Habitués aerie Posté(e) 14 novembre 2014 Habitués Posté(e) 14 novembre 2014 Bonjour, Il y a déjà plus d'un an que je suis inscrite sur ce forum pour le parrainage de mon mari (qui à cette date, en est toujours à la première étape). Pour ma part, je suis québécoise de souche et j'ai marié un français. Donc, bien sûr, j'adresse ce message à tout le monde mais plus particulièrement aux français puisque j'ai plus de connaissances par rapport à ce pays. J'ai décidé d'écrire un message puisque depuis plusieurs mois, je lis la section "Bilan et retour" avec beaucoup de tristesse. Je comprends que pour certaines personnes, l'immigration n'est pas une réussite. Je l'ai vécu moi-même. Je comprends que pour certaines personnes, l'intégration n'est pas une réussite. Je comprends aussi que pour certaines personnes, tout ce qu'il reste, c'est le retour en France. De mon côté, je me suis marié suite à un PVT d'un an en France ainsi qu'au propre PVT d'un an au Québec de mon mari. À la fin du PVT de mon mari et suite à nos deux années de vie commune, nous savions que le seul moyen de pouvoir rester ensemble pour toujours était le mariage suivi de l'immigration. En 2012, nous avons donc décidé d'immigrer en France. Les procédures d'immigration ont été très rapides. Les employés de l'ambassade de France au Canada ont été super sympas et nous sommes partis avec plein d'espoir dans le pays de mon mari. Comme j'avais déjà eu un PVT d'un an France, je savais comment ça fonctionnait, j'avais ma belle-famille dont je suis très proche et quelques *amis* déjà. Quand je dis *amis*, c'est qu'à notre retour en France, les gens ont continué d'être avec nous comme si nous n'étions jamais partis au Québec. Ils ne nous ont posé aucune question sur ce que nous avions vécu ici et encore moins de nos projets et de nos envies. Ce que je ne considère donc pas nécessairement *amis*. Nous sommes restés 9 mois mon mari et moi sans travail en France. Nous avons envoyé de nombreux CV, mon mari a fait plusieurs entretiens d'embauche dans plusieurs villes différentes. Ces entretiens sont restés sans retour. Mes envois de CV, pourtant bien rempli, sont aussi restés sans retour. Oui, nous avions des amis en France. Oui, nous avions la famille de mon mari avec nous. Mais ça ne ramène pas à manger à toutes les semaines, ça ne paye pas non plus l'eau, le gaz et l'électricité. De plus, j'ajoute un grain de sel simplement pour dire qu'aucun de nos amis en France n'a de travail. Le marché de l'emploi est actuellement très difficile en France pour les jeunes de la vingtaine. Les seules personnes que je connais qui ont un travail : une amie qui vient d'avoir un contrat à durée déterminée dans un PFK (KFC) et mon beau-frère qui a beaucoup de chance, qui a trouvé un travail comme assureur dans une compagnie d'assurance bien connue. Tout cela pour dire que le manque de travail (et d'argent, si je peux me permettre) rend les échanges très difficiles et j'ai personnellement trouvé qu'en France, les gens sont sur leur garde et qu'on peut se faire engueuler pour n'importe quoi, par n'importe qui, n'importe où et n'importe quand. Au bout des 9 mois perdus, nous avons commencé notre dossier d'immigration et acheté nos billets d'avion pour revenir au Québec. Pendant plusieurs semaines, nous avons tout fait pour faire comprendre à la famille de mon mari que nous avions beaucoup plus de chances dans mon pays. Le départ n'a pas été facile, mais tout de suite à notre arrivée au Québec, nous savions qu'on serait mieux. La pression de la France venait juste de tomber. Avant même de partir, j'avais envoyé quelques CV au Québec pour me préparer pour mon retour. On m'a contacté pour une entrevue à Montréal. Deux jours après mon arrivée, j'ai eu l'entrevue et 1 semaine après je commençais mon travail. Oui, je suis québécoise. Mais après presque un an en France sans même avoir un retour d'appel suite à l'envoi de mon CV, j'avais perdu confiance en moi. Comme je l'ai dit précédemment, mon mari est actuellement en processus d'immigration par un parrainage de l'intérieur depuis plus d'un an. Il n'a donc pas encore le droit de travailler. Aussi, durant mon immigration en France, mon mari n'a pas travaillé non plus. Total = 2 ans. Par contre, le fait que je travaille, le fait qu'on ait des sous pour faire des activités, le fait qu'on arrive à s'amuser malgré l'attente de son dossier d'immigration nous aide particulièrement. Ayant passé 2 années au total en France, j'avoue que la plupart de mes amies au Québec ont fait leur vie et qu'il est difficile pour moi de refaire le contact avec elles. Mon mari n'a pas plus d'amis que moi au Québec non plus. Mais, sérieusement, quand je sais ce que j'ai vécu un France entre les années 2010 et 2013 (mes voyages, mon PVT et mon immigration) rien au monde me referait partir dans ce pays dans le but de m'y établir. La seule attache que mon mari et moi avons présentement avec la France : la famille. Ce qui me ramène sur le sujet principal que je voulais aborder : les gens qui repartent parce qu'ils n'ont pas réussi à créer des liens au Québec. Je pense être en mesure de comprendre ce que vous ressentez. Je comprends aussi qu'un petit nombre de personnes a fait plusieurs démarches différentes pour essayer d'entrer en contact avec des québécois. Cependant, je ne pense pas vous apprendre un scoop ici, mais même si nous avons la même langue, nous n'avons pas la même culture! Aux québécois mariés avec des français et vice versa : Combien de fois vous êtes-vous engueulés avec votre chéri pendant un bon moment pour réaliser à la fin que vous n'aviez pas compris la même chose ? Ne me dites pas non plus que même après plusieurs années de vie commune, vous vous comprenez toujours bien ou encore, que vous savez tout de la culture de l'autre ? Il y a déjà plusieurs années que je suis en couple avec mon mari, nous en apprenons encore tous les jours! Aux français qui disent que les québécois sont hypocrites et qui n'ont pas réussi à créer des amitiés : ce n'est pas parce que nous vous sourions et que nous vous saluons poliment que nous voulons vous inviter à manger ou à sortir. Il nous faut plus que ça! Saviez-vous que même entre québécois il n'est pas facile de créer des liens ? Ici, quand on se fait un ami, c'est pour la vie! Moi ce que j'appelle un ami, c'est celui qui est là pour moi, celui qui m'écoute, celui qui m'appelle quand il ne va pas bien, celui que j'appelle à mon tour quand j'en ressent le besoin, celui qui vit mes peines et mes réussites aussi intensément que moi. Je pense que la définition d’un ami est la même pour une majorité des québécois. On n’en a pas besoin de 3 000 ! Ne cherchez pas des tonnes d'amis. Cherchez-en au moins UN. Et cette personne, vous fera en connaître d'autres et ainsi de suite. Faites des sports d'équipe, faites des activités d'équipe. Ne vous gênez pas pour parler aux autres! Mais ne demandez pas le numéro de téléphone d'une personne dès la première rencontre. Ne demandez pas à le revoir la semaine prochaine non plus. Ça fait peur à tout le monde quelqu’un d’aussi insistant, non? Pas juste aux québécois! Quand je vois vos commentaires sur mon pays, je me questionne beaucoup. Tout comme vous, mais dans l’autre sens, je ne recommande à personne d’aller vivre en France. Et encore, quand les gens repartent je me demande comment ils vont faire pour avoir mieux que ce qu’ils ont ici, au Québec. Mais quand je lis vos commentaires, je m’en veux de penser comme ça. Ce n’est pas parce que j’ai eu des difficultés en France que les autres en auront. Ce n’est pas non plus parce que vous avez des difficultés au Québec que les autres en auront. Faites attention aux recommandations que vous faites aux autres, s'il vous plait. (Mon message part un peu dans tous les sens, mais c'est "touchy" comme sujet.) Mapiki, kobico, kuroczyd et 10 autres ont réagi à ceci 13 Citer
Habitués kuroczyd Posté(e) 14 novembre 2014 Habitués Posté(e) 14 novembre 2014 Merci pour ce temoignage tres lucide. Citer
Habitués Automne Posté(e) 14 novembre 2014 Habitués Posté(e) 14 novembre 2014 (modifié) beau récit merci je me demande c'était quoi vos domaines d'emploi en France pour ne rien trouver? Modifié 14 novembre 2014 par Automne Citer
benutstyle Posté(e) 14 novembre 2014 Posté(e) 14 novembre 2014 (modifié) Super intéressant..Merci. Et il est sûr que les français et les québecois n'ont presque que la langue comme point commun.. Moi justement ce qui me manque énormément au Québec se sont les relations futiles. Celles ou l'on peux parler ,échanger,être curieux de l'autre sans pour autant se faire des amis de longues dates. Car faut pas rêver on est tous un peu hypocrites mais on ne le montre pas de la même manière... Modifié 14 novembre 2014 par benutstyle apache a réagi à ceci 1 Citer
Habitués aerie Posté(e) 14 novembre 2014 Auteur Habitués Posté(e) 14 novembre 2014 beau récit merci je me demande c'était quoi vos domaines d'emploi en France pour ne rien trouver? Moi : secrétariat général et j'ai même essayé dans des restaurants, des hôtels dans n'importe quoi ! Lui : informatique gestion de réseaux Envoyé par l'application mobile Forum IC Citer
Habitués kuroczyd Posté(e) 14 novembre 2014 Habitués Posté(e) 14 novembre 2014 beau récit merci je me demande c'était quoi vos domaines d'emploi en France pour ne rien trouver? Moi : secrétariat général et j'ai même essayé dans des restaurants, des hôtels dans n'importe quoi ! Lui : informatique gestion de réseaux Envoyé par l'application mobile Forum ICpour le parrainage au Canada vous aviez demandé un permis de travail en meme temps que le parrainage? Citer
Habitués Automne Posté(e) 14 novembre 2014 Habitués Posté(e) 14 novembre 2014 beau récit merci je me demande c'était quoi vos domaines d'emploi en France pour ne rien trouver? Moi : secrétariat général et j'ai même essayé dans des restaurants, des hôtels dans n'importe quoi ! Lui : informatique gestion de réseaux Envoyé par l'application mobile Forum IC pour le parrainage au Canada vous aviez demandé un permis de travail en meme temps que le parrainage? même en le mettant, pour avoir le permis ça prend parfois 11 mois et plus.. Citer
Habitués kuroczyd Posté(e) 14 novembre 2014 Habitués Posté(e) 14 novembre 2014 beau récit merci je me demande c'était quoi vos domaines d'emploi en France pour ne rien trouver? Moi : secrétariat général et j'ai même essayé dans des restaurants, des hôtels dans n'importe quoi ! Lui : informatique gestion de réseaux Envoyé par l'application mobile Forum ICpour le parrainage au Canada vous aviez demandé un permis de travail en meme temps que le parrainage? même en le mettant, pour avoir le permis ça prend parfois 11 mois et plus..c est en effet ça que je voulais savoir Citer
gaboli Posté(e) 15 novembre 2014 Posté(e) 15 novembre 2014 (modifié) très beau témoignage. Beaucoup de points pertinents qui me rejoignent beaucoup. L'amitié est un vaste sujet. On lit régulièrement que les français ont du mal à se faire des amis québécois. Certains parlent d'hypocrisie ou de relations bien trop superficielles. Je ne l'ai jamais ressenti comme ça. Mais il y'a clairement une incompréhension culturelle car ces commentaires reviennent souvent de la part de français immigrants. Les codes entre les deux pays sont différents, ainsi que l'approche et les termes utilisés.....mais au final, une belle et solide amitié, ça reste rare mais c'est pas mal universel selon moi. J'ai l'impression que ce qui engendre le plus gros malaise, c'est le côté très accessible et aimable du québécois qui fait penser au Français qu'il est rapidement en relation amicale. Habitué à des rapports plus froid et distant, le Français interprète mal l'attitude du Québécois. Pour l'anecdote, une collègue (québecoise) m'avait raconté que son fils faisait un échange avec une école Française. Lors d'une rencontre d'informations pour les parents, le professeur avait demandé aux parents (québécois) de ne pas faire de formules de politesse aux parents (Français) telles que des phrases ``vous pouvez venir quand vous voulez chez nous, vous serez toujours les bienvenus`` car selon le professeur, les Français pouvaient prendre ça à la lettre et débarquer chez la famille québecoise pour plusieurs semaines. Est-ce vrai? je le ne sais pas mais j'ai trouvé cette anecdote assez révélatrice. Modifié 15 novembre 2014 par gaboli benutstyle a réagi à ceci 1 Citer
Habitués kuroczyd Posté(e) 15 novembre 2014 Habitués Posté(e) 15 novembre 2014 très beau témoignage. Beaucoup de points pertinents qui me rejoignent beaucoup. L'amitié est un vaste sujet. On lit régulièrement que les français ont du mal à se faire des amis québécois. Certains parlent d'hypocrisie ou de relations bien trop superficielles. Je n'ai les jamais ressenti comme ça. Mais il y'a clairement une incompréhension culturelle car ces commentaires reviennent souvent de la part de français immigrants. Les codes entre les deux pays sont différents, ainsi que l'approche et les termes utilisés.....mais au final, une belle et solide amitié, ça reste rare mais c'est pas mal universel selon moi. J'ai l'impression que ce qui engendre le plus gros malaise, c'est le côté très accessible et aimable du québécois qui fait penser au Français qu'il est rapidement en relation amicale. Habitué à des rapports plus froid et distant, le Français interprète mal l'attitude du Québécois. Pour l'anecdote, une collègue (québecoise) m'avait raconté que son fils faisait un échange avec une école Française. Lors d'une rencontre d'informations pour les parents, le professeur avait demandé aux parents (québécois) de ne pas faire de formules de politesse aux parents (Français) telles que des phrases ``vous pouvez venir quand vous voulez chez nous, vous serez toujours les bienvenus`` car selon le professeur, les Français pouvaient prendre ça à la lettre et débarquer chez la famille québecoise pour plusieurs semaines. Est-ce vrai? je le ne sais pas mais j'ai trouvé cette anecdote assez révélatrice. Bien sur que c'est vrai puisqu'en France on a un mois et demi de congés payés ! Citer
Habitués aerie Posté(e) 15 novembre 2014 Auteur Habitués Posté(e) 15 novembre 2014 (modifié) beau récit merci je me demande c'était quoi vos domaines d'emploi en France pour ne rien trouver? Moi : secrétariat général et j'ai même essayé dans des restaurants, des hôtels dans n'importe quoi ! Lui : informatique gestion de réseaux Envoyé par l'application mobile Forum ICpour le parrainage au Canada vous aviez demandé un permis de travail en meme temps que le parrainage? même en le mettant, pour avoir le permis ça prend parfois 11 mois et plus..c est en effet ça que je voulais savoir En effet, j'ai fait le demande de permis de travail en même temps que la demande de parrainage. Ça fait presque 14 mois que nous attendons ... Envoyé par l'application mobile Forum IC Modifié 15 novembre 2014 par aerie Citer
Habitués aerie Posté(e) 15 novembre 2014 Auteur Habitués Posté(e) 15 novembre 2014 très beau témoignage. Beaucoup de points pertinents qui me rejoignent beaucoup. L'amitié est un vaste sujet. On lit régulièrement que les français ont du mal à se faire des amis québécois. Certains parlent d'hypocrisie ou de relations bien trop superficielles. Je n'ai les jamais ressenti comme ça. Mais il y'a clairement une incompréhension culturelle car ces commentaires reviennent souvent de la part de français immigrants. Les codes entre les deux pays sont différents, ainsi que l'approche et les termes utilisés.....mais au final, une belle et solide amitié, ça reste rare mais c'est pas mal universel selon moi. J'ai l'impression que ce qui engendre le plus gros malaise, c'est le côté très accessible et aimable du québécois qui fait penser au Français qu'il est rapidement en relation amicale. Habitué à des rapports plus froid et distant, le Français interprète mal l'attitude du Québécois. Pour l'anecdote, une collègue (québecoise) m'avait raconté que son fils faisait un échange avec une école Française. Lors d'une rencontre d'informations pour les parents, le professeur avait demandé aux parents (québécois) de ne pas faire de formules de politesse aux parents (Français) telles que des phrases ``vous pouvez venir quand vous voulez chez nous, vous serez toujours les bienvenus`` car selon le professeur, les Français pouvaient prendre ça à la lettre et débarquer chez la famille québecoise pour plusieurs semaines. Est-ce vrai? je le ne sais pas mais j'ai trouvé cette anecdote assez révélatrice. Tellement vrai pour les codes ! Très bien dit, merci de l'appui. Envoyé par l'application mobile Forum IC Citer
Habitués Miss Cerise Posté(e) 15 novembre 2014 Habitués Posté(e) 15 novembre 2014 Merci pour ton témoignage. Je comprends que ce soit compliqué de conseiller aux uns et aux autres de venir ou non. Personnellement j'essaye de nuancer mes témoignages autant que possible sur ce forum, meme si parfois c'est émotif. Et je suis d'accord pour les différences culturelles - moi aussi je suis en couple avec un québécois et on en apprend tous les jours sur nos cultures respectives Mais honnêtement, ça fait six ans que je suis ici, j'ai fait toutes les activités sociales du monde, j'ai eu plein de relations "superficielles" mais les seuls VRAIS amis (comme tu dis, ceux que tu peux appeler n'importe quand, à qui tu peux tout dire, etc) étaient étrangers et sont repartis les uns après les autres. Et c'est lourd à la longue, parce que sans famille et sans amis d'enfance sur place, on se sent très vite seul(e). Je m'entends assez bien avec les amis de mon chum mais ce n'est pas mes amis au sens ou je l'entends. Et je crois que tous les immigrants vivent cet énorme moment de remise en question de "est ce que je m'y prends mal? Quel est le code que je ne comprends pas? Est ce que cette culture n'est tout simplement vraiment pas faite pour moi?". Ca n'a rien avec le fait les québécois soient hypocrites ou mal-aimables (je ne pense pas que ce soit le cas), je pense que c'est toujours difficile de se lier avec des "locaux" à l'étranger, mais honnêtement c'est extrêmement pesant et sans vouloir être désagréable, je trouve ça un peu facile de dire "faites des activités sportives" et "faites-vous un ami au moins" - je crois qu'on a tous essayé le 1 et qu'on aimerait bien le 2 Citer
benutstyle Posté(e) 15 novembre 2014 Posté(e) 15 novembre 2014 (modifié) très beau témoignage. Beaucoup de points pertinents qui me rejoignent beaucoup. L'amitié est un vaste sujet. On lit régulièrement que les français ont du mal à se faire des amis québécois. Certains parlent d'hypocrisie ou de relations bien trop superficielles. Je n'ai les jamais ressenti comme ça. Mais il y'a clairement une incompréhension culturelle car ces commentaires reviennent souvent de la part de français immigrants. Les codes entre les deux pays sont différents, ainsi que l'approche et les termes utilisés.....mais au final, une belle et solide amitié, ça reste rare mais c'est pas mal universel selon moi. J'ai l'impression que ce qui engendre le plus gros malaise, c'est le côté très accessible et aimable du québécois qui fait penser au Français qu'il est rapidement en relation amicale. Habitué à des rapports plus froid et distant, le Français interprète mal l'attitude du Québécois. Pour l'anecdote, une collègue (québecoise) m'avait raconté que son fils faisait un échange avec une école Française. Lors d'une rencontre d'informations pour les parents, le professeur avait demandé aux parents (québécois) de ne pas faire de formules de politesse aux parents (Français) telles que des phrases ``vous pouvez venir quand vous voulez chez nous, vous serez toujours les bienvenus`` car selon le professeur, les Français pouvaient prendre ça à la lettre et débarquer chez la famille québecoise pour plusieurs semaines. Est-ce vrai? je le ne sais pas mais j'ai trouvé cette anecdote assez révélatrice. Bien sur que c'est vrai puisqu'en France on a un mois et demi de congés payés ! Comme quoi Aeri a bien raison..Toutes les expériences sont bien différentes.Et également la plupart des gens français ou québecois.Il n'est pas possible de conclure et il ne faut surtout pas donner de fausses recommandations aux internautes .Chacun son caractère, son profil, son expérience ..Moi de ma vision des choses j'ai l'impression que le malaise n'est pas juste dans le côté accessible et aimable du québecois .Personnes n'est bête au point de croire qu'il serait comme ça pour créer une relation d'amitié. La confusion lorsque que l'on cherche à pousser une relation est que justement les québecois sont au début superficiel par méfiance. Mais qu'en poussant un peu on est vite surpris de leur naturel et de leur franchise.Au contraire des français qui eux sont plus souvent hypocrite,direct au premier abord avec une relation qui évolue plus difficilement par la suite.. Merci Gaboli pour l'anecdote super cool qui reflète ce que j'exprime également..Donc on dit presque la même chose... Et moi je suis effectivement du style à débarquer dans la famille .. Modifié 15 novembre 2014 par benutstyle Citer
Habitués dentan Posté(e) 15 novembre 2014 Habitués Posté(e) 15 novembre 2014 (modifié) Merci pour ton témoignage. Je comprends que ce soit compliqué de conseiller aux uns et aux autres de venir ou non. Personnellement j'essaye de nuancer mes témoignages autant que possible sur ce forum, meme si parfois c'est émotif. Et je suis d'accord pour les différences culturelles - moi aussi je suis en couple avec un québécois et on en apprend tous les jours sur nos cultures respectives Mais honnêtement, ça fait six ans que je suis ici, j'ai fait toutes les activités sociales du monde, j'ai eu plein de relations "superficielles" mais les seuls VRAIS amis (comme tu dis, ceux que tu peux appeler n'importe quand, à qui tu peux tout dire, etc) étaient étrangers et sont repartis les uns après les autres. Et c'est lourd à la longue, parce que sans famille et sans amis d'enfance sur place, on se sent très vite seul(e). Je m'entends assez bien avec les amis de mon chum mais ce n'est pas mes amis au sens ou je l'entends. Et je crois que tous les immigrants vivent cet énorme moment de remise en question de "est ce que je m'y prends mal? Quel est le code que je ne comprends pas? Est ce que cette culture n'est tout simplement vraiment pas faite pour moi?". Ca n'a rien avec le fait les québécois soient hypocrites ou mal-aimables (je ne pense pas que ce soit le cas), je pense que c'est toujours difficile de se lier avec des "locaux" à l'étranger, mais honnêtement c'est extrêmement pesant et sans vouloir être désagréable, je trouve ça un peu facile de dire "faites des activités sportives" et "faites-vous un ami au moins" - je crois qu'on a tous essayé le 1 et qu'on aimerait bien le 2 Si les Québécois sont hypocrites ou mal-aimables (je n'avai jamais vu ce mot ) alors les Français eux sont superficiels ou menteurs! Pour nous, on a pas 50 000 amis, des amis sont des personnes avec qui on a pris le temps (beaucoup de temps) de se comprendre, de s'aider, de se confier, etc.. Il faut de l'effort, du travail. , de l'énergie C'est certain que c'est plus facile pour un nouvel arrivant de se faire des amis avec les nouveaux arrivants car eux aussi sont à la recherche d'amis. Je compare cela à quand je suis arrivé à l'Université d'Ottawa. Je n'y connaissais personne et tout ce que je savais de cette ville, c'est qu'elle était la capitale du Canada. La première année et même la deuxième année mes amis en grande majorité des personnes comme moi qui venaient de l'extérieur. Les locaux étaient gentils, prenaient un café entre 2 cours à la cafétaria mais quittaient après leurs cours. Ce n'était pas eux en besoin d'amis, ce n'était pas eux les demandeurs, c'était moi. Dans un sens toi tu as le coussin des amis de ton conjoint et il semblerait que tu ne fasses pas l'effort de vouloir construire une relation d'amitié avec les ''locaux'' car cela demande de l'énergie, de la patience tandis qu'avec les nouveaux arrivants eux ils sont en mode demande et recherche alors cela est facile! Les amis de ma conjointe, je les appelle des amis mais ils ne sont pas mes Amis dans la majorité des cas. Si je veux me confier ce n'est pas vers eux que je vais me tourner, bien entendu il peut y avoir des exeptions. Un exemple simpliste, quand un couple se sépare, les amis se séparent également, les amis du mari restent avec le mari et ceux de l'épouse restent avec elle. Il semblerait que la France est un pays en manque de vrais amitiés vu qu'il est si facile de s'y faire des amis. Il semblerait que cela soit aussi facile que le plus vieux métier du monde! On quitte son pays où on a grandit, on y a étudié, travaillé etc et là on voudrait en quelques rencontres ou même années établir les mêmes liens d'amitié dans notre pats d'origine. Cela ressemble un peu à la personne surprise et déçue de ne pas retrouver les mêmes produits que dans son pays. Un jour à Ottawa une amie Française (immigrante depuis quelques années mais nouvelle dans la ville) divorcée avec 2 enfants du niveau primaire, s'est fait offrir un contrat très payant de 1 mois mais dans une autre ville. Elle pensait refuser à cause de ses enfants qui allaient à l'école. Notre groupe d'amis s'est mis ensemble et on a pris la garde des enfants et elle a pu aller faire son contrat. Quelques années après, elle avait le mal du pays, elle voyait ses enfants grandir sans la famile etc! Ils sont retournés en France mais par la suite lors de vacances elle nous a confié qu'elle n'aurait pas dû le faire. Elle est arrivée avec ses enfants non plus en vacances mais pour y rester et elle a constaté que chacun avait sa vie et qu'elle ne retrouvait pas le ''soutien'' qu'elle avait connu à Ottawa et que tout était à reconstruire. Ses 2 enfants maintenant jeunes adultes, sont revenus vivre au Canada! Modifié 15 novembre 2014 par dentan poupoulette a réagi à ceci 1 Citer
Habitués kuroczyd Posté(e) 15 novembre 2014 Habitués Posté(e) 15 novembre 2014 Un petit apparté à propos de l amitié et d'immigration: je suis toujours épaté quand je lis dans certains témoignages sur d autres posts des gens qui clament que lors qu il retournent dans leur pays ils retrouvent leurs amis et leurs connaissances. Aujourd'hui les gens bougent tellement que lorsqu'on retourne dans l endroit ou l on a vécu il y a 3, 5, 7 ... ans les gens sur place ont eu le temps de refaire leur vie, déménager ou ce ne serait de que changer de mentalité au point de ne plus être sur la même longueur d onde. Il m est arrivé plus d une fois après des retours d expat de ne plus comprendre ou de ne pas se faire comprendre de personnes que je connaissais et qui étaient pourtant de bons copains. Cela peut être même le cas de véritables amis qui n arrivent plus à vous comprendre et qui pourtant sont restés au même endroit avec des préoccupations qui ne sont plus les vôtres. Cela peut être aussi dans ce sens. L immigration et l amitié est tout un sujet. piwi et Mapiki ont réagi à ceci 2 Citer
Habitués Miss Cerise Posté(e) 15 novembre 2014 Habitués Posté(e) 15 novembre 2014 Merci pour ton témoignage. Je comprends que ce soit compliqué de conseiller aux uns et aux autres de venir ou non. Personnellement j'essaye de nuancer mes témoignages autant que possible sur ce forum, meme si parfois c'est émotif. Et je suis d'accord pour les différences culturelles - moi aussi je suis en couple avec un québécois et on en apprend tous les jours sur nos cultures respectives Mais honnêtement, ça fait six ans que je suis ici, j'ai fait toutes les activités sociales du monde, j'ai eu plein de relations "superficielles" mais les seuls VRAIS amis (comme tu dis, ceux que tu peux appeler n'importe quand, à qui tu peux tout dire, etc) étaient étrangers et sont repartis les uns après les autres. Et c'est lourd à la longue, parce que sans famille et sans amis d'enfance sur place, on se sent très vite seul(e). Je m'entends assez bien avec les amis de mon chum mais ce n'est pas mes amis au sens ou je l'entends. Et je crois que tous les immigrants vivent cet énorme moment de remise en question de "est ce que je m'y prends mal? Quel est le code que je ne comprends pas? Est ce que cette culture n'est tout simplement vraiment pas faite pour moi?". Ca n'a rien avec le fait les québécois soient hypocrites ou mal-aimables (je ne pense pas que ce soit le cas), je pense que c'est toujours difficile de se lier avec des "locaux" à l'étranger, mais honnêtement c'est extrêmement pesant et sans vouloir être désagréable, je trouve ça un peu facile de dire "faites des activités sportives" et "faites-vous un ami au moins" - je crois qu'on a tous essayé le 1 et qu'on aimerait bien le 2 Si les Québécois sont hypocrites ou mal-aimables (je n'avai jamais vu ce mot ) alors les Français eux sont superficiels ou menteurs! Pour nous, on a pas 50 000 amis, des amis sont des personnes avec qui on a pris le temps (beaucoup de temps) de se comprendre, de s'aider, de se confier, etc.. Il faut de l'effort, du travail. , de l'énergie Si tu lis bien mon message ce n'est absolument pas ce que je dis. Et je n'ai absolument pas 50 000 amis, que ce soit au Québec ou en France. Je réagissais justement sur le conseil de l'auteur du post de se faire un (bon) ami. J'ai plein de connaissances sympa, mais très peu d'amis proches. Citer
Habitués Miss Cerise Posté(e) 15 novembre 2014 Habitués Posté(e) 15 novembre 2014 Un petit apparté à propos de l amitié et d'immigration: je suis toujours épaté quand je lis dans certains témoignages sur d autres posts des gens qui clament que lors qu il retournent dans leur pays ils retrouvent leurs amis et leurs connaissances. Aujourd'hui les gens bougent tellement que lorsqu'on retourne dans l endroit ou l on a vécu il y a 3, 5, 7 ... ans les gens sur place ont eu le temps de refaire leur vie, déménager ou ce ne serait de que changer de mentalité au point de ne plus être sur la même longueur d onde. Il m est arrivé plus d une fois après des retours d expat de ne plus comprendre ou de ne pas se faire comprendre de personnes que je connaissais et qui étaient pourtant de bons copains. Cela peut être même le cas de véritables amis qui n arrivent plus à vous comprendre et qui pourtant sont restés au même endroit avec des préoccupations qui ne sont plus les vôtres. Cela peut être aussi dans ce sens. L immigration et l amitié est tout un sujet. C'est vrai. Je pense que le retour serait compliqué et si jamais je rentrais (pour diverses raisons) je ne m'attendrais certainement pas à retrouver mes amis comme avant, ni à me fondre dans la société française comme avant - déjà, à chaque retour, je réalise que mes reflexes culturels ont un peu changé. En revanche beaucoup de mes amis français sont passés par l'étranger, donc au moins je ne serais pas seule dans mon cas Citer
beautyangel1702 Posté(e) 15 novembre 2014 Posté(e) 15 novembre 2014 Très beau et véritable récit . Mon mari est québecois et c'est vrai au début c’était pas facile mais je suis arrivée ici en oubliant complétement la France et m'adapter au climat de vie du Canada c'est pas facile certes mais au moins on arrive a se comprendre ! Bonne chance a vous deux . aerie a réagi à ceci 1 Citer
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