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Québec doit importer une partie de sa main-doeuvre qualifiée

La capitale nationale est en situation de quasi-plein-emploi

24 octobre 2013 | Isabelle Porter | Actualités économiques

La Ville de Québec compte plus que jamais sur les travailleurs de la France pour compenser son manque de main-doeuvre qualifiée. Et pour les attirer, elle va même jusquà les courtiser aux États-Unis.

« Ce quon a à régler comme problème, cest limmigration, les entreprises manquent demployés, disait Régis Labeaume lors du débat électoral lundi. Limmigration, elle doit être le plus possible française parce quon a une reconnaissance mutuelle des diplômes. On le fait déjà, puis on va accentuer. »

Dans la capitale, les efforts de recrutement passent surtout par lorganisme Québec international (QI), qui mène des opérations ciblées de recrutement à létranger. Depuis cinq ans, QI a recruté 933 personnes.

« Là-dedans, jai quelques Tunisiens ; la majorité sont Français, il y a quelques Brésiliens et quelques Belges, explique la vice-présidente, Line Lagacé. Si on inclut les conjoints et les enfants, ça fait 2300 personnes. » Et ce nest pas tout, on prévoit de faire encore davantage dici les cinq prochaines années. « Je dirais quon espère aller en chercher encore plus. »

Depuis trois ans, lorganisme mène aussi des opérations de recrutement dans le nord-est des États-Unis, où on estime le bassin de francophones à pas moins de 150 000 personnes. « On ne vise pas les Américains, mais plutôt les étudiants étrangers qui sont sur le territoire et ne peuvent pas obtenir leur carte verte. Loffre de Québec peut devenir intéressante pour eux. »

Le recrutement passe par des salons pour étudiants étrangers et des activités organisées de concert avec la Chambre de commerce française qui se trouve sur le territoire américain. « La plupart viennent de la France. [] On passe beaucoup par les alliances françaises qui résautent les expatriés. »

Actuellement, le taux de chômage est de 4,8 % à Québec (7,6 % au Québec), une situation de quasi-plein-emploi qui se maintient depuis 2006. Actuellement, les besoins en main-doeuvre se font surtout sentir dans les secteurs des technologies de linformation (programmeurs, développeurs, architecture technologique) et de lusinage (soudeurs, machinerie, mécanique).

Selon Mme Lagacé, les entreprises ne sont pas près de fermer leurs portes, mais elles ne peuvent pas croître assez vite. « En ce moment, il y en a beaucoup qui doivent refuser des contrats. »

En 2014, QI prévoit deffectuer trois missions de recrutement international. La première, plus exploratoire, se fera en Tunisie. Elle sera suivie dune mission plus imposante en France et en Belgique et vraisemblablement dune troisième seulement en France. Le modus operandi dans lHexagone est toujours le même.

« On part avec des délégués dentreprises. Les gens sont sélectionnés à lavance. Il y a un horaire qui se fait sur place, les gens passent lentrevue et prévoient même la deuxième. Lors du retour, il y a un dépôt doffres avec les candidats. »

Or le défi ne sarrête pas au recrutement, souligne Mme Lagacé. Ce jeudi, QI a invité une trentaine dentrepreneurs à une activité sur le thème de lintégration de la main-doeuvre étrangère intitulée « Un monde dexpérience ». Lévénement a lieu toute la journée à lAquarium de Québec.

Lhumoriste Boucar Diouf y fera une présentation sur les « rencontres de cultures » et on présentera une boîte à outils en ligne pour les employeurs.

Surtout, on y présentera tous les organismes qui offrent déjà des services aux nouveaux arrivants. Pour Mme Lagacé, Québec a, dune certaine manière, la « chance » de pouvoir « structurer » lintégration à un moment « où cest le besoin de main-doeuvre qui [ly] a poussée ».

Elle estime « quil ny a pas de gros problèmes dintégration », surtout « des ajustements ». « Dans la région, le besoin de main-doeuvre a, tout à coup, ouvert les esprits. Il y a de plus en plus dentreprises ouvertes à linternational. Mais même si elles comprennent que cest la solution, il y a quand même une gestion de la diversité qui doit se faire [] Ça comprend la compréhension de la culture de lautre, le fait de pouvoir gérer cette dynamique-là. »

En 2011, la population immigrante comptait pour 5 % de la région de Québec contre 2,9 % dix ans plus tôt, soit une augmentation de 90 %.

source : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/390769/quebec-doit-importer-une-partie-de-sa-main-d-oeuvre-qualifiee

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