Aller au contenu

Encore un couple de Français en permis temporaire mal pris


fryggo

Messages recommandés

  • Habitués

Bref, un peu de phobie administrative, un peu de chialage sur les difficultés de compiler ses vols aller-retour, beaucoup de malchance, et une grosse négligence (parce que là, oui, ça prenait une vrai avocat).

C'est pour ça que j'ai privilégié la RP depuis l'étranger et demandé ma nationalité dès que possible: tu veux pas qu'un grain de sable vienne tout foutre en l'air.

 

Citation

«On est bien au Québec, on ne veut pas partir»

12 février 2024 à 04h00BJXFNK65CVH37ARIQJSGMCEUVQ.jpg

CHRONIQUE /Nicolas  et Delphine sont découragés. Plus que découragés, en fait.


Si rien ne bouge, ils devront retourner dans leur France natale à la fin du mois de mars, avec leurs trois enfants. En plein milieu de l’année scolaire. Alors qu’ils sont enracinés ici depuis plus de trois ans, qu’ils ont un emploi qu’ils aiment et que leur souhait le plus cher est de rester au Québec.

«Ça nous anéantit, c’est terriblement injuste. Pour nous, mais aussi pour nos enfants. On a tout fait comme il le fallait, on est intégré, on parle français, on contribue à la société québécoise, et voilà qu’on nous jette comme des malpropres en raison d’imbroglios administratifs», résume Delphine.



La mère de famille s’explique mal pourquoi la «machine de l’immigration» est aussi peu aidante ni comment toute une famille peut ainsi «être mise à l’amende».

«On a l’impression que le sort s’acharne sur nous. En raison d’un concours de circonstances, toute notre vie est mise sur pause. C’est intenable», expose Delphine.

Elle tient le coup «parce qu’il faut bien continuer d’avancer», dit-elle, mais elle a des larmes dans les yeux et le trémolo dans la voix lorsqu’elle parle des conséquences pour les enfants.

«Ils sont bien, nos enfants. Ils ont leur vie, leurs amis. Ils ne veulent pas partir. Ma fille de 16 ans, elle se retrouve devant quoi? Elle termine son secondaire et devant elle, tout est flou. Son bal de finissant, son voyage de fin d’année, l’obtention de son permis de conduire : tout est incertain.»


 

Et puis il y a la date limite des inscriptions au cégep qui arrive à grands pas.

«Sans statut au-delà du 25 mars, elle ne peut pas faire de demande d’admission. Vous vous rendez compte? Ce sont des conséquences directes sur son avenir. Et le parcours scolaire de nos deux autres enfants en souffrira aussi si on doit retourner en plein milieu d’année.»

La vie au Québec s’annonçait pourtant douce. La décision de venir s’installer ici était mûrie, réfléchie. Deux ans avant le grand déménagement, Nicolas avait commencé à traverser régulièrement l’Atlantique pour prendre le pouls du pays.

Il savait qu’il pourrait ici travailler pour son employeur, dans le domaine des technologies de l’information. Delphine, elle, œuvrait dans le milieu de la santé. Il y avait des possibles de ce côté-là aussi.

En arrivant à Sherbrooke, l’infirmière de métier a d’ailleurs complété son stage de reconnaissance d’acquis, 75 jours au service de chirurgie du CHUS, pour valider sa formation et ses compétences. Elle a par la suite obtenu un poste de chef de service au bloc opératoire à l’Hôpital de Magog.

J’ai passé ma probation, je suis impliquée dans mon travail, dans un service essentiel à la population. Nicolas et moi, on n’est pas un poids pour le Québec, au contraire, on apporte notre contribution. On n’a pas besoin d’aide du gouvernement pour s’intégrer, on a juste besoin d’obtenir enfin notre résidence permanente.

—  Delphine 

Et c’est là que se trouve le nœud du problème.


Un accident, une arrestation

«On est arrivés avec un permis de travail, et dès le départ, on a déposé notre demande de CSQ (certificat de sélection du Québec) pour pouvoir demander notre résidence permanente», explique Nicolas.

En décembre 2021, ledit certificat était délivré. La famille avait dès lors deux ans pour obtenir sa résidence permanente.

«On a commencé les démarches, mais il fallait recenser tous nos billets d’avion des 10 dernières années. C’était assez lourd parce que j’avais fait plusieurs allers-retours ici pour me familiariser avec le pays», indique Nicolas.

En mai 2022, le fils de Delphine et Nicolas a eu un grave accident de vélo de montagne. Au cours des semaines suivantes, les parents ont fait ce que, vous et moi, nous aurions fait aussi : ils ont tout mis sur pause pour prendre soin de leur enfant.

 

«Notre garçon avait une fracture ouverte des deux poignets, un fémur cassé. Il a été opéré, il s’est retrouvé en fauteuil roulant pendant 10 semaines. Ça a commandé une grande réorganisation familiale, il avait besoin d’aide pour tout. La convalescence de notre fils est devenue la grande priorité», raconte Delphine.

Les démarches pour la résidence permanente se sont retrouvées sur la glace.

«On pensait qu’on avait encore du temps.»

Sauf que le temps allait jouer contre eux. En juillet 2022, Nicolas a été arrêté après avoir été pris en chasse par une voiture, sur l’autoroute, la nuit.

«Je revenais de Montréal en passant par Drummondville quand une voiture s’est mise à me rabattre. J’ai fait le 911, mais je n’avais pas de réseau.»

Il a quitté l’autoroute et a bifurqué dans un village.

«J’étais exténué parce que je travaillais sur le fuseau horaire de l’Europe, étant donné que mon employeur est basé là-bas. Je suis allé frapper à une porte, mais au lieu de hurler, j’ai chanté, en me disant qu’il y avait plus de chance qu’on me réponde.»

Les occupants de la maison ont eu peur, ils ont appelé la police.

J’étais content de voir les gyrophares arriver, je pensais être enfin en sécurité, j’avais de l’aide. Mais c’est moi qui ai été arrêté.

—  Nicolas

Au poste de police, on a conseillé à Nicolas de prendre un avocat.

«Je ne saisissais pas ce qui arrivait. Je comprends que j’ai pu faire peur aux gens, bien sûr, mais j’étais moi-même une victime, à ce moment-là.»

La police l’a laissé repartir après un temps. Combien de temps, Nicolas ne le sait plus.

«J’ai un peu perdu la notion du temps, cette nuit-là.»

Il est retourné chez lui en pensant que tout était beau.

Jusqu’au 10 février 2023, où il a reçu une lettre disant qu’il était inculpé pour tentative de cambriolage et qu’il serait éventuellement convoqué au tribunal.

«J’ai été acquitté, et j’ai su qu’on avait retenu des charges de vagabondage et de rodage de nuit, mais j’ai perdu de précieux mois, parce que mon audition au tribunal a eu lieu beaucoup plus tard, en décembre 2023. »

Dès lors, la demande de résidence permanente se trouvait freinée. Le couple a donc vite demandé un renouvellement de permis, le 20 avril dernier. Trois jours plus tard, il avait la confirmation d’avoir un statut conservé, à compter du mois d’août.

Des mois d’attente

«Avec ça, on croyait que ça irait, mais les délais jusqu’au tribunal ont été vraiment longs, souligne Delphine. On a attendu dix mois pour quelque chose qui aurait dû se régler en quelques semaines.»

En novembre, voyant les choses piétiner et la fenêtre temporelle rétrécir, le couple natif de Nantes a contacté le bureau de la députée fédérale Élisabeth Brière.

«Là, ils ont appelé l’IRCC (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada), note Nicolas. Ils sont revenus en me disant que j’avais un dossier criminel. Alors que je n’étais même pas encore allé en cour, alors que je n’en savais rien. Elle est où, la présomption d’innocence? C’est là où moi, j’ai cassé. C’était trop. Moralement, psychologiquement, ç'a été vraiment difficile. Ça me fait encore terriblement mal d’en voir l’impact sur toute ma famille… »

Nicolas lève les yeux au plafond, tente de contenir ses émotions. Delphine lui sourit, reprend tout doucement : «C’est un choc. Imaginez: vous êtes vous-même victime, mais on vous considère coupable et ça bouleverse tous vos projets, et ceux de votre famille.»

Le bureau de la députée Brière a multiplié les actions, ces dernières semaines.

«J’ai vu l’équipe aller. Elle m’a honnêtement donné le goût de croire en la politique», commente Nicolas.

De fil en aiguille, les permis de travail de Nicolas et de Delphine ont été reconduits jusqu’au 25 mars 2024. Mais après ça, plus rien, malgré différentes démarches. Ils devront quitter la province dans les trois mois suivants.

On ne pourra pas laisser traîner, on a une hypothèque à payer, une famille à faire vivre et dès la fin mars, on n’aura plus le droit de travailler ici. On ne sait plus vers qui se tourner.

Des agents d’immigration leur ont dit qu’ils devaient déposer une nouvelle demande de CSQ pour éventuellement relancer la résidence permanente. Ils l’ont fait le 10 janvier, ils ont payé les frais de 2500$ pour se faire dire ensuite par d’autres agents que la démarche était inutile, dans le contexte.

«On a l’impression qu’il y a eu différentes erreurs administratives et qu’en fin de compte, on est victimes du système. À la fin, on se fait mettre à la porte et c’est toute notre famille qui en paie le prix.»

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
Le 2024-02-12 à 18:30, fryggo a dit :

Bref, un peu de phobie administrative, un peu de chialage sur les difficultés de compiler ses vols aller-retour, beaucoup de malchance, et une grosse négligence (parce que là, oui, ça prenait une vrai avocat).

C'est pour ça que j'ai privilégié la RP depuis l'étranger et demandé ma nationalité dès que possible: tu veux pas qu'un grain de sable vienne tout foutre en l'air.

 


Moi ce qui me choque ce sont les gens qui appellent la police alors que l’homme vient toquer à leur porte pour demander de l’aide. À cause de ça, il a un dossier criminel.

 

Ça nous est arrivé 2 fois, un homme qui avait besoin de passer un coup de fil et une jeune fille à 23h en plein hiver qui était congelée. On l’avait ramenée en voiture parce qu’elle ne pouvait plus marcher.


 

 

 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Effectivement, mais ce n'est pas le sujet.

Et quand tu as accusé, même si tu es convaincu de ton innocence, tu prends un avocat connaissant les conséquences d'une condamnation.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 month later...
  • Habitués

J'imagine comme ça doit être tendu ces jours-ci : avez-vous des nouvelles positives ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

 

Citation

 

Une famille française qui déplorait la lenteur administrative dans son dossier d'immigration a reçu une bonne nouvelle mardi matin : le gouvernement fédéral a prolongé le permis de travail du couple jusqu'en décembre 2025.

 

Dans un courriel envoyé à Radio-Canada, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada indique que le processus ne pouvait pas aller de l'avant tant que le gouvernement n'avait pas reçu copie du nouveau passeport de M. . Ce document a été envoyé à la fin du mois de novembre. 

 

La famille n'est toutefois pas au bout de ses peines. Pour pouvoir déposer une demande de résidence permanente, elle a besoin d'un Certificat de sélection du Québec (CSQ). Le leur, obtenu en 2021, est maintenant expiré. 

 

Il faut que la province prolonge notre CSQ, qui était périmé au 9 décembre, ou valide le CSQ qu'on a redéposé à nouveau au mois de janvier, indique Delphine. 

On a des craintes, parce que malgré tout, mon mari a essayé de joindre aujourd'hui le provincial, et il dit "de toute façon, il fallait déposer votre demande dans le délai du CSQ. Ça n'a pas été fait." Pour déposer un CSQ, on ne peut pas en redéposer un 2e, ça a l'air d'être compliqué. Donc je ne suis qu'à moitié rassurée, je ne suis pas sereine à 100 % avant de savoir si notre CSQ va vraiment être validé à un moment pour que l'on puisse obtenir notre résidence permanente, ajoute-t-elle.

 

Bref ...... c'est pas gagné

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Le Québec a besoin de vous ! Je vous envoie plein d'ondes positives et tout mon soutien !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 weeks later...
Le 2024-02-14 à 15:37, Hei a dit :


Moi ce qui me choque ce sont les gens qui appellent la police alors que l’homme vient toquer à leur porte pour demander de l’aide. À cause de ça, il a un dossier criminel.

 

Ça nous est arrivé 2 fois, un homme qui avait besoin de passer un coup de fil et une jeune fille à 23h en plein hiver qui était congelée. On l’avait ramenée en voiture parce qu’elle ne pouvait plus marcher.


 

 

 

 

 

Tout à fait d'accord avec toi, je me demane juste pourquoi il a voulu chanter devant leur porte à la  place de demander normalement ? 

 

Rare sont les personnes qui ouvriraient leur porte à une personne qui chante devant leur maison très tard le soir...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.


×
×
  • Créer...
Ouvrir un compte bancaire avant mon départ
© 2024 immigrer.com

Advertisement