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Les secrets de l'intégration


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LES SECRETS DE L’INTÉGRATION

 

17 juillet 2016

Il neigeait, le 14 décembre 1999. Alexander et Estefania (prénoms fictifs) ne l’oublieront jamais, c’est le jour où ils sont arrivés au Québec.

Ils avaient fui le Salvador.

Objectivement, Alexander menait une assez belle vie au Salvador avec sa douce moitié. Il était sur le point de devenir avocat, ne lui manquait que l’équivalent du Barreau. Estefania et lui travaillaient au palais de justice de Sonsonate, c’est là qu’ils se sont rencontrés.

Elle est tombée enceinte.

« Après les accords de paix en 1994, la situation a empiré. On pensait beaucoup à notre fille, on ne voulait pas qu’elle grandisse là-dedans. J’étais écœuré de voir comment les gens réglaient les choses, toujours avec la violence. J’étais dans un mouvement politique, et quand celui qu’on voulait faire élire a été élu, il a fait comme les autres… »

Drôle à dire, mais Alexander se sentait étranger chez lui. « Je ne me sentais pas intégré dans ce pays-là, ça ne correspondait pas à mes valeurs. »

Et il avait peur.

Alexander et Estefania ont fait une demande pour être réfugiés au Canada, ses parents aussi. Mais son père n’était plus là quand la réponse est arrivée. « Il était allé conduire mon frère à l’université, il venait de garer sa voiture à deux, trois rues de la maison. Deux hommes étaient là, ils l’ont abattu de 11 balles. »

Le plus jeune tireur, « entre 16 et 17 ans », a écopé de trois ans de prison.

Le plus vieux, adulte, rien.

La réponse est venue. « On a reçu une lettre du Canada qui nous disait qu’on recevrait une lettre du Québec. Quand la lettre du Québec est arrivée, ça disait : “Votre avion part à 8 h, le 14 décembre.” C’était dans une semaine ! »

 

Ils ont vendu leurs deux autos, leur moto, ont donné la plupart des choses qu’ils possédaient. « On était pleins d’espoir, on avait hâte d’avoir une nouvelle vie ! On nous avait dit : “Vous allez travailler au Canada, vous allez vous trouver un emploi rapidement, mais pas comme avocats.” C’était correct. »

Ça ne s’est pas passé comme ça. « On a eu un bel accueil, les gens ont été très gentils. On a été reçus dans un hôtel, c’était le Days Inn, pendant quatre ou cinq jours, on nous a donné des vêtements, des meubles. On nous a donné un peu d’argent, un prêt, et ça s’est arrêté là. Pour l’emploi, il n’y avait rien. »

Il n’y avait que le chèque d’aide sociale.

Estefania a rapidement appris le français, par nécessité. « Quand la petite était malade, il me fallait un interprète et, quand il n’y avait pas d’interprète de disponible, je ne pouvais pas aller chez le médecin. » Alexander n’a pas perdu de temps lui non plus, il s’est inscrit en techniques juridiques au cégep.

Il s’est inscrit comme auditeur libre à la faculté de droit à l’université.

Estefania s’est trouvé un petit boulot dans un restaurant. Elle y travaillait le soir après ses huit heures de cours de francisation. « Il y avait une coopérative de femmes latinos qui m’a demandé de faire un plat typique du Salvador. Je n’en avais jamais fait… C’est ici que j’ai appris la cuisine de mon pays ! »

Ironique, quand même.

Alexander multipliait les « jobines », il a travaillé « dans les sapins de Noël. C’était très dur, très différent du palais de justice. J’ai travaillé pour une usine de nourriture d’animaux, on a distribué les Publisacs, on a vendu du chocolat, du sirop d’érable… Il y a un ami qui nous disait : “Vous êtes vraiment intégrés !” »

Ils en étaient encore très loin.

Leur deuxième était né, Alexander et Estefania tournaient en rond, ils peinaient à joindre les deux bouts. « C’est là que je me suis rendu compte que je n’arriverais à rien comme ça, je devais retourner aux études. » Il a fait une première demande à l’Université de Sherbrooke, il a été refusé. 

La dame responsable des admissions lui a dit : « Désolée, monsieur, les places sont réservées aux Québécois. »

« Ça a été un coup très dur. J’essayais de comprendre. Au Salvador, j’avais terminé premier, avec honneurs. On était dans le désespoir, c’était comme la fin du monde. On se sentait rejetés et on se disait : “On ne veut pas de nous ici…” »

— Alexander

Il a failli abdiquer. « J’ai regardé d’autres universités. À l’Université Laval, le lendemain, c’était la dernière journée des demandes d’admission. Je me disais qu’il était trop tard… Un ami m’a dit : “Viens, on y va !” Il a pris congé de son travail et il est venu avec moi. » Alexander a fait sa demande in extremis, en génie forestier, il a été accepté.

 

Source: http://plus.lapresse.ca/screens/bbb85792-cf11-4c59-b569-d54ba286bf62|_0.html

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  • Habitués

une belle histoire

 

ça prend du temps mais ceux qui sont persévérant finissent par bien s'en sortir. si vous pensez tout avoir dans le bec 1 an après votre arrivé, ça serait mieux de ne pas immigrer..

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  • Habitués

Nous sommes avertis, nous tiendrons la barre au Québec coute-que-coute. A bientot Québec!

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