Habitués Tinavire Posté(e) 31 décembre 2009 Habitués Posté(e) 31 décembre 2009 C'est une remarque dans le sujet "expériences négatives" qui m'a incité à ressortir quelques pensées que j'avais couchées sur le papier dans le courant de l'année 2006. J'étais alors dans les démarches administratives et préparatifs liés à notre projet d'immigration et je venais de lire "Sacrés Français ! Un Américain nous regarde" du journaliste Ted Stanger. Cette lecture a cristallisé dans un moment opportun, une bonne partie des raisons qui m'ont amenées à envisager de quitter la France. Je vous livre ici quelques passages sans autre prétention que celle d'ouvrir temporairement une fenêtre sur mes motivations pour devenir un candidat à l'immigration et partager ma réflexion de l'époque. Un retour en arrière qui avec le recul d'aujourd'hui et l'expérience accumulée nous confortent dans le choix que nous avons fait. J'ajouterais d'ailleurs et qu'en suivant même de près l'actualité française, nous referions la même chose...Je ne trouve (à date!) aucun motif qui nous convaincrait de traverser l'Atlantique de nouveau. Voilà ! maintenant, place à mon pamphlet "migratoire"...(en écho à la lecture du livre que je cite plus haut, je m'adresse à l'auteur) (...) J'ai trouvé de quoi clarifier et conforter une grande part de l'image que j'ai de mon pays et de mes compatriotes. Et de moi-même dans une moindre mesure ! (...) Ce que vous décrivez des relations dans le monde politique pourrait aussi s'appliquer au monde des affaires -du moins pour ce que je connais des grands groupes pour lesquels j'ai travaillé pendant 15 ans- On y retrouve les mêmes travers : -Cooptation, -Elitisme (les grandes écoles d'un coté et les universités de l'autre laissées pour compte mais d'où sortent aussi des gens bien formés Allez savoir pourquoi ces derniers n'occupent jamais des postes de haut niveau !?), -Hiérarchie omnipotente, -Promotions plus proches du canapé que des compétences ou des savoir-faire avérés, incapacité à reconnaître ses erreurs et à les assumer. A voir les plans sociaux qui ne concernent que ceux qui produisent vraiment, les mêmes qui appliquent les consignes de la tête forcément bien faite !? Le titre ou l'association des anciens élèves garantissent-ils des compétences notoires!? Mesdames et messieurs, observez le système anglo-saxon du marché du travail où il est possible de grimper dans la hiérarchie...aussi vite qu'on peut en dégringoler ! Et ce quel que soit son origine et son diplôme, -Orgueil démesuré ou mal placé contre les solutions ou idées « venues d'ailleurs » et qui semblent efficaces au regard des résultats. (...) Ensuite, il suffit, pour se convaincre définitivement que vous « mettez dans le mille » de lire des journaux anglophones ou d'écouter une radio étrangère comme je l'ai fait au cours de la campagne des dernières élections au Québec sur RDI via internet. Si la teneur et le ton des questions des journalistes à l'attention des hommes politiques étaient les mêmes ici...la guillotine sortirait du placard pour ôter toute envie d'être à nouveau pertinent (confondu en France avec insolence ou impertinence...). Ce sont d'ailleurs ces mêmes questions que le « français moyen » rêve de poser à ses hommes politiques sans jamais l'avouer vraiment. Je constate d'ailleurs que ces mêmes français invités à le faire en direct à la télévision (c'est la grande mode cette année) au milieu d'une centaine d'autres, ont une verve tout à coup plus aseptisée. Bref ils redeviennent de gré ou de force, les gentils moutons de Panurge que nos hommes politiques affectionnent et entretiennent avec le plus grand soin. C'est à n'y plus rien comprendre ou a en perdre son latin, au choix! En élargissant mes propos (...), je ne peux m'empêcher de penser qu'on se satisfait trop facilement pour soi et pour le pays de ne changer que les habits pour faire bonne impression (...) mais au diable le « qu'en dira-t-on », les préjugés et les apparences, je prône le naturel, la simplicité et l'efficacité ! (...). Ainsi, on oublie provisoirement le corps malade. Alors qu'il a besoin d'un bon diagnostic pour être ensuite amené dans un hôpital ou des spécialistes lui prodigueront des soins appropriés. (...) Et que constaté-je ? Ceux à qui le pouvoir est donné de prendre des mesures pour la France qui feraient d'elle une France à nouveau respectée et écoutée, ne passent jamais l'étape de ce diagnostic. Pourquoi ? (...) Que ceux-là lisent « sacrés français ! » ! Cet immobilisme est fatiguant. N'est-ce-pas pour tout ça que beaucoup de français -à l'âme anglo-saxonne sans aucun doute, mais ils l'ignorent- partent se réaliser ailleurs que dans leur patrie... Point de salut pour ceux qui restent ? (...)Ne pouvons-nous remarquer en se penchant un peu sur l'histoire, que la France n'a vraiment su évoluer qu'au travers de moments ou d'événements violents ? Peut-être trop simpliste au yeux de certains, mais pas irréaliste. Le constat est que le réel progrès quel que soit son domaine, s'est réalisé en majeure partie grâce à des révolutions (1789 pour la plus frappante ou 1968 pour la plus récente (...) ou à de grands hommes d'état (napoléon Ier ou de Gaulle par exemple pour le plus proche) qui ont su créer des outils et les imposer pour réussir au-delà des clivages sociaux et économiques minant leur pays... Et les imposer, surtout et malheureusement, puisque le peuple français ne paraît pas savoir passer du mode « polémique » ou « individualiste » au mode « consensus » ou « pragmatique » autrement que par la force. (...) Mais que faire pour un électrochoc salvateur ? Eh bien, peu importe en ce qui me concerne aujourd'hui. J'en ai assez d'entreposer des bombes pour une hypothétique révolution ou de voter pour un homme à priori courageux mais qui finit beau parleur ou qui se satisfait du nouveau pouvoir acquis (et des avantages qu'il va en retirer à titre personnel) que lui donne sa fonction. J'en ai assez des belles paroles et des promesses de jours meilleurs. J'en ai assez de cette fausse connivence de votre entourage qui vous soutient dans votre action et vous abandonne à la moindre difficulté. Le « bouc émissaire » devient un « plomb qui saute » pour protéger la maison d'un incendie et surtout faire oublier que les fondations sont fissurées depuis bien longtemps...Tout est encore debout, on a évité le pire !... (...) au passage, pas nouveau, mais tellement vrai : le coq est bien l'emblème de la France. Il a les pieds dans la merde, mais il continue de chanter ! J'y ajouterai que la basse-cour le laisse encore faire pour dicter l'heure du branle-bas de combat !... Votre livre nous plonge au cur de ces réalités bien françaises. Beaucoup sont inquiétantes, alors que d'autres disent qu'il fait bon y vivre. Quel fossé entre les deux, sur lequel les français semblent bien incapables d'y construire un pont ! En fait, j'ai le sentiment de ne pas être le français que vous décrivez. J'admire les pays qui réussissent à avancer dans le consensus mis au service du progrès et pour le bien de la communauté. Les pays Nordiques y parviennent, le Canada aussi, semble-t-il. Certes, tout n'est pas à la perfection mais on y tend. On s'en donne la possibilité et les moyens. Il serait temps que les français redécouvrent le mot « concession » et que certaines valeurs redeviennent à la « mode de chez nous » !. Je ne me suis jamais moqué du patriotisme dont savent encore faire preuve les américains. J'aime ce combat du bien qui triomphe toujours du mal et qui fait le cur de la réussite des productions cinématographiques américaines en France. Des clichés, ici, mais peu importe. La France se perd dans ses discussions de salon et en oublie les valeurs fondamentales. Alors, la France ? Sur la voie d'un Disneyland et d'une maison de retraite idéals à la taille de son espace ? Je pense qu'on ne peut pas s'épanouir sur les seuls valeurs (ou seuls bonheurs) que sont le patrimoine culturel et historique, le système de santé (sans équivalent mais qui ne va pas le rester longtemps encore), la « bonne bouffe », ou encore la beauté et la diversité des paysages. Actuellement, il y a quelqu'un d'ailleurs dans le paysage politique qui bat la campagne à juste titre sur les vertus de la valeur travail. Enfin ! Mais quel écho chez les électeurs ? Un sondage dit que sur 100 français, 3 aimeraient prendre leur retraite à 60 ans, le reste...bien avant !...D'autres montrent que la majorité des jeunes arrivant sur le marché du travail recherchent avant tout la sécurité de l'emploi. (...) En conclusion, c'est bien au cur de ces réalités (et à un moment de ma vie qui me le permet) que ma décision d'expatriation prend tout son sens et puise une partie de son bien-fondé. Les américains ont raison de parler de « vieille Europe ». Et je ne peux m'empêcher de citer là les paroles d'un certain « Général MAC ARTHUR » qui résument à elles seules ce qui est abordé plus haut : (...)La jeunesse n'est pas une période de la vie, elle est un état d'esprit (...) On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années : on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal. Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l'âme. (...)Vous êtes aussi jeunes que votre foi. Aussi vieux que votre doute(...)Vous resterez jeunes tant que vous resterez réceptif(...)Si un jour, votre cur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard. (...) ima_houd, Bouclette, E-Logisticien et 2 autres ont réagi à ceci 5 Citer
Habitués Bouclette Posté(e) 31 décembre 2009 Habitués Posté(e) 31 décembre 2009 Je partage la majorité de ces remarques très pertinentes et qui sont aussi à la base de mon envie de partir voir ailleurs. Merci pour ce texte. Citer
Invité Posté(e) 31 décembre 2009 Posté(e) 31 décembre 2009 Je partage mais pas docilement puisque j'estime que les raisons politiques sont insuffisantes pour justifier un projet d'immigration surtout qu'il serait tout simple de rester et de tenter de faire valoir ses idées. meme si c'est parfois une entreeprises difficile et périlleuse. Par contre, il est plus compréhensible de partir parce que la culture du lieu ne cadre pas avec ses aspirations, chose que l'on ne peut pas changer par sa simple idéologie. Néanmoins, je suis d'accord avec vous à 60% En.ia a réagi à ceci 1 Citer
Habitués jenetdam Posté(e) 31 décembre 2009 Habitués Posté(e) 31 décembre 2009 Je partage mais pas docilement puisque j'estime que les raisons politiques sont insuffisantes pour justifier un projet d'immigration surtout qu'il serait tout simple de rester et de tenter de faire valoir ses idées. meme si c'est parfois une entreeprises difficile et périlleuse. je suis d'accord qu'il faille tenter de faire valoir ses idées mais moi je le vois rien qu'à mon travail quand j'essaie de donner des idées qui nous feraient avancer, ben on me fait bien comprendre que c'est comme ça et pas autrement!! donc je ne dis plus rien je fais mon travail et je me casse!!! En France, tu peux parler longtemps ça ne changera rien! moi je suis à 100% avec ce discours et d'accord avec toi Jem22 sur le fait de vouloir partir parce que "la culture du lieu ne cadre pas avec ses aspirations" et c'est tout à fait ce que l'on ressent avec mon fiancé. Citer
Invité Posté(e) 31 décembre 2009 Posté(e) 31 décembre 2009 (modifié) Je partage mais pas docilement puisque j'estime que les raisons politiques sont insuffisantes pour justifier un projet d'immigration surtout qu'il serait tout simple de rester et de tenter de faire valoir ses idées. meme si c'est parfois une entreeprises difficile et périlleuse. je suis d'accord qu'il faille tenter de faire valoir ses idées mais moi je le vois rien qu'à mon travail quand j'essaie de donner des idées qui nous feraient avancer, ben on me fait bien comprendre que c'est comme ça et pas autrement!! donc je ne dis plus rien je fais mon travail et je me casse!!! En France, tu peux parler longtemps ça ne changera rien! moi je suis à 100% avec ce discours et d'accord avec toi Jem22 sur le fait de vouloir partir parce que "la culture du lieu ne cadre pas avec ses aspirations" et c'est tout à fait ce que l'on ressent avec mon fiancé. Hum ... je parlais à un membre du forum hier et lui disais qu'à mon travail, il n'y a que très peu de place pour l'initiative. Un pas en avant doit être contresigné et approuvé par trois personnes ... et pour la créativité, c'est « Espace 0 », alors j'en arrive à faire seulement ce qu'on me demande de faire ... ce qu'on m'a déjà demandé d'ailleurs ... ne pas en faire plus !!! Pour le reste, c'est un texte certes intéressant, mais pour une Québécoise, tout cela est difficile à saisir car je n'ai jamais vécu en France. J'ai toujours admiré, si je puis dire, les gens en France qui sont capables de descendre dans la rue en masse pour dénoncer des choses, en revendiquer d'autres. Je trouve qu'au Québec, devant un système de santé qui fait vraiment pitié, on baisse les bras et tout le monde dit : « C'est ça qui est ça ... ». Belle mentalité ! On baisse la tête comme des moutons, on ne dit rien, on subit, on ne se rebelle pas, on encaisse ... Cela provient sans doute de notre lointain passé de « porteurs d'eau », où on travaillait tous pour des anglais et où on baissait la tête. Par ailleurs, votre pays est riche en histoire, l'architecture est splendide, votre campagne sublime (je suis allée une bonne dizaine de fois en France, pays que j'adore). Bien sûr, ce n'est pas cela qui donne de l'emploi; mais quand les gens parlent du Québec, terre idyllique, images de cartes postales, vaste espaces ... oui, vastes espaces ... mais ce n'est pas cela qui donne du boulot non plus. On fait face à la réalité lorsqu'on arrive au Québec. Si tout le monde qui est insatisfait de ce qui se passe dans son pays plie bagage, ils vont aller où ? Le Québec, un jour, sera saturé ... déjà que bien des immigrants qualifiés ont de la difficulté à trouver du boulot. Bravo pour ceux qui réussissent, mais ceux qui restent sur la voie de service, qu'en fait-on, qu'en faites-vous ? Et même les Québécois qui eux aussi galèrent, ont perdu leur emploi à cause de la crise et ne savent pas quand ils vont en retrouver un ... Vous avez un regard très critique sur la France, et c'est nécessaire. Moi aussi, en tant que Québécoise, j'ai un regard très critique sur le Québec ... et depuis 54 ans que j'y suis, j'ai vu des beaux moments où l'âme québécoise s'élevait enfin ... puis elle est redescendue je ne sais où ... Les gens engagés, sans doute las de l'immobillisme des choses, et maintenant las des scandales et de la corruption, deviennent de plus en plus individualistes. Bref, il y a eu des périodes (je ne sais pas si vous étiez au Québec alors) ou La Belle Province était en ébullition ... il y avait des vents de changements, puis le vent s'est apaisé ... les choses se sont calmées et tout le monde est retourné dans sa cabane au ... Québec, regarder des téléréalités ... Modifié 31 décembre 2009 par Ensaimada Citer
Habitués Tinavire Posté(e) 1 janvier 2010 Auteur Habitués Posté(e) 1 janvier 2010 Je partage mais pas docilement puisque j'estime que les raisons politiques sont insuffisantes pour justifier un projet d'immigration surtout qu'il serait tout simple de rester et de tenter de faire valoir ses idées. meme si c'est parfois une entreeprises difficile et périlleuse. Par contre, il est plus compréhensible de partir parce que la culture du lieu ne cadre pas avec ses aspirations, chose que l'on ne peut pas changer par sa simple idéologie. Néanmoins, je suis d'accord avec vous à 60% En effet, les aspirations de tout un chacun sont primordiales et le fait de pouvoir les concrétiser dans son environnement, permet de garder un sain équilibre. Cependant et alors que dans mon cas ce n'était qu'une motivation de moindre importance, il ne faut pas négliger le politique car il a une grande influence sur la vie publique et donc sur nos vies personnelles. N'oublions pas qu'un certain nombre d'immigrants quittent leur pays pour cette seule raison. Citer
Habitués En.ia Posté(e) 1 janvier 2010 Habitués Posté(e) 1 janvier 2010 Je partage mais pas docilement puisque j'estime que les raisons politiques sont insuffisantes pour justifier un projet d'immigration surtout qu'il serait tout simple de rester et de tenter de faire valoir ses idées. meme si c'est parfois une entreeprises difficile et périlleuse. Par contre, il est plus compréhensible de partir parce que la culture du lieu ne cadre pas avec ses aspirations, chose que l'on ne peut pas changer par sa simple idéologie. Néanmoins, je suis d'accord avec vous à 60% En effet, les aspirations de tout un chacun sont primordiales et le fait de pouvoir les concrétiser dans son environnement, permet de garder un sain équilibre. Cependant et alors que dans mon cas ce n'était qu'une motivation de moindre importance, il ne faut pas négliger le politique car il a une grande influence sur la vie publique et donc sur nos vies personnelles. N'oublions pas qu'un certain nombre d'immigrants quittent leur pays pour cette seule raison. Euhhh j'ai du mal à saisir... Tu considères donc qu'au Québec la situation politique est plus saine? Je suis extrèmement surprise. Passionnée de politique, le Québec m'en a dégouté au plus haut point. Comme quoi, chacun sa vision des choses. C'est l'histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein Citer
Habitués Lilideslacs Posté(e) 1 janvier 2010 Habitués Posté(e) 1 janvier 2010 (modifié) Bravo Tinavire pour ce texte très intéressant. J'ai lu l'ensemble des interventions et je dirais que je ne suis pas d'accord avec plusieurs points à savoir: Il y a encore au Québec des entreprises qui encouragent la créativité, qui valorisent l'échange d'idées etc. Je crois cependant qu'il y a aussi beaucoup de travailleurs, particulièrement ceux qui sont syndiqués, qui ne donneront toujours que le minimum ... leur statut ... leur octroyant sécurité d'emploi, revenu important avec hausse annuelle garantie et ce, peu importe les résultats ... les paralysent ... à quoi bon faire du vent puisque ... anyway ... de toute façon ... J'ai toujours trouvé curieux que des gens soient contre l'ingérence gouvernementale dans plusieurs domaines mais ne veulent surtout pas renoncer à l'état providence de l'autre. Dans les faits ... s'il n'y a pas de donnant donnant il y a dichotomie ... Je crois qu'a notre niveau nous pouvons de grandes choses ... tant au niveau de notre boulot ... que dans la société en général ... il suffit de s'impliquer ... Mais bien des gens préfèrent attendre les mouvements de la troupe au complet avant de se mettre en action. Pour ma part, je crois qu'il y a des choses qui ne peuvent attendre ... la pauvreté en est une ... la justice sociale en est une autre ... Et même si mes actions sont minuscules ... je me dis que petit à petit l'oiseau fait son nid ... et que si nous agissions au lieu d'attendre le messie qui nous amènera tous vers le grand nirvana ... nous aurions la chance d'améliorer les choses. Modifié 1 janvier 2010 par Lilideslacs tartan, Kinounet et Azarielle ont réagi à ceci 3 Citer
Invité Posté(e) 1 janvier 2010 Posté(e) 1 janvier 2010 A la vitesse où le monde va, ce n'est pas le moment de faire son nid à petits pas de peur de finir un bout quand l'autre est déjà détérioré. Citer
Habitués Tinavire Posté(e) 1 janvier 2010 Auteur Habitués Posté(e) 1 janvier 2010 Je partage mais pas docilement puisque j'estime que les raisons politiques sont insuffisantes pour justifier un projet d'immigration surtout qu'il serait tout simple de rester et de tenter de faire valoir ses idées. meme si c'est parfois une entreeprises difficile et périlleuse. Par contre, il est plus compréhensible de partir parce que la culture du lieu ne cadre pas avec ses aspirations, chose que l'on ne peut pas changer par sa simple idéologie. Néanmoins, je suis d'accord avec vous à 60% En effet, les aspirations de tout un chacun sont primordiales et le fait de pouvoir les concrétiser dans son environnement, permet de garder un sain équilibre. Cependant et alors que dans mon cas ce n'était qu'une motivation de moindre importance, il ne faut pas négliger le politique car il a une grande influence sur la vie publique et donc sur nos vies personnelles. N'oublions pas qu'un certain nombre d'immigrants quittent leur pays pour cette seule raison. Euhhh j'ai du mal à saisir... Tu considères donc qu'au Québec la situation politique est plus saine? Je suis extrèmement surprise. Passionnée de politique, le Québec m'en a dégouté au plus haut point. Comme quoi, chacun sa vision des choses. C'est l'histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein J'évoque la situation de pays (Bénin, Costa Rica, Somalie, Haïti,Soudan, Tchad, Afghanistan etc. etc.) malmenés dans tous les sens du terme par leurs dirigeants politiques (quand il y en a) corrompus et peu sensibles à l'intérêt public et au bien-être de leurs concitoyens... Cela n'a rien à voir avec la politique pratiquée dans tel ou tel pays "développé"... ou des institutions et des hommes garantissent des droits et libertés. Nulle part, je ne dis avoir quitté la France en réaction contre ses politiques (idées ou hommes) ou tout au moins, c'est une infime partie de mes motivations. Encore moins d'être venu chercher au Québec un climat politique plus favorable, si tant est qu'il le soit ? Je me garde bien d'ailleurs (pour le moment) de me prononcer là-dessus, ce n'est pas l'objet de mon assertion même si à te lire, je suis certain que nous pourrions tomber d'accord sur certains points...!? Citer
Habitués Tinavire Posté(e) 1 janvier 2010 Auteur Habitués Posté(e) 1 janvier 2010 Bravo Tinavire pour ce texte très intéressant. J'ai lu l'ensemble des interventions et je dirais que je ne suis pas d'accord avec plusieurs points à savoir: Il y a encore au Québec des entreprises qui encouragent la créativité, qui valorisent l'échange d'idées etc. Je crois cependant qu'il y a aussi beaucoup de travailleurs, particulièrement ceux qui sont syndiqués, qui ne donneront toujours que le minimum ... leur statut ... leur octroyant sécurité d'emploi, revenu important avec hausse annuelle garantie et ce, peu importe les résultats ... les paralysent ... à quoi bon faire du vent puisque ... anyway ... de toute façon ... J'ai toujours trouvé curieux que des gens soient contre l'ingérence gouvernementale dans plusieurs domaines mais ne veulent surtout pas renoncer à l'état providence de l'autre. Dans les faits ... s'il n'y a pas de donnant donnant il y a dichotomie ... Je crois qu'a notre niveau nous pouvons de grandes choses ... tant au niveau de notre boulot ... que dans la société en général ... il suffit de s'impliquer ... Mais bien des gens préfèrent attendre les mouvements de la troupe au complet avant de se mettre en action. Pour ma part, je crois qu'il y a des choses qui ne peuvent attendre ... la pauvreté en est une ... la justice sociale en est une autre ... Et même si mes actions sont minuscules ... je me dis que petit à petit l'oiseau fait son nid ... et que si nous agissions au lieu d'attendre le messie qui nous amènera tous vers le grand nirvana ... nous aurions la chance d'améliorer les choses. J'approuve et ajouterais que je suis heureux de constater qu'ici au quotidien et dans tous les milieux, le dialogue est (encore) facile et ouvert. Écouter a toujours du sens, et si on sait se montrer persuasif, on obtient rapidement que les choses changent. Là est certainement une des différences fondamentales avec notre vieille France... kobico et Azarielle ont réagi à ceci 2 Citer
Habitués En.ia Posté(e) 2 janvier 2010 Habitués Posté(e) 2 janvier 2010 Bravo Tinavire pour ce texte très intéressant. J'ai lu l'ensemble des interventions et je dirais que je ne suis pas d'accord avec plusieurs points à savoir: Il y a encore au Québec des entreprises qui encouragent la créativité, qui valorisent l'échange d'idées etc. Je crois cependant qu'il y a aussi beaucoup de travailleurs, particulièrement ceux qui sont syndiqués, qui ne donneront toujours que le minimum ... leur statut ... leur octroyant sécurité d'emploi, revenu important avec hausse annuelle garantie et ce, peu importe les résultats ... les paralysent ... à quoi bon faire du vent puisque ... anyway ... de toute façon ... J'ai toujours trouvé curieux que des gens soient contre l'ingérence gouvernementale dans plusieurs domaines mais ne veulent surtout pas renoncer à l'état providence de l'autre. Dans les faits ... s'il n'y a pas de donnant donnant il y a dichotomie ... Je crois qu'a notre niveau nous pouvons de grandes choses ... tant au niveau de notre boulot ... que dans la société en général ... il suffit de s'impliquer ... Mais bien des gens préfèrent attendre les mouvements de la troupe au complet avant de se mettre en action. Pour ma part, je crois qu'il y a des choses qui ne peuvent attendre ... la pauvreté en est une ... la justice sociale en est une autre ... Et même si mes actions sont minuscules ... je me dis que petit à petit l'oiseau fait son nid ... et que si nous agissions au lieu d'attendre le messie qui nous amènera tous vers le grand nirvana ... nous aurions la chance d'améliorer les choses. J'approuve et ajouterais que je suis heureux de constater qu'ici au quotidien et dans tous les milieux, le dialogue est (encore) facile et ouvert. Écouter a toujours du sens, et si on sait se montrer persuasif, on obtient rapidement que les choses changent. Là est certainement une des différences fondamentales avec notre vieille France... Malheurseusement, cela n'est vraiment pas le cas quand tu bosses au provincial (il parail qu'au fédéral, c'est pas mieux!) Citer
Habitués Tinavire Posté(e) 2 janvier 2010 Auteur Habitués Posté(e) 2 janvier 2010 Je partage mais pas docilement puisque j'estime que les raisons politiques sont insuffisantes pour justifier un projet d'immigration surtout qu'il serait tout simple de rester et de tenter de faire valoir ses idées. meme si c'est parfois une entreeprises difficile et périlleuse. je suis d'accord qu'il faille tenter de faire valoir ses idées mais moi je le vois rien qu'à mon travail quand j'essaie de donner des idées qui nous feraient avancer, ben on me fait bien comprendre que c'est comme ça et pas autrement!! donc je ne dis plus rien je fais mon travail et je me casse!!! En France, tu peux parler longtemps ça ne changera rien! moi je suis à 100% avec ce discours et d'accord avec toi Jem22 sur le fait de vouloir partir parce que "la culture du lieu ne cadre pas avec ses aspirations" et c'est tout à fait ce que l'on ressent avec mon fiancé. Hum ... je parlais à un membre du forum hier et lui disais qu'à mon travail, il n'y a que très peu de place pour l'initiative. Un pas en avant doit être contresigné et approuvé par trois personnes ... et pour la créativité, c'est « Espace 0 », alors j'en arrive à faire seulement ce qu'on me demande de faire ... ce qu'on m'a déjà demandé d'ailleurs ... ne pas en faire plus !!! Pour le reste, c'est un texte certes intéressant, mais pour une Québécoise, tout cela est difficile à saisir car je n'ai jamais vécu en France. J'ai toujours admiré, si je puis dire, les gens en France qui sont capables de descendre dans la rue en masse pour dénoncer des choses, en revendiquer d'autres. Je trouve qu'au Québec, devant un système de santé qui fait vraiment pitié, on baisse les bras et tout le monde dit : « C'est ça qui est ça ... ». Belle mentalité ! On baisse la tête comme des moutons, on ne dit rien, on subit, on ne se rebelle pas, on encaisse ... Cela provient sans doute de notre lointain passé de « porteurs d'eau », où on travaillait tous pour des anglais et où on baissait la tête. Par ailleurs, votre pays est riche en histoire, l'architecture est splendide, votre campagne sublime (je suis allée une bonne dizaine de fois en France, pays que j'adore). Bien sûr, ce n'est pas cela qui donne de l'emploi; mais quand les gens parlent du Québec, terre idyllique, images de cartes postales, vaste espaces ... oui, vastes espaces ... mais ce n'est pas cela qui donne du boulot non plus. On fait face à la réalité lorsqu'on arrive au Québec. Si tout le monde qui est insatisfait de ce qui se passe dans son pays plie bagage, ils vont aller où ? Le Québec, un jour, sera saturé ... déjà que bien des immigrants qualifiés ont de la difficulté à trouver du boulot. Bravo pour ceux qui réussissent, mais ceux qui restent sur la voie de service, qu'en fait-on, qu'en faites-vous ? Et même les Québécois qui eux aussi galèrent, ont perdu leur emploi à cause de la crise et ne savent pas quand ils vont en retrouver un ... Vous avez un regard très critique sur la France, et c'est nécessaire. Moi aussi, en tant que Québécoise, j'ai un regard très critique sur le Québec ... et depuis 54 ans que j'y suis, j'ai vu des beaux moments où l'âme québécoise s'élevait enfin ... puis elle est redescendue je ne sais où ... Les gens engagés, sans doute las de l'immobillisme des choses, et maintenant las des scandales et de la corruption, deviennent de plus en plus individualistes. Bref, il y a eu des périodes (je ne sais pas si vous étiez au Québec alors) ou La Belle Province était en ébullition ... il y avait des vents de changements, puis le vent s'est apaisé ... les choses se sont calmées et tout le monde est retourné dans sa cabane au ... Québec, regarder des téléréalités ... Je ne trouve pas que les québécois soient des moutons, le mode d'expression est différent et je préfère de loin ce mode là à celui revendicatif croisé dans les rues de France et Navarre...Comme je considère la façon dont est "pratiqué" l'individualisme ici à la fois beaucoup moins dévastateur et moins dérangeant. L'expression "bon enfant" me vient d'ailleurs à l'idée pour qualifier cet individualisme. Il est vrai que c'est un trait de notre société moderne que peu apprécient. On mange à la maison ce qu'on a gagné alors que dans les sociétés primitives on se rassemble autour du feu pour partager ce qu'une petite minorité a ramené...Allez donc savoir ce qu'il se passe dans notre tête d'homme moderne !!?? Bref ! Somme toute, c'est notre personnalité, pour beaucoup et nos aspirations qui feront la différence et permettront de trouver un juste équilibre dans un milieu (que l'on prend soin de choisir, si possible) où nos propres traits de caractère seront mis en valeur, favorisés ou mieux exploités (au choix). Comme je le disais plus haut, les paysages et la sécurité sociale ne faisaient plus (ou pas) mon bonheur..Et puis, est-il besoin de rappeler dans ce forum qu'il y a tout un monde de différence entre un touriste et un autochtone dans ses appréciations ? Citer
Habitués Tinavire Posté(e) 2 janvier 2010 Auteur Habitués Posté(e) 2 janvier 2010 Bravo Tinavire pour ce texte très intéressant. J'ai lu l'ensemble des interventions et je dirais que je ne suis pas d'accord avec plusieurs points à savoir: Il y a encore au Québec des entreprises qui encouragent la créativité, qui valorisent l'échange d'idées etc. Je crois cependant qu'il y a aussi beaucoup de travailleurs, particulièrement ceux qui sont syndiqués, qui ne donneront toujours que le minimum ... leur statut ... leur octroyant sécurité d'emploi, revenu important avec hausse annuelle garantie et ce, peu importe les résultats ... les paralysent ... à quoi bon faire du vent puisque ... anyway ... de toute façon ... J'ai toujours trouvé curieux que des gens soient contre l'ingérence gouvernementale dans plusieurs domaines mais ne veulent surtout pas renoncer à l'état providence de l'autre. Dans les faits ... s'il n'y a pas de donnant donnant il y a dichotomie ... Je crois qu'a notre niveau nous pouvons de grandes choses ... tant au niveau de notre boulot ... que dans la société en général ... il suffit de s'impliquer ... Mais bien des gens préfèrent attendre les mouvements de la troupe au complet avant de se mettre en action. Pour ma part, je crois qu'il y a des choses qui ne peuvent attendre ... la pauvreté en est une ... la justice sociale en est une autre ... Et même si mes actions sont minuscules ... je me dis que petit à petit l'oiseau fait son nid ... et que si nous agissions au lieu d'attendre le messie qui nous amènera tous vers le grand nirvana ... nous aurions la chance d'améliorer les choses. J'approuve et ajouterais que je suis heureux de constater qu'ici au quotidien et dans tous les milieux, le dialogue est (encore) facile et ouvert. Écouter a toujours du sens, et si on sait se montrer persuasif, on obtient rapidement que les choses changent. Là est certainement une des différences fondamentales avec notre vieille France... Malheurseusement, cela n'est vraiment pas le cas quand tu bosses au provincial (il parail qu'au fédéral, c'est pas mieux!) C'est pas du jeu !!...si on mêle les "fonctionnaires"à la conversation, on n'est pas sorti de l'auberge ! Citer
Habitués kobico Posté(e) 2 janvier 2010 Habitués Posté(e) 2 janvier 2010 Hum ... je parlais à un membre du forum hier et lui disais qu'à mon travail, il n'y a que très peu de place pour l'initiative. Un pas en avant doit être contresigné et approuvé par trois personnes ... et pour la créativité, c'est « Espace 0 », alors j'en arrive à faire seulement ce qu'on me demande de faire ... ce qu'on m'a déjà demandé d'ailleurs ... ne pas en faire plus !!! Pour le reste, c'est un texte certes intéressant, mais pour une Québécoise, tout cela est difficile à saisir car je n'ai jamais vécu en France. J'ai toujours admiré, si je puis dire, les gens en France qui sont capables de descendre dans la rue en masse pour dénoncer des choses, en revendiquer d'autres. Je trouve qu'au Québec, devant un système de santé qui fait vraiment pitié, on baisse les bras et tout le monde dit : « C'est ça qui est ça ... ». Belle mentalité ! On baisse la tête comme des moutons, on ne dit rien, on subit, on ne se rebelle pas, on encaisse ... Cela provient sans doute de notre lointain passé de « porteurs d'eau », où on travaillait tous pour des anglais et où on baissait la tête. Par ailleurs, votre pays est riche en histoire, l'architecture est splendide, votre campagne sublime (je suis allée une bonne dizaine de fois en France, pays que j'adore). Bien sûr, ce n'est pas cela qui donne de l'emploi; mais quand les gens parlent du Québec, terre idyllique, images de cartes postales, vaste espaces ... oui, vastes espaces ... mais ce n'est pas cela qui donne du boulot non plus. On fait face à la réalité lorsqu'on arrive au Québec. Si tout le monde qui est insatisfait de ce qui se passe dans son pays plie bagage, ils vont aller où ? Le Québec, un jour, sera saturé ... déjà que bien des immigrants qualifiés ont de la difficulté à trouver du boulot. Bravo pour ceux qui réussissent, mais ceux qui restent sur la voie de service, qu'en fait-on, qu'en faites-vous ? Et même les Québécois qui eux aussi galèrent, ont perdu leur emploi à cause de la crise et ne savent pas quand ils vont en retrouver un ... Vous avez un regard très critique sur la France, et c'est nécessaire. Moi aussi, en tant que Québécoise, j'ai un regard très critique sur le Québec ... et depuis 54 ans que j'y suis, j'ai vu des beaux moments où l'âme québécoise s'élevait enfin ... puis elle est redescendue je ne sais où ... Les gens engagés, sans doute las de l'immobillisme des choses, et maintenant las des scandales et de la corruption, deviennent de plus en plus individualistes. Bref, il y a eu des périodes (je ne sais pas si vous étiez au Québec alors) ou La Belle Province était en ébullition ... il y avait des vents de changements, puis le vent s'est apaisé ... les choses se sont calmées et tout le monde est retourné dans sa cabane au ... Québec, regarder des téléréalités ... Sans vouloir te vexer, Ensaimada, je me demande si tu ressens une certaine fierté d'être Québécoise? À te lire, je ne le sens pas. Pourquoi dis-tu que tout le monde baisse la tête et encaisse? Il y a plein de gens; des groupes de citoyens, des syndicats, des usagers du système de santé qui s'impliquent quotidiennement pour critiquer et aussi trouver des solutions aux problèmes de notre système de santé. Toutes les actions ne se cristallisent pas dans une manif grandiose mais cela ne veut pas dire que rien ne se fait pour autant, y compris des manifs ponctuelles comme celle qui a réuni 50,000 personnes au printemps 2008. T'en souviens-tu? Toutes les sociétés modernes, ce qui inclut le Canada et la France font face au problème de l'augmentation astronomique des coûts de santé versus le maintien et l'accessibilité des soins à l'ensemble de la population. D'ailleurs, La France est passée du 1er rang en Europe au 13e ou 16e rang (j'ai un petit blanc de mémoire...) tant qu'à l'efficacité de son système de santé. Je ne crois pas que cela se résoudra seulement avec quelques manifs. Je n'admire pas la France pour cette façon systématique et fréquente de descendre dans la rue. Je ne la juge pas non plus. Il y a un prix à payer pour toutes choses; il y a certainement des "dommages collatéraux" à ces manifs "immobilisantes" tout comme il y a un prix à payer pour notre manière plus anglo-saxonne de faire les choses. Voilà, nous sommes différents et avons des stratégies différentes et je ne suis pas prête à parier que c'est mieux ici ou en France. Tu sembles nostalgique de la belle époque où "l'âme québécoise s'élevait" et tu affirmes que tout le monde est retourné dans sa cabane regarder des téléréalités.... Pour te dire, je trouve ton propos méprisant. Peut-être est-il vrai que les gens sont plus désabusés et cyniques qu'auparavant mais cela ne t'autorise pas pour autant à porter un jugement sur la pauvreté de leurs intérets culturels que tu ne partages certainement pas. Par ailleurs, il faut être impliqué sur le terrain pour constater tout ce qui se fait encore et malgré tout. J'ai pas de problème avec le fait d'avoir un esprit critique envers le Québec mais j'aime la justice et les nuances. Azarielle, E-Logisticien et Voyageur76 ont réagi à ceci 3 Citer
Habitués En.ia Posté(e) 2 janvier 2010 Habitués Posté(e) 2 janvier 2010 Malheurseusement, cela n'est vraiment pas le cas quand tu bosses au provincial (il parail qu'au fédéral, c'est pas mieux!) C'est pas du jeu !!...si on mêle les "fonctionnaires"à la conversation, on n'est pas sorti de l'auberge ! Ah bah ça se voit que t'habites pas Québec toi! Citer
Habitués kobico Posté(e) 2 janvier 2010 Habitués Posté(e) 2 janvier 2010 Je ne trouve pas que les québécois soient des moutons, le mode d'expression est différent et je préfère de loin ce mode là à celui revendicatif croisé dans les rues de France et Navarre...Comme je considère la façon dont est "pratiqué" l'individualisme ici à la fois beaucoup moins dévastateur et moins dérangeant. L'expression "bon enfant" me vient d'ailleurs à l'idée pour qualifier cet individualisme. Il est vrai que c'est un trait de notre société moderne que peu apprécient. On mange à la maison ce qu'on a gagné alors que dans les sociétés primitives on se rassemble autour du feu pour partager ce qu'une petite minorité a ramené...Allez donc savoir ce qu'il se passe dans notre tête d'homme moderne !!?? Bref ! Somme toute, c'est notre personnalité, pour beaucoup et nos aspirations qui feront la différence et permettront de trouver un juste équilibre dans un milieu (que l'on prend soin de choisir, si possible) où nos propres traits de caractère seront mis en valeur, favorisés ou mieux exploités (au choix). Comme je le disais plus haut, les paysages et la sécurité sociale ne faisaient plus (ou pas) mon bonheur..Et puis, est-il besoin de rappeler dans ce forum qu'il y a tout un monde de différence entre un touriste et un autochtone dans ses appréciations ? Merci Tinavire pour le partage de tes réflexions. Il y en a tant que je ne sais sur quoi rebondir. Je devrai décanter le tout. L'expression individualisme "bon enfant" m'étonne beaucoup! Si tu as envie de développer, je suis bien curieuse. Azarielle a réagi à ceci 1 Citer
Habitués Tinavire Posté(e) 2 janvier 2010 Auteur Habitués Posté(e) 2 janvier 2010 Je ne trouve pas que les québécois soient des moutons, le mode d'expression est différent et je préfère de loin ce mode là à celui revendicatif croisé dans les rues de France et Navarre...Comme je considère la façon dont est "pratiqué" l'individualisme ici à la fois beaucoup moins dévastateur et moins dérangeant. L'expression "bon enfant" me vient d'ailleurs à l'idée pour qualifier cet individualisme. Il est vrai que c'est un trait de notre société moderne que peu apprécient. On mange à la maison ce qu'on a gagné alors que dans les sociétés primitives on se rassemble autour du feu pour partager ce qu'une petite minorité a ramené...Allez donc savoir ce qu'il se passe dans notre tête d'homme moderne !!?? Bref ! Somme toute, c'est notre personnalité, pour beaucoup et nos aspirations qui feront la différence et permettront de trouver un juste équilibre dans un milieu (que l'on prend soin de choisir, si possible) où nos propres traits de caractère seront mis en valeur, favorisés ou mieux exploités (au choix). Comme je le disais plus haut, les paysages et la sécurité sociale ne faisaient plus (ou pas) mon bonheur..Et puis, est-il besoin de rappeler dans ce forum qu'il y a tout un monde de différence entre un touriste et un autochtone dans ses appréciations ? Merci Tinavire pour le partage de tes réflexions. Il y en a tant que je ne sais sur quoi rebondir. Je devrai décanter le tout. L'expression individualisme "bon enfant" m'étonne beaucoup! Si tu as envie de développer, je suis bien curieuse. Pendant que tu décantes... voilà des précisions ; en faisant le plus court possible, et sans tomber dans une dissertation sociologique ou dans un discours philosophique, car c'est le genre de sujet qui s'y prête... Par "bon enfant", je veux dire aimable et j'oppose un individualisme teinté d'autonomie (pas contraignant et respectueux, une sorte d'individualisme communautaire qui crée du lien - les gens s'impliquent beaucoup au travers de diverses associations par exemple et oublient dans ce contexte leurs intérêts personnels, mettent de côté leurs différences et ne rejettent personne) à un individualisme égoïste, narcissique et intéressé (jusques dans les associations on retrouve des clivages, des gens qui s'assemblent parce qu'ils se ressemblent, et où souvent on y agit pour des motivations personnelles). Voilà ! Ai-je suffisamment étanché ta soif avec ce petit peu de réponse ? Sinon, faudra qu'on se retrouve autour d'un verre avec pelle et pioche pour creuser !? Citer
Invité Posté(e) 2 janvier 2010 Posté(e) 2 janvier 2010 Hum ... je parlais à un membre du forum hier et lui disais qu'à mon travail, il n'y a que très peu de place pour l'initiative. Un pas en avant doit être contresigné et approuvé par trois personnes ... et pour la créativité, c'est « Espace 0 », alors j'en arrive à faire seulement ce qu'on me demande de faire ... ce qu'on m'a déjà demandé d'ailleurs ... ne pas en faire plus !!! Pour le reste, c'est un texte certes intéressant, mais pour une Québécoise, tout cela est difficile à saisir car je n'ai jamais vécu en France. J'ai toujours admiré, si je puis dire, les gens en France qui sont capables de descendre dans la rue en masse pour dénoncer des choses, en revendiquer d'autres. Je trouve qu'au Québec, devant un système de santé qui fait vraiment pitié, on baisse les bras et tout le monde dit : « C'est ça qui est ça ... ». Belle mentalité ! On baisse la tête comme des moutons, on ne dit rien, on subit, on ne se rebelle pas, on encaisse ... Cela provient sans doute de notre lointain passé de « porteurs d'eau », où on travaillait tous pour des anglais et où on baissait la tête. Par ailleurs, votre pays est riche en histoire, l'architecture est splendide, votre campagne sublime (je suis allée une bonne dizaine de fois en France, pays que j'adore). Bien sûr, ce n'est pas cela qui donne de l'emploi; mais quand les gens parlent du Québec, terre idyllique, images de cartes postales, vaste espaces ... oui, vastes espaces ... mais ce n'est pas cela qui donne du boulot non plus. On fait face à la réalité lorsqu'on arrive au Québec. Si tout le monde qui est insatisfait de ce qui se passe dans son pays plie bagage, ils vont aller où ? Le Québec, un jour, sera saturé ... déjà que bien des immigrants qualifiés ont de la difficulté à trouver du boulot. Bravo pour ceux qui réussissent, mais ceux qui restent sur la voie de service, qu'en fait-on, qu'en faites-vous ? Et même les Québécois qui eux aussi galèrent, ont perdu leur emploi à cause de la crise et ne savent pas quand ils vont en retrouver un ... Vous avez un regard très critique sur la France, et c'est nécessaire. Moi aussi, en tant que Québécoise, j'ai un regard très critique sur le Québec ... et depuis 54 ans que j'y suis, j'ai vu des beaux moments où l'âme québécoise s'élevait enfin ... puis elle est redescendue je ne sais où ... Les gens engagés, sans doute las de l'immobillisme des choses, et maintenant las des scandales et de la corruption, deviennent de plus en plus individualistes. Bref, il y a eu des périodes (je ne sais pas si vous étiez au Québec alors) ou La Belle Province était en ébullition ... il y avait des vents de changements, puis le vent s'est apaisé ... les choses se sont calmées et tout le monde est retourné dans sa cabane au ... Québec, regarder des téléréalités ... Sans vouloir te vexer, Ensaimada, je me demande si tu ressens une certaine fierté d'être Québécoise? À te lire, je ne le sens pas. Pourquoi dis-tu que tout le monde baisse la tête et encaisse? Il y a plein de gens; des groupes de citoyens, des syndicats, des usagers du système de santé qui s'impliquent quotidiennement pour critiquer et aussi trouver des solutions aux problèmes de notre système de santé. Toutes les actions ne se cristallisent pas dans une manif grandiose mais cela ne veut pas dire que rien ne se fait pour autant, y compris des manifs ponctuelles comme celle qui a réuni 50,000 personnes au printemps 2008. T'en souviens-tu? Toutes les sociétés modernes, ce qui inclut le Canada et la France font face au problème de l'augmentation astronomique des coûts de santé versus le maintien et l'accessibilité des soins à l'ensemble de la population. D'ailleurs, La France est passée du 1er rang en Europe au 13e ou 16e rang (j'ai un petit blanc de mémoire...) tant qu'à l'efficacité de son système de santé. Je ne crois pas que cela se résoudra seulement avec quelques manifs. Je n'admire pas la France pour cette façon systématique et fréquente de descendre dans la rue. Je ne la juge pas non plus. Il y a un prix à payer pour toutes choses; il y a certainement des "dommages collatéraux" à ces manifs "immobilisantes" tout comme il y a un prix à payer pour notre manière plus anglo-saxonne de faire les choses. Voilà, nous sommes différents et avons des stratégies différentes et je ne suis pas prête à parier que c'est mieux ici ou en France. Tu sembles nostalgique de la belle époque où "l'âme québécoise s'élevait" et tu affirmes que tout le monde est retourné dans sa cabane regarder des téléréalités.... Pour te dire, je trouve ton propos méprisant. Peut-être est-il vrai que les gens sont plus désabusés et cyniques qu'auparavant mais cela ne t'autorise pas pour autant à porter un jugement sur la pauvreté de leurs intérets culturels que tu ne partages certainement pas. Par ailleurs, il faut être impliqué sur le terrain pour constater tout ce qui se fait encore et malgré tout. J'ai pas de problème avec le fait d'avoir un esprit critique envers le Québec mais j'aime la justice et les nuances. C'est drôle car cela fait trois personnes qui me disent cela, dont deux en privé. On dirait que pour un Québécois, avoir l'esprit critique et un regard « pointu » sur le Québec est un défaut ... Eh bien j'ai ce défaut : je suis l'actualité, je regarde le Québec aller depuis longtemps, les temps changent, les mentalités et les aspirations aussi. Avec un ami Français (qui a vécu aux Antilles, en Afrique et au Vietnam) et son épouse vietnamienne, nous avons abondamment parlé du Québec hier, de l'immigration, du multiculturalisme, du choc des valeurs et des cultures, etc. C'était fascinant. Je me demande ce que cela aurait donné avec une dizaine de membres du forum ici . Le fait d'avoir un regard critique sur l'endroit où l'on vit (et j'en ai un également sur ma toute petite ville où je me suis impliquée avec des centaines d'autres citoyens pour empêcher qu'un projet franchement douteux voit le jour et nous avons réussi !) n'a rien à voir avec la fierté. Que voudrait dire être fière d'être québécoise si je ne m'intéresse même pas à ce qui se passe chez moi, dans ma province ... ce serait un sentiment assez vide de sens. Je suis fière quand je vois certaines de nos réalisations, dont plusieurs sont impressionnantes, pour d'autres choses, alors là, non, je ne suis pas fière (quand je vois la corruption, la facilité avec laquelle des criminels, à cravate ou non s'en sortent ... alors là je ne suis pas fière ... mais je sais que cela se passe aussi ailleurs ...). Mais ce n'est pas parce que cela se passe ailleurs qu'il faut dire ... « ben c'est comme ça pis on peut rien faire ... ». Citer
Habitués kobico Posté(e) 2 janvier 2010 Habitués Posté(e) 2 janvier 2010 C'est drôle car cela fait trois personnes qui me disent cela, dont deux en privé. On dirait que pour un Québécois, avoir l'esprit critique et un regard « pointu » sur le Québec est un défaut ... Eh bien j'ai ce défaut : je suis l'actualité, je regarde le Québec aller depuis longtemps, les temps changent, les mentalités et les aspirations aussi. Avec un ami Français (qui a vécu aux Antilles, en Afrique et au Vietnam) et son épouse vietnamienne, nous avons abondamment parlé du Québec hier, de l'immigration, du multiculturalisme, du choc des valeurs et des cultures, etc. C'était fascinant. Je me demande ce que cela aurait donné avec une dizaine de membres du forum ici . Le fait d'avoir un regard critique sur l'endroit où l'on vit (et j'en ai un également sur ma toute petite ville où je me suis impliquée avec des centaines d'autres citoyens pour empêcher qu'un projet franchement douteux voit le jour et nous avons réussi !) n'a rien à voir avec la fierté. Que voudrait dire être fière d'être québécoise si je ne m'intéresse même pas à ce qui se passe chez moi, dans ma province ... ce serait un sentiment assez vide de sens. Je suis fière quand je vois certaines de nos réalisations, dont plusieurs sont impressionnantes, pour d'autres choses, alors là, non, je ne suis pas fière (quand je vois la corruption, la facilité avec laquelle des criminels, à cravate ou non s'en sortent ... alors là je ne suis pas fière ... mais je sais que cela se passe aussi ailleurs ...). Mais ce n'est pas parce que cela se passe ailleurs qu'il faut dire ... « ben c'est comme ça pis on peut rien faire ... ». Ta réponse m'indique que tu n'as pas compris la portée de mon propos. En clair, tu reviens toujours avec la même généralité ( "On dirait que pour un Québécois, avoir un esprit critique et un regard "pointu" sur le Québec est un défaut") alors que j'ai affirmé le contraire. J'ai écrit:"J'ai pas de problème avec le fait d'avoir un esprit critique envers le Québec mais j'aime la justice et les nuances." Il y a une différence entre aimer son pays (au sens d'être fière d'y appartenir) et critiquer des comportements individuels ou collectifs. Je ne suis pas fière des travers des gens de mon pays mais j'aime mon pays tout le temps. C'est cela que je ne sens pas chez toi. D'ailleurs, tu l'as dis toi-même sur un autre fil: Tu as l'impression d'être née sur le mauvais continent... Évidemment, tu as parfaitement le droit de ne pas aimer ton pays, si c'est le cas. Hier, tu justifiais notre présumé manque de combativité par notre attitude de "porteurs d'eau". Aujourd'hui, tu affirmes que c'est le fait de voir la même chose chez nos voisins ("par ce qui se passe ailleurs") qui nous sert de base pour justifier, à tort, notre inaction... Sommes-nous si mal fichus que cela pour être incapables de penser et d'agir par nous-mêmes? En terminant, ce n'est pas parce que l'on est pas d'accord avec tes critiques ( critiques ne s'appuyant pas toujours sur des faits avérés) que l'on refuse toutes critiques du Québec ou que tes critiques sont plus valables que celles des autres. Azarielle a réagi à ceci 1 Citer
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