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Récit d'une universitaire Algérienne


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Un témoignage paru dans le journal en ligne DNA du 25 juillet 2012

Le Québec ferme ses portes aux immigrants : «Pourquoi je voudrais vivre à Montréal»

Mercredi, 25 Juillet 2012, 16:00 | Propos recuellis par Farid Alilat

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Sihem, diplômée d’une université algérienne qui a quitté l’Algérie au printemps 2001, a tenté sa chance à Montréal, où elle vécu pendant 18 mois dans le cadre du Programme Vacances Travail. Alors qu’elle souhaitait retourner pour y vivre durablement, elle a reçu mardi dernier une lettre des services de l’immigration lui demandant de renouveler sa demande en mars 2013, le Québec ayant décidé d’un moratoire sur l’immigration. Elle raconte à DNA son expérience.

J’ai quitté l’Algérie pour la France en 2001 suite aux événements de Kabylie et aspirant surtout à une meilleure vie sociale. Ma licence en langue anglaise obtenue à l’université de Béjaia me permit de poursuivre mes études à l’université de la Sorbonne nouvelle à Paris et décrocher au bout un Master 2 en Langues et affaires économiques internationales.

S’en est suivi un long parcours de combattant pour décrocher un emploi en France et changer de statut administratif en tant que salariée. Ma patience et témérité portèrent leurs fruits puisque je devins salariée en 2007 puis naturalisée en 2009.

Tenter ma chance en Amérique

Suite à un différend avec mon employeur, je perdis mon emploi et j’eus beaucoup de difficulté à retrouver du travail la conjoncture professionnelle s’étant dégradée en France et la discrimination à l’embauche n’aidant pas. N’étant pas habituée à être inactive, je commençais à réfléchir à tenter ma chance en Amérique vu que j’étais bilingue.

Une parente m’informa de l’existence d’un programme d’échange entre la France et le Canada. Ce programme s’intitulant le PVT (Programme Vacances Travail) permettait d’obtenir un permis de travail temporaire d’un an valide pour tout le territoire canadien et prorogeable pour 18 mois en permis Jeune Professionnel une fois un emploi décroché au Canada.

Les personnes admissibles au PVT devaient avoir moins de 35 ans et justifier d’un diplôme d’études supérieures ou d’une expérience professionnelle dans un domaine de compétences ainsi que de 2000 euros comme moyen de subsistance pour les trois premiers mois d’arrivée au Canada.

Efficacité de l’administration canadienne

C’est ainsi que j’arrivais à Montréal en 2010. J’avais 34 ans. Dès l’arrivée, je me rendais compte de l’efficacité de l’administration canadienne. En une semaine, j’obtenais mon titre de résidente temporaire (PVT), mon numéro d’assuré social (NAS) nécessaire à l’embauche, ouvert un compte bancaire et déposé mes diplômes pour équivalence.

J’attaquai de suite ma recherche d’emploi qui aboutit sur pas mal d’entretiens puis au bout de deux mois sur un poste en tant que représentante de services à la clientèle dans une grande banque canadienne. J'ai cependant eu différents sons de cloche des Algériens installés là-bas.

Tous les Algériens que j'ai croisé travaillaient, certains dans leur domaine, d'autres pas et certains avaient du mal à en trouver dans leur filière faute de reconnaissance de diplôme. Pour y remédier, on les encourageait à reprendre leurs études ou à suivre des formations. Pour les PVT français (le terme utilisé pour désigner les français bénéficiant d'un permis de résidence sous le programme PVT), c’était la même chose : cela variait d'un profil à un autre.

Taux d'intégration

Ce qui m’a agréablement surprise, c'est le taux d'étrangers occupant des postes à responsabilité dans les administrations, banques et divers entreprises.

Il me semble qu’on pourrait vite trouver du travail si on recherchait juste un job alimentaire mais cela demanderait plus de temps quant il s’agit d’un poste dans son domaine de compétences.

J’ai été frappée par nombre d’appels que je recevais régulièrement pour des entretiens d’embauche alors qu’en France, cela pouvait prendre des mois avant que l’on ne me contacte pour un entretien. L’approche lors de l’entretien d’embauche est différente aussi puisqu’au Canada on axera plus la discussion sur vos compétences personnelles et ce que vous savez faire plutôt que sur vos diplômes.

Ce que j’ai le plus apprécié lors de mon expérience professionnelle au Canada et au quotidien également c’était ce melting-pot. On croise des gens de toutes nationalités et cultures. Je n’ai pas ressenti de la part des Canadiens une quelconque animosité vis-à-vis des immigrants. Bien au contraire, ils prônent leur ouverture et sont fiers de ce multiculturalisme. La communauté algérienne constitue elle une des plus importantes à Montréal.

Qualité de vie

La vie au quotidien est plutôt agréable, on ne ressent pas de stress ou d’agressivité dans les rues et on vit pas mal en communauté (c’est drôle comme les voisins se connaissent presque tous). On est aussi très impressionnés par le climat de sécurité que l’on ressent à Montréal.

Vous croiserez des gens de tout âge et à toute heure de la nuit dans le métro ou rues. Pour une algérienne, cela vous change la vie.

Pour l’hébergement, on peut trouver un logement assez rapidement une fois un emploi décroché et aucune garantie n’est exigée. J’ai pu trouver un logement très correct au bout d’une journée de recherches et juste en arpentant les rues car il est d’usage au Canada d’accrocher une pancarte au niveau du bien à louer ou à vendre avec les coordonnées du propriétaire.

Au niveau alimentaire, les supermarchés sont moins bien achalandés qu’en Europe ou même en Algérie et cela reste relativement cher. On peut quand même trouver de tout et de quoi se nourrir sainement.

Le système de santé, le point noir

Le climat est quant à lui certes rude l’hiver mais une fois bien équipé, on supporte très bien. Pour les algériens qui l’ignorent, on peut autant avoir un hiver très froid au Québec qu’un été très chaud. A vrai dire, il y a les quatre saisons à la différence près que les températures peuvent être extrêmes d’une saison à une autre.

Le point noir que j’ai pu relever au Québec et qui pourrait réfréner certaines personnes à s’installer dans cette province est « le système de santé ». Non seulement, les soins coûtent très chers mais il est quasi impossible d’avoir accès à un médecin traitant.

En cas de souci de santé, on vous orientera vers les urgences d’un hôpital. Si cela peut attendre, vous devrez vous adresser à une clinique privée. Dans les deux cas, l’attente pourra durer des heures. En un an et demi de vie au Québec, je ne compte plus le nombre de personnes croisées qui souffraient de cancers divers faute de prévention ou prises malheureusement en charge tardivement.

Mon expérience québécoise fût on ne peut plus enrichissante à tous points de vue et je suis rentrée en juillet 2011 avec pour projet de m’installer au Québec si jamais la situation professionnelle ne se débloquait pas en France.

Conditions de séjours plus contraignantes

Durant ces 18 mois de vie à Montréal, je n’ai cessé de voir arriver de nouveaux immigrants et particulièrement Algériens et Français n’ayant pas trouvé de travail en France.

De septembre 2010 à ce jour, les conditions d’immigration au Québec n’ont cessé de se durcir.

D’abord par l’exigence des tests de français et d’anglais à tous les requérants, ensuite par l’augmentation des frais d’instruction de dossier passant en décembre 2011 de 360 à $460, puis à $750 au 1er avril 2012 et finalement avec la dernière loi du 29 juin 2012 suspendant toutes les demandes de certificat de sélection Québec jusqu’en mars 2013.

Demande renvoyée à 2013

J’ai personnellement introduit ma demande de résidence permanente pour le Québec fin mars 2012. Mardi 24 juillet, j’ai reçu hier un courrier des services d’immigration me demandant de soumettre à nouveau ma demande en mars 2013 car mon dossier leur était parvenu après le 1er avril 2012 et qu’en conséquent je faisais partie des appliquants concernés par ces nouvelles mesures.

Mon certificat de résidence temporaire en tant que Jeune Professionnel étant encore valide et cette dernière loi faisant étant d’une exemption faite à cette catégorie de résidents temporaires, j’ai l’intention de faire un courrier de recours et soumettre à nouveau ma demande dans les prochains jours.

Source : http://www.dna-alger...e-durablement-2

Modifié par futurquébecois
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As-t-elle tentée une demande de CSQ via le programme des travailleurs qualifiés ou de l'expérience québécoise (PEQ)? De mémoire, les demandes via le PEQ ne sont pas gelées.

Modifié par edalidec
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