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Dette de l'État en France : le Canada comme modèle ?


Petit-Prince

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Aujourd'hui dans le Figaro, on revient sur l'énorme dette de l'état. Quelques économistes pensent que la recette canadienne pourrait aider la France à s'en sortir.

La recette du Canada : supprimer un poste de fonctionnaire sur cinq

Hier très endetté, le pays accumule depuis huit ans les excédents budgétaires, et la croissance en profite.

Muriel Motte

[14 décembre 2005]

«IL EST grand temps que l'État mette de l'ordre dans ses finances.» Trois ans après cet appel à la raison lancé en 1994 par le ministre des Finances canadien, le budget national qui affichait alors un déficit supérieur à 5% du PIB renouait avec les excédents. Depuis, les surplus s'accumulent chaque année.

Dans ses rêves les plus fous, Thierry Breton qui reproche à la France de «vivre au-dessus de ses moyens» imagine sans doute que Paris peut en faire autant. Mais si le Canada a émergé en 1997 d'une spirale de plus de deux décennies d'endettement et de déficits publics, ce fut le résultat d'un choix politique clair impliquant une redéfinition du rôle de l'État. Car, pour reprendre les propos tenus récemment en France par Jocelyn Bourgon, ambassadeur du Canada auprès de l'OCDE, «l'assainissement des finances publiques n'est pas un exercice budgétaire, c'est un projet de société».

Évaluation des services gouvernementaux

Il y a encore dix ans, la dette publique canadienne représentait 67,5% de la richesse du pays, à peine plus que les projections du gouvernement pour la France l'an prochain. Les intérêts de la dette qui nous coûtent ce que rapporte l'impôt sur le revenu, absorbaient au Canada environ 35% des recettes budgétaires.

A l'époque, un éditorial du Wall Street Journal avait ébranlé l'orgueil national en prédisant pour le Canada le destin du Mexique, c'est-à-dire ni plus ni moins la faillite. Ce fut l'un des détonateurs de la grande réforme qui a permis de réduire à 38% aujourd'hui le poids de la dette publique dans le PIB, avec un objectif de 20% d'ici à 2020.

Cette réforme de l'État canadien a débuté avec une «revue de programme» qui a permis d'évaluer tous les grands projets et services du gouvernement au sein de chaque ministère à l'aune de 6 critères : intérêt public, efficience, capacité de payer des contribuables, rôle de l'État fédéral... Dans un certain nombre de cas, le gouvernement a estimé qu'il n'avait plus à prendre en charge les services qui pouvaient être assurés par le secteur privé.

«Certains programmes connurent des réductions modestes (santé), d'autres furent profondément redéfinis (transports). Dans d'autres cas, nous sommes allés trop loin (défense)», expliquait l'été dernier Jocelyn Bourgon lors de l'université d'été du Medef.

Des réajustements ont eu lieu puisqu'une partie des excédents budgétaires dégagés depuis 1997 ont été réinvestis dans la défense et la sécurité. L'essentiel (42,5 milliards d'euros) a bénéficié à la santé, alors que la fermeture de nombreux hôpitaux et l'allongement consécutif des délais de prise en charge a suscité une vague de mécontentement au sein de la profession médicale. La médaille de la rigueur financière à son revers.

L'économie a été dynamisée

Au total, les dépenses du gouvernement qui représentaient 17% du PIB en 1992-1993 sont tombées à 11%. Les effectifs de la fonction publique ont été réduits de 23%. Quant au service de la dette, il a fondu à moins de 20% des recettes publiques. Pour autant, l'État canadien n'a pas transféré son déficit aux provinces, qui affichent souvent le même souci de rigueur et des budgets à l'équilibre ou en léger excédent comme en Alberta, en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick, et au Québec. Cette cure de minceur a dynamisé l'économie nationale, dont le taux de croissance annuelle de l'emploi et du PIB entre 1997 et 2003 a été le plus élevé parmi les pays du G 7.

Le «modèle canadien» est-il transposable ? «Chaque pays doit inventer, dans le contexte unique qui est le sien... la voie à suivre pour moderniser l'État», estime le représentant du Canada à l'OCDE.

Dans un souci de plus grande rigueur financière, la nouvelle présentation du budget français (Lolf) s'inspire de l'exemple d'Ottawa puisque les dépenses ne sont plus affectées par ministère mais par «mission». Charge ensuite au Parlement de contrôler ces dépenses et les progrès réalisés par l'administration. La pratique dira si le changement est radical.

En revanche, si le Canada a attendu 2000, c'est-à-dire la confirmation de son retour à un excédent budgétaire, pour procéder à une première baisse d'impôt, Paris fait preuve de plus d'audace. Ou de déraison. La spirale infernale de sa dette publique ne l'empêche pas de s'illusionner périodiquement sur l'existence de «cagnottes» budgétaires à redistribuer séance tenante. Quant à la baisse de l'impôt sur le revenu, elle a été relancée dès 2003.

Source : http://www.lefigaro.fr/eco-monde/20051214.FIG0191.html

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Bon ben la france n'a plus qu'à se retrousser les manches... et elle est longue la chemise !!! :)

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1000 milliards d'euros, ça fait froid dans le dos. Une bonne occasion de ressortir ce chiffre qui date un peu et qui reste à peu de choses prés le même depuis des années pour justifier de nouvelles augmentations de taxes diverses et variées pour 2006 ! Une autre coutume typiquement Française ...

A noter que ce chiffre n'inclut pas la dette des régions qui serait de l'ordre du triple de celle de l'état ...

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  • Habitués

1000 milliards d'euros, ça fait froid dans le dos.

La dette publique a été réévaluée y a pas longtemps par une mission mise en place par Bercy, car les dettes des entreprises publiques et les engagements des retraites ont été oublié dans le premier calcul de 1100 milliards. Elle est aujourd'hui de 2000 milliards :wow1:

Paradoxalement, ça fait pas débat sur la scène politique en France.

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  • Habitués

Certes.

Mais est-ce que le pétrole et les autres ressources naturelles n'y seraient pas aussi un peu pour quelquechose ?

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  • Habitués

Certes.

Mais est-ce que le pétrole et les autres ressources naturelles n'y seraient pas aussi un peu pour quelquechose ?

Oui et non, car notre pétrole appartient en bonne partie à des intérêts américains. Ça ne nuit pas, mais il n'y a pas que ça.

Une des vaches à lait du gouvernement fédéral, c'est la caisse d'assurance-emploi. Comme on paye le même montant qu'avant, mais que les critères pour y avoir droit sont beaucoup plus sévères, il y a un surplus de plusieurs milliards dans la caisse à chaque année. Ottawa se sert donc dans la caisse allègrement: 48 milliards de dollars ont ainsi été détournés sur le dos des travailleurs, et ça continue... <_<

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  • Habitués

En fait,il y a 1100 MDS d'euros qui representent la dette de l'etat,dont une partie est exigible sous peu,et l'autre de 900 MDS dEuros,representent la dette de la France pour payer les retraites de nos chers et toujours agreables fonctionnaires.

Personnellement,personne chez les politiques est pret a le faire,parce que personne,en France chez les francais,n'est pret a se serrer la ceinture.

Un peu la meme chose que la cigarette.Ca tue,mais tant qu'on n'est pas mort,on continue de fumer......

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  • Habitués

Personnellement,personne chez les politiques est pret a le faire,parce que personne,en France chez les francais,n'est pret a se serrer la ceinture.

Ca reste ton avis, et je ne pense pas que cela soit une généralité. Il y a en France nombre de personnes conscientes de la nécessité de ce type de réforme, et elles sont loin d'être minoritaires.
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