité de rencontrer physiquement un agent des impôts au niveau fédéral (les bureaux ne reçoivent plus la clientèle). Pire, suite à des coupes budgétaires, les contribuables canadiens rencontrent des difficultés extrêmes pour parvenir à joindre l’agence du revenu du Canada par téléphone : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/726119/agence-revenu-appels. Bref, il faut au minimum un logiciel informatique ou mieux, une maîtrise en fiscalité pour comprendre les formulaires québécois (et leurs innombrables annexes), le tout couplé à de pénibles heures de réflexion pour parvenir à pondre, enfin, une déclaration provinciale, puis québécoise. Franchement, n’a-t-on pas mieux à faire dans sa vie que passer 3 jours complets par an, embrumé dans les exigences fiscales de notre pays d’accueil ? - Au Québec, je perds mon temps à trouver un médecin pour ma famille et je perds mon temps à attendre dans son cabinet Et oui, en France, mon médecin de famille passait, la journée même de mon appel, visiter à domicile mon petit troisième lorsque ce dernier avait trop de température. Si le toubib était en vacances ou trop occupé, je pouvais toujours joindre SOS MEDECINS (concept totalement « extra-terrestre » au Québec où on s’estime chanceux si on obtient un rendez-vous dans les 2 semaines (quand on arrive enfin à voir le médecin, l’enfant est guéri, les miracles de la nature sont intervenus). Au Québec, j’ai attendu plusieurs mois avant de trouver un médecin de famille et j’attends parfois 2 à 3 semaines pour que ce dernier daigne recevoir en consultation un de mes enfants. Pendant ce temps, je me débrouille, le soigne en auto-médicamentation à mes frais exclusifs bien sûr. Parfois la maman de famille nombreuse que je représente ressent une grande lassitude quand la problématique santé est multipliée par le nombre d’enfants à soigner (je ne parle même pas des bobos des adultes, on ne s’écoute pas (finies les visites de prévention), on espère simplement que le corps ne nous fera pas un coup de grisou…). - Au Québec, je perds mon temps à entretenir ma voiture (je vois plus mon garagiste que mon toubib) Je crois que je n’ai jamais autant vu le garagiste que depuis que nous vivons au Québec. J’ai presque l’impression qu’il fait partie de la famille. Car, tous les 2/3 mois (j’ai vérifié et j’ai repris mes factures depuis notre arrivée ici) , je lui rends une visite (fort coûteuse au demeurant) : deux fois par an, il faut changer les pneus (hop chez le garagiste), après évidement il y a les révisions (je ne sais pas pourquoi les constructeurs les prévoient si rapprochées en Amérique-du-Nord, euh, si, peut-être, vous avez dit Business ??), et aussi le traitement antirouille, rendu obligatoire pour protéger la voiture, en raison du sel déversé pour déneiger les routes. J’ai également connu deux pannes en 18 mois, liées au mauvais état des routes québécoises. Car, au Québec, le système de freins et vos amortisseurs morflent pas mal…Et je peux vous affirmer que j’ai mieux à faire de ma vie que d’aller chez le garagiste ! - Au Québec, je perds du temps à me conformer aux règles et règlements parfois ubuesques mais que tout le monde fait appliquer à la lettre (même quand c’est con) A notre arrivée, l’école primaire publique de mon fils a exigé pour son inscription de Septembre un justificatif de domicile sous forme de factures (C’est le règlement, que voulez-vous). J’ai expliqué que nous avons loué à partir de Septembre et que par conséquent, je ne disposais pas encore de facture énergie ou téléphone. J’ai donc proposé de produire une copie du bail (Refusé, car « non-sécuritaire » ???), une attestation sur l’honneur (Refusé, car … ce n’est pas un truc pratiqué ici), une attestation d’assurance (Refusé, ce document n’est pas dans la liste des docs acceptés). A la question : « mais comment faire ? », mon interlocutrice m’a répondu « Appelez Hydro Québec pour obtenir une facture rapide et revenez me voir ». Hydro Québec a bien voulu délivrer une attestation d’ouverture de compte à l’adresse concernée, mais m’a expliqué n’envoyer de factures qu’après un mois de consommation (Octobre, donc, si vous suivez bien). Je propose donc à la dame de la scolarité une attestation d’ouverture de compte Hydro Québec. De nouveau, refusée. Me voici alors face à un dilemme : dois-je faire perdre un mois de scolarité à mon fils pour cause de non-production d’une facture d’électricité que je ne détiens pas encore ou continuer à chercher une solution? J’ai finalement souscrit un abonnement supplémentaire de téléphone mobile qui a accepté de m’adresser une facture sur le champ (abonnement payable en avance) et ai pu inscrire mon fils. Bref, j’ai failli désespérer et ai consacré une énergie folle à cette simple inscription administrative. En France, j’aurai réussi à trouver un arrangement plus rapide avec mon interlocuteur. Celui-ci aurait accepté une attestation d’assurance pour permettre à mon fils de faire sa rentrée et en Octobre, aurait attendu bien sagement la « Vraie » facture pour valider la domiciliation. Dans le même ordre d’idée, je crois avoir déjà raconté, à notre arrivée, comment CostCo avait au départ refusé que nous devenions membres car les seules pièces d’identité avec photo en notre possession était un passeport français et un permis de conduire français (nous n’avions pas encore reçu le permis de conduire québécois ni la carte soleil). A la tête de la gentille employée CostCo qui nous a demandé « mais pourquoi il a cette drôle de couleur, votre passeport ? », nous avons compris que cela allait être compliqué. Nous étions déjà lassés à l’idée de devoir parlementer. Pour comparaison, je garde en souvenir ce cas récent, mais à l’issue opposée, d’une voiture neuve achetée dans une des plus grosses concessions automobiles de France (pas un boui-boui, donc). Le règlement était clair : Paiement par virement ou chèque de banque, et affiché sur la porte d’entrée. Or, pour des raisons de timing (il fallait que nous repartions le jour-même avec la voiture), pas de possibilité d’attendre la réception des fonds (SEPA 24 à 48h) ou de retirer un chèque de banque. Notre demande a bien posé problème, mais finalement, après discussions et appel à la hiérarchie, nous avons obtenu une dérogation, avons payé avec un chèque classique et sommes repartis avec la voiture le jour-même. La concession française a pris un risque certain (c’était une grosse somme en plus) mais a préféré tenter la chance et ne pas perdre un client. Je ne pense pas que ce genre d’arrangement aurait été possible au Québec, car, ici, on ne rigole pas avec le risque (combien de fois entends-je : « Ce n’est pas sécuritaire » ?), on ne rigole pas avec l’argent, ni avec les moyens de paiement. J’ai plusieurs fois éprouvé l’expérience de vouloir acheter un produit au Québec, mais de ne pas disposer du BON moyen de paiement. Par exemple, ne pas avoir ma carte de débit sur moi et vouloir payer chez Dollarama, vouloir prendre un funiculaire mais ne pas avoir de liquide, voir sa carte de crédit Mastercard refusée car le magasin n’accepte que les Visa, ne pas pouvoir obtenir de remboursement sur une carte de crédit car il ne s’agissait pas de la carte qui avait payé le produit au moment de l’achat initial, etc… Le paiement mensuel (et manuel, même si cela se fait en ligne) de sa carte de crédit, avant échéance du relevé, constitue aussi pour moi une drôle d’obligation chronophage et complètement anachronique, qui mériterait d’être abolie (nous sommes au 21ème siècle quand même) pour faire gagner du temps au consommateur. Pourquoi ne pas envisager un prélèvement automatique directement du compte chèque vers la carte de crédit du montant du relevé (si jamais la somme est disponible bien sûr et que le client y a consenti) ? Mais je crains que pour de sombres raisons mercantiles (si on automatise, les oublis de paiement de la carte de crédit seront moins nombreux et donc les sommes facturées à titre d’intérêts seront moins juteuses), les banques n’y ont pas intérêt. Elles préfèrent que le client utilise son temps précieux pour effectuer (ou oublier) son paiement mensuel. Bref, je regrette ces contrariétés au quotidien, concernant le système bancaire, les moyens de paiement, et l’application aveugle des règlements, qui, à mon avis, occupent inutilement le temps disponible. - Au Québec, on perd aussi du temps de vie à déneiger/ramasser les feuilles qui tombent en masse/tondre Je ne pense pas que je doive développer cette partie. Tout le monde, à la lecture du titre, s’imagine aisément que le déneigement ne constitue pas l’activité la plus intellectuellement stimulante du monde. Dans le même ordre d’idée, nous avons été impressionnés par la quantité de feuilles imputrescibles que nous avons dû ramasser à l’automne (je n’ai pas compté les sacs, mon dos s’en souvient encore), mais également par la vitesse de pousse du gazon en été (je comprends mieux la réussite des entreprises de déneigement et de tonte !). Tout cela contribue à grignoter un peu plus mon temps libre. - Au Québec, on travaille plus et on oublie les 35h/semaine et les 5 semaines de congés payés Et oui, j’ai aussi perdu en temps de disponible pour ma famille depuis que je suis là. Je travaille 40 heures par semaine (je perds donc 5 heures hebdomadairement et 2 semaines de congés payés à l’année. Mon mari, qui ne pouvaient pas appliquer les 35 heures en France, du fait de ses responsabilités, travaille autant au Québec, mais a perdu 4 semaines de congés payés (il bénéficiait de 6 semaines en France). Mais dans ces conditions, comment trouver le temps d’aller chez le garagiste ? Je propose donc de conclure sur les mots suivants : Cet article m’a pris du temps à sa rédaction (j’aurais pu faire d’autres choses passionnantes comme étudier en profondeur les nombreuses circulaires promotionnelles qui ornent ma table de cuisine ou faire le point sur mes multiples cartes de crédit Visa/Mastercad/débit). J’espère donc que cela ne sera pas en vain et que ce petit texte fera réfléchir certaines familles qui s’interrogent avant de sauter le pas vers l’immigration. En résumé : Le Québec, super sympa pour des jeunes-qui-n-en-veulent, accros à la junk-food, qui habitent en appart, qui prennent le métro et qui n’ont pas d’enfant à nourrir-sainement-habiller-chaudement ! Pour les familles nombreuses, soucieuses d’une qualité de vie, de loisirs et de temps libre non-passé à diverses obligations logistiques chronophages, vous l’avez compris, je suis plus dubitative. Tu ne t'es pas renseignée avant de venir? Pourquoi quitter le paradis pour aller en enfer, c'est débile un peu sur le bord, non? Modifié 6 mai 2017 par Invité Citer
Rourouille Posté(e) 7 mai 2017 Auteur Posté(e) 7 mai 2017 Bien, bien. Pour répondre à tout ça: En toute objectivité, je le dis car je ne veux pas que cela porte à confusion: mon mari fait le maximum (déneigement, habillement, repas, ménage ..., le tout quand il est là. Or, il est souvent en voyage du lundi au vendredi, pas toujours, mais souvent donc...A part lui demander de se cloner rapidement, ou de démissioner, je ne vois pas bien d'issue. Comme moi-même, j'adore mon travail, il a même pensé à d'autres options professionnelles, même s'il n'est pas normal d'en arriver là. Donc, ce n'est pas une question de lutte des sexes, et de "femme opprimée" comme on tente de déplacer le débat. Ce premier point étant clarifié, j'ai eu envie de chercher un peu de statistiques sur le web. Et voilà un petit graphique: Qu'est-ce que je vois? Non seulement le nombre de familles nombreuses diminuent au Québec entre 2000 et 2006 (ce qui est, il est vrai, une tendance générale dans les pays développés), mais ma famille de 4 enfants représente seulement 2,5% des familles avec enfants au Québec (la famille de 5 enfants du frère d'Azarielle 0,7% des familles, ce qui est très peu. BRAVO à lui, chapeau BAS. J'espère qu'il a de la famille sur place qui l'entoure...). 85,4% des familles québécoises choisissent donc de s'arrêter à maximum 2 enfants, et presque une famille sur 2 décide de ne faire qu'un seul enfant. Je le redis: presque une famille québécoise sur deux n'aura qu'un enfant unique ! (On a juste un peu l'impression que la boîte à lunch et l'habillage oignon pèsent quand même un peu sur l'envie d'un petit deuxième...?)... Surtout, si on se lance dans la comparaison avec la France : http://www.leparisien.fr/societe/demographie-en-france-une-famille-sur-cinq-est-une-famille-nombreuse-13-01-2015-4442991.php. Taux de natalité Québec: 1,50 enfant/ femme (en dessous du taux de renouvellement de la population qui est à 2) vs Taux de natalité France: presque 2 enfants/femme (1,99 pour être précise, record de natalité en Europe). (Question en l'air, comme ça: La faible taux de natalité n'est-elle pas la raison principale du recours massif à l'immigration pour un pays comme le Canada?) Alors oui, il y a les allocs en France, qui encouragent, mais elles sont du pipi de chat comparativement aux montants des aides pour les enfants canadiens et québécois, qui sont TRES généreuses. Et bien, cela ne semble pas suffire à encourager les familles québécoises à se lancer dans les Bébés 3, 4 et plus. Bizarre, Bizarre... D'où mon interrogation: continuez-vous à penser que la charge logistique que je ressens depuis mon arrivée au Québec est de ma faute et de celle de mon mari (on s'y prend comme des pieds, on l'a bien compris, je ne sais pas déléguer, mes standards sont hyper hauts et mon mari est le pire des machos...). Parce que si oui, et que le Québec est une terre qui simplifie la vie des familles, alors il faut m'expliquer pourquoi le taux de natalité n'est pas plus haut, et pourquoi ce sont les foyers issus de personnes immigrées qui font augmenter le taux de natalité et le nombre d'enfants moyen par foyer (autrement dit pas les québécois car ils savent d'avance la logistique qui les attend (sans parler des coûts)...en cas de famille nombreuse)!!! Autre chose, quand on choisit d'avoir des enfants, une famille nombreuse a fortiori (du moins, c'est ma conception), c'est évidemment pour s'en occuper le mieux possible. Alors, les familles de 3,4,5 ou 6 enfants où l'aîné(e), qui n'a rien demandé à personne, se retrouve à avoir en charge les plus jeunes de la fratrie, cela me rappelle certaines familles françaises jusqu'aux années 1960, dont les cadets vous disent en toute franchise "J'ai été élevé par ma soeur, mes parents étaient trop occupés". Est-ce quelqu'un s'interroge pour savoir si à 10 ans, il est normal pour une soeur aînée d'assurer moultes tâches ménagères à la place des parents? Pour ma part, mon mari et moi-même auront élevé chacun de nos enfants du n°1 au n°4, différemment certes mais avec le même investissement. Chacun aura eu le temps de rêver, grandir, jouer sans devoir se préoccuper des mitaines du plus petit ou de la boîte à lunch de n°3. Bien sûr, qu'à partir d'un certain âge, je demande à mon aînée de prendre graduellement en charge de plus en plus de choses, de donner des coups de main. Mais je lui demande principalement de s'occuper de sa vie à elle, pas de celle de la fratrie. Voilà ma conception de la parentalité car le choix que nous avons fait avec mon mari d'avoir une famille nombreuse n'a pas à être trop pesante pour aucun de mes enfants, qu'ils soient l'aîné ou le dernier. C'est notre choix à nous. Je vous souhaite à tous bonne réflexion. Othmac, DidierVancouver, juetben et 2 autres ont réagi à ceci 5 Citer
Habitués Automne Posté(e) 7 mai 2017 Habitués Posté(e) 7 mai 2017 Il y a 2 heures, Rourouille a dit : Alors oui, il y a les allocs en France, qui encouragent, mais elles sont du pipi de chat comparativement aux montants des aides pour les enfants canadiens et québécois, qui sont TRES généreuses. Je sais pas, ça l'air de quoi en France? Exemple, nous on reçoit 279$ du Québec par mois et 924$ du Canada pour 3 enfants avec un salaire médian. Donc je peux pas dire que ça encourage à faire pleins d'enfants parce qu'avec ces allocations là et avec les dépenses c'est pas énorme. Je crois pas que les gens arrêtent de faire des enfants juste parce que c'est long les habiller ou de faire les lunchs... Je pense juste qu'ici les femmes veulent travailler et oui, quand une femme est en congé maternité plusieurs fois, qu'elle doit quitter le travailler plusieurs fois par mois parce qu'un des enfants est malade, ça aide pas dans le travail ou à obtenir un poste haut placé. Il y a d'autres raisons.. Puis c'est bien aussi de s'occuper des enfants sans courir de tous les côtés ou d'être super pressé le matin pour pas être en retard au travail ou de venir les chercher tard à la garderie. cartesienne1 et kuroczyd ont réagi à ceci 2 Citer
Habitués bencoudonc Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 il y a 5 minutes, Automne a dit : Exemple, nous on reçoit 279$ du Québec par mois et 924$ du Canada pour 3 enfants avec un salaire médian. Donc je peux pas dire que ça encourage à faire pleins d'enfants parce qu'avec ces allocations là et avec les dépenses c'est pas énorme. Comparé aux 34 dollars par mois que je recevais à l'époque (et même à l'époque, c'était même pas 10 jours de couches), c'est quand même pas mal... Citer
Habitués juetben Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 il y a 20 minutes, Automne a dit : Je sais pas, ça l'air de quoi en France? Exemple, nous on reçoit 279$ du Québec par mois et 924$ du Canada pour 3 enfants avec un salaire médian. Donc je peux pas dire que ça encourage à faire pleins d'enfants parce qu'avec ces allocations là et avec les dépenses c'est pas énorme. Pas enorme... tu reçois plus de 3 semaines de salaire de 40h au salaire minimum... faut quand même relativiser les choses... Mark-Beaubien, bencoudonc et MarieJ ont réagi à ceci 3 Citer
Habitués Automne Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 (modifié) il y a 36 minutes, juetben a dit : Pas enorme... tu reçois plus de 3 semaines de salaire de 40h au salaire minimum... faut quand même relativiser les choses... est-ce que j'ai dis que je m'en plaignais? Je dis que c'est surement pas assez pour encourager les femmes 'd'ici' à faire 4-5-6 enfants. Faudrait demander à ceux qui ont qu'un ou deux ou pas d'enfants à nous dire pourquoi ils en font pas plus.. Pis c'est tannant aussi cette pression sociale de faire des enfants. On a le choix et personne devrait être forcé de faire quoi que ce soit. C'est ça qui est bien dans notre société d'aujourd'hui. Je respecte les femmes qui font le choix de ne pas en avoir ou juste 1, ou 2. J'en ai connu des femmes sans enfants et c'est pas parce qu'elles en voulaient pas, c'est juste qu'elles sont jamais tombé sur le 'bon gars' qui sera le père de ses enfants. Il y en a combien de femmes qui font des enfants avec n'importe qui ou 'juste pour avoir des enfants'.. Quand on choisit de faire des enfants, c'est sérieux.. J'en ai connu une qui en voulait plusieurs mais son premier enfant est handicapé très lourdement...Pas facile après de penser à en faire d'autres.. Puis il y en a d'autres qui n'en veulent tout simplement pas et c'est bien correct comme ça. Je trouve ça chiant de dire aux autres ' ahh vous faites pas d'enfants, grâce à nous les immigrants on va tout arranger'. Ben faites en des enfants mais venez pas chialer après que vous avez plus de vie ou pas assez de temps pour faire des lunchs. Mais on s'écarte du sujet parce que c'est pas le nombre d'enfants ici le 'problème'. C'est que tout est différent de la vie qu'elle avait avant. Modifié 8 mai 2017 par Automne Orenda et jimmy ont réagi à ceci 2 Citer
Habitués juetben Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 il y a 40 minutes, Automne a dit : est-ce que j'ai dis que je m'en plaignais? Je dis que c'est surement pas assez pour encourager les femmes 'd'ici' à faire 4-5-6 enfants. Faudrait demander à ceux qui ont qu'un ou deux ou pas d'enfants à nous dire pourquoi ils en font pas plus.. Pis c'est tannant aussi cette pression sociale de faire des enfants. On a le choix et personne devrait être forcé de faire quoi que ce soit. C'est ça qui est bien dans notre société d'aujourd'hui. Je respecte les femmes qui font le choix de ne pas en avoir ou juste 1, ou 2. J'en ai connu des femmes sans enfants et c'est pas parce qu'elles en voulaient pas, c'est juste qu'elles sont jamais tombé sur le 'bon gars' qui sera le père de ses enfants. Il y en a combien de femmes qui font des enfants avec n'importe qui ou 'juste pour avoir des enfants'.. Quand on choisit de faire des enfants, c'est sérieux.. J'en ai connu une qui en voulait plusieurs mais son premier enfant est handicapé très lourdement...Pas facile après de penser à en faire d'autres.. Puis il y en a d'autres qui n'en veulent tout simplement pas et c'est bien correct comme ça. Je trouve ça chiant de dire aux autres ' ahh vous faites pas d'enfants, grâce à nous les immigrants on va tout arranger'. Ben faites en des enfants mais venez pas chialer après que vous avez plus de vie ou pas assez de temps pour faire des lunchs. Mais on s'écarte du sujet parce que c'est pas le nombre d'enfants ici le 'problème'. C'est que tout est différent de la vie qu'elle avait avant. Euh on se calme! Ou est ce que je mets une quelconque pression pour faire des enfants! Je m'en contrefous combien tu en veux ou en a! Je soulignais juste que le montant que tu reçois c'est quand même un salaire minimum de plus de 3 semaines! Citer
Habitués Automne Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 (modifié) il y a 43 minutes, juetben a dit : Euh on se calme! Ou est ce que je mets une quelconque pression pour faire des enfants! Je m'en contrefous combien tu en veux ou en a! Je soulignais juste que le montant que tu reçois c'est quand même un salaire minimum de plus de 3 semaines! je suis calme, tout mon message ne s'adressait pas à toi ( à part les deux premières lignes), le reste en général mais surtout Rourouille avec ses commentaires précédents. Je pensais que tu avais compris, la prochaine fois je vais faire attention et mettre 'fin de la citation' avant de continuer. Désolée si j'étais pas assez précise... C'est toi qui est un peu sur les nerfs Modifié 8 mai 2017 par Automne Citer
Habitués kobico Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 Il y a 4 heures, Rourouille a dit : D'où mon interrogation: continuez-vous à penser que la charge logistique que je ressens depuis mon arrivée au Québec est de ma faute et de celle de mon mari . Oui.... en grande partie. Tu as des attentes irréalistes (ne pas perdre de temps à habiller les enfants comme des oignons alors que tu choisis de vivre dans un pays hivernal), une faible capacité d'adaptation (ne pas supporter ce qui est différent de tes habitudes françaises) et une nette tendance à noircir le trait (la moindre contrariété prend d'énormes proportions). Je reprends ici tes principales doléances: - Au Québec, je perds mon temps à préparer 4 boîtes à lunch, 5 soirs par semaine, pour mes enfants - Au Québec, je perds mon temps à habiller mes enfants comme des oignons - Au Québec, je perds mon temps à cuisiner, TOUT ce qui est « cuisinable », à cultiver TOUT ce qui est « cultivable » - Au Québec, je perds mon temps à « magasiner » pour essayer de ne pas me faire entuber constamment - Au Québec, Je perds mon temps (et mon essence) à aller chercher mon courrier - Au Québec, je perds mon temps à faire 4 déclarations fiscales pour mon foyer - Au Québec, je perds mon temps à trouver un médecin pour ma famille et je perds mon temps à attendre dans son cabinet - Au Québec, je perds mon temps à entretenir ma voiture (je vois plus mon garagiste que mon toubib) - Au Québec, je perds du temps à me conformer aux règles et règlements parfois ubuesques mais que tout le monde fait appliquer à la lettre (même quand c’est con) - Au Québec, on perd aussi du temps de vie à déneiger/ramasser les feuilles qui tombent en masse/tondre - Au Québec, on travaille plus et on oublie les 35h/semaine et les 5 semaines de congés payés En décembre 2015, tu nous avais servi un texte assez similaire: "4 mois après mon arrivée sur le territoire québecois, j’ai toujours l’impression d’être coincée dans une grande machine à laver commerciale, bloquée en position essorage. Je suis toujours aussi éberluée par le rapport à l'argent que je constate ici, dans les situations commerciales classiques (le magasinage) ou même dans les relations inter-individuelles dès lors qu'un aspect "rémunération" est en jeu. Pour illustrer et compléter mon témoignage d’Octobre, laissé sur le forum, voici de nouveaux exemples vécus : Une garderie « presse-citron », avide de chèques Le magasinage, au Québec,une aubaine pour le directeur de magasin, mais pas pour le client! Exemple 1 : le magasin de fringues branché Exemple 2 : le magasin de meubles « has-been » Exemple n°3: Le summum du modèle de la consommation nord-américaine : COSTCO EN CONCLUSION : Grand écart avec les pratiques commerciales françaises généralement constatées dans les magasins Bref, dépenser intelligemment son argent au Québec, sans y laisser trop de plumes, ni repartir habillé pour l'hiver, déguisé en sapin de Noël avec des cartes de crédit autour du cou en guise de guirlandes, nécessite du temps et de l'énergie que je ne souhaite pas consacrer à ce type d'activité! (Je préfère aller au ciné)." https://www.forum.immigrer.com/topic/145038-dans-la-machine-a-laver-commerciale-en-position-essorage/?do=findComment&comment=1264721266 Je veux être ici très claire: je ne dis pas que le Québec est parfait, qu'il ne mérite pas certaines critiques. Mais bon, l'enjeu n'est pas là. L'enjeu, c'est ta vie et ton bonheur et vu ta "tournure d'esprit", ta perception généralement négative du Québec, des moeurs et façons de faire d'ici, qui se maintient depuis ton arrivée, je ne vois pas par quel miracle, un jour, tu pourrais y être heureuse. Bonne réflexion! jimmy, Didoung, kuroczyd et 1 autre ont réagi à ceci 4 Citer
Habitués Cherrybee Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 Si je puis me permettre un conseil, la prochaine fois, ne venez pas, en tant qu'immigrante, faire part de votre vécu d'immigration sur un site dédié à ceux qui souhaitent immigrer et qui aimeraient avoir un avis des immigrants qui les ont précédés. Vous savez, ici, on n'a pas le droit de venir essayer, on n'a pas le droit de se tromper, on n'a pas le droit de changer d'avis, on n'a pas le droit de penser ou de donner un avis sans la bénédiction des Québécois "de souche" (tout puissants sur un site pour des immigrants, fait par des immigrants) qui eux seuls ont le droit de regard sur vos paroles et vos écrits. En clair, quand vous écrivez ici, ça doit être comme dans les blogs... On aime ....... Ou on aime. Bien évidement, vous me permettrez de ne pas partager entièrement votre avis, j'en ai un autre sur certains points que j'ai déjà partagé sur un autre de vos fils de discussions (logique, ma vie c'est pas la votre). Et, si je puis me permettre, vous en avez oublié quelques-uns Mais je n'ai pas eu d'enfants au Québec, ni même à en élever ici. Je suis donc allée aux renseignements. Et voilà, quand on fait une simple petite visite chez notre ami G....le, on peut facilement voir que votre ressenti est partagé par bien d'autres mamans québécoises (Les tyrans de la boite à lunch, comment éviter la déprime de la boite à lunch, préparer sa rentrée et ses boites à lunch sans stresser, casse-tête de la boite à lunch). Alors, mon conseil: sur un forum d'immigration où des futurs immigrants viennent demander avis et conseils d'anciens immigrants, surtout ne dites rien de négatif ou de personnel. Faites ce qu'on vous dit de faire, dites ce qu'on vous dit de dire, et surtout ... Arrêtez de penser !!! Ça fait trop de bruit. Et quand ça vous arrivera d'être "vraiment" déprimée, allez voir cette mère ordinaire de 4 enfants. je suis sûre qu'après, vous irez beaucoup mieux. MarieJ, angebee2605, Rourouille et 1 autre ont réagi à ceci 4 Citer
Habitués Demina47 Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 (modifié) Le 06/05/2017 à 08:07, Rourouille a dit : - Au Québec, je perds mon temps à préparer 4 boîtes à lunch, 5 soirs par semaine, pour mes enfants Oui, certaines écoles proposent des « snacks » (pizzas ou hot-dogs, parfois frites) ou des services externes dits « traiteurs » (pardon, mais après avoir tenté de commander plusieurs plats du menu, le verdict a toujours été « cher » pour ma part, et « dégueulasse » pour la part des enfants). Je n’ai donc pas trouvé de cantines ou de « self », dignes de ce nom dans les établissements scolaires québécois, avec choix de menus variés cuisinés (entrée, plat, dessert), d’où la nécessité de préparer toutes les veilles d’école des boîtes à lunch pour mes chères têtes blondes (une boîte à préparer, ça va, mais 20 par semaine, j’avoue que cela me pèse sacrément). C'est sûr que c'est un gros point noir en Amérique du Nord. Rien que l'idée de devoir me coltiner ça tous les jours me donne envie de me tirer une balle, par chance, je n'ai pas d'enfant. J'imagine à quel point ça doit être beaucoup moins varié et équilibré que dans une cantine en France, même en faisant soi-même. Toujours intéressant ce genre de retour, et c'est tellement ça pour beaucoup des points énoncés. Le 06/05/2017 à 08:07, Rourouille a dit : - Au Québec, je perds mon temps à cuisiner, TOUT ce qui est « cuisinable », à cultiver TOUT ce qui est « cultivable » On a beau dire ce que l’on veut (Je sais JEAN TALON c’est EXTRAORDINAIRE, le plus grand marché à l’européenne en Amérique du Nord, mais 1. C’est pas à côté de chez moi 2. Comparé à beaucoup de marchés de grandes villes françaises, pardon, mais… il n’y a rien de spectaculaire !!), l’offre alimentaire reste réduite au Québec (et même, si elle progresse d’année en année). La qualité, en plus d’être rare, y est très chère. Ah oui, c'est censé être le plus grand marché d'Amérique du nord ? Wow ça fait peur quand même bien que je suis une indécrottable des lieux où c'est à peu près le seul endroit où on trouve des trucs potables, mais ce n'est pas spécialement grand (en 3 mn j'ai effectué la traversée d'un bout à l'autre à condition que ce ne soit pas bondé d'un tas de peuple semblant marcher à reculons et encombrant les allées). Alors sûrement que tu as dû lire quelque part que l'offre alimentaire progresse d'année en année car je peux te dire que ce n'est pas du tout le cas ! Je vois 0 évolution depuis 4 ans que je suis là (l’avènement de la Danette n'en étant pour moi pas une). Ta dernière phrase est tout à fait vraie. En gros, on n'est pas trop malheureux si on a un max de $$$$ et surtout qu'on habite Montréal (ou Québec ?). Le 06/05/2017 à 08:07, Rourouille a dit : Ainsi, les produits qui me facilitaient la vie en France et que je trouvais à deux rues de chez moi (les surgelés Picard, les pâtes brisées ou feuilletées roulées toutes prêtes, les galettes de sarrasin ou de froment prêtes à cuire, le pain Bio sous vide à cuire au four, les desserts lactés déclinés sous toutes leurs formes dans les supermarchés français, les épices et mélanges d’herbes congelées, etc…) et bien, je les concocte à présent moi-même. - Achète toi un Thermomix ça va t'aider pour plein de trucs qui seront prêts en 2 secondes et sans effort - Tu trouves des pâtes toutes prêtes aussi ici, notamment le supermarché "spot" pour les français, c'est le supermarché Métro du Mont Royal, celui qui est sur l'avenue Beaumont, tu trouves plein de trucs, des pâtes feuilletées, brisée, cassoulet, et c'est le seul endroit à Montréal où j'ai trouvé des boîtes de petits-pois carrotes Daucy (et NON, celles de Leader Price ne sont pas bonnes) - Tu as aussi Cool&Simple, un sous-Picard local moins bon, moins copieux et plus cher, on va dire que ça dépanne en période de désespoir Le 06/05/2017 à 08:07, Rourouille a dit : Je me suis aussi rapprochée de quelques producteurs/fermes pas trop éloigné(e)s pour me faire livrer des paniers de légumes mais cela reste saisonnier, seulement 5/6 mois de l’année (pas de livraison bien entendu en hiver). Hélas proscrit pour moi. Je ne travaille jamais les mêmes jours d'une semaine à l'autre, et je travaille de soir, 100 % de ceux qui font ça livrent à un jour en particulier de la semaine et en général vers l'après-midi, donc pas possible pour moi, pourtant j'étais intéressée. Le 06/05/2017 à 08:07, Rourouille a dit : D’autant qu’au Québec, il n’existe pas de « Drives » qui permettent de récupérer dans l’heure, dans un supermarché, une commande de courses complètes passée sur internet. Il faut se déplacer physiquement à l’ancienne, ramener ses bouteilles consignées, comme dans les années 60 en France. Tout cela me prend du temps, grignote mes loisirs. Si si, ça se fait aussi à certains endroits ici, notamment au PA (Montréal et Laval) https://fr.supermarchepa.com/ (j'avoue ne pas en connaître d'autres mais je n'ai pas cherché car je ne suis pas intéressée) Euh personne ne t'oblige à ramener tes bouteilles, tu peux les balancer à la poubelle si ça te chante, ce n'est pas pour les 3 francs 6 sous que ça rapporte... Le 06/05/2017 à 08:07, Rourouille a dit : - Au Québec, je perds mon temps à « magasiner » pour essayer de ne pas me faire entuber constamment De plus, toute personne soucieuse de son budget doit absolument éplucher les circulaires pour tenter de préserver son budget. L’expérience m’a prouvé, en effet, que les marges des magasins québécois sur les produits de consommation sont vraiment maximales. Le consommateur raque plus qu’il ne le ferait si la concurrence entre enseignes était réelle. Car, au fil des jours qui passent, je reste convaincu que le marché canadien n’est pas si libéral et qu’il est difficilement pénétrable pour de nouveaux acteurs. Le gâteau est partagé entre grosses entreprises historiques (les distributeurs alimentaires, les banques…) qui s’entendent pour conserver leurs marges. Le marché européen est en réalité bien plus concurrentiel, ce qui implique des prix plus compétitifs pour les consommateurs. Les marges des entreprises européennes y sont d’ailleurs souvent trop faibles (problème de rentabilité et de pérennité) car les frontières entre pays européens sont ouvertes (et le lobbying moins efficace). De plus, l’inflation en France est quasi-nulle. Donc, au Québec, on peut s’acheter un fer à repasser 59 dollars et le trouver le lendemain affiché à 39 dollars dans le même magasin (car proposé à ce prix réduit pour deux jours seulement dans la circulaire). Ces promotions sauvages me font douter constamment de la pertinence de mes achats. J’hésite donc à acheter au prix normal, ne sachant pas si le lendemain le prix ne sera pas baissé de 40% pour les chanceux qui auront eu la magnifique idée d’attendre 24h. De la même manière, j’ai déjà acheté une crème solaire 9 dollars, alors que son prix courant était 19 dollars, ce qui m’a donné le sentiment de surpayer le produit toutes les fois suivantes où je l’ai acheté. La conséquence de ces « ventes flash » est que le client doit se rendre chez Métro pour se procurer des bleuets en promo, chez IGA s’il veut acheter des torchons soldés, chez Wallmart pour débourser 3 dollars de moins sur son shampooing habituel. Dans ces moments intenses de magasinage, je regrette donc les prix serrés d’un Leclerc (qui tente systématiquement d’afficher moins cher et qui offre en ligne un site permettant de comparer le prix des produits) et les périodes fixes de soldes légales en France au cours desquelles il est possible d’acheter à prix « aubaines » deux fois par an. On peut ainsi prévoir de planifier des achats importants au cours de ces soldes et ne pas passer sa vie à attendre une ristourne éventuelle en consultant les circulaires avec frénésie (ce qui constitue une énorme perte de temps et d’énergie). Je suis entièrement d'accord avec bencoudonc, on sent la personne qui est mal organisée et qui n'a pas organisé ses habitudes de magasinage selon les spéciaux ici. Quand on a besoin d'un objet, il faut essayer de systématiquement l'acheter en promo, quitte à attendre un peu. J'avais besoin de casseroles à induction il y a quelques temps. Je savais que les panoplies de casseroles étaient très souvent à - 70 % chez Canadian Tire. Il m'a suffit d'attendre de trouver un ensemble à - 70 % et ça a fini par arriver après plusieurs mois (pour l'induction, c'est plus long !) Les produits en spéciaux, il suffit juste de faire un méga stock du produit quand on le voit en spécial, et ainsi ça peut attendre 6 mois avant d'avoir à en racheter. Généralement, ce sont toujours les mêmes trucs qui sont en promo, il suffit donc de guetter et de ne pas acheter en attendant. Quant à perdre son temps à faire les circulaires. Déjà, accepter d'en recevoir est une source de pollution, j'ai donc un auto-collant sur ma porte comme je l'avais en France. Tu as déjà les 3/4 de ce qui est dans ces sachets qui sont des conneries inutiles. Je me contente d'aller voir sur internet les spéciaux des 2-3 magasins qui m'intéressent et qui sont vers chez moi. Souvent je ne fais qu'un supermarché par semaine voire tous les 15 jrs. Pour le reste, je me dépanne au PA qui est juste à côté (c'est certes une chance inouïe d'être à 5 mn à pied de plusieurs magasins aux excellents prix, où je trouve quasi toujours de la viande bio, ce qui est important pour moi). Le 06/05/2017 à 08:07, Rourouille a dit : - Au Québec, je perds mon temps à faire 4 déclarations fiscales pour mon foyer En France, je rédigeais une seule déclaration d’impôts pour mon foyer (M. ET Mme). Au Québec, il faut en faire quatre fois plus (2 pour Mme (provincial et fédéral), 2 pour M. (Provincial et Fédéral)). Pour m’aider dans cette tâche, je peux recourir soit à un expert-comptable (bonjour la douloureuse, autour de 280 dollars de l’heure), soit à HR Block (cher pour la qualité médiocre du service), soit acheter un logiciel spécial Impôts. A-t-on déjà vu cette nécessité en France (où pourtant il est communément admis que les impôts y sont déjà compliqués) ? Jamais autour de moi, en France, aucun amis ou membre de ma famille a mandaté un comptable ou acheté un logiciel pour faire sa déclaration d’impôts. Pourquoi ? Parce que malgré la mauvaise presse faite autour des impôts français, ils restent 10 fois plus simples à déclarer que les impôts québécois et canadiens. De plus, rien n’est fait pour aider le pauvre contribuable québécois : pas de possibilité de rencontrer physiquement un agent des impôts au niveau fédéral (les bureaux ne reçoivent plus la clientèle). Pire, suite à des coupes budgétaires, les contribuables canadiens rencontrent des difficultés extrêmes pour parvenir à joindre l’agence du revenu du Canada par téléphone : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/726119/agence-revenu-appels. Bref, il faut au minimum un logiciel informatique ou mieux, une maîtrise en fiscalité pour comprendre les formulaires québécois (et leurs innombrables annexes), le tout couplé à de pénibles heures de réflexion pour parvenir à pondre, enfin, une déclaration provinciale, puis québécoise. Franchement, n’a-t-on pas mieux à faire dans sa vie que passer 3 jours complets par an, embrumé dans les exigences fiscales de notre pays d’accueil ? Ah ça... quelle connerie sans nom, ces conneries d'impôts qu'on passe 4 h à remplir, c'est juste ahurissant. Celle qui dit que ça prend 20 mn devrait arrêter de faire du troll grossier... Quasi tous les Québécois payent un comptable pour faire les déclarations, déjà je n'ai pas l'impression que ça économise grand chose en temps (rassembler les papiers, prendre le RV...) en plus de l'arnaque du prix facturé, donc je n'ai jamais pu m'y résoudre. Je m'étais faite tomber dessus ici quand je m'étais plainte que l'agence du revenu du Canada était injoignable, ça me rassure finalement de savoir que je n'étais pas folle. Le 06/05/2017 à 08:07, Rourouille a dit : - Au Québec, je perds mon temps à trouver un médecin pour ma famille et je perds mon temps à attendre dans son cabinet Et oui, en France, mon médecin de famille passait, la journée même de mon appel, visiter à domicile mon petit troisième lorsque ce dernier avait trop de température. Si le toubib était en vacances ou trop occupé, je pouvais toujours joindre SOS MEDECINS (concept totalement « extra-terrestre » au Québec où on s’estime chanceux si on obtient un rendez-vous dans les 2 semaines (quand on arrive enfin à voir le médecin, l’enfant est guéri, les miracles de la nature sont intervenus). Au Québec, j’ai attendu plusieurs mois avant de trouver un médecin de famille et j’attends parfois 2 à 3 semaines pour que ce dernier daigne recevoir en consultation un de mes enfants. Pendant ce temps, je me débrouille, le soigne en auto-médicamentation à mes frais exclusifs bien sûr. Parfois la maman de famille nombreuse que je représente ressent une grande lassitude quand la problématique santé est multipliée par le nombre d’enfants à soigner (je ne parle même pas des bobos des adultes, on ne s’écoute pas (finies les visites de prévention), on espère simplement que le corps ne nous fera pas un coup de grisou…). Si tu t'es inscrite au CLSC sur la liste d'attente dès ton arrivée, ça ne devrait plus être trop long avant que tu n'aies un médecin de famille, les choses sont ensuite beaucoup plus faciles (suivi médicaux, rapidité des RV etc) - Au Québec, je perds mon temps à entretenir ma voiture (je vois plus mon garagiste que mon toubib) Je crois que je n’ai jamais autant vu le garagiste que depuis que nous vivons au Québec. J’ai presque l’impression qu’il fait partie de la famille. Car, tous les 2/3 mois (j’ai vérifié et j’ai repris mes factures depuis notre arrivée ici) , je lui rends une visite (fort coûteuse au demeurant) : deux fois par an, il faut changer les pneus (hop chez le garagiste), après évidement il y a les révisions (je ne sais pas pourquoi les constructeurs les prévoient si rapprochées en Amérique-du-Nord, euh, si, peut-être, vous avez dit Business ??), et aussi le traitement antirouille, rendu obligatoire pour protéger la voiture, en raison du sel déversé pour déneiger les routes. J’ai également connu deux pannes en 18 mois, liées au mauvais état des routes québécoises. Car, au Québec, le système de freins et vos amortisseurs morflent pas mal…Et je peux vous affirmer que j’ai mieux à faire de ma vie que d’aller chez le garagiste ! Peu mentionné et pourtant tellement vrai ! Avoir une voiture ici, c'est un véritable gouffre à pognon, la neige, le froid et le sel bousillent les voitures à vitesse grand V (surtout quand tu te gares dans la rue), c'est un enfer. - Au Québec, je perds du temps à me conformer aux règles et règlements parfois ubuesques mais que tout le monde fait appliquer à la lettre (même quand c’est con) A notre arrivée, l’école primaire publique de mon fils a exigé pour son inscription de Septembre un justificatif de domicile sous forme de factures (C’est le règlement, que voulez-vous). J’ai expliqué que nous avons loué à partir de Septembre et que par conséquent, je ne disposais pas encore de facture énergie ou téléphone. J’ai donc proposé de produire une copie du bail (Refusé, car « non-sécuritaire » ???), une attestation sur l’honneur (Refusé, car … ce n’est pas un truc pratiqué ici), une attestation d’assurance (Refusé, ce document n’est pas dans la liste des docs acceptés). A la question : « mais comment faire ? », mon interlocutrice m’a répondu « Appelez Hydro Québec pour obtenir une facture rapide et revenez me voir ». Hydro Québec a bien voulu délivrer une attestation d’ouverture de compte à l’adresse concernée, mais m’a expliqué n’envoyer de factures qu’après un mois de consommation (Octobre, donc, si vous suivez bien). Je propose donc à la dame de la scolarité une attestation d’ouverture de compte Hydro Québec. De nouveau, refusée. Me voici alors face à un dilemme : dois-je faire perdre un mois de scolarité à mon fils pour cause de non-production d’une facture d’électricité que je ne détiens pas encore ou continuer à chercher une solution? J’ai finalement souscrit un abonnement supplémentaire de téléphone mobile qui a accepté de m’adresser une facture sur le champ (abonnement payable en avance) et ai pu inscrire mon fils. Bref, j’ai failli désespérer et ai consacré une énergie folle à cette simple inscription administrative. En France, j’aurai réussi à trouver un arrangement plus rapide avec mon interlocuteur. Celui-ci aurait accepté une attestation d’assurance pour permettre à mon fils de faire sa rentrée et en Octobre, aurait attendu bien sagement la « Vraie » facture pour valider la domiciliation. Dans le même ordre d’idée, je crois avoir déjà raconté, à notre arrivée, comment CostCo avait au départ refusé que nous devenions membres car les seules pièces d’identité avec photo en notre possession était un passeport français et un permis de conduire français (nous n’avions pas encore reçu le permis de conduire québécois ni la carte soleil). A la tête de la gentille employée CostCo qui nous a demandé « mais pourquoi il a cette drôle de couleur, votre passeport ? », nous avons compris que cela allait être compliqué. Nous étions déjà lassés à l’idée de devoir parlementer. Pour comparaison, je garde en souvenir ce cas récent, mais à l’issue opposée, d’une voiture neuve achetée dans une des plus grosses concessions automobiles de France (pas un boui-boui, donc). Le règlement était clair : Paiement par virement ou chèque de banque, et affiché sur la porte d’entrée. Or, pour des raisons de timing (il fallait que nous repartions le jour-même avec la voiture), pas de possibilité d’attendre la réception des fonds (SEPA 24 à 48h) ou de retirer un chèque de banque. Notre demande a bien posé problème, mais finalement, après discussions et appel à la hiérarchie, nous avons obtenu une dérogation, avons payé avec un chèque classique et sommes repartis avec la voiture le jour-même. La concession française a pris un risque certain (c’était une grosse somme en plus) mais a préféré tenter la chance et ne pas perdre un client. Je ne pense pas que ce genre d’arrangement aurait été possible au Québec, car, ici, on ne rigole pas avec le risque (combien de fois entends-je : « Ce n’est pas sécuritaire » ?), on ne rigole pas avec l’argent, ni avec les moyens de paiement. J’ai plusieurs fois éprouvé l’expérience de vouloir acheter un produit au Québec, mais de ne pas disposer du BON moyen de paiement. Par exemple, ne pas avoir ma carte de débit sur moi et vouloir payer chez Dollarama, vouloir prendre un funiculaire mais ne pas avoir de liquide, voir sa carte de crédit Mastercard refusée car le magasin n’accepte que les Visa, ne pas pouvoir obtenir de remboursement sur une carte de crédit car il ne s’agissait pas de la carte qui avait payé le produit au moment de l’achat initial, etc… Le paiement mensuel (et manuel, même si cela se fait en ligne) de sa carte de crédit, avant échéance du relevé, constitue aussi pour moi une drôle d’obligation chronophage et complètement anachronique, qui mériterait d’être abolie (nous sommes au 21ème siècle quand même) pour faire gagner du temps au consommateur. Pourquoi ne pas envisager un prélèvement automatique directement du compte chèque vers la carte de crédit du montant du relevé (si jamais la somme est disponible bien sûr et que le client y a consenti) ? Mais je crains que pour de sombres raisons mercantiles (si on automatise, les oublis de paiement de la carte de crédit seront moins nombreux et donc les sommes facturées à titre d’intérêts seront moins juteuses), les banques n’y ont pas intérêt. Elles préfèrent que le client utilise son temps précieux pour effectuer (ou oublier) son paiement mensuel. Bref, je regrette ces contrariétés au quotidien, concernant le système bancaire, les moyens de paiement, et l’application aveugle des règlements, qui, à mon avis, occupent inutilement le temps disponible. Tellement vrai, là aussi. La psychorigidité à la Québécoise, personnellement je ne suis pas capable... c'est sûrement le truc que je supporte le moins ici. Sauf pour la banque ou les systèmes de paiement, là aussi on sent celle qui est nouvellement arrivée. Suffit de toujours se promener avec ses deux cartes et du liquide (car oui, tu en as qui te font le coup de n'accepter que les espèces). - Au Québec, on travaille plus et on oublie les 35h/semaine et les 5 semaines de congés payés Et oui, j’ai aussi perdu en temps de disponible pour ma famille depuis que je suis là. Je travaille 40 heures par semaine (je perds donc 5 heures hebdomadairement et 2 semaines de congés payés à l’année. Mon mari, qui ne pouvaient pas appliquer les 35 heures en France, du fait de ses responsabilités, travaille autant au Québec, mais a perdu 4 semaines de congés payés (il bénéficiait de 6 semaines en France). Mais dans ces conditions, comment trouver le temps d’aller chez le garagiste ? J'irais plus loin et je dirais que venir ici sans avoir minimum 4 semaines de congés par an, j'éviterais tout simplement de venir. Ce n'est plus de l'emploi mais de l'esclavagisme, ce genre de vie... Modifié 8 mai 2017 par Demina47 nyrris et Rourouille ont réagi à ceci 2 Citer
Habitués kuroczyd Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 J'irais plus loin et je dirais que venir ici sans avoir minimum 4 semaines de congés par an, j'éviterais tout simplement de venir. Ce n'est plus de l'emploi mais de l'esclavagisme, ce genre de vie... Mais qu' est ce que tu est heureuse d y gagner autant d argent, hein Cherrybee a réagi à ceci 1 Citer
Invité jo19963 Posté(e) 8 mai 2017 Posté(e) 8 mai 2017 Avec cette vie de merde .. pourquoi rester ici ???? Citer
Habitués marco Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 La morale de l'histoire c'est que i) le Quebec c'est pas la France ii) pour immigrer il faut être très motivé. Son témoignage est intéressant mais que pense t elle des relations humaines? amis, voisins? cela compense peut etre? kuroczyd a réagi à ceci 1 Citer
Habitués crazy_marty Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 (modifié) Le 06/05/2017 à 08:07, Rourouille a dit : Nous voici en famille, au Québec, depuis bientôt 22 mois, à présent. J’avais posté un petit bilan sur le forum, à l'occasion de nos 14 mois de présence où je pesais les + et les – de notre expérience d’immigration. Je dois avouer qu’à présent, les choses ont évolué et la balance penche plus nettement vers les aspects négatifs. La cause de cette perte d’équilibre ? Je trouve, à la longue, la vie québécoise « lourde » à gérer pour une maman de 4 enfants, qui travaille. Bien sûr, je compare avec ma vie « française » d’avant (oh, je sais, c’est pas bien, il est conseillé, pour maintenir sa santé mentale, de devenir amnésique dès le passage de la douane). Pourtant je ne peux pas cacher la conclusion de mon introspection : ma vie de mère de famille était logistiquement plus facile en France (et pas qu’un peu) ! J’avais pourtant déjà ( !) tous mes enfants (ils sont nés en France) et une charge de travail aussi importante. Je précise qu’avant notre expatriation, nous n’étions pas aidés, non plus, par la famille française, ni par les amis, pour des raisons d’éloignement. Ainsi le décalage que je ressens en termes de charge logistique familiale ne peut pas s’expliquer par l’absence de proches, d’autant que les enfants grandissant : je devrais au contraire me sentir allégée de certaines contraintes (comme les couches par exemple, qui ne sont plus qu’un mauvais souvenir depuis quelques mois…). J’ai donc essayé de comprendre pourquoi mon temps était phagocyté à l’excès au Québec (je n’ai pas pu poser mes fesses pour lire un bouquin depuis que j’ai posé le pied ici). Mes journées (hors temps de travail) sont souvent finalement gaspillées en tâches/obligations diverses et variés qui n’existent pas en France. J’ai donc voulu faire la liste des nouvelles obligations auxquelles je dois faire face depuis que je vis au Québec et je me suis rendu compte que la liste était longue, longue … - Au Québec, je perds mon temps à préparer 4 boîtes à lunch, 5 soirs par semaine, pour mes enfants Oui, certaines écoles proposent des « snacks » (pizzas ou hot-dogs, parfois frites) ou des services externes dits « traiteurs » (pardon, mais après avoir tenté de commander plusieurs plats du menu, le verdict a toujours été « cher » pour ma part, et « dégueulasse » pour la part des enfants). Je n’ai donc pas trouvé de cantines ou de « self », dignes de ce nom dans les établissements scolaires québécois, avec choix de menus variés cuisinés (entrée, plat, dessert), d’où la nécessité de préparer toutes les veilles d’école des boîtes à lunch pour mes chères têtes blondes (une boîte à préparer, ça va, mais 20 par semaine, j’avoue que cela me pèse sacrément). - Au Québec, je perds mon temps à habiller mes enfants comme des oignons Et oui, les matins où la température est indécente, j’avoue que la routine de l’habillage des enfants me donne des vertiges. Vérifier les mitaines, les cache-nez, les bonnets, les affaires de dessous et celles de dessus (Quoi tu as encore perdu un de tes gants?), leur faire lever les bras au-dessus de leur tête pour vérifier qu’ils peuvent encore bouger (Oui, c’est bon…) et les regarder partir avec leur démarche de cosmonaute (LOL) me semblent être supportables sur la durée que pour les personnes nées ici, habituées depuis la naissance à tant de contrariétés vestimentaires. En complément de cela, la garderie me demande, à chaque changement de température, de modifier le trousseau de ma fille (En Septembre : pantalon de pluie, coupe-vent, gants imperméables, bottes de pluie, bonnet, écharpe, cache-cou. Dès Novembre : pantalon de neige, manteau de ski, moufles, bonnet taillé pour les températures québécoises, cache-cou. Début Avril : Veste et sur-pantalon doublé de polaire et toujours avoir un bonnet à portée de main. En Juillet : crème solaire, maillot, serviette de bain, casquettes, mais encore le pantalon et bottes de pluie dans le sac au cas où.) ! Bref, vous l’avez compris : la logistique vestimentaire est compliquée au Québec et est particulièrement chronophage pour toute mère de famille soucieuse du confort de ses enfants. - Au Québec, je perds mon temps à cuisiner, TOUT ce qui est « cuisinable », à cultiver TOUT ce qui est « cultivable » On a beau dire ce que l’on veut (Je sais JEAN TALON c’est EXTRAORDINAIRE, le plus grand marché à l’européenne en Amérique du Nord, mais 1. C’est pas à côté de chez moi 2. Comparé à beaucoup de marchés de grandes villes françaises, pardon, mais… il n’y a rien de spectaculaire !!), l’offre alimentaire reste réduite au Québec (et même, si elle progresse d’année en année). La qualité, en plus d’être rare, y est très chère. Ainsi, les produits qui me facilitaient la vie en France et que je trouvais à deux rues de chez moi (les surgelés Picard, les pâtes brisées ou feuilletées roulées toutes prêtes, les galettes de sarrasin ou de froment prêtes à cuire, le pain Bio sous vide à cuire au four, les desserts lactés déclinés sous toutes leurs formes dans les supermarchés français, les épices et mélanges d’herbes congelées, etc…) et bien, je les concocte à présent moi-même. De mon avis, les légumes que l’on trouve ici dans les supermarchés n’ont pas vraiment de goût (aspect plastique, luisants, mais gorgés de flotte, les tomates sont des catastrophes). De plus, leur prix a augmenté de 13% sur un an (oui 13% entre 2015 et 2016) !! Alors, au bout d’une année de présence ici, j’ai décidé de cultiver un minuscule potager, mais la météo réduit les possibilités. Je me suis aussi rapprochée de quelques producteurs/fermes pas trop éloigné(e)s pour me faire livrer des paniers de légumes mais cela reste saisonnier, seulement 5/6 mois de l’année (pas de livraison bien entendu en hiver). Enfin, vu le prix québécois des volailles et des œufs, j’en suis à me demander si je ne vais pas prochainement acheter des poules et aménager un poulailler (chauffé ??)…Et j’avoue qu’en raison de l’assommoir fiscal que constitue la Société des Alcools du Québec, même un alambic pour produire notre gnôle locale nous semble à présent une bonne idée, après avoir payé de la piquette achetée à la SAQ à des tarifs dignes d’un champagne millésimé en France!! Donc, si on continue dans la lancée, dans 10 ans, mon mari, mes enfants et moi-même seront plus proches des « survivalistes » qui se nourrissent en totale autarcie, que des simples consommateurs européens que nous étions avant d’immigrer (vous savez, les français chanceux, qui passent, en un clic, leurs courses au supermarché, de produits variés, goûteux et compétitifs en prix ?). Bref, que de temps passé/perdu/gaspillé à se procurer des produits alimentaires de qualité ! D’autant qu’au Québec, il n’existe pas de « Drives » qui permettent de récupérer dans l’heure, dans un supermarché, une commande de courses complètes passée sur internet. Il faut se déplacer physiquement à l’ancienne, ramener ses bouteilles consignées, comme dans les années 60 en France. Tout cela me prend du temps, grignote mes loisirs. - Au Québec, je perds mon temps à « magasiner » pour essayer de ne pas me faire entuber constamment De plus, toute personne soucieuse de son budget doit absolument éplucher les circulaires pour tenter de préserver son budget. L’expérience m’a prouvé, en effet, que les marges des magasins québécois sur les produits de consommation sont vraiment maximales. Le consommateur raque plus qu’il ne le ferait si la concurrence entre enseignes était réelle. Car, au fil des jours qui passent, je reste convaincu que le marché canadien n’est pas si libéral et qu’il est difficilement pénétrable pour de nouveaux acteurs. Le gâteau est partagé entre grosses entreprises historiques (les distributeurs alimentaires, les banques…) qui s’entendent pour conserver leurs marges. Le marché européen est en réalité bien plus concurrentiel, ce qui implique des prix plus compétitifs pour les consommateurs. Les marges des entreprises européennes y sont d’ailleurs souvent trop faibles (problème de rentabilité et de pérennité) car les frontières entre pays européens sont ouvertes (et le lobbying moins efficace). De plus, l’inflation en France est quasi-nulle. Donc, au Québec, on peut s’acheter un fer à repasser 59 dollars et le trouver le lendemain affiché à 39 dollars dans le même magasin (car proposé à ce prix réduit pour deux jours seulement dans la circulaire). Ces promotions sauvages me font douter constamment de la pertinence de mes achats. J’hésite donc à acheter au prix normal, ne sachant pas si le lendemain le prix ne sera pas baissé de 40% pour les chanceux qui auront eu la magnifique idée d’attendre 24h. De la même manière, j’ai déjà acheté une crème solaire 9 dollars, alors que son prix courant était 19 dollars, ce qui m’a donné le sentiment de surpayer le produit toutes les fois suivantes où je l’ai acheté. La conséquence de ces « ventes flash » est que le client doit se rendre chez Métro pour se procurer des bleuets en promo, chez IGA s’il veut acheter des torchons soldés, chez Wallmart pour débourser 3 dollars de moins sur son shampooing habituel. Dans ces moments intenses de magasinage, je regrette donc les prix serrés d’un Leclerc (qui tente systématiquement d’afficher moins cher et qui offre en ligne un site permettant de comparer le prix des produits) et les périodes fixes de soldes légales en France au cours desquelles il est possible d’acheter à prix « aubaines » deux fois par an. On peut ainsi prévoir de planifier des achats importants au cours de ces soldes et ne pas passer sa vie à attendre une ristourne éventuelle en consultant les circulaires avec frénésie (ce qui constitue une énorme perte de temps et d’énergie). - Au Québec, Je perds mon temps (et mon essence) à aller chercher mon courrier La distribution de courrier à domicile a disparu partiellement dans certaines zones géographiques (voir http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/12/11/97002-20131211FILWWW00505-canadala-poste-ne-distribue-plus-le-courrier.php) : les boîtes aux lettres sont regroupées dans un centre « communautaire » où il faut se déplacer pour récupérer son courrier (pratique lorsqu’on a une entorse ou simplement la grippe !). Je ne sais pas comment on fait lorsqu’on est vieux et fatigué, quand on n’a pas le permis de conduire, peut-être peut-on demander dérogation pour être livré…. Je vous laisse imaginer le déplacement que cela engendre quand il fait nuit, qu’il fait -15°, que la journée de travail est finie mais qu’il faut encore faire un détour pour aller chercher son courrier. Une fois, ça va, mais plusieurs fois par semaine, cela use à la longue…Du moins, moi, cela me court sur le haricot. - Au Québec, je perds mon temps à faire 4 déclarations fiscales pour mon foyer En France, je rédigeais une seule déclaration d’impôts pour mon foyer (M. ET Mme). Au Québec, il faut en faire quatre fois plus (2 pour Mme (provincial et fédéral), 2 pour M. (Provincial et Fédéral)). Pour m’aider dans cette tâche, je peux recourir soit à un expert-comptable (bonjour la douloureuse, autour de 280 dollars de l’heure), soit à HR Block (cher pour la qualité médiocre du service), soit acheter un logiciel spécial Impôts. A-t-on déjà vu cette nécessité en France (où pourtant il est communément admis que les impôts y sont déjà compliqués) ? Jamais autour de moi, en France, aucun amis ou membre de ma famille a mandaté un comptable ou acheté un logiciel pour faire sa déclaration d’impôts. Pourquoi ? Parce que malgré la mauvaise presse faite autour des impôts français, ils restent 10 fois plus simples à déclarer que les impôts québécois et canadiens. De plus, rien n’est fait pour aider le pauvre contribuable québécois : pas de possibilité de rencontrer physiquement un agent des impôts au niveau fédéral (les bureaux ne reçoivent plus la clientèle). Pire, suite à des coupes budgétaires, les contribuables canadiens rencontrent des difficultés extrêmes pour parvenir à joindre l’agence du revenu du Canada par téléphone : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/726119/agence-revenu-appels. Bref, il faut au minimum un logiciel informatique ou mieux, une maîtrise en fiscalité pour comprendre les formulaires québécois (et leurs innombrables annexes), le tout couplé à de pénibles heures de réflexion pour parvenir à pondre, enfin, une déclaration provinciale, puis québécoise. Franchement, n’a-t-on pas mieux à faire dans sa vie que passer 3 jours complets par an, embrumé dans les exigences fiscales de notre pays d’accueil ? - Au Québec, je perds mon temps à trouver un médecin pour ma famille et je perds mon temps à attendre dans son cabinet Et oui, en France, mon médecin de famille passait, la journée même de mon appel, visiter à domicile mon petit troisième lorsque ce dernier avait trop de température. Si le toubib était en vacances ou trop occupé, je pouvais toujours joindre SOS MEDECINS (concept totalement « extra-terrestre » au Québec où on s’estime chanceux si on obtient un rendez-vous dans les 2 semaines (quand on arrive enfin à voir le médecin, l’enfant est guéri, les miracles de la nature sont intervenus). Au Québec, j’ai attendu plusieurs mois avant de trouver un médecin de famille et j’attends parfois 2 à 3 semaines pour que ce dernier daigne recevoir en consultation un de mes enfants. Pendant ce temps, je me débrouille, le soigne en auto-médicamentation à mes frais exclusifs bien sûr. Parfois la maman de famille nombreuse que je représente ressent une grande lassitude quand la problématique santé est multipliée par le nombre d’enfants à soigner (je ne parle même pas des bobos des adultes, on ne s’écoute pas (finies les visites de prévention), on espère simplement que le corps ne nous fera pas un coup de grisou…). - Au Québec, je perds mon temps à entretenir ma voiture (je vois plus mon garagiste que mon toubib) Je crois que je n’ai jamais autant vu le garagiste que depuis que nous vivons au Québec. J’ai presque l’impression qu’il fait partie de la famille. Car, tous les 2/3 mois (j’ai vérifié et j’ai repris mes factures depuis notre arrivée ici) , je lui rends une visite (fort coûteuse au demeurant) : deux fois par an, il faut changer les pneus (hop chez le garagiste), après évidement il y a les révisions (je ne sais pas pourquoi les constructeurs les prévoient si rapprochées en Amérique-du-Nord, euh, si, peut-être, vous avez dit Business ??), et aussi le traitement antirouille, rendu obligatoire pour protéger la voiture, en raison du sel déversé pour déneiger les routes. J’ai également connu deux pannes en 18 mois, liées au mauvais état des routes québécoises. Car, au Québec, le système de freins et vos amortisseurs morflent pas mal…Et je peux vous affirmer que j’ai mieux à faire de ma vie que d’aller chez le garagiste ! - Au Québec, je perds du temps à me conformer aux règles et règlements parfois ubuesques mais que tout le monde fait appliquer à la lettre (même quand c’est con) A notre arrivée, l’école primaire publique de mon fils a exigé pour son inscription de Septembre un justificatif de domicile sous forme de factures (C’est le règlement, que voulez-vous). J’ai expliqué que nous avons loué à partir de Septembre et que par conséquent, je ne disposais pas encore de facture énergie ou téléphone. J’ai donc proposé de produire une copie du bail (Refusé, car « non-sécuritaire » ???), une attestation sur l’honneur (Refusé, car … ce n’est pas un truc pratiqué ici), une attestation d’assurance (Refusé, ce document n’est pas dans la liste des docs acceptés). A la question : « mais comment faire ? », mon interlocutrice m’a répondu « Appelez Hydro Québec pour obtenir une facture rapide et revenez me voir ». Hydro Québec a bien voulu délivrer une attestation d’ouverture de compte à l’adresse concernée, mais m’a expliqué n’envoyer de factures qu’après un mois de consommation (Octobre, donc, si vous suivez bien). Je propose donc à la dame de la scolarité une attestation d’ouverture de compte Hydro Québec. De nouveau, refusée. Me voici alors face à un dilemme : dois-je faire perdre un mois de scolarité à mon fils pour cause de non-production d’une facture d’électricité que je ne détiens pas encore ou continuer à chercher une solution? J’ai finalement souscrit un abonnement supplémentaire de téléphone mobile qui a accepté de m’adresser une facture sur le champ (abonnement payable en avance) et ai pu inscrire mon fils. Bref, j’ai failli désespérer et ai consacré une énergie folle à cette simple inscription administrative. En France, j’aurai réussi à trouver un arrangement plus rapide avec mon interlocuteur. Celui-ci aurait accepté une attestation d’assurance pour permettre à mon fils de faire sa rentrée et en Octobre, aurait attendu bien sagement la « Vraie » facture pour valider la domiciliation. Dans le même ordre d’idée, je crois avoir déjà raconté, à notre arrivée, comment CostCo avait au départ refusé que nous devenions membres car les seules pièces d’identité avec photo en notre possession était un passeport français et un permis de conduire français (nous n’avions pas encore reçu le permis de conduire québécois ni la carte soleil). A la tête de la gentille employée CostCo qui nous a demandé « mais pourquoi il a cette drôle de couleur, votre passeport ? », nous avons compris que cela allait être compliqué. Nous étions déjà lassés à l’idée de devoir parlementer. Pour comparaison, je garde en souvenir ce cas récent, mais à l’issue opposée, d’une voiture neuve achetée dans une des plus grosses concessions automobiles de France (pas un boui-boui, donc). Le règlement était clair : Paiement par virement ou chèque de banque, et affiché sur la porte d’entrée. Or, pour des raisons de timing (il fallait que nous repartions le jour-même avec la voiture), pas de possibilité d’attendre la réception des fonds (SEPA 24 à 48h) ou de retirer un chèque de banque. Notre demande a bien posé problème, mais finalement, après discussions et appel à la hiérarchie, nous avons obtenu une dérogation, avons payé avec un chèque classique et sommes repartis avec la voiture le jour-même. La concession française a pris un risque certain (c’était une grosse somme en plus) mais a préféré tenter la chance et ne pas perdre un client. Je ne pense pas que ce genre d’arrangement aurait été possible au Québec, car, ici, on ne rigole pas avec le risque (combien de fois entends-je : « Ce n’est pas sécuritaire » ?), on ne rigole pas avec l’argent, ni avec les moyens de paiement. J’ai plusieurs fois éprouvé l’expérience de vouloir acheter un produit au Québec, mais de ne pas disposer du BON moyen de paiement. Par exemple, ne pas avoir ma carte de débit sur moi et vouloir payer chez Dollarama, vouloir prendre un funiculaire mais ne pas avoir de liquide, voir sa carte de crédit Mastercard refusée car le magasin n’accepte que les Visa, ne pas pouvoir obtenir de remboursement sur une carte de crédit car il ne s’agissait pas de la carte qui avait payé le produit au moment de l’achat initial, etc… Le paiement mensuel (et manuel, même si cela se fait en ligne) de sa carte de crédit, avant échéance du relevé, constitue aussi pour moi une drôle d’obligation chronophage et complètement anachronique, qui mériterait d’être abolie (nous sommes au 21ème siècle quand même) pour faire gagner du temps au consommateur. Pourquoi ne pas envisager un prélèvement automatique directement du compte chèque vers la carte de crédit du montant du relevé (si jamais la somme est disponible bien sûr et que le client y a consenti) ? Mais je crains que pour de sombres raisons mercantiles (si on automatise, les oublis de paiement de la carte de crédit seront moins nombreux et donc les sommes facturées à titre d’intérêts seront moins juteuses), les banques n’y ont pas intérêt. Elles préfèrent que le client utilise son temps précieux pour effectuer (ou oublier) son paiement mensuel. Bref, je regrette ces contrariétés au quotidien, concernant le système bancaire, les moyens de paiement, et l’application aveugle des règlements, qui, à mon avis, occupent inutilement le temps disponible. - Au Québec, on perd aussi du temps de vie à déneiger/ramasser les feuilles qui tombent en masse/tondre Je ne pense pas que je doive développer cette partie. Tout le monde, à la lecture du titre, s’imagine aisément que le déneigement ne constitue pas l’activité la plus intellectuellement stimulante du monde. Dans le même ordre d’idée, nous avons été impressionnés par la quantité de feuilles imputrescibles que nous avons dû ramasser à l’automne (je n’ai pas compté les sacs, mon dos s’en souvient encore), mais également par la vitesse de pousse du gazon en été (je comprends mieux la réussite des entreprises de déneigement et de tonte !). Tout cela contribue à grignoter un peu plus mon temps libre. - Au Québec, on travaille plus et on oublie les 35h/semaine et les 5 semaines de congés payés Et oui, j’ai aussi perdu en temps de disponible pour ma famille depuis que je suis là. Je travaille 40 heures par semaine (je perds donc 5 heures hebdomadairement et 2 semaines de congés payés à l’année. Mon mari, qui ne pouvaient pas appliquer les 35 heures en France, du fait de ses responsabilités, travaille autant au Québec, mais a perdu 4 semaines de congés payés (il bénéficiait de 6 semaines en France). Mais dans ces conditions, comment trouver le temps d’aller chez le garagiste ? Marrant je croyais me souvenir que tu étais venue nous dire que tu étais sur-préparée, top au courant de tout. Ton témoignage sonne comme quelqu'un qui était 0 préparée avant de débarquer et qui découvre tout sur le coup. Tu le savais non le temps de travail et les vacances avant de partir? Tu l'avais pas vu dans toute ta préparation extraordinaire? J'avoue que sortir la contrainte de la tonte du gazon m'a beaucoup fait rire. Ben ça par exemple quand on a une maison avec un terrain il faut tondre la pelouse. En France aussi non? Ou y'a tellement un micro-climat que personne ne tond jamais la pelouse? Ou ne ramasse jamais les feuilles? Les cartes de crédit, tu es manifestement incapable de t'organiser pour faire un paiement automatique tous les mois. Ben oui ça se fait, il suffit de demander. Ah ben non tiens tu peux même le programmer par Internet comme une grande. Ensuite comme certains ont des cartes de crédit non reliées à leur compte chèques (oui oui, si tu t'étais si bien renseignée ça aussi tu le saurais), la banque du compte chèques a aucun moyen de savoir où faire ce paiement. Alors c'est à toi de te prendre par la main et le faire toute seule. Et le courrier...ma foi comme tu l'as dit à plusieurs reprises...on est au 21è siècle, si tu préfères encore tout recevoir par papier plutôt que par email, c'est ton choix et ton problème. Mais dans ce cas là va pas chialer que tu dois aller chercher ce courrier. Surtout que je doute que tu reçoives tellement de courrier urgent que tu dois y aller absolument tous les jours. Mais bon. Pour le reste, toutes des choses que quelqu'un aussi préparée que toi aurait dû savoir avant de venir. Vraies...mais connues aussi. Donc surprenant qu'après 22 mois tu le découvres. Surtout si tu étais si préparée que ça. Modifié 8 mai 2017 par crazy_marty petitpetit et kuroczyd ont réagi à ceci 2 Citer
Habitués Azarielle Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 Je ne sais pas quel âge ont tes enfants, mais il n'y a pas de mal à leur donner quelques responsabilités. Pour la routine des lunchs, mes neveux et nièces collaborent à la mesure de leurs capacités (le plus vieux est en 4e année du primaire). Alors que les adultes s'occupent du repas principal, ce sont les enfants qui réunissent le reste des trucs dans la boîte à lunch : jus, collation, dessert, ustensiles. Les items qui composent les lunchs sont réunis aux mêmes endroits (tablette du frigo, armoire) de façon à faciliter la préparation de la boîte à lunch. Papa et maman n'ont qu'à jeter un dernier coup d'oeil à la boîte avant de fermer. Quand ils préparent les repas, ils en font toujours plus pour qu'il y ait des restants. Quand ils préparent des sandwichs, ils le font à la chaîne pour plus qu'un repas. Préparer un sandwich par enfant ou en préparer deux, ce n'est pas vraiment plus long. Les crudités sont préparées au retour de l'épicerie et préparées en portions individuelles, il ne reste alors qu'à prendre la portion et la placer dans la boîte à lunch. Parmi les responsabilités quotidiennes que les enfants ont, celles qui me viennent rapidement en tête, ils donnent un coup de main pour dresser la table au repas, une fois le repas terminé, ils retournent leur couvert à la cuisine, les plus vieux placent leur couvert dans le lave-vaisselle. Ils s'occupent à tour de rôle de voir aux différents besoins des animaux. Ils doivent ranger leur chambre (jouets, vêtements sales dans le panier de la buanderie, faire le lit). Pour s'habiller, les enfants le font seuls. Les parents n'ont qu'à vérifier que tout convient. Et puis, les gants ou mitaines qui disparaissent, c'est courant. Je crois qu'on les retrouve avec les chaussettes esseulées dans un quelconque paradis des vêtements. Citer
Habitués marco Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 il y a 17 minutes, Hei a dit : Ce n'est pas une question de motivation mais accepter le fait de changer ses habitudes et de vivre différemment. ben je dirai que pour accepter tous ces changements, il faut être motivé. Citer
Laurent Posté(e) 8 mai 2017 Posté(e) 8 mai 2017 Il y a 10 heures, Cherrybee a dit : Si je puis me permettre un conseil, la prochaine fois, ne venez pas, en tant qu'immigrante, faire part de votre vécu d'immigration sur un site dédié à ceux qui souhaitent immigrer et qui aimeraient avoir un avis des immigrants qui les ont précédés. Vous savez, ici, on n'a pas le droit de venir essayer, on n'a pas le droit de se tromper, on n'a pas le droit de changer d'avis, on n'a pas le droit de penser ou de donner un avis sans la bénédiction des Québécois "de souche" (tout puissants sur un site pour des immigrants, fait par des immigrants) qui eux seuls ont le droit de regard sur vos paroles et vos écrits. En clair, quand vous écrivez ici, ça doit être comme dans les blogs... On aime ....... Ou on aime. Si je puis me permettre un conseil, la prochaine fois avant de dire que c'est un site fait par des immigrants, bien lire la bio des 2 co-fondateurs, ça va éviter de propager de fausses informations. Quant à dire qu'on ne veut pas de bilans, c'est également faux puisque non seulement nous les accueillons mais en plus nous en faisons la promotion dans le reste du site ainsi que sur les réseaux sociaux. Après, on a le droit d'être d'accord ou pas avec un bilan, et le but ici est d'en débattre. Sans débat je ne vois pas à quoi ça sert un forum de discussions. cartesienne1, Sandy31, Othmac et 6 autres ont réagi à ceci 9 Citer
Habitués bencoudonc Posté(e) 8 mai 2017 Habitués Posté(e) 8 mai 2017 Il y a 11 heures, Cherrybee a dit : (...) on n'a pas le droit de penser ou de donner un avis sans la bénédiction des Québécois "de souche" (tout puissants sur un site pour des immigrants, fait par des immigrants) qui eux seuls ont le droit de regard sur vos paroles et vos écrits. ...euh...pardon ? Dequossé ??? Citer
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