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J'aurais dû laisser mon coeur en France


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  • Habitués

Après avoir livré mes premières impressions dans, /topic/120729-city-of-toronto-la-ville-a-200-a-lheure/">City of Toronto la ville à 200 à l'heure, il est temps pour moi de faire le bilan d'un an de vie au Canada alors que je m'apprête à quitter mon travail et Toronto pour m'envoler vers le Québec.

Après mes aventures au Centre francophone avec Monsieur Double Double, mes envois de centaines de milliers de résumés, de mes aller-retour incessants entre ma banlieue et le Downtown pour courir les interviews. J'ai réussi en un mois à trouver un boulot dans un call centre à coté de l'aéroport Pearson. J'ai d'ailleurs trouvé ça très ironique de me retrouver à ma case départ après avoir dépensé autant d'énergie à droite et à gauche.

Je dois d'ailleurs dire qu'avec le recul je me rends compte que ce boulot je ne l'ai pas obtenu grâce à mes immenses talents et compétences mais plutôt à de la chance. En effet j'ai pu compter sur un ami de collège dont la femme travaillait dans la compagnie en question qui m'a tout simplement pistonné. Ce premier boulot a aussi été le seul durant cette année. Bien qu'étant situé hors du Downtown, loin de tout et étant assez barbant. Il m'a permis d'avoir une énorme liberté pour réviser mes cours, de mettre de l'argent de coté et me faire des amis.

Il faut comprendre qu'au Canada tant que vous voulez travailler, vous pouvez travailler. Les extrahours c'est-à-dire des semaines de plus de 48H sont possibles. Cela fait plus de trois mois que j'enchaine des semaines de travail à six jours avec un petit jour off qui permet de fermer les yeux pour réenchainer le lendemain.

Je ne vais pas vous mentir ce boulot est très loin de mes qualifications et bien qu'il a ses avantages, moralement c'est très dur car vous n'avez plus vraiment de vie. Mais il m'a permis de préparer mon projet au Québec. Et lorsque je demandais à mes manager de travailler 48H, aucun ne m'a empêché.

Donc c'est vrai qu'au Canada tout n'est pas facile, mais il est faux de dire que vos projets ne marcheront pas ici. Il faut en vouloir !

Je suis vraiment heureux d'avoir choisi le Canada car ce pays me permet de me réaliser. Et ça fait un bien fou de voir que ce que l'on fait marche !

Par contre il y a quelque chose que j'avais sous-estimé en venant ici. La solitude. Moralement c'est parfois très dur, mes proches sont loin, très loin. Je me retrouve tout seul entouré d'inconnus qui passent leur temps à me juger comme un étranger :

"Tu en as un drôle d'accent.","Vous les Français, vous êtes tous grossiers !","Tu flirterais pas avec moi ?"

Il m'a fallu être très solide mentalement et moralement pour me prendre remarques après remarques sur ce qui pour moi me semblait tellement naturel mais qui pour les Canadiens étaient perçus différemment. Et je n'avais pas forcément un proche à qui parler à la fin de la journée pour étaler mes états d'âme. Je devais donc tout garder et avancer.

Après des semaines sans fin, j'ai même craqué et je me suis mis à pleurer. Je n'ai pas compris, c'est venu d'un coup.

Néanmoins cette phase de deuil s'enchaine par une phase d'acceptation où j'ai appris à faire avec. Je commençais à m'attacher à d'autres personnes, à créer de nouveaux liens, de nouvelles complicités. C'est d'ailleurs à nouveau très dur de quitter ces nouveaux amis de Toronto pour me rendre au Québec.

J'ai parfois l'impression que j'aurais dû laisser mon coeur en France. Je suis venu ici pour bâtir une vie et ça demande de faire des choix difficiles, des sacrifices et d'oublier mes émotions. J'ai un pincement au coeur en lisant le text de cette fille qui m'envoie à cette heure tardive un "I will miss u". J'ai également un pincement au coeur en pensant à ce collègue qui me ramenait des repas indiens, ou à cette autre collègue qui me déposait tous les soirs chez moi, ou encore à ces personnes avec qui on a ri à Wonderland. Il y a eu tellement de bons moments. Je suis à la fois heureux de ma nouvelle vie mais infiniment triste de ne pouvoir rester avec eux.

Cette vie au Canada m'a changé. Je pense que si demain je rentrai en France on ne me reconnaitrait plus. Je pense aussi que je n'arriverai peut-être plus à me faire à la vie là-bas.

Enfin bref je ne sais pas si ce bilan servira à de nouveaux immigrants mais tout ce que je peux vous dire c'est que le Canada en vaut la peine. D'un point de vue matériel, il n'y a pas photo. J'ai parfois l'impression que c'est juste le fait de ne pas savoir où aller qui peut m'empêcher d'avancer et de gagner de l'argent. Et d'un point de vue humain, ça m'a demandé énormément d'efforts, d'adaptation, de prises de risque, de blessures, de manque. Ça a vraiment été un point que j'avais sous-estimé mais ce qui ne tue pas, rend plus fort. Et je pense que ce pays saura tous nous accueillir et nous intégrer.

Modifié par Jérémy Allemand
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  • Habitués

Bravo pour ce retour d'expérience, j'ai bien aimé cette envie que tu as de te défoncer pour atteindre tes objectifs. J'espère que tu adoreras autant le Québec.

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Bonjour Jérémy,

J espère que t a vie au Québec te plairas, moi je suis a l inverse de toi,je suis en France et je te dirais que la solitude je connais aussi par moment.Loin de ma famille ,je n ai que mon chéri sur qui je peux a l occasion exprimer mon ennui du pays.Je n ai pas vraiment d amis,sauf quelque uns par l entremise de mon mari,mais se sont pas vraiment les miens.Le travail est dur a trouver,donc le temps est parfois long.On espère partir au Québec pour recommencer une nouvelle vie,mais comme j ai déja dit sur un autre post ,le travail aussi pour mon mari dans le bâtiment deviens de plus en plus difficile.Son contrat terminer ,il dois maintenant chercher ailleurs et retarde les papiers pour lui pour que je puisse le parainner.Je pense sérieusement partir la bas et me trouver du travail,pour qu il puisse venir me rejoindre .Je crois que c est la meilleure façon de procéder dans mon cas,puisque le manque de travail est une grosse entrave a nos projets.J espère que la belle province de Québec t apporteras ,que du bonheur, je souligne ta détermination a vouloir poursuivre tes reves malgré les quelques embûches que tu a rencontré sur ton chemin.Bonne chance pour la suite.

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  • Habitués

ceux qui en veulent ne lâchent rien. c'est payant, ça rend fier et permet de s'entourer de personnes positives.

ce n'est qu'une belle aventure. les épreuves rendent plus fort et permettent de se recentrer sur les objectifs. les rencontres, même courtes, embellissent la vie, l'énergie s'imprègne en soi.

merci pour ce beau texte très réaliste qui me rappelle en partie pourquoi je suis si acharnée :)

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  • Habitués

Très bon témoignage.Je suis aussi persuadée que les plus battants s'en sortent toujours et que ceux qui sont prêt à avoir des "jobines" sont rarement au chômage.

C'est vrai que c'est domage de repartir de 0 pour les relations amicales mais le contact sera toujours possible et si tu y es arrivé là tu y arriveras là-bas.Et puis un jour tu auras la citoyenneté et l'accent et là tu n'entendras plus (ou presque) de réflection sur le fait que tu soi un maudit français

bon courage et bravo

Modifié par Mme Tetue
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  • Habitués

Bienvenue chez nous Jérémie,

J'espère que ton petit coeur trouvera d'autres petits coeurs esseulés ou pas sur qui se greffer.

Si je me rappelle bien, tu commences des études en génie?

Bonne continuation et reste avec nous, ton parcours est une vraie leçon pour les jeunes.

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  • Habitués

Bienvenue chez nous Jérémie,

J'espère que ton petit coeur trouvera d'autres petits coeurs esseulés ou pas sur qui se greffer.

Si je me rappelle bien, tu commences des études en génie?

Bonne continuation et reste avec nous, ton parcours est une vraie leçon pour les jeunes.

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  • Habitués

Joli texte! La solitude s'atténue avec le temps, mais les petits coups de blues passagers, c'est normal. Bon courage pour la suite de tes aventures.

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  • Habitués

beau texte :thumbsup:

qu'est-ce qui t'amène au Québec?

en tout cas, j'espère lire le texte : mes premiers mois au Québec et après Bilan 1 an au Québec :biggrin2:

bonne continuation

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  • Habitués

Très joliment écrit, je pense que plusieurs vont se reconnaître au travers de ce texte. Les jeunes comme les plus vieux.

Ça me fait penser à lla pyramide de Maslow. (Taper sur google image ou Wikipédia : pyramide de Maslow si vous le souhaitez)

Nous devons gagner des étapes pour nous accomplir et s'il manque une étape, il y a problème. Problème qu'on peut résoudre bien sûr grâce à nos efforts.

Tout immigrant, tout individu a besoin de relation sociale, surtout pour être écouter, compris, échangé etc...

Je te souhaite de réussir au Québec et d'y faire de jolies rencontres.

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très beau témoignage. La solitude, c'est pas évident...Les coups de blues, ca fait partie de la construction de ta nouvelle vie.

Et comme je l'ai déjà dit, ici, seuls ceux qui se démènent s'en sortent ! la bonne job, c'est comme le prince/princesse charmants, ils ne frappent pas à ta porte pendant que tu te reposes sur ton sofa. Non, il faut provoquer la chance et les opportunités!

Les Francais sont plus nombreux au Québec, où t'installeras tu?

bonne continuation dans tes projets! et belle journée

et surtout, ne lâche rien!!!

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  • Habitués

Très belle réflexion personnelle. Je me suis tout à fait reconnue dans le passage sur la solitude et l'éloignement familial. Au fil des années, tu gèreras mieux.

Bon courage pour la suite de tes aventures au Québec.

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  • Habitués

Salut Jéremy,

Merci pour ce texte.

Par contre je suis un peu surprise par ton raisonnement, tu n'as pas du tout trouvé de travail dans ta branche mais le Canada c'est quand même vachement cool ? Il semble que ce soit davatnage sur un plan personnel où tu as appris plein de choses sur toi-même d'après ton récit. Je me trompe ?

Aussi, je n'ai pas compris pourquoi tu partais pour le Québec ? Le récit n'en fait pas mention.

J'ai parfois l'impression que j'aurais dû laisser mon coeur en France. Je suis venu ici pour bâtir une vie et ça demande de faire des choix difficiles, des sacrifices et d'oublier mes émotions.

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Hello Jeremy

J'ai eu a peu près le même parcours, en poussant mes journées de 4h du mat jusqu'a 22 h en non-stop entre le ptit boulot, les interviews, les réunion d'informations et pour finir les cours d'anglais du soir, ce qui malgrès tout ne m'empêcher pas de garder le sourire et d'avoir unevie sociale très présente, tu vois ce que tu ressens c'est exactement ce que j'ai vécu sauf que malgrès mon investissement tellement intense et bien mon employeur qui devait m'embaucher m'a planté en Janvier sans en savoir les raisons, durant les 4 mois qui restait sur mon visa je suis battu comme un fou furieux pour rester en trouvant un autre sponsor pour prolonger mon visa qui a été refusé par le gouvernement car j'étais trop qualifié j'ai été obligé de rentrer en France et devoir laissé toute les personnes qui m'ont soutenus et avec qui tu partages bien plus qu'une simple amitié. De retour en France j'ai comme toi cette vision de sagesse, plus de recul sur beaucoup de chose, mais a part la famille un grand vide s'installe en moi, a savoir une société qui ne communique pas du tout de la même façon, un grand décalage dans les rapports sociaux, avec des gens qui ne comprennent pas ton parcours à l'étranger, et des richesses que tu souhaiterais communiquer et partager mais qui n'intéresse pas car ça n'a pas d'intérêt. Mais malgrès tout je lâche pas comme on dit au Québec et je continue à travailler mes projets ! Courage mec, accroche toi !

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bonjour, merci bcp pour ce tres beau message , moi et mon mari sommes sur le point de partir au Quebec et cet inconnu nous fait peur mais avec ton courage et ta détermination, mais aussi avec la confirmation que tu nous donne qu'on peut réussir sa vie au canada; on part confiants , meme si on appréhende la solitude (prsq mon mari ira seul en premier et me fera un parrainage alors on aura un bon moment loin l'un de l'autre).

merci pour ta positivité et bon courage pour la suite

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  • Habitués

Tu fais partie des personnes que j'admire ici (et elles ne se comptent pas sur les doigts d'une main...) : intelligent, battant, travailleur, méritant, tenace, belle personnalité. J'espère que tu vas réussir à trouver un emploi de ton niveau car tu le mérites.

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  • Habitués

Super texte, Jeremie, et effectivement beaucoup d'entre nous se retrouvent dans ton expérience. Dommage que tu doives partir de Toronto si tu commençais à y avoir des attaches, mais le plus dur c'est la première fois, maintenant que tu connais mieux le Canada et que tu as moins de décalage, ça va aller mieux au Québec. Au plaisir de te rencontrer un jour ! :)

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petite dédicace pour toi Jeremy!

Pour avoir fait un pvt à Sydney et j'étais avec un français qui avait trouvé un job de serveur très rapidement (son métier en France).Tous roulé pour lui bah!Il avait le même ressentit que toi on était en colloc.Toute sa famille loin et ses potes.

Donc normal le coup de blues tient bon!

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