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Le budget à l’assaut du modèle québécois par Rayan


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Notre chroniqueur de Québec nous parle du dernier budget que le gouvernement québécois vient de déposer.

À lire en page d'accueil.

Bonne lecture !

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Bonjour Rayan!

J'aime beaucoup ton texte. C'est très instructif, il nous permet d'apprendre sur les origines du modèle québécois.

Être "solidaire", c'est bien, mais il faut avoir les moyens de se le payer.

Par contre, je n'ai pas vu de débats sur le privatisation de Hydro depuis la sortie du budget. Peut-être j'ai raté quelque chose?

Je crois que vouloir que les gens ou les partis se définissent comme à gauche ou à droite devient de plus en plus difficile. La preuve, c'est que les deux partis dominants au Québec sont au "centre". D'ailleurs, il existe déjà un parti souveraniste clairement "à gauche": QS.

Je pense que ce budget n'est pas un assaut du modèle québécois, mais c'est plutôt un essai pour éviter la faillite du modèle québécois.

Posté(e) (modifié)

Bonjour LIeo, merci pour ton commentaire.

De débat sur la privatisation d’Hydro-Québec, je n’en ai pas vus à l’occasion du dépôt du budget, moi non plus. J’en ai parlé dans la chronique parce que ça fait partie des propositions de certains Lucides, si ce n’est pas tous. En outre, l’ADQ avait proposé de privatiser une partie de la société publique mais il n’y pas que l’ADQ. Jean François Lisée, Ancien conseiller politique des premiers ministres péquistes Parizeau et Bouchard est aussi favorable à cette privatisation. Je crois que tout comme la population du Nouveau Brunswick – qui s’est opposée à la vente de leur compagnie nationale à Hydro-Québec – les Québécois sont aussi attachés à ce qu’Hydro reste une propriété collective. Elle est vue comme une sorte de garante d’une certaine souveraineté, une certaine spécificité à tout le moins.

Sinon je suis d’accord que les principaux partis se bousculent au centre (PLQ, PQ, ADQ). Il y avait de réelles nuances mais elles se sont estompées quelque peu. Quant on écoute le débat des Ex sur RDI, on sent qu’il y a peu de choses qui séparent Marie Grégoire (proche de l’ADQ), Charbonneau (PQ) et Frula (PLQ/PLC). Enfin mis à part le fait que la première est plutôt autonomiste, que le second est souverainiste et la troisième fédéraliste. Je pense qu’il y a au Québec un certain consensus autour du modèle de société. Un consensus qui s’explique par la lutte - commune à tous les Québécois - pour la sauvegarde de cette minorité francophone en Amérique du nord. Les propositions de privatisation et le contenu de ce budget risquent de briser ce consensus, à mon avis. Il n’y a qu’à voir l’ampleur de la manifestation organisée à Québec, en fin de semaine passée.

Je pense que ce budget n'est pas un assaut du modèle québécois, mais c'est plutôt un essai pour éviter la faillite du modèle québécois.

Peut être que le terme assaut est exagéré mais je crois qu’il y a réellement un tournant dans ce budget. Taxe et ticket modérateur dans la santé, c’est un vrai changement par rapport au modèle québécois. (Qu’on soit pour ou contre). Privilégier des taxes fixes au principe de l’impôt en fonction du revenu est aussi un changement important.

Modifié par rayan
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Bonjour,

Chronique intéressante. Mes réflexions en toute humilité (les citations sont directement sorties de la chronique) :

Ils semblent privilégier lapproche de limposition sur les revenus.

Jai lu aussi le sondage de Léger Marketing et je vois ça différemment : jy vois pas un réel désir de maintenir le modèle québécois quune méfiance des gens à ce que le gouvernement réalise sa part de leffort pour contrôler les finances publiques. Au contraire : on dirait que le sondage montre que des québécois sont daccord pour réduire la taille de létat par labolition dagences gouvernementales (alors que le modèle québécois c'est la présenc e plus importante de létat dans la vie publique). Ils penchent même du côté du gouvernement plutôt que des syndicats dans les négociations des conventions collectives.

Pour ce qui est dêtre contre la hausse du prix de lessence ou de la TVQ, je ne vois pas le désir de maintenir le modèle québécois mais simplement le refus de toute hausse de taxes :) Ils sont même partagés sur limposition dun ticket modérateur en santé, ce qui là, touche directement le modèle québécois dans ladmissibilité. Quant au dégel des frais de scolarité, sa particularité contrairement à la TVQ, lélectricité, etc. est de ne concerner directement quune partie de la population (les étudiants) : bref, quand on nétudie pas, on peut bien être pour laugmentation de quelque chose qui ne nous concerne pas. Surtout quêtre pour son augmentation revient à remettre en question une autre vache sacrée du modèle québécois : laccessibilité aux études.

Bref, je comprends que lhostilité populaire nest pas contre la remise en question du modèle québécois que fait le dernier budget mais la façon dont sy prend le gouvernement, ce qui nest pas pareil. Jécoutais hier soir un des organisateurs de la manifestation qui a eu lieu en fin de semaine à Québec contre le budget et il disait quil nétait pas nécessairement contre des changements importants dans le modèle québécois. Faut remettre dans le contexte : un budget où le gouvernement dit qu'il va faire son effort après plusieurs scandales le touchant dans les médias.

Elle a même résisté à la période où le néolibéralisme avait le vent dans les voiles, dans le monde

Quelle période de "néolibéralisme" ? Quelle est votre définition du "néolibéralisme"? Si lon parle des périodes reaganienne et tatchérienne dans les années 80, okay. Mais si on parle de la dernière crise financière où la majorité des états dans le monde ont injecté des milliards pour sauver leurs économies, jy vois plus de linterventionnisme que du néolibéralisme traditionnel avec un laisser-faire du marché.

Mais à la faveur du contexte de crise financière mondiale et de ses implications sur lemploi et les ressources de lÉtat au Québec, on assiste au retour du discours qui fait de laugmentation des tarifs des services publics mais aussi de la privatisation totale ou partielle dHydro-Québec un objectif pressant et déterminant.

Parce que lÉtat doit trouver de nouvelles sources de revenus pour compenser les effets de la crise et pour maintenir le modèle québécois, on peut y voir un retour du discours des Lucides à saveur néolibérale ? Je suis pas sûr. Cela fait des années bien avant la crise financière mondiale quon parle daugmenter les tarifs. Par ailleurs, malgré quelques appels isolés ici et là, je ne vois pas de mouvement organisé au Québec faisant de la privatisation dHydro un objectif pressant et déterminant.

En plus, le budget Bachant ne sort pas comme pas « par hasard » quelques semaines après la sortie de Mr Bouchard : le budget provincial québécois est toujours présenté à cette période de lannée. Cest plutôt la sortie de Mr Bouchard et de bien dautres quelques semaines avant la présentation du budget qui est un « hasard ».

Dès lors, on peut affirmer que lattachement des Québécois au service public, à la solidarité sociale et un certain type de société - le modèle québécois est évident.

Où est lévidence que vous voyez dans lattachement des québécois au service public et à la solidarité sociale dans le virage ambulatoire dans le système de santé ? Je suis désolé : peut-être que je ne comprends pas bien ou que je lis mal mais je ne vois pas cette évidence qui semble vous sauter aux yeux. Je vois une différence entre une volonté de maintenir un système de santé complètement gratuit et universel et une volonté davoir un système de santé efficace tout court.

pendant quune large proportion dentreprises privées ne paierait pas dimpôts.

Quelles sont vos sources pour affirmer cela ? Tant d'entreprises à ce point qui sont privilégiées pour menacer le modèle québécois ?

Il était temps que la gauche saffirme comme de gauche et que la droite fasse la même chose et cest ensuite au peuple de trancher

En effet : par contre, le discours de la droite/centriste a l'air de fonctionner pas mal mieux que celui de la gauche/centriste on dirait en termes de sièges à l'Assemblée. Malgré la grande victoire de Kadir, QS ne décolle toujours pas dans les sondages.

Posté(e) (modifié)

Bonjour Vudemême. Tes commentaires sont aussi fort intéressants.

Au contraire : on dirait que le sondage montre que des québécois sont d’accord pour réduire la taille de l’état par l’abolition d’agences gouvernementales (alors que le modèle québécois c'est la présence e plus importante de l’état dans la vie publique). Ils penchent même du côté du gouvernement plutôt que des syndicats dans les négociations des conventions collectives

Que l’état joue un rôle important dans la répartition de la richesse ou la régulation de l’économie est une chose mais qu’il y ait multiplication d’organismes intervenant dans le même domaine et qui sont financés par l’argent public, ça c’est une autre chose. Il s’agit à mon avis de deux choses différentes. Je ne pense pas non plus que les gens qui appellent à réduire les effectifs dans la fonction publique (estimant qu’il y en a trop) soient d’accord avec le fait de faire appel au privé pour réaliser des projets que les fonctionnaires peuvent prendre en charge. Maintenant, moi je comprends qu’en période de crise et qu’à l’heure où l’on demande aux gens de se serrer la ceinture, je comprends que les revendications des travailleurs de la fonction publique ne soient pas très populaires. N’oublions pas que ces personnes sondées - qui ont l’air de soutenir le gouvernement dans son bras de fer - savent surement que le gouvernement propose quand même une augmentation de 7% aux fonctionnaires.

Pour ce qui est d’être contre la hausse du prix de l’essence ou de la TVQ, je ne vois pas le désir de maintenir le modèle québécois mais simplement le refus de toute hausse de taxes Ils sont même partagés sur l’imposition d’un ticket modérateur en santé, ce qui là, touche directement le modèle québécois dans l’admissibilité

Je crois qu’il faut relativiser pour le ticket modérateur. Il n’est pas encore mis en œuvre. On l’a aussi appelé orienteur pour suggérer qu’il servira notamment à réduire la pression sur les urgences en encourageant les gens à aller vers les autres structures de santé. Je serais fort étonné de voir une majorité soutenir cette mesure une fois définie et décidée. En effet, pour le sondage les avis sont partagés. Pour la hausse des frais de scolarité, je suis d’accord. Ça ne concerne pour l’instant que les étudiants universitaires (pas le CEGEP) et leurs parents.

Pour la marche de Québec, ce qu’il faut retenir à mon avis c’est qu’il y a une grogne contre la hausse des tarifs et les taxes sur la santé (D'une façon générale contre l'ortientation du budget) mais parmi les organisateurs (si ce n’est l’organisateur principal) figure une radio poubelle. Cela dit, des gens d’horizons divers ont pris part à cette manifestation.

Quelle période de "néolibéralisme" ? Quelle est votre définition du "néolibéralisme"? Si l’on parle des périodes reaganienne et tatchérienne dans les années 80, okay. Mais si on parle de la dernière crise financière où la majorité des états dans le monde ont injecté des milliards pour sauver leurs économies, j’y vois plus de l’interventionnisme que du néolibéralisme traditionnel avec un laisser-faire du marché

Oui depuis les années 80 jusqu’à il y a quelques années et donc avant la crise financière de l’année dernière. Tu fais bien de souligner que durant cette crise, les gouvernements libéraux n’ont pas hésité à injecter des dizaines et des centaines de milliards pour sauver les entreprises. On a même nationalisé des compagnies.

Parce que l’État doit trouver de nouvelles sources de revenus pour compenser les effets de la crise et pour maintenir le modèle québécois, on peut y voir un retour du discours des Lucides à saveur néolibérale ? Je suis pas sûr. Cela fait des années – bien avant la crise financière mondiale – qu’on parle d’augmenter les tarifs. Par ailleurs, malgré quelques appels isolés ici et là, je ne vois pas de mouvement organisé au Québec faisant de la privatisation d’Hydro un objectif pressant et déterminant

Je ne vois pas non plus de « de mouvement organisé au Québec faisant de la privatisation d’Hydro un objectif pressant et déterminant ».

Des personnalités imposantes au Québec tiennent pourtant ces discours. Outre l’ADQ, j’ai cité Jean François Lisée qui se situe pourtant à gauche. Il y a des dizaines d’articles de presse, d’interventions dans des débats sur le sujet. C’est ce que j’appelle discours. De toute façon, même l’objectif des Lucides est de « trouver de nouvelles sources de revenus » pour régler la dette et atteindre le déficit zéro.

Où est l’évidence que vous voyez dans l’attachement des québécois au service public et à la solidarité sociale dans le virage ambulatoire dans le système de santé ? Je suis désolé : peut-être que je ne comprends pas bien ou que je lis mal mais je ne vois pas cette évidence qui semble vous sauter aux yeux. Je vois une différence entre une volonté de maintenir un système de santé complètement gratuit et universel et une volonté d’avoir un système de santé efficace tout court.

Qui n’est pas favorable à un système de santé efficace? À travers l’opposition à la taxe de santé, les sondés, et je pense une majorité de Québécois, sont opposés à la remise en cause de l’accessibilité universelle au système de santé.

Quelles sont vos sources pour affirmer cela ? Tant d'entreprises à ce point qui sont privilégiées pour menacer le modèle québécois ?

http://www.ccmm-csn.qc.ca/MGACMS-Client/Protected/File/J764Y66955UG45B7Z43BP3G6F9MW88.pdf

Et ici

http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/statistiques/fr/STAFR_sfs_2004.pdf

Modifié par rayan
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Merci de ton intervention, Rayan. Comme tu l'as dit, malgré l'ADQ et Lisée, je ne pense pas que l'état va vouloir vendre Hydro bientôt.

Le débat sur le budget a été bien traduit dans une caricature où Charest dit à Bachand devant la foule qui grogne: "Je t'avais dit! Il faut surtout ne RIEN faire!"

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Bonjour Rayan,

Merci pour vos réponses, très instructives :)

Que l'état joue un rôle important dans la répartition de la richesse ou la régulation de l'économie est une chose mais qu'il y ait multiplication d'organismes intervenant dans le même domaine et qui sont financés par l'argent public, ça c'est une autre chose. Il s'agit à mon avis de deux choses différentes.

Oui, tout à fait, ce sont deux choses différentes. Par contre, ma remarque se limitait seulement au nombre (une trentaine d'agences gouvernementales abolies) car je ne sais pas si les agences en question font doublon ou pas dans leur mission respective comme vous l'avancez.

Je ne pense pas non plus que les gens qui appellent à réduire les effectifs dans la fonction publique (estimant qu'il y en a trop) soient d'accord avec le fait de faire appel au privé pour réaliser des projets que les fonctionnaires peuvent prendre en charge. Maintenant, moi je comprends qu'en période de crise et qu'à l'heure où l'on demande aux gens de se serrer la ceinture, je comprends que les revendications des travailleurs de la fonction publique ne soient pas très populaires.

Opinion intéressante. Moi je reste partagé : si les revendications des travailleurs de la fonction publiques n'ont pas l'air très populaires en effet, celles des travailleurs de la santé ont au contraire l'air d'être pas mal plus populaires. Pourtant, tous ont le même employeur, l'état et la crise elle touche tout le monde. Je me dis alors qu'il y a d'un côté ce vieux fond quasi-universel du stéréotype du fonctionnaire qui ne fout rien qui doit jouer et de l'autre côté des images tournant en boucle du personnel de santé exténué. C'est sûr que là, niveau popularité, y'a pas photo.

En plus, la santé c'est super important et qu'il y ait des pénuries, c'est inacceptable. Surtout si en plus, le groupe qui a le plus de poids dans la population (et donc la plus grosse voix électorale) est celui qui est le plus vieillissant, donc celui le plus demandeur de services en santé. De l'autre côté, les fonctionnaires rendent généralement des services vus comme souvent invisibles, ne demandent pas beaucoup d'efforts en apparence et, comble de tout, souvent désagréables car reliés aux taxes : une demande de formulaire, permis de conduire, éducation, etc.

Je dis pas qu'il n'y a pas de ménage à faire mais ces services publics, ils sont nécessaires jusqu'à un certain degré. Après, on peut se disputer sur ce degré de nécessité ou d'efficacité mais c'est un autre débat. Bref, est-ce le modèle québécois qui est réellement en jeu ici ou un certaine frustration collective qui a l'impression que l'argent public est mal dépensé ?

Je crois qu'il faut relativiser pour le ticket modérateur. Il n'est pas encore mis en uvre. On l'a aussi appelé orienteur pour suggérer qu'il servira notamment à réduire la pression sur les urgences en encourageant les gens à aller vers les autres structures de santé. Je serais fort étonné de voir une majorité soutenir cette mesure une fois définie et décidée.

Ha mais je suis tout à fait d'accord qu'il faut relativiser le fameux ticket modérateur : je ne dis pas le contraire, je fais que reprendre les questions du sondage de Léger mise-en-marché (cf. Lisée justement) :). Moi aussi je serai très étonné que ce ticket, quelque soit son nom, soit mis en place dans les conditions actuelles mais pas pour les mêmes raisons que vous : le blocage ne viendra pas selon moi de la population (surtout si le gouvernement protège les plus démunis comme l'a fait l'Ontario avec sa taxe sur la santé en en faisant un impôt progressif) mais de la loi tout simplement. Cf. Loi Canadienne sur la Santé qui interdit toute mesure violant l'accessibilité aux soins comme un ticket modérateur. La province qui le ferait verrait ses transferts fédéraux de la santé diminuer. Le Rapport Castonguay avait fait cette proposition de ticket modérateur et, dans le principe et de mémoire, pas eu une forte contestation populaire. Mais bon, ça restait juste une recommandation.

Pour la marche de Québec, ce qu'il faut retenir à mon avis c'est qu'il y a une grogne contre la hausse des tarifs et les taxes sur la santé (D'une façon générale contre l'ortientation du budget) mais parmi les organisateurs (si ce n'est l'organisateur principal) figure une radio poubelle. Cela dit, des gens d'horizons divers ont pris part à cette manifestation

Là aussi, je suis partagé. Mais c'est sûr en effet qu'il y avait des gens contre toute hausse de taxe comme vous l'écrivez. Mais je pense aussi qu'il y avait des gens qui n'étaient pas contre les hausses de tarifs et de taxes mais qui manifestaient pour dire au gouvernement qu'ils ne sont pas si sûrs que l'état fera vraiment sa part de l'effort. Dans cette hypothèse, ce n'est pas tant le modèle québécois historique qui est directement en jeu mais autre chose de tout aussi important, la confiance dans le pacte social entre l'état et ses contribuables. L'avenir nous le dira !

Des personnalités imposantes au Québec tiennent pourtant ces discours. Outre l'ADQ, j'ai cité Jean François Lisée qui se situe pourtant à gauche. Il y a des dizaines d'articles de presse, d'interventions dans des débats sur le sujet. C'est ce que j'appelle discours. De toute façon, même l'objectif des Lucides est de « trouver de nouvelles sources de revenus » pour régler la dette et atteindre le déficit zéro.

Merci d'avoir précisé ce que vous disiez par discours et c'est vrai que Lisée a déjà proposé de vendre 25% d'Hydro. Ces personnes dont vous parlez sont par ailleurs généralement nuancées quand ils parlent de ça. Exception faite de l'IEDM qui ramène régulièrement sur le tapis la vente totale d'Hydro pour régler une bonne partie de la dette. Vision à très court terme même si je ne suis pas contre une privatisation partielle.

Mais cela n'arrivera pas avant un bon bout parce que c'est une vache à lait, parce qu'on parle plus de hausser les tarifs et enfin parce qu'après l'échec de la vente d'Énergie N-Brunswick à Hydro, tous les gouvernements au Canada ont compris qu'à côté du patriotisme fédéral, il y a aussi un fort sentiment patriotique provincial. Bref, si au Québec on est rendu à vendre Hydro un jour très hypothétique, le départ du Canadien de Montréal sera possible aussi !

Quant à l'objectif des Lucides de trouver de nouvelles sources de revenus pour régler le déficit, ils méritent encore plus leur nom depuis le dernier budget : ils n'ont pas attendu 2010 pour dire qu'il fallait trouver une solution à l'impasse budgétaire. De toute façon, c'est même pas une question de lucidité mais juste de bon sens.

Qui n'est pas favorable à un système de santé efficace? À travers l'opposition à la taxe de santé, les sondés, et je pense une majorité de Québécois, sont opposés à la remise en cause de l'accessibilité universelle au système de santé.

Système de santé efficace et système de santé universelle ne sont pas forcément synonymes. L'idéal serait d'avoir les deux en même temps, on est d'accord. Mais on peut très bien avoir un système de santé universel ET inefficace sur certains plans, ce qui est le cas du Québec si on prend des critères comme le temps d'attente aux urgence, le délai pour voir un spécialiste, la difficulté d'avoir un médecin de famille, etc. Tout comme on peut avoir un système à deux vitesses ET efficace. Après, c'est une question d'idéologie personnelle : si on croit encore possible, dans l'état actuel, d'avoir un système de santé universel et efficace, tant mieux.

Quant à l'opposition à la taxe de santé, vous sautez vite aux conclusions je trouve ou nous ne lisons pas les mêmes actualités. Mon interprétation est que l'opposition à la taxe de santé s'appuie surtout sur son côté universel justement (au-dessus d'un certain revenu, tout le monde paie la même chose) que sur le réel désir de maintenir un système de santé universel. Mon pari est que si le budget avait rendu la taxe santé progressive (chacun paie un montant proportionnel à son revenu comme en Ontario), ça serait beaucoup mieux passé dans la population. Bref, ce qui est attaqué ici, ce n'est pas tant l'universalité du système de santé qu'une certaine idée que se font les québécois de la justice sociale. C'est différent.

Haaa, le Manifeste pour un Québec Solidaire ... En partant, ça me pose un problème d'objectivité : tout document de ce type est nécessairement orienté politiquement (quelque soit le parti). Mais je suis allé voir quand même.

Quand vous parlez d'une large proportion d'entreprises qui ne paieraient pas d'impôts, je pense que vous parlez de la note en bas de page à la page 6 du Manifeste. Qui renvoie à votre second lien vers un document du Ministère des Finances. Je l'ai pas tout lu (158 pages ...). Les sociétés qui ne paient pas d'impôts sont celles non imposées (CQFD) : à la page 7, on lit que ces sociétés sont composées essentiellement d'organismes sans but lucratif, publics et coopératives (ex : économie sociale) ou de sociétés n'ayant pas fait de bénéfices.

De ce que je sais de QS, je pense qu'ils appuient tout ce qui est communautaire (OSBL, coopératives, etc.). Et pourtant, dans le manifeste, ils reprochent à ces mêmes entreprises de ne pas payer d'impôts car elles sont comptabilisées dans les sociétés exonérées ! Quant aux entreprises ne faisant pas de bénéfices, soyons logiques ... Cela revient à dire qu'il y a un % de la population au Québec qui ne paie pas d'impôts et que c'est scandaleux : or, ce fameux % est celui de ceux qui gagnent trop peu (nos "déficitaires") pour être imposés. Je crois pas que QS veut aller dans cette direction.

Surtout que ces entreprises sont exonérées de payer seulement de l'impôt car elles paient aussi la taxe sur le capital et le fond de solidarité pour la santé si je ne me trompe pas. Je dis pas qu'il y a des privilèges fiscaux scandaleux accordés à certaines entreprises mais faut être nuancé.

C'est ça qui me pose problème avec QS : à force de tirer sur les "grosses pétrolières et les banques" et les "méchants riches", ils déforment eux aussi les chiffres et la réalité et ne valent pas mieux, sur ce plan-là, que l'ADQ dans sa tendance à simplifier les choses.

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Je ne sais pas si le budget part à l'assaut du modèle québécois mais ce que je sais c'est qu'il ne suscite finalement que très peu de réaction.

Biens sûr, son annonce a suscité les hauts cris du PQ, des syndicats et une bonne manif et puis that's it. Comme si tout le monde voulait passer à autre chose.

On peut dire que les révélations de l'ex ministre de la justice sont bien pratiques et pour le gouvernement et pour l'opposition.

Car soyons clair, le PQ est bien soulagé de voir Charest endosser l'impopularité de mesures que lui même aurait du prendre s'il avait été au pouvoir. Si d'aventure, il y parvient à la prochaine échéance, il pourra agir à la marge pour améliorer tel ou tel aspect des mesures aujourd'hui impopulaire.

L'ADQ quand à elle, n'a plus rien à dire du tout si ce n'est déclarer que ce n'est pas assez et qu'il faut payer encore plus. Pas très porteur, parlons plutôt du financement du PLQ....

Quant au modèle québécois, il branle sur ses fondements : quand le système de santé ne soigne plus, quand le système d'enseignement est embourbé et que le financement de l'assurance social engloutit presque tout le budget, rien ne sert de partir l'assaut du dit modèle pour le voir tomber, il tombe tout seul.

Le cycle de la révolution tranquille s'achève, un autre s'ouvre avec ce budget et avec tous les autres qui vont suivre. Dommage simplement, qu'il n'y ait aucune vision, aucun projet social autre que des comptes d'épiciers. C'est pour cela que ce budget est frustrant et que les autres seront pires encore.

Posté(e)
Quant au modèle québécois, il branle sur ses fondements : quand le système de santé ne soigne plus, quand le système d'enseignement est embourbé et que le financement de l'assurance social engloutit presque tout le budget, rien ne sert de partir l'assaut du dit modèle pour le voir tomber, il tombe tout seul.

Le cycle de la révolution tranquille s'achève, un autre s'ouvre avec ce budget et avec tous les autres qui vont suivre.

Dites, ça vole très haut les échanges ici : budget à l'assaut du modèle québécois, modèle branlant, fin du cycle de la révolution tranquille ... Ptête même trop haut pour moi. C'est pas du tout une critique (au contraire) mais vos réflexions portent sur de grosses affaires complexes smile.gif

Moi, je sais pas trop quoi en penser. Je l'amène un peu dans mes messages en haut, mais en fait : c'est quoi vraiment le modèle québécois ? Rayan amène de bons éléments dans sa chronique. Mais là, je me demande si le modèle québécois, c'est absolument un système de santé universel où un système de santé qui prend soin en priorité des plus démunis (si je prends l'exemple de la santé).

Autre exemple : l'éducation. De ce que j'en sais, l'éducation mur à mur créée dans les années 60 correspondait parfaitement à l'époque car seule une minorité de québécois avait une scolarité universitaire. La justice sociale exigeait alors de démocratiser à fond l'école pour résoudre ce problème. Ça a tellement bien marché qu'aujourd'hui, un québécois qui se rend jusqu'à l'université, c'est plus l'exception mais presque commun. Bref, est-ce que la justice sociale exige toujours une démocratisation universelle de l'école ? Ou est-ce qu'il ne faut pas, aujourd'hui, en demander un peu plus à ce qui sont en mesure de payer en partie leurs études et mettre davantage le paquet du soutien financier sur les plus démunis ?

Si vous voulez, pour moi, le dégel des frais de scolarité n'est pas tant une attaque du modèle québécois que son adaptation aux changements depuis la révolution tranquille. Le fameux mur-à-mur (les mêmes services publics pour tout le monde, quelque soit le revenu), c'était bon quand tout le monde était faiblement scolarisé et gagnait peu. Là on parlait de vraie justice sociale.

Aujourd'hui, où est la justice sociale quand la famille qui gagne 200 000$ par année paie les mêmes frais de scolarité ou les mêmes frais de garde que la famille qui gagne 40 000$ ? Le mur-à-mur aujourd'hui profite davantage aux plus aisés qu'aux plus démunis : vous parlez d'une justice sociale ... Ptête que l'avenir du modèle québécois n'est pas dans le maintien obstiné dans le mur-à-mur mais dans l'adaptation des services en fonction des revenus de chacun. Mais là, j'entends déjà les syndicats crier à un système à deux vitesses ... Moralité : si j'étais riche, je soutiendrai à fond les syndicats parce qu'au fond, ils demandent à l'état de financer des services au lieu de venir fouiller un peu plus dans mes poches.

.Dommage simplement, qu'il n'y ait aucune vision, aucun projet social autre que des comptes d'épiciers. C'est pour cela que ce budget est frustrant et que les autres seront pires encore.

D'accord qu'il n'y a plus de vision. Ceci dit, y'a une crise économique à gérer : je préfère de loin en ce moment d'avoir un plombier comme premier ministre (pragmatique et qui répare ce qu'il y a à réparer) plutôt qu'un visionnaire qui risque de nous mettre dans le trou. L'Histoire a retenu Trudeau comme visionnaire incroyable (ce qui est vrai dans un sens) tout en balayant sous le tapis son inefficacité économique. À l'inverse, ce qu'on retient surtout de Mulroney c'est la TPS alors qu'il est quand même à l'origine de l'ALENA, dont personne se plaint aujourd'hui.

Et si les prochains budgets vont manquer de vision, c'est en effet parce qu'on a des leaders qui manquent de vision mais aussi et surtout pour éponger les déficits créés pour contrer la crise. Difficile de proposer des grands projets quand on est dans le trou.

Et je me dis aussi que les visionnaires au Québec doivent pas mal être refroidis par la culture de la ligne de parti au Québec. Faut suivre la position du chef, même si on est pas d'accord. Si je m'essaie à des conjectures comme Rayan et vous, je dirais qu'on est dans une période de transition : on a pas besoin de leaders visionnaires en ce moment mais de leaders pragmatiques qui réparent ce qu'il y a à réparer .... pour préparer le terrain aux futurs visionnaires !

Car soyons clair, le PQ est bien soulagé de voir Charest endosser l'impopularité de mesures que lui même aurait du prendre s'il avait été au pouvoir. L'ADQ quand à elle, n'a plus rien à dire du tout si ce n'est déclarer que ce n'est pas assez et qu'il faut payer encore plus. Pas très porteur, parlons plutôt du financement du PLQ....

Le jeu politique et ses joyeuseté, comme d'habitude. Rien de nouveau sous le soleil.

Posté(e) (modifié)
Opinion intéressante. Moi je reste partagé : si les revendications des travailleurs de la fonction publiques n'ont pas l'air très populaires en effet, celles des travailleurs de la santé ont au contraire l'air d'être pas mal plus populaires. Pourtant, tous ont le même employeur, l'état et la crise elle touche tout le monde. Je me dis alors qu'il y a d'un côté ce vieux fond quasi-universel du stéréotype du fonctionnaire qui ne fout rien qui doit jouer et de l'autre côté des images tournant en boucle du personnel de santé exténué. C'est sûr que là, niveau popularité, y'a pas photo.

En plus, la santé c'est super important et qu'il y ait des pénuries, c'est inacceptable. Surtout si en plus, le groupe qui a le plus de poids dans la population (et donc la plus grosse voix électorale) est celui qui est le plus vieillissant, donc celui le plus demandeur de services en santé. De l'autre côté, les fonctionnaires rendent généralement des services vus comme souvent invisibles, ne demandent pas beaucoup d'efforts en apparence et, comble de tout, souvent désagréables car reliés aux taxes : une demande de formulaire, permis de conduire, éducation, etc

Je suis entièrement d’accord. Une revendication populaire ne signifie pas forcément une revendication juste et à l’inverse il peut y avoir des revendications justes sans qu’elles soient très populaires. Ce que je voulais dire, c’est qu’en ces temps de crise, il est facile pour un gouvernement de monter la population contre « ces paresseux ».

est-ce le modèle québécois qui est réellement en jeu ici ou un certaine frustration collective qui a l'impression que l'argent public est mal dépensé

Pour moi, les deux. Je crois qu’il y a une réelle frustration sur la mauvaise gestion – réelle - de l’argent public. Conjuguée aux efforts demandés à la population, cette frustration s’exaspère. Dire cela, ne nous interdit pas de penser qu’à travers l’orientation (taxes sur la santé, hausse des tarifs de l’électricité,..) prise par le budget, des fondements du modèle québécois sont remis en question. Après chacun, selon sa vision, peut estimer que c’est une bonne ou mauvaise chose. Tiens, je n’avais pas lu cet article avant d’écrire la chronique (je le jure :) ) et tout en trouvant des vertus aux mesures annoncées, l’auteur croit aussi que le modèle québécois est en jeu.

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/286112/a-l-assaut-du-modele-quebecois

Quant à l'opposition à la taxe de santé, vous sautez vite aux conclusions je trouve ou nous ne lisons pas les mêmes actualités. Mon interprétation est que l'opposition à la taxe de santé s'appuie surtout sur son côté universel justement (au-dessus d'un certain revenu, tout le monde paie la même chose) que sur le réel désir de maintenir un système de santé universel. Mon pari est que si le budget avait rendu la taxe santé progressive (chacun paie un montant proportionnel à son revenu comme en Ontario), ça serait beaucoup mieux passé dans la population. Bref, ce qui est attaqué ici, ce n'est pas tant l'universalité du système de santé qu'une certaine idée que se font les québécois de la justice sociale. C'est différent

Cela a tout un sens. Quelle différence il y a entre instituer une taxe progressive (selon le revenu) et augmenter l’impôt sur le revenu, si ce n’est de dire que cette taxe est pour la santé? Je n’en vois pas. Bien sur que si le système de santé, pour être performant, a besoin de plus de ressources, le gouvernement doit les mobiliser. Et ça peut passer par l’impôt. L’important étant que l’accès aux soins de santé reste gratuit.

Haaa, le Manifeste pour un Québec Solidaire ... En partant, ça me pose un problème d'objectivité : tout document de ce type est nécessairement orienté politiquement (quelque soit le parti). Mais je suis allé voir quand même.

Je ne l’aurais pas cité (le paragraphe) s’il ne se référait pas au site gouvernemental sur les statistiques en matière de fiscalité. Ça m’aurait aussi posé un problème. Cela dit, il ne s'agit pas d'un manifeste de QS. Il n’était pas encore né. Des gens comme Charbonneau (ancien président de l’assemblée et PQ), Pierre Paquette (Bloc) et d’autres qui ne sont pas de QS sont signataires de ce document. De plus, les signataires du manifeste pour un Québec lucide ont aussi des opinions politiques. Certains ont même eu le loisir de les mettre en œuvre comme leur chef de file, Lucien Bouchard. Donc qu’ils viennent aujourd’hui se faire passer pour des gens qu’on a refusé d’écouter pendant les dix dernières années, comme s’ils n’ont jamais gouverné, cela me pose problème aussi. D’après mes lectures (et elles ne sont pas nombreuses, je l’avoue et c’est pour ça que je trouve cette discussion d'autant plus intéressante), Lucien Bouchard est devenu chef du gouvernement avec l’objectif de « préparer les conditions gagnantes » pour la souveraineté du Québec - qu’il n’estimait pas réunies à sa prise de fonction - et parvenir au déficit zéro. L’équilibre budgétaire été atteint grâce notamment aux coupes dans l’éducation et la santé. Et plusieurs lui font porter une part de responsabilité dans la situation de l’éducation et surtout dans celle de la santé. Donc, lucides? Je veux bien le croire mais leur orientation n’est pas nouvelle et leur passage au pouvoir n’a pas été que positif.

Ou est-ce qu'il ne faut pas, aujourd'hui, en demander un peu plus à ce qui sont en mesure de payer en partie leurs études et mettre davantage le paquet du soutien financier sur les plus démunis ?

En demander plus à ceux qui gagnent plus, moi je ne n’ai rien contre mais ça ne passe pas nécessairement par la hausse des tarifs de scolarité. Ce ne sont pas ceux qui gagnent de gros revenus, eux-mêmes, qui vont étudier mais leurs enfants. Ce sont aussi des enfants du peuple. L’accès à l’éducation (tout comme l’accès à la santé) doit être garanti à tous, qu’on soit enfant de riche ou pauvre. Après, si les riches ne paient pas assez ou que l’impôt n’est pas juste on peut bien modifier les modalités de façon à trouver des ressources supplémentaires pour financer les services publics comme l’éducation ou la santé. Non?

D'accord qu'il n'y a plus de vision. Ceci dit, y'a une crise économique à gérer : je préfère de loin en ce moment d'avoir un plombier comme premier ministre (pragmatique et qui répare ce qu'il y a à réparer) plutôt qu'un visionnaire qui risque de nous mettre dans le trou. L'Histoire a retenu Trudeau comme visionnaire incroyable (ce qui est vrai dans un sens) tout en balayant sous le tapis son inefficacité économique. À l'inverse, ce qu'on retient surtout de Mulroney c'est la TPS alors qu'il est quand même à l'origine de l'ALENA, dont personne se plaint aujourd'hui.

Dire que personne ne se plaint de l’ALENA, est un peu exagéré, à mon avis. On peut ne pas les partager mais les critiques contre l’ALENA, il y en a toujours eu et il y en a encore. De même que pour son prédécesseur l’ALE. Le fameux chapitre 11 de l’ALENA est notamment très critiqué. En ce sens qu’il empièterait sur la souveraineté des États membres et notamment du Canada et du Mexique. Même Parizeau qui avait poussé, avec Landry, pour la signature de l’ALE puis de l’ALENA (en espérant faire jouer (économiquement) les USA contre le Canada pour faire gagner le Québec) a eu son lot de critiques envers les accords de libre échange avec les USA. Justement parmi ces critiques, il y en a qui pensent que derrière les Lucides, il y a la pression exercée depuis le début des années 90, par les USA, en vue d’inclure les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’énergie dans l’ALENA. Selon eux, la hausse des tarifs de service publics ouvrirait la voie à terme à une libéralisation de ces secteurs. C’est sur, on n’est pas obligé d’être d’accord avec eux. Mais des couacs dans l’ALENA, il y en a eu : crise du bois d’œuvre ou l’affaire de Ethyl Corporation qui a vu le gouvernement canadien contraint d’indemniser cette compagnie relativement à la législation fédérale sur le produit cancérigène MMT

Je ne sais pas si le budget part à l'assaut du modèle québécois mais ce que je sais c'est qu'il ne suscite finalement que très peu de réaction.

Ça n’est pas fini, cela dit. Le budget, il a juste été déposé et il sera discuté à partir de la semaine prochaine. Pour le moment, mis en veilleuse par l’affaire Bellemare/Charest mais je crois que ça reviendra.

Modifié par rayan
  • Habitués
Posté(e)

C'est vrai que cette chronique nous a fait réfléchir...

Normalement, la droite économique est associé à moins de services publics et moins d'impôts, tandis que la gauche, c'est plus de services et plus d'impôts (si je ne me trompe pas). Dans cette ligne, ce que le gouvernement fait, c'est d'assurer une position de gauche. L'augmentation des taxes et impôts se fait en raison des services dont on veut garder (congé maternité, garderies...) et même l'ajout de nouveaux services (fécondation in vitro). Je suis plus persuadé que jamais que, en effet, le budget vise la sauvegarde du "modèle québécois".

En tout cas, je pense que egl a fait une très bonne analyse du sujet.

  • Habitués
Posté(e)

Très bien l'article.

Mais je crois qu'une chose primordiale est oubliée.

Depuis que le PLQ est au pouvoir l'impôt sur les particuliers à diminuer, le PLQ avait promit une baisse de 1 milliard d'impôt par année pendant 5 ans lors des élections de 2003. En fait, le PLQ l'a diminué de 2 milliards en tout et la moitié n'est pas d'une façon très élogieuse puisqu'il avait simplement prit l'augmentation des transfert fédéraux pour baisser l'impôt. Ce qui avaient scandalisés avec raison les autres provinces et même l'ADQ était contre. Puis ensuite quand le fédéral a baissé sa taxe (TPS) de 2 points de pourcentage, beaucoup d'économiste et le PQ aurait aimé que l'on récupère ce point d'imposition, le faire plus tard est beaucoup plus difficile à faire accepter et c'est ce que nous voyons aujourd'hui.

Je pense que le PLQ gère vraiment près des économistes, en diminuant l'impôt et augmentant les tarifs. Et il essaie de conserver le plus possible le modèle Québécois.

Nous devrions avoir rapidement un débat politique là-dessus, cependant le gouvernement n'aime pas les débats trop large, il préfère une enquête sur la nomination des juges au lieu d'une enquête sur tout le domaine de la construction. Alors j'espère que dans 3 ans lors des prochaines élections, les 3 autres partis débattront du sujet en ne promettant pas comme le PLQ des choses que l'on ne peut promettre !

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