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Grille de sélection des immigrants - Les nouveaux arrivants non franco


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Grille de sélection des immigrants - Les nouveaux arrivants non francophones peuvent être francisés

23 juillet 2013 | Tania Longpré - Enseignante de francisation aux adultes immigrants, auteure de Québec cherche Québécois pour relation à long terme et plus, Stanké, 2013. | Québec

Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir

Accueillir de nouveaux arrivants et les sélectionner selon différents critères, dont la maîtrise du français, est relativement facile. En revanche, soccuper de leur intégration semble ardu.

Récemment, dans la Gazette officielle du Québec, la ministre Diane De Courcy annonçait que son ministère modifiait les critères relatifs à la connaissance linguistique des aspirants immigrants au Québec, qui entrera en vigueur dès le 1er août prochain. Cette modification à la grille de sélection de nos immigrants fera en sorte quaucun point ne sera accordé pour la connaissance du français ou de langlais si le niveau de langue du demandeur est inférieur au niveau intermédiaire. Au premier regard, cette mesure est positive et fera en sorte que plus dimmigrants arriveront ici en parlant déjà un français fonctionnel. Le Québec désire pouvoir attirer plus dimmigrants francophones. Dans une nation francophone, cest un objectif louable et normal, mais devrions-nous le faire au détriment des autres qui, une fois francisés, maîtriseraient aussi la langue officielle ?

En outre, on peut se questionner à dautres égards. Par exemple, cette politique exclura-t-elle des nouveaux arrivants ne maîtrisant pas le français ou provenant de bassins où laccès au français est plus difficile, par exemple dAmérique latine ou de certains pays dEurope ? Pourtant, le français, bien quil soit un facteur prédominant dans lintégration de nos immigrants, nest pas le seul que nous devrions prendre en considération. Bien entendu, si un immigrant ne connaît pas la langue dun pays où il vit, son intégration est pratiquement impossible. À linverse, on peut aussi être francophone et avoir des codes culturels tellement différents quon ne pourra jamais sintégrer. Enfin, devenir Québécois peut ne faire pas partie des projets de ceux qui sétablissent ici.

La langue nest pas tout

Mais est-ce que le fait de parler la langue de la majorité fait en sorte que lintégration se fera plus facilement ? Que ces personnes trouveront un emploi dans leur domaine de compétence, pour lequel on les a choisies, plus rapidement que ceux qui doivent passer par la francisation, et ce, même lorsquils commencent au niveau débutant ? Pas tout à fait, plusieurs néo-Québécois, une fois francisés, parviennent à sadapter très facilement à la société québécoise, à apprendre un excellent français dans les classes offertes au Québec et dénichent un emploi correspondant à leur niveau. Plusieurs ne réussissent pas, mais ceux-ci peuvent même être francophones ou avoir un bon niveau de français : la langue nest pas tout. Maîtriser litalien, par exemple, ne fait pas de moi une Italienne.

Il est en de même pour tous ceux qui connaissent une langue par intérêt : vous pouvez maîtriser une langue mais ne pas maîtriser une culture. La langue est une clé qui ouvre la porte sur une société, mais elle ne fait pas en sorte que celle-ci souvre devant nous sans aucun effort. Une bonne dose de curiosité et dintérêt est nécessaire afin de saisir toutes les nuances dune société et darriver à sy sentir bien. Sintégrer, cela se fait, bien sûr, dabord, par la maîtrise du français, langue commune du Québec, mais aussi et surtout par le milieu de travail, pourquoi ne pas faire un travail considérable dans les équivalences de diplômes, par exemple, plutôt que de condamner ceux qui ne parlent pas français à ne pouvoir immigrer ici ? Tous devraient avoir la même chance de pouvoir immigrer ici. Cependant, le gouvernement devrait exiger que ceux qui ne parlent pas français se francisent, à défaut dêtre déjà francophones. Ne nous leurrons pas : plusieurs bassins dimmigrants potentiels nont le français ni comme langue maternelle ni comme langue seconde ou étrangère. Sont-ils moins qualifiés pour immigrer ? Est-ce cela que le gouvernement essaie de nous dire ?

Capacités dintégration

De plus, ce nest pas parce quon partage une langue quon est semblables. Plusieurs francophones que nous accueillons ici ont une culture tout à fait différente de la nôtre ; en effet, nous partageons la même langue, mais nos moeurs et traditions peuvent être fort différentes.

Il y a lieu de se pencher sur lintégration à notre société des immigrants parlant déjà notre langue. Je pense quon devrait augmenter limportance accordée aux capacités dintégration que possèdent les gens à sadapter au Québec. Bref, peu importe doù les immigrants viennent ou en ce quils croient, limportant est quils aient un désir de se joindre à nous, de sacclimater au Québec, de manifester leur désir de devenir Québécois ainsi que de partager nos projets davenir, dont ils font maintenant partie, quils soient enclins à adopter nos modes de vie, afin de ne pas vivre isolés et pouvoir se trouver une place sur le marché du travail.

En tant que société, nous devons nous demander pourquoi certaines communautés, francophones ou pas, narrivent pas à sintégrer et identifier des solutions qui nous permettront une cohésion sociale, en français, langue commune, mais aussi dans le succès de lintégration, domaine quon oublie le plus souvent au Québec. Accueillir de nouveaux arrivants et les sélectionner selon différents critères, dont la maîtrise du français est relativement facile. En revanche, soccuper de leur intégration semble ardu : ne pourrions-nous pas commencer à travailler de ce côté ? Bien sûr, cela entraîne des frais, mais intégrer des gens, ce nest pas gratuit, et ce nest surtout pas un domaine dans lequel nous devrions tenter déconomiser. Cela va de soi, ne sélectionner que des gens maîtrisant le français entraînera une réduction des dépenses dans la francisation, qui coûte évidemment cher, soit environ 7000 $ par année par immigrant - en commission scolaire, par exemple -, mais ça « vaut le coût » lorsque nos nouveaux arrivants parviennent à refaire leur vie parmi nous.

La vraie question que nous devrions nous poser, si nous coupons toujours en francisation, par exemple, cest si nos seuils (près de 55 000 immigrants par année) sont trop élevés : si nous navons même pas les moyens de les franciser, avons-nous les moyens dintégrer autant de gens ? Cest bien sûr une question délicate, mais elle mérite dêtre posée et étudiée.

Tania Longpré - Enseignante de francisation aux adultes immigrants, auteure de Québec cherche Québécois pour relation à long terme et plus, Stanké, 2013.

source : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/383486/les-nouveaux-arrivants-non-francophones-peuvent-etre-francises

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  • Habitués
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Grille de sélection des immigrants - Les nouveaux arrivants non francophones peuvent être francisés
Accueillir de nouveaux arrivants et les sélectionner selon différents critères, dont la maîtrise du français, est relativement facile. En revanche, soccuper de leur intégration semble ardu.
Le Québec désire pouvoir attirer plus dimmigrants francophones.

1) Dans une nation francophone, cest un objectif louable et normal, mais devrions-nous le faire au détriment des autres qui, une fois francisés, maîtriseraient aussi la langue officielle ?

C'est exactement le schéma actuel. Apparemment, les immigrants non francophones ne maîtrisent pas rapidement la langue officielle. Et les employeurs en ont peut-être assez d'attendre trop longtemps.

2) En outre, on peut se questionner à dautres égards. Par exemple, cette politique exclura-t-elle des nouveaux arrivants ne maîtrisant pas le français ou provenant de bassins où laccès au français est plus difficile, par exemple dAmérique latine ou de certains pays dEurope ?

Apparemment oui


3) À linverse, on peut aussi être francophone et avoir des codes culturels tellement différents quon ne pourra jamais sintégrer.

Tout à fait

4) Enfin, devenir Québécois peut ne faire pas partie des projets de ceux qui sétablissent ici.

Dans ce cas, les changements intervenus dans le programme québécois ne les concerne plus

5) Mais est-ce que le fait de parler la langue de la majorité fait en sorte que lintégration se fera plus facilement ? Que ces personnes trouveront un emploi dans leur domaine de compétence, pour lequel on les a choisies, plus rapidement que ceux qui doivent passer par la francisation, et ce, même lorsquils commencent au niveau débutant ? pourquoi ne pas faire un travail considérable dans les équivalences de diplômes, par exemple, plutôt que de condamner ceux qui ne parlent pas français à ne pouvoir immigrer ici ?

C'est peut-être la raison pour laquelle ils demandent désormais un haut niveau de maîtrise du français : pour pouvoir mieux offrir l'assistance à l'intégration.


6) Tous devraient avoir la même chance de pouvoir immigrer ici.

Non, puisque le gouvernement pratique une politique d'immigration choisie C'est leur choix.

Cependant, le gouvernement devrait exiger que ceux qui ne parlent pas français se francisent, à défaut dêtre déjà francophones. Ne nous leurrons pas : plusieurs bassins dimmigrants potentiels nont le français ni comme langue maternelle ni comme langue seconde ou étrangère. Sont-ils moins qualifiés pour immigrer ? Est-ce cela que le gouvernement essaie de nous dire ?

7) En tant que société, nous devons nous demander pourquoi certaines communautés, francophones ou pas, narrivent pas à sintégrer et identifier des solutions qui nous permettront une cohésion sociale


Vaste sujet. Il en est des cultures qui sont missibles à la culture québécoise comme l'huile et l'eau. Dans ce cas, l'identification de solutions est quasi impossible.

8) En revanche, soccuper de leur intégration semble ardu : ne pourrions-nous pas commencer à travailler de ce côté ? Bien sûr, cela entraîne des frais, mais intégrer des gens, ce nest pas gratuit, et ce nest surtout pas un domaine dans lequel nous devrions tenter déconomiser.

Ce n'est n'est pas de leur côté qu'il faudrait travailler. Eux ils sont prêts à immigrer et ont souvent un esprit de résilience impressionnant. Ce sont les employeurs québécois qu'il faudrait rééduquer.


9) La vraie question que nous devrions nous poser, si nous coupons toujours en francisation, par exemple, cest si nos seuils (près de 55 000 immigrants par année) sont trop élevés : si nous navons même pas les moyens de les franciser, avons-nous les moyens dintégrer autant de gens ?

Si nous n'avons pas les moyens de les franciser, non. S'ils ont déjà une maîtrise avérée du français, oui.

  • Habitués
Posté(e)

Le vrai soucis des immigrants sélectionnés par le Québec est surtout lié à leur iincertion professionnelle et non pas dans la maitrise de la langue française puisque la quas-imajorité de ces derniers maitrises très bien cette langue, le gouvernement québec fait de la maitrise du français son cheval de bataille alors que le vrai problème d'intégration de ces immigrants réside ailleurs et notamment dans la reconnaissances de leur diplômes et compétences.

Je me demande toujours pourquoi par exemple un médecin qui a exercé 20 années dans son domaine devra recommencer ces études à zéro en prétextant que les normes et standards au Québec ne sont pas les mêmes par rapport à ceux de son pays d'origine. Mais justement, à mon avis, au lieu de recourir par exemple à cette politique d'adhésion aux ordres professionnel qui engendre tant de stress, perte de temps, d'argent et d'efforts à cette immigrant, pourquoi ne pas essayer tout simplement d'assouplir cette conversion en adoptant des formations simples, courtes et bien adaptés à ces personnes et qui seront basées sur les standars québecois sans pour autant les appauvrir financièrement et les vieillir d'avantage pour qu'ils puissent en moins pouvoir exercer et offrir leur savoir dans leur nouvelle société, d'autant plus qu'il a une pénurie du personnels de ce côté là.

Posté(e) (modifié)

Touché /user/59325-veniziano/" title="">veniziano !! Le vrai probleme des immigrants qualifiés est l insertion professionnelle rapide avec si possible un coup de pouce du gouvernement par les programmes specifiques. C'est beau de dire que le Quebec cherche des competences sur les plaquettes marketing et apres c'est un vrai parcours du combattant avec les demarches [province et federal] apres lequel l'immigrant s egosille a expliquer a un employeur que son diplome est equivalent [ preuve du MICC a l appui] a celui requis pour un poste. Ensuite, las de chercher un boulot ou vos competences pourraient etre mises a profit, vous vous rabattez sur un job alimentaire, le meme gouverment vous brandit comme un immigre qui a trouve un emploi. Au suivant!!!

Que le Quebec en utilisant l alibi linguistique en cherchant a detourner l attention sur les vrais problemes d'insertion des immigrants c'est son probleme. Mais qu on nous dise qu'il manque des talents francophones pour occuper des emplois au Quebec, alors la, je me tords de rire a la facon Lagaffe. Maybe, ceux qui ont fait toutes ou une partie de leurs etudes academiques en francais et qui ne sintegrent pas, ne correspondent pas au "profil type" de l employe modele recherche par l'employeur quebecois et ou le gouvernement. Maybe (one more time) l'immigrant de l'Europe de l'Est, sans connaissance aucune d'une langue latine ou anglo-saxonne peut etre le miracle tant attendu par la belle province. Elle retrouvera ainsi, maybe, les belle couleurs d'antan.. et le monde sera plus beau.

Treve d'insuinations.... :biggrin2:

Modifié par Drone
  • Habitués
Posté(e) (modifié)

Il y avait d'ailleurs aujourd'hui une énième intervention d'un lecteur dans le journal Metro de Montréal à ce sujet.

Mais depuis le temps que le problème se pose, j'en viens à la conclusion que ce gouvernement n'en a rien à cirer de l'intégration professionnelle de ses immigrants. Tant que le cash lié à l'immigration rentre et que leur balance est positive, le cirque continuera.

Modifié par green20770
Posté(e) (modifié)

Il y avait d'ailleurs aujourd'hui une énième intervention d'un lecteur dans le journal Metro de Montréal à ce sujet.

Mais depuis le temps que le problème se pose, j'en viens à la conclusion que ce gouvernement n'en a rien à cirer de l'intégration professionnelle de ses immigrants. Tant que le cash lié à l'immigration rentre et que leur balance est positive, le cirque continuera.

Modifié par Drone
  • Habitués
Posté(e)

Si tu as le choix, reste aux US, mon ami !

C'est dommage que le lien que j'ai mis dans le lounge ("le Québec en chanson") n'ait pas eu plus d'écho, parce qu'il résume bien ce que certains vivent ici (c'est un chanteur sénégalais vivant à Montréal).

Posté(e)

C'est un marabout visionnaire ce senegalais. :sorcerer:

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