Retour à la case départ pour une médecin immigrante

[immigrer.com]

Publié le 15 mars 2013 à 09h00 | Mis à jour à 09h00

Retour à la case départ pour une médecin immigrante

(Québec) Médecin dans son pays, Septiembre Escobar était jusqu'à jeudi commis de plancher au Zellers de Place Fleur de Lys. Au Québec depuis plus de six ans, la réfugiée colombienne cumule les petits boulots en attendant de pouvoir pratiquer le métier qu'elle a exercé pendant 10 ans à Barranquilla, au nord du pays.

«Quand j'entends qu'il manque de médecins dans les hôpitaux du Québec, ça m'enrage. Des fois, je me décourage et je me mets à pleurer. Mais il y a toujours quelqu'un ou quelque chose pour me donner la force qu'il faut pour continuer.»

Automne 2006. Septiembre Escobar et sa famille débarquent au Québec dans l'espoir d'une vie meilleure. Mais elle n'est pas ici par choix. «Sinon, on serait encore là-bas», affirme la dame de 46 ans. Cette dernière a obtenu le statut de réfugiée pour des raisons qu'elle n'a pas voulu préciser. Ne sachant pas un mot de français, elle a travaillé d'arrache-pied pour pouvoir s'exprimer dans la langue de Molière.

Débute alors sa croisade pour que sa formation et son expérience en médecine soient reconnues au pays.

«Ça fait deux ans que le Registre des compétences des médecins du Canada (RCMC) a tous mes papiers. Tout ce que je peux faire, c'est attendre l'appel pour une convocation à un examen.»

La néo-Limouloise vient d'ailleurs de s'acheter l'ouvrage par excellence Toronto Notes, qui devrait la préparer pour la réussite des épreuves tant attendues. «On doit passer un premier test de connaissances générales sur la médecine, un autre de français et un troisième de mise en pratique.» Or, ce n'est pas la théorie qu'elle redoute. C'est plutôt le fonctionnement du système de santé québécois.

«C'est sûr que ce n'est pas régi de la même façon qu'en Colombie. J'aimerais pouvoir faire un stage d'observation juste pour comprendre comment ça marche.»

En se faisant embaucher comme temporaire chez Zellers il y a un peu moins d'un an, Mme Escobar savait très bien qu'elle perdrait son emploi un jour ou l'autre. Mais elle espérait recevoir une bonne nouvelle du RCMC entre-temps.

Il y a trois ans, elle a tenté de contourner les délais en s'inscrivant à l'université. «J'étais prête à refaire mes études en médecine ici. Pendant plus de deux ans, j'ai suivi des cours compensateurs à l'Université Laval, pour ensuite me faire dire que je devais absolument passer par l'autre côté. Ça voulait dire que je devais attendre après le RCMC ou rien», se désole-t-elle.

Mère de trois «ados» de 12, 18 et 20 ans, elle songe parfois à déménager aux États-Unis. «On me dit que là-bas, on m'engagerait presque sur-le-champ.»

Tout ce qu'elle veut, c'est pouvoir rendre service aux gens. Et à défaut de le faire dans un hôpital, elle le fait en les conseillant au magasin, en faisant leur ménage ou en lavant la vaisselle au restaurant.

source : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201303/15/01-4631280-fermeture-de-zellers-retour-a-la-case-depart-pour-une-medecin-immigrante.php

[berla]

Dommage mais je pense que aux ÉU elle va avoir le même problème.

[chardenyt]

C'est triste de laisser souffrir les populations avec des savoirs sous des tiroirs.

Le gouvernement devrait peut être créer un statut particulier pour médecins étrangers cela leur permettrait d'exercer et de se sentir à la maison en terre canadienne...