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8 mois de vie à Montréal


Sacoflab

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Après bientôt 8 mois depuis notre atterrissage à Montréal par une froide journée d'avril, voici un résumé de nos débuts, cette fameuse tranche de vie dont on se délecte quand on est en plein processus d'immigration (ceux qui ne le sont pas peuvent lire aussi hein !)

En guise d'introduction, nos motivations pour venir nous installer ici remontent à quelques années. Le désir de vivre autre chose, de prendre le large, de tenter l'aventure, de ne pas vieillir à l'endroit où on est né, d'avoir 2 passeports :wink:... autant de bonnes raisons de franchir le cap, alors qu'on vivait confortablement en France. On est parti sans claquer la porte donc, et sans ramener notre aigreur ici.

Plus facile à dire qu'à faire avec 2 enfants en bas âge (2 et 4 ans à peine au moment du départ) et donc l'inévitable questionnement sur le devenir des relations familiales. Quand reverrons-nous nos proches ? nos enfants oublieront-ils les visages de leurs grands-parents ? ceux-ci ne les verront que peu grandir et nous à l'inverse ne verront pas vieillir nos propres parents, frères/soeurs, neveux/nièces... Autant dire qu'on a un peu éludé ces interrogations, aussi légitimes soient-elles, car sinon on ne serait pas aujourd'hui sur le sol québecois. C'est le prix à payer pour se libérer de nos racines et prendre notre envol. Le jeu en vaudra-t-il la chandelle ? réponse dans quelques années !

Nous sommes donc arrivés mi-avril ici, le CAQ en poche. J'avais en effet trouvé un employeur à distance et lors d'un voyage de reconnaissance en octobre 2010, un contrat m'avait été proposé pour un démarrage en avril 2011. Les démarches de RP étant plus longues, c'est donc un visa temporaire qu'on a choisi pour arriver quelques mois plus tard.

Pas de temps à perdre : l'annonce aux proches est faite et la maison est mise en vente avant Noël. De même que les premières annonces pour toute notre vie matérielle sont publiées. Les mois précédents le départ sont éprouvants : la vente de la maison traîne, un acheteur se désiste même au dernier moment (le coup de poignard qui nous met la tête dans le seau pendant plusieurs jours), les coups de fils s'enchaînent pour gérer nos ventes (on aurait du embaucher une secrétaire), les problèmes de paperasse surgissent (les joies des résiliations de contrat)... En parallèle on a fait envoyer par bateau 3 m3, surtout des livres et jouets d'enfant (ça prend de la place !) et vêtements d'hiver.

Tout fini par se vendre dans les temps, ou presque. Enfin sauf la maison dont l'acte sera signé autour de juin donc après notre arrivée ici. L'heure du départ approche, le stress monte. La veille on se rend compte qu'on dépasse largement le poids autorisé pour nos valises. On doit sacrifier quasiment 40kgs ! soit 2 valises. Des coupes franches dans les chaussures et vêtements seront donc largement opérées. Le jour J mes parents nous emmènent à Paris (oui, plus de départ de Nantes, à moins de faire escale 12h à Londres) avec un mini-bus loué pour l'occasion. On enregistre les bagages où on nous fait gracieusement "cadeau" d'une petite dizaine de kilos supplémentaires. Vient le moment redouté de la séparation aux portes d'embarquement. Un moment un peu surréaliste avec le recul, on se voit comme à la 3ème personne mais on a pas l'impression de l'avoir vécu réellement. Et puis c'est comme s'arracher nous-mêmes de toute l'emprise de nos proches, s'éloigner de leurs vies. On met désormais un océan entre nous et eux, c'est tout dire ! pas le temps de chialer de toute façon, notre petit de 2 ans ne pense qu'à courir dans la longue file d'attente. On porte aussi avec nous pas mal de bagages à main, les manteaux pour l'arrivée... Embarquement pénible donc mais le pire est à venir : 7h de vol avec notre fils qui hurle (problèmes d'otite), les passagers autour auront apprécié autant que nous !

Arrivés à Montréal, où la grisaille et le froid (25° en France au même moment) nous dépaysent déjà. Premières formalités douanières, heureusement sans encombre avec le visa temporaire délivré en moins d'une heure. On sort de l'aéroport pour prendre un taxi et enfin rejoindre notre premier point de chute, un B&B qu'on avait déjà visité lors de notre premier voyage. Un endroit familier fait du bien dans un tel moment ! Inutile de dire qu'on se couchera tôt ce soir là. Le lendemain nous prenons possession de notre location meublée (réservée via Kijiji quelques mois plus tôt). On y restera jusqu'au 1er juillet et comme c'était situé sur le Plateau, on a pu profiter aussi de toutes les accomodations autour comme le parc Lafontaine, les nombreux commerces, la proximité du Mont-Royal, de Jean Talon, etc. Pour nous qui venions plutôt de la campagne en France, ça fait un changement radical mais plaisant au final, surtout pour les beaux jours. Et puis on ne sent pas le poids de la grande ville je trouve, ça ne "grouille" pas comme chez nous :wink: Il règne un certain calme dans les rues et les parcs, ce qui donne un cadre vraiment apaisé.

Seul inconvénient du logement : quelle chaleur, même par 20°C dehors, on était à 27 ou 28 à l'intérieur ! je comprends pourquoi tout le monde a la clim, l'isolation est tellement insuffisante (quel paradoxe ici).

Les premières semaines passent vite, surtout avec toutes les démarches NAS, permis de conduire, carte soleil, banque... (qui se passent sans accroc et très rapidement dans l'ensemble), la recherche du 2ème logement pour juillet et mon boulot qui a débuté au 1er mai. On essaye d'être dehors le plus possible pour profiter de l'été et de ce qu'offre la ville (tour de l'île à vélo par exemple, pataugeoires, visites...). La recherche de logement est un peu ardue car on vise un 3 chambres donc plus rare qu'un 2 ou 3 1/2. Et puis on voulait éviter les passages d'avions donc ça élimine certains quartiers. Au final on a trouvé notre bonheur à Hochelaga (Ho-Ma) non loin du parc olympique et on s'y sent bien avec des voisins québecois très sympathiques autour de nous. Une des voisines nous a offert dès le premier soir une bonne bouteille de rouge en guise d'accueil. Après une journée de déménagement et de magasinage à Ikea, ça nous a fait un bien fou ! elle nous a proposé aussi une avance d'argent car notre carte bancaire était bloquée. Assez incroyable puisqu'on ne l'avait jamais vu avant donc ça nous a scié un peu. Finalement on a fait sans, mais sur le moment ça nous a soulagé de pouvoir compter sur elle au cas où. Depuis on a revu nos voisins pour 2 ou 3 soirées et on les croise également souvent dès qu'on sort de chez nous. C'est l'avantage d'être un peu collé les uns aux autres (à condition que les voisins soient sympa, bien-sûr).

Côté boulot, tout va bien. J'agis en tant que prestataire informatique pour la société qui m'a embauché et qui me vend donc à ses clients pour des missions (appelées mandats ici) plus ou mois longues. Le premier que j'ai vu, quelques jours après notre arrivée, à accepté mon CV et je suis en poste chez lui depuis. Je dois dire que les méthodes de travail diffèrent de ce que j'ai connu en France. Ici moins de fioritures. On oublie les mails qui servent à rien, le document que personne ne lira, les réunions où les questions sont plus nombreuses à la fin qu'au début. Maître mot : pragmatisme. Quelques minutes d'explications suffisent généralement pour lancer quelqu'un sur un sujet. Et les gens sont aussi très disponibles pour répondre aux questions (ça change des managers atteint de réunionite aigüe). L'équipe dans laquelle j'évolue est assez cosmopolite : des québecois forcément mais aussi des européens (Roumain, Slovaque, Russe...), américains, un autre gars du Salvadore, un philippin... J'avais connu un certain mélange à Paris mais pas autant et encore moins en province évidemment (de même qu'ici aussi les Régions sont moins cosmopolites).

Le reste de la famille se plaît aussi ici. On a eu la chance de pouvoir placer nos enfants en garderie conventionnée début juillet. Certains nous avaient rassuré sur les délais d'attente mais d'autres étaient alarmistes. Il semble que ça dépende pas mal de l'âge des enfants finalement. Mais quand on apprenait la nouvelle à des personnes qui attendaient depuis un an, on était un peu mal à l'aise ! En tout cas rien de comparable avec la garderie qu'on a connu en France, déjà en termes d'effectifs : 90 bambins sont en effet inscrits dans l'établissement ! ils s'y plaisent bien même si pour notre fille qui a presque fait un an de maternelle en France on a senti une légère frustration. Ca s'est estompé avec le temps heureusement même si ça ne vaut pas un programme scolaire.

Quant à ma blonde elle a commencé un job il y a 2 mois grâce à une voisine qui connaissait quelqu'un cherchant une secrétaire dans une clinique. 15 minutes d'entretien plus tard, le cv a peine regardé, on lui propose de commencer dès le lendemain, pour 2j/semaine. Après une journée de boulot sa chef demande à la voir : elle veut qu'elle fasse 2j de plus pour remplacer une autre secrétaire avec qui ça se passe pas très bien. L'employée en question sera liquidée dès la semaine suivante. Les choses évoluent donc très vite ! en tout cas la morale est qu'ici le réseautage est le moyen le plus sûr de trouver un job. 80% des annonces n'étant pas publiées, il faut faire savoir qu'on cherche un job, à commencer par ses propres voisins.

Pour résumer, nos débuts sont plutôt heureux et on pas connu de problèmes vraiment insurmontables. C'est sûr que d'avoir un job à l'arrivée y fait pour beaucoup, j'en suis consciens. Des surprises quand même il y en a eu mais ça reste des détails comme les nombreux anglicismes utilisés, certains produits alimentaires, le fait que les collègues ne disent presque pas bonjour le matin (cette fameuse bulle)... Mais on aime ce détachement chez eux, cette sorte de flegme (serait-ce l'héritage anglais ?) qui nous va bien aussi. Et on trouve les québecois vraiment adorables avec nous et on a toujours du plaisir à jaser avec eux. Un collègue nous a même invité chez lui à passer une journée et j'ai trouvé ça vraiment délicat de sa part étant donné que ça a l'air plutôt rare comme façon de faire (en même temps il vient de la région et non de Montréal donc ça fait une différence peut être - je dis ça sans vouloir polémiquer hein ! :wink: ). On a pu aussi visiter un peu les alentours de la ville (Mont-Tremblant, Québec, Cantons de l'Est) et il reste beaucoup à découvrir. On a adoré l'été ici (beaucoup de déplacements en vélo, les pistes cyclables étant bien pratiques) et on espère profiter tout autant de l'hiver qui s'en vient.

Merci de m'avoir lu jusqu'ici ! (pas réussi à faire plus court)

Et si certains ont des questions n'hésitez pas à les poser.

:santa:

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Merci pour ces informations complémentaires à votre blog !

On a fait un tour dans Mercier Hochelaga et ce quartier me plaisait pas mal, mais pas à mon chum. On a d'autres pistes, on verra bien ;)

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Merci pour ces informations complémentaires à votre blog !

On a fait un tour dans Mercier Hochelaga et ce quartier me plaisait pas mal, mais pas à mon chum. On a d'autres pistes, on verra bien :wink:

De rien !

Le quartier est assez grand donc il y a plusieurs zones, plusieurs ambiances... Selon qu'on est sur le haut ou le bas de l'arrondissement le mileu social n'est pas le même non plus. Nous on est pas loin du parc olympique et je trouve ça bien, en 5 minutes en bus c'est très pratique. On essaiera notamment des sorties en raquettes cet hiver (enfin j'espère).

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Super récit! effectivement avoir un emploi à l'arrivée facilite certaines choses, mais ta femme a quand même facilement trouvé et ça c'est aussi positif.

En tout cas bienvenue!!! Bon l'hiver s'annonce pas si terible que ça mais peut être que pour une 1ere fois c'est mieux? ;)

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Super récit! effectivement avoir un emploi à l'arrivée facilite certaines choses, mais ta femme a quand même facilement trouvé et ça c'est aussi positif.

En tout cas bienvenue!!! Bon l'hiver s'annonce pas si terible que ça mais peut être que pour une 1ere fois c'est mieux? :wink:

Merci c'est sympa !

Et pour l'hiver on ne serait pas contre un peu plus de neige même si c'est pas plus mal aussi un temps sec et doux. Y'en avait 3 ou 4 qui tombaient ce matin, maigre consolation...

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Après bientôt 8 mois depuis notre atterrissage à Montréal par une froide journée d'avril, voici un résumé de nos débuts, cette fameuse tranche de vie dont on se délecte quand on est en plein processus d'immigration (ceux qui ne le sont pas peuvent lire aussi hein !)

En guise d'introduction, nos motivations pour venir nous installer ici remontent à quelques années. Le désir de vivre autre chose, de prendre le large, de tenter l'aventure, de ne pas vieillir à l'endroit où on est né, d'avoir 2 passeports :wink:... autant de bonnes raisons de franchir le cap, alors qu'on vivait confortablement en France. On est parti sans claquer la porte donc, et sans ramener notre aigreur ici.

Plus facile à dire qu'à faire avec 2 enfants en bas âge (2 et 4 ans à peine au moment du départ) et donc l'inévitable questionnement sur le devenir des relations familiales. Quand reverrons-nous nos proches ? nos enfants oublieront-ils les visages de leurs grands-parents ? ceux-ci ne les verront que peu grandir et nous à l'inverse ne verront pas vieillir nos propres parents, frères/soeurs, neveux/nièces... Autant dire qu'on a un peu éludé ces interrogations, aussi légitimes soient-elles, car sinon on ne serait pas aujourd'hui sur le sol québecois. C'est le prix à payer pour se libérer de nos racines et prendre notre envol. Le jeu en vaudra-t-il la chandelle ? réponse dans quelques années !

Nous sommes donc arrivés mi-avril ici, le CAQ en poche. J'avais en effet trouvé un employeur à distance et lors d'un voyage de reconnaissance en octobre 2010, un contrat m'avait été proposé pour un démarrage en avril 2011. Les démarches de RP étant plus longues, c'est donc un visa temporaire qu'on a choisi pour arriver quelques mois plus tard.

Pas de temps à perdre : l'annonce aux proches est faite et la maison est mise en vente avant Noël. De même que les premières annonces pour toute notre vie matérielle sont publiées. Les mois précédents le départ sont éprouvants : la vente de la maison traîne, un acheteur se désiste même au dernier moment (le coup de poignard qui nous met la tête dans le seau pendant plusieurs jours), les coups de fils s'enchaînent pour gérer nos ventes (on aurait du embaucher une secrétaire), les problèmes de paperasse surgissent (les joies des résiliations de contrat)... En parallèle on a fait envoyer par bateau 3 m3, surtout des livres et jouets d'enfant (ça prend de la place !) et vêtements d'hiver.

Tout fini par se vendre dans les temps, ou presque. Enfin sauf la maison dont l'acte sera signé autour de juin donc après notre arrivée ici. L'heure du départ approche, le stress monte. La veille on se rend compte qu'on dépasse largement le poids autorisé pour nos valises. On doit sacrifier quasiment 40kgs ! soit 2 valises. Des coupes franches dans les chaussures et vêtements seront donc largement opérées. Le jour J mes parents nous emmènent à Paris (oui, plus de départ de Nantes, à moins de faire escale 12h à Londres) avec un mini-bus loué pour l'occasion. On enregistre les bagages où on nous fait gracieusement "cadeau" d'une petite dizaine de kilos supplémentaires. Vient le moment redouté de la séparation aux portes d'embarquement. Un moment un peu surréaliste avec le recul, on se voit comme à la 3ème personne mais on a pas l'impression de l'avoir vécu réellement. Et puis c'est comme s'arracher nous-mêmes de toute l'emprise de nos proches, s'éloigner de leurs vies. On met désormais un océan entre nous et eux, c'est tout dire ! pas le temps de chialer de toute façon, notre petit de 2 ans ne pense qu'à courir dans la longue file d'attente. On porte aussi avec nous pas mal de bagages à main, les manteaux pour l'arrivée... Embarquement pénible donc mais le pire est à venir : 7h de vol avec notre fils qui hurle (problèmes d'otite), les passagers autour auront apprécié autant que nous !

Arrivés à Montréal, où la grisaille et le froid (25° en France au même moment) nous dépaysent déjà. Premières formalités douanières, heureusement sans encombre avec le visa temporaire délivré en moins d'une heure. On sort de l'aéroport pour prendre un taxi et enfin rejoindre notre premier point de chute, un B&B qu'on avait déjà visité lors de notre premier voyage. Un endroit familier fait du bien dans un tel moment ! Inutile de dire qu'on se couchera tôt ce soir là. Le lendemain nous prenons possession de notre location meublée (réservée via Kijiji quelques mois plus tôt). On y restera jusqu'au 1er juillet et comme c'était situé sur le Plateau, on a pu profiter aussi de toutes les accomodations autour comme le parc Lafontaine, les nombreux commerces, la proximité du Mont-Royal, de Jean Talon, etc. Pour nous qui venions plutôt de la campagne en France, ça fait un changement radical mais plaisant au final, surtout pour les beaux jours. Et puis on ne sent pas le poids de la grande ville je trouve, ça ne "grouille" pas comme chez nous :wink: Il règne un certain calme dans les rues et les parcs, ce qui donne un cadre vraiment apaisé.

Seul inconvénient du logement : quelle chaleur, même par 20°C dehors, on était à 27 ou 28 à l'intérieur ! je comprends pourquoi tout le monde a la clim, l'isolation est tellement insuffisante (quel paradoxe ici).

Les premières semaines passent vite, surtout avec toutes les démarches NAS, permis de conduire, carte soleil, banque... (qui se passent sans accroc et très rapidement dans l'ensemble), la recherche du 2ème logement pour juillet et mon boulot qui a débuté au 1er mai. On essaye d'être dehors le plus possible pour profiter de l'été et de ce qu'offre la ville (tour de l'île à vélo par exemple, pataugeoires, visites...). La recherche de logement est un peu ardue car on vise un 3 chambres donc plus rare qu'un 2 ou 3 1/2. Et puis on voulait éviter les passages d'avions donc ça élimine certains quartiers. Au final on a trouvé notre bonheur à Hochelaga (Ho-Ma) non loin du parc olympique et on s'y sent bien avec des voisins québecois très sympathiques autour de nous. Une des voisines nous a offert dès le premier soir une bonne bouteille de rouge en guise d'accueil. Après une journée de déménagement et de magasinage à Ikea, ça nous a fait un bien fou ! elle nous a proposé aussi une avance d'argent car notre carte bancaire était bloquée. Assez incroyable puisqu'on ne l'avait jamais vu avant donc ça nous a scié un peu. Finalement on a fait sans, mais sur le moment ça nous a soulagé de pouvoir compter sur elle au cas où. Depuis on a revu nos voisins pour 2 ou 3 soirées et on les croise également souvent dès qu'on sort de chez nous. C'est l'avantage d'être un peu collé les uns aux autres (à condition que les voisins soient sympa, bien-sûr).

Côté boulot, tout va bien. J'agis en tant que prestataire informatique pour la société qui m'a embauché et qui me vend donc à ses clients pour des missions (appelées mandats ici) plus ou mois longues. Le premier que j'ai vu, quelques jours après notre arrivée, à accepté mon CV et je suis en poste chez lui depuis. Je dois dire que les méthodes de travail diffèrent de ce que j'ai connu en France. Ici moins de fioritures. On oublie les mails qui servent à rien, le document que personne ne lira, les réunions où les questions sont plus nombreuses à la fin qu'au début. Maître mot : pragmatisme. Quelques minutes d'explications suffisent généralement pour lancer quelqu'un sur un sujet. Et les gens sont aussi très disponibles pour répondre aux questions (ça change des managers atteint de réunionite aigüe). L'équipe dans laquelle j'évolue est assez cosmopolite : des québecois forcément mais aussi des européens (Roumain, Slovaque, Russe...), américains, un autre gars du Salvadore, un philippin... J'avais connu un certain mélange à Paris mais pas autant et encore moins en province évidemment (de même qu'ici aussi les Régions sont moins cosmopolites).

Le reste de la famille se plaît aussi ici. On a eu la chance de pouvoir placer nos enfants en garderie conventionnée début juillet. Certains nous avaient rassuré sur les délais d'attente mais d'autres étaient alarmistes. Il semble que ça dépende pas mal de l'âge des enfants finalement. Mais quand on apprenait la nouvelle à des personnes qui attendaient depuis un an, on était un peu mal à l'aise ! En tout cas rien de comparable avec la garderie qu'on a connu en France, déjà en termes d'effectifs : 90 bambins sont en effet inscrits dans l'établissement ! ils s'y plaisent bien même si pour notre fille qui a presque fait un an de maternelle en France on a senti une légère frustration. Ca s'est estompé avec le temps heureusement même si ça ne vaut pas un programme scolaire.

Quant à ma blonde elle a commencé un job il y a 2 mois grâce à une voisine qui connaissait quelqu'un cherchant une secrétaire dans une clinique. 15 minutes d'entretien plus tard, le cv a peine regardé, on lui propose de commencer dès le lendemain, pour 2j/semaine. Après une journée de boulot sa chef demande à la voir : elle veut qu'elle fasse 2j de plus pour remplacer une autre secrétaire avec qui ça se passe pas très bien. L'employée en question sera liquidée dès la semaine suivante. Les choses évoluent donc très vite ! en tout cas la morale est qu'ici le réseautage est le moyen le plus sûr de trouver un job. 80% des annonces n'étant pas publiées, il faut faire savoir qu'on cherche un job, à commencer par ses propres voisins.

Pour résumer, nos débuts sont plutôt heureux et on pas connu de problèmes vraiment insurmontables. C'est sûr que d'avoir un job à l'arrivée y fait pour beaucoup, j'en suis consciens. Des surprises quand même il y en a eu mais ça reste des détails comme les nombreux anglicismes utilisés, certains produits alimentaires, le fait que les collègues ne disent presque pas bonjour le matin (cette fameuse bulle)... Mais on aime ce détachement chez eux, cette sorte de flegme (serait-ce l'héritage anglais ?) qui nous va bien aussi. Et on trouve les québecois vraiment adorables avec nous et on a toujours du plaisir à jaser avec eux. Un collègue nous a même invité chez lui à passer une journée et j'ai trouvé ça vraiment délicat de sa part étant donné que ça a l'air plutôt rare comme façon de faire (en même temps il vient de la région et non de Montréal donc ça fait une différence peut être - je dis ça sans vouloir polémiquer hein ! :wink: ). On a pu aussi visiter un peu les alentours de la ville (Mont-Tremblant, Québec, Cantons de l'Est) et il reste beaucoup à découvrir. On a adoré l'été ici (beaucoup de déplacements en vélo, les pistes cyclables étant bien pratiques) et on espère profiter tout autant de l'hiver qui s'en vient.

Merci de m'avoir lu jusqu'ici ! (pas réussi à faire plus court)

Et si certains ont des questions n'hésitez pas à les poser.

:santa:

Salut Sacoflab. Super recit. Interessant et plein d'espoir. Sans vouloir faire de la pub, peux-tu stp me donner le nom du BnB. Moi j'arrive ds 6 mois Inch'Allah et je n'ai personne qui m'attendra a l'aeroport, ce serait chouette d'avoir un point de chute. Merci

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Après bientôt 8 mois depuis notre atterrissage à Montréal par une froide journée d'avril, voici un résumé de nos débuts, cette fameuse tranche de vie dont on se délecte quand on est en plein processus d'immigration (ceux qui ne le sont pas peuvent lire aussi hein !)

En guise d'introduction, nos motivations pour venir nous installer ici remontent à quelques années. Le désir de vivre autre chose, de prendre le large, de tenter l'aventure, de ne pas vieillir à l'endroit où on est né, d'avoir 2 passeports :wink:... autant de bonnes raisons de franchir le cap, alors qu'on vivait confortablement en France. On est parti sans claquer la porte donc, et sans ramener notre aigreur ici.

Plus facile à dire qu'à faire avec 2 enfants en bas âge (2 et 4 ans à peine au moment du départ) et donc l'inévitable questionnement sur le devenir des relations familiales. Quand reverrons-nous nos proches ? nos enfants oublieront-ils les visages de leurs grands-parents ? ceux-ci ne les verront que peu grandir et nous à l'inverse ne verront pas vieillir nos propres parents, frères/soeurs, neveux/nièces... Autant dire qu'on a un peu éludé ces interrogations, aussi légitimes soient-elles, car sinon on ne serait pas aujourd'hui sur le sol québecois. C'est le prix à payer pour se libérer de nos racines et prendre notre envol. Le jeu en vaudra-t-il la chandelle ? réponse dans quelques années !

Nous sommes donc arrivés mi-avril ici, le CAQ en poche. J'avais en effet trouvé un employeur à distance et lors d'un voyage de reconnaissance en octobre 2010, un contrat m'avait été proposé pour un démarrage en avril 2011. Les démarches de RP étant plus longues, c'est donc un visa temporaire qu'on a choisi pour arriver quelques mois plus tard.

Pas de temps à perdre : l'annonce aux proches est faite et la maison est mise en vente avant Noël. De même que les premières annonces pour toute notre vie matérielle sont publiées. Les mois précédents le départ sont éprouvants : la vente de la maison traîne, un acheteur se désiste même au dernier moment (le coup de poignard qui nous met la tête dans le seau pendant plusieurs jours), les coups de fils s'enchaînent pour gérer nos ventes (on aurait du embaucher une secrétaire), les problèmes de paperasse surgissent (les joies des résiliations de contrat)... En parallèle on a fait envoyer par bateau 3 m3, surtout des livres et jouets d'enfant (ça prend de la place !) et vêtements d'hiver.

Tout fini par se vendre dans les temps, ou presque. Enfin sauf la maison dont l'acte sera signé autour de juin donc après notre arrivée ici. L'heure du départ approche, le stress monte. La veille on se rend compte qu'on dépasse largement le poids autorisé pour nos valises. On doit sacrifier quasiment 40kgs ! soit 2 valises. Des coupes franches dans les chaussures et vêtements seront donc largement opérées. Le jour J mes parents nous emmènent à Paris (oui, plus de départ de Nantes, à moins de faire escale 12h à Londres) avec un mini-bus loué pour l'occasion. On enregistre les bagages où on nous fait gracieusement "cadeau" d'une petite dizaine de kilos supplémentaires. Vient le moment redouté de la séparation aux portes d'embarquement. Un moment un peu surréaliste avec le recul, on se voit comme à la 3ème personne mais on a pas l'impression de l'avoir vécu réellement. Et puis c'est comme s'arracher nous-mêmes de toute l'emprise de nos proches, s'éloigner de leurs vies. On met désormais un océan entre nous et eux, c'est tout dire ! pas le temps de chialer de toute façon, notre petit de 2 ans ne pense qu'à courir dans la longue file d'attente. On porte aussi avec nous pas mal de bagages à main, les manteaux pour l'arrivée... Embarquement pénible donc mais le pire est à venir : 7h de vol avec notre fils qui hurle (problèmes d'otite), les passagers autour auront apprécié autant que nous !

Arrivés à Montréal, où la grisaille et le froid (25° en France au même moment) nous dépaysent déjà. Premières formalités douanières, heureusement sans encombre avec le visa temporaire délivré en moins d'une heure. On sort de l'aéroport pour prendre un taxi et enfin rejoindre notre premier point de chute, un B&B qu'on avait déjà visité lors de notre premier voyage. Un endroit familier fait du bien dans un tel moment ! Inutile de dire qu'on se couchera tôt ce soir là. Le lendemain nous prenons possession de notre location meublée (réservée via Kijiji quelques mois plus tôt). On y restera jusqu'au 1er juillet et comme c'était situé sur le Plateau, on a pu profiter aussi de toutes les accomodations autour comme le parc Lafontaine, les nombreux commerces, la proximité du Mont-Royal, de Jean Talon, etc. Pour nous qui venions plutôt de la campagne en France, ça fait un changement radical mais plaisant au final, surtout pour les beaux jours. Et puis on ne sent pas le poids de la grande ville je trouve, ça ne "grouille" pas comme chez nous :wink: Il règne un certain calme dans les rues et les parcs, ce qui donne un cadre vraiment apaisé.

Seul inconvénient du logement : quelle chaleur, même par 20°C dehors, on était à 27 ou 28 à l'intérieur ! je comprends pourquoi tout le monde a la clim, l'isolation est tellement insuffisante (quel paradoxe ici).

Les premières semaines passent vite, surtout avec toutes les démarches NAS, permis de conduire, carte soleil, banque... (qui se passent sans accroc et très rapidement dans l'ensemble), la recherche du 2ème logement pour juillet et mon boulot qui a débuté au 1er mai. On essaye d'être dehors le plus possible pour profiter de l'été et de ce qu'offre la ville (tour de l'île à vélo par exemple, pataugeoires, visites...). La recherche de logement est un peu ardue car on vise un 3 chambres donc plus rare qu'un 2 ou 3 1/2. Et puis on voulait éviter les passages d'avions donc ça élimine certains quartiers. Au final on a trouvé notre bonheur à Hochelaga (Ho-Ma) non loin du parc olympique et on s'y sent bien avec des voisins québecois très sympathiques autour de nous. Une des voisines nous a offert dès le premier soir une bonne bouteille de rouge en guise d'accueil. Après une journée de déménagement et de magasinage à Ikea, ça nous a fait un bien fou ! elle nous a proposé aussi une avance d'argent car notre carte bancaire était bloquée. Assez incroyable puisqu'on ne l'avait jamais vu avant donc ça nous a scié un peu. Finalement on a fait sans, mais sur le moment ça nous a soulagé de pouvoir compter sur elle au cas où. Depuis on a revu nos voisins pour 2 ou 3 soirées et on les croise également souvent dès qu'on sort de chez nous. C'est l'avantage d'être un peu collé les uns aux autres (à condition que les voisins soient sympa, bien-sûr).

Côté boulot, tout va bien. J'agis en tant que prestataire informatique pour la société qui m'a embauché et qui me vend donc à ses clients pour des missions (appelées mandats ici) plus ou mois longues. Le premier que j'ai vu, quelques jours après notre arrivée, à accepté mon CV et je suis en poste chez lui depuis. Je dois dire que les méthodes de travail diffèrent de ce que j'ai connu en France. Ici moins de fioritures. On oublie les mails qui servent à rien, le document que personne ne lira, les réunions où les questions sont plus nombreuses à la fin qu'au début. Maître mot : pragmatisme. Quelques minutes d'explications suffisent généralement pour lancer quelqu'un sur un sujet. Et les gens sont aussi très disponibles pour répondre aux questions (ça change des managers atteint de réunionite aigüe). L'équipe dans laquelle j'évolue est assez cosmopolite : des québecois forcément mais aussi des européens (Roumain, Slovaque, Russe...), américains, un autre gars du Salvadore, un philippin... J'avais connu un certain mélange à Paris mais pas autant et encore moins en province évidemment (de même qu'ici aussi les Régions sont moins cosmopolites).

Le reste de la famille se plaît aussi ici. On a eu la chance de pouvoir placer nos enfants en garderie conventionnée début juillet. Certains nous avaient rassuré sur les délais d'attente mais d'autres étaient alarmistes. Il semble que ça dépende pas mal de l'âge des enfants finalement. Mais quand on apprenait la nouvelle à des personnes qui attendaient depuis un an, on était un peu mal à l'aise ! En tout cas rien de comparable avec la garderie qu'on a connu en France, déjà en termes d'effectifs : 90 bambins sont en effet inscrits dans l'établissement ! ils s'y plaisent bien même si pour notre fille qui a presque fait un an de maternelle en France on a senti une légère frustration. Ca s'est estompé avec le temps heureusement même si ça ne vaut pas un programme scolaire.

Quant à ma blonde elle a commencé un job il y a 2 mois grâce à une voisine qui connaissait quelqu'un cherchant une secrétaire dans une clinique. 15 minutes d'entretien plus tard, le cv a peine regardé, on lui propose de commencer dès le lendemain, pour 2j/semaine. Après une journée de boulot sa chef demande à la voir : elle veut qu'elle fasse 2j de plus pour remplacer une autre secrétaire avec qui ça se passe pas très bien. L'employée en question sera liquidée dès la semaine suivante. Les choses évoluent donc très vite ! en tout cas la morale est qu'ici le réseautage est le moyen le plus sûr de trouver un job. 80% des annonces n'étant pas publiées, il faut faire savoir qu'on cherche un job, à commencer par ses propres voisins.

Pour résumer, nos débuts sont plutôt heureux et on pas connu de problèmes vraiment insurmontables. C'est sûr que d'avoir un job à l'arrivée y fait pour beaucoup, j'en suis consciens. Des surprises quand même il y en a eu mais ça reste des détails comme les nombreux anglicismes utilisés, certains produits alimentaires, le fait que les collègues ne disent presque pas bonjour le matin (cette fameuse bulle)... Mais on aime ce détachement chez eux, cette sorte de flegme (serait-ce l'héritage anglais ?) qui nous va bien aussi. Et on trouve les québecois vraiment adorables avec nous et on a toujours du plaisir à jaser avec eux. Un collègue nous a même invité chez lui à passer une journée et j'ai trouvé ça vraiment délicat de sa part étant donné que ça a l'air plutôt rare comme façon de faire (en même temps il vient de la région et non de Montréal donc ça fait une différence peut être - je dis ça sans vouloir polémiquer hein ! :wink: ). On a pu aussi visiter un peu les alentours de la ville (Mont-Tremblant, Québec, Cantons de l'Est) et il reste beaucoup à découvrir. On a adoré l'été ici (beaucoup de déplacements en vélo, les pistes cyclables étant bien pratiques) et on espère profiter tout autant de l'hiver qui s'en vient.

Merci de m'avoir lu jusqu'ici ! (pas réussi à faire plus court)

Et si certains ont des questions n'hésitez pas à les poser.

:santa:

Félicitations pour cette belle adaptation! On vous souhaite tout simplement que cela continue longtemps!

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Après bientôt 8 mois depuis notre atterrissage à Montréal par une froide journée d'avril, voici un résumé de nos débuts, cette fameuse tranche de vie dont on se délecte quand on est en plein processus d'immigration (ceux qui ne le sont pas peuvent lire aussi hein !)

En guise d'introduction, nos motivations pour venir nous installer ici remontent à quelques années. Le désir de vivre autre chose, de prendre le large, de tenter l'aventure, de ne pas vieillir à l'endroit où on est né, d'avoir 2 passeports :wink:... autant de bonnes raisons de franchir le cap, alors qu'on vivait confortablement en France. On est parti sans claquer la porte donc, et sans ramener notre aigreur ici.

Plus facile à dire qu'à faire avec 2 enfants en bas âge (2 et 4 ans à peine au moment du départ) et donc l'inévitable questionnement sur le devenir des relations familiales. Quand reverrons-nous nos proches ? nos enfants oublieront-ils les visages de leurs grands-parents ? ceux-ci ne les verront que peu grandir et nous à l'inverse ne verront pas vieillir nos propres parents, frères/soeurs, neveux/nièces... Autant dire qu'on a un peu éludé ces interrogations, aussi légitimes soient-elles, car sinon on ne serait pas aujourd'hui sur le sol québecois. C'est le prix à payer pour se libérer de nos racines et prendre notre envol. Le jeu en vaudra-t-il la chandelle ? réponse dans quelques années !

Nous sommes donc arrivés mi-avril ici, le CAQ en poche. J'avais en effet trouvé un employeur à distance et lors d'un voyage de reconnaissance en octobre 2010, un contrat m'avait été proposé pour un démarrage en avril 2011. Les démarches de RP étant plus longues, c'est donc un visa temporaire qu'on a choisi pour arriver quelques mois plus tard.

Pas de temps à perdre : l'annonce aux proches est faite et la maison est mise en vente avant Noël. De même que les premières annonces pour toute notre vie matérielle sont publiées. Les mois précédents le départ sont éprouvants : la vente de la maison traîne, un acheteur se désiste même au dernier moment (le coup de poignard qui nous met la tête dans le seau pendant plusieurs jours), les coups de fils s'enchaînent pour gérer nos ventes (on aurait du embaucher une secrétaire), les problèmes de paperasse surgissent (les joies des résiliations de contrat)... En parallèle on a fait envoyer par bateau 3 m3, surtout des livres et jouets d'enfant (ça prend de la place !) et vêtements d'hiver.

Tout fini par se vendre dans les temps, ou presque. Enfin sauf la maison dont l'acte sera signé autour de juin donc après notre arrivée ici. L'heure du départ approche, le stress monte. La veille on se rend compte qu'on dépasse largement le poids autorisé pour nos valises. On doit sacrifier quasiment 40kgs ! soit 2 valises. Des coupes franches dans les chaussures et vêtements seront donc largement opérées. Le jour J mes parents nous emmènent à Paris (oui, plus de départ de Nantes, à moins de faire escale 12h à Londres) avec un mini-bus loué pour l'occasion. On enregistre les bagages où on nous fait gracieusement "cadeau" d'une petite dizaine de kilos supplémentaires. Vient le moment redouté de la séparation aux portes d'embarquement. Un moment un peu surréaliste avec le recul, on se voit comme à la 3ème personne mais on a pas l'impression de l'avoir vécu réellement. Et puis c'est comme s'arracher nous-mêmes de toute l'emprise de nos proches, s'éloigner de leurs vies. On met désormais un océan entre nous et eux, c'est tout dire ! pas le temps de chialer de toute façon, notre petit de 2 ans ne pense qu'à courir dans la longue file d'attente. On porte aussi avec nous pas mal de bagages à main, les manteaux pour l'arrivée... Embarquement pénible donc mais le pire est à venir : 7h de vol avec notre fils qui hurle (problèmes d'otite), les passagers autour auront apprécié autant que nous !

Arrivés à Montréal, où la grisaille et le froid (25° en France au même moment) nous dépaysent déjà. Premières formalités douanières, heureusement sans encombre avec le visa temporaire délivré en moins d'une heure. On sort de l'aéroport pour prendre un taxi et enfin rejoindre notre premier point de chute, un B&B qu'on avait déjà visité lors de notre premier voyage. Un endroit familier fait du bien dans un tel moment ! Inutile de dire qu'on se couchera tôt ce soir là. Le lendemain nous prenons possession de notre location meublée (réservée via Kijiji quelques mois plus tôt). On y restera jusqu'au 1er juillet et comme c'était situé sur le Plateau, on a pu profiter aussi de toutes les accomodations autour comme le parc Lafontaine, les nombreux commerces, la proximité du Mont-Royal, de Jean Talon, etc. Pour nous qui venions plutôt de la campagne en France, ça fait un changement radical mais plaisant au final, surtout pour les beaux jours. Et puis on ne sent pas le poids de la grande ville je trouve, ça ne "grouille" pas comme chez nous :wink: Il règne un certain calme dans les rues et les parcs, ce qui donne un cadre vraiment apaisé.

Seul inconvénient du logement : quelle chaleur, même par 20°C dehors, on était à 27 ou 28 à l'intérieur ! je comprends pourquoi tout le monde a la clim, l'isolation est tellement insuffisante (quel paradoxe ici).

Les premières semaines passent vite, surtout avec toutes les démarches NAS, permis de conduire, carte soleil, banque... (qui se passent sans accroc et très rapidement dans l'ensemble), la recherche du 2ème logement pour juillet et mon boulot qui a débuté au 1er mai. On essaye d'être dehors le plus possible pour profiter de l'été et de ce qu'offre la ville (tour de l'île à vélo par exemple, pataugeoires, visites...). La recherche de logement est un peu ardue car on vise un 3 chambres donc plus rare qu'un 2 ou 3 1/2. Et puis on voulait éviter les passages d'avions donc ça élimine certains quartiers. Au final on a trouvé notre bonheur à Hochelaga (Ho-Ma) non loin du parc olympique et on s'y sent bien avec des voisins québecois très sympathiques autour de nous. Une des voisines nous a offert dès le premier soir une bonne bouteille de rouge en guise d'accueil. Après une journée de déménagement et de magasinage à Ikea, ça nous a fait un bien fou ! elle nous a proposé aussi une avance d'argent car notre carte bancaire était bloquée. Assez incroyable puisqu'on ne l'avait jamais vu avant donc ça nous a scié un peu. Finalement on a fait sans, mais sur le moment ça nous a soulagé de pouvoir compter sur elle au cas où. Depuis on a revu nos voisins pour 2 ou 3 soirées et on les croise également souvent dès qu'on sort de chez nous. C'est l'avantage d'être un peu collé les uns aux autres (à condition que les voisins soient sympa, bien-sûr).

Côté boulot, tout va bien. J'agis en tant que prestataire informatique pour la société qui m'a embauché et qui me vend donc à ses clients pour des missions (appelées mandats ici) plus ou mois longues. Le premier que j'ai vu, quelques jours après notre arrivée, à accepté mon CV et je suis en poste chez lui depuis. Je dois dire que les méthodes de travail diffèrent de ce que j'ai connu en France. Ici moins de fioritures. On oublie les mails qui servent à rien, le document que personne ne lira, les réunions où les questions sont plus nombreuses à la fin qu'au début. Maître mot : pragmatisme. Quelques minutes d'explications suffisent généralement pour lancer quelqu'un sur un sujet. Et les gens sont aussi très disponibles pour répondre aux questions (ça change des managers atteint de réunionite aigüe). L'équipe dans laquelle j'évolue est assez cosmopolite : des québecois forcément mais aussi des européens (Roumain, Slovaque, Russe...), américains, un autre gars du Salvadore, un philippin... J'avais connu un certain mélange à Paris mais pas autant et encore moins en province évidemment (de même qu'ici aussi les Régions sont moins cosmopolites).

Le reste de la famille se plaît aussi ici. On a eu la chance de pouvoir placer nos enfants en garderie conventionnée début juillet. Certains nous avaient rassuré sur les délais d'attente mais d'autres étaient alarmistes. Il semble que ça dépende pas mal de l'âge des enfants finalement. Mais quand on apprenait la nouvelle à des personnes qui attendaient depuis un an, on était un peu mal à l'aise ! En tout cas rien de comparable avec la garderie qu'on a connu en France, déjà en termes d'effectifs : 90 bambins sont en effet inscrits dans l'établissement ! ils s'y plaisent bien même si pour notre fille qui a presque fait un an de maternelle en France on a senti une légère frustration. Ca s'est estompé avec le temps heureusement même si ça ne vaut pas un programme scolaire.

Quant à ma blonde elle a commencé un job il y a 2 mois grâce à une voisine qui connaissait quelqu'un cherchant une secrétaire dans une clinique. 15 minutes d'entretien plus tard, le cv a peine regardé, on lui propose de commencer dès le lendemain, pour 2j/semaine. Après une journée de boulot sa chef demande à la voir : elle veut qu'elle fasse 2j de plus pour remplacer une autre secrétaire avec qui ça se passe pas très bien. L'employée en question sera liquidée dès la semaine suivante. Les choses évoluent donc très vite ! en tout cas la morale est qu'ici le réseautage est le moyen le plus sûr de trouver un job. 80% des annonces n'étant pas publiées, il faut faire savoir qu'on cherche un job, à commencer par ses propres voisins.

Pour résumer, nos débuts sont plutôt heureux et on pas connu de problèmes vraiment insurmontables. C'est sûr que d'avoir un job à l'arrivée y fait pour beaucoup, j'en suis consciens. Des surprises quand même il y en a eu mais ça reste des détails comme les nombreux anglicismes utilisés, certains produits alimentaires, le fait que les collègues ne disent presque pas bonjour le matin (cette fameuse bulle)... Mais on aime ce détachement chez eux, cette sorte de flegme (serait-ce l'héritage anglais ?) qui nous va bien aussi. Et on trouve les québecois vraiment adorables avec nous et on a toujours du plaisir à jaser avec eux. Un collègue nous a même invité chez lui à passer une journée et j'ai trouvé ça vraiment délicat de sa part étant donné que ça a l'air plutôt rare comme façon de faire (en même temps il vient de la région et non de Montréal donc ça fait une différence peut être - je dis ça sans vouloir polémiquer hein ! :wink: ). On a pu aussi visiter un peu les alentours de la ville (Mont-Tremblant, Québec, Cantons de l'Est) et il reste beaucoup à découvrir. On a adoré l'été ici (beaucoup de déplacements en vélo, les pistes cyclables étant bien pratiques) et on espère profiter tout autant de l'hiver qui s'en vient.

Merci de m'avoir lu jusqu'ici ! (pas réussi à faire plus court)

Et si certains ont des questions n'hésitez pas à les poser.

:santa:

Félicitations pour cette belle adaptation! On vous souhaite tout simplement que cela continue longtemps!

Merci ! :wink:

oui on va essayer de faire durer le plaisir.

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Salut Sacoflab. Super recit. Interessant et plein d'espoir. Sans vouloir faire de la pub, peux-tu stp me donner le nom du BnB. Moi j'arrive ds 6 mois Inch'Allah et je n'ai personne qui m'attendra a l'aeroport, ce serait chouette d'avoir un point de chute. Merci

C'est le B&B "Le lit au carré", rue Drolet, près du square Saint Louis.

Bon, c'est pas le moins cher mais pour une nuit on a pas été trop à compter nos soux. Mais c'est proche du centre ville, on pouvait avoir 2 chambres communiquantes (avec les 2 enfants ça valait mieux), les lieux sont très confortables et surtout l'accueil chaleureux donc voila, je te recommande vivement l'endroit !

Je pense que la première nuit est vraiment importante. Perso, après une journée de voyage et surtout après avec quitter les miens, je ne me verrais pas arriver dans une chambre de 5 m² dans un immeuble miteux. Sinon autant prendre une corde tout de suite. Et vu le prix que coute une immigration, je ne crois pas qu'économiser 50$ soit impactant. Après faut pas y rester un mois c'est sûr ça serait ruineux.

Modifié par Sacoflab
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Salut Sacoflab. Super recit. Interessant et plein d'espoir. Sans vouloir faire de la pub, peux-tu stp me donner le nom du BnB. Moi j'arrive ds 6 mois Inch'Allah et je n'ai personne qui m'attendra a l'aeroport, ce serait chouette d'avoir un point de chute. Merci

C'est le B&B "Le lit au carré", rue Drolet, près du square Saint Louis.

Bon, c'est pas le moins cher mais pour une nuit on a pas été trop à compter nos soux. Mais c'est proche du centre ville, on pouvait avoir 2 chambres communiquantes (avec les 2 enfants ça valait mieux), les lieux sont très confortables et surtout l'accueil chaleureux donc voila, je te recommande vivement l'endroit !

Je pense que la première nuit est vraiment importante. Perso, après une journée de voyage et surtout après avec quitter les miens, je ne me verrais pas arriver dans une chambre de 5 m² dans un immeuble miteux. Sinon autant prendre une corde tout de suite. Et vu le prix que coute une immigration, je ne crois pas qu'économiser 50$ soit impactant. Après faut pas y rester un mois c'est sûr ça serait ruineux.

Merci Sacoflab. Je le visiterais, meme comme pour l'instant je suis plutot entrain de viser quelque chose d'au moins 2 semaines.

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Salut Sacoflab. Super recit. Interessant et plein d'espoir. Sans vouloir faire de la pub, peux-tu stp me donner le nom du BnB. Moi j'arrive ds 6 mois Inch'Allah et je n'ai personne qui m'attendra a l'aeroport, ce serait chouette d'avoir un point de chute. Merci

C'est le B&B "Le lit au carré", rue Drolet, près du square Saint Louis.

Bon, c'est pas le moins cher mais pour une nuit on a pas été trop à compter nos soux. Mais c'est proche du centre ville, on pouvait avoir 2 chambres communiquantes (avec les 2 enfants ça valait mieux), les lieux sont très confortables et surtout l'accueil chaleureux donc voila, je te recommande vivement l'endroit !

Je pense que la première nuit est vraiment importante. Perso, après une journée de voyage et surtout après avec quitter les miens, je ne me verrais pas arriver dans une chambre de 5 m² dans un immeuble miteux. Sinon autant prendre une corde tout de suite. Et vu le prix que coute une immigration, je ne crois pas qu'économiser 50$ soit impactant. Après faut pas y rester un mois c'est sûr ça serait ruineux.

Merci Sacoflab. Je le visiterais, meme comme pour l'instant je suis plutot entrain de viser quelque chose d'au moins 2 semaines.

Suis aller sur leur site, ils seront fermes pendant la periode de mon arrivee. J'envisagerai d'autres options le moment venu. Merci.

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Merci pour votre bilan. Il est en page d'accueil du site !

Bonne chance pour la suite.

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Bonjour,

Merci pour ce super témoignage. À notre tour, nous arrivons dans qq semaines.Mon ami à trouvé un job et moi j'ai obtenu un permis de travail ouvert.

J'aurais plein de questions mais 2 questions me viennent à l'esprit.

À notre arrivée, il faut s'inscrire à la RAMQ. faut il prendre à côté une assurance privée pour la maladie et les médicaments?

Ta blonde a trouvé un job assez rapidement, la non maîtrise de l'anglais est elle un obstacle pour trouver un job?

Merci bcp Valérie

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Merci pour votre bilan. Il est en page d'accueil du site !

Bonne chance pour la suite.

Trop d'honneur, merci !

Super intéressant ! Bravo

J'ai hâte de lire vos impressions après un hiver :-)

Bonne continuation

jimmy

Merci Jimmy

oui le gros test approche, mais comme ça traine un peu à se refroidir on gagne du temps !

Par contre le côté pesant déjà c'est l'équipement, surtout avec les enfants. Ca prend un temps fou de leur mettre les pantalon, tuque, cache-cou, bonnet, gants...

bonjour

je vois une parfaite intégration, sans souci

bien à vous

Meriem

Merci Meriem

trés bon récit et assez chalereux. ca reconforte de lire celà.

Merci !

Bonjour,

Merci pour ce super témoignage. À notre tour, nous arrivons dans qq semaines.Mon ami à trouvé un job et moi j'ai obtenu un permis de travail ouvert.

J'aurais plein de questions mais 2 questions me viennent à l'esprit.

À notre arrivée, il faut s'inscrire à la RAMQ. faut il prendre à côté une assurance privée pour la maladie et les médicaments?

Ta blonde a trouvé un job assez rapidement, la non maîtrise de l'anglais est elle un obstacle pour trouver un job?

Merci bcp Valérie

Salut Valérie

oui RAMQ à l'arrivée, tu verras c'est rapide. Pour l'assurance il faut remplir au préalable un formulaire à la sécu en France pour une prise en charge ici sans frais (à faire quelques jours avant le départ car tu leur remettras vos cartes vitale), sinon c'est 3 mois de carrence. J'ai pas le nom du formulaire en tête mais dans la FAQ tu le trouveras sans problème.

Pour l'anglais sa non maîtrise est clairement un problème... sur l'île de Montréal. Sitôt en banlieue (Laval notamment compte pas mal de sociétés) l'anglais est beaucoup moins exigé. On peut trouver un job sans bien maîtriser l'anglais sur l'île comme la fait ma blonde mais c'est plus compliqué. Même si le poste en question n'est qu'à 5% anglophone : l'employeur entre 2 candidats (et d'autant en étant immigrant) préfèrera celui qui a cette compétence.

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Merci votre votre récit, vous avez une très jolie petite famille et votre expérience nous a beaucoup apporté dans notre projet qui est identique au votre.

Nous comptons nous installer en juin 2013 avec mon fiancé (qui sera mon mari dans un an) et ma fille de 6 ans.

Nous avons aimé la description de votre aventure qui nous a donné encore plus envie de partir je souhaite si vous l accepte pouvoir avoir plus de renseignement sur votre expérience canadienne car je vous l avoue nous avons quand même beaucoup de crainte sur notre départ non pas sur le faite de partir mais d être mal organisé.

sa sera un vrai plaisir d avoir de vos nouvelles.

au plaisir de vous croiser un jour à Montréal.

amicalement une petite famille Française lol

XXXXXXXXXXXXXX

Bonjour Kristell,

Pour des motifs légaux, les données personnelles sont interdites sur le forum. En revanche, elles peuvent être échangées en messagerie privée.

Modifié par Rivière
données personnelles
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  • Habitués

Merci votre votre récit, vous avez une très jolie petite famille et votre expérience nous a beaucoup apporté dans notre projet qui est identique au votre.

Nous comptons nous installer en juin 2013 avec mon fiancé (qui sera mon mari dans un an) et ma fille de 6 ans.

Nous avons aimé la description de votre aventure qui nous a donné encore plus envie de partir je souhaite si vous l accepte pouvoir avoir plus de renseignement sur votre expérience canadienne car je vous l avoue nous avons quand même beaucoup de crainte sur notre départ non pas sur le faite de partir mais d être mal organisé.

sa sera un vrai plaisir d avoir de vos nouvelles.

au plaisir de vous croiser un jour à Montréal.

amicalement une petite famille Française lol

XXXXXXXXXXXXXX

Bonjour Kristell,

Pour des motifs légaux, les données personnelles sont interdites sur le forum. En revanche, elles peuvent être échangées en messagerie privée.

Salut Kristell,

merci pour les compliments.

Pas de souci pour échanger sur votre projet. Je t'envoie un MP pour les coordonnées.

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