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Notre chroniqueur de Sherbrooke partage avec nous ses réflexions sur l'intégration, l'immigration et la langue d'appartenance.

À lire en page d'accueil.

Bonne lecture.

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  • Habitués
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OHana, je sais pas comment tu fais, mais tu saisi très exactement les précoccupations des Québécois presque mieux queux même. Tu mets toujours le doigt sur le bobo et tu es toujours exact. Tu as une sensibilité rare de la société québécoise

En fait, tu as une capacité danalyse et dintériorité sociétaire vraiment stupéfiante.

Ton apport à notre société est précieux.

Je le dis comme je le pense.

Merci.

  • Habitués
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Curieuse Écrit Hier, 11:53 PM

OHana, je sais pas comment tu fais, mais tu saisi très exactement les précoccupations des Québécois presque mieux queux même. Tu mets toujours le doigt sur le bobo et tu es toujours exact. Tu as une sensibilité rare de la société québécoise

En fait, tu as une capacité danalyse et dintériorité sociétaire vraiment stupéfiante.

Ton apport à notre société est précieux.

Je le dis comme je le pense.

Merci.

+1

jimmy

  • Habitués
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Merci O, pour cette excellente chronique. J'aimerais souligner une chose dont tu ne parles pas, et qui me paraît constituer une donnée à considérer: la plupart des immigrants (au moins 60%) ne découvrent pas le français au Québec. Un certain nombre d'immigrants ont déjà vécu en français (Français, Belges, Suisses). D'autres, comme moi, ont été amenés au français suite à la colonisation.

Comme tu le vois autour de toi, nos antécédents nous disposent différemment à atteindre le point d'inflexion. Je ne suis pas francophone de naissance, je ne vais donc pas parler au nom de Belges et de Français car je ne sais pas ce qu'ils entendent derrière des mots "vivre en français". Mais je me doute que ce n'est pas du tout la même chose que les Québécois. Quant à moi, j'ai développé depuis mon enfance une histoire d'amour-haine avec la langue française, un outil de communication qui m'a permis d'accéder à l'instruction tout en étant la langue du colonisateur. Même si les Québécois n'ont jamais colonisé mon pays, mes antécédents avec la langue française constituent un déterminant essentiel dans mon adhésion à la société québécoise. Tout en sachant que les Québécois n'y sont pour rien ...

Des fois, je me demande si les êtres humains ne seraient pas porteurs d'un gène de la langue qui se serait développé au fil des siècles. Lequel gène ferait qu'on ne peut ressentir et exprimer certaines choses que dans sa langue ...

  • Habitués
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Merci O, pour cette excellente chronique. J'aimerais souligner une chose dont tu ne parles pas, et qui me paraît constituer une donnée à considérer: la plupart des immigrants (au moins 60%) ne découvrent pas le français au Québec. Un certain nombre d'immigrants ont déjà vécu en français (Français, Belges, Suisses). D'autres, comme moi, ont été amenés au français suite à la colonisation.

Comme tu le vois autour de toi, nos antécédents nous disposent différemment à atteindre le point d'inflexion. Je ne suis pas francophone de naissance, je ne vais donc pas parler au nom de Belges et de Français car je ne sais pas ce qu'ils entendent derrière des mots "vivre en français". Mais je me doute que ce n'est pas du tout la même chose que les Québécois. Quant à moi, j'ai développé depuis mon enfance une histoire d'amour-haine avec la langue française, un outil de communication qui m'a permis d'accéder à l'instruction tout en étant la langue du colonisateur. Même si les Québécois n'ont jamais colonisé mon pays, mes antécédents avec la langue française constituent un déterminant essentiel dans mon adhésion à la société québécoise. Tout en sachant que les Québécois n'y sont pour rien ...

Des fois, je me demande si les êtres humains ne seraient pas porteurs d'un gène de la langue qui se serait développé au fil des siècles. Lequel gène ferait qu'on ne peut ressentir et exprimer certaines choses que dans sa langue ...

Beaucoup de Québécois entretiennent la même relation avec l'anglais, langue des conquérants, langue du colonisateur, langue du patron, langue du poignon.

Énorme différence: toi, la colonisation anglaise ne t'empêche pas de vivre ta culture québécoise (à force de résistance, s'entend). Tout comme l'anglais n'a jamais empêché les Indiens ou les Nigérians d'apprécier leur propre langue. À conditions de rester chez eux. Mais quand on immigre, les défenses érigées contre une culture (ici le fait français), cet outil de colonisation, se retournent contre la culture d'accueil. Alors que les Québécois n'y sont pour rien. Leur seul "tort" étant de partager la langue et quelques éléments de la culture de notre ex-colonisateur ...

  • Habitués
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Merci O, pour cette excellente chronique. J'aimerais souligner une chose dont tu ne parles pas, et qui me paraît constituer une donnée à considérer: la plupart des immigrants (au moins 60%) ne découvrent pas le français au Québec. Un certain nombre d'immigrants ont déjà vécu en français (Français, Belges, Suisses). D'autres, comme moi, ont été amenés au français suite à la colonisation.

Comme tu le vois autour de toi, nos antécédents nous disposent différemment à atteindre le point d'inflexion. Je ne suis pas francophone de naissance, je ne vais donc pas parler au nom de Belges et de Français car je ne sais pas ce qu'ils entendent derrière des mots "vivre en français". Mais je me doute que ce n'est pas du tout la même chose que les Québécois. Quant à moi, j'ai développé depuis mon enfance une histoire d'amour-haine avec la langue française, un outil de communication qui m'a permis d'accéder à l'instruction tout en étant la langue du colonisateur. Même si les Québécois n'ont jamais colonisé mon pays, mes antécédents avec la langue française constituent un déterminant essentiel dans mon adhésion à la société québécoise. Tout en sachant que les Québécois n'y sont pour rien ...

Des fois, je me demande si les êtres humains ne seraient pas porteurs d'un gène de la langue qui se serait développé au fil des siècles. Lequel gène ferait qu'on ne peut ressentir et exprimer certaines choses que dans sa langue ...

Beaucoup de Québécois entretiennent la même relation avec l'anglais, langue des conquérants, langue du colonisateur, langue du patron, langue du poignon.

Énorme différence: toi, la colonisation anglaise ne t'empêche pas de vivre ta culture québécoise (à force de résistance, s'entend). Tout comme l'anglais n'a jamais empêché les Indiens ou les Nigérians d'apprécier leur propre langue. À conditions de rester chez eux. Mais quand on immigre, les défenses érigées contre une culture (ici le fait français), cet outil de colonisation, se retournent contre la culture d'accueil. Alors que les Québécois n'y sont pour rien. Leur seul "tort" étant de partager la langue et quelques éléments de la culture de notre ex-colonisateur ...

À ces immigrants donc, de faire la part des choses en évitant de se retourner bêtement contre la culture daccueil. Vous avez été colonisés ? Nous aussi

Théoriquement, cet élément pourrait être rassembleur.

Théoriquement

Sauf que comme le dit Foglia : « Dans aucun pays du monde, les immigrants sauf quelques rares intellos, artistes et originaux ne sagglutinent à une minorité. »

Être minoritaire, voyez-vous, cest pas winner

  • Habitués
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Merci O, pour cette excellente chronique. J'aimerais souligner une chose dont tu ne parles pas, et qui me paraît constituer une donnée à considérer: la plupart des immigrants (au moins 60%) ne découvrent pas le français au Québec. Un certain nombre d'immigrants ont déjà vécu en français (Français, Belges, Suisses). D'autres, comme moi, ont été amenés au français suite à la colonisation.

Comme tu le vois autour de toi, nos antécédents nous disposent différemment à atteindre le point d'inflexion. Je ne suis pas francophone de naissance, je ne vais donc pas parler au nom de Belges et de Français car je ne sais pas ce qu'ils entendent derrière des mots "vivre en français". Mais je me doute que ce n'est pas du tout la même chose que les Québécois. Quant à moi, j'ai développé depuis mon enfance une histoire d'amour-haine avec la langue française, un outil de communication qui m'a permis d'accéder à l'instruction tout en étant la langue du colonisateur. Même si les Québécois n'ont jamais colonisé mon pays, mes antécédents avec la langue française constituent un déterminant essentiel dans mon adhésion à la société québécoise. Tout en sachant que les Québécois n'y sont pour rien ...

Des fois, je me demande si les êtres humains ne seraient pas porteurs d'un gène de la langue qui se serait développé au fil des siècles. Lequel gène ferait qu'on ne peut ressentir et exprimer certaines choses que dans sa langue ...

Beaucoup de Québécois entretiennent la même relation avec l'anglais, langue des conquérants, langue du colonisateur, langue du patron, langue du poignon.

Énorme différence: toi, la colonisation anglaise ne t'empêche pas de vivre ta culture québécoise (à force de résistance, s'entend). Tout comme l'anglais n'a jamais empêché les Indiens ou les Nigérians d'apprécier leur propre langue. À conditions de rester chez eux. Mais quand on immigre, les défenses érigées contre une culture (ici le fait français), cet outil de colonisation, se retournent contre la culture d'accueil. Alors que les Québécois n'y sont pour rien. Leur seul "tort" étant de partager la langue et quelques éléments de la culture de notre ex-colonisateur ...

À ces immigrants donc, de faire la part des choses en évitant de se retourner bêtement contre la culture d'accueil. Vous avez été colonisés ? Nous aussi

Hum ... Voilà justement une façon de présenter les choses porteuse d'un immense pouvoir d'attraction envers ta culture ...

  • Habitués
Posté(e)

Merci O, pour cette excellente chronique. J'aimerais souligner une chose dont tu ne parles pas, et qui me paraît constituer une donnée à considérer: la plupart des immigrants (au moins 60%) ne découvrent pas le français au Québec. Un certain nombre d'immigrants ont déjà vécu en français (Français, Belges, Suisses). D'autres, comme moi, ont été amenés au français suite à la colonisation.

Comme tu le vois autour de toi, nos antécédents nous disposent différemment à atteindre le point d'inflexion. Je ne suis pas francophone de naissance, je ne vais donc pas parler au nom de Belges et de Français car je ne sais pas ce qu'ils entendent derrière des mots "vivre en français". Mais je me doute que ce n'est pas du tout la même chose que les Québécois. Quant à moi, j'ai développé depuis mon enfance une histoire d'amour-haine avec la langue française, un outil de communication qui m'a permis d'accéder à l'instruction tout en étant la langue du colonisateur. Même si les Québécois n'ont jamais colonisé mon pays, mes antécédents avec la langue française constituent un déterminant essentiel dans mon adhésion à la société québécoise. Tout en sachant que les Québécois n'y sont pour rien ...

Des fois, je me demande si les êtres humains ne seraient pas porteurs d'un gène de la langue qui se serait développé au fil des siècles. Lequel gène ferait qu'on ne peut ressentir et exprimer certaines choses que dans sa langue ...

Beaucoup de Québécois entretiennent la même relation avec l'anglais, langue des conquérants, langue du colonisateur, langue du patron, langue du poignon.

Énorme différence: toi, la colonisation anglaise ne t'empêche pas de vivre ta culture québécoise (à force de résistance, s'entend). Tout comme l'anglais n'a jamais empêché les Indiens ou les Nigérians d'apprécier leur propre langue. À conditions de rester chez eux. Mais quand on immigre, les défenses érigées contre une culture (ici le fait français), cet outil de colonisation, se retournent contre la culture d'accueil. Alors que les Québécois n'y sont pour rien. Leur seul "tort" étant de partager la langue et quelques éléments de la culture de notre ex-colonisateur ...

À ces immigrants donc, de faire la part des choses en évitant de se retourner bêtement contre la culture d'accueil. Vous avez été colonisés ? Nous aussi

Hum ... Voilà justement une façon de présenter les choses porteuse d'un immense pouvoir d'attraction envers ta culture ...

Bon. Cest bizarre Angela mais à force de te lire sur ce forum, il semble que ta première réaction semble de toujours voir dans mes propos (ou ceux de bien dautres), une attaque en règle contre les immigrants

Je nai fait que reprendre ta propre prémisse. En fait, on dit la même chose. Mais tu ne semble pas vouloir le voir. On dirait que pour toi, le Québec est divisé en deux camps : les immigrés et les Québécois de souche. Et que ces deux camps sont en opposition permanente. Cest sûr quavec une attitude pareille, le dialogue sera toujours difficile.

Sauf que tu vois, ma propre culture comme tu dis, risque fort de devenir celle de tes enfants à long terme.

  • Habitués
Posté(e)

Désolé, mais le concept manichéen, simpliste à lextrême, véhiculé par certains ici de limmigrant sauveur saint et pur et du Québécois fautif et raciste me pue au nez par ce quil contient de fausseté, de dénigrement et de condescendance.

  • Habitués
Posté(e)
Merci O, pour cette excellente chronique. J'aimerais souligner une chose dont tu ne parles pas, et qui me paraît constituer une donnée à considérer: la plupart des immigrants (au moins 60%) ne découvrent pas le français au Québec. Un certain nombre d'immigrants ont déjà vécu en français (Français, Belges, Suisses). D'autres, comme moi, ont été amenés au français suite à la colonisation.

Comme tu le vois autour de toi, nos antécédents nous disposent différemment à atteindre le point d'inflexion. Je ne suis pas francophone de naissance, je ne vais donc pas parler au nom de Belges et de Français car je ne sais pas ce qu'ils entendent derrière des mots "vivre en français". Mais je me doute que ce n'est pas du tout la même chose que les Québécois. Quant à moi, j'ai développé depuis mon enfance une histoire d'amour-haine avec la langue française, un outil de communication qui m'a permis d'accéder à l'instruction tout en étant la langue du colonisateur. Même si les Québécois n'ont jamais colonisé mon pays, mes antécédents avec la langue française constituent un déterminant essentiel dans mon adhésion à la société québécoise. Tout en sachant que les Québécois n'y sont pour rien ...

Des fois, je me demande si les êtres humains ne seraient pas porteurs d'un gène de la langue qui se serait développé au fil des siècles. Lequel gène ferait qu'on ne peut ressentir et exprimer certaines choses que dans sa langue ...

Beaucoup de Québécois entretiennent la même relation avec l'anglais, langue des conquérants, langue du colonisateur, langue du patron, langue du poignon.

Énorme différence: toi, la colonisation anglaise ne t'empêche pas de vivre ta culture québécoise (à force de résistance, s'entend). Tout comme l'anglais n'a jamais empêché les Indiens ou les Nigérians d'apprécier leur propre langue. À conditions de rester chez eux. Mais quand on immigre, les défenses érigées contre une culture (ici le fait français), cet outil de colonisation, se retournent contre la culture d'accueil. Alors que les Québécois n'y sont pour rien. Leur seul "tort" étant de partager la langue et quelques éléments de la culture de notre ex-colonisateur ...

À ces immigrants donc, de faire la part des choses en évitant de se retourner bêtement contre la culture d'accueil. Vous avez été colonisés ? Nous aussi

Hum ... Voilà justement une façon de présenter les choses porteuse d'un immense pouvoir d'attraction envers ta culture ...

Bon. C'est bizarre Angela mais à force de te lire sur ce forum, il semble que ta première réaction semble de toujours voir dans mes propos (ou ceux de bien d'autres), une attaque en règle contre les immigrants

Est-ce moi qui parle de "se retourner bêtement"? Quant à ma relation avec les autres forumeurs, laisse-les en juger, OK?

Je nai fait que reprendre ta propre prémisse. En fait, on dit la même chose. Mais tu ne semble pas vouloir le voir. On dirait que pour toi, le Québec est divisé en deux camps : les immigrés et les Québécois de souche. Et que ces deux camps sont en opposition permanente. Cest sûr quavec une attitude pareille, le dialogue sera toujours difficile.

Erreur. Moi et toi on ne dit pas du tout la même chose. Je dis que ma compréhension de la culture québécoise ne part pas de zéro. Ça aurait peut-être été mieux si je ne parlais pas un mot de français. Il se trouve que les Français, les Belges, les Africains dont moi, arrivent ici avec un passé en français. Apprécier la culture québécoise avec un bagage de départ qui n'est pas forcément compatible, tu vois ce que je veux dire? Ça peut être un handicap pour atteindre le point d'inflexion dont parle O'Hana.

Désolé, mais le concept manichéen, simpliste à lextrême, véhiculé par certains ici de limmigrant sauveur saint et pur et du Québécois fautif et raciste me pue au nez par ce quil contient de fausseté, de dénigrement et de condescendance.

Dans mes messages, je n'ai parlé nulle part de Québécois. Mon dernier message pointe ton "ceux qui se retournent bêtement". Serais-tu devenue "les Québécois"? Tu t'attends à des applaudissements quand tu dénigres toi-même les autres? Qu'est-ce qu'il y a dans mon message de fausseté, dénigrement et condescendance? Si mes messages te dérangent autant, pourquoi ne me mettrais-tu pas parmi tes forumeurs ignorés?

Posté(e)

Salut gang,

Merci à toutes et tous pour vos très bons mots :)

J'aimerais souligner une chose dont tu ne parles pas, et qui me paraît constituer une donnée à considérer: la plupart des immigrants (au moins 60%) ne découvrent pas le français au Québec. Un certain nombre d'immigrants ont déjà vécu en français (Français, Belges, Suisses). D'autres, comme moi, ont été amenés au français suite à la colonisation.

Très bon point. Que j'avais d'ailleurs introduit dans ma chronique mais que j'ai choisi d'enlever dans la version finale car c'est un sujet qui mérite un papier en soi et je voulais rester centré sur une seule idée majeure. Il est vrai qu'entre un québécois francophone, un français et un maghrébin francophone par exemple, la relation à la langue française est objectivement identique mais subjectivement très différente. Tant sur le plan linguistique que sur le plan culturel surtout.

Mais c'est là où, par exemple, j'aurais dû mieux préciser ma pensée car je prends ta remarque comme l'expression de cette ambiguïté dans mon raisonnement : lorsque je parle de point d'inflexion face au français, j'aurais dû en effet souligner que ce point doit être atteint en fonction de la culture québécoise dont le français en est le véhicule.

D'où ma "préférence" pour l'immigrant francophile plutôt que pour l'immigrant francophone : le premier peut avoir développé un intérêt pour toutes cultures francophones alors que ce n'est pas nécessairement le cas pour le second. Dit autrement, selon l'immigrant, à la langue française peut être intimement rattachée qu'une seule culture bien précise (ex : culture française ou belge ou néo-calédonienne) ou une sensibilité à toutes les cultures francophones (incluant la culture québécoise qui pourrait faciliter l'atteinte du point d'inflexion).

Ne pas distinguer langue et culture ici peut s'avérer risqué pour la société québécoise : prendre pour acquis l'immigrant français par exemple et/ou prendre pour acquis l'immigrant francophone. Parfois, il peut y avoir pleine convergence entre l'immigrant et le québécois et parfois, il peut y avoir totale divergence (et c'est logique quand on dissocie langue française et culture).

Alors, évidemment, tout cela complexifie l'atteinte du point d'inflexion car même "entre" francophones, des lignes - légitimes - de distinction existent. Mais cela reste possible et plus pertinent selon moi : au lieu de s'évertuer à convaincre l'immigrant francophone qui est au Québec simplement pour vivre son american dream en français, mieux vaut se concentrer sur les immigrants francophiles - dont certains ne parlent pas encore le français - mais qui portent déjà en eux ce désir de vraiment essayer d'aimer le Québec.

Désolé, mais le concept manichéen, simpliste à l'extrême, véhiculé par certains ici de l'immigrant sauveur saint et pur et du Québécois fautif et raciste me pue au nez par ce qu'il contient de fausseté, de dénigrement et de condescendance.

Moi, je trouve que vous parlez au fond de la même chose mesdames. Mais je suis très d'accord avec ce passage de Curieuse : pendant plus de dix ans (de 1995 à 2007), on a eu droit au Québec à ce nationalisme civique qui n'avait rien à envier au multiculturalisme canadien pour tenter de rattraper les propos de Parizeau. Un discours officiel complètement aseptisé dont Boisclair, en tant que chef du PQ, en a été l'aboutissement le plus achevé. Il ne fallait surtout pas critiquer l'immigrant et, implicitement, cela signifiait aussi et surtout qu'il ne fallait surtout pas trop lui en demander en termes d'efforts pour s'intégrer à la société québécoise.

Émettre ne serait-ce qu'un petit commentaire, c'était déjà se faire taxer de xénophobie latente qu'on tartinait généreusement au passage - tant qu'à faire - de chantage démographique (sans nous les immigrants, plus d'avenir pour la société québécoise) et de marchandage linguistique (si vous voulez qu'on reste, faites de quoi pour rendre le français payant). Rajoutez à cela un certain discours fédéaliste bien trop heureux de faire le plein de capital politique qui pouvait, en outre, compter sur un réflexe intériorisé de culpabilité dans la société québécoise.

Écrire cela, ce n'est pas nier ni les obstacles ni les drames que bien des immigrants ont connu pendant cette période et que beaucoup continuent de vivre. C'est plutôt souligner le pôle extrême du politically correct dans lequel le Québec a baigné.

En 2007, c'est l'autre pôle à l'opposé qui s'est exprimé avec la performance adéquiste. Un pôle qui n'est pas meilleur que le nationalisme civique car il s'agit là d'un nationalisme ethnique, populaire, duplessiste et jouant sur les généralités. Mais il a eu le grand avantage de rappeler l'évidence historique du groupe culturel dominant au Québec. Ce dont je m'en félicite car on peut maintenant travailler pour trouver un vrai équilibre.

- O'Hana -

  • Habitués
Posté(e)

Alors, évidemment, tout cela complexifie l'atteinte du point d'inflexion car même "entre" francophones, des lignes - légitimes - de distinction existent. Mais cela reste possible et plus pertinent selon moi : au lieu de s'évertuer à convaincre l'immigrant francophone qui est au Québec simplement pour vivre son american dream en français, mieux vaut se concentrer sur les immigrants francophiles - dont certains ne parlent pas encore le français - mais qui portent déjà en eux ce désir de vraiment essayer d'aimer le Québec.

Ce serait bien sûr souhaitable. Mais difficilement décelable et applicable concrètement. Malheureusement

Posté(e)
Ce serait bien sûr souhaitable. Mais difficilement décelable et applicable concrètement. Malheureusement

Oui, en effet, il y a une - grosse - part d'utopisme dans mon raisonnement et il est certain que vu la difficulté du Québec à recruter suffisamment de francophones dans le monde, il est encore plus pertinent de ratisser large plutôt que d'opter pour une approche ciblée, démographiquement risquée.

Toutefois, une façon parmi tant d'autres d'éveiller ou de soutenir une francophilie chez les immigrants serait :

° d'augmenter massivement le budget du programme de francisation. Car tout autour des cours de français qui constituent évidemment la centralité de ce programme, s'y greffe aussi toute une série de mesures à vocation intégrative allant de la cabane à sucre à la visite de l'assemblée nationale en passant par le soutien de professionnels dans divers domaines (orientation, Emploi-Québec, etc)

° de là, élargir l'acessibilité de ce programme aux immigrants qui maîtrisent déjà le français en arrivant au Québec étant donné l'objectif d'intégration et non seulement linguistique de ce programme. On prend pour acquis beaucoup de choses en favorisant l'accès à ce pogramme surtout aux allophones : acquis l'immigrant francophone alors qu'il y a tout un travail d'adaptation culturelle qu'il doit mener, acquis l'immigrant allophone qu'en ne maîtrisant pas le français, il sera moins sensible à la culture québécoise que l'immigrant francophone

Bien sûr, la maîtrise du français reste nécessaire pour encore mieux appréhender la culture québécoise et cela doit rester une finalité. Mais en ouvrant davantage l'accessibilité du programme de francisation, on lance un message différent : qu'il ne suffit pas de savoir parler français pour s'intégrer à la société québécoise.

- O'Hana -

  • Habitués
Posté(e)
Ce serait bien sûr souhaitable. Mais difficilement décelable et applicable concrètement. Malheureusement

Oui, en effet, il y a une - grosse - part d'utopisme dans mon raisonnement et il est certain que vu la difficulté du Québec à recruter suffisamment de francophones dans le monde, il est encore plus pertinent de ratisser large plutôt que d'opter pour une approche ciblée, démographiquement risquée.

Toutefois, une façon parmi tant d'autres d'éveiller ou de soutenir une francophilie chez les immigrants serait :

° d'augmenter massivement le budget du programme de francisation. Car tout autour des cours de français qui constituent évidemment la centralité de ce programme, s'y greffe aussi toute une série de mesures à vocation intégrative allant de la cabane à sucre à la visite de l'assemblée nationale en passant par le soutien de professionnels dans divers domaines (orientation, Emploi-Québec, etc)

° de là, élargir l'acessibilité de ce programme aux immigrants qui maîtrisent déjà le français en arrivant au Québec étant donné l'objectif d'intégration et non seulement linguistique de ce programme. On prend pour acquis beaucoup de choses en favorisant l'accès à ce pogramme surtout aux allophones : acquis l'immigrant francophone alors qu'il y a tout un travail d'adaptation culturelle qu'il doit mener, acquis l'immigrant allophone qu'en ne maîtrisant pas le français, il sera moins sensible à la culture québécoise que l'immigrant francophone

Bien sûr, la maîtrise du français reste nécessaire pour encore mieux appréhender la culture québécoise et cela doit rester une finalité. Mais en ouvrant davantage l'accessibilité du programme de francisation, on lance un message différent : qu'il ne suffit pas de savoir parler français pour s'intégrer à la société québécoise.

- O'Hana -

Il y a aussi toute l'accès à des emplois en français. À moins d'être maso au boutte, la plupart des immigrants choisissent l'anglais par nécessité sinon par dépit. On vient au Québec pour vivre en français. Et heureusement, il semblerait qu'il soit de plus en plus possible d'y travailler en français pour des immigrants.

Quoi de mieux pour décider les gens à opter définitivement pour leur société d'accueil qu'un emploi à 50K$ au départ? Évidemment, tout comme toi, je reste dans le monde utopique ...

Posté(e)
Il y a aussi toute l'accès à des emplois en français. À moins d'être maso au boutte, la plupart des immigrants choisissent l'anglais par nécessité sinon par dépit. On vient au Québec pour vivre en français. Et heureusement, il semblerait qu'il soit de plus en plus possible d'y travailler en français pour des immigrants. Quoi de mieux pour décider les gens à opter définitivement pour leur société d'accueil qu'un emploi à 50K$ au départ? Évidemment, tout comme toi, je reste dans le monde utopique ...

Équilibre, équilibre. C'est l'objectif de mes deux dernières chroniques : l'avant-dernière rappelait la nécessité économique et la dernière soulignait l'impératif culturel.

Adapter le marché du travail québécois aux réalités économiques mondialisées et faciliter au maximum l'insertion professionnelle des immigrants peuvent conduire, à un certain point, à l'objectif exactement inverse que celui poursuivi : en faire un marché du travail axé uniquement sur des déterminants économiques.

Or, une partie de l'essence même du fait québécois repose sur une irrationalité économique qui a toujours consisté et consiste toujours à ne pas rejoindre totalement et inconditionnellement le grand marché nord-américain anglophone.

Comme si être québécois dans ce contexte signifiait être suffisamment près du géant pour (assez) en jouir des bénéfices sans (trop) en subir les inconvénients. Toutefois, la grande difficulté de ce jeu d'équilibre est justement d'être en tension permanente.

- O'Hana -

  • Habitués
Posté(e)
Il y a aussi toute l'accès à des emplois en français. À moins d'être maso au boutte, la plupart des immigrants choisissent l'anglais par nécessité sinon par dépit. On vient au Québec pour vivre en français. Et heureusement, il semblerait qu'il soit de plus en plus possible d'y travailler en français pour des immigrants. Quoi de mieux pour décider les gens à opter définitivement pour leur société d'accueil qu'un emploi à 50K$ au départ? Évidemment, tout comme toi, je reste dans le monde utopique ...

Équilibre, équilibre. C'est l'objectif de mes deux dernières chroniques : l'avant-dernière rappelait la nécessité économique et la dernière soulignait l'impératif culturel.

Adapter le marché du travail québécois aux réalités économiques mondialisées et faciliter au maximum l'insertion professionnelle des immigrants peuvent conduire, à un certain point, à l'objectif exactement inverse que celui poursuivi : en faire un marché du travail axé uniquement sur des déterminants économiques.

Or, une partie de l'essence même du fait québécois repose sur une irrationalité économique qui a toujours consisté et consiste toujours à ne pas rejoindre totalement et inconditionnellement le grand marché nord-américain anglophone.

Comme si être québécois dans ce contexte signifiait être suffisamment près du géant pour (assez) en jouir des bénéfices sans (trop) en subir les inconvénients. Toutefois, la grande difficulté de ce jeu d'équilibre est justement d'être en tension permanente.

- O'Hana -

Je ne pense pas que hors de Montréal, les objectifs et économique soeint si contradictoires que ça. Le Québec a justement les moyens de s'affranchir de la dictature du marché nord-américain. Quelques exemples:

1. Si Rabaska voit jamais le jour, il aura besoin de personnel qualifié. Les immigrants qui vont y travailler vivront ìci, dans la Capitale Nationale. Une poignée d'entre eux seulement auront besoin d'échanges en d'autres langues. Pour le reste, ils vivront et travailleront en français, tout en gagnant dignement leur vie. Pourquoi seraient-ils attirés par l'anglais?

2. Dans la même veine, les mines d'Abitibi pourraient avoir besoin de main-d'oeuvre immigrante. En quoi celle-ci aurait-elle besoin du géant nord-américain?

En réalité, dans un premier temps, on devrait pouvoir fortifier l'économie des régions. Dans un deuxième temps, recruter des gens compétents, incluants des immigrants. La logique étant: je travaille, je m'intègre à ma société et je décide que j'y fais définitivement ma vie. Si je me fie à mon expérience personnelle, à Montréal, j'avais peur de poser définitivement mes valises par là. J'étais à mille lieux de mon point d'inflexion, pour un tas de raisons, essentiellemnt familiales et économiques. Aujourd'hui, des offres d'emploi intéressantes de partout au Canada atterrissent dans ma boîte aux lettres et je ne me décide toujours pas à y répondre (même si ma situation professionnelle est loin d'être idéale). Aurais-je atteint mon point d'inflexion? Je ne sais pas. Le fait est que ça ne me tente pas du tout de bouger d'ici ...

Posté(e)
1. Si Rabaska voit jamais le jour, il aura besoin de personnel qualifié. Les immigrants qui vont y travailler vivront ìci, dans la Capitale Nationale. Une poignée d'entre eux seulement auront besoin d'échanges en d'autres langues. Pour le reste, ils vivront et travailleront en français, tout en gagnant dignement leur vie. Pourquoi seraient-ils attirés par l'anglais?

Rabaska, ce n'est pas un projet qui est censé en partie alimenter le marché états-uniens en gaz naturel liquéfié ? (qu'on me corrige si je me trompe) Dit autrement : est-ce que les 840 millions de dollars d'investissement de Rabaska se justifieraient sans l'immense marché états-uniens juste en-dessous ?

Dans la même veine, les mines d'Abitibi pourraient avoir besoin de main-d'oeuvre immigrante. En quoi celle-ci aurait-elle besoin du géant nord-américain?

Parce qu'en termes macro-économiques, les ressources naturelles canadiennes alimentent aussi les besoins énormes du secteur manufacturier chinois qui les utilisent pour fabriquer des biens qui seront exportés essentiellement vers le premier consommateur mondial.

Coupe l'appétit états-uniens et tu crée une cascade d'événements qui ira se répercuter - notamment - jusque dans les mines d'Abitibi.

Aurais-je atteint mon point d'inflexion? Je ne sais pas. Le fait est que ça ne me tente pas du tout de bouger d'ici ...

Ben oui tu as atteint ton point d'inflexion : j'en ai eu la confirmation directe de vive voix de Jimmy lui-même hi hi

- O'Hana -

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Ben oui tu as atteint ton point d'inflexion : j'en ai eu la confirmation directe de vive voix de Jimmy lui-même hi hi

- O'Hana -

Et comme tout le monde le sais, la parole de Jimmy, c'est parole "d'evanGilles" :innocent::P

jimmy

Modifié par jimmy
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Ben oui tu as atteint ton point d'inflexion : j'en ai eu la confirmation directe de vive voix de Jimmy lui-même hi hi

- O'Hana -

Et comme tout le monde le sais, la parole de Jimmy, c'est parole "d'evanGilles" :innocent::P

jimmy

Comment on dit "maudit prétentieux" en caldoche? :lol:

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1. Si Rabaska voit jamais le jour, il aura besoin de personnel qualifié. Les immigrants qui vont y travailler vivront ìci, dans la Capitale Nationale. Une poignée d'entre eux seulement auront besoin d'échanges en d'autres langues. Pour le reste, ils vivront et travailleront en français, tout en gagnant dignement leur vie. Pourquoi seraient-ils attirés par l'anglais?

Rabaska, ce n'est pas un projet qui est censé en partie alimenter le marché états-uniens en gaz naturel liquéfié ? (qu'on me corrige si je me trompe) Dit autrement : est-ce que les 840 millions de dollars d'investissement de Rabaska se justifieraient sans l'immense marché états-uniens juste en-dessous ?

Dans la même veine, les mines d'Abitibi pourraient avoir besoin de main-d'oeuvre immigrante. En quoi celle-ci aurait-elle besoin du géant nord-américain?

Parce qu'en termes macro-économiques, les ressources naturelles canadiennes alimentent aussi les besoins énormes du secteur manufacturier chinois qui les utilisent pour fabriquer des biens qui seront exportés essentiellement vers le premier consommateur mondial.

Coupe l'appétit états-uniens et tu crée une cascade d'événements qui ira se répercuter - notamment - jusque dans les mines d'Abitibi.

- O'Hana -

Je voulais juste dire que le rapport n'est pas évident entre le client à qui est destiné la matière première et la main d'oeuvre (dépendamment des secteurs). Les Chinois qui fabriquent les bébelles qui inondent le marché québécois ne parlent pas français. Pourquoi un ouvrier qui fabrique du gaz qui va aux USA a-t-il besoin de vivre sa vie personnelle et professionnelle en anglais s'il est à Lévis? Un cadre, un représentant de ventes, peut-être. Mais un spécialiste de la liquéfaction ou un autre technicien? Il utilisera juste l'anglais en cas de besoin. Pour le reste, sa vie se passera en français ...

Encore une fois je suis utopiste mais bon ...

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