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Les Québécois et la religion!


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A travers les différentes réflexions des forumistes québécois que j'ai eu l'occasion de lire dans ce forum,j'ai remarqué que la majorité des québécois est fortement imprégnée par la religion et que cette dernière exerce sur eux une influence considérable et qu'ils ont une conviction religieuse trés profonde et trés poussée .

Si je prends comme référence , par exemple la dernière chronique de O'Hana, ayant pour titre la Social-Démocratie et si on se fie à elle,on voit le rôle prépondérant qu'a pu jouer la religion au niveau économique ,un rôle tres bénéfique et loin d'etre négligeable.

j'aimerai bien connaître votre avis, et lire vos réflexions.

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Posté(e)

Moi d'après ce que j'ai lu les religieux ont fait baver les Québécois... je suis pas sûr qu'ils apprécient la religion. D'ailleurs (coïncidence je ne pense pas), la plupart des jurons sont tirés du vocabulaire religieux... calice, tabernacle, ciboire, etc...

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C'est plutôt l'inverse. Jusqu'au début des années soixante, nous avons vécu une période où l'église catholique dominait absolument tous les aspects de la société, avec tout ce que cela impliquait en termes d'exclusion des non-catholiques, d'étroitesse d'esprit (mise à l'index de grands auteurs, interdiction de la danse dans certains villages)... Cette époque est surnommée "la grande noirceur", ce n'est pas pour rien.

Les vieux de ma génération et des générations précédentes pourraient vous en parler longtemps ! Je suis bien heureuse que de nos jours, la religion appartienne à la sphère privée et que notre société soit devenue beaucoup plus inclusive et plurielle. Chacun a la liberté de pratiquer ce qu'il veut ou de ne pas pratiquer du tout, et c'est très bien comme ça. Je trouve formidable qu'à l'école, ma fille ait pu fréquenter des petits musulmans, bouddhistes (impensable à mon époque), etc. et maintenant, le gouvernement va introduire dans les écoles un cours sur toutes les grandes religions.

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Mmm, j'aimerai savoir comment on peut reconnaitre un boudhiste. blink.gif

  • Habitués
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parce qu il BOUDE biggrin.gifbiggrin.gif ....... non mais farce a part la religion si on retourne de quelques décennie avait vraiment un enprise sur tout ..un petit aecdote concenatce comment ca pouvait etre.

ont est 8 enfants chez nous en passant ( tous plus beaux les uns que les autres) tongue.giftongue.gif bons et ont a pratiquement 10 mois de différence et ou ca ce gate rendu dans les derniers mon frere et moi ont a presque 3 ans de différence et le curé de la parroisse avait fait venir ma mere pour lui demander ce qui se passait si tout allait bien et le pourquoi qu elle était pas enceinte,une chance les hoses ont bien changer depuis ce temps mais reste que la religion je considere ca maintenant personnel a chacun .

  • Habitués
Posté(e) (modifié)

La culture québécoise a été fortement imprégnée de la religion catholique des débuts de la Nouvelle France jusqu'aux année 60. La ville de Montréal par exemple, s'appelait au départ Ville-Marie, et elle avait été fondée pour convertir les Amérindiens au catholicisme, en plus de servir de lieu d'échange pour la fourrure. La seigneurie de l'île appartenait au Séminaire de Saint-Sulpice; les religieuses tenaient les écoles et les hôpitaux. Après la Conquête anglaise en 1760, les Canadiens français se sont, par instinct de survie, tournés vers leurs terres, leur langue et leur religion, car c'est tout ce qu'ils avaient. Les Anglais représentaient le diable car ils étaient protestants. Donc, la langue et la religion étaient étroitement liées et il fallait faire des enfants, d'abord parce que la religion catholique le dictait, mais pour rester fort face aux Anglais. C'est ce que les historiens appellent la "revanche des berceaux".

En 1960, les Canadiens français devenus Québécois entamèrent des changements qu'on appelera plus tard la Révolution tranquille. La religion catholique fut mise de côté, et les Québécois s'ouvrirent au monde moderne. Aujourd'hui, les églises sont vides et on les convertit même en condos!

Bref, la religion catholique a eu une influence certaine, mais en une génération, elle est passée de source de lumière à source de maux de tête.

Modifié par cherry
  • Habitués
Posté(e)
A travers les différentes réflexions des forumistes québécois que j'ai eu l'occasion de lire dans ce forum,j'ai remarqué que la majorité des québécois est fortement imprégnée par la religion et que cette dernière exerce sur eux une influence considérable et qu'ils ont une conviction religieuse trés profonde et trés poussée .

Tu as mal lu glups.gif

La plupart des Québécois n'en ont rien à cirer de la religion. Les églises, ce sont pour les vieillards, les enterrements, les mariages et les baptêmes. Grosso Modo.

Content de t'avoir éclairé smile.gif

Alain

  • Habitués
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Pour comprendre comment les québécois voient la religion, il faut se renseigner sur l'Histoire du Québec. Le mieux est de trouver des sources sérieuses et pas trop subjectives. Par exemple, un bon livre d'histoire rédigé en français par un québécois pas trop vieux. wink.gif

Il faut savoir que la colonie de Nouvelle-France a été créée à l'origine dans un souci de liberté religieuse: aucune loi particulière. Cependant le roi Louis XIV, en butte à des conflits religieux sur son territoire, impose la "pureté catholique" aux colonies. Désormais, les Français Protestants et les membres de toute autre religion n'ont plus le droit de s'établir en Nouvelle-France. Cela n'a pas empêché quelques-uns d'entre eux de passer à travers les mailles du filet.

À la conquête anglaise en 1759-1763, les conquérants sont très minoritaires en sol canadien et ont peu des humeurs de la population. Le territoire est peu militarisé et les colons britanniques n'arrivent pas en masse. Pendant une génération, les Anglais ne peuvent changer les lois et la société canadienne: liberté totale de religion, liberté linguistique, et en plus les lois civiles françaises et le système seigneurial sont préservés. Notons qu'à cette époque les écoles ne sont pas dirigées par l'Église.

Puis arrive la Révolution Américaine. Des Anglais américains restent fidèles à la couronne britannique et se réfugient au Canada. On les nomme les "Loyalistes" et ils colonisent rapidement l'Ontario actuel. En 1774-1775, les rebelles américains envahissent le Canada et tiennent la ville de Montréal pendant un hiver. La population montréalaise ne réagit pas, la ville de Québec tient le coup, et les Américains doivent se replier. Une autre invasion américaine sera repoussée au prix de combats acharnés quelques années plus tard.

Pendant ce temps, le régime militaire temporaire se transforme en régime colonial. Puisque la population francophone est en déclin relatif (puisque de nombreux anglophones, surtout des Loyalistes et des marchands Écossais s'installent) et que la menace américaine devient moins vive, les autorités commencent à vouloir "assujettir" le peuple canadien-français.

Des lois sont votées: pour accéder à tout poste important, tant au niveau public que privé, il faut renier la religion Catholique, faire serment d'allégeance au roi d'Angleterre et parler Anglais. En réaction à ces lois, la population canadienne-française se REPLIE dans ses acquis: l'agriculture, les terres héréditaires, la religion Catholique et la langue Française.

Éventuellement, le peuple canadien-français se replie de plus en plus sur lui-même. Les villes grossissent et se peuple massivement d'anglophones (Anglais, Écossais, Irlandais), les canadiens-français développement plutôt un interminable chapelet de villages tout au long des rivières du Québec. Les églises poussent un peu partout. De nombreus irlandais se convertissent à la langue française pour pouvoir aller à l'église Catholique.

Arrivent l'incontournable étape de l'émancipation. Les peuples de la colonie canadienne, anglophones et francophones confondus, ont développé le territoire et atteint un certain niveau de développement économique et social. Des hommes politiques exigent de plus grandes libertés de la part de l'Angleterre. Surviennent les événements de 1837-1838, une révolte populaire armée, une révolution qui n'aboutit pas et qui est réprimée dans le sang (et le feu).

Après la révolte des Patriotes, le régime colonial britannique se durcit. Premier changement: la politique d'assimilation des francophones vers l'Anglais sera plus musclée. Second changement: le pouvoir colonial s'allie au pouvoir religieux catholique, afin de garder les curés "sous surveillance" et de maintenir le peuple québécois dans la pauvreté et loin du pouvoir. Les écoles deviennent religieuses: les francophones ont des écoles strictement catholiques, les anglophones ont des écoles protestantes. Les irlandais ont le choix.

À partir des années 1840, et pour un peu plus d'un siècle, la société québécoise s'articule autour du mot d'ordre "Terre-Religion-Famille", l'Église s'impose en véritable dirigeant du peuple québécois. Des expressions telles "Né pour un petit pain" deviennent populaires. Une politique de natalité basée sur la Bible voit le jour: les femmes deviennent de véritables "usines à enfants". Il n'est pas rare que les familles francophones aient 15, voire 20 enfants. Cela accentue la pauvreté et le morcellement des terres. En effet, le père subdivise la terre familiale en lots plus petits, pour ses fils.

Arrive les années 1860 à 1940, des années de famine, de crises économiques à répétition et de désarroi. Un québécois sur six quittera la province pour trouver de quoi survivre ailleurs: aux États-Unis dans les filatures et les usines, en Saskatchewan dans les champs, en Ontario dans les scieries, etc.

Pendant près de la moitié du XXe siècle, le Québec est dirigé par Maurice Duplessis, un politicien véreux, un petit Mussolini. Outre le fait qu'il est "copain copain" avec les évêques et les cardinaux du Québec ("Le ciel est bleu, l'enfer est rouge"... le bleu, couleur politique de Duplessis!), Duplessis est un anti-communiste notoire, un anti-syndicaliste violent (police secrète et brigades de terreur anti-syndicales).

Il vend les rivières à saumon du Québec aux américains et des territoires de chasse riches en gibier, afin de financer ses travaux d'infrastructure: routes, ponts, électrification. Il fait bénir tout ce qu'il construit par un évêque, ce qui impressionne grandement la population. Il faut dire qu'à ce moment-là, 100% des francophones du Québec sont officiellement Catholiques, et ceux qui ne se présentent pas à l'église et au confessionnal sont immédiatement suspects.

Arrive enfin la Révolution Tranquille, en 1962. Croulant sous les scandales, le patronage, la corruption, le gouvernement Duplessis tombe en disgrâce et est remplacé par un gouvernement progressiste. EN MOINS DE 10 ANS, le Québec est profondément transformé. Les écoles, les hôpitaux, les orphelinats deviennent laïques (non religieux). Le réseau d'universités devient public et est normalisé. Des lois contre la discrimination, pour la liberté religieuse, etc., sont votées.

Le Québec se transforme et devient moderne. Il s'ouvre au Monde (l'exposition universelle de 1967 fut le moteur de cet éveil), aux gastronomies, aux religions orientales, aux idées universelles, aux peuples ayant vécu des situations similaires (Catalans). Cela mène à une volonté d'indépendance (et à des référendums)... ainsi qu'à des dérapages malheureux (terrorisme et crise d'octobre 1970).

Cependant, on ne peut pas effacer les effets (les séquelles?) de l'histoire religieuse du Québec en 2 géénérations. Mes parents ont vécu la Révolution Tranquille. Ma mère, par exemple, est passé de l'école religieuse (avec les bonnes soeurs à cornette) au Cégep!!!! Cela a dû être déroutant.

L'église Catholique sortait tout juste du concile Vatican 2. Au Québec, les prêtres ont pris leur guitare et se sont mis à chanter. On a construit des églises "modernes" (architecturalement horribles). Etc.

De nombreuses personnes ont vécu un rejet très violent de la religion, du pouvoir qui y est associé, du carcan moral, etc. Les gens qui ont vécu ce rejet quasi-total de la religion ont suivi un curieux cheminement. Ce sont les membres de la génération dite des "Baby Boomers". Nombre d'entre eux ont senti un gros vide spirituel, qu'ils ont comblé par les religions dites "nouvel-âge": les cristaux, l'énergie, la méditation, la projection astrale, la lumière, etc. D'autres ont plutôt versé dans l'orientalisme: Feng Shui, Yoga, Bouddhisme "soft". Enfin, une immense majorité de québécois non-religieux, non-pratiquants, croient aux anges!!!!! Ce qui est quand même rigolo.

Aujourd'hui, la religion redevient un sujet "respectable" au Québec. Les gens de la plus jeune génération n'ont pas connu l'étouffant carcan catholique des années 1950. Ils sont en mesure de faire un choix éclairé, de choisir la religion de leur choix... ou aucune religion du tout.

La majorité des québécois (plus de 75%) se déclarent "catholiques non pratiquants", ce qui signifie qu'ils conservent cette religion pour des raisons de tradition familiale.

Évidemment, le paysage urbain du Québec est encore très marqué par la religion: on n'a qu'à compter le nombre de clochers, ou s'étonner de la taille des églises si on compare aux habitations modestes des gens. Cette saveur particulière est aussi notre fierté: en effet, notre jeune peuple n'a pas construit de monuments autres que ces églises. Et la société est très marquée encore par la religion, malgré le rejet des années 1960: les expressions, les jurons, certaines manières de penser, ont une forte connotation religieuse. Aujourd'hui, le Québec est religieux un peu malgré lui!

  • Habitués
Posté(e)
La majorité des québécois (plus de 75%) se déclarent "catholiques non pratiquants", ce qui signifie qu'ils conservent cette religion pour des raisons de tradition familiale.

Ou bien souvent pour se marier à l'église avec une grande robe blanche. Ou alors pour que leur enfant soit baptisé, pour qu'il puisse se marier lui aussi à l'église.

  • Habitués
Posté(e)
La majorité des québécois (plus de 75%) se déclarent "catholiques non pratiquants", ce qui signifie qu'ils conservent cette religion pour des raisons de tradition familiale.

Ou bien souvent pour se marier à l'église avec une grande robe blanche. Ou alors pour que leur enfant soit baptisé, pour qu'il puisse se marier lui aussi à l'église.

eh que c est donc vrai tout ca ............... tradition familiae

  • Habitués
Posté(e)

Et ben voilà, Zogu nous a encore bien éclairé... Merci pour cette paged'histoire bien résumée.

Pour ma part je constate effectivement un rejet plus fort de la religion de la part des cinquantenaires que des ados, qui affichent d'ailleurs de plus en plus leur croyance (enfin c'est ce que j'ai constaté dans les rues de Montréal, ou beaucoup de jeunes filles ont des signes religieux autour de leur cou, de même que certaines marques destinées aux jeunes affichent des "slogans" et "accroches" religieuses, et se vendent comme des petits pains auprès des jeunes. Un besoin de marche arrière? C'est un phénomène bien plus que canadien ou québecois, et un autre sujet...

Posté(e)

Je vous remercie tous pour votre participation et vos témoignages qui m'ont beaucoup apporté et qui ont clarifié un certain nombre de points,et surtout mention spéciale à Zogu qui a fait une revue et un récit magistral de l'histoire du Québec ,combien enrichissant.

Je salue votre adhésion aux valeurs de la modernité,comme je respecte votre volonté,ce desir que vous avez de respecter la mémoire historique de votre passé ,jalonné et bercé par la religion.

Cette religion qui a été un facteur de régulation sociale et le symbole de combât de tout un peuple et qui était en mème temps un facteur d'unité vers lequel convergeaient tous les fils qui animaient et motivaient ce combât.

Je constate aussi que si la religion a servi la cause unitaire du Québec et semble maintenant appartenir au passé et que peut etre sa place est dans les musées,vous semblez ne pas vouloir couper le cordon ombilical avec elle,comme si vous estimez éprouver un sentiment de dette envers elle.Et ce sentiment de dette ,la reconnaissance de cette dette si elle vous honore,elle revient aussi à, respecter une mémoire,une histoire qui vous est propre et dont vous etes surement jaloux mais cette histoire peut aussi converger avec celle de tous les immigrants et l'enrichir culturellemnt dans l'esprit universaliste et dans un esprit laic qui favorise l'égalité juridique et politique.

Sur un autre plan ,celui de la langue qui est venue occuper dans les coeurs des Québécois la place laissée vacante par la religion qui méritait le repos du guerrier.

Je me suis aperçu d'une chose,alors que je croyais que les deux langues vous étaient équivalentes et je constate avec surprise qu'une préférence et une hiérarchie s'était instituée d'un coté comme de l'autre et que le Québécois vit beaucoup plus dans l'atmosphère française qu'anglaise,et que la langue française est venue se substituer certainement à la religion et est devenu le nouveau fer de lance,le cheval de bataille, et l'étendard de l'identité québecoise.

Ce qui me rassure aussi c'est votre langue qui est un constituf de votre personnalité présente et de votre identité ,elle n'est pas aussi synonyme d'irrespect et de mépris envers les autres langues et les autres cultures,ce qui vous honore encore une fois de plus.

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