Différence entre la france et le québec

[tohonu]

Kobico tu as ecrit "D'un côté, pas le temps de placoter car trop de travail à abattre et de l'autre, nous avons appris à nous taire et faire aussi comme les anglophones: travailler, travailler, travailler.... ". Mouaips ... je n'ai pas toujours cette impression pour le cote anglais. OK ils passent du temps a travailler mais sont-ils pour autant efficaces ?

En fait, je te parle du concept sociologique de "l'éthique protestante du travail" qui a caractérisé le développement du capitalisme américain (Canada/Québec inclus) au XIXe siècle. Cette idée puritaine que la vie est besogne et ascétisme contrairement à la jouissance et l'exubérance du caractère latin des Français. Au fil des ans et même des siècles, nous, les Québécois de souche latine, avons perdu de notre "latinité" au contact constant d'un environnement anglo-saxon qui nous a influencé par ses valeurs.

Je n'ai pas porté de jugement sur l'efficacité actuelle d'être d'une manière ou de l'autre. C'était un simple constat historique..

l'ethique protestante et ce cher Weber... oui peut etre mai c'est surtout le fait de se repose rsur sa richesse et de le montrer qui etait condemnable et non la richesse en elle-meme. LEs premiers capitalistes etaient surtout les italiens et francais de par le developpement du mercantilisme et ces derniers etaaient plutot catholiques non ?

Voudrais-tu par ton message dire que si le Quebec etait -- ou est toujours -- en retard par rapport aux anglais du Canada c'est de par le fait qu'ils etaient catholiques et non protestants ?

Une vie de besogne et ascetisme ? je doute un peu car des qu'il a de l'argent, le nord americain le montre pas mal. Un joyeux melange d'ascetiques protestant anglais et d'exhuberant catholique francais ? :-D

[kobico]

Encore une fois, je parle de l'esprit dans lequel s'est développé l'Amérique au XIXe siècle. Je te parle de ces millions d'immigrants protestants qui ont forgé peu à peu les valeurs de l'Amérique. Cet esprit marque encore le paysage de l'Amérique profonde, on a qu'à penser à la "bible belt" (ensemble d'États du sud caractérisé par un fondamentalisme religieux protestant) aux USA, à l'influence des Mormons dans l'ouest américain ou à la forte présences des groupes religieux évangélistes dans l'Ouest canadien. On a qu'à penser au "In God we trust" imprimé sur les billets de banque américain, à l'idée suivante fort répandue chez nos voisins du Sud que "Dieu nous a choisi pour être riches....et dominer le monde"!

Certes, les Américains n'ont pas été les premiers capitalistes au sens où le pays n'était qu'une colonie naissante axée sur l'agriculture et les forêts alors que la révolution industrielle battait déjà son plein en Angleterre. Reste que se sont les immigrants protestants animés de la pensée que l'acharnement au travail mène à Dieu qui ont fait, un siècle plus tard, la révolution industrielle américaine (1850).... et dans son sillon, la richesse de l'Amérique.

Oui, le Québec a subi un retard et c'est lié à deux choses: La domination économique exercée par une classe dirigeante exclusivement anglophone et au travail de "sape idéologique" , exercée sur les esprits par le clergé québécois. Si la pensée protestante voulait que le travail, la richesse, l'argent mène à Dieu, la pensée toute catholique de l'époque voyait plutôt dans le travail une mortification (faut gagner son ciel), une façon de s'élever de sa condition initiale de pénitent. L'accumulation de richesse était contraire aux vertus d'humilité et de pauvreté chrétienne... L'argent et la richesse éloignent de Dieu... De fait, le discours du clergé québécois de l'époque stimulait les ouailles à demeurer de parfaits colonisés, au sens propre et figuré: La destinée des francophones catholiques n'était pas de participer à cet affreux (immoral) monde capitalisme contraire aux valeurs et vertus chrétiennes. Il valait mieux demeurer sur ses terres à poursuivre cette vie simple de cultivateurs, plus proche de Dieu, de la Rédemption et du Paradis à la fin de nos jours! En même temps, il faut le dire, c'est aussi cet isolement qui a permis la survivance de la langue française et de notre culture spécifique.

Et pour ceux qui l'ignorent, la "révolution industrielle" du Québec, le passage d'une économie essentiellement agraire et axée sur la dilapidation des richesses naturelles ( vendues à vil prix aux Américains) s'est faite à l'aube des années soixante. C'est la fameuse "Révolution tranquille" marquée par la fin de la domination exclusive d'une classe dirigeante anglophone.

[argentino2003]

La religion peut modifier la société et son destin, mais faut pas la sur-estimer.

À mon avis, ce qui compte le plus sont les qualités et la vision des leaders politiques, des hommes et des femmes d'affaires, des grands décideurs du pays.

Par exemple, le Paraguay et l'Autriche sont deux pays majoritairement catholiques.

Le Paraguay est l'un des pays les plus pauvres et corrompus au monde, l'Autriche est le contraire.

Même chose pour la Somalie et les Émirates Arabes Unis qui partagent la foi musulmane.

En 1910, l'Argentine était le 8ème pays le plus riche au monde, aujourd'hui se trouve dans la 78ème position.

Nous avons gardé la même composition réligieuse (92% catholiques), qu'est-ce qui a changé? La qualité des leaders politiques.

[kobico]

La religion peut modifier la société et son destin, mais faut pas la sur-estimer.

À mon avis, ce qui compte le plus sont les qualités et la vision des leaders politiques, des hommes et des femmes d'affaires, des grands décideurs du pays.

Par exemple, le Paraguay et l'Autriche sont deux pays majoritairement catholiques.

Le Paraguay est l'un des pays les plus pauvres et corrompus au monde, l'Autriche est le contraire.

Même chose pour la Somalie et les Émirates Arabes Unis qui partagent la foi musulmane.

En 1910, l'Argentine était le 8ème pays le plus riche au monde, aujourd'hui se trouve dans la 78ème position.

Nous avons gardé la même composition réligieuse (92% catholiques), qu'est-ce qui a changé? La qualité des leaders politiques.

Je ne crois pas sur-estimer l'influence de la pensée religieuse, ni aux USA et encore moins au Québec. Il suffit de prendre connaissance de l'histoire récente du Québec. N'importe quel bouquin renseignera sur les liens étroits entre la classe politique et le clergé. En fait, les hommes politiques mangeaient dans la main des curés, ils consultaient le clergé avant de prendre des décisions politiques. Cela a été ainsi au Québec: Une véritable chappe de plomb sur l'ensemble et dans tous les domaines de la société.

Et puis, on parle de l'importance du pouvoir religieux, pas seulement des valeurs religieuses et encore moins de la stricte spiritualité.

Modifié 8 décembre 2011 par kobico

[argentino2003]

Je sais que l'Église et les anglophones géraient toute la province avant 1970.

Mais de 1970 à aujourd'hui, ce n'est pas l'Église ou les anglophones qui ont changé, les leaders de l'époque (Lesage, Drapeau, Lévesque et d'autres) ont eu le

changement d'attitude qu'il fallait pour vous sortir de la misère.

Le vrai problème des Québécois d'antan n'était pas le Catholicisme, c'était leur attitude soumise et fataliste face au pouvoir (soit l'Église, les Anglais, n'importe qui).

Un Québec protestant n'aurait rien changé si vous auriez gardé cette vision de «nous sommes nés pour de petits pains».

[kobico]

Je sais que l'Église et les anglophones géraient toute la province avant 1970.

Mais de 1970 à aujourd'hui, ce n'est pas l'Église ou les anglophones qui ont changé, les leaders de l'époque (Lesage, Drapeau, Lévesque et d'autres) ont eu le

changement d'attitude qu'il fallait pour vous sortir de la misère.

Le vrai problème des Québécois d'antan n'était pas le Catholicisme, c'était leur attitude soumise et fataliste face au pouvoir (soit l'Église, les Anglais, n'importe qui).

Un Québec protestant n'aurait rien changé si vous auriez gardé cette vision de «nous sommes nés pour de petits pains».

Je crois que tu te méprends car le discours de l'idéologie religieuse enseignait/relayait cette soumission et ce fatalisme d'être nés pour un petit pain...

C'est lorsque les Québécois ont cessé d'être perméables à ce discours d'autorité sans borne du clergé qu'ils ont entamé la Révolution tranquille et tourner le dos au pouvoir religieux et à son emprise sur les esprits.

Aussi, la révolte contre la domination anglaise a toujours été une constante historique. Le mouvement des Patriotes, qui ne date pas d'hier, en témoigne.

LÉglise et les anglos, c'est jusqu'en 1960. Par exemple, la nationalisation de l'électricité remonte à 1962.