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Mme Marois oublie que l ontario n est pas tres loin et le quebec fait tjrs partie du canada mais de quel nation quebecoise elle parle?? je remarque qu il y a une certaine schyzophrenie au quebec.

bon heureusement que je demenage ailleurs.

Tu dis que tu vas déménager depuis un bon bout de temps... mais tu ne le fais jamais ! :rofl: Fait attention, la schyzophrénie pourrait être dans ton cerveau... :lol: par contre effectivement l'Ontario est proche, donc les immigrants francophobes et intolérants au fait francophone au Québec peuvent très bien aller vivre là bas...

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Certains partisans de l'école bilingue s'inspirent du cas d'anglophones qui ont dû étudier à l'école française et qui sont aujourd'hui parfaitement bilingues, comme cette jeune femme de la Gaspésie qui s'est pointé à la commission récemment. Or on ne peut pas inverser les rôles car on parle pas de la même réalité, du même rapport de force de la langue. Si cette femme sait maintenant s'exprimer en français, c'est non seulement parce qu'elle a fait son secondaire dans cette langue, mais aussi et surtout parce qu'elle habite un environnement francophone depuis longtemps. Quant à son anglais, non seulement c'est sa langue maternelle, qu'elle a fait son primaire dans cette langue et que c'est une langue relativement simple à côté du français, mais en plus, les anglophones ont leurs propres médias locaux et services de langue anglaise au Québec, c'est la langue de loin la plus répandue sur le continent, c'est la langue des affaires, c'est la langue de la culture de masse américaine, c'est la langue seconde la plus apprise à travers le monde. Elle sera de toute façon appelée à l'utiliser. Pour faire une analogie juste, il faut transposer cela sur un francophone du ROC qui va dans une école de langue anglaise. Lui aussi deviendra parfaitement bilingue, pas le choix. Or sa langue maternelle finira par s'étioler, car la langue française ne fait pas le poids par-rapport à l'anglais sur le continent et dans le monde, parce que les médias francophones implantés hors-Québec sont très rares, parce qu'il n'aura jamais l'occasion de la pratiquer hors de la sphère privée, même au boulot, à moins d'habiter dans un des rares bleds francophones et de ne jamais en sortir, et à moins d'avoir plus tard un conjoint francophone. Quant à ses enfants...

La pollution de la langue se fait toujours au détriment du français et je ne connais pas un anglophone, même au Québec, qui ponctue ses phrases en anglais de mots français car c'est ce qui lui vient à l'esprit en premier, parce qu'il ne connaît plus le terme anglais pour nommer la réalité. L'inverse par-contre est assez répandu. Déjà que notre vocabulaire est ponctué de mots anglais ou de calques de anglais, mais ça peut être pire, ça a déjà été pire. Comme je l'ai déjà dit, ma soeur francophone qui travaille dans un environnement exclusivement anglophone, remplace peu à peu et inconsciemment des mots français banals au profit de l'anglais. Elle a pourtant fait toute sa scolarité en français et habite au Québec.

La clé pour être parfaitement bilingue, c'est la pratique. Tu peux offrir les meilleurs cours possibles, mais si tu n'es jamais appelé à pratiquer la langue, en écoutant, en lisant et surtout en la parlant, tes réflexes langagiers vont se rouiller. C'est normal. Or si des Québécois ne sont même pas capables d'écouter un film en anglais ou de lire un article dans un journal de langue anglaise, c'est de leur faute, pas celle de l'école. C'est eux qui se sont repliés sur eux-mêmes, qui n'ont pas exploité les notions qu'ils ont apprises, pas les gens qui défendent la loi 101. Quant à l'oral et l'écrit, déjà si tu comprends l'anglais, que tu n'as jamais cessé de le lire et de l'écouter car tu t'intéresses un tant soit peu à ce qui se passe autour de toi, tu as quand même un avantage sur celui qui ne le fait jamais. Tu n'es pas nécessairement parfaitement bilingue pour autant, mais si tu n'as pas le choix et que tu es appelé à t'exprimer souvent dans cette langue, ça va finir par débloquer. Plus on parle une langue, plus on la maîtrise, c'est pas comme le vélo qui ne se perd jamais.

Oui le parfait bilinguisme est un plus, mais combien de personnes doivent autant sinon plus utiliser l'anglais que le français dans le cadre de leur travail au Québec? Il n'y en a pas tant que ça, quoi que vous disiez. Il y en a plus à Montréal car c'est là où ils se brassent le plus de fric. Comme par hasard, il y a plus de gens bilingues à Montréal. Et comme par hasard, il y a aussi plus d'anglophones à Montréal, donc on est aussi plus souvent appelés à parler la langue même en dehors du cadre du travail. Quant on se dirige vers un job qui demande la maîtrise parfaite de l'anglais où même la moindre hésitation devant un mot n'est pas permise, on s'arrange pour la maîtriser et à la limite, on se paye un cours d'appoint. Mais si un bilinguisme fonctionnel suffit à l'oral, je ne vois pas où est le mal de s'en contenter. On fait ce qu'on veut des notions apprises et est bilingue celui qui veut l'être, qui ressent le besoin de l'être ou qui n'a pas le choix de l'être. Un francophone au Québec qui maîtrise plus le français que l'anglais parce qu'il vit, pense et travaille principalement en français n'a pas à rougir: c'est normal, ce n'est pas grave, c'est SA langue, la langue qu'il pratique, la langue de son coin de pays, la langue de sa nation, une langue qui doit continuer à avoir ce statut privilégié qui plus est.

Qui dit bilinguisme, dit aussi maîtriser la langue française. Un cadre qui ne sait pas écrire deux phrases en français sans faire une faute perd beaucoup en crédibilité, en tout cas à mes yeux. Or la langue française est capricieuse et même les nombreuses heures de cours de français offertes à l'école peinent à suffir à la tâche. Si on coupe là-dedans en offrant carrément des années complètes en anglais, le français sera nécessairement désavantagé. Et si on rend ça officiel et qu'on fait une méga brèche dans la loi 101 dans ce sens, que pensez-vous qui va arriver? Non seulement le français de nos enfants va en pâtir, mais en plus, on lance le message clair que sans l'anglais, point de salut, que l'anglais est la langue de l'avenir et qu'elle est aussi sinon plus importante que notre propre langue chez nous. Comment après défendre le français comme étant la langue officielle du travail? Comment après défendre la prédominance du français pour l'affichage? Comment après convaincre les immigrants allophones qu'ils doivent absolument apprendre le français? Oui, on se tire dans le pied en raisonnant comme des colonisés. Tout est lié et il suffit d'une brèche pour l'agrandir.

Les tenants d'un adoucissement de la loi 101 s'appuient sur le fait que le français est maintenant bien implanté au Québec et qu'il n'est pas menacé de disparaître dans un avenir rapproché. Or ils évacuent le fait que c'est justement grâce à la loi 101 que le français a repris du poil de la bête. Jouez là-dedans, et on va nécessairement et inévitablement reculer, lentement mais sûrement.

Là où je crois qu'on pourrait améliorer l'enseignement de l'anglais, c'est en insistant plus sur l'anglais oral que ce l'est actuellement, et peut-être même en ajoutant des heures. Mais pour ça, on va nécessairement devoir sacrifier des heures de cours dans d'autres matières, et si ce n'est pas le français, ce sera l'histoire, la géographie, les arts, bref la culture générale. Mais de là à tout chambarder en offrant officiellement plusieurs années scolaires complètes en anglais car certains sont frustrés de ne pas être parfaitement bilingues, non. Ça porte trop à conséquence et le message ainsi lancé se ferait nécessairement au détriment de la langue française. Le faible taux de natalité et l'arrivée massive d'immigrants qui ne parlent pas français demande à ce qu'on donne l'exemple, pas à ce qu'on leur donne raison en se tournant nous-même vers l'anglais. Déjà qu'en en perd beaucoup au profit de l'anglais malgré tout... Même que le message serait plus fort que le résultat qu'on veut en tirer, car rien ne garantit que nos enfants devenus adultes resteront parfaitement bilingues. S'ils ne sont pas appelés à pratiquer, comme dans bien des régions du Québec et dans bien des boulots, just too bad, ils vont en perdre des bouts.

Je remarque que les Québécois francophones qui tiennent le plus à conserver la loi 101 sont ceux qui vivent dans la grande région de Montréal. Ici, on est beaucoup plus conscient de la fragilité de la langue car l'anglais est plus présent. Ironiquement, c'est aussi ici où la demande de bilinguisme est plus forte et où les gens sont plus bilingues. Cherchez l'erreur.

Modifié par cherry
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Charité bien ordonnée ... Coup de gueule de ce cher Foglia ... (http://www.cyberpresse.ca/article/20071020/CPOPINIONS05/710200573/6750/CPOPINIONS05)

Ça l'aurait pu.

Ça l'a plus de bon sens. Je parlais, ces jours-ci, de la lalalisation du français québécois avec un prof de phonologie-linguistique dont la fonction est justement de se pencher sur ces phénomènes, et l'impatience me gagnait. Une bombe nucléaire vient de tomber sur le Québec et nous avons ici un physicien qui explique le principe de la fission nuclélaire. M'en crisse, comment ça marche! M'en crisse que ça s'appelle une épenthèse, JE NE SUIS PU CAPA-BEU. Plus capable le lalala des ados, pu capable le lalala des profs, des politiciens au téléjournal, des scientifiques invités aux Années lumière. Il ne se passe pas un dimanche sans qu'un savant docteur sorte un Ça l'aurait pu, un ça l'a un impact.

Cela m'énarve qu'on relativise cette peste langagière en la comparant à d'innocents tics comme le redoublement du pronom (par exemple tu m'aimes-tu). Ça l'aurait pu n'est pas un tic, pas une mode, pas une coquetterie de la langue d'ici. C'est un abrutissement, un avachissement. Une fissure dans le béton de la structure de la langue, un viaduc de la Concorde.

S'emploie-t-on à réparer? À corriger? Que non. L'esprit de la réforme scolaire gagne toute la société. On s'apprête à avaliser cette atrocité. J'entends déjà que la liaison est tellement plus naturelle dans ça l'a que dans ça a. J'entends que la langue française est déjà bien assez difficile comme ça. N'empêche, personne ne m'a encore expliqué pourquoi ni les Français, ni les Belges, ni les Suisses, ni les Africains francophones ne sont portés à la lalalisation. Est-ce le cerveau ou la bouche qui a tant ramolli chez nous que nous en soyons rendus à faire ce lalala de bébé hydrocéphale?

Bon! Ça va mieux. C'est un peu le but de l'exercice, d'ailleurs. Un dernier?

Et pour revenir au projet de Pauline Marois et du PQ: la plupart des médias trouvent ce projet insensé. Patrick Lagacé est allé loin: il dit que Pauline Marois dit des énormités. Bref, c'est comme si elle sortait un gros bâton pour corriger un morveux qui aurait lancé un nom d'oiseau à un autre morveux, le parent se rendant ainsi plus fautif que le morveux ...

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Excusez-moi, je n'ai pas lu toutes les interventions, mais je tenais à donner mon point de vue...

Vous le savez, je ne suis pas un grand fan de Pauline Marois, mais là, je trouve qu'elle va dans la bonne direction. Enfin, le PQ semble reprendre l'initiative sur le sujet de l'identité... c'est une bonne nouvelle, même s'il en faudra beaucoup plus pour me réconcilier avec le PQ.

Demander à ce que les immigrants parlent le français, où est le scandale ???? Vous semblez oublier une chose, mais le Canada sélectionne sur des critères identiques : pour immigrer (hors réfugiés), il faut parler au moins l'une des deux langues officielles, soit, le français et/ou l'anglais. Le Canada a cette exigence envers les immigrants. C'est drôle, mais j'entends personne crier au scandale sur ce point !

Vu que le Québec a UNE SEULE langue officielle, le français, pourquoi ne ferait-elle pas la même chose : exiger que les immigrants parlent LA langue officielle ?

De nombreux pays européens également, exigent que les immigrants maîtrisent un minimum la langue du pays. Où est le scandale ? Trouvez-vous que c'est aider les immigrants que de les accepter alors qu'ils ne parlent pas la langue du pays ? Vous croyez que cela va les aider dans leur intégration, pour trouver une job, pour faire partie de la société ?

J'entends souvent du monde se plaindre de la ghettoïsation de certaines populations, ce qui contribue à les mettre à l'écart, restant ensemble, dans leur propre langue, avec leur propre culture, sans se mélanger aux autres... et là, ça crie au scandale parce que l'on souhaite donner le maximum de chances aux immigrants de pouvoir s'intégrer dans cette société francophone !

Certes, les contraintes sont symboliques... certains immigrants de l'Ontario montréalais (West-Island genre...) s'en foutent comme de l'an 40, mais il ne faut pas oublier que la marge de manuvre pour inciter les immigrants à parler le français sont minces. On ne peut pas leur faire payer des amendes ou les obliger... de toute façon, il reste la "Charter of rights and freedom" qui sera là pour les défendre, donc pas de panique !

Si c'est au niveau de la sélection des immigrant Petit-Prince, je serais le premier à supporter cette loi. Par contre, ici on parle plutôt qu'une non-connaissance du français peut entrainer une perte de droit fondamental (on parlait de droit de vote au départ maintenant on semble parler du droit de se présenter aux élections) à un citoyen canadien alors là je décroche complètement. Je trouve qu'il s'agit d'une mesure complètement anti-démocratique. Premièrement, qui évaluerait ces dites capacités en français? Ensuite, quelqu'un qui déménagerait au Québec et en profiterait pour apprendre le français n'aurait pas le droit de vote pendant un certain temps? Et les anglophones déjà installés sur le territoire on en fait quoi (oui moi aussi j'aimerais qu'ils apprennent le français mais pas au prix de perdre un droit fondamental). Supprimer des droits fondamentaux à un sous-ensemble d'individus est un jeu auquel je ne veux pas jouer et auquel je ne jouerai jamais et ce peu importe les raisons. Je suis tout à fait d'accord avec Patrick Lagacé à ce sujet.

De toute façon, cette loi se ferait renverser devant les tribunaux car comme tu dis, elle ne respecte pas la charte des droits et liberté du Canada.

Mais... même avec la loi 101, la part des francophones baissait au Québec ! Oui ! Oui ! Vous avez bien entendu ! Même avec cette loi "fasciste" et tout le reste, la proportion de francophones baisse... ben, je ne connais pas les chiffres de l'an passé, mais il y a deux ans, la baisse était de 1%. Alors si vous trouvez qu'il y a là-dedans des motifs de se réjouir, ce n'est pas mon cas et cela veut dire juste une chose : il faut donc aller plus loin ! Et la proposition de Pauline Marois va dans ce sens.

Pas du tout d'accord avec ta conclusion, plutôt qu'aller plus loin, il faudrait peut-être aller dans une autre direction.

Le problème du français au Québec vis à vis l'immigration quant à moi est que bien des immigrants (surtout les réfugiés) font tout pour envoyer leurs enfants à l'école anglaise puisqu'ils veulent toutes les chances de leur côté pour réussir. Ce n'est pas en rajoutant des contraintes que l'on va renverser cette situation à mon humble avis car quelqu'un d'assez malin trouvera toujours un moyen de contourner le système : les lois par la contrainte sont rarement efficaces. À moins bien sûr que le système petit à petit ne devienne de plus en plus un système autoritaire et brîme les libertés individuelles. Pour moi la loi proposée par Pauline Marois est justement un pas de plus vers un régime plus autoritaire et je m'y oppose catégoriquement. Le Québec est un modèle de démocratie et j'entends bien à ce qu'il le reste.

Je crois que cette loi ne ferait que décourager bon nombre d'immigrants ne maitrisant pas ENCORE le français de s'installer au Québec. Ce qu'il faut faire selon moi est de donner une raison ou une méthode à l'individu d'apprendre le français plutôt que de le forcer. Pour moi la façon la plus simple est d'enseigner les 2 langues à l'école correctement tout en gardant 2 systèmes scolaires différents comme c'est le cas actuellement. Toutefois, il faut mettre en place des tests gouvernementaux semblables d'anglais et de français pour les élèves provenant des 2 systèmes et qui montrent que tu es fonctionnel dans les 2 langages. Pour obtenir ton diplôme, tu dois passer les 2 tests tout simplement (bon je sais que ça serait dur de faire avaler tout ça aux gens de l'ouest de Montréal mais pourquoi pas). Finalement, faire en sorte comme Nemesis l'a si bien mentionné que le français demeure la langue culturelle et institutionnelle de la province. Une fois le français maîtrisé par tous, ils n'y aura plus d'excuse de ne pas l'utiliser dans la société en générale si c'est la langue dominante. Je suis convaincu que la survie du français passe par la fierté de l'utiliser et de l'enseigner aux nouveaux arrivants et non pas par la menace et l'autorité.

Posté(e)

Pouet, il n'a jamais été question d'enlever le droit de vote comme tu viens de le dire deux fois mais d'enlever le droit de se présenter à des élections pour se faire élire.

Par contre, ici on parle plutôt qu'une non-connaissance du français peut entrainer une perte de droit fondamental (on parlait de droit de vote au départ maintenant on semble parler du droit de se présenter aux élections) à un citoyen canadien alors là je décroche complètement. Je trouve qu'il s'agit d'une mesure complètement anti-démocratique. Premièrement, qui évaluerait ces dites capacités en français? Ensuite, quelqu'un qui déménagerait au Québec et en profiterait pour apprendre le français n'aurait pas le droit de vote pendant un certain temps?
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Pouet , au lieu de t'énerver, informe toi un ti peu; il y a pleins d'exemples dans le monde ou existe une citoyenneté interne (une citoyenneté distincte ayant des exigences distinctes a l'intérieur d'un pays).

A lire:

Opinion

Citoyenneté interne - Les exemples scandinave, français, suisse et... canadien Jean-François Lisée, Directeur exécutif du Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal (CERIUM) (L'auteur favorise la création d'une citoyenneté québécoise interne depuis 2000 et a participé à l'élaboration de la récente proposition du Parti québécois en ce sens.)

Édition du mardi 23 octobre 2007

Mots clés : langue, Pauline Marois, Immigration, Citoyenneté, Canada (Pays), Québec (province)

Pauline Marois a surpris, la semaine dernière, en proposant la création d'une citoyenneté québécoise interne, ajoutée à la citoyenneté canadienne, et qui conférerait des devoirs et des droits particuliers. Ceux qui n'obtiendraient pas cette citoyenneté -- c'est la nature de la proposition -- n'auraient pas ces droits.

Pour étonnante qu'elle soit, cette proposition n'est pas inédite en Occident. On trouve, en fait, des citoyennetés internes plus contraignantes que la proposition de Mme Marois en Finlande, en France, en Suisse et (roulement de tambour...) au Canada.

Finlande: les 27 000 habitants de l'archipel d'Aland, en Finlande, parlent le suédois. La Finlande accorde à cette province à l'identité et l'histoire singulière une citoyenneté interne. Pour l'obtenir, les habitants doivent avoir la citoyenneté finlandaise, avoir résidé pendant cinq ans à Aland et démontrer leur connaissance du suédois. Seuls ces citoyens peuvent se présenter ou voter aux élections locales et provinciales.

France: la France a reconnu en 1998 aux 230 000 habitants de Nouvelle-Calédonie une identité et une citoyenneté spécifique, cumulée à la citoyenneté française. Cette citoyenneté interne distingue entre la totalité des citoyens français -- qui peuvent voter aux élections nationales (présidentielles, législatives) -- et les citoyens résidant en Nouvelle Calédonie depuis plus de 20 ans, qui sont les seuls électeurs pour les élections locales et pour les consultations qui définissent le statut politique de la Nouvelle-Calédonie.

D'autres États souverains ont créé des citoyennetés internes sur la totalité de leur territoire. C'est le cas de la Suisse (on est citoyen d'abord de la municipalité, puis du canton, puis du pays) et des États-Unis. En effet, les Américains sont citoyens de leur État et du pays. Il n'y a cependant pas, dans ces cas, de différence de droit. Intéressant de noter tout de même que le concept de citoyenneté interne n'est pas anathème. Puerto Rico, également, émet depuis cette année des certificats de citoyenneté interne, de portée purement symbolique.

Chacun de ces cas est ancré dans une histoire, un contexte, une démographie et une géographie particulière. Mais chacun nous indique que des États de droit et de grande tradition démocratique n'ont pas hésité à créer une seconde citoyenneté, interne, pour respecter l'identité d'une minorité.

Et au Canada ?

Le cas le plus intéressant, et le plus lourd de sens pour le Québec, est celui du Canada. En 1999, le gouvernement libéral de Jean Chrétien a signé avec la nation Nisga'a, de Colombie-Britannique, un accord prévoyant la création d'une citoyenneté Nisga'a, cumulée à la citoyenneté canadienne. Aux termes de l'accord, seuls les citoyens Nisga'a ont la certitude d'avoir droit de vote et droit de se présenter lors de l'élection des membres du gouvernement Nisga'a.

Ce gouvernement, s'il le désire, peut accorder le droit de vote aux citoyens canadiens résidents de son territoire qui ne sont pas Nisga'a, mais il peut décider aussi de se contenter de les consulter. Les Nisga'a ne sont que 6000, mais leur gouvernement gère un espace de 2000 kilomètres carrés. La constitutionnalité de l'existence de ces deux niveaux de citoyenneté est actuellement contestée en cour, mais les gouvernements fédéral et de la Colombie-Britannique défendent sa constitutionnalité.

La proposition du Parti québécois est évidemment bien plus acceptable que celle défendue par le gouvernement fédéral en ce qui concerne les Nisga'a, car la citoyenneté québécoise s'acquerrait comme toute autre citoyenneté nationale et serait ouverte à l'immigration de toute origine. La citoyenneté Nisga'a, elle, est liée au sang.

Ce précédent fédéral canadien n'est pas la seule porte d'entrée juridique d'une citoyenneté interne québécoise qui restreindrait à ses seuls détenteurs le droit à l'éligibilité mais également, comme je le propose depuis 2000, le droit de vote. Il est vrai que la Charte fédérale des droits prévoit que tous les citoyens canadiens doivent être éligibles et avoir droit de vote aux élections législatives canadiennes et provinciales -- notons au passage que cela ne couvre pas les élections scolaires, municipales ou les référendums.

Mais une disposition restreignant aux seuls citoyens québécois les élections législatives québécoises, pour des raisons identitaires et de défense de la prédominance du français, pourrait être jugée constitutionnelle en vertu de l'article premier de la Charte, qui prévoit des «limites raisonnables» aux droits, dont à celui sur l'éligibilité et au droit de vote. L'exemple Nisga'a serait dans la balance. Les citoyens canadiens résidant au Québec devraient toujours, cela va de soi, voter aux élections fédérales (les listes électorales sont déjà distinctes).

Il faut savoir aussi que la Cour suprême permet déjà aux provinces d'appliquer des conditions au droit de vote: des conditions de résidence, qui varient fortement d'une province à l'autre. L'acquisition d'une citoyenneté interne serait une condition supplémentaire. Notons aussi que l'article conférant l'égalité aux personnes ne concerne pas la citoyenneté. Car il y a en effet deux catégories de résidents au Canada: ceux qui sont citoyens et le million de personnes (immigrants reçus) qui ne le sont pas, certains pour quelques années, certains pour toute leur vie. Signalons finalement que les articles portant sur les deux langues officielles canadiennes créent des obligation au gouvernement fédéral, pas à celui du Québec.

Une restriction raisonnable ?

Cela signifie-t-il qu'une Cour suprême interrogée par, disons, Brent Tyler, confirmerait la constitutionnalité d'une citoyenneté québécoise? Ce n'est pas certain. Mais il n'est pas certain non plus que l'inconstitutionnalité de la mesure coule de source.

Quel argument «raisonnable» le Québec pourrait-il invoquer pour convaincre la cour que cette nouvelle citoyenneté est nécessaire pour compléter le dispositif québécois visant à protéger la prédominance du français au Québec? L'argument est fourni par les documents de consultation sur l'immigration du gouvernement Charest, qui nous informe qu'au cours des dix dernières années, 180 000 immigrants totalement ignorants du français se sont établis au Québec. Avec l'augmentation prévue du nombre d'immigrants, et selon les prévisions officielles, au cours des dix prochaines années, ce seront 210 000 immigrants qui se présenteront au Québec sans connaissance du français. La nécessité de mieux soutenir l'apprentissage du français de ces centaines de milliers de futurs Québécois, couplée à l'envoi d'un signal fort, celui de l'acquisition d'une citoyenneté offrant des droits, dont le droit d'éligibilité et, selon moi, le droit de vote, est l'étape à laquelle la défense de la prédominance du français est maintenant arrivée.

La proposition de citoyenneté embrasse bien sûr d'autres impératifs. Les nouveaux citoyens feraient voeu de loyauté à des valeurs communes, démocratiques et québécoises. Elle répond aussi à la nécessité d'offrir une réponse forte aux inquiétudes identitaires qui troublent le Québec.

Mais les expériences de pays étrangers dont l'attachement aux valeurs démocratiques n'est pas en doute, l'avancée canadienne en faveur des Nisga'a, la singularité de la situation québécoise font en sorte que la proposition d'une citoyenneté québécoise, donc d'un renforcement durable de l'identité québécoise, est certes politiquement audacieuse, mais elle est socialement souhaitable et juridiquement crédible.

  • Habitués
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Sinon, je suis d'accord pour que l'on favorise le bilinguisme pour nos enfants... (Bien) parler l'anglais est un atout de nos jours, mais cela ne veut pas dire qu'il faille organiser cet apprentissage n'importe comment ! Surtout que la proportion de bilingue au Québec est nettement supérieure à celle que l'on trouve dans le reste du Canada... bizarrement, le Canada ne fait pas beaucoup d'effort pour que les Canadiens puissent maîtriser les deux langues officielles. Je pense donc que les petits parasites comme Nelju n'ont pas de leçons à donner et que nous n'avons pas à rougir de nos réussites linguistiques.

Eh toi, le clown -ou est ton avatar avec la nez rouge, ça te va mieux :lol: -. Cette loi est anticonstitutionnelle et hypocrite parce que le vrai objectif c'est enlever le droit de vote aux immigrants. Le PQ c'est un parti en baisse donc ils doivent chercher la façon de diminuer le pouvoir de vote des immigrants même aux élections municipales, provinciales etc. De toute façon ce project ne passera pas.

La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a dû défendre de nouveau le projet de loi sur l'identité québécoise qu'elle a déposé la semaine dernière, juste avant la conférence nationale des présidents d'association du PQ.

Ce projet de loi obligerait les immigrants voulant s'établir au Québec à démontrer leur maîtrise du français pour obtenir une citoyenneté québécoise. Ceux qui, après avoir suivi des cours payés par l'État, seraient toujours incapables de bien s'exprimer en français perdraient leur éligibilité aux élections municipales, scolaires ou provinciales. Toutefois, les immigrés déjà installés au Québec obtiendraient d'office leur certificat de citoyenneté québécoise.

Durant les débats de l'Assemblée nationale, le premier ministre Jean Charest a sévèrement critiqué le projet péquiste. « Avant de présenter un projet de loi, on vérifie la légalité, la constitutionnalité du projet. On n'est pas ici pour faire des tests! », a lancé M. Charest.

Le premier ministre a déclaré que le PQ était tourné vers le passé, critiquant surtout l'emploi, dans le projet de loi, de l'expression « ressortissants étrangers » pour désigner les immigrants. Il a aussi affirmé qu'il refusait qu'il y ait des « citoyens de première et de deuxième classe » au Québec.

« Allez refaire vos devoirs, ce que vous avez présenté aux Québécois est inacceptable, et on ne se fera pas, de ce côté-ci de la Chambre, des complices de ce que vous proposez », a lancé Jean Charest.

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Polit...uebecoise.shtml

Posté(e)

Cette loi est anticonstitutionnelle et hypocrite parce que le vrai objectif c'est enlever le droit de vote aux immigrants. Le PQ c'est un parti en baisse donc ils doivent chercher la façon de diminuer le pouvoir de vote des immigrants même aux élections municipales, provinciales etc. De toute façon ce project ne passera pas.

Nelju, il faut bien comprendre le message : personne n'a parlé d'enlever le droit de vote aux immigrants comme je disais plus haut. Il s'agit d'un droit de se présenter à des élections pour se faire élire.

  • Habitués
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http://www.cyberpresse.ca/article/20071024...30/CPACTUALITES

Pauline Marois et lidentité punitive

Yves Boisvert

La Presse

Combien y a-t-il de Tamouls qui sont venus au Québec en rêvant de se faire élire commissaire décole? Ou conseiller municipal?

Il est de commune renommée internationale que le Québec est une démocratie exemplaire. Mais les immigrants viennent-ils vraiment ici pour goûter aux délices de léligibilité?

Pas sûr. Sur la liste de leurs 10 priorités figure rarement «être élu rapidement».

Ils viennent pour travailler, vivre en paix et en sécurité.

Quespèrent donc accomplir Pauline Marois et le PQ avec ce projet de loi punitif sur la citoyenneté québécoise? Affirmer et affermir lidentité québécoise et mieux intégrer les immigrants, nous dit-on.

Pourtant, si on refuse une «citoyenneté québécoise» aux immigrants sur la base de leur compétence linguistique, et quon les empêche de se faire élire ou de contribuer aux partis politiques, on navancera pas dun centimètre sur la voie de lintégration.

On ne créera aucune incitation à apprendre le français, parce que lapproche punitive, me semble-t-il, est contre-productive. Mais, même en admettant quelle soit efficace, la «punition», ici, ne voudra probablement pas dire grand-chose pour la majorité des gens visés, cest-à-dire des gens qui ont choisi le Québec, mais qui ne parlent pas encore le français. Quest-ce que ça peut bien leur faire de ne pas pouvoir être maire de Roxboro?

On ne fera rien de bon, et peut-être en enverra-t-on simplement davantage vers le reste du Canada.

Il faut au contraire leur tendre la main pour quune fois intégrés, ils aient le désir de se mêler à la vie politique.

En sachant que le plus important est ailleurs : dans le fulgurant changement de tendance qui sest opéré depuis 30 ans, et qui fait son travail lentement mais sûrement : la loi 101 envoie les enfants des immigrants à lécole française et intègre puissamment.

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

Pauline Marois a bien raison de souligner quil faut faire plus defforts pour franciser les nouveaux arrivants. Mais en quoi sera-t-on aidé par lexpulsion de la citoyenneté québécoise de gens qui ont la canadienne de toute manière?

Ah ! Pour un trip dacide constitutionnel, cen sera tout un. On rêve sans doute, dans lentourage de Pauline Marois, que Brent Tyler, ou mieux encore le gouvernement fédéral, attaque cette loi jusquen Cour suprême, gagne, et «humilie» le Québec. Sauf Henri Brun et Jean-François Lisée (qui cite la Nouvelle-Calédonie et un archipel finlandais à lappui du projet !), à peu près tout le monde voit immédiatement linconstitutionnalité de cette loi.

Depuis 1990, certains stratèges péquistes cherchent lastuce qui recréera le sentiment de rejet ayant suivi léchec du lac Meech. Un beau gros brouhaha identitaire propre à créer des « conditions gagnantes » pour un référendum sur la souveraineté.

Faudra chercher encore avant de crier eurêka!

Bouchard-Taylor

Parlant didentité, la semaine dernière, je suis allé faire quelques petits tours dans la salle de bingo de Longueuil ou siégeait la commission Bouchard-Taylor.

Première constatation: le ton général na rien dhystérique, ce nest pas un grand défouloir de xénophobie. Plutôt serein, plutôt modéré, très civilisé, très bien mené.

Deuxième constatation: ce que les immigrants demandent, ce ne sont pas des accommodements, cest du travail. «La reconnaissance de nos diplômes et de nos compétences», a dit une femme dorigine algérienne.

Troisième constatation: je ne sais pas si cest le hasard ou si cest lhabileté de lorganisation péquiste qui fait ça, mais une forte majorité des immigrants qui ont pris la parole étaient de fervents souverainistes. Ils plaidaient pour lindépendance avec passion et avec toutes sortes daccents.

Tellement quen sortant de la salle, une vieille dame un peu éberluée disait à sa compagne : «Coudonc, sont tout devenus séparatisses!»

Posté(e)

Nelju :

Cette loi est anticonstitutionnelle et hypocrite parce que le vrai objectif c'est enlever le droit de vote aux immigrants. Le PQ c'est un parti en baisse donc ils doivent chercher la façon de diminuer le pouvoir de vote des immigrants même aux élections municipales, provinciales etc. De toute façon ce project ne passera pas.
De prime abord, effectivement, ce projet de loi 195 semble mal parti sur le plan constitutionnel. L'argument souvent invoqué est l'article 3 de la Charte Canadienne :
3. Tout citoyen canadien a le droit de vote et est éligible aux élections législatives fédérales ou provinciales.

Mais comme le précise Laurent, le projet de loi n'enlève pas le droit de vote mais il est vrai qu'il restreint le droit de se présenter à des élections.

Par contre, l'article 1 de la même Charte dit ceci :

1. La Charte canadienne des droits et libertés garantit les droits et libertés qui y sont énoncés. Ils ne peuvent être restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d'une société libre et démocratique.

C'est là où on rentre dans la pure interprétation juridique et où il est plus prudent de dire que les avis d'experts en droit constitutionnel sur ce projet de loi ne sont que des prédictions et non des jugements. Si je comprend bien, la justification péquiste pour lier citoyenneté et maîtrise de la langue est la défense de la langue française au Québec. Autrement dit, pour protéger le français le Québec, nous au PQ estimons qu'un des moyens à utiliser serait la citoyenneté québécoise.

C'est d'ailleurs cet article qui permet de restreindre la liberté d'expression en rendant criminelles les opinions incitant à la haine raciale ou la promotion de la pédophilie.

C'est discutable bien entendu : c'est d'ailleurs pour cela que l'interprétation juridique par la Cour Suprême prend toute la place. Mais Pauline Marois a bien précisé qu'elle voulait que ce projet de loi soit au moins discuté en commission parlementaire pour l'amender par exemple.

Mais de l'autre côté, si l'on souhaite que des non élus (juges) cessent de se prononcer sur des questions importantes en lieu et place des élus (députés), il faut que ces derniers prennent leurs responsabilités et légifèrent en ce sens. C'est aussi comme ça qu'on peut voir le projet de loi 195.

Énéwé, si cela n'avait pas été le PQ, l'ADQ aurait déposé un projet de loi en ce sens tôt ou tard. Et sinon, cela aurait le PLQ : le ministre des affaires gouvernementales s'est d'ailleurs montré très ouvert au projet de constitution québécoise.

- O'Hana -

  • Habitués
Posté(e)

De toute façon, entre vous et moi, est-ce que ça arrive tant que ça que des gens ne parlant pas français se présentent à des élections, même municipales? Des immigrants de surcroît? Même dans le West Island, il me semble que les maires anglophones que j'entends sont bilingues, car même dans le West Island, il y a des électeurs francophones. Ça se peut cela dit, mais je ne les connais pas. Et au provincial, impossible de se passer du français. Il y en a peut-être aux élections scolaires car il y a des écoles anglaises, mais de toute façon, c'est une clique fermée et presque tout le monde s'en fout au point où très peu de gens se déplacent pour voter.

Je ne vois pas pourquoi on s'énerve. Comme Marois a dit, les immigrés doivent connaître l'une des deux langues officielles pour devenir citoyen canadien: «Expliquez-moi en quoi le fait de demander à une personne qui immigre au Québec d'apprendre le français est-il différent» et «Dites-moi en vertu de quelle rhétorique le "nous" canadien serait inclusif et le "nous" québécois, exclusif? Ne sommes-nous pas une nation, reconnue par les partis fédéraux? Alors en quoi l'affirmation de nous-mêmes serait-elle un projet ethnique?»

  • Habitués
Posté(e)

Juste deux questions, comme ça:

1. Est-ce que cette citoyenneté donnerait lieu à un passeport?

2. Paraît qu'il faut appliquer pour l'avoir? Qu'est-ce qui arriverait à ceux qui ne la demandent pas?

Posté(e) (modifié)
Juste deux questions, comme ça:

1. Est-ce que cette citoyenneté donnerait lieu à un passeport?

2. Paraît qu'il faut appliquer pour l'avoir? Qu'est-ce qui arriverait à ceux qui ne la demandent pas?

Le projet de loi 195 ne fait aucune mention de l'octroi d'un passeport.

Je copie ci-dessous la rubrique du projet de loi faisant référence à ta deuxième question :

« DE LA CITOYENNETÉ QUÉBÉCOISE « 49.1. Est instituée une citoyenneté québécoise.

« 49.2. A qualité de citoyen toute personne qui :

1° détient la citoyenneté canadienne et est domiciliée au Québec le (indiquer ici la date de l'entrée en vigueur de la présente loi) ;

2° est née au Québec ou est née à l'étranger d'un parent détenant la citoyenneté québécoise après le (indiquer ici la date de l'entrée en vigueur de la présente loi).

Le ministre attribue la citoyenneté à toute personne qui, à la fois :

1° détient la citoyenneté canadienne depuis au moins trois mois ;

2° est domiciliée au Québec ;

3° a résidé d'une manière effective sur le territoire du Québec pendant six mois, dont les trois mois précédant le dépôt de sa demande ;

4° a une connaissance appropriée de la langue française ;

5° a une connaissance appropriée du Québec et des responsabilités et avantages conférés par la citoyenneté.

« 49.3. La personne à qui est attribuée la citoyenneté prête, devant le ministre de la Justice ou la personne qu'il désigne, le serment suivant :

« Je, (nom du citoyen), déclare sous serment que je serai loyal envers le peuple du Québec, que j'observerai fidèlement les lois du Québec et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen dans le respect de la Constitution québécoise. ».

« 49.4. Le gouvernement peut, lorsqu'il est convaincu, sur rapport du ministre de la Justice, que l'attribution de la citoyenneté est intervenue sous le présent titre par fraude ou au moyen d'une fausse déclaration ou de la dissimulation intentionnelle de faits essentiels, prendre un décret aux termes duquel la personne, à compter de la date qui y est fixée, perd sa citoyenneté.

« 49.5. Le ministre de la Justice délivre une carte de citoyenneté à tout citoyen qui en fait la demande.

Cette carte ne prend effet que si le citoyen s'est conformé aux dispositions du présent code et aux règles régissant la prestation du serment de citoyenneté.

Cela n'est pas clairement indiqué, mais il semble sous-entendu qu'il faille effectivement appliquer pour l'avoir (vu qu'il faut par exemple prêter serment et recevoir une carte de citoyenneté du Ministre de la Justice). Toujours de manière déductive, il n'arrivera rien à ceux qui ne la demandent pas à l'exception du droit de se présenter à des élections municipales, etc.

Bref, tous ceux qui aspirent, par exemple, à une carrière politique devront appliquer si cette loi devient effective un jour.

Mais encore plus intéressant, ce sont les points 4 et 5 de l'article 49.2 qui exigent une connaissance suffisante du français et une connaissance appropriée du Québec. Là, il est important de s'asseoir pour regarder qu'est-ce qu'on entend exactement par connaissance suffisante du français et du Québec. Et si ce projet de loi avait été débattu, mon adhésion complète ou non à lui aurait été fonction des critères d'évaluation de ces deux points.

Tu voulais que les québécois se tiennent enfin debout et qu'ils disent aux immigrants qu'est-ce qu'ils attendent exactement de ces derniers en termes de connaissance du Québec ? Voici un début.

Woops : quand on regarde le point 1 de l'article 49.2, on voit que la citoyenneté québécoise est attribuée automatiquement semble-t-il à toute personne détenant déjà la citoyenneté canadienne et résidant au Québec. Qu'elle parle français ou pas, qu'elle connaisse le Québec ou pas.

- O'Hana -

Modifié par O'Hana
  • Habitués
Posté(e)
Woops : quand on regarde le point 1 de l'article 49.2, on voit que la citoyenneté québécoise est attribuée automatiquement semble-t-il à toute personne détenant déjà la citoyenneté canadienne et résidant au Québec. Qu'elle parle français ou pas, qu'elle connaisse le Québec ou pas.

Pour éviter toute fâcheuse rétro-activité... le projet de loi s'appliquerait seulement aux nouveaux arrivants après son adoption. Mais tout cela est très théorique : qui irait voter pour un candidat qui ne parle pas le français? Ah oui, peut-être les membres de la même communauté culturelle, mais il faudrait qu'elle soit fortement ghettoïsée pour en arriver là.

Mais bon, pas de passeport, pas de frontières, pas de dollar québécois (encore que j'aimerais mieux des francs québécois :rolleyes:) et pas d'armée québécoise... Tout cela est symbolique, mais justement, c'est important, les symboles, c'est ce qui nous distingue des animaux, hihi !

  • Habitués
Posté(e)

Laurent, je parle du pouvoir de vote plus specifiquement, mais bon il faut reconnaitre que ce project n'est pas si restrictif. Anyways, comme une province du Canada peut donner une citoyennete? :dodotime: . A ma connaissance, vous etes citoyens canadiens, une seule nationalite.

  • Habitués
Posté(e)
«Dites-moi en vertu de quelle rhétorique le "nous" canadien serait inclusif et le "nous" québécois, exclusif?

exactement

jimmy

  • Habitués
Posté(e)

Nelju:

Anyways, comme une province du Canada peut donner une citoyennete? . A ma connaissance, vous etes citoyens canadiens, une seule nationalite.
Comme d'habitude Nelju, tu ne sais pas de quoi tu parles. Lit plutôt ceci:

Le cas le plus intéressant, et le plus lourd de sens pour le Québec, est celui du Canada. En 1999, le gouvernement libéral de Jean Chrétien a signé avec la nation Nisga'a, de Colombie-Britannique, un accord prévoyant la création d'une citoyenneté Nisga'a, cumulée à la citoyenneté canadienne. Aux termes de l'accord, seuls les citoyens Nisga'a ont la certitude d'avoir droit de vote et droit de se présenter lors de l'élection des membres du gouvernement Nisga'a.

Met ca dans ta pipe

jimmy

  • Habitués
Posté(e)
Tu voulais que les québécois se tiennent enfin debout et qu'ils disent aux immigrants qu'est-ce qu'ils attendent exactement de ces derniers en termes de connaissance du Québec ? Voici un début.

- O'Hana -

J'ai toujours été d'accord avec le principe. Mais certains moyens me semblent, hum! hum!

Donner aux immigrants des emplois en français est beaucoup plus efficace que cette citoyenneté, par exemple. Ce n'est pas une citoyenneté de plus qui payera nos factures, hein! Par contre, un emploi qui me permet de travailler en français, de vivre et de faire vivre les miens dans la dignité, voilà quelque chose qui m'attachera à vie à ce peuple ...

Si mes enfants sont obligés d'aller à Toronto ou à Winnipeg pour se trouver un emploi autre que commis de dépanneur, citoyenneté québécoise ou pas, ils ne porteront pas ce pays dans leur coeur ...

  • Habitués
Posté(e)
Nelju:
Anyways, comme une province du Canada peut donner une citoyennete? . A ma connaissance, vous etes citoyens canadiens, une seule nationalite.
Comme d'habitude Nelju, tu ne sais pas de quoi tu parles. Lit plutôt ceci:

Le cas le plus intéressant, et le plus lourd de sens pour le Québec, est celui du Canada. En 1999, le gouvernement libéral de Jean Chrétien a signé avec la nation Nisga'a, de Colombie-Britannique, un accord prévoyant la création d'une citoyenneté Nisga'a, cumulée à la citoyenneté canadienne. Aux termes de l'accord, seuls les citoyens Nisga'a ont la certitude d'avoir droit de vote et droit de se présenter lors de l'élection des membres du gouvernement Nisga'a.
Met ca dans ta pipe

jimmy

ça est different. C'est le gouvernement federal qui a l'attribution de faire ce type d'accords et la dite nation Nisga'a ne veux pas se separer de Canada comme les quebecois. Deux contexts completement differents. Le objetif real des nationalistes est diminuer le pouvoir de vote des immigrants pour se separer. Ce qui propose Pauline Marois c'est la petite guerre des nationalistes quebecois pour creer de la malaise a tous les niveaux. Anyways, je suis d'accord avec l'independence de Quebec. ça serait mieux pour le Canada. Je ne suis pas sur si l'independence serait aussi bonne pour le Quebec du aux politiques socialistes que retardent son development mais bon les quebecois seraient heureux d'avoir son pays et arreter ses attitudes d'enfants gates comme les tiens:rolleyes: . Loser!!!.

Posté(e)

Petit-Lion :

Pour éviter toute fâcheuse rétro-activité... le projet de loi s'appliquerait seulement aux nouveaux arrivants après son adoption. Mais tout cela est très théorique : qui irait voter pour un candidat qui ne parle pas le français? Ah oui, peut-être les membres de la même communauté culturelle, mais il faudrait qu'elle soit fortement ghettoïsée pour en arriver là. Mais bon, pas de passeport, pas de frontières, pas de dollar québécois (encore que j'aimerais mieux des francs québécois) et pas d'armée québécoise... Tout cela est symbolique, mais justement, c'est important, les symboles, c'est ce qui nous distingue des animaux, hihi !
Tout à fait. En même temps, j'ai le goût de dire qu'il faut s'en prendre rien qu'à soi-même en partie si c'est purement symbolique (soi-même étant l'électeur québécois moyen) : on ne peut pas d'un côté dire qu'on ne veut plus rien savoir d'un référendum ni de négociations constitutionnelles et dire, de l'autre côté, que cette proposition de citoyenneté brille par sa totale inutilité juridique. Faut pousser mais pousser égal.

En convenant, bien entendu, que cela n'exempte pas du tout le PQ de revoir sa copie dans sa pédagogie de vendre aux québécois son projet souverainiste.

Angela :

Donner aux immigrants des emplois en français est beaucoup plus efficace que cette citoyenneté, par exemple. Ce n'est pas une citoyenneté de plus qui payera nos factures, hein! Par contre, un emploi qui me permet de travailler en français, de vivre et de faire vivre les miens dans la dignité, voilà quelque chose qui m'attachera à vie à ce peuple

Le projet de loi prévoit également des modalités pour étendre l'obligation du français dans les entreprises. En leur laissant, en plus, 10 ans pour chercher le certificat de francisation ! Et ça, bien du monde reconnaît que c'est une très bonne idée. Enfin, il faut remettre les choses dans leur contexte : on parle ici d'un projet de loi sur la citoyenneté québécoise alors que la job, de manière générale, repose sur des mesures macro-économiques.

- O'Hana -

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