Habitués cherry Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 ''Il est difficile d'évaluer combien d'anglophones, d'immigrants et d'entreprises ont quitté le Québec exclusivement en raison de ses politiques linguistiques. Le climat sociopolitique généré par la montée du nationalisme et l'élection d'un parti indépendantiste en 1976 ? le Parti québécois ? peuvent aussi être mis en cause. Selon les différents recensements canadiens, 52 200 anglophones ont quitté le Québec entre 1966 et 1976, contre 106 300 entre 1976 et 1981. Du début des années 1970 à 2003, 244 000 anglophones ont quitté le Québec pour s'installer dans d'autres provinces canadiennes (Statistique Canada, 2003). En outre, la population de langue maternelle anglaise est passée de 789 000 en 1971 à 190 000 en 1996En 1982, le Conseil du patronat du Québec estime que 25 % des sièges sociaux établis au Québec ont quitté la province depuis l'adoption de la Charte de la langue française. La compagnie d'assurance Sun Life est de ceux-là. En 1978, elle a déménagé son siège social à Toronto, à grand renfort de protestations contre la politique linguistique québécoise.''Source: http://archives.radio-canada.ca/IDC-0-17-1...e/loi_101/clip8Snif, pauvres anglos persécutés... :cray:
Habitués Petit-Prince Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 Ce que je trouve grotesque, scandaleux et en même temps dangereux dans cette limite fixée à 55%, c'est que, l'air de rien, la voix d'un électeur du "non" vaut 10% de plus que celle d'un électeur du "oui".De fait, on dit en partant qu'un électeur du "non" aura plus de poids qu'un électeur du "oui"... Autant renoncer à la démocratie, au moins, ça sera moins hypocrite ! Les maths c'est pas mon fort, donc corrigez-moi si je me trompe, mais il faudra donc 1,1 votant pour le "oui" pour contrebalancer un vote pour le "non". Je suis loin d'être un grand démocrate, mais là, j'avoue que je suis scié ! Parce que c'est tout de même au nom de la démocratie que l'on fait tout ce cirque !
Habitués rimouski29 Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 ''Il est difficile d'évaluer combien d'anglophones, d'immigrants et d'entreprises ont quitté le Québec exclusivement en raison de ses politiques linguistiques. Le climat sociopolitique généré par la montée du nationalisme et l'élection d'un parti indépendantiste en 1976 ? le Parti québécois ? peuvent aussi être mis en cause. Selon les différents recensements canadiens, 52 200 anglophones ont quitté le Québec entre 1966 et 1976, contre 106 300 entre 1976 et 1981. Du début des années 1970 à 2003, 244 000 anglophones ont quitté le Québec pour s'installer dans d'autres provinces canadiennes (Statistique Canada, 2003). En outre, la population de langue maternelle anglaise est passée de 789 000 en 1971 à 190 000 en 1996Snif, pauvres anglos persécutés... :cray: C'est quand même pas une mince affaire de quitter le lieu ou tu vis car tu as un climat qui fait peur.Je comprends pas trop la remarque.Si le Québec devient un pays, peut être que le nouveau Canada pourrait créer une nouvelle catégorie d'immigration : réfugié socio-politique
Habitués Curieuse Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 ''Il est difficile d'évaluer combien d'anglophones, d'immigrants et d'entreprises ont quitté le Québec exclusivement en raison de ses politiques linguistiques. Le climat sociopolitique généré par la montée du nationalisme et l'élection d'un parti indépendantiste en 1976 ? le Parti québécois ? peuvent aussi être mis en cause. Selon les différents recensements canadiens, 52 200 anglophones ont quitté le Québec entre 1966 et 1976, contre 106 300 entre 1976 et 1981. Du début des années 1970 à 2003, 244 000 anglophones ont quitté le Québec pour s'installer dans d'autres provinces canadiennes (Statistique Canada, 2003). En outre, la population de langue maternelle anglaise est passée de 789 000 en 1971 à 190 000 en 1996Snif, pauvres anglos persécutés... :cray: C'est quand même pas une mince affaire de quitter le lieu ou tu vis car tu as un climat qui fait peur.Je comprends pas trop la remarque.Si le Québec devient un pays, peut être que le nouveau Canada pourrait créer une nouvelle catégorie d'immigration : réfugié socio-politiqueRimouski29, ça te tenterais un petit cours sur la condition des Canadiens-Français dans les autres provinces? Ou alors un petit cours sur l?élite anglophone au Québec de la conquête à aujourd?hui?Ou alors un petit cours sur les vrais réfugiés sociaux-politiques pour t?apprendre à ne pas dire de conneries?Sauf que je ne suis pas sûre que tous ces cours se donnent à McGill?
Habitués Éric70 Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 ''Il est difficile d'évaluer combien d'anglophones, d'immigrants et d'entreprises ont quitté le Québec exclusivement en raison de ses politiques linguistiques. Le climat sociopolitique généré par la montée du nationalisme et l'élection d'un parti indépendantiste en 1976 ? le Parti québécois ? peuvent aussi être mis en cause. Selon les différents recensements canadiens, 52 200 anglophones ont quitté le Québec entre 1966 et 1976, contre 106 300 entre 1976 et 1981. Du début des années 1970 à 2003, 244 000 anglophones ont quitté le Québec pour s'installer dans d'autres provinces canadiennes (Statistique Canada, 2003). En outre, la population de langue maternelle anglaise est passée de 789 000 en 1971 à 190 000 en 1996Snif, pauvres anglos persécutés... :cray: C'est quand même pas une mince affaire de quitter le lieu ou tu vis car tu as un climat qui fait peur.Je comprends pas trop la remarque.Si le Québec devient un pays, peut être que le nouveau Canada pourrait créer une nouvelle catégorie d'immigration : réfugié socio-politiqueQui t'a dit que ceux qui ont quitté, l'on fait parce qu'ils avaient peur ? Toi as-tu quitté ton pays parce qu'il te faisait peur ?Plusieurs d'entre eux ont tellement eu peur qu'un bon nombre sont revenu !!!
Habitués jimmy Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 "Wasp arrogance" , et bien voila "from René Lévesque " lui -même, voila ce qu'il disait des anglophones Québécois et de leurs journaux racistes dans les années 70:http://archives.cbc.ca/IDC-1-73-870-5018/p..._levesque/clip5
Habitués rimouski29 Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 (modifié) Rimouski29, ça te tenterais un petit cours sur la condition des Canadiens-Français dans les autres provinces? Ou alors un petit cours sur l?élite anglophone au Québec de la conquête à aujourd?hui?Ou alors un petit cours sur les vrais réfugiés sociaux-politiques pour t?apprendre à ne pas dire de conneries?Sauf que je ne suis pas sûre que tous ces cours se donnent à McGill?Qui t'a dit que ceux qui ont quitté, l'on fait parce qu'ils avaient peur ? Toi as-tu quitté ton pays parce qu'il te faisait peur ?Plusieurs d'entre eux ont tellement eu peur qu'un bon nombre sont revenu !!!Je ne sais pas et je me demande si quelqu'un sait réellement qui est parti qui est venu et pour quelles raisons. Qui n'est pas venu car ca c'est passé comme ca et qui a décidé d'y venir par ce que ca c'est justement passé comme ca.Ma remarque fait écho au mot persécuté et à l'ironie employé, minimisant les sentiments que pourraient susciter une situation. Faut-il absolument qu'il y ait des morts et des tortures pour que la peur soit réellement justifié pour certains ? La peur de l'inconnu du changement, la peur de pas avoir de place dans une société dans laquelle on vit peut exister pour tous et elle est légitime si elle est réellement ressentie. Et ce discours je l'entends aussi sur ce forum par des francais qui quittent la France.Et pour les cours qui pourraient se donner à McGill ou non, ca me ferait une belle jambe. Je suis dans une université francophone et j'en fait pas un complexe.Pour le lien, merci Jimmy mais je comprends très mal l'anglais parlé, mais je suis capable de le lire donc je ne lirais que le texte "the story" et "did you know", je pensses que ce doit être un résumé, non ? Modifié 24 mai 2006 par rimouski29
Habitués Curieuse Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 Ma remarque fait écho au mot persécuté et à l'ironie employé, minimisant les sentiments que pourraient susciter une situation. Faut-il absolument qu'il y ait des morts et des tortures pour que la peur soit réellement justifié pour certains ? La peur de l'inconnu du changement, la peur de pas avoir de place dans une société dans laquelle on vit peut exister pour tous et elle est légitime si elle est réellement ressentie. Et ce discours je l'entends aussi sur ce forum par des francais qui quittent la France.De là à prétendre que le Canada pourrait créer une catégorie d?immigrants « réfugiés sociaux-politiques » provenant du Québec suite à son indépendance, y?a une crisse de marge!C?est le genre de déclaration insultante qui fait passer les québécois pour des fascistes finis et qui fout en rogne la plupart d?entre nous, que l?ont soit fédéralistes ou indépendantistes.Il est toujours hasardeux de faire des déclarations pareilles quand on ne connaît pas bien la situation géo-politique d?un pays. Hasardeux et non-souhaitable.
Habitués rimouski29 Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 De là à prétendre que le Canada pourrait créer une catégorie d?immigrants « réfugiés sociaux-politiques » provenant du Québec suite à son indépendance, y?a une crisse de marge!C?est le genre de déclaration insultante qui fait passer les québécois pour des fascistes finis et qui fout en rogne la plupart d?entre nous, que l?ont soit fédéralistes ou indépendantistes.Il est toujours hasardeux de faire des déclarations pareilles quand on ne connaît pas bien la situation géo-politique d?un pays. Hasardeux et non-souhaitable. C'était loin d'être une déclaration. Et ceux qui prendraient ce que j'ai dit comme telle, j'en suis désolée pour eux. Quand je répondait en disant Je comprends pas trop la remarque., je comprenais en fait que l'on en était encore arrivé à cette image dichotomique de Québécois francophones et anglophones .Sur un sujet sur le référundum on en est encore arrivé à cette question de langue, dans laquelle francophone=oui et anglophone=non. Bien qu'il y ait des intrus dans chacune des catégories : des francophones qui veulent rester au Canada et des anglophones qui aimerait bien voir le Québec devenir un pays.Maintenant si la Bretagne venait à être indépendante et à décreter que maintenant ce serait le breton, j'aurais pris la porte. Pourquoi ? Par ce que je parle francais et que comme c'est ma langue maternelle et que même si je suis née en Bretagne je n'ai pas de sentiments particuliers vis-à-vis du breton et de la culture bretonne. Je ne me vois mal rester vivre dans un pays alors que la langue officielle serait une langue que je ne connais pas et surtout ne maitrise pas. Et je crois pas mériter d'être ridiculisé parce que je n'ai pas les mêmes ambitions, rêves... que ceux qui en ont décidé de faire du lieu ou je vis, un pays. L'idée de cette catégorie d'immigration était faite en blaguant pour répondre au ton ironique de la phrase précédemment dite, mais non sans rappeler qu'il n'y a pas matière à nier l'existence de sentiments vécus par les québécois anglophones, comme il n'y a pas matiere à nier l'existence de sentiments passés et toujours présents de québécois francophones.Plaisanter sur le fait que les Québécois anglophones soient des persécutés imaginaires. Mais pas plaisanter sur le fait que les Québécois francophones soient les persécuteurs des persécutés imaginaires ?
Habitués nelju Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 J'ai trouve un lien très intéressant. Le point de vue sur les référendums de une journaliste canadienne appelé Diane Francis. C'est l'opinion de une anglophone canadien et sa vision des faits avec entrevues a certains acteurs de la vie québécoise pendant le deuxième référendum. La journaliste tient des propos très fortes vers les Québécois souverainistes. Pour moi, c'est une version biaisée et dépassée des faits après du deuxième référendum mais au moins permet voir la vision de une journaliste canadien anglophone. Diane FrancisDiane Francis, WikipediaDiane Francis, National PostFighting for CanadaQuotes du livre:''Les dégâts furent incalculables. Cette loi changea la vie de bien des gens. Des familles furent divisées. L'économie de Montréal, la ville la plus importante du pays, en fut réduite à une économie de seconde zone.L'impuissance de Trudeau à combattre la Loi 101 déclencha une migration massive hors du Québec. La gigantesque compagnie d'assurances Sun Life plia bagages, imitée par une bonne partie de l'establishment financier. On estime que 120 000 anglophones et des centaines de sièges sociaux émigrèrent ailleurs au Canada, entre 1976 et 1986, d'après les médias et les données de recensement sur les mouvements de population. Au cours des trente dernières années, un total de 300 000 anglophones ont quitté le Québec. Malgré une telle injustice, pas un seul Canadien anglais ne partit en guerre. Ceux qui quittaient le Québec n'étaient pas considérés comme des réfugiés politiques (ils l'étaient, pourtant). Ils n'avaient pas le profil de la victime-qui-inspire-la-sympathie. Ils comptaient, après tout, parmi les citoyens québécois les mieux nantis et les plus mobiles. De plus, certains d'entre nous pensaient qu'ils avaient peut-être été intolérants envers l'élément français et qu'ils avaient intérêt à aller vivre ailleurs.''-----''Les séparatistes changèrent les règlements pour la première fois dans l'histoire électorale canadienne : ceux qui avaient prétendument le droit de vote devaient fournir la preuve qu'ils étaient « domiciliés », par opposition à « résidant ». La distinction étant que les personnes domiciliées devaient convaincre les responsables officiels qu'ils avaient l'intention de vivre au Québec de façon permanente. Sinon, ils étaient rayés de la liste. Cela permit aux séparatistes d'éliminer ceux qui étaient susceptibles de voter pour le Non, tels les étudiants des autres provinces qui fréquentaient les universités anglophones, ainsi que les travailleurs qui étaient en détachement au Québec.''------''On pense à l'indigne remarque de Lucien Bouchard durant la campagne référendaire, quand il a déclaré qu'un des problèmes au Québec est l'insuffisance des naissances de bébés de race blanche. Il s'en est excusé par la suite.''------''La léthargie de la situation économique du Québec serait encore aggravée par une indépendance inconditionnelle. C'est notamment l'opinion d'hommes d'affaires en vue, comme Jean Monty, de Northern Telecom et Matthew Barrett, président de la Banque de Montréal, dans des déclarations qu'ils ont faites au lendemain du référendum. L'indépendance entraînerait une crise financière à cause de la dette, et probablement une crise du dollar. Des économistes et des groupes d'études éminents appuient ce point de vue.''-----''En avril 1996, il devint évident que la stratégie séparatiste consistait à donner quelques tours supplémentaires à la vis linguistique et ce, pour se débarrasser des partisans du Non. Un pas de plus dans l'étapisme. Ce même mois, les purs et durs du Parti québécois proposèrent des mesures encore plus discriminatoires contre les anglophones, en se fondant sur un rapport qui affirmait que la langue française n'était pas assez protégée au Québec. Selon eux, la seule façon de la sauvegarder, à part la séparation, était de faire de nouvelles interventions législatives. Québec avait d'abord refusé aux enfants québécois de fréquenter les écoles anglaises, sauf si l'un des parents avait été éduqué en anglais au Québec. Après que la Charte des droits eut été adoptée en 1982, l'accès avait été par la suite permis aux enfants dont l'un des parents avait été éduqué en anglais au Canada, pas seulement au Québec. (Naturellement, les enfants d'immigrants et les enfants francophones n'entraient pas dans cette catégorie. Ils n'avaient plus le droit de fréquenter des écoles anglophones depuis 1977, à moins que les parents aient été transférés de l'étranger ou aient obtenu une exemption spéciale de la « police de la langue ».)Le programme du PQ de 1993 proposait des changements encore plus draconiens, à savoir que ces restrictions seraient étendues au-delà de l'école secondaire, jusqu'au niveau collégial. Cette mesure versait dans l'extrémisme, parce que les immigrants et les francophones qui comprenaient que leurs enfants devaient aussi connaître l'anglais envoyaient ceux-ci dans les CÉGEP anglophones. Si ces nouvelles restrictions étaient appliquées, elles entraîneraient immanquablement le déclin des institutions anglophones qui avaient survécu jusqu'alors. ''Maitres Chanteurs chez nous, Le Canada en Otage
Habitués Curieuse Posté(e) 24 mai 2006 Habitués Posté(e) 24 mai 2006 J'ai trouve un lien très intéressant. Le point de vue sur les référendums de une journaliste canadienne appelé Diane Francis. C'est l'opinion de une anglophone canadien et sa vision des faits avec entrevues a certains acteurs de la vie québécoise pendant le deuxième référendum. La journaliste tient des propos très fortes vers les Québécois souverainistes. Pour moi, c'est une version biaisée et dépassée des faits après du deuxième référendum mais au moins permet voir la vision de une journaliste canadien anglophone. C?est vrai que c?est très intéressant d?avoir l?opinion d?une journaliste canadienne-anglaise reconnue comme raciste, extrémiste, démagogue et fanatique.Merci Nelju Voici maintenent un petit article qui décrit bien la madame en question: Prodiges de malhonnêteté intellectuelleLe vilain petit livre de la journaliste Diane Francis est une charge sans répit contre à peu près tout ce qui bouge, pense, parle ou fait des choses au Québec. Benoit Aubin(L'auteur est directeur de l'information au réseau TVA) LeDevoir 14 novembre 1996 Je croyais avoir affaire à une journaliste sérieuse. Après tout, le Financial Post n'est pas supposé être un hebdo à potins. Alors, quand Diane Francis, la directrice du Post, a voulu me rencontrer, au printemps, pour parler du Québec, de la politique, et de la constitution, j'ai dit oui. Erreur ! Connaissant les opinions tranchées, et parfois simplistes, de Mme Francis sur la question nationale, je me suis dit qu'elle avait besoin qu'on lui explique des choses. Folie de ma part ! Selon l'entente que j'avais avec elle, je lui donnerais quelques pistes intéressantes à poursuivre. Du « background », comme on dit dans le métier, qui l'aiderait à mener ses entrevues. Elle a choisi de me citer directement. Tout croche, et tout de travers. Dans un des plus navrants exemples de mauvais journalisme qu'il m'ait été donné de voir, elle a viré mes propos bout pour bout, et m'a cité, entre guillemets, à tort et à travers. Elle a fait des prodiges de malhonnêteté intellectuelle pour récupérer certains de mes propos, et les asservir à sa propre cause, à sa propre vision du pays, que je juge, personnellement, extrémiste, paranoïaque et intolérante. Le résultat Fighting for Canada, publié la semaine dernière, est, à mon avis, tout-à-fait déplorable. Et je ne peux m'en dissocier avec plus de vigueur. Le vilain petit livre de Mme Francis est une charge sans répit contre à peu près tout ce qui bouge, pense, parle ou fait des choses au Québec. Elle y attaque plusieurs personnes - nationalistes et fédéralistes, indistinctement - pour lesquelles j'ai du respect. Qu'elle soit parvenue à déformer mes propos pour me faire paraître comme un de ses compères m'a laissé abasourdi. Parmi les idées que je lui ai soumises - et que j'ai déjà exprimées ailleurs -, on retrouve: 1- L'arrogance des Canadiens-anglais des années 60 est à la source du mouvement nationaliste québécois contemporain. Avant de traiter les Québécois d'aujourd'hui de xénophobes fanatiques, il faudrait revenir un peu en arrière. 2- Il n'y a pas vraiment de crise sociale profonde au Québec. A Montréal, francophones, anglophones et allophones cohabitent, sans heurts au quotidien. Le problème est surtout politique. 3- La querelle Québec-Canada n'est pas, comme le disent les fanatiques des deux côtés, un combat entre les bons et les méchants. La crise constitutionnelle est animée par deux élites, et deux bureaucraties concurrentes, qui veulent s'exclure l'une et l'autre. Toutes deux prêtent le flanc à la critique. 4- On ne sentait pas, l'automne dernier, de mobilisation populaire demandant un référendum pour en finir avec le Canada. Les sondages l'ont démontré. Mais par sa force même, la campagne référendaire s'est imposée, et a dirigé «l'agenda » politique, et celui des médias, forçant bien des gens à faire un choix qu'ils n'avaient pas nécessairement envie de faire. Normal qu'elle se soit conclue sur un match nul. Ce sont là des opinions personnelles, qui ne font pas nécessairement l'unanimité. Elles ne sont pas dogmatiques. Elles sont les conclusions d'un observateur de la scène politique ; ce que je suis. Elles ne sont pas le credo d'un militant, que je ne suis pas, moi. Voltaire a déjà écrit : donnez-moi une phrase de quelqu'un et je me charge de vous le faire pendre. Je ne sais pas si Mme Francis a lu Voltaire, mais c'est tout comme. Dans son livre, je me retrouve associé à l'avocat Guy Bertrand et aux dirigeants du parti Égalité, personnages que, comme journaliste, je respecte, mais auxquels je ne suis absolument pas identifié. Elle me fait dire que les péquistes sont des fous, mais pas des idiots ; idée que je ne partage pas. Elle me fait dire que je suis un ex-sympathisant péquiste maintenant désillusionné («disillusionned»). Journaliste, je n'ai jamais été péquiste, pas plus que fédéraliste, prenant trop de plaisir à être critique des uns comme des autres. Comme citoyen, je n'ai jamais vraiment été désillusionné, peut-être parce que je ne me suis jamais fait d'illusions sur la politique. Elle m'en fait dire beaucoup d'autres: que les premiers ministres québécois à Ottawa et les nationalistes du Québec ont conspiré pour abaisser « mon » niveau de vie, et j'en passe, car il y a pire. J'ai écrit un livre - Chroniques de mauvaise humeur - dans lequel j'ai révélé l'existence d'un discours de victoire, enregistré «au cas où » par le clan du OUI, et que j'ai pu visionner, avant la fin du vote référendaire, avec les responsables de l'information d'autres chaînes de télévision. A la suite de la publication de ce livre, M. Jacques Parizeau a choisi d'en rendre le contenu officiellement public. Mme Francis me fait dire que, d'après moi, «Parizeau et Bouchard ont menti aux Québécois ». Ce que j'ai dit, c'est que peu de gens pouvaient vraiment prédire ce qui se serait produit si le OUI avait gagné. Elle me fait dire que ce que Parizeau et son groupe avaient en tête était «ni plus ni moins qu'un coup d'État ». Jamais dit cela. Que l'après-référendum ressemblerait « à une autre crise d'octobre ». Jamais dit cela. Par contre, une chose importante que j'ai dite à Mme Francis et qui ne paraît pas dans son livre, c'est que la situation oblige les journalistes québécois à beaucoup plus de nuances et d'objectivité que leurs collègues des autres provinces. Les journalistes travaillant au Québec couvrent une société divisée, et s'adressent à un public divisé entre deux options fondamentalement opposées, mais toutes deux légitimes, qu'ils doivent respecter, en faisant leurs reportages ! Ils peuvent être critiques, mais ils ne peuvent pas être partisans s'ils veulent préserver leur crédibilité. Les lecteurs de Mme Francis, eux, ont tendance à être tous du même bord. Cela lui permet de faire une chose que peu de mes collègues au Québec peuvent faire impunément: charrier. Dans son livre Mme Francis dit que j'ai été éditorialiste au Devoir. J'étais le directeur de l'information ; je n'y écrivais pas. Elle dit que je portais des jeans lors de notre rencontre au Ritz. On n'entre pas au Ritz en jeans. Elle dit aussi que j'ai «l'air d'un gymnaste (...) athlétique, costaud, et fort ». Elle se trompe sur toute la ligne.
Laurent Posté(e) 24 mai 2006 Posté(e) 24 mai 2006 Heureusement que la plupart des Canadiens ne sont pas comme Diane Francis. Merci à tous d'avoir participé à ce débat.
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