Cannes: Xavier Dolan en compétition officielle

[kobico]

Tu suis le sujet, c'est effrayant...

Subventionné ou pas, ce type fait sûrement travailler plus de monde que toi et son impact économique est certainement supérieur au tien. Il crée bien plus de richesse que ton emploi de fonctionnaire (c'est bien ce que tu es, n'est-ce pas?).

Au lieu de reprocher les subventions qu'il reçoit, je dis que cela rapporte à la société.

Ca ne rapporte pas à la société puisqu'il faut le subventionner et que chaque film est dans le rouge. De plus, tu as déja vu un film de Xavier Dolan dans un cinéma régulier? Moi jamais! C'est des trucs de répertoire fait pour un public très ciblé et non pas pour la majorité. Donc, ta création d'emploi est faite avec de l'argent des contribuables et non par des profits du privé. Alors, est-ce vraiement de la création d'emploi profitable? Non.

Qu'est-ce que tu en sais vraiment des subventions qu'il a reçu pour tous ces films?

Mais bon, au fond tu as raison, il faut cesser les investissements publics dans les secteurs qui ne rapportent pas. C'est du vrai gaspillage. Cessons immédiatement toutes subventions dans le secteur de la culture ( on peut se contenter du cinéma, de la musique et des livres des autres, non?), je dirais aussi dans le sport amateur (pourquoi payer des jeunes pour aller skier, nager, courir et gagner des médailles?) et puis, je cesserais aussi toutes subventions aux facultés universitaires "molles" (à quoi ça sert les sciences humaines et sociales...?) Que d'économies en perspective!

En tout cas, t'es une vraie libertarienne et moi, ce discours haineux et réducteur (comme ici sur la page facebook du chantre des radios poubelles de Québec où les commentaires rivalisent de bassesses et de grossièreté envers Dolan https://www.facebook.com/eduhaime/posts/678569052203229?stream_ref=10), à la limite du fascisme, me pue au nez.

Je suis plutôt adepte d'une vision plus éclairée, moins libre marché et entreprise privée comme la tienne. Elle est résumé ici par Normand Provencher (journaliste au Soleil de Québec), toujours a propos des subventions envers le cinéma et particulièrement, à l'endroit de Xavier Dolan. Un texte de 2012, bien avant sa récente et dernière nomination au festival de Cannes.

http://www.lapresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/commentarts/201206/22/01-4537710-pensee-reductrice.php

[Invité]

À ma connaissance, partout dans le monde (sauf chez les vendeurs du rêve américain), le domaine de la culture (surtout le cinéma) est subventionné. Une nation qui est fière de sa culture et de son identité ne peut pas délaisser ce domaine. C'est une évidence. Mais faut que les choses soient claires, ok je te donne de l'argent, mais à la fin tu me rends des comptes. Tu me diras aussi si ton truc est mou ou prometteur. Si tu es pas capable de faire dans la qualité, alors tu laisses ta place. Donc selon moi, il manque juste ce bout de contrat: rendre des comptes.

[SarahJade]

À ma connaissance, partout dans le monde (sauf chez les vendeurs du rêve américain), le domaine de la culture (surtout le cinéma) est subventionné. Une nation qui est fière de sa culture et de son identité ne peut pas délaisser ce domaine. C'est une évidence. Mais faut que les choses soient claires, ok je te donne de l'argent, mais à la fin tu me rends des comptes. Tu me diras aussi si ton truc est mou ou prometteur. Si tu es pas capable de faire dans la qualité, alors tu laisses ta place. Donc selon moi, il manque juste ce bout de contrat: rendre des comptes.

Le problème c'est que la majorité des films québécois ne seraient pas rentables sans subvention. Donc, ils peuvent te rendre des comptes, mais ce sera des chiffres négatifs! Et pour avoir vu plusieurs films québécois, je suis pas certaine que ça représente bien la fameuse culture...

[Aaahahum]

En fait, contrairement à la pensée populaire, une subvention n'est pas attribuée n'importe comment à n'importe qui par un fonctionnaire. La qualité d'un projet artistique, avant qu'il soit subventionné, est évaluée par des jurys de pairs, c'est-à-dire un panel de plusieurs spécialistes du domaine, mais de courants de pensée différents, d'âges, de régions, de spécialisations différentes, pour avoir un avis qui soit le plus éclairé possible. Une grille de critères précis encadre les délibérations; et dépendamment des programmes, une pondération différente est accordée au pointage de création, de diffusion, de gestion. Les réalisations passées sont également prises en compte. La qualité d'un projet ne se résume pas à la vente de billets, mais intègre des notions d'apport à la pratique artistique, à la pratique culturelle, à ce que l'on veut dire, à l'évolution de ce qu'on est comme société.

Par ailleurs, la reddition de compte de fonds publics dans l'industrie culturelle est extrêmement bien encadrée: plusieurs rapports au gouvernement par subvention, obligation pour les OBNL culturels de faire vérifier leur états financiers. Chaque dollar dépensé doit être justifié.

Enfin, pour illustrer que la culture n'est pas un produit comme les autres, en soi et en terme de retour sur investissement, je vous invite à visionner ce

Je sais, 3:59 minutes, c'est long Modifié 26 avril 2014 par Aaahahum