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Emmanuel Thieblin, français d’origine s’est récemment installé au Québec afin d’acheter et développer une entreprise. Nous avons voulu en savoir plus sur cette expérience, vue de l’intérieur. À quoi s’attendre quand on veut faire des affaires au Québec alors que l’on vient de France, quelles sont les principales différences, les pièges à éviter mais également comment gérer sa famille dans ce nouveau cadre de vie. Récit d’une expatriation dans un contexte d’affaires.

QU’EST CE QUI VOUS A DÉCIDÉ À VENIR VOUS INSTALLER AU QUÉBEC POUR Y FAIRE DES AFFAIRES PLUTÔT QUE DE CONTINUER EN FRANCE ?

“En tant qu’entrepreneur, je trouvais que la situation en France devenait de plus en plus contraignante, tant d’un point de vue sociale qu’économique.
Le manque de visibilité et de dynamisme du marché français comme la frilosité du système financier complexifiaient mes tentatives d’acquisition d’entreprise. Après 3 ans et plusieurs dizaines d’études de dossiers de reprise, mon épouse m’a relaté le témoignage à la radio d’un couple français qui s’était expatrié au Canada et qui semblait satisfait de leur expérience. Une semaine après, nous avons donc pris la décision de nous rendre à Montréal pour étudier les opportunités offertes à titre familial comme entrepreneurial.”

QUELLES SONT LES PRINCIPALES DIFFÉRENCES QUE VOUS REMARQUEZ DEPUIS VOTRE ARRIVÉE FÉVRIER 2016 ?

“Je dis souvent aux futurs candidats à l’immigration que l’Amérique du Nord est loin d’être l’image d’Épinal que l’on pourrait se faire. Certes, les Québécois parlent français. Mais ne nous trompons pas, ce sont avant tout des Nord-Américains qui parlent français et non des Français qui vivent en Amérique du nord !
D’un point de vue économique, le Québec a un système de fonctionnement qui demande une très grande réactivité. Au même titre, la manière d’appréhender le “risque” est culturellement très différente.
L’implication communautaire sur le territoire est essentielle et le “réseautage” qui en découle contribue fortement à la réussite ou à l’échec d’un projet.
D’un point de vue social, les Québécois témoignent d’une extrême tolérance face aux différences, qu’elles soient culturelles ou religieuses.
La notion de communauté et d’entraide est ainsi très présente à travers le bénévolat, les commandites ou la philanthropie… Il est très bien vu et valorisant de donner de son temps, de son expertise ou de contribuer financièrement à des engagements sociaux.”

COMMENT VOTRE FAMILLE VIT-ELLE CETTE EXPATRIATION ? VOTRE CONJOINTE, VOS ENFANTS ?

“5 de mes 6 enfants ont immigré avec nous et se sont parfaitement acclimatés. Même par moins 15 degrés en hiver, ils sont ravis de leur nouvelle vie à Montréal. Les plus jeunes sont dans les écoles québécoises. Les plus grands ont rejoint le lycée français et l’université.
Montréal est une ville très sécuritaire et ses habitants sont très respectueux et bienveillants. Cet environnement donne aux enfants comme aux parents un véritable sentiment de liberté et de douceur de vivre.
Un choix d’immigration oblige à sortir de sa “zone de confort”, il remet en question les repères et demande beaucoup d’humilité. Il faut apprendre à sauter sans parachute, sans aucune garantie préalable de réussite ou de protection.
Immigrer au Canada ne s’improvise pas : c’est un projet de vie qui demande une réelle capacité d’adaptation et d’ouverture pour apprendre rapidement les us et coutumes de son pays d’accueil.
60% des français immigrés au Québec repartent avant la fin de leur première année. Nombreux sont ceux qui n’ont pas suffisamment  préparé leur projet et surestimé leurs capacités d’adaptation à la culture, comme au climat. L’immigration ne s’improvise pas et l’apprentissage d’une nouvelle culture nécessite du temps, de la volonté et une forte dose de modestie auprès de vos hôtes.”

QUELS SERAIENT LES CONSEILS QUE VOUS DONNERIEZ À TOUT ENTREPRENEUR FRANÇAIS QUI DÉSIRE Y DÉVELOPPER DES AFFAIRES ? PIÈGES, ASTUCES ?

“Mon premier conseil serait de venir sur place plusieurs fois afin de mieux comprendre les différences culturelles, sociales, économiques et financières.
Pour ma part, je suis venu pendant 1 an au rythme de 15 jours/mois. Il s’agissait de bien appréhender les différences culturelles et savoir si j’étais en mesure de m’y adapter.
Le deuxième conseil est de s’occuper dans les meilleurs délais de son processus d’immigration qui peut prendre plusieurs années dans certaines situations. En effet, cette étape est nécessaire si vous souhaitez vous s’installer sur le territoire canadien, avoir la garantie de pouvoir bénéficier du système de santé ou encore avoir simplement l’opportunité de faire des affaires.
A ce titre, les québécois ne font pas des affaires comme en France.
C’est un système extrêmement opportuniste, pragmatique et réactif. Nous sommes dans la culture du “Deal” : rien n’est à vendre, mais tout peut s’acheter. Tout n’est qu’affaire d’opportunité. Ainsi, les entreprises intéressantes ne sont pas sur le marché et sont donc difficilement identifiables. Ceci peut compliquer fortement le processus d’acquisition.
De plus, les bilans des sociétés ne sont pas publiés et les certifications comptables ne sont pas obligatoires. Dans un processus d’acquisition, mon troisième conseil serait de veiller à être bien accompagné, notamment par des sociétés spécialisées dont c’est le métier.
Il y a 8 millions d’habitants au Québec, autant vous dire que le milieu des affaires est un réel microcosme qu’il s’agit d’appréhender humblement.
Ceci dit, le Canada reste une véritable terre promise pour l’entreprenariat. Tout est pensé pour maximiser vos chances de réussite, mais encore faut-il vous donner les moyens de vos ambitions.”

sushitaxi-griffintown.jpg
Succursale de Montréal, quartier Griffintown © Google

POUVEZ-VOUS NOUS DÉCRIRE LE TYPE D’ACTIVITÉ DE VOTRE ENTREPRISE, SA SPÉCIFICITÉ ET SA MISSION ?

“J’ai repris en mars 2016 le groupe Sushi Taxi. Nous avons plusieurs restaurants en propre ainsi qu’un réseau de franchises. Cette compagnie est dans un secteur de niche qui se veut hautement qualitatif. Notre raison d’être est ainsi de proposer à nos clients une expérience créative et connectée associant les saveurs au bien-être. Mon objectif à court terme est de continuer de développer mon entreprise et ma clientèle sur l’ensemble de la province du Québec. Nous sommes en effet une entreprise engagée sur l’économie locale comme sur des initiatives sociales et environnementales au sein du territoire provincial. À terme, je souhaite poursuivre mon développement sur les autres provinces du Canada, ainsi qu’aux États-Unis.”

PRÉVOYEZ-VOUS DE REVENIR EN FRANCE, RESTER AU QUÉBEC OU PARTIR POUR UNE AUTRE DESTINATION ?

“À ce jour, je ne prévois pas de rentrer en France. Ma famille et moi-même avons énormément de plaisir à résider au Québec. Sans remettre en cause les difficultés inhérentes à un projet d’immigration, nous sommes reconnaissants vis-à-vis du Canada pour l’opportunité qui nous est offerte de nous réaliser aussi bien personnellement que professionnellement.
Au Canada, tout peut aller extrêmement vite pour celui qui fait preuve de persévérance. C’est à la fois dynamisant et gratifiant pour les prochaines ambitions que nous souhaitons atteindre.”

Sur immigrer.com nous parlons souvent du développement des affaires au Québec, vous retrouverez quelques renseignements ici :

Le Canada donne des ailes aux entrepreneurs Français
Visa d’affaires
Entreprendre au Canada

Posté(e)

Bonjour quelles sont les sociétés spécialisées dont c'est le metier d'accompagner  des repreneurs ? Je croyais que c'était plutôt des avocats ou des comptables qui pouvaient permettre de déjouer les faux bilans soit disant bénéficiaires ou les arnaques au chiffres d'affaire, au bénéfice . Ceci a l'air courant au Quebec deja par le fait qu'il n'y a pas obligation de publier son bilan comme en France. Combien de gens venant d'Europe ont tout perdu avec de telles pratiques qui devraient être interdites 

  • Habitués
Posté(e)
il y a 41 minutes, Juanjo a dit :

Bonjour quelles sont les sociétés spécialisées dont c'est le metier d'accompagner  des repreneurs ? Je croyais que c'était plutôt des avocats ou des comptables qui pouvaient permettre de déjouer les faux bilans soit disant bénéficiaires ou les arnaques au chiffres d'affaire, au bénéfice . Ceci a l'air courant au Quebec deja par le fait qu'il n'y a pas obligation de publier son bilan comme en France. Combien de gens venant d'Europe ont tout perdu avec de telles pratiques qui devraient être interdites 

 

Le mieux est de contacter un courtier spécialisé dans les ventes d'entreprises. Il fait une étude complète des états financiers et possède une liste des entreprises à vendre et s'occupe des contacts ils ne présente que des sujets viables, bien sûr moyennant finance. C'est ce que nous avons fait.

  • Habitués
Posté(e)
il y a 50 minutes, Juanjo a dit :

Bonjour quelles sont les sociétés spécialisées dont c'est le metier d'accompagner  des repreneurs ? Je croyais que c'était plutôt des avocats ou des comptables qui pouvaient permettre de déjouer les faux bilans soit disant bénéficiaires ou les arnaques au chiffres d'affaire, au bénéfice . Ceci a l'air courant au Quebec deja par le fait qu'il n'y a pas obligation de publier son bilan comme en France. Combien de gens venant d'Europe ont tout perdu avec de telles pratiques qui devraient être interdites 

 

C'est pas ça la libre entreprise ?

Certains sont venus (j'en ai connu) avec un produit qui cartonnait en France, à Paris et ça marchait du tonnerre comme ils disaient car le produit venait des.....USA !!!

Ils ont claqué beaucoup de $ et finalement ont fermé.

Je ne plaindrais pas ceux qui se jettent tête première dans l'affaire du siècle. Quand c'est trop beau....etc.

 

  • Habitués
Posté(e)

Pour en revenir au sujet.

 

Comment peut-il savoir que : 60% des français immigrés au Québec repartent avant la fin de leur première année. 

 

c'est une info difficilement vérifiable ! Les principaux concernés n'ont même pas l'information !

Posté(e)
Il y a 3 heures, trefle a dit :

Pour en revenir au sujet.

 

Comment peut-il savoir que : 60% des français immigrés au Québec repartent avant la fin de leur première année. 

 

c'est une info difficilement vérifiable ! Les principaux concernés n'ont même pas l'information !

C'est ce que j'ai aussi remarqué au fil du temps (41 ans) . Et je dirais même qu'àprès 5~7 ans il n'en reste vraiment plus beaucoup.

  • Habitués
Posté(e) (modifié)

;

Modifié par simonin
modifié
Posté(e)
Il y a 10 heures, trefle a dit :

 

Le mieux est de contacter un courtier spécialisé dans les ventes d'entreprises. Il fait une étude complète des états financiers et possède une liste des entreprises à vendre et s'occupe des contacts ils ne présente que des sujets viables, bien sûr moyennant finance. C'est ce que nous avons fait.

Merci Treffle, courtier spécialisé dans les agences immobilères genre Remax et autres car à part cela je n'ai rien trouvé sur Google comme autres courtiers !

  • Habitués
Posté(e) (modifié)
Citation

 

60% des français immigrés au Québec repartent avant la fin de leur première année.

 

 

 

 

Malheureusement, l'article en question ne donne aucune source sur cette soi-disant " statistique "...

 

 

Modifié par resterzen
  • Habitués
Posté(e)
Il y a 7 heures, Juanjo a dit :

Merci Treffle, courtier spécialisé dans les agences immobilères genre Remax et autres car à part cela je n'ai rien trouvé sur Google comme autres courtiers !

 

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