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Une entreprise dans les dédales de l'Immigration

 
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L’entreprise de services-conseils en technologie de l’information Effenti a l’habitude des procédures d’immigration, elle qui compte 15 employés de sept nationalités différentes dans ses rangs. Mais elle a l’impression de jouer quitte ou double en ce moment, alors que les tentatives pour embaucher la femme d’un de ses employés restent vaines, après des mois et des milliers de dollars investis dans les démarches.

Fabio Sarmiento étudiait à Montréal quand il a été recruté par la PME du chemin des Quatre-Bourgeois. Le programmeur Java — une rareté dans la capitale, note son employeur — est maintenant en poste depuis mars 2017. Il dit adorer Québec, sa culture. Mais, évidemment, il ne veut pas s’implanter ici sans sa femme Maria Peña. «Ça serait dommage de laisser mon projet d’immigration de côté, mais un moment donné, si Maria n’est pas là, je dois quitter le Québec», explique M. Sarmiento dans un français impeccable.

C’est là où le bât blesse. Les différentes demandes pour faire venir la Vénézuélienne, qui vit maintenant en Colombie, ont été rejetées. Pourtant, Effenti a aussi promis d’embaucher l’informaticienne. Alors que l'entreprise espérait faire d'une pierre deux coups en engageant le couple, elle a maintenant peur de perdre deux employés.

En ces temps de rareté de main-d’œuvre, la décision aura un impact d’environ 200 000 $ sur le chiffre d’affaires, estime la vice-présidente, Valérie Marier.

L’entreprise n’y comprend rien. «On n’est pas des débutants», lance sa collègue aux ressources humaines, Valérie Richard. Effenti a même fait appel aux services du cabinet d’avocats BB Immigration, une filiale de Bernier Beaudry, pour l’appuyer dans ses démarches après les premiers refus.
 

Procédure coûteuse
 

Faire venir un travailleur immigrant est déjà assez coûteux et complexe, note Mme Richard. L’entreprise estime à environ 5000 $ les frais investis dans un dossier normal. Dans ce cas-ci, la facture est passée du simple au double, et ce n’est toujours pas réglé. M. Sarmiento calcule que toute son aventure pour immigrer et faire venir sa femme lui a jusqu’à présent coûté environ 40 000 $.

En tant que femme de M. Sarmiento, qui a un permis de travail temporaire, Mme Peña a le droit de demander un permis de travail elle aussi, même si ce n’est pas pour un métier en demande. Or, dans ce cas-ci, non seulement un employeur lui garantit de l’embaucher, mais c’est de surcroît pour un poste en pénurie, ce qui devrait donc jouer en sa faveur, note Roger Pichette, de BB Immigration. L’avocat s’explique mal ce qui accroche dans ce dossier. Les refus (deux pour un visa de visiteur et deux pour un permis de travail) sont faits par l’ambassade du Canada à Bogota, donc par des employés du gouvernement canadien, qu’ils soient Colombiens ou Canadiens, précise-t-il. L’avocat déplore que très peu d’informations soient disponibles sur les motifs des refus.

La dernière des quatre demandes était très étoffée, dit Me Pichette, avec une preuve de mariage, une offre d’emploi pour Mme Peña, une explication disant qu’ils ont un certificat de sélection du Québec et qu’une demande de résidence permanente est à venir.

L’agent d’immigration semble craindre que Mme Peña ne rentre pas en Colombie ou au Venezuela une fois son permis de travail temporaire échu. «Pourtant, on leur explique très bien que c’est leur intention de s’installer et qu’ils ont été sélectionnés par le Québec», fait valoir Me Pichette. La crise politique au Venezuela pourrait aussi avoir compliqué les démarches.

«On n’a pas de contact direct avec les agents qui prennent des décisions. On ne peut pas expliquer le dossier, intervenir. On reçoit la décision et même, souvent, il faut deviner ce qui n’a pas été complet, ce qui n’a pas été écrit dans la décision», se désole MmeRichard.

Me Pichette dit avoir entendu entre les branches que la demande aurait eu plus de chances d’être acceptée si elle avait été traitée au Canada. «Est-ce que c’est logique que ça soit comme ça? Probablement pas. Les employés du gouvernement canadien devraient être aussi imputables qu’ils soient assis à New Delhi, à Paris ou à Bogota», affirme l’avocat.
 

Délai inexpliqué
 

Autre embûche notée par Me Pichette, les certificats de sélection du Québec obtenus seraient restés par erreur sur le bureau d’un fonctionnaire pendant six mois au lieu d’être envoyés à Mme Peña et M. Sarmiento.

Ce certificat est attribué aux étrangers qui souhaitent travailler et s’établir de façon permanente au Québec. Il est essentiel à la demande de résidence permanente. C’est grâce à l’intervention d’un contact que l’entreprise a pu savoir que les documents avaient été approuvés depuis plusieurs mois, mais qu’ils n’avaient jamais été envoyés. «Ils pourraient être six mois plus proches d’une résidence permanente tous les deux», déplore Me Pichette. Fidèle à ses politiques, le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion du Québec a refusé de commenter ce dossier particulier

 

source et suite: https://www.lesoleil.com/affaires/une-entreprise-dans-les-dedales-de-limmigration-d8cc46af6cb55ecd6a370f5c94e11a32

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