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  1. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Nadège Fournier, doctorante en linguistique à l’Université de Montréal Faque ? Qu’est-ce qui fait que des Français qui s’établissent chez nous laissent tomber leur « du coup » caractéristique pour adopter le « faque », si cher aux Québécois ? Tsé, que certains absorbent l’accent d’ici, et d’autres pas ? C’est ce que tentent de comprendre deux chercheuses de l’Université de Montréal. Publié à 1h41 Mis à jour à 5h00 MARIE-EVE MORASSELa Presse Quand elle est arrivée dans la métropole il y a sept ans, la Française Nadège Fournier a constaté avec étonnement que ses compatriotes installés ici avaient parfois un tout autre accent que le sien. Étudiante en linguistique, elle a fait de sa question un projet de doctorat pour savoir dans quelle mesure les Français installés à Montréal adoptaient des éléments du français québécois. Pour y répondre, elle a fait équipe avec Julie Auger, professeure au département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal. Elles ont interrogé sur plusieurs années 35 Français, hommes et femmes, tantôt fraîchement débarqués à Montréal, tantôt ici depuis plus de huit ans. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Julie Auger, professeure du département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal Déjà, un constat se dégage : il est « très fréquent » que le « du coup » soit remplacé par « fak », ou « faque ». « En France, beaucoup de personnes critiquent les plus jeunes, en particulier, qui disent “du coup” tous les trois mots. Les personnes qui sont ici acquièrent le “faque”. Elles ne le prononcent pas tout à fait comme nous, souvent elles disent “féque”. Mais on voit que c’est quelque chose qui s’intègre dans leur parler », dit Mme Auger. Autre observation : plus elles sont au Québec depuis longtemps, plus le « voilà », tend à être remplacé par « c’est ça ». La professeure Auger constate que des Français, entre eux, disent parfois que pour s’intégrer au Québec, mieux vaut ne pas garder sa façon de parler. « Il se dit que si vous parlez toujours à la française, avec la bouche en cul de poule, comme on dit, vous risquez d’être laissés de côté », dit Julie Auger. Certains participants ont confié qu’ils aimeraient bien parler comme les Québécois, mais craignent que ce ne soit perçu « comme une moquerie », dit Nadège Fournier. En général, les participants disent que l’accent et les mots [du français québécois] ne les dérangent pas, mais une bonne partie n’aime pas la syntaxe. Ils trouvent qu’il y a des fautes de français, à l’oral, ou dans les articles journalistiques. On me donne des exemples comme “j’ai tombé”, ou “je vas” au lieu de “je vais”. Nadège Fournier, doctorante en linguistique à l’Université de Montréal Mme Fournier ajoute qu’en sa qualité de linguiste, elle « ne juge pas ». Des participants ont également dit qu’ils corrigent leurs enfants quand ils commettent de telles fautes, mais « mettent des “tabarnak” dans les entrevues », dit Nadège Fournier en riant. À cet égard, Julie Auger explique que les études en sociolinguistique montrent que les gens ont avantage à parler comme les personnes qui les entourent. « On le fait de façon inconsciente. On le fait parce qu’on veut établir des liens, bâtir quelque chose ensemble », explique-t-elle. Toé et moé, de la France au Québec Les participants qui ont été interrogés viennent de Paris, mais aussi du nord et de l’ouest de la France, des régions où le parler français partage des traits avec le français québécois. Moé, toé, ça existe en Normandie. On peut dire croére au lieu de croire. Dire asteure pour maintenant, c’est quelque chose qui a existé partout en France, mais qui n’existe plus en bon français. C’est disparu à Paris, mais ça se maintient dans l’ouest et le nord de la France. Julie Auger, professeure du département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal Dans le cadre de cette étude, on cherchera donc à savoir si les personnes de ces régions sont plus enclines à adopter du vocabulaire ou des tournures de phrases québécoises contrairement à des Parisiens, par exemple, qui pourraient être plus résistants au fait de modifier leur français. Prennent-ils d’autres plis d’ici ? Julie Auger fait remarquer que les Français utilisent très peu l’inversion quand ils posent des questions. Ils diront « tu viens me voir demain ? » plutôt que « viens-tu me voir demain ? ». « Au Québec, c’est une construction qu’on utilise beaucoup. Ce n’est pas familier, ni non standard. En fait, les Français trouvent qu’on parle bien, quand on dit ça », dit Mme Auger. L’acquisition d’une autre variété de sa langue varie en fonction du parcours individuel de chacun : avec qui on partage sa vie, avec qui on travaille, ou pas. « Il y a énormément de facteurs qui varient », dit Julie Auger. Nadège Fournier est un bon exemple de l’influence de l’entourage : pendant quatre ans, elle a partagé sa vie avec un Beauceron. « À ce moment-là, j’ai adopté plus d’éléments québécois », dit-elle. Elle s’entendait alors dire « tsé » ou « en tout cas » en début de phrase, a adopté le « moé itou », ou le « mais que je fasse ça ». Mais elle constate que depuis trois ans, sa façon de parler a changé à nouveau. « C’est dynamique », dit-elle. EN SAVOIR PLUS 65 550 Nombre de Français vivant à Montréal SOURCE : CONSULAT GÉNÉRAL DE FRANCE À QUÉBEC https://www.lapresse.ca/actualites/2024-03-08/quand-les-francais-larguent-du-coup-pour-faque.php
  2. Le Barreau de Montréal met en garde contre de faux avocats en immigration Ouvrir en mode plein écran La proportion des plaintes reliées à l'immigration s'est multipliée par trois entre 2018 et 2022. (Photo d'archives) PHOTO : ISTOCK / LIGHTFIELDSTUDIOS/GETTY La Presse canadienne Publié hier à 14 h 17 HNE Le rêve canadien peut vite devenir un cauchemar pour les nouveaux arrivants qui deviennent la proie de faux avocats spécialisés en droit de l'immigration, a déclaré le bâtonnier de Montréal en faisant état d'un drame local. David Ettedgui, bâtonnier élu du Barreau de Montréal, affirme que les fraudeurs ciblent l'une des populations les plus vulnérables de la ville, facturant souvent des sommes exorbitantes en espèces uniquement pour fournir une aide à l'immigration, au mieux médiocre. D'autres abandonnent simplement leurs victimes. Nous voyons tout autant des investisseurs aux poches profondes qui sont tombés dans cette arnaque que des demandeurs d'asile, dont certains traversent les frontières avec rien d'autre que leurs vêtements et leur valise, a raconté Me Ettedgui à propos des victimes en entrevue, vendredi. Mais le point commun entre eux est qu'ils essaient tous de commencer une nouvelle vie au Canada. Le Barreau de Montréal a lancé cette semaine une campagne de sensibilisation au phénomène, incitant le public à vérifier que ses avocats spécialisés en immigration sont autorisés à exercer au Québec. La campagne comprend des graphiques invitant les observateurs à se méfier des tactiques suspectes, telles que les réunions dans des espaces informels, les promesses de résultats rapides ou l'absence de contrat en bonne et due forme. PUBLICITÉ La campagne est nécessaire, a déclaré Me Ettedgui, en raison d'une augmentation significative du volume de plaintes liées à l'immigration que le barreau a reçues ces dernières années. L'organisation n'a pas fourni le nombre total de plaintes qui transitent par son bureau, mais a déclaré que la part des signalements concernant de faux avocats a triplé entre 2018 et 2022. De tels cas représentaient 13 % de toutes les plaintes en 2018, a indiqué le barreau, mais ils ont grimpé en flèche jusqu'à 39 % quatre ans plus tard. Les rapports officiels ne représentent probablement qu'une fraction de l'ensemble des cas, ajoute l'organisation. David Ettedgui a déclaré qu'il n'était pas clair si cette hausse était due à la croissance de la population immigrée, à une compréhension plus large des droits des immigrés ou à une autre raison. La plupart des plaintes proviennent d'avocats légitimes dont les clients sont d'anciennes victimes d'escroqueries, a-t-il expliqué. Il a précisé que dans de nombreux cas, les faux avocats sont des personnes qui ont été radiées du barreau ou sont eux-mêmes des immigrants autorisés à exercer le droit dans leur pays d'origine, mais qui ne sont pas certifiés au Québec. Une façon de vérifier les qualifications d'un avocat consiste à effectuer une recherche dans le catalogue en ligne des membres du Barreau du Québec, qui répertorie leur spécialisation, leurs coordonnées et l'adresse de leur cabinet ou de leur employeur. La campagne du Barreau de Montréal comprend également une liste de ressources vérifiées pour trouver une représentation accréditée. PUBLICITÉ Pour quiconque quitte son pays pour s'installer ici, il est essentiel d'avoir le soutien adéquat, a écrit Me Ettedgui dans un communiqué lors du lancement de la campagne. Confier votre dossier d'immigration à un faux avocat peut avoir des conséquences majeures sur votre processus d'établissement au Canada. Une démarche encourageante Rose Ndjel a été témoin de ces conséquences. La directrice du Centre de services aux immigrants de Montréal Afrique au Féminin a rappelé deux personnes qui se sont présentées à l'organisme en larmes après avoir reçu l'ordre des agents frontaliers de quitter le pays. Elles pensaient que le Canada était toujours en train de traiter leurs demandes d'immigration, mais ont découvert plus tard qu'elles avaient été trompées par un faux avocat, a raconté Ndjel. Des cas comme ceux-là sont très, très, très fréquents dans notre quartier, a-t-elle déploré. Mais Me Ndjel a expliqué que les victimes résistent souvent aux suggestions de déposer une plainte officielle, de peur de compromettre davantage leur statut d'immigration. Elle a qualifié la campagne du Barreau de Montréal d'encourageante et a ajouté qu'elle espère qu'elle perdurera et s'étendra. Il faut que quelqu'un porte plainte pour que quelqu'un assume ses responsabilités, a-t-elle déclaré à propos des faux avocats spécialisés en droit de l'immigration. Parce que, comme je l'ai souvent dit, s'ils déposent une plainte et nous pouvons ensuite la traiter. Le Barreau de Montréal met en garde contre de faux avocats en immigration | Radio-Canada
  3. Les immigrants de plus en plus nombreux à rester au Québec PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE Les immigrants récents restent de plus en plus au Québec après l’obtention de leur résidence permanente, constate Statistique Canada. La performance de la province s’explique en bonne partie par le taux élevé de rétention des travailleurs qualifiés. Publié à 0h54 Mis à jour à 5h00 LILA DUSSAULTLa Presse Arriver au Québec, c’est une chose. S’y installer, c’en est une autre. Statistique Canada a rendu publiques mercredi des données sur le taux de rétention des immigrants à travers le pays. Au Québec, le taux d’immigrants qui se trouvaient toujours dans la province un an après l’obtention de leur résidence permanente est passé de 85,1 % en 2016 à 91,0 % en 2020. À titre comparatif, en Ontario, ce taux a légèrement diminué, passant de 94,9 % en 2016 à 92,8 % en 2020. Les résultats du Québec se rapprochent désormais de ceux de la Colombie-Britannique, où 91,3 % des immigrants étaient toujours dans la province après un an en 2020. Au contraire, dans les Prairies, le taux de rétention sur un an a chuté depuis 2016, tandis que la performance varie d’une province à l’autre du côté des Maritimes. La bonne performance du Québec s’explique par son économie solide, son faible taux de chômage et certaines politiques d’immigration, analyse la spécialiste des politiques publiques d’immigration de l’Université de Montréal, Catherine Xhardez. « Le processus pour venir au Québec en tant que résident permanent est très sélectif, explique-t-elle. Il y a des seuils stables, des exigences linguistiques, les délais de traitement sont beaucoup plus longs qu’ailleurs au Canada. Donc, ceux qui choisissent le Québec, c’est qu’ils veulent venir au Québec et rester au Québec. » Champion de la rétention des travailleurs qualifiés Toutes catégories confondues, ce sont généralement les immigrants qui sont parrainés par leur famille qui demeurent dans la même province le plus longtemps, rapporte Statistique Canada. Les aides-soignantes et aides familiales sont aussi en tête de liste. Le Québec est cependant champion au pays pour retenir les travailleurs qualifiés ou exerçant des métiers spécialisés, du moins pour un an. Entre 2016 et 2020, le taux de rétention chez cette catégorie d’immigrants au Québec est passé de 86,3 % à 91,4 %, un sommet toutes provinces confondues. En Ontario, pendant la même période, le taux a au contraire baissé, passant de 87,3 % à 81,9 %. En Colombie-Britannique, ce taux a aussi diminué, de 72,3 % à 67,4 %. La question linguistique pourrait faire en sorte que le Québec est moins exposé à la concurrence entre les provinces, analyse Mme Xhardez. « Aujourd’hui, un francophone qui veut immigrer au Canada va aller ailleurs qu’au Québec, parce que c’est beaucoup plus long et difficile de venir au Québec, observe-t-elle. Donc, dans le reste du Canada, il y a peut-être plus de concurrence entre les provinces. » En d’autres mots, un travailleur qualifié qui choisit de s’installer dans la Belle Province – surtout s’il est francophone – aura moins tendance à se laisser séduire par une offre plus prometteuse ailleurs au pays. L’accueil de nouveaux résidents permanents se fait aussi davantage « par étapes », c’est-à-dire que les immigrants arrivent comme résidents temporaires (visas de travail, études, etc.) avant d’obtenir leur résidence permanente, ajoute la chercheuse. Ils ont donc déjà quelques racines au moment d’obtenir leur résidence permanente. « Ce sont des gens qui s’établissent, s’intègrent, dont les enfants vont déjà à l’école », énumère-t-elle. Données sur cinq ans Quand Statistique Canada mesure le taux de rétention sur cinq ans, les résultats sont beaucoup plus stables au Québec. Les dernières données disponibles concernent l’année 2016. L’agence fédérale a pu évaluer si les immigrants ayant obtenu leur résidence permanente cette année-là étaient toujours dans leur province initiale cinq ans plus tard. De tous les immigrants arrivés en 2016 au Québec, 8 sur 10 étaient toujours dans la province en 2021, soit un taux stable par rapport aux cinq années précédentes. En Ontario, en comparaison, plus de 9 immigrants sur 10 étaient toujours installés dans la province après cinq ans. En Colombie-Britannique, le taux se maintient aussi autour de 87 %. Remontée en Atlantique, déclin dans les Prairies À l’échelle du Canada, le plus récent bilan de Statistique Canada montre aussi des fluctuations importantes entre les Prairies et les provinces de l’Atlantique. Longtemps grandes perdantes du taux de rétention, les provinces atlantiques ont vu une remontée dans leur capacité à offrir une terre d’accueil à long terme. Dans ces régions, la mise sur pied du Programme pilote d’immigration au Canada atlantique en 2017 a fait une différence, note Statistique Canada. « L’Atlantique, pendant longtemps, c’était la zone pauvre de l’immigration, mais elle est devenue plus dynamique et on voit des taux de rétention plus intéressants », constate Chedly Belkhodja, professeur à l’Université Concordia, dont les recherches portent sur la régionalisation de l’immigration. Au contraire, dans les Prairies, le ralentissement économique se répercute dans les taux de rétention. En Alberta, alors que’en 2012, 91,5 % des immigrants étaient restés dans la province depuis cinq ans, ce taux est passé à 84,5 % en 2016. La chute a été encore plus brutale pour la Saskatchewan, où le taux est passé de 72,2 % à 57,9 % pendant la même période. https://www.lapresse.ca/actualites/2024-02-15/les-immigrants-de-plus-en-plus-nombreux-a-rester-au-quebec.php
  4. Le « piège démographique » montréalais (et canadien) PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE L’île de Montréal a attiré près de 100 000 nouveaux habitants pendant la dernière année alors que les mises en chantier se sont effondrées de 26 %. MAXIME BERGERONLA PRESSE Je n’ai pas eu la meilleure note du groupe à mon cours de mathématiques 436, mais j’ai amassé tout juste assez de connaissances pour savoir reconnaître un problème de calcul lorsqu’il me saute au visage. Publié à 1h01 Mis à jour à 5h00 Celui qui se présente aujourd’hui est visible à des kilomètres à la ronde. Deux chiffres récents, aux antipodes, illustrent la crise majeure dans laquelle s’enfonce non seulement la métropole québécoise, mais aussi tout le pays. L’île de Montréal a attiré près de 100 000 nouveaux habitants pendant la dernière année, a révélé La Presse la semaine dernière, une hausse spectaculaire de 5,3 %1. Ce gain net de population est essentiellement attribuable à la migration internationale, temporaire et permanente. En parallèle, les mises en chantier se sont effondrées de 26 % depuis un an dans l’île de Montréal, nous a appris mardi la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), pour s’établir à un total famélique de 7705 nouveaux logements Vous avez bien lu. La pire performance depuis 2001, à l’échelle métropolitaine. Le décalage est gigantesque, et cette déconnexion grandissante entre démographie et construction cause des ravages partout au Canada. Prenons les choses morceau par morceau. Le sujet est tabou, chargé et complexe, mais depuis quelques mois, de plus en plus d’experts réputés tirent la sonnette d’alarme. Leur constat est tranchant : les cibles d’immigration fixées par le gouvernement fédéral de Justin Trudeau dépassent les capacités d’accueil du pays, en matière de logement et de services publics. Lundi, deux économistes de la Banque Nationale, Stéphane Marion et Alexandra Ducharme, ont publié un rapport spécial pour exposer le « piège démographique » dans lequel se trouve aujourd’hui le Canada2. Rien de moins. La population du pays a grimpé de 1,2 million de personnes l’an dernier, soulignent-ils, un chiffre jugé « incroyable », « stupéfiant » et « extrême ». Cette croissance démographique de 3,2 % en une seule année est cinq fois plus élevée que la moyenne des pays de l’OCDE (+ 0,6 %). La venue de 543 000 travailleurs temporaires et de 455 000 immigrants explique la majeure partie de cette hausse, note le rapport. Pendant la même période, il y a eu 360 000 naissances et 332 000 décès. Cette poussée démographique a un impact dans les hôpitaux, dans les écoles et dans les refuges pour sans-abri. Ça déborde d’un océan à l’autre. J’ai reçu plusieurs témoignages poignants en ce sens au cours des derniers mois. Mais « ce défi de l’absorption n’est nulle part plus évident que dans le domaine du logement, où le déficit de l’offre a atteint un nouveau record, avec seulement une mise en chantier pour 4,2 personnes entrant dans la population en âge de travailler », écrivent les économistes de la Banque Nationale. Historiquement, il y avait une nouvelle construction pour 1,8 personne. Ottawa a injecté des dizaines de milliards pour tenter d’accélérer les mises en chantier, mais il faudrait doubler la cadence de production à environ 700 000 nouvelles constructions par an pour espérer combler le déficit. Nous sommes très loin du compte. Les économistes de la Banque Nationale estiment que le Canada est coincé « dans un piège démographique qui a historiquement toujours été réservé aux économies émergentes ». Ils préconisent de ramener la croissance démographique totale entre 300 000 et 500 000 pour sortir de l’impasse. J’écrivais plus haut que la crise actuelle était visible à des kilomètres à la ronde, mais il faut croire que les autorités fédérales ne l’ont pas vue se profiler sur leur écran radar, ce qui est assez déroutant. Pire encore : Ottawa a ignoré l’avis de ses propres fonctionnaires, qui l’ont averti il y a deux ans que ses cibles d’immigration ambitieuses risquaient d’affecter l’abordabilité des logements et les services publics. La Presse Canadienne a révélé ces informations très embarrassantes pour le gouvernement Trudeau jeudi dernier3. À Québec, le découplage entre la croissance de la population et la disponibilité des logements inquiète au plus haut point le gouvernement Legault. D’autant que la province n’a aucun pouvoir sur la sélection d’une partie de ses nouveaux résidants, dont les demandeurs d’asile. Le Québec a accueilli un nombre record de 150 000 immigrants en 2022, et les projections s’établissent entre 174 000 et 190 000 par année d’ici 2028, selon un document interne que j’ai pu consulter. La province a besoin d’immigrants, et, oui, elle espère attirer davantage de nouveaux venus issus de la francophonie, mais l’ampleur récente des arrivées est vue comme une « catastrophe » pour l’accès aux logements et aux services publics, m’a fait valoir une source bien placée au gouvernement. Ce qui nous ramène aux mises en chantier. Le Québec en a enregistré 38 900 l’an dernier, un recul du tiers sur un an. C’est le niveau le plus faible depuis 2015, et dans le segment des maisons unifamiliales… le pire score depuis 1955 ! La baisse est de 37 % dans la région métropolitaine de Montréal, et comme je l’écrivais d’entrée de jeu, de 26 % dans l’île. Inflation, hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction, embûches réglementaires, sous-investissement dans le logement social : les causes de ce repli sont nombreuses. On ne saurait absolument montrer du doigt l’immigration pour cette contre-performance de la construction. Une chose est assurée, toutefois : la forte croissance de la démographie, combinée à la baisse des mises en chantier, constitue une recette pour le désastre. La crise du logement, déjà bien enracinée, va s’aggraver. La bonne vieille loi de l’offre et de la demande jouera de plus en plus son rôle au fil des prochaines années, ce qui rendra l’accès à des logements abordables de plus en plus impensable. https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2024-01-17/le-piege-demographique-montrealais-et-canadien.php#
  5. https://www.lapresse.ca/actualites/2023-12-20/le-quebec-franchit-le-cap-des-500-000-immigrants-temporaires.php
  6. PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Les immigrants temporaires ont atteint un sommet historique au Québec. Les immigrants temporaires dépassent le cap du demi-million au Québec. Les dernières données de Statistique Canada, publiées mardi, montrent que la croissance spectaculaire observée au troisième trimestre s’est poursuivie au quatrième trimestre de 2023. Mis à jour hier à 5h00 SUZANNE COLPRONLA PRESSE CE QU’IL FAUT SAVOIR Les immigrants temporaires ont atteint un sommet historique au Québec. Leur nombre a bondi de 46 % en un an, pour l’ensemble des catégories, passant de 361 000 à 528 000. Au Canada, le nombre d’immigrants temporaires atteint 2,5 millions. Il y a un an, Statistique Canada dénombrait 360 936 immigrants temporaires, qu’on appelle aussi des résidents non permanents. Ce nombre atteint maintenant 528 034, soit une hausse de 46 % en un an. Qui sont ces nouveaux venus ? Que font-ils ? Il s’agit d’étrangers qui détiennent un permis de travail, un permis d’études ou qui ont demandé l’asile. Les gouvernements fixent des seuils annuels d’immigrants permanents. Mais dans le cas des temporaires, il n’y a aucun seuil, aucune limite. Ce qui explique l’explosion révélée par les données de Statistique Canada. On peut même ajouter que cette explosion a été en partie nourrie par les politiques gouvernementales. Ce n’est pas le cas pour les demandeurs d’asile, dont les flux résultent des tensions internationales. Mais ce sont les gouvernements du Québec et du Canada qui acceptent les étudiants, ou qui accordent ou non des permis aux travailleurs étrangers. C’est le gouvernement du Canada qui permet aux étudiants de prolonger leur séjour en leur accordant un permis de travail post-diplôme, et c’est le gouvernement du Québec qui entend attirer davantage d’étudiants étrangers francophones avec une promesse de passerelle rapide pour la résidence permanente. La forte croissance des résidents non permanents n’étonne pas le professeur Jean-Pierre Corbeil, qui a été responsable pendant 15 ans du programme de la statistique linguistique de Statistique Canada. « En ce moment, il semble y avoir une certaine opacité pour ce qui est de l’information sur les résidents non permanents au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec, déplore-t-il. Ça devient très difficile de savoir où on s’en va exactement avec tout ça. » A-t-on perdu le contrôle ? M. Corbeil se fait prudent, mais « ce qui est clair, dit-il, c’est que ce nombre continue d’augmenter et qu’on ne sait pas dans quelle mesure cette hausse est arrimée aux besoins réels et aux demandes du milieu des affaires qui a des postes à [pourvoir] ». Plus de travailleurs Ce sont les travailleurs étrangers qui forment le plus gros contingent de résidents non permanents au Québec. Ils sont 225 684, incluant les membres de leur famille. Cela représente 43 % du total des temporaires. Leur nombre a bondi de 85 500 en un an, soit une hausse de 61 %. Le deuxième groupe en importance est celui des demandeurs d’asile. Ils étaient 106 000 en 2022, selon l’agence fédérale. Ils sont maintenant plus de 160 000. Il faut savoir qu’environ 100 000 d’entre eux ont un permis de travail. Le groupe le moins important en nombre est celui des étudiants étrangers : 72 620. Fait étonnant, le nombre de détenteurs de permis d’études a bondi de 8000 entre le troisième et le quatrième trimestre, alors qu’il était plutôt stable depuis le début de l’année. Est-ce que cette croissance est attribuable à la menace de la hausse des droits de scolarité du gouvernement de la Coalition avenir Québec ? « C’est une possibilité », croit Jean-Pierre Corbeil, professeur au département de sociologie de l’Université Laval. « Parce que la mesure va s’imposer pour les nouveaux et non pas pour ceux qui ont déjà amorcé leur programme d’études. » Explosion au Canada Dans l’ensemble du Canada, le nombre de résidents non permanents est aussi en explosion. Sur une population estimée de 40,5 millions, on compte plus de 2,5 millions de résidents temporaires. Il y a un an, ils étaient 1,7 million. Le plus grand groupe de temporaires est celui des travailleurs étrangers. À 1 165 500, ceux-ci comptent pour 46 % du total. Le deuxième groupe en importance est celui des étudiants étrangers. Ils sont 660 000, ce qui équivaut à 26 % des résidents non permanents au Canada. Leur nombre a bondi de 122 000 en un an. Les demandeurs d’asile sont proportionnellement beaucoup moins nombreux au Canada qu’au Québec. Ils sont 289 000 au pays, soit 12 % des résidents temporaires. Au Québec, ils comptent pour 30 % de tous les résidents non permanents.
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