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Question
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Les Français débarquent à Montréal
Devant un accès à la profession bloqué, les collègues de l’Hexagone tentent leur chance ici. Le Québec est-il devenu la terre promise des journalistes français?
Le public accorde-t-il la même crédibilité à un journaliste qui parle de hockey avec un accent français? Sacrilège! diront certains. Pas pantoute, répondront d’autres. Néanmoins, il n’est pas rare maintenant d’entendre l’accent « pointu » à la radio. Et si, dans les journaux, les mots sont silencieux, la simple visite d’une salle de rédaction permettra de constater que nos collègues de l’Hexagone sont nombreux.
Celle du quotidien Métro – une vingtaine d’employés en tout – est composée d’un tiers de Français. « Les trois quarts des CV que j’ai reçus quand j’ai ouvert des postes dans la dernière année venaient des Français, indique le rédacteur en chef, Éric Aussant. Cette année, c’est vraiment flagrant. » Du côté de La Presse, un CV sur trois provient de Français fraîchement débarqués – par opposition à ceux venus au Québec pour étudier et qui y sont restés, par exemple –, affirme Yann Pineau, responsable des embauches pour le quotidien et pour Cyberpresse.
À Radio-Canada, la dernière vague importante de demandes de stages ou d’emplois émanant de citoyens français remonte au printemps 2009. « Elle correspondait, je crois, à un climat socio-économique assez morose en France », dit André Dallaire, chef du développement des ressources. « Quand les possibilités d’emplois semblent bouchées en France, il y a ruade sur toutes les possibilités à l’étranger, mais ça se calme quand les demandeurs constatent qu’il n’y a pas tellement plus de débouchés ici. »
La croix et la bannière
Le Québec représente certes une destination touristique de choix pour les Français. Mais pour comprendre ce qui attire les journalistes dans la Belle Province, il faut savoir qu’exercer ce métier dans l’Hexagone est un véritable parcours du combattant. En France, plus encore qu’ici, ne devient pas journaliste qui veut. Et on ne parle même pas d’obtenir un emploi, seulement d’entrer dans un programme d’études.
Nicolas Laffont a essayé d’étudier le journalisme pendant quatre ans. Il a tenté différents concours pour suivre le cursus d’une des douze écoles de journalisme reconnues par la Commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes. Ces institutions recrutent sur concours (dont les taux de réussite tournent autour de 8 %), et une grande partie des candidats provient des neuf Instituts d’études politiques (IEP) où seuls 10 % des inscrits à l’examen d’entrée sont admis pour cette formation de trois à cinq ans.
« J’ai échoué lamentablement, dit le jeune homme de 24 ans. Il y avait quelque 200 candidatures pour 20 ou 25 places maximum. » Nicolas s’est donc rabattu sur les communications et a obtenu une maîtrise dans ce domaine. Diplôme en poche et les portes des grandes écoles toujours fermées, il s’est alors tourné vers le Québec.
« J’ai appris l’existence du certificat en journalisme à l’Université de Montréal à la dernière minute, au début du mois d’août 2009 », explique le journaliste dont l’accent trahit des origines du Sud-Ouest. « J’ai téléphoné à Robert Maltais, responsable du programme et il m’a répondu “vous pouvez venir sans problème!”. Pardon? Ça faisait quatre ans que je galérais pour recevoir une formation, et un coup de fil et c’est réglé! J’ai été très surpris. »
Pour ceux restés en terre gauloise, le chemin de croix ne se termine pas avec la fin des études. Il faut encore obtenir la carte de presse, délivrée par la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels. Florent Bonnard a mis deux ans pour y arriver. Bien qu’il ait intégré un IEP et ait effectué une année d’études à l’étranger en journalisme à l’Université Laval, il s’est heurté à un mur à son retour en France en 2003.
« Je me suis présenté à tous les concours des écoles de journalisme – que j’avais préparés pendant quatre mois –, mais j’ai échoué », dit le jeune homme qui avait 22 ans à l’époque. Ceux qui sont passés par ces institutions obtiennent plus facilement un emploi et la carte de presse. Par exemple, passer par une grande école permet aux diplômés de devenir titulaires de la carte de presse au bout d’un an d’activité, alors que les autres seront considérés comme « journalistes stagiaires » pendant deux ans.
Donc, deux ans et quelques stages plus tard, Florent a réussi à se faire engager par une télévision locale à Marseille, où il a travaillé pendant cinq ans. « La carte de presse est vraiment un “sésame”. Elle permet beaucoup de choses, mais ce n’est pas ça qui fait de quelqu’un un bon journaliste », insiste-t-il, tout en reconnaissant qu’il est tout de même assez fier de l’avoir dans son portefeuille. Cette carte permet entre autres choses d’obtenir les droits aux congés payés ou aux indemnités de licenciement.
Cependant, les possibilités d’avancement restaient minces à Marseille. La plupart des journalistes convergent d’ailleurs vers Paris, et la capitale prend des allures de jungle. Florent Bonnard a plutôt choisi de revenir au Québec au printemps 2010, une province qui lui avait laissé de bons souvenirs.
Isabelle Grégoire est une des rares à avoir fait le chemin inverse. Cette Québécoise a étudié au Centre de formation des journalistes à Paris et a travaillé dans l’Hexagone pendant près de 15 ans. Elle a dû exercer en tant que pigiste pendant trois ans avant d’intégrer la rédaction d’un magazine parisien spécialisé dans le tourisme et les voyages. Elle confirme que le milieu parisien est particulièrement exigeant. « Il y a plus de monde et c’est plus compétitif que dans d’autres villes françaises », dit celle qui est revenue vivre au Québec en 1998 et collabore maintenant avec L’actualité, en plus d’être également correspondante auprès du magazine français L’Express.
The French Connection
Si la situation n’est pas des plus faciles en France, le Québec est-il un eldorado pour autant? Il semblerait que la province s’avère une planche de salut intéressante… à condition d’y mettre du sien. Éric Clément, journaliste vivant au Québec depuis 1988, est devenu en quelque sorte la référence pour de nombreux Français. « J’ai écrit un livre en 2005, Français de Montréal, et j’avais fait une conférence sur mon expérience d’immigrant à Montréal à la délégation du Québec à Paris. Il y a eu une espèce de filière française qui s’est créée », explique-t-il. Depuis, ceux qui posent leurs valises à Montréal le contactent pour lui demander des conseils afin de percer dans le milieu.
« Je leur suggère d’aller faire un certificat en journalisme, explique cet ancien géophysicien qui a étudié le journalisme à l’Université Laval. Un certificat est une façon assez rapide et efficace d’apprendre ce métier au Québec », croit le journaliste à La Presse.
Nicolas Laffont approuve. En étudiant à l’Université de Montréal, il a pu apprivoiser les particularités du marché québécois. « Le journalisme français est différent, il y a un peu plus d’opinions, alors qu’ici, on se concentre sur les faits. Le style d’écriture est aussi différent, il y a moins de “blabla” au Québec. »
Selon Éric Aussant, le mélange des genres est d’ailleurs un péché commis par les Français fraîchement débarqués. « Ils confondent souvent les différents types de textes journalistiques : chronique, reportage, couverture d’une nouvelle », observe le rédacteur en chef de Métro. « Beaucoup intègrent des commentaires dans une nouvelle. On m’a dit qu’en France, ça se faisait, mais pas ici. »
La question nationale
Les employeurs assurent que, sur papier, la nationalité ne change rien. « Sur un CV, j’évalue si l’expérience est pertinente », insiste Yann Pineau de La Presse. La différence avec les candidats français apparaît plutôt dans les examens. « Ils se plantent beaucoup plus que les autres en ce qui concerne l’actualité locale. »
Florent Bonnard, qui travaille comme journaliste indépendant, est également conscient de ses lacunes. « Au cours d’entretiens informels pour travailler à la radio et la télé, j’ai compris qu’il me manquait des connaissances sur la vie politique [locale]. J’essaie encore de comprendre ce qu’est la commission Bastarache. » Qu’il se rassure, les Québécois aussi…
Pour que les PLC, FTQ, Gomery et autres Bouchard-Taylor aient du sens dans la tête des étrangers, il faut s’accorder le temps d’une petite mise à niveau. Patience et parfois humilité sont de mise. « Je n’ai pas pu travailler à La Presse du jour au lendemain », se rappelle Éric Clément. « Il a fallu que je m’abonne au journal et que je connaisse l’histoire, la politique, le milieu social. Ça m’a pris trois ans. »
Les Français ont toutefois quelques atouts dans leur sac, et le cliché veut qu’ils maîtrisent mieux la langue. « C’est vrai qu’en France il y a une éducation de qualité », plaide Éric Clément, qui dit remarquer certaines lacunes chez les jeunes journalistes québécois. Isabelle Grégoire approuve. « Ici, et je l’entends souvent, il y a un manque de journalistes qui savent écrire, et c’est vrai que les journalistes français savent écrire. » Elle précise toutefois que cet avantage ne garantit en rien un succès immédiat.
Robert Maltais croit pour sa part que, si les Français maîtrisent bien la langue française, elle n’est pas parfaite non plus. « Il doit aussi y avoir une intégration linguistique », croit le directeur de programme. Florent Bonnard est du même avis : « Je dois encore apprendre à maîtriser le vocabulaire québécois. »
http://trente.ca/2011/02/les-francais-debarquent-a-montreal/
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