Habitués rainbow21 Posté(e) 17 novembre Habitués Posté(e) 17 novembre https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2025-11-17/abolition-du-programme-de-l-experience-quebecoise-pour-les-immigrants/respecter-les-cibles-oublier-les-humains.php En abolissant un programme phare en immigration offrant une voie rapide vers la résidence permanente, le gouvernement Legault rompt un contrat moral avec des étudiants et des travailleurs étrangers francophones qu’il avait pourtant lui-même cherché à attirer. En vue de la manifestation prévue ce lundi pour réclamer une clause de droits acquis, notre chroniqueuse s’est intéressée au parcours d’immigrants qui espèrent que Québec respectera sa promesse. Recrutée et larguée par le Québec Recrutée par le Québec pour combler la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau de la santé, Florence Bollet Michel ne pouvait s’imaginer qu’elle serait un jour larguée par ce même Québec. La promesse qu’on lui avait faite était pourtant claire : le réseau de la santé avait besoin d’elle, et si elle acceptait de venir travailler au Québec, elle pourrait y construire une vie. Avant d’entraîner toute sa famille dans son projet d’immigration, la travailleuse sociale française, mère de quatre enfants, avait pris soin de s’assurer qu’elle aurait le droit à une stabilité. Pas question pour elle de quitter une vie très confortable pour 36 mois seulement – la durée du contrat initial de travail qu’on lui offrait à Montréal. Qu’est-ce qui se passe après 36 mois ? avait-elle demandé avant de tout quitter pour répondre à l’appel de Recrutement Santé Québec. On m’avait dit : ne vous inquiétez pas, vous aurez du travail pour plus d’une vie. Vous pourrez facilement avoir la résidence permanente et rester toute votre vie. Il y a plein de programmes qui permettent au bout de deux ans de l’obtenir. Ce n’était pas faux… à l’époque. De tels programmes existaient en 2022, au moment où Florence a entamé ses démarches. « Ce qu’on ne dit pas, c’est que les politiques d’immigration peuvent changer du jour au lendemain ! » Forte de la promesse qui lui a été faite, Florence s’installe donc à Montréal avec sa famille en avril 2023. Elle y travaille comme travailleuse sociale en soins à domicile auprès des aînés. Elle est accueillie à bras ouverts par une équipe qui est vraiment heureuse d’avoir du renfort. « Quand je suis arrivée, il manquait la moitié de l’équipe. J’étais vraiment attendue ! » Tout se passe à merveille pour Florence, son mari et leurs enfants. La famille achète une maison. Les enfants sont inscrits à l’école. Des amitiés sont nouées. L’intégration va bon train. Mais les choses se compliquent au moment où Florence, après avoir cumulé les 24 mois de travail exigés pour accéder à la résidence permanente, dépose sa demande dans le cadre du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Heureuse d’avoir enfin en main toutes les feuilles de paie et les autres documents requis par le PEQ, elle envoie sa demande en ligne le 5 juin dernier à 10 h 30. Et là, surprise ! Elle reçoit un message d’erreur. Le PEQ pour les travailleurs étrangers avait été suspendu inopinément à peine quelques heures avant, le 4 juin, à minuit. Florence, incrédule, fond en larmes. Comment on peut fermer un programme du jour au lendemain sans même un préavis, sans même informer les gens ? Ce jour-là, en conférence de presse, le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Jean-François Roberge, justifie la suspension du programme comme une mesure permettant au gouvernement de respecter ses cibles d’immigration pour 2025. Pour ce qui est de respecter les êtres humains, ça ne semble pas être une priorité. Le 6 novembre, le dernier coup de grâce a été donné au PEQ. Tout en annonçant une baisse des seuils d’immigration pour 2026, le gouvernement Legault a aboli le programme, une décision désastreuse décriée tant par les employeurs et le milieu des affaires que par le milieu de l’enseignement supérieur. Québec solidaire et le Parti libéral estiment aussi qu’il s’agit d’une décision injustifiée. Pour Florence, comme d’autres soignantes recrutées par Québec, la fin du PEQ est la confirmation d’une promesse non tenue. On disait leur travail indispensable – et il l’est. Mais voilà qu’elles sont traitées comme une main-d’œuvre jetable. « On est des êtres humains, quand même ! » Aux laissés-pour-compte du PEQ, le ministre Roberge suggère de tenter leur chance dans le nouveau Programme de sélection des travailleurs qualifiés, sans leur offrir aucune garantie. Bref, rien de très rassurant pour Florence et ses collègues. Au stress inhérent à leur travail s’ajoute un stress quant à leur avenir incertain une fois leur contrat échu. Touchée par le soutien de son employeur, de ses collègues et de toute sa communauté d’accueil, Florence n’entend pas baisser les bras. J’ai dit à mes enfants en rigolant : je suis coriace. Le Québec n’a pas fini avec moi. On ne peut pas mettre maman dehors comme ça ! En prenant la parole, elle se fait le porte-voix de plusieurs soignantes, dont certaines, mères seules, sont dans des situations plus précaires que la sienne. Soigner, c’est aussi défendre ce qui est juste, rappelle-t-elle. Et ce qui est juste, c’est que le Québec respecte son engagement. « Comme dans la magnifique série Empathie, on aimerait bien un peu plus d’empathie de la part du gouvernement. Parce que, pour le moment, on a l’impression qu’il n’y en a pas. » PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, COLLABORATION SPÉCIALE Julian Ballester est venu au Québec pour étudier en études littéraires. Du rêve aux antidépresseurs Lorsque Julian Ballester a choisi de quitter la France pour venir étudier au Québec, il l’a fait sur la foi d’une promesse sécurisante : s’il respectait les règles du volet « diplômé » du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), il aurait accès à une voie d’accès rapide vers la résidence permanente. Mais voilà : alors qu’il était déjà bien engagé sur cette voie et avait fait tous les sacrifices qui s’imposent, Julian a appris que la voie d’accès n’existait plus. Le gouvernement Legault l’a d’abord brutalement bloquée l’an dernier, en suspendant sans préavis le volet « diplômé » du PEQ. Et puis, un an plus tard, le ministre Jean-François Roberge vient de sortir le bulldozer, détruisant d’un coup la route et les rêves de tous ceux qui s’y étaient engagés. Pour l’étudiant en études littéraires, qui a été professeur de francisation pendant deux ans et demi et espérait enseigner le français et la littérature québécoise au terme de son parcours, la suspension du PEQ correspond au moment où il a dû commencer à prendre des antidépresseurs. Le matin où il a appris la nouvelle en prenant son café, il a senti sa vie basculer. Il était à quelques semaines d’obtenir sa maîtrise et de réaliser son rêve québécois grâce au PEQ. Mais voilà que le gouvernement changeait les règles du jeu. J’ai vraiment vu ma vie s’effondrer à ce moment-là. J’ai sombré psychologiquement. L’étudiant de 36 ans a alors reçu un diagnostic de trouble anxieux généralisé. « C’est la première fois de ma vie que je prends des antidépresseurs. Et puis, je n’imagine pas une seule seconde arrêter de les prendre parce que la vie qu’on a maintenant au Québec comme immigrant, elle est tellement précaire. » Julian avait longtemps considéré le Québec comme un îlot à l’abri de l’instrumentalisation de la question migratoire dont il avait été témoin en Europe. Pour lui, le Québec était une terre d’accueil qui résistait à la tentation de transformer l’immigrant en bouc émissaire. Mais petit à petit, il a senti le discours politique changer. « Psychologiquement, ça commençait déjà à être dur de sentir que je ne pouvais pas considérer que j’étais chez moi au Québec. » Avec l’abolition du PEQ, il a l’impression que sa vie, comme celle de tant d’autres immigrants, est littéralement « jetée à la poubelle ». « Et ce qui est vraiment dur à vivre, c’est la sensation que ça se fait dans l’indifférence générale. » Même s’il se sent profondément déçu, triste, pessimiste et même en colère devant le sort réservé aux immigrants comme lui, Julian insiste sur l’amour qu’il a encore et toujours pour le Québec, la force des liens humains et des amitiés qu’il y a tissés. PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, COLLABORATION SPÉCIALE La peur de devoir quitter le Québec, c’est aussi et surtout la peur de quitter une vie et des personnes que j’aime profondément. S’il se cherche des portes de sortie en Ontario ou ailleurs, son désir premier est de se battre pour rester dans ce Québec dont il veut défendre la langue et la culture. Pour peu qu’on lui fasse une place… « Derrière la colère, il y a toujours l’envie de croire à un avenir et à un “chez soi” ici. » Ils sont des milliers comme Julian à avoir quitté leur pays fort d’une promesse de Québec qui a été trahie. Ils sont des milliers à se sentir floués aujourd’hui. En écoutant Julian me parler de son amour de la littérature québécoise, des grandes autrices féministes Madeleine Gagnon et Nicole Brossard qu’il affectionne particulièrement, d’Huguette Gaulin, incroyable poète à la fin tragique qui demeure trop peu connue… En écoutant Florence me parler de l’amour de son métier qui consiste à soigner, accompagner, tenir la main de personnes âgées, et de l’amour qu’elle éprouve pour le Québec où elle rêve de voir grandir ses enfants… En les écoutant, je me suis dit qu’en vérité, c’est toute la société québécoise qui est flouée si on les laisse partir comme ça. Citer
Habitués Snoopy_ Posté(e) 17 novembre Habitués Posté(e) 17 novembre 54 minutes ago, rainbow21 said: S’il se cherche des portes de sortie en Ontario ou ailleurs, Il y a un programme équivalent au fédéral ( entrée expresse) qui s'appelle Catégorie de l’expérience canadienne, mais je ne suis pas sur si expérience canadienne est prise en compte seulement lorsqu'elle a été acquise en dehors du Quebec. Citer
Habitués rainbow21 Posté(e) 17 novembre Auteur Habitués Posté(e) 17 novembre il y a une heure, Snoopy_ a dit : Il y a un programme équivalent au fédéral ( entrée expresse) qui s'appelle Catégorie de l’expérience canadienne, mais je ne suis pas sur si expérience canadienne est prise en compte seulement lorsqu'elle a été acquise en dehors du Quebec. Y a pas de restriction c'est vraiment n'importe ou au Canada Citer
Famille_lefe Posté(e) 17 novembre Posté(e) 17 novembre (modifié) Un peu dans le même registre. Embauché à journée québec pour travailler pour le gouvernement du Québec. J'ai quitté mon travail car le MIFI m'a vendu qu'il y aurait le PEQ après 2 ans de travail. 6 semaines avant que je puisse m'inscrire, c'est suspendu et maintenant annulé. Je comprends qu'un État n'ait pas d'ami que des intérêts. Mais on est des milliers arrivés car il y avait le PEQ. Sinon, on ne serait pas venu avec notre vie et notre expérience. J'ai un collègue, 15 ans d'expérience en cybersécu, mon meilleur élément. Il rentre en France en janvier. C'est sur, on ne peut pas avoir 25 ans et 15 ans d'expérience. D'ailleurs il est remplacé par un quelqu'un des émirats arabe uni. Pas d'emploi en arrivant. Et je risque de faire la même. Modifié 17 novembre par Famille_lefe Citer
Habitués rainbow21 Posté(e) 17 novembre Auteur Habitués Posté(e) 17 novembre à l’instant, Famille_lefe a dit : Un peu dans le même registre. Embauché à journée québec pour travailler pour le gouvernement du Québec. J'ai quitté mon travail car le MIFI m'a vendu qu'il y aurait le PEQ après 2 ans de travail. 6 semaines avant que je puisse m'inscrire, c'est suspendu et maintenant annulé. Je comprends qu'un État n'ait pas d'ami que des intérêts. Mais on est des milliers arrivés car il y avait le PEQ. Sinon, on ne serait pas venu avec notre vie et notre expérience. J'ai un collègue, 15 ans d'expérience en cybersécu, mon meilleur élément. Il rentre en France en janvier. Remplacé par un quelqu'un des émirats arabe uni. Pas d'emploi en arrivant. Et je risque de faire la même. A quelques années près je serai dans le même cas, je compatis. On voit bien que les tirages promis dans l'autre programme ne sont plus planifiés personne peut prédire quand est-ce qu'ils vont sélectionner et s'ils vont le faire encore ou attendre que les dossiers en attente soient tous gérés sur les prochaines années en épurant arriéré et le Parti Québécois champion des sondages encore viserait le même objectif ... Prendre en otage des gens qui sont ici je suis sans mot ... Mais au Québec plus ne m'étonne niveau politique ces dernières années c'est une cata ca fait sembler d'écouter et ca impose une idéologie sans se rendre compte que c'est inhumain et impraticable ... Citer
Habitués Snoopy_ Posté(e) 17 novembre Habitués Posté(e) 17 novembre 2 hours ago, rainbow21 said: Y a pas de restriction c'est vraiment n'importe ou au Canada Alors c'est pas si dramatique que ca, d'autant plus que dans le programme fédéral ils obtiennent plus de points pour le français par rapport aux indiens, chinois , philippins ... Citer
Habitués bencoudonc Posté(e) 17 novembre Habitués Posté(e) 17 novembre Pas si dramatique, tu dis... souvent les gens ont des enfants qui se sont intégrés à l'école, ont acheté une maison, ont commencé à se faire des amis, et tu crois que c'est si facile et si simple de déraciner la famille une nouvelle fois? rainbow21 a réagi à ceci 1 Citer
Habitués rainbow21 Posté(e) 18 novembre Auteur Habitués Posté(e) 18 novembre La seule chose que je peux dire c'est que je déconseillerai à quiconque d'immigrer au Québec s'il n'a pas la RP les autres programmes sont désormais tellement bordéliques avec des retards de traitement des changements de règles oubliez ... On voit qu'on ne respecte jamais ceux qui sont déjà là qui ne sont pas RP ... Citer
Habitués YASA Posté(e) 18 novembre Habitués Posté(e) 18 novembre Il faut jamais oublier que c'est le même gouvernement qui a supprimé 18000 dossier en 2018. C'est le pure gouvernement québécois la CAQ. Citer
Habitués crazy_marty Posté(e) 18 novembre Habitués Posté(e) 18 novembre 9 hours ago, rainbow21 said: La seule chose que je peux dire c'est que je déconseillerai à quiconque d'immigrer au Québec s'il n'a pas la RP les autres programmes sont désormais tellement bordéliques avec des retards de traitement des changements de règles oubliez ... On voit qu'on ne respecte jamais ceux qui sont déjà là qui ne sont pas RP ... Le programme fédéral, et toutes les politiques d'immigration du fédéral, vont aussi faire l'objet de sérieuses révisions car là aussi c'est le bordel. C'est à se demander ce que P'tit Trudeau a fait de positif durant ses 10 ans de règne. A part s'excuser et légaliser le pot. YASA a réagi à ceci 1 Citer
Habitués rainbow21 Posté(e) 18 novembre Auteur Habitués Posté(e) 18 novembre il y a 36 minutes, crazy_marty a dit : Le programme fédéral, et toutes les politiques d'immigration du fédéral, vont aussi faire l'objet de sérieuses révisions car là aussi c'est le bordel. C'est à se demander ce que P'tit Trudeau a fait de positif durant ses 10 ans de règne. A part s'excuser et légaliser le pot. Au moins au fédéral tu peux espérer 1 an pour parrainage conjoint au Québec c'est 4 ans ! C'est inhumain ! Ca a pas de sens sincèrement qu'on verifie les choses ok mais qu'on limite le droit aux quebecois de vivre avec leur conjoint ... Citer
Habitués Snoopy_ Posté(e) 18 novembre Habitués Posté(e) 18 novembre 1 hour ago, crazy_marty said: Le programme fédéral, et toutes les politiques d'immigration du fédéral, vont aussi faire l'objet de sérieuses révisions car là aussi c'est le bordel. C'est à se demander ce que P'tit Trudeau a fait de positif durant ses 10 ans de règne. A part s'excuser et légaliser le pot. Il y a déjà un million d’étudiants étrangers à travers le pays dont la majorité espèrent obtenir la RP. Je me demande si les quotas du programme fédéral de expérience canadienne pourrait absorber ces centaines de milliers ? Citer
Habitués rainbow21 Posté(e) 22 novembre Auteur Habitués Posté(e) 22 novembre Pétition pour maintenir PEQ : https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-11821/index.html Citer
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