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Il y a un an, je foulais le sol québecois


rayan

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Et voilà ça fait exactement un an que nous sommes au Québec et à Québec, ma femme, nos enfants et moi.

Devrais-je dire Wow.. Un an déjà ?

A mon age, je me suis en effet habitué, depuis quelques années, à voir le temps passer à une vitesse grand V. Mais là, cest différent. Quand je regarde tout ce qui est intervenu dans notre vie depuis 12 mois, le nombre de courriers et de factures que jai reçu, quand je regarde le nombre de CV que nous avons déposé ma conjointe et moi et les attentes dentrevues après chaque demande demploi, quand je pense que nous avons vécu dans trois appartements différents : 10 premiers jours dans un meublé, plus de 8 mois dans un demi sous-sol et enfin, dans un beau 5 ½, au premier étage depuis juillet, je me dis que ça doit faire presque une éternité que nous sommes au Québec. Idem quand je pense que je suis à ma troisième session détudes et quavant ça, javais travaillé pendant près de trois mois. Pareil aussi pour ma conjointe : des jobs puis des études

Et cerise sur le gâteau, nous avons aussi trouvé le temps de rentrer en Algérie et ma blonde plutôt deux fois quune. Et enfin, histoire de comparer Montréal et Québec, nous avons passé une belle semaine de vacances en famille dans la grande métropole. Si je devais calculer la moyenne annuelle dévénements intervenus dans ma vie, les douze derniers mois sortent évidemment du lot.

Alors, me diriez-vous, quel bilan tirons-nous de notre première année dimmigration? Dabord et si je me fie uniquement au fait quen général cest la première année qui est la plus pénible, je dirais : « Cest pas pire ». :D

Je suis loin de déprimer ni de regretter dêtre venu et je suis même très optimiste sur une amélioration, à moyen terme, de notre situation. Chacun juge bien sur selon sa propre expérience mais pour moi cest comme ça. Évidemment, la clé réside dans notre capacité à trouver du travail en rapport à nos qualifications respectives ou pas trop loin du moins. Et ce nest pas encore le cas. Le travail que jai fait durant les trois premiers mois de notre installation nous avait certes rassuré sur notre capacité à survivre dans cette nouvelle société mais ce nétait pas suffisant pour vivre décemment. Mais cétait bon pour le moral surtout que durant les premiers jours les économies se fondent rapidement : Vous recommencez tout à zéro.

A part cela et en parallèle à la poursuite de mes études, jai envoyé des dizaines de CV à des entreprises de Québec et hasard des choses, la première véritable entrevue, je lai passée hier. Lemploi nest pas dans mon domaine de formation mais jai été convoqué en raison dune expérience algérienne de quelques années, en management, et de « ma première job québécoise ». Cest une grosse entreprise et lemploi est intéressant mais il nest pas sur que jaccepte, au cas où je serais retenu (je le saurais dans quelques semaines). Dautant que quelques pistes commencent à souvrir, pour moi, à luniversité. Mais bon, on nen est pas là. Ma conjointe est aussi décidée sinon plus que moi à faire valoir sa compétence et fait preuve dune combativité exemplaire et jaurais bien envie de voir le visage de celui ou de celle qui oserait lui refuser la possibilité daccéder à son ordre professionnel. Il faut dire que si elle est déçue de constater quil est difficile de simposer ici sur le plan professionnel même si on dispose de grandes qualifications, elle est par contre pleinement épanouie sur le plan personnel dans la société québécoise où légalité des sexes nest pas un mot dordre mais une réalité. Elle se réalise enfin et moi, malgré le poids de mon éducation (eh oui), je trouve cela très intéressant. ;)

Les enfants maintenant! Avant de quitter Alger et pour me préparer à laventure, je narrêtais pas de me dire que jétais prêt à des tas de sacrifices ici au Québec pourvu que mes enfants arrivent à sy plaire et à sy intégrer. Quand je les écoute parler québécois, notamment laînée, avec leurs ami(e)s pure laines (cest comme si cest ici quils sont nés), je me dis que lobjectif est atteint de ce côté-là. Mon dieu, cest hallucinant, la capacité des enfants à apprendre de nouveaux accents. Moi jai quitté ma Kabylie natale à lage de 16 ans, pour aller dans des régions arabophones, et un tiers de siècle, mon accent kabyle est toujours intact. :D

Nos enfants aiment leur nouvelle vie et ils se débrouillent pas mal à lécole.

Sagissant de la capitale nationale, Québec est une belle ville, de taille moyenne. On ne connaît pas ce que le stress veut dire ici. Les espaces verts sont partout, les rues sont spacieuses et les moyens de distraction ne manquent pas. Mais la tentation dévasion est omniprésente tant les paysages et les sites paradisiaques sont nombreux et tout près des zones urbaines. Samedi dernier, je voulais sortir avec les enfants et on sest finalement retrouvé dans la magnifique région touristique de Charlevoix à plus de cent kilomètres de Québec.

Est ce que jaime ma vie ici au Québec et dans la ville de Québec? Je dis oui sans hésiter même si ce nest pas toujours facile. Il nest pas normal par exemple quon ne soit pas convoqué pour des entrevues quand on dépose des dizaines de CV dans son domaine. Le président de la chambre de commerce de Québec a reconnu récemment lexistence de réelles réticences de chefs dentreprise à légard des immigrants et trouvait curieux quon ne donne pas assez de possibilités aux immigrants de démontrer leurs compétences. Cependant, face aux pénuries de main duvre annoncées dans plusieurs secteurs, la situation devrait changer. Les gens de Québec ne sont pas encore habitués aux immigrants comme les montréalais mais ça viendra. Jespère seulement que ça ne mettra pas beaucoup de temps parce quen attendant, beaucoup dimmigrants qui viennent ici à Québec finissent malheureusement par repartir à Montréal. Un ami me disait lautre jour quil sentait que les visages étaient plus ouverts à Montréal quà Québec. Peut être et encore une fois cest une question dhabitudes et cest ainsi partout dans le monde et avec le temps et de la pédagogie, ça finira par sarranger.

Voilà ce que je voulais dire un an jour pour jour après avoir foulé, pour la première fois, le sol québécois.

Ah, Une dernière chose : Lautomne est beau ici. Des feuilles darbres tombent mais non avant de voir dautres fleurir.

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  • Habitués

Très bon bilan Rayan, intéressant à lire. Je vous souhaite un avenir à la mesure de vos rêves !

Modifié par bencoudonc
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citation de Bencoudonc

Très bon bilan Rayan, intéressant à lire. Je vous souhaite un avenir à la mesure de vos rêves !
Merci Bencoudonc.

Moi jai quitté ma Kabylie natale à lage de 16 ans, pour aller dans des régions arabophones, et un tiers de siècle après, mon accent kabyle est toujours intact.

Oups...pas un tiers de siècle tout de même mais un quart et des poussières. :D

Modifié par rayan
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  • Habitués

bonjour rayan

d'apres votre vecus d'une premiere annee,vous devrier feter votre premiere anniverssaired'arrivee au quebec

je suis contente que ça s passe dans le bon sens pour vous et aussi dans le sens ou vous nous donner beaucoup d'espoir pour la nouvelle vie qu'on entame

je vous souhaite autres reussites a l'avenir

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salut cher

tres bon resumé, moi aussi je veux vivre au quebec...

je dis bien la capitale nationale et ton resumé m'a donner des plus a mes preparations.

j'espere simplement que ma demande aboutira...j'ai passé deux visite medicales....j'ai payé mes frais de residence permanente et toujour rien....

a tres bientot

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Et

Félicitations pour la qualité remarquable de votre français. Une question personnelle si vous permettez: comment faites-vous pour vivre à Québec dans un 5 et demi avec deux enfants en étudiant en ne travaillant pas?

Un 5 et demi c'est au moins 600$ par mois. La bouffe: 800$. Les études universitaires: 1900$ plus les livres. Les enfants à l'école, l'auto, etc... Comment faites-vous?

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  • Habitués

Wow Rayan, que de bouleversements en effet mais quel optimisme, quel bonheur tu respires! Moi je te le dis, si tu avais à le refaire, refais-le, ça m'a tout l'air positif pour vous!

Et en plus la société québécoise te donne une "nouvelle" femme à aimer, et ça n'a pas l'air de te déplaire! Et ça sans briser ni famille ni mariage, c'est pas génial :lol:

Bon premier anniversaire donc et bonne continuation!

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Merci pour ton témoignage. Nous allons le mettre en page d'accueil.

Bonne suite !

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  • Habitués
Merci pour ton témoignage. Nous allons le mettre en page d'accueil.

Bonne suite !

Continue comme ça et rien ne pourra t'arrêter, pas même un petit employeur borné! J'ai connu quelques algériens du temps que j'étais à Québec et on me l'a bien dit, le plus difficile est la première année, de trouver son premier boulot après ça, ça va beaucoup mieux. Bonne chance à toi et ta famille.

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  • Habitués

c'est tres beau et bien romantique!! j'aime particulierement lorsque tu dis: ma conjointe s'est ENFIN realisée. comme c'est bien dit!

comme c'est encourageant ,parce que c'est ça qui compte pour nous,car nous somme en retard dans ce domaine, se realiser en

tant que femmes, en tant qu'etres humains.

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  • Habitués

c'est tres beau et bien romantique!! j'aime particulierement lorsque tu dis: ma conjointe s'est ENFIN realisée. comme c'est bien dit!

comme c'est encourageant ,parce que c'est ça qui compte pour nous,car nous somme en retard dans ce domaine, se realiser en

tant que femmes, en tant qu'etres humains.

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  • Habitués

Merci pour ce témoignage, mais ma question, en te lisant , est la suivante est ce que les problèmes que rencontrent les etrangers en France ne sont pas les mêmes à Quebec Ville? Car il me semble à partir de ton témoignage que les quebecois sont réticents quand il s'agit de recruter un immigrant. Il est vrai qu'en France c'est même pas de la réticence, mais un manque d'envie, du moins la preference nationale....

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  • Habitués

Très beau bilan, surtout très bonne continuation le meilleur est à venir!

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Merci à Rakam, Angela, Cherry, m75m, Laurent, petiboudange, gigi1492, pouet et à tous les formistes qui ont pris le temps de lire ce long témoignage qui reste tout de même un récit personnel, en ce sens qu'il est lié à mon expérience et celle de ma famille. Et il est important de dire que toutes les expériences ne sont pas semblables.

Citation de m75

j'espere simplement que ma demande aboutira...j'ai passé deux visite medicales....j'ai payé mes frais de residence permanente et toujour rien....

Je te le souhaite.

Citation de Petiboudange

Et en plus la société québécoise te donne une "nouvelle" femme à aimer, et ça n'a pas l'air de te déplaire! Et ça sans briser ni famille ni mariage, c'est pas

génial

En matière d'idées et d'idéaux, il n'y a rien de nouveau mais c'est agréable de trouver un environnement conforme à l'idée qu'on se fait de la vie et des rapports entre les humains(notamment entre les femmes et les hommes). Cela est effectivement nouveau pour nous. Et ça ne me déplait pas du tout. Quelqu'un disait qu'un peuple qui opprime n'est pas un peuple libre. De même un homme qui opprime ne peut être un homme libre.

Citation de gigi1492

Félicitations pour la qualité remarquable de votre français. Une question personnelle si vous permettez: comment faites-vous pour vivre à Québec dans un 5 et demi avec deux enfants en étudiant en ne travaillant pas?

Un 5 et demi c'est au moins 600$ par mois. La bouffe: 800$. Les études universitaires: 1900$ plus les livres. Les enfants à l'école, l'auto, etc... Comment faites-vous?

Merci gig1492. Pour la question personnelle, j'aurais dû dire que des petits boulots à temps partiel, je nai pas vraiment arrêté den faire. Et depuis que je suis inscrit en maîtrise, jai un travail, à temps partiel, en qualité dassistant enseignant. Je suis aussi correcteur de cours du premier cycle. Cela dun côté et de lautre, ce que beaucoup de forumistes oublient dajouter quand ils disent quils sont contraints de retourner aux études (ce qui est vrai), cest quau Québec, les citoyens et les résidents permanents peuvent bénéficier dun programme de financement de leurs études (Prêt/bourse) à condition dêtre inscrit à temps plein soit 12 crédits par session.

Maintenant, quand tu regardes mon age dans mon profil, que je dois dailleurs mettre à jour (Jai 43 ballets), jai un passé aussi et il nest pas rare quon arrive à faire des économies, dans la vie, et quon a utilisé pour faire quelques dépenses pour nous faciliter la vie.

Modifié par rayan
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Merci aussi à kaélan, diallo, capnace, Takemra et jimmy.

Citation de capnace

Merci pour ce témoignage, mais ma question, en te lisant , est la suivante est ce que les problèmes que rencontrent les etrangers en France ne sont pas les mêmes à Quebec Ville? Car il me semble à partir de ton témoignage que les quebecois sont réticents quand il s'agit de recruter un immigrant. Il est vrai qu'en France c'est même pas de la réticence, mais un manque d'envie, du moins la preference nationale....

Les mêmes problèmes, je ne sais pas mais en tout cas, la situation est différente. Les réticences de certains employeurs privés dans la ville de Québec et dans les autres petites villes de la province sont dues surtout au fait qu'ils ne connaissent pas assez les immigrants et leurs compétences(Du moins c'est ce qui est mis en avant). En France ou dans certains pays européens, l'immigration n'est pas nouvelle. Il y a donc d'autres facteurs comme la crise économique. En France, le taux de chômage est à plus de 8% alors qu'il est de 6% dans la ville de Québec. Je ne vis pas en France mais je pense que c'est en raison du chômage qu'on parle de préférence nationale. A Québec, statistiquement parlant, il y a des besoins partout mais il y a parfois des craintes pour décider de les combler avec des immigrants. Je citais le président de la chambre de commerce dans mon témoignage, eh bien selon lui, l'explication vient du profil même de l'entreprise à Québec. Ce sont des centaines de petites entreprises de moins de 20 salariés et qui peuvent avoir besoin de recruter pour combler un seul poste, par exemple. La crainte se situerait au fait que si l'opération échoue, ce petit employeur le ressentirait beaucoup plus que quand Hydro-Québec ou Bell se rend compte qu'elle a fait une mauvaise affaire en recrutant une vingtaine de personnes. Il y a donc du travail et un accompagnement à faire au niveau de ces petits employeurs dans leurs opérations de recrutement. Le dispositif existe avec Emploi-Québec mais apparemment beaucoup d'entreprises l'ignorent.

Modifié par rayan
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  • Habitués
Merci aussi à kaélan, diallo, capnace, Takemra et jimmy.

Citation de capnace

Merci pour ce témoignage, mais ma question, en te lisant , est la suivante est ce que les problèmes que rencontrent les etrangers en France ne sont pas les mêmes à Quebec Ville? Car il me semble à partir de ton témoignage que les quebecois sont réticents quand il s'agit de recruter un immigrant. Il est vrai qu'en France c'est même pas de la réticence, mais un manque d'envie, du moins la preference nationale....

Les mêmes problèmes, je ne sais pas mais en tout cas, la situation est différente. Les réticences de certains employeurs privés dans la ville de Québec et dans les autres petites villes de la province sont dues surtout au fait qu'ils ne connaissent pas assez les immigrants et leurs compétences(Du moins c'est ce qui est mis en avant). En France ou dans certains pays européens, l'immigration n'est pas nouvelle. Il y a donc d'autres facteurs comme la crise économique. En France, le taux de chômage est à plus de 8% alors qu'il est de 6% dans la ville de Québec. Je ne vis pas en France mais je pense que c'est en raison du chômage qu'on parle de préférence nationale. A Québec, statistiquement parlant, il y a des besoins partout mais il y a parfois des craintes pour décider de les combler avec des immigrants. Je citais le président de la chambre de commerce dans mon témoignage, eh bien selon lui, l'explication vient du profil même de l'entreprise à Québec. Ce sont des centaines de petites entreprises de moins de 20 salariés et qui peuvent avoir besoin de recruter pour combler un seul poste, par exemple. La crainte se situerait au fait que si l'opération échoue, ce petit employeur le ressentirait beaucoup plus que quand Hydro-Québec ou Bell se rend compte qu'elle a fait une mauvaise affaire en recrutant une vingtaine de personnes. Il y a donc du travail et un accompagnement à faire au niveau de ces petits employeurs dans leurs opérations de recrutement. Le dispositif existe avec Emploi-Québec mais apparemment beaucoup d'entreprises l'ignorent.

Petite précision : le taux de chomage est à 4,7% pour le mois de septembre dans la ville de Québec.

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