Habitués BiscuitDérable Posté(e) 23 avril 2005 Habitués Posté(e) 23 avril 2005 Voici une chronique qui m'a bien fait rire de Richard Martineau, animateur à l'émission Les Francs tireurs sur les ondes de télé-Québec.Au plaisir,Biscuit.-------------------------------------------------------------------------------------------L'autre jour, j'ai reçu des amis à la maison. De quoi avons-nous parlé, au cours de la soirée? De la situation au Moyen-Orient, de l'arrivée de Paul Martin, de la situation économique? Non: de bouffe.Le Québec est obsédé par la nourriture. Il faut dire que nous avons traversé une véritable révolution. Un jour, on mangeait du steak bouilli, des saucisses La Belle Fermière et des légumes en conserve, et le lendemain, on traversait la ville à genoux pour aller chercher une bouteille d'huile d'olive extra vierge pressée à froid provenant d'un petit village perdu de Toscane. Le Québec a longtemps vécu refermé sur lui-même. Mais quand il a décidé de s'ouvrir au monde et d'embrasser la modernité, il y est allé à fond la caisse. Il a transformé ses églises en condos, cessé de danser des sets carrés pour suivre des cours de salsa, et troqué ses fèves au lard pour des fajetas et du couscous. Autant avant, le Québec mangeait pour vivre, autant maintenant, il vit pour manger. Cette nouvelle passion pour l'art culinaire est en train de prendre des proportions inquiétantes. La bouffe est devenue notre nouvelle pornographie. On ne compte plus le nombre de livres, de magazines ou d'émissions de télé exclusivement consacrées à la bouffe. On photographie les aliments comme s'ils étaient des objets érotiques ou des pin-up de calendriers, avec force gros plans et une bonne couche de vaseline sur la lentille. «Admirez cette chair tendre, mes amis. Ça ne vous fait pas saliver?» Les magrets de canard sont si beaux, si bien présentés que leur vue nous enlève complètement l'envie de cuisiner. On sait qu'on ne sera jamais à la hauteur. Les photographes de bouffe veulent tellement nous titiller qu'ils finissent par tuer notre désir. Comme leurs confrères qui travaillent dans les revues cochonnes!Comme la porno, la bouffe a ses stars: Ricardo, Di Stasio, Jean-François Plante, Daniel Pinard, des épicuriens dévorés par une telle passion qu'ils seraient capables de vous faire bander pour une laitue romaine. De plus, les chefs à la mode ressemblent à des top-models. Nigella Lawson ferait pâlir d'envie Monica Bellucci, et Jamie Oliver (baptisé «The Naked Chef») semble tout droit sorti d'un clip de MTV. Ces divas de la cuisine jouent d'ailleurs beaucoup sur leur sex appeal, suçant langoureusement des cerises sur la couverture de leur bouquin ou nous faisant des beaux yeux en croquant un céleri au petit écran.Vous savez ce qui a parti le bal? Le kiwi. Tout est de la faute au kiwi. L'arrivée de ce petit fruit néo-zélandais sur les présentoirs des supermarchés, à la fin des années 70, a complètement bouleversé nos habitudes alimentaires. Les Québécois se sont rendus compte que s'ils pouvaient manger un fruit brun poilu qui ressemblait à un testicule de gorille, ils pouvaient manger n'importe quoi. Le kiwi fut le Sésame qui ouvrit la porte de la caverne des plaisirs. Suivirent ensuite le lychee, la carambole et toute une série de fruits et de légumes exotiques. La banane pouvait aller se rhabiller. Elle ne régnait plus en maître dans nos assiettes. Qui aurait dit, il y a trente ans, qu'un jour, le Québec au grand complet se chicanerait sur les bienfaits et les dangers du lait, qu'un diététiste français deviendrait un gourou et que la bouteille de Porto remplacerait le gâteau aux fruits comme cadeau de Noël traditionnel? Personne. Tout ça s'est passé à la vitesse de l'éclair.Cela dit, je vais vous faire une confession. Parfois, je m'ennuie du temps où l'on mangeait du Paris Pâté ou du ragoût de boulettes Boyardee. Au moins, la bouffe n'occupait pas toute la place. On parlait de tout et de rien, on pensait à autre chose. Alors qu'aujourd'hui, on ne peut plus souper entre copains sans parler du nouveau décanteur à vin génial ou du nouveau gadget pour presser l'ail.«Tu sais pourquoi on parle autant de nourriture, de diète et d'alimentation? m'a dit un jour Daniel Pinard. Parce que nous avons déserté l'Église et que c'est la seule façon de parler de la mort. La bouffe est devenue notre nouvelle religion.»Et cette religion a des temples à tous les coins de rue. On peut même y apporter son vin! «Mangez et buvez en tous.» Citer
Habitués Zogu Posté(e) 23 avril 2005 Habitués Posté(e) 23 avril 2005 Oui d'accord nous sommes obsédés par la bouffe. Moi je trouve ça TRÈS sain.En passant, je puis annoncer en primeur que nous avons désormais le très très exotique "FRUTA DE CONDE" à Rimouski. Enfin, après plus d'un an de recherche, nous l'avons ENFIN trouvé au Québec.Son goût rappelle un croisement entre poire, litchi et banane.Merci à Parati, qui a fait quelques recherches pour moi à Montréal... Nouveauté à Rimouski aussi: chez le Maître Saucissier, des olives faites maison et farcies de: noix de grenoble et bleu, ou encore fromage de chèvre et romarin. De belles olives bien vertes et bien fermes, dans pas trop d'huile. Un régal.Je ne m'ennuie vraiment pas de Montréal finalement... Citer
Habitués chouchou22 Posté(e) 23 avril 2005 Habitués Posté(e) 23 avril 2005 et Jamie Oliver (baptisé «The Naked Chef») semble tout droit sorti d'un clip de MTV. c'est un peu vrai pour MTV ! Mais ils l'ont baptisé The Naked Chef parce qu'il ne porte pas de toque de cuisinier, pas en référence au porno Citer
Invité Posté(e) 23 avril 2005 Posté(e) 23 avril 2005 Son goût rappelle un croisement entre poire, litchi et banane.←Salut mon cher Zogu le truc dans la photo, c'est la première fois que je vois un tel fruit, veux-tu me dire c'est quoi au juste?merci pour ta réponse. Citer
Habitués JayJay Posté(e) 23 avril 2005 Habitués Posté(e) 23 avril 2005 Martineau est parfois énervant, mais là, j'adore - très juste! Merci Biscuit. Mon fils rêve d'être chef - il trippe sur di Stasio, Soulard et al. Avec l'hérédité qu'il a, ça se pourrait bien... Chez nous, on est anti-McDo, pas par soi-disant gauchisme, mais simplement parce qu'on est contre la falsification du goût des aliments; les McDo et al font du steak qui goûte les céréales, des frites qui goûtent la farine. Chez nous, on veut une qualité et une authenticité du produit, c'est essentiel. Citer
Habitués Zogu Posté(e) 23 avril 2005 Habitués Posté(e) 23 avril 2005 Hé JayJay! Je crois que Martineau se fout un peu de notre gueule. Les québécois sont en période de rattrapage culinaire depuis 20 ans et le mouvement s'est simplement accéléré depuis peu. Je le répète, je trouve cela très sain. Le seul danger étant peut-être de perdre nos traditions culinaires. Quand j'ai visité l'Ariège en France, j'ai trouvé un livre de cuisine traditionnelle. J'ai été très surpris de constater que cette cuisine du terroir avait totalement disparu de leurs restaurants. En Autriche ce fut plutôt le contraire: leur cuisine est demeurée assez traditionnelle, je crois qu'ils n'ont pas de complexe à garder les choses simples.Si ton fils veut devenir chef (ou un tout autre métier associé à l'hôtellerie), eh bien pourquoi pas. Pour parodidier un peu Vigneault, "La cuisine, c'est un beau métier." Et puis on a un très excellent institut d'hôtellerie à Montréal, qui s'est d'ailleurs refait une beauté récemment. Y'a beaucoup d'avenir là-dedans, à Montréal et ailleurs au Québec.Quant à la tendance aux émissions de cuisine, je constate qu'elle est très très différente si on compare ce qui se fait au Québec et aux USA. On dirait que notre rapport avec la bouffe est beaucoup moins "judéo-chrétien" que là-bas. Nous sommes moins obsédés par l'aspect "low fat, low guilt" (peu de gras, peu de remords) et autres considérations un peu agaçantes qui parsèment leur discours alimentaire. Il faut dire que nous avons moins d'obèses et plus de gastronomes per bocca.Pour Freeman2000:Le fruit en question est le "Fruta do conde", que nous avons eu la chance de goûter dans l'état de Sao Paulo au Brésil. Nous avons aussi goûté d'autres fruits qui nous étaient inconnus à l'époque, par exemple le fruit de caju (qui pendouille sous la noix de cajou), et la maracuja. Finalement nous nous sommes rendu compte que la maracuja est appelée "fruit de la passion" ici alors celui-là, nous le connaissions déjà (sous un autre nom).Nous avons adoré le Fruta de conde, avec son goût exotique et sa texture agréable, mais il était impossible à trouver à Montréal. Nous avions beau poser des questions dans les marchés et même leur montrer une photo couleur, personne ne savait ce que c'était.Finalement la semaine dernière ma femme est tombé sur le fruit tout à faire par hasard dans un IGA de Rimouski, en compagnie des kumquats, papayes et autres fruits savoureux. Citer
Habitués Dariane Posté(e) 23 avril 2005 Habitués Posté(e) 23 avril 2005 Oui j'ai vu cette émission-là. C'était très intéressant...Mais il parait que si la tendance pour les bons produits du terroir, les produits chers, de qualité, huppés et rares a augmentée, il semblerait que celle de la mal-bouffe aussi. Drôle d'antithèse!L'on expliquerait la chose selon qu'en fait les gens mangent "mal" durant la semaine et cuisinent "bien" les week ends ou lors de jours de fête? Est-ce vrai ???Je sais que beaucoup de gens font les yeux ronds lorsque je leur dis que je fais un magret de canard aux figues un mercredi soir. "Ah tu reçois?" Euh non, c'est tout simple à faire, ça prend à peine plus de temps que des pâtes et du steak haché! Ou encore j'ai droit à des trucs du genre : "Ouain! Tu manges élaboré!"J'trouve cela bizarre comme réaction...En fait au Québec on est passé trop vite d'un extrême à l'autre peut-être. D'ailleurs je vois une nette différence entre la bouffe d'il y a à peine 10-15 ans et maintenant...On dirait que la bouffe est devenue comme un petit "snobisme" dont on aime bien se vanter...Par contre il est vrai que manger "élaboré" n'est pas à la portée de toutes les bourses (et pas de la mienne ces temps-ci mais j'use de trucs et d'astuces). C'est sûr qu'entre des champignons de paris et des morilles, ou entre un pâté et une mousse de canard, ou entre un steak et un magret le choix est vite fait pour les petits budgets...PETITE ANNONCEEuh au fait si quelqu'un sait où je peux trouver du COMBAVA à Montréal cela m'aiderait beaucoup! Je m'ennuie de ne pouvoir faire mon rougail saucisse... Citer
Habitués Zogu Posté(e) 23 avril 2005 Habitués Posté(e) 23 avril 2005 (modifié) Je sais que beaucoup de gens font les yeux ronds lorsque je leur dis que je fais un magret de canard aux figues un mercredi soir. "Ah tu reçois?" Euh non, c'est tout simple à faire, ça prend à peine plus de temps que des pâtes et du steak haché! Ou encore j'ai droit à des trucs du genre : "Ouain! Tu manges élaboré!"Ma mère a la même réaction. Elle ne peut pas imaginer qu'on ait le goût de manger quelque chose de bon s'il n'y a pas d'invités sur la liste. Je crois que ça vient de l'époque où les québécois étaient généralement pauvres et gardaient leurs maigres ressources pour les grands événements. Un peu comme le "salon du curé", vous savez, ce salon qu'on trouve en entrant dans les vieilles maisons québécoises et qui ne servait que lorsqu'on recevait quelqu'un de très important (comme le curé). Le reste du temps, ce salon était fermé à clé et les meubles étaient recouverts d'une housse. Ma grand-tante était encore organisée comme cela chez elle. Elle recevait les gens "ordinaires" (la famille) dans la cuisine.Mais pour revenir à ton magret, Dariane... Il faut avouer que ça va te coûter pas mal plus cher qu'un plat de spaghetti ou qu'un steak avec des fêves vertes. Je dirais: le double du prix par portion. Ton magret va te coûter au moins 10$ (voire 12$, 15$). Si tu le sers sur une salade verte, ça augmente le nombre de portions, mais quand même... ça revient cher à la longue. Donc si je comprends bien, tu as du fric à claquer. Ou bien tu veux impressionner tes amis? Modifié 23 avril 2005 par Zogu Citer
Invité Posté(e) 23 avril 2005 Posté(e) 23 avril 2005 Pour Freeman2000:Le fruit en question est le "Fruta do conde", que nous avons eu la chance de goûter dans l'état de Sao Paulo au Brésil. Nous avons aussi goûté d'autres fruits qui nous étaient inconnus à l'époque, par exemple le fruit de caju (qui pendouille sous la noix de cajou), et la maracuja. Finalement nous nous sommes rendu compte que la maracuja est appelée "fruit de la passion" ici alors celui-là, nous le connaissions déjà (sous un autre nom).←Salut, Zogu merci beaucoup pour ta réponse a ma question pour le fruit "Fruta do Conde" , dis moi stp ta eu l'occasion de gouter les dattes de mon pays? Citer
Habitués Dariane Posté(e) 23 avril 2005 Habitués Posté(e) 23 avril 2005 Mais pour revenir à ton magret, Dariane... Il faut avouer que ça va te coûter pas mal plus cher qu'un plat de spaghetti ou qu'un steak avec des fêves vertes. Je dirais: le double du prix par portion. Ton magret va te coûter au moins 10$ (voire 12$, 15$). Si tu le sers sur une salade verte, ça augmente le nombre de portions, mais quand même... ça revient cher à la longue. Donc si je comprends bien, tu as du fric à claquer. Ou bien tu veux impressionner tes amis? ←Hi! Hi! C'est clair que c'est plus cher qu'un steak! Oh que non je n'ai pas acheté de magret depuis mon retour de Paris... Ils sont atrocement chers ici! Et je n'ai pas encore les moyens (mais cela ne saurait tarder, on vient de me proposer un emploi)...Mais j'en faisais assez régulièrement en France ( hum le canard et moi ) et les québécois qui venaient en visite ou à qui je le disait lors de mes voyage ici, trouvaient tjrs cela comme trop élaboré! De plus un magret est bon pour deux personnes et maintenant je suis seule Alors ai pô trop l'envie de cuisiner des repas pour 2 qd je n'ai la TV en face de moi snif! Citer
Habitués Zogu Posté(e) 23 avril 2005 Habitués Posté(e) 23 avril 2005 Salut, Zogu merci beaucoup pour ta réponse a ma question pour le fruit "Fruta do Conde" , dis moi stp ta eu l'occasion de gouter les dattes de mon pays?Oh que oui!À chaque fois que mon ami Chakib revient de voyage en Algérie, il m'en rapporte une boîte. Elles sont vraiment excellentes, très sucrées et dorées, presque comme du miel. Citer
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