Wapman Posté(e) 21 mars 2018 Posté(e) 21 mars 2018 Après 8 ans, notre expérience au Québec en matière d'intégration, de travail et de vie quotidienne est un total succès! Pourtant, nous quittons le Québec cet été et peut-être définitivement! Le but de ce "post" n'est pas de vous parler de mon projet, des mes anecdotes quotidiennes, ni de comparer la vie avant ou après. Il s'agit surtout de vous parler de certains enseignements que notre expatriation au Québec nous a apporté. N'ignorez surtout pas les différences culturelles individuelles Trop de gens lisent la société au travers de stéréotypes lus sur des guides, forums ou témoignages. C'est assez rassurant au début de se dire que tous les Québécois ou Canadiens agissent de la même manière ou de chercher des généralités pour trouver ses repères. Mais à la longue c'est une erreur majeure. J'ai connu des Québécois très ouverts au monde, comme très fermés, très râleurs ou très enthousiastes. En fait, il ne faut surtout pas croire que la culture d'un pays, d'une province ou d'une nation écrase toutes les différences individuelles. Bien au contraire! En fonction de qui vous allez rencontrer ici, vous aurez une expérience tout à fait différente. Souvent, on a tendance à généraliser à toute la société les comportements des premières personnes rencontrées. Si quelqu'un vous fait de grands sourires et vous accueille de façon très enthousiaste et ne vous parle plus jamais par la suite, vous tomberez dans le classique de "l'hypocrisie nord-américaine". Et bien c'est faux, car vous trouverez toute une variété de personnalités ici, si vous êtes capables de passer au-dessus des clichés. Si en tant qu'expatrié vous avez une ouverture d'esprit et au monde importante, entourez vous de gens (natifs ou immigrés) qui sont comme vous et évitez de généraliser le comportement des autres. Le pire pour un immigrant est de tomber dans sa première semaine sur des personnes peu tolérantes ou carrément racistes : il va avoir tendance à se méfier par la suite et déverser sa haine du Québec sur un forum, alors qu'il s'agit bien souvent d'une rencontre, d'une personne et non de la société dans son ensemble. Alors, s'il vous plait, sortez rapidement de vos pensées préconçues et entourez vous rapidement des bonnes personnes et écartez poliment les autres. Travaillez sur vous-mêmes en premier Avant d'essayer de changer ce qui ne vous conviens pas ici au Canada, changez d'abord ce qui ne va pas chez vous. Trop de français émigrent pour des motifs ou avec des attitudes de dégoût, divorce, négativisme ou problèmes personnels avec la France, leur conjoint, leur travail ou famille. Le décor, le climat ou l'ambiance vont brusquement et grandement changer en venant ici, mais certainement pas vous. En s'expatriant on fait le choix de se mettre au défi de la façon la plus extrême possible dans une vie car vous allez tester vos limites en matière d'adaptation au changement, stabilité de votre couple, éloignement familial, capacité à se trouver du travail.... et tout en même temps de surcroît! Avant de porter le moindre jugement sur les gens ou l'organisation ici, remettez vous d'abord en question. Vous n'êtes au final qu'une poussière d'étoile dans l'histoire de l'immigration en Amérique du Nord et ce qui est important c'est surtout votre attitude, vos aptitudes et capacités (et certainement pas l'expérience anecdotique des uns et des autres et les chemins de vie des autres). Alors, intéressez-vous aux autres, mais encore plus à vous-même! Honnêtement, si vous ne travaillez pas un projet de développement personnel en parallèle de votre immigration ici, vous risquez de frapper des impasses majeures après 3 ou 7 ans. D'ailleurs après 3 ou 7 ans la majorité des européens rentrent dans leur pays avec des sentiments plus ou moins mitigés d'échec ou de réussite... et le retour et ensuite très difficile car en fait il n'y pas de retour vraiment possible dans "sa vie d'avant" (voir le point suivant). Ne négligez pas l'impact énorme de l'expatriation ou de l'émigration Il y aura un avant et un après, c'est évident. En s'installant au Canada, donc bien au-delà des sentiers balisés touristiques qui s'effacent après quelques semaines au pays, des changements psychologiques profonds vont s'opérer. Souvent cet aspect est négligé, mais la confrontation à soi-même dans un nouveau pays est très impactante. Soyez alors conscient, qu'un immigrant traverse des phases de découverte, d'euphorie et de dépression intenses, au grès des expériences, des saisons, etc. Dans une vie normale, les occidentaux traversent 3 à 5 épisodes dépressifs. En faisant le choix d'immigrer ici, les étapes naturelles (et tout à fait normales) de désillusion et de déception, planifient et forcent en quelque sorte ces épisodes dépressifs. Alors, si au détour d'un de ces moments plus sombre vous n'utilisez pas vos échecs pour vous améliorer, vous aurez probablement cette attitude obsessionnelle de vouloir revenir dans "votre vie d'avant". En réalité, votre vie d'avant est très idéalisée, et le retour direct "comme avant" et un autre défi en soi et souvent impossible tel quel. Alors, avant de comparer le prix du fromage, les salaires, la surface des logements et les mentalités, posez vous bien la question de savoir si franchir le pas d'un projet aussi majeur est quelque qui est fait pour vous et à ce moment de votre vie. Prenez soin de vous Trop d'immigrants français s'enlisent dans le système de santé ici. Je ne vous parlerai pas du système ici, mais je vous dirais qu'il est primordial de prendre grand soin de vous. Beaucoup de problèmes médicaux peuvent être prévenus par une bonne hygiène de vie. Il est très facile de trop manger en raison du stress, de consommer trop de sucre (on divise par deux la quantité de sucre des recettes ici) ou trop gras avec ce que l'on appelle la nourriture réconfortante (comfort food), très appréciée ici (hot-dog, poutine, pizza, trucs remplis de fromage fondu, etc.). On trouve d'excellent produits, alors faites attention à ce que vous mangez et surtout cuisinez le plus possible et ne consommez pas de produits transformés qui sont terribles pour la santé ici (plus qu'en France). Ensuite, le froid et l'hiver sont très demandants : ne négligez pas de bien vous protéger et vous soigner ici. Faites du sport, lavez vous les mains souvent (surtout avec des jeunes enfants), car les rhumes et sinusites peuvent rapidement devenir chroniques avec les conditions de climat locales. Épargnez votre dos en prenant un contrat de déneigement et faites un sport intérieur et extérieur dès que les conditions sont favorables. Même avec du vent, du froid ou de la neige, pas d'excuse pour ne pas sortir des vêtements chauds et des raquettes! Si vous ignorez de prendre soin de vous et plus que dans votre pays d'origine, vous constaterez après le 3 ou 4ème hiver vos kilos en trop et une santé générale qui va rapidement se dégrader. Ne laissez trainer aucun bobos, demandez conseil, documentez-vous. Le système ne vous prendra jamais par la main ici, et les délais d'attente sont longs. Le Québec n'est pas une finalité Enfin, je vous dirais que si vous immigrez assez jeune quelque part pour finir votre vie, c'est un non sens qui peut s'avérer parfois évident après 7 ou 10 ans. L'expatriation est une expérience tellement transformatrice, qui est faite de doutes et de remises en question, que votre vie ne sera plus vraiment la même après. Ainsi, cette finalité, ce projet qu'était le Québec ou le Canada peut se transformer en mur au fond d'une impasse. De toute façon, après 3, 7 ou 10 ans vous devrez procéder à des ajustements ou changements de vie, avec la même dynamique qui vous a poussé à venir ici. Alors, pour certains, ce sera un nouveau départ ailleurs au Québec, au Canada ou dans le monde! Ce n'est aucunement un échec de partir, c'est tout simplement le début d'une autre étape de votre vie! Marie68140, isatis, Fabiano et 11 autres ont réagi à ceci 12 2 Citer
Habitués qwintine Posté(e) 21 mars 2018 Habitués Posté(e) 21 mars 2018 (modifié) il y a 25 minutes, Wapman a dit : Après 8 ans, notre expérience au Québec en matière d'intégration, de travail et de vie quotidienne est un total succès! Pourtant, nous quittons le Québec cet été et peut être définitivement! Le but de ce "post" n'est pas de vous parler de mon projet, des mes anecdotes quotidiennes, ni de comparer la vie avant ou après. Il s'agit surtout de vous parler de certains enseignements que notre expatriation au Québec nous a apporté. @Wapman merci pour cet excellent texte, très belle synthèse. Une question à laquelle tu ne voudras peut-être pas répondre et je comprendrais mais dans votre cas quel est / quels sont les motivateurs de repartir, quel est cette impasse? Ca peut aider les autres qui vous suivent ... à justement identifier ou jauger leur propre vécu ... Q Modifié 21 mars 2018 par qwintine Dauphina, isatis et Melyzo ont réagi à ceci 3 Citer
Wapman Posté(e) 21 mars 2018 Auteur Posté(e) 21 mars 2018 (modifié) il y a 14 minutes, qwintine a dit : @Wapman merci pour cet excellent texte, très belle synthèse. Une question à laquelle tu ne voudras peut-être pas répondre et je comprendrais mais dans votre cas quel est / quels sont les motivateurs de repartir, quel est cette impasse? Ca peut aider les autres qui vous suivent ... à justement identifier ou jauger leur propre vécu ... Q En fait le mot impasse est assez négatif. Plus simplement, nous avons envi de revivre une expérience d'expatriation dans un autre pays! La vie est courte, et philosophiquement parlant, nous nous considérons comme des citoyens du monde. Nous pourrions prendre plusieurs semaines de vacances (ou même 1 mois) et faire du tourisme dans d'autres pays. Mais les vacances marathon ou nous avons 15 jours pour visiter un pays ou un région, cela ne nous attire plus. Nous souhaitons simplement revivre les sensations de liberté, de découverte et de remise en question que nous avons vécu il y a 8 ans en arrivant au Canada, mais avec notre précieuse expérience acquise ici. Nous sommes arrivés comme français et nous partons ailleurs comme canadiens... juste ça c'est grisant! Plus précisément, on aime briser la routine, et après 8 ans dans le confort du Québec, nous nous retrouvons justement dans cette routine et l'envie, encore une fois, d'en sortir. La vie est courte et si on le ne fait pas maintenant en bonne santé on ne le fera jamais, comme il y a 8 ans! Certains amis québécois, pensent qu'en partant voyager maintenant, on prend de l'avance sur notre retraite (de leur point de vue on n'attend pas la retraite pour aller s'installer ailleurs et voyager, comme ils le font eux-même). On répond alors qu'on préfère vivre une année de moins à la fin de notre vie et prendre cette année tout de suite! Modifié 21 mars 2018 par Wapman nyrris, Nienna91, Meziant-Ex-Nihilo et 8 autres ont réagi à ceci 8 3 Citer
Habitués crazy_marty Posté(e) 21 mars 2018 Habitués Posté(e) 21 mars 2018 Tres bon texte, très vrai aussi. Surtout la remise en question de sa propre personne. C'est de loin le plus important. Si on veut une nouvelle vie ailleurs en restant exactement la même personne qu'on était dans sa vie d'avant, on s'oriente vers une expérience pleine de déception. Il faut être capable de travailler sur soi même en permanence et se créer une nouvelle personnalité en quelque sorte qui sera adaptée à sa nouvelle vie. La facilité humaine malheureusement est de toujours pointer le regard et le doigt sur les autres, mais prendre du recul, réfléchir sur soi même et sa propre attitude envers les autres, aide souvent à davantage/mieux comprendre pourquoi telle ou telle situation se produit. Immigrer est un long parcours, plein d'embûches, une belle découverte, mais c'est aussi extrêmement gratifiant pour soi même si on est capable de s'y projeter à fond sans regarder derrière, sans garder un pied de l'autre côté de la mare, ou son esprit ancré dans sa vie d'avant. Il faut immigrer corps et esprit, pas juste le corps. Dauphina, isatis, Wapman et 1 autre ont réagi à ceci 4 Citer
Habitués bencoudonc Posté(e) 21 mars 2018 Habitués Posté(e) 21 mars 2018 Merci Wapman pour ce très bon texte. Il pourrait probablement s'appliquer, en majeure partie, à toutes les expatriations dans toutes les régions du monde... Dauphina et jimmy ont réagi à ceci 2 Citer
Habitués nyrris Posté(e) 21 mars 2018 Habitués Posté(e) 21 mars 2018 Je trouve que ces conseils, pleins de bons sens, sont valables pour pleins de choses dans la vie et pas seulement l'immigration.Savoir s'adapter à son environnement et se remettre sans cesse en question, sont de bonnes philosophie de vie !Je vous souhaite une bonne continuation dans vos projets de vie. Envoyé de mon E6653 en utilisant Tapatalk Dauphina a réagi à ceci 1 Citer
Habitués kuroczyd Posté(e) 22 mars 2018 Habitués Posté(e) 22 mars 2018 Merci pour ce retour non carricatual ! Dauphina et jimmy ont réagi à ceci 2 Citer
Habitués Happymusher Posté(e) 27 mars 2018 Habitués Posté(e) 27 mars 2018 Très très bon texte qui offre une vision à la fois pragmatique et nuancée de ce que va ou peut être cette expérience canadienne d'immigration. J'apprécie, en particulier le fait que l'immigration y est représentée comme une étape, un moyen dans un projet de vie plus grand, une étape qu'il nous appartient de rendre positive, quelques soient les situations ou personnes rencontrées. Cela change des discours dominants qui veulent présenter l'immigration comme un projet avec finalité jusqu'à la retraite (ou la mort) coûte que coûte (y compris dans les communications officielles). Ces discours dominants qui font trop « transfert vers Sirius » à mon goût. Ce qui est clef dans votre témoignage, c’est la suggestion que vous faites (et que je soutiens à 200% de par ma propre expérience), d’avoir un projet de développement personnel anticipé à l’avance et qui serve de « fil rouge » tout au long de vos premiers mois, années. C’est un vrai changement de paradigme que de présenter un parcours d’immigration au Québec ou au Canada de cette manière, mais cela a le bénéfice de sortir des clichés « je me rends au Canada pour avoir une meilleure qualité de vie et faire des accolades aux caribous » ou « pour faire fortune, trouver amour, gloire et beauté dans le commerce du sirop d’érable ». A cet effet, Il existe un outil utilisé par les conseillers en développement personnel appelé la « roue de la vie » qui ressemble un peu à un camembert dont chaque secteur matérialise un volet de la vie (professionnel, santé, finance, famille, vie sentimentale...) et qui pourrait être utile aux candidats à l’immigration afin de leur permettre d’identifier : Avant l’immigration où ils en sont dans leur pays de départ, Idéalement, ce vers quoi ils tendent après 6 mois, un an, 3 ans, 7 ans,.. pour ensuite construire un vrai projet de vie, dont l’immigration peut faire partie en tant que facilitateur ou déclencheur d’opportunités, mais pas que l’immigration. De fait, l’immigration devient un outil. Un outil qui comme tous les outils, peut-être plus ou moins performants et dont donc doit être réévalué régulièrement. Un outil qui peut permettre des améliorations dans certains secteurs mais aussi, dont on peut, en toute conscience, en etant bien informé, anticiper et prévoir, par son activation, des régressions dans d'autres secteurs (vous citez : la santé par exemple, quelle soit physique ou mentale) . De fait, les objectifs de ce projet fil rouge personnel peuvent se décliner par secteur de vie et avoir des jalons précis. Par exemple ; « en immigrant, je vise à me reconvertir professionnellement dans le secteur professionnel X, et je vais y arriver plus particulièrement, en, [remplissez les blancs: m’inscrivant à telle formation avant mon arrivée / obtenir ma reconnaissance de l’Ordre en moins de 5 ans / prendre un poste d’entrée de /] et pour ce faire, je vais mobiliser [un budget ou des économies de tant de ou mon réseau d'amis présent dans le secteur ou l'entreprise X ou mon énergie et mes petits bras...] » Vous citez les points clefs suivants (et je souligne les leçons clefs) : N'ignorez surtout pas les différences culturelles individuelles – Adaptation culturelle Travaillez sur vous-mêmes en premier – Projet de développement personnel Ne négligez pas l'impact énorme de l'expatriation ou de l'émigration - Changements psychologiques profonds Prenez soin de vous – Auto-prise en charge de la sante et discipline dans l’hygiène de vie par le sport et la nutrition Le Québec (ou le Canada) n'est pas une finalité – Réevaluation et Droit au changement y compris réenclencher une mobilité géographique. Je rajouterais à ces points utiles : Pragmatisme financier - L’immigration ne doit pas mobiliser complètement vos ressources financières – De la meme manière, que vous ne donneriez pas tous vos économies d'une vie à un groupement sectaire ou au premier passant dans la rue, ne le faites pas à une notion aussi vague qu'un "projet d'immigration". Fixer des jalons et des limites et ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Ce qui doit vous mobiliser complétement, c’est votre projet de vie, cela oui. Candeur, compassion et auto-determination - Vous seuls connaissez votre projet de vie - Donc ne laissez pas autrui définir la notion, personnelle, de succès ou d'échec, par des tiers, y compris proches, et surtout pas de manière binaire. En utilisant une vision en "roue / secteur / camembert de vie" ci-dessus (ou tout autre visualisation nuancée) jalonnee de repère temporel, vous vous offrez l'opportunité de liberer tout votre potentiel en ayant une vision dynamique, évolutive, de qui vous êtes...Et c'est cela "vivre"... Bonne chance dans vos futures aventures Dauphina a réagi à ceci 1 Citer
Meziant-Ex-Nihilo Posté(e) 29 mars 2018 Posté(e) 29 mars 2018 (modifié) On 3/21/2018 at 1:42 PM, crazy_marty said: Tres bon texte, très vrai aussi. Surtout la remise en question de sa propre personne. C'est de loin le plus important. Si on veut une nouvelle vie ailleurs en restant exactement la même personne qu'on était dans sa vie d'avant, on s'oriente vers une expérience pleine de déception. Il faut être capable de travailler sur soi même en permanence et se créer une nouvelle personnalité en quelque sorte qui sera adaptée à sa nouvelle vie. La facilité humaine malheureusement est de toujours pointer le regard et le doigt sur les autres, mais prendre du recul, réfléchir sur soi même et sa propre attitude envers les autres, aide souvent à davantage/mieux comprendre pourquoi telle ou telle situation se produit. Immigrer est un long parcours, plein d'embûches, une belle découverte, mais c'est aussi extrêmement gratifiant pour soi même si on est capable de s'y projeter à fond sans regarder derrière, sans garder un pied de l'autre côté de la mare, ou son esprit ancré dans sa vie d'avant. Il faut immigrer corps et esprit, pas juste le corps. Je pense que la marge de manœuvre pour se changer en profondeur n'est pas simple, si on décide de devenir quelqu'un c'est que l'on renonce à ce qui fait de nous, nous... oui il faut pouvoir s'adapter mais jusqu'à quel point ? Devenir quelqu'un que l'on ne peut que vaguement "supporter" ? Oui, il faut être réaliste et ne pas s'attendre à changer les autres ou la société (ou que la société change pour nous) mais être réaliste c'est aussi connaître notre soi ce que l'on est prêt à compromettre ou non. Je n'aime pas trop la vision très partisane ou manichéenne qui est de dire que le problème lors d'une immigration vient forcément de l'immigrant entre la "malchance" due à l'ignorance ou le manque de contacts localement, entre la marge de manœuvre que je mentionnais et les travers de la société dans laquelle on arrive, je pense que les facteurs sont multiples et trop nombreux pour tout mettre sur le dos d'une seule personne alors que beaucoup on fait des efforts pour tenter de s’intégrer et qu'ils n'ont pas pu trouver leur "bulle" à eux. C'est certes, très certainement parfois le cas mais je ne pense pas que ce soit systématique quand je vois des français qui immigrent au Québec et qui repartent (en France, vers l'Ouest ou ailleurs) après avoir eu leur RP en mode "dégoûté", je ne pense pas que l'on puisse leur en vouloir d'avoir un peu de ressentiment (si ils en ont évidemment !). Je trouve qu'il y a rien de mal à dire qu'un environnement ne nous convient pas, ce n'est pas ne pas être flexible, c'est ne pas être flexible dans des conditions données (ce qui est très très très différent !). c'est se connaître, c'est savoir que dont on a besoin, ce que l'on peut accepter et que l'on ne peut pas et ce que l'on veut et tout ça on ne peut pas forcement le savoir en avance, ce sont les expériences de la vie (immigration mais pas que) qui font que l'on se connaît de mieux en mieux. Se remettre en question oui mais si c'est pour au final trouver qu'il faudrait que l'on change sur des valeurs qui nous tiennent vraiment à cœur, non. Il y a une limite pour tout le monde et je trouve malsain de la pointer du doigt. Modifié 29 mars 2018 par Meziant-Ex-Nihilo qwintine et Dauphina ont réagi à ceci 2 Citer
Invité Posté(e) 29 mars 2018 Posté(e) 29 mars 2018 J'ai le sentiment que le Québec n'est qu'une étape dans ma vie, c'est fou! 14 ans déjà, et je veux m'assurer 20 ans ici pour la retraite. Après...on verra Citer
Habitués Lapin Posté(e) 29 mars 2018 Habitués Posté(e) 29 mars 2018 Merci pour ces analyses et bon vent. Chacun doit faire ce qui est bon pour lui... le plus souvent ce dont on a besoin... parfois ce dont on a envie... quand c'est les 2 en même temps, super. Évoquer les ajustements, la remise en question apres 5 ans, 7 ans, 10 ans, c'est mettre le doigt sur quelque chose de très vraie... Jai ressorti l'an dernier des documents préparés par mon épouse durant le projet d'immigration.... Dans AUCUN document, il n'y avait un horizon au delà de 5 ans.... donc aucune réflexion réelle et formalisée de ce que serait notre vie, et notre vie d'immigrant APRÈS.... le Bug de l'AN 2000 haha !!!!! A 5 ans et 1 jour quoi ? haha... je caricature... mais cela me rappelle que nous arrivons bientôt à 20 ans de vie comme immigrants et qu'il n'y avait pas de vision et de projets de cette ampleur au début.... Ce qui d'ailleurs me fait penser a la question du rattrapage de capitalisation en vue de la retraite comme immigrant arrivant a plus ou moins 30 ans et devant faire face statistiquement a plus de chomage et moins de salaire moyen que les 'natifs'.... mais c'est un autre sujet ;0) Bonne suite à vous sur votre chemin de vie ! Un "Vieux" installé depuis bientôt 20 ans, comme je le dis plus haut. Dauphina a réagi à ceci 1 Citer
Habitués qwintine Posté(e) 29 mars 2018 Habitués Posté(e) 29 mars 2018 (modifié) il y a 11 minutes, Lapin a dit : Ce qui d'ailleurs me fait penser a la question du rattrapage de capitalisation en vue de la retraite comme immigrant arrivant a plus ou moins 30 ans et devant faire face statistiquement a plus de chomage et moins de salaire moyen que les 'natifs'.... mais c'est un autre sujet ;0) @Lapin excellent point qui mériterait un sujet à lui seul ... je me pose la même question depuis un petit temps malgré que je ne suis ici que depuis presque 3 ans ... surtout quand je vois le nombre de Québecois "de souche" autour de moi qui s'en vont à la retraite entre 55 et 60 ans ... On se demande comment ont ils fait ? En effet, quand je fais des projections même optimistes avec de rendements reposant sur pas mal de risques, étant arrivé sur le tard (37 ans), je ne vois pas de lendemains qui chante ni du rose bonbon à 65 ans. A ce demander comment il y a autant de "snow birds". Si tu as des idées, hésites pas à les partager. Modifié 29 mars 2018 par qwintine Meziant-Ex-Nihilo et Dauphina ont réagi à ceci 2 Citer
Habitués Lapin Posté(e) 29 mars 2018 Habitués Posté(e) 29 mars 2018 il y a 23 minutes, qwintine a dit : @Lapin excellent point qui mériterait un sujet à lui seul ... je me pose la même question depuis un petit temps malgré que je ne suis ici que depuis presque 3 ans ... surtout quand je vois le nombre de Québecois "de souche" autour de moi qui s'en vont à la retraite entre 55 et 60 ans ... On se demande comment ont ils fait ? En effet, quand je fais des projections même optimistes avec de rendements reposant sur pas mal de risques, étant arrivé sur le tard (37 ans), je ne vois pas de lendemains qui chante ni du rose bonbon à 65 ans. A ce demander comment il y a autant de "snow birds". Si tu as des idées, hésites pas à les partager. Je te dirai comme tous le monde dans le domaine de la finance et du conseil... Commences tôt, même petit... quelques dollars chaque semaine ou chaque 2 semaines... pour bénéficier de l'intérêt composé... ton 1 $ investi à 35 ans va t'en donner 3 $ en bout de ligne.... mais ton 1 $ investi à 45$ va t'en donner seulement 2 $ sur la même ligne d'arrivée... La génération qui s'en va, a en partie bénéficier de très bonnes conditions économique globale à des moments charnières de leurs carrières... et de régime généreux encore maintenue, mais qu'on ne trouve plus de nos jours... quand tu fais une grosse boule de neige de cash plus ou moins au début de carrière (15 premières années), une fois lancée dans la pente, elle va grossir par rendement composé... même si a un moment par la suite ta carrière est moins florissante, tes revenues ont été hachés par des périodes de chômage et donc du revenu en moins... En gros, tu peux bien mettre le meme capital de $ 150 000 que l'autre personne. Toi t'auras $ 300 000... et l'autre 500 000 $ ... la vie est trô zinjuste.... Il faut être bien disciplinés, automatiser au maximum des dépôts réguliers... même petit... et principe de base : SE PAYER EN PREMIER. Dauphina a réagi à ceci 1 Citer
Habitués Lapin Posté(e) 29 mars 2018 Habitués Posté(e) 29 mars 2018 (modifié) il y a 41 minutes, qwintine a dit : @Lapin excellent point qui mériterait un sujet à lui seul ... je me pose la même question depuis un petit temps malgré que je ne suis ici que depuis presque 3 ans ... surtout quand je vois le nombre de Québecois "de souche" autour de moi qui s'en vont à la retraite entre 55 et 60 ans ... On se demande comment ont ils fait ? En effet, quand je fais des projections même optimistes avec de rendements reposant sur pas mal de risques, étant arrivé sur le tard (37 ans), je ne vois pas de lendemains qui chante ni du rose bonbon à 65 ans. A ce demander comment il y a autant de "snow birds". Si tu as des idées, hésites pas à les partager. Autre réponse.... Tes snow birds, là.... ils ont fait des enfants ou pas ? Non parce que je dis ça comme ça... mais moi depuis que les enfants sont nés, on a englouti 100 000 $ dans la garderie... ok il y a les crédits de frais de garde... mais c'est du cash en sacr.....ce sorti au départ Environ 40 000 en bouffe vêtements, chaussures, médecins, activités extrascolaires... 10 000 et je suis conservatif... Tu en veux du cash, on va en trouver chez des snow birds pas d'enfants.... Apres, certains avec enfants ont eu des conditions favorable... mais je remonte alors a mon message précédent... Et puis aussi... certains sont allés travailler quelques années dans le grand nord sur des gros projets structurants dans les années 60 ou 70, au début de leur carrière.... tu te fais un gros coussin de 150 ou 200 000 $ en partant au début de ta carrière... çà aide sûrement. Pour peu qu'ils aient ensuite investi une partie dans des maisons à revenu (triplex, quadruplex, plex a 6 ....), l'argent permettant de faire de l'argent quand le système est éprouvé... Ca prend de se lancer et d'oser j'imagine... y'en a pas d'secret... Sinon tu fais comme la demoiselle qui le jour de ses 18 ans a acheté un grateux.. sont TOUT PREMIER à elle... 18 ans oblige,... et elle va recevoir je crois 1000 $ par semaine à vie... je vais te dire, je suis vraiment heureux pour elle... mais ... le hasard... Modifié 29 mars 2018 par Lapin aurethographeux aincorrecteux Dauphina a réagi à ceci 1 Citer
Habitués qwintine Posté(e) 29 mars 2018 Habitués Posté(e) 29 mars 2018 il y a 7 minutes, Lapin a dit : Je te dirai comme tous le monde dans le domaine de la finance et du conseil... Commences tôt, même petit... quelques dollars chaque semaine ou chaque 2 semaines... pour bénéficier de l'intérêt composé... ton 1 $ investi à 35 ans va t'en donner 3 $ en bout de ligne.... mais ton 1 $ investi à 45$ va t'en donner seulement 2 $ sur la même ligne d'arrivée... La génération qui s'en va, a en partie bénéficier de très bonnes conditions économique globale à des moments charnières de leurs carrières... et de régime généreux encore maintenue, mais qu'on ne trouve plus de nos jours... quand tu fais une grosse boule de neige de cash plus ou moins au début de carrière (15 premières années), une fois lancée dans la pente, elle va grossir par rendement composé... même si a un moment par la suite ta carrière est moins florissante, tes revenues ont été hachés par des périodes de chômage et donc du revenu en moins... En gros, tu peux bien mettre le meme capital de $ 150 000 que l'autre personne. Toi t'auras $ 300 000... et l'autre 500 000 $ ... la vie est trô zinjuste.... Il faut être bien disciplinés, automatiser au maximum des dépôts réguliers... même petit... et principe de base : SE PAYER EN PREMIER. @Lapin Oui je suis d'accord avec la magie théorique bien connue des intérêts composés. Mais dans la pratique ... Imagine ton capital de 300 000 tu vas payer quoi +- 25% d’impôt dessus (hypothèse REER et FEER avec décaissement progressif). Imagine que tu vis jusque 85 ans et en bonne santé donc tu dois t'occupé. ça te 11250 net / an , 937 $ net/ mois ... vachement excitant Dauphina a réagi à ceci 1 Citer
Invité Posté(e) 29 mars 2018 Posté(e) 29 mars 2018 Il faut aussi comparer les minimum vieillesse ici, et la-bas. Certains aussi partent parce qu'ils ont tout payés (maison...etc), ont une petite retraite qui leur permet de vivre bien ici (le coût global de la vie n'est pas le même qu'en France) En France, il me semble qu'il faut au moins 1200 euros pour une personne pour bien vivre, non? Citer
Invité Posté(e) 29 mars 2018 Posté(e) 29 mars 2018 il y a 1 minute, qwintine a dit : @Lapin Oui je suis d'accord avec la magie théorique bien connue des intérêts composés. Mais dans la pratique ... Imagine ton capital de 300 000 tu vas payer quoi +- 25% d’impôt dessus (hypothèse REER et FEER avec décaissement progressif). Imagine que tu vis jusque 85 ans et en bonne santé donc tu dois t'occupé. ça te 11250 net / an , 937 $ net/ mois ... vachement excitant 937, sans le minimum vieillesse assuré et ta retraite? Citer
Habitués qwintine Posté(e) 29 mars 2018 Habitués Posté(e) 29 mars 2018 il y a 4 minutes, Lapin a dit : Autre réponse.... Tes snow birds, là.... ils ont fait des enfants ou pas ? Bon point! il y a 4 minutes, Lapin a dit : Non parce que je dis ça comme ça... mais moi depuis que les enfants sont nés, on a englouti 100 000 $ dans la garderie... ok il y a les crédits de frais de garde... mais c'est du cash en sacr.....ce sorti au départ Je sais ... j'y suis confronté il y a 4 minutes, Lapin a dit : Environ 40 000 en bouffe vêtements, chaussures, médecins, activités extrascolaires... 10 000 et je suis conservatif... Oui tu as raison, au minimum il y a 4 minutes, Lapin a dit : Tu en veux du cash, on va en trouver chez des snow birds pas d'enfants.... Bien vu ! Pas pour rien que le Québec à un indice de fécondité (enfants par femme) de 1.60 ... sans commentaire il y a 4 minutes, Lapin a dit : Apres, certains avec enfants ont eu des conditions favorable... mais je remonte alors a mon message précédent... Oui les fameux régimes ... avec un rente garantie entre autre. Nous c'est plus possible ... effectivement il y a 4 minutes, Lapin a dit : Et puis aussi... certains sont allés travailler quelques années dans le grand nord sur des gros projets structurants dans les années 60 ou 70, au début de leur carrière.... tu te fais un gros coussin de 150 ou 200 000 $ en partant au début de ta carrière... çà aide sûrement. C'est comparable aux expats, français et belges ... C,est quand même pas tout le monde ici qui a fait cela. OK, pas possible pour un immigrant avec enfants ... qui en est pas au. début de carrière. il y a 4 minutes, Lapin a dit : Pour peu qu'ils aient ensuite investi une partie dans des maisons à revenu (triplex, quadruplex, plex a 6 ....), l'argent permettant de faire de l'argent quand le système est éprouvé... 100% d'accord mais il te faut les conditions du haut pour avoir le montant à investir ... L'immigrant qui arrive ici avec ses économies, elle vont passer beaucoup dans son installation ... donc de la dépense et pas de la thésaurisation. Ca rejoint ton point dans ton premier post il y a 4 minutes, Lapin a dit : Ca prend de se lancer et d'oser j'imagine... y'en a pas d'secret... Y pas que oser et se lancer ... faut aussi de la chance et surtout faire un métier ou c'est possible. il y a 4 minutes, Lapin a dit : Sinon tu fais comme la demoiselle qui le jour de ses 18 ans a acheté un grateux.. sont TOUT PREMIER à elle... 18 ans oblige,... et elle va recevoir je crois 1000 $ par semaine à vie... je vais te dire, je suis vraiment heureux pour elle... mais ... le hasard... Un grateux tu veux dire quoi , un sugardaddy ? ... Je rigole. Dauphina a réagi à ceci 1 Citer
Habitués qwintine Posté(e) 29 mars 2018 Habitués Posté(e) 29 mars 2018 (modifié) il y a 38 minutes, Stuche a dit : 937, sans le minimum vieillesse assuré et ta retraite? Hypothèse : immigrant arrivé à 35 ans. 30 ans de carrière au Canada (travaille jusque 65 ans)). Sécurité de la vieillesse (à partir de 65 ans) : 589,59 $ * 30/40 = 442.20 $ Brut (Annuel: 5 306.4 $ brut) RRQ (à partir de 65 ans) : 1 134,17 $ * 30/40 = 850.63 $ Brut (Annuel 10 207.56 brut) REER via FERR (vie de jeune vieux actif jusque 85 ans) : 300 000 $ / 20 ans / 12 mois = 1250 $ brut (Annuel 15 000 $ brut) Revenue annuel brut : 30 514 $ Revenu annuel net : 24745.08 $ Revenu mensuel : 2062.08 $ net + les clopinettes des 10 ou 15 années de carrière en France ou en Belgique Revenu inférieur de 25% au salaire minimum d'aujourd'hui ... trop cool ! Modifié 29 mars 2018 par qwintine Dauphina a réagi à ceci 1 Citer
Habitués qwintine Posté(e) 29 mars 2018 Habitués Posté(e) 29 mars 2018 (modifié) il y a une heure, Stuche a dit : Il faut aussi comparer les minimum vieillesse ici, et la-bas. Certains aussi partent parce qu'ils ont tout payés (maison...etc), ont une petite retraite qui leur permet de vivre bien ici (le coût global de la vie n'est pas le même qu'en France) En France, il me semble qu'il faut au moins 1200 euros pour une personne pour bien vivre, non? Je préfère pas de suivre sur cet aspect. Ca va polluer le fils. Modifié 29 mars 2018 par qwintine Dauphina a réagi à ceci 1 Citer
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