Invité Posté(e) 9 septembre 2012 Posté(e) 9 septembre 2012 Voixi le point de vue de la presse du Canada anglais sur les éléctions qu Québec. Ceci est un extrait d'un article de Calgary Hearld , un journal trés connu en Alberta. sur la politique au Québec. Et cette fois ci , c'est pas moi qui le dit, c'est la presse canadienne qui le dit . source http://www.calgaryherald.com/opinion/editorials/Quebec+intolerant+separatists/7135920/story.html?rel= Quebec’s intolerant separatists Calgary Herald August 23, 2012 Imagine if an Alberta politician campaigned on the need to ban French on signs outside of stores in this province, or at least to have English twice the size of French. Imagine also if she demanded that businesses with more than 10 employees enforce English as the lingua franca of the workplace. For good measure, imagine if the Alberta politician also demanded that new immigrants to the province educate their children in English, and no other language. Then think about the reaction to a proposed “secular charter” bill that would restrict the ability of public servants to wear “conspicuous religious signs,” but would make an exception for the crucifix. Then consider the reaction to a party campaign video that went so far as to highlight a cross to further make the point. Somehow — and we’d bet every family farm and half the Alberta Heritage Savings Trust Fund — that newspapers, politicians, pundits and legislature across Canada would condemn Alberta en masse. They would make few if any sensible distinctions between such nuttiness and sensible Albertans. All the usual stereotypes would be dragged out of the closet. Pity then that the predictable anti-Alberta types won’t get the chance to beat up on Wild Rose Country, given that all the examples just noted come from Quebec. There, provincial opposition leader and Parti Quebecois head Pauline Marois is proposing to restrict English even more. Moreover, all of the laws and limits cited above are either already in place in Quebec (restrictions on English signs, workplace mandates for French, restrictions on English education), or proposed (applying workplace restrictions to small business and a secular charter law). Marois backed down on a proposal to force would-be politicians to pass a French test. She changed it to read that people who want Quebec citizenship would have to know French. In a video entitled Quelle direction le Quebec doit-il prendre, Parti Quebecois, where Montreal’s Mount Royal cross is conspicuously featured, it appears almost everyone and everything is an enemy of the distinct Quebec society that Marois envisions and wants to enforce with the heavy hand of the state. The video, which our editorial colleagues at the National Post rightly labelled “creepy,” includes predictable partisan pictures of not only Liberal leader and Quebec Premier Jean Charest and Prime Minister Stephen Harper, but images of Queen Elizabeth II, Pierre Trudeau and Alberta’s oilsands. (Memorandum to Marois — if you dislike the oilsands so much, feel free to return the $7.4-billion in equalization payments from the federal government that result in part from Alberta’s wealth-creating dynamo, the oilsands.) It’s hard to know what to make of the narrow-minded nativism of Marois and her party. In Alberta, when people still occasionally complain about French, it’s usually about the double standard. That’s where Quebec gets to thump on English for decades while Alberta is even criticized by some for not providing traffic tickets in French. No one prominent in provincial politics, academia or the media, has suggested restricting anyone’s right to speak, become educated or work in French, or in any other language. In the last Alberta election, Wildrose leader Danielle Smith was pilloried by some in and outside Alberta because her party platform contained a proposal that Alberta consider a provincial pension plan (which Quebec already has); Smith was chastised for not being pan-national enough when she dared venture that Premier Alison Redford was not robust enough in defence of Alberta’s interests. Whether Smith and her party were right or wrong on that or other issues is irrelevant. What the reaction then and now points to is how the double standard on language and culture is alive and well in Canada in 2012. It’s a pity that such nativism among Quebec separatists has become so predictable as to barely register in political and media circles in the rest of Canada. © Copyright © The Calgary Herald Citer
Habitués Cherrybee Posté(e) 9 septembre 2012 Habitués Posté(e) 9 septembre 2012 Désolée, on comprend rien. L'article n'est pas en français. Pauline va pas aimer Claranne a réagi à ceci 1 Citer
Habitués kobico Posté(e) 9 septembre 2012 Habitués Posté(e) 9 septembre 2012 (modifié) Désolée, on comprend rien. L'article n'est pas en français. Pauline va pas aimer Le résumé.... ! Modifié 9 septembre 2012 par kobico Addicttotravel, Claranne et Ungeduld ont réagi à ceci 3 Citer
Habitués Ungeduld Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 On revient au vieux « speak white » que nous avons connu. Certains n'acceptent pas que nous ne voulions plus être les nègres blancs d'Amérique. Citer
Invité Posté(e) 10 septembre 2012 Posté(e) 10 septembre 2012 On revient au vieux « speak white » que nous avons connu. Certains n'acceptent pas que nous ne voulions plus être les nègres blancs d'Amérique. Dis moi ou est ce que dans l'article ils demandent aux Québécois francophones de parler anglais ? Citer
Invité Posté(e) 10 septembre 2012 Posté(e) 10 septembre 2012 (modifié) Tu t'attend à quoi de rednecks intolérants albertains qui se réjouissent de la disparition graduelle des minorités francophones dans les provinces anglophones...? Qu'ils félicitent les indépendantistes québécois ? Bien sûr que non. C'est une campagne de salissage contre les indépendantistes québécois tout à fait prévisible, genre de discours démogogique d'une partie de la presse anglophone qui a incité cet anglophone Bain au meurtre au Métropolis il y a quelque jours... c'est répugnant. La réalité c'est que la minorité anglophone au Québec avec ses écoles, ses universités, ses journaux, etc est beaucoup mieux traitée que les minorités francophones dans les provinces anglophones. Et ça c'est la réalité et non la démagogie de certains rednecks intolérants anglophones... Il y a des écoles publiques francophones en Alberta ouverts a tout le monde sans distinction d'origine , contrairement au Québec. Un immigrant francophone a le droit d'envoyer ses enfants a l'école francophone en Alberta. Un immigrant anglophone né en dehors du Canada , n'a pas le droit d'envoyer ses enfants a l'école anglohone au Québec. L'Alberta n'oblige pas les enfants d'immigrants a faire leur scolarité en anglais Modifié 10 septembre 2012 par MacDonald Citer
Habitués Ungeduld Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 Tu t'attend à quoi de rednecks intolérants albertains qui se réjouissent de la disparition graduelle des minorités francophones dans les provinces anglophones...? Qu'ils félicitent les indépendantistes québécois ? Bien sûr que non. C'est une campagne de salissage contre les indépendantistes québécois tout à fait prévisible, genre de discours démogogique d'une partie de la presse anglophone qui a incité cet anglophone Bain au meurtre au Métropolis il y a quelque jours... c'est répugnant. La réalité c'est que la minorité anglophone au Québec avec ses écoles, ses universités, ses journaux, etc est beaucoup mieux traitée que les minorités francophones dans les provinces anglophones. Et ça c'est la réalité et non la démagogie de certains rednecks intolérants anglophones... Il y a des écoles publiques francophones en Alberta ouverts a tout le monde sans distinction d'origine , contrairement au Québec. Un immigrant francophone a le droit d'envoyer ses enfants a l'école francophone en Alberta. Un immigrant anglophone né en dehors du Canada , n'a pas le droit d'envoyer ses enfants a l'école anglohone au Québec. L'Alberta n'oblige pas les enfants d'immigrants a faire leur scolarité en anglais Ils n'ont pas besoin de restreindre l'accès à l'école francophone, les petits francophones albertains ont de la misère à parler français... Citer
Habitués soulman Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 MacDonald, tous ces "articles" populistes ont été contredits et montrés du doigt par beaucoup d'anglophones cette semaine. Ils ne représentent en rien la population du reste du Canada dans son ensemble, tout comme les animateurs de RadioX ne représentent pas Québec ni le Journal de Montréal les Montréalais. Personnellement je ne me retrouve absolument pas dans ce qu'écrit Richard Martineau par exemple, et ses argumentaires polémistes et simplistes ne sont le reflet que de son propre avis, il en va de même pour ce "journaliste". De plus, on ne parle pas des anglophones du reste du Canada quand on parle de la question de la souveraineté, on parle des anglophones québécois, et là les avis sont aussi multiples et contrastés qu'ils le sont partout ailleurs dans toutes les couches de la population. Addicttotravel a réagi à ceci 1 Citer
Habitués Ungeduld Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 MacDonald, tous ces "articles" populistes ont été contredits et montrés du doigt par beaucoup d'anglophones cette semaine. Ils ne représentent en rien la population du reste du Canada dans son ensemble, tout comme les animateurs de RadioX ne représentent pas Québec ni le Journal de Montréal les Montréalais. Personnellement je ne me retrouve absolument pas dans ce qu'écrit Richard Martineau par exemple, et ses argumentaires polémistes et simplistes ne sont le reflet que de son propre avis, il en va de même pour ce "journaliste". De plus, on ne parle pas des anglophones du reste du Canada quand on parle de la question de la souveraineté, on parle des anglophones québécois, et là les avis sont aussi multiples et contrastés qu'ils le sont partout ailleurs dans toutes les couches de la population. Nan, pas par beaucoup... Citer
Habitués soulman Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 pas dans la presse, peut-être, mais dans toutes les universités anglophones, que ce soit par des élèves, des enseignants, des chroniqueurs anglophones au Devoir, etc. Des gens dont je respecte bien plus la pensée qu'un scribouilleur de Calgary qui voulait faire parler de lui. C'est comme écouter Don Cherry et penser qu'il essaie vraiment d'analyser objectivement les games du CH. Citer
Habitués Ungeduld Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 pas dans la presse, peut-être, mais dans toutes les universités anglophones, que ce soit par des élèves, des enseignants, des chroniqueurs anglophones au Devoir, etc. Des gens dont je respecte bien plus la pensée qu'un scribouilleur de Calgary qui voulait faire parler de lui. C'est comme écouter Don Cherry et penser qu'il essaie vraiment d'analyser objectivement les games du CH. Malheureusement, les gens ne lisent pas ce qu'en pensent les élèves et les professeurs d'université, mais des chroniqueurs pas du tout isolés, comme vous le laissez entendre. Citer
Habitués soulman Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 Non, mais c'est dans les universités que s'instruit la prochaine génération d'anglophones Québécois, pas dans les chroniques du journal de Calgary. Et c'est dans ces universités, francophones et anglophones que se forment le plus souvent ceux qui s'investiront politiquement, culturellement et sociologiquement dans le Québec de demain, pas parmis les gens qui lisent ces journaux populistes. Je ne dis pas que le chroniqueur est isolé, je dis que la presse, d'un bord comme de l'autre ne représente pas forcément ce que pense la population. Citer
Habitués Ungeduld Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 Non, mais c'est dans les universités que s'instruit la prochaine génération d'anglophones Québécois, pas dans les chroniques du journal de Calgary. Et c'est dans ces universités, francophones et anglophones que se forment le plus souvent ceux qui s'investiront politiquement, culturellement et sociologiquement dans le Québec de demain, pas parmis les gens qui lisent ces journaux populistes. Je ne dis pas que le chroniqueur est isolé, je dis que la presse, d'un bord comme de l'autre ne représente pas forcément ce que pense la population. Malheureusement, les journaux qui font dans ce genre de campagne de dénigrement sont loin d'être tous populistes. On ne peut pas qualifier ainsi « The Gazette », ou le « Globe and mail », qui est le plus grand quotidien au Canada en passant. Même à la télévision anglaise de Radio-Canada, on a permi à un Don Cherry d'y aller de ses propos méprisants sur les Québécois, alors que s'il avait fait la même chose envers une autre communauté, on lui aurait montré la porte dès le lendemain. Le « Quebec bashing » est devenu socialement acceptable au Canada. Alors, vos universitaires éclairés - ce sont des universitaires qui écrivent dans les journaux anglais - ne connaissent pas plus la réalité québécoise que les autres, à part une poignée qui s'y intéresse. Ils ne lisent pas nos journaux, ne parlent pas le français très souvent - il n'y a que 7% d'anglophones bilingues dans le ROC. http://www.salic-slmc.ca/showpage.asp?file=langues_en_presence/langues_off/taux_biling&language=fr&updatemenu=true Bref, la très grande majorité des anglophones, qu'ils soient universitaires ou non, ne comprennent du Québec que ce qu'ils en lisent dans leurs journaux. Citer
Habitués soulman Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 Non, pas aujourd'hui avec internet et l'accès à une information parallèle. Je comprends très bien ce que vous dites et je suis parfaitement d'accord avec ça, vraiment. Et si je prenais Don Cherry comme exemple, c'est justement parce que je trouve scandaleux qu'on laisse une tribune à ce raciste rétrograde pitoyable homophobe qui n'aime ni les francophones, ni les joueurs europeens, ni les joueurs qui refusent de se battre, ni les joueurs qui veulent porter une visiere, etc etc j'en passe, la liste est longue, il n'aime que le hockey passéiste du temps des Big Bad Bruins. D'ailleurs la ligue a menacé de ne pas reconduire le contrat des droits télé avec Hockey Night in Canada si ils ne réglaient pas ce "problème" nuisible. Mais Don Cherry est avant tout un provocateur, un agitateur, et forcément les francophones font partie de sa liste. Ce que je disais, c'est que si la masse lit les journaux et regarde Don Cherry, je pense que les Canadiens anglais plus éduqués, surtout ceux présents au Québec, prennent leur information ailleurs, et ce sont ces gens éduqués qui prendront des places importantes dans la société canadienne. Si on peut commencer à dialoguer, à apprendre à se comprendre avec ceux qui en font l'effort et qu'on ne les met pas tous dans le même panier, ça ne peut faire de mal à personne. Comme on le disait dans un autre sujet, si le Québec veut continuer à évoluer et aller vers sa souveraineté, il devra le faire avec les anglophones et les immigrés parce il ne pourra pas le faire malgré eux. Et je trouve que les journaux d'un bord comme de l'autre essaient systématiquement de monter les peuples l'un contre l'autre, ça fait vendre. Citer
Habitués Ungeduld Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 Non, pas aujourd'hui avec internet et l'accès à une information parallèle. Je comprends très bien ce que vous dites et je suis parfaitement d'accord avec ça, vraiment. Et si je prenais Don Cherry comme exemple, c'est justement parce que je trouve scandaleux qu'on laisse une tribune à ce raciste rétrograde pitoyable homophobe qui n'aime ni les francophones, ni les joueurs europeens, ni les joueurs qui refusent de se battre, ni les joueurs qui veulent porter une visiere, etc etc j'en passe, la liste est longue, il n'aime que le hockey passéiste du temps des Big Bad Bruins. D'ailleurs la ligue a menacé de ne pas reconduire le contrat des droits télé avec Hockey Night in Canada si ils ne réglaient pas ce "problème" nuisible. Mais Don Cherry est avant tout un provocateur, un agitateur, et forcément les francophones font partie de sa liste. Ce que je disais, c'est que si la masse lit les journaux et regarde Don Cherry, je pense que les Canadiens anglais plus éduqués, surtout ceux présents au Québec, prennent leur information ailleurs, et ce sont ces gens éduqués qui prendront des places importantes dans la société canadienne. Si on peut commencer à dialoguer, à apprendre à se comprendre avec ceux qui en font l'effort et qu'on ne les met pas tous dans le même panier, ça ne peut faire de mal à personne. Comme on le disait dans un autre sujet, si le Québec veut continuer à évoluer et aller vers sa souveraineté, il devra le faire avec les anglophones et les immigrés parce il ne pourra pas le faire malgré eux. Et je trouve que les journaux d'un bord comme de l'autre essaient systématiquement de monter les peuples l'un contre l'autre, ça fait vendre. Où voulez-vous qu'ils prennent leur information? La majorité des éditorialistes au Canada anglais, sauf de trop rares exceptions, font dans le discours anti-Québec. Même les jeunes anglophones éduqués et bilingues ne lisent pas les journaux francophones. Même ceux qui vivent au Québec. Ils lisent « The Gazette » et le « Macleans », qui tracent du Québec un portrait peu reluisant... Ils lisent le Globe and Mail. Chaque fois que l'on me sort un discours comme le vôtre, essayant d'établir l'égalité des responsabilités, je demande à la personne de me citer quels grands journaux francophones équivalent font dans l'anglo-bashing: je n'ai jamais de réponses... Vous savez pourquoi? Parce qu'il n'y a pas de phénomène équivalent dans nos journaux francophones. Même dans le très populiste « Journal de Montréal ». En fait, ces journaux font eux aussi parfois dans le Quebec bashing... Je crois que vous ne mesurez tout simplement pas l'ampleur du phénomène. Il est devenu courant, y compris parmi l'élite, de reprendre des éléments du Quebec bashing. Surtout chez cette élite qui se réclame pourtant d'un discours dénonçant la discrimination par ailleurs. Assez étonnant, mais c'est bien ce qui se passe. Ce sont loin d'être tous des gros cons comme Don Cherry. Ce qui se passe au Canada est tout simple: un nationalisme qui émerge et qui rejette un autre nationalisme émergeant qu'il perçoit comme un corps étranger en son sein. Certains analystes au Canada anglais, comme M. Ignatieff, ont la lucidité nécessaire pour reconnaître le phénomène et de le voir dans une perspective plus large, celle de deux nations déjà séparées dans les faits s'efforçant de vivre dans un même pays, mais c'est un point de vue encore largement minoritaire parmi l'élite, plutôt influencée par la vision du Canada qu'avait Trudeau, celle de deux peuples fondateurs partageant un même pays. Citer
Habitués kobico Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 Ce qui se passe au Canada est tout simple: un nationalisme qui émerge et qui rejette un autre nationalisme émergeant qu'il perçoit comme un corps étranger en son sein. . En lien avec votre discussion, messieurs... Alerte! Québécois dangereux! Ottawa s’inquiète. Et le Canada anglais panique. Danger! Les séparatistes sont au pouvoir. Même à 32% du vote, avec 54 députés, le PQ fait peur. Même des hommes de qualité s’y mettent. Comme le notait Yves Boisvert ce matin, les éditoriaux extrêmes se multiplient, de la part de gens normalement éclairés lorsqu’ils parlent des affaires publiques. Imaginez un PQ majoritaire! J’imagine déjà les sirènes d’alarme! L’accusation est habituelle: les souverainistes chercheraient la chicane. Du moins, on les en accuse. Définition de la chicane? Ne pas accepter l’ordre constitutionnel de 1982. Ne pas consentir à sa normalisation et agir en conséquence. Ne pas accepter d’évoluer dans l’espace réduit que le Canada laisse à l’État québécois. Notamment sur le plan identitaire. Demander aussi des pouvoirs nécessaires. Jusqu’à demander l’indépendance. Prendre au sérieux la question nationale serait profondément irrationnel. Cela révélerait une forme d’ethnonationalisme chauvin inadapté à la diversité d’un État moderne. La question nationale n’aurait rien, mais rien à voir, avec la situation géopolitique et culturelle particulière du Québec en Amérique du Nord. Ainsi présenté, le souverainisme n’est plus une politique, mais une pulsion querelleuse, un tic chicanier. Une obstination maladive. Une peur idiote de la modernité. Disons les choses comme elles sont: on déteste les souverainistes au Canada. On les soupçonne du pire. Contre eux, tout est permis. Surtout les pires injures. Même la pire: on les traite de nazis. Mais quand on nazifie les souverainistes, on ne cherche pas la chicane, n’est-ce pas? Non. Et quand on mobilise l’arsenal rhétorique de l’antifascisme pour combattre Pauline Marois? Toujours pas. Quand on accuse les péquistes d’anglophobie et de xénophobie, non plus? Il faut tendre l’autre joue? Mais lorsqu’on a tendu les deux? Les Québécois sont patients. Le Quebec bashing révèle une forme de «québécophobie» historiquement structurante de la culture politique majoritaire au Canada anglais. À travers le souverainisme, ce qu’on attaque, c’est la légitimité même du nationalisme. Ou plus exactement, la définition du Québec comme nation aspirant à une existence singulière. Ce qu’on ne tolère pas, ce pour quoi on a une aversion, c’est la prétention nationale des Québécois. C’est peut-être le sort inévitable des petites nations: dès qu’elles cherchent à dire leur nom, on les accuse de s’enfermer dans les greniers poussiéreux de l’histoire. De tenir à une identité qui ne vaudrait guère mieux qu’un vilain folklore. De cultiver l’entre soi identitaire pour se fermer à un monde qui menacerait la cohésion intérieure de la tribu. Quand la petite nation lutte pour son indépendance, l’accusation est radicalisée. Mais il y a aussi pire que cette hargne dont on avait presque perdu l’habitude. Il y a la tutelle bienveillante associée à l’ordre constitutionnel de 1982. Au fil des années, elle s’est consolidée, en engendrant une idéologie officielle faite de chartisme et de multiculturalisme avec laquelle toute manifestation sérieuse du nationalisme québécoise entrera en contradiction. Cette idéologie est dominante dans les médias canadiens-anglais. Cette idéologie canadienne s’est manifestée hier avec une déclaration de Graham Fraser, le commissaire fédéral aux langues officielles – un homme public de grande qualité, par ailleurs. S’inquiétant de la «nouvelle loi 101» annoncée par Pauline Marois et de son extension au niveau collégial, il l’invite à ne pas l’appliquer et rappelle que la loi 101 a été régulé historiquement par la Cour suprême au nom de la Charte. Cette déclaration est très révélatrice. D’abord et avant tout, elle confirme la prégnance de l’idéologie trudeauiste à Ottawa. Comme quoi la constitution d’un pays conditionne l’esprit de son peuple et demeure «une vraie affaire». On le sait: pour Trudeau, la langue n’était pas une réalité collective, mais un droit exclusivement individuel. Pour Trudeau, la notion de peuple, comme celle de nation, n’était pas politiquement pertinente. Surtout pas celle de peuple québécois. Pour lui, le nationalisme était une pathologie. Cette philosophie des droits s’emboite naturellement avec l’individualisme moral et identitaire contemporain. Partout dans le monde, on a tendance à dépolitiser aujourd’hui les questions identitaires. Elles relèveraient exclusivement du domaine privé. L’État serait seulement un gestionnaire de droits. Autrement dit, la langue n’est plus un bien collectif. L’identité nationale n’est plus un monde commun fondant la citoyenneté. Mais une ressource parmi d’autres dans la construction de la personnalité de chacun. Les règles culturelles collectives seraient illégitimes. C’est probablement pour cela que le Canada se présente autant comme idéal moral, comme un modèle philosophique. À tout le moins il aime draper sa raison d’État dans ce mythe pour gérer son problème québécois. Faut-il désormais se tourner vers la Cour suprême d’Ottawa pour prier, en multipliant les courbettes sacrées en récitant un catéchisme constitutionnel? Le Canada joue au pays ouvert où la question nationale québécoise devient d’un coup folklorique. Derrière cela, on trouve une autre thèse qui s’est constituée au croisement du vieux mépris anglo-saxon pour les Québécois francophones et du trudeauïsme: les Québécois, laissés à eux-mêmes, feront des folies. Piétiner les droits. À la manière d’une bande de Serbes d’Amérique. Délivrez les Québécois de l’ordre canadien, ils passeront à la dictature souverainiste et pratiqueront le nettoyage ethnique. C’est ainsi qu’on interprète souvent tout ce qui relève de la loi 101. Autrement dit : imaginez jusqu’où les Québécois iraient sans les limites imposées par le Canada chartiste! C’était la conviction de Trudeau: la démocratie n’appartiendrait pas au code culturel des Québécois. Et pour leur plus grand bien, leur appartenance au Canada les retiendrait contre la mauvaise part d’eux-mêmes. Elle les éduquerait à la démocratie. Le Canada nous civiliserait aux droits des minorités et refoulerait notre psychologie liberticide. Les Britanniques s’en seraient chargés. Les mandarins fédéraux auraient pris le relais. La défense de l’identité québécoise ne serait légitime que sous la surveillance du pouvoir fédéral qui l’encadrerait au-delà de notre volonté. Il faut dire que cette thèse fait l’affaire d’un Canada anglais qui aime bien entretenir le mythe d’une minorité québécoise geignarde entretenant un système social couteux à coups de transferts fédéraux. Cette thèse le rassure aussi dans sa prétention à nous protéger contre nous-mêmes. En exerçant sa souveraineté sur les Québécois, il œuvre pour le progrès démocratique. La souveraineté canadienne s’applique au Québec pour des raisons humanitaires. Faut-il dire merci? Il faut ramener le débat sur une base plus rationnelle. On peut être pour ou contre ce que proposent les souverainistes. Mais rien de ce qu’ils proposent n’est incompatible avec la démocratie ou le libéralisme. Il s’agit de mesures appelées à affirmer le fait français ou contenir les dérives du multiculturalisme. Il s’agit de mesures tenant compte de la situation exceptionnelle des Québécois en Amérique, et qui tient compte de leur besoin particulier de protection culturelle. Elles peuvent être insuffisantes, correctes ou exagérées. Elles ne sont pas illégitimes. Le Canada anglais est-il capable de sortir de son hostilité extrême envers le nationalisme québécois et de discuter raisonnablement, à la manière d’un Norman Spector, interlocuteur exemplaire dans le dialogue Canada-Québec? Est-il capable, sans endosser la thèse souverainiste, et sans se réjouir de la présence du PQ au pouvoir, de reconnaître là une vision légitime du Québec, et de ne pas se déchainer contre lui? Pour cela, il devra cesser de traiter les Québécois de nazis. Parce qu’on ne débat pas avec le nazi. On le combat sans concessions – avec raison! On part en croisade contre lui. On ne discute pas avec le xénophobe ou l’anglophobe: on le raisonne, on lui prescrit un thérapeute ou on le dénonce à l’ONU. Et si le Canada anglais est sincèrement convaincu que nous sommes des monstres, s’il croit les Québécois porteurs de chemises brunes marchant au pas de l’oie, pourquoi s’entête-t-il à maintenir le Québec dans la fédération? Mathieu Bock-Côté , le 8 septembre 2012 http://blogues.journaldemontreal.com/bock-cote/general/alerte-quebecois-dangereux/ Ungeduld a réagi à ceci 1 Citer
Habitués Ungeduld Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 (modifié) Excellent texte de Mathieu Bock-Côté, qui résume bien la question. J'y rajouterais ceci: le Canada anglais se réclame d'un nationalisme qui n'en serait pas un, du moins, à les entendre. Il n'y aurait pas de nation canadienne, juste un pays formé de plusieurs communautés culturelles vivant en harmonie. Je crains malheureusement que la réalité sur le terrain ne soit quelque peu différente... Derrière les belles attitudes vertueuses et politiquement correctes se profile un bon vieux nationalisme qui cherche à maintenir sa domination sur un autre peuple qui a le malheur de vouloir revendiquer le droit au statut de nation lui aussi, et non de simple communauté culturelle parmi d'autres. Ils veulent bien faire preuve d'ouverture à notre égard, mais en autant que nous acceptions leurs règles du jeu, celle définies par une constitution que nous n'avons pas signées. Maintenant que l'on ressort des boules à mites les vieux symboles du passé pour donner une assise à ce nationalisme canadiens émergent, il deviendra de plus en plus difficile de prétendre hypocritement que celui des Québécois est lui, fermé sur lui-même. J'ai bien plus l'impression que notre nationalisme est plus mature, et que le leur a encore cette immaturité de croire qu'il dispose d'une supériorité morale sur le nôtre. Modifié 10 septembre 2012 par Ungeduld Citer
Habitués soulman Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 Bons points, Ungeduld. Je vous suis sur la grande majorité. Je ne peux m'empêcher toutefois de regretter la naiveté de certains propos de Madame Marois qui peuvent être mal interprétés quand un journaliste souhaite être de mauvaise foi. Elle parle parfois à torts et à travers et n'hésite pas à se contredire quand elle voit qu'elle a été trop loin, évidemment ces journaux en font leurs choux gras. Ceci dit, c'est bon signe si on est très optimiste, j'ai l'impression que les journaux anglais préparent le Canada anglais a une séparation en les persuadant qu'ils auraient tout intérêt à laisser aller ces maudits francophones. Si ça continue, c'est pas ici qu'aura lieu le référendum mais chez eux, pour savoir si ils veulent nous garder au Canada. Kobiko, pour ce texte de MBC, je l'appuie totalement sur le fond, mais sur la forme c'est truffé de généralisations qui ne servent pas son propos, c'est dommage. Citer
Habitués juetben Posté(e) 10 septembre 2012 Habitués Posté(e) 10 septembre 2012 (modifié) Désolée, on comprend rien. L'article n'est pas en français. Pauline va pas aimer Le résumé.... ! ben tu sais en cherchant on trouve aussi des actes de ce genre de la part des francophones... le manque de respect n'est pas uniquement d'un côté... http://www.youtube.com/watch?v=aTs86ucftfs <Pourquoi toujours insister sur ce que les autres font de mauvais... pourquoi ne pas faire grandir la province ensemble au lieu de constamment chercher à descendre l'une ou l'autre communauté... bref tellement facile d'attiser la haine au lieu de travailler ensemble! Modifié 10 septembre 2012 par juetben Citer
Le breton Posté(e) 11 septembre 2012 Posté(e) 11 septembre 2012 Est-ce que l'on ressent de réelles tensions entre franco et anglophones ? Citer
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