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Différences de culture avec le Québec


Millwall

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  • Habitués

Pour ce qui est de la visite chez autrui, je me suis déjà exprimé sur le sujet, et c'est une des principales raisons de mon retour en Europe. Pour résumer, impossible d'entrer chez les Québécois, vous pouvez même assister à un BBQ et on vous gardera dehors, sauf en cas d'envie pressante. Le problème est que l'on croit que le temps arrangera les choses, mais rien n'y fera, c'est une vraie différence culturelle et il faut l'accepter ou être celui qui invite TOUJOURS.

Autre point : "l'improviste" ne s'improvise pas. Faut avoir moins de 25 ans pour réaliser un tour de force pareil.

Redflag

Je me fais inviter regulierement par des quebecois depuis quelques années... merci de rien generaliser. en emigrant, on remet les compteurs sociaux a zéro. Il faut recreer son entourage et ceci en tenant compte des différences sociologiques. Le point principal est de ne pas comparer mais s'adapter.

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D'ailleurs les Québécois sont des gens professionnels : plus haut dans la sujet il est dit qu'on peut se faire sourire au travail même si on n'est pas aimé, juste pour garder l'ambiance. C'est vrai, ce comportement nord-américain est jugé pprofessionnel. Les Français foutront la merde ua boulot, et diront des nords-Américains qu'ils sont hypocrites.

Oooohhhh oui comme je connais bien cette différence culturelle flagrante au travail :P Pas de vague, jamais, surtout pas...

Il faut éviter de dire ce qui ne va pas ou alors l'entourer de tout un cérémonial pour que tout se fasse en douceur, même si on est suuuper énervés !

C'est plus une différence Europe/Amérique en fait d'après ce que je peux observer là où je travaille. Tandis que l'Européen a gardé un petit côté révolutionnaire et voudrait crever l'abcès une bonne fois pour toute quand il faut régler un problème, le Québécois préférera régler ça à l'amiable, ce qui peut parfois être frustrant dans certaines situations où il faut que ça discute, que ça négocie etc.

La plupart du temps même si ca ne va pas, il ne dira rien tandis que nous, on a déjà les baïonnettes dans la main prêts pour l'affrontement :lol:

Pas toujours facile de refouler ses instincts de syndicalistes révolutionnaires ancrés dans ses gênes :lol:

Modifié par Invité
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  • Habitués

Tu peux te permettre d'avoir cette attitude plus vindicative, mais elle doit etre développée et argumentée. Et principalement, il ne faut jamais parler fort, cela ne sert a rien. Par contre tu peux etre acerbe sans aucun probleme, mais uniquement si tu es certain d'avoir raison, si tu as deja fait ta place au sein de la structure ou tu travailles. Cela peut devenir une qualité recherchée, qui te permettra d'acceder à des dossiers ou le politique a autant d'importance que le livrable...

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Tu peux te permettre d'avoir cette attitude plus vindicative, mais elle doit etre développée et argumentée. Et principalement, il ne faut jamais parler fort, cela ne sert a rien. Par contre tu peux etre acerbe sans aucun probleme, mais uniquement si tu es certain d'avoir raison, si tu as deja fait ta place au sein de la structure ou tu travailles. Cela peut devenir une qualité recherchée, qui te permettra d'acceder à des dossiers ou le politique a autant d'importance que le livrable...

Evidemment elle est toujours argumentée et justifiée comme il se doit ;) mais j'ai remarqué que les étrangers faisaient beaucoup plus souvent entendre leur mécontentement que les locaux dans les boîtes où je suis passée :) Les autres ont des problèmes identiques mais je sais pas, ils agissent peut-être différemment (pas écrit ?? :P), on ne les entend jamais :P

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  • Habitués

le principe est que tu regles un probleme d'abord avec la personne directement. si tu ne peux pas, tu essayes de le regler par ecrit, si tu peux pas, tu escalades a la gestion dont c'est le role. Comme il a ete noté un peu plus haut, la culture quebecoise n'en deplaise a certains, est essentiellement anglo saxonne. Les usages codés mais non écrit sont nombreux et la plupart des relations professionels et dans une certaine mesure personelle (de maniere inconsciente) sont reglés par des processus bien définis. Certains sont documentés, d'autres nons.

Tu peux arriver a bitcher qui tu veux, le tout est de savoir avec qui.

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  • Habitués

C'est juste, jamais j'irais me plaindre de quoi que ce soit ...

Exemple, j'ai eu très très très mauvais service par l'Université Laval ( réponse condescendante, on m'a limite raccroché au nez). J'en parle à mon chéri ( français) qui toute suite veut faire une plainte, moi ça me serait même pas venu à l'idée ! Pire je me dis même que si je me plains je vais avoir un encore plus mauvaise service. Donc je dis rien ... Ça agace mon époux, mais que veux-tu ici c'est comme ça !

Quand je voyais mon mari s'engueuler avec des serveuse en France, je voulais fuir le restau tellement ça ma m'était mal à l'aise...

Pour ce qui est de la bise ... Moi je me suis habituée à le faire en France bien que je déteste ça ! Donc pas question que je fasse chez moi sauf à ma grand-mère et à mes tantes que je vois rarement ! Donc qu'un étranger tente de me faire la bise... Je risque de faire comme la copine japonaise d'un ami ... Reculez de 10 m ! XD J'ai vraiment horreur de ça !

Moi je draguais pas ... J'aimais pas ça du tout ... Surement pour ça que je restais seule XD En plus j'aime les hommes galants alors qu'ici quand on vous tient la porte c'est un étranger ! Mon mari quand il m'aide à mettre mon manteau tu as tout le monde autour qui font : Oh, mais qu'est-ce qu'il est galant ! XD

Donc pour ça je suis pas du tout une référence ...

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C'est juste, jamais j'irais me plaindre de quoi que ce soit ...

Exemple, j'ai eu très très très mauvais service par l'Université Laval ( réponse condescendante, on m'a limite raccroché au nez). J'en parle à mon chéri ( français) qui toute suite veut faire une plainte, moi ça me serait même pas venu à l'idée ! Pire je me dis même que si je me plains je vais avoir un encore plus mauvaise service. Donc je dis rien ... Ça agace mon époux, mais que veux-tu ici c'est comme ça !

Quand je voyais mon mari s'engueuler avec des serveuse en France, je voulais fuir le restau tellement ça ma m'était mal à l'aise...

Si ca peut te rassurer, engueuler une serveuse ou gueuler tout le temps pour rien, je suis pas capable non plus (c'est le côté de moi qui est intégré sans doute :lol:) mais que tout le monde se taise et obéisse quand on nous demande de faire des heures supp non payées ou que y'a clairement des problèmes x ou y, je suis paaaaaaas capaaaaaaaaable :lol: :lol: L'Arlette en moi ressort immédiatement et monte aux barricades pour demander des explications comme il se doit :P

Autant y'a des trucs, je suis tout a fait capable de me dire : "ok ici c'est comme ça donc tu fais avec" pis finalement le temps passant, on y fait plus du tout attention, autant y'a des trucs sur lesquels ta culture prendra irrémédiablement toujours le dessus :P et ces petites choses sont différentes pour chacun :)

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  • Habitués

Le Parti Libéral du Québec est bien au centre, avec une petite tendance centre-droit.

Le Parti Québécois est centre-gauche.

Québec Solidaire est à gauche.

L'Action Démocratique du Québec n'est plus nulle part. Son ancien et ephémère chef (Gilles Taillon) voulait le mettre au centre.

Avec toutes ces nuances de centres, je m'y perds ;)

Le Québec est donc l'endroit le plus à gauche d'Amérique du Nord, grâce à Québec Solidaire et son unique député à l'Assemblée... ;):lol:

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  • Habitués

Le Parti Libéral du Québec est bien au centre, avec une petite tendance centre-droit.

Le Parti Québécois est centre-gauche.

Québec Solidaire est à gauche.

L'Action Démocratique du Québec n'est plus nulle part. Son ancien et ephémère chef (Gilles Taillon) voulait le mettre au centre.

Avec toutes ces nuances de centres, je m'y perds ;)

Le Québec est donc l'endroit le plus à gauche d'Amérique du Nord, grâce à Québec Solidaire et son unique député à l'Assemblée... ;):lol:

Tu oublies le PQ dans le décompte à gauche...

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  • Habitués

Effectivement la politique est un sujet a éviter ... Oh une chose, tu peux avoir un collège de travail qui te dit bonjour tous les jours qui te demande comment vont les enfants tout sourire, mais en faite il te déteste. Il ne te le dira jamais de face parce qu'il ne veut pas détruire l'ambiance de travail ... C'est genre de chose qui sont assez fréquente ici.

Hmm ça me rapelle pourtant bien des endroits où j'ai bossé en France... C'est sûrement juste du "professionnalisme". Et je m'inclus dans ces gens, en passant, jamais je n'ai dit à S. la grosse bitch de service ce que je pensais d'elle et pourtant, je ne l'aimais vraiment pas.

Le contact physique est aussi à éviter. Ce sont des points à ne pas négliger si votre mentalité est très latine et volubile.

C'est drôle, ça fait plusieurs fois que je lis ça et pourtant moi c'était tellement l'inverse. Quand je suis arrivée, j'ai trouvé les québécois extrêmement plus tactiles que aucun de mes amis français n'ont jamais été. Et je maintiens que c'est toujours le cas pour moi. J'ai eu plus de contacts physiques amicaux ici en 4 ans (je compte mon année d'université) qu'en 20 en France. Quand même ton boss te met la main sur l'épaule amicalement pour te remonter le moral, je trouve pas ça MOINS tactile qu'en France où ça ne m'est jamais arrivé!

Comme quoi, les expériences des uns sont souvent différentes de celles des autres comme le dit fort bien Benito.

Enfin mes dernières questions concernent la première expérience de travail : en France lorsque l'on fait des études universitaires/école de commerce ou d'ingénieur, en parlant du niveau master, on nous bourre le crane de notions et on nous apprend entre autres à prendre conscience que l'on fait partis de l'élite française. Cependant dans le cas d'une première expérience au Québec vaut il mieux partir à notre niveau licence ( baccalauréat) ou après l'acquisition de notre master ( maitrise ) ? Sachant que sur le majorité des offres d'emplois si ce n'est toutes celles que j'ai vu demandais au maximum un baccalauréat, la maitrise étant considéré comme un atout.

En fait ici, ils s'en fichent un peu de ton diplôme. Ce qu'ils veulent, ce sont tes compétences réelles. Si tu as juste un diplôme et pas d'expérience du tout, tu peux toujours t'accrocher, mais ça va être long.

Cependant une bonne stratégie peut tout simplement être de postuler pour des postes qui ne demandent que ton bac (licence) et une fois en place rappeler discrètement et à propos que tu as un diplôme supérieur qui pourrait être avantageux pour la compagnie et que tu pourrais mettre en oeuvre via un projet spécial. Et monter les échelons de même. MAIS ceci est possible SANS diplôme et AVEC les compétences aussi. Bref, ici il faut faire tes preuves et pas juste ouvrir ta gueule ;)

Par contre tu peux etre acerbe sans aucun probleme, mais uniquement si tu es certain d'avoir raison, si tu as deja fait ta place au sein de la structure ou tu travailles.

Effectivement. Par contre faut pas oublier que ici tu peux toujours avoir le droit de vote. Mais ça vient pas forcément avec le droit de décision. Alors râlez avec tact pour vous faire entendre, mais ne vous attendez pas à ce qu'on change pour vous pour autant.

Pour les invitations à domicile, je suis arrivée dans un autre contexte, c'est peut-être pour ça que je n'ai pas eu cette misère là à rentrer chez les gens, québécois inclus. Comme disait je ne sais plus qui, c'est peut-être effectivement plus simple quand tu arrives avant 25 ans, avant que les cercles amicaux ne soient quasi figés.

Modifié par petiboudange
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  • Habitués

Autre différence: l'obligation de développer des habiletés manuelles pour les travaux à la maison.

Fini le recours au bricoleur du coin moyennant quelques billets de FCFA.

On est obligé de se débrouiller tout seul pour ne pas se faire plumer par un professionnel. On apprend trés vite même si on fait des gaffes.

Je suis ébahi par la facilité avec laquelle les gens d'ici se débrouillent dans les travaux manuels.

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Autre différence: l'obligation de développer des habiletés manuelles pour les travaux à la maison.

Fini le recours au bricoleur du coin moyennant quelques billets de FCFA.

On est obligé de se débrouiller tout seul pour ne pas se faire plumer par un professionnel. On apprend trés vite même si on fait des gaffes.

Je suis ébahi par la facilité avec laquelle les gens d'ici se débrouillent dans les travaux manuels.

Vous avez raison, JOOM ! Même mon mari qui n'est pas bricoleur et n'aime pas bricoler ... le fait de temps à autre (en lâchant quelques jurons), car faire faire des travaux coûte les yeux de la tête. Pour refaire notre sous-sol, qui était franchement mal foutu et avait été fait à la va-vite par un bricoleur du dimanche (tout tombait en ruines), mon mari a tout démoli, mais alors tout, jusqu'au ciment ... et là, nous avons embauché un voisin, constructeur et rénovateur de son métier, qui a fait un boulot extraordinaire, mais que nous avons payé au noir ... honte sur nous, mais ça faisait son affaire et ça faisait la nôtre également, car on a économisé pas mal.

Mais il est vrai que c'est incroyable de voir les voisins bricoler les fins de semaine ... parfois ils commencent un peu trop tôt le matin d'ailleurs, surtout le dimanche, alors là ... happy.gif

Modifié par Ensaimada
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Les différences de culture entre la France et le Québec sont essentiellement de même nature que celles qu'on retrouve entre l'Europe latine et l'Amérique du Nord, voire des pays anglo-saxons en général.

Ainsi, au Québec, comme dans tous les pays anglo-saxons, les rapports sociaux sont "lissés" et codifiés ; on évite systématiquement les situations de conflits, on ne dévoile pas ses émotions et ses pensées et on se réfugie dans des attitudes et discours stéréotypés adaptés aux circonstances du moment. Il en résulte des rapports sociaux qui restent la plupart du temps superficiels, la personne ne s'impliquant pas réellement, sauf bien entendu s'il y a un intérêt $$$ à la clé pour elle. Les gens qui manifestent donc trop bruyamment leurs émotions, qui sont trop vindicatifs ou qui parlent juste pour le plaisir de discuter sont en général mal perçus en A.d.N., où l'on aime communiquer "pragmatiquement et utilement" $$$. Se faire des vrais amis comme on l'entend en Europe latine est aussi très difficile, les gens étant très attachés à leur "bulle" et ne laissant pas facilement les autres (surtout les étrangers) y pénétrer, sauf encore une fois s'ils y voient un intérêt direct.

Néanmoins, bien que souvent intéressés et superficiels, les rapports en A.d.N. sont plus souples et moins protocolaires qu'en Europe, avec notamment une plus grande souplesse au niveau du langage et des règles de politesse. Les rapports sont aussi moins hiérarchisés qu'en France et valorisent davantage les jeunes et les femmes, notamment lors de l'accès au marché du travail. Revers de la médaille, sous l'influence d'un féminisme parfois (souvent) excessif, le Québec est en train, gentiment mais sûrement, de se transformer en société où les femmes et les enfants-rois dominent, au détriment des hommes qui se retrouvent de plus en plus évincés. Les employeurs valorisent aussi davantage la motivation des candidats et l'expérience professionnelle que les diplômes, et avoir un parcours professionnel atypique est souvent vu comme qqch. de positif. On préfère aussi mettre l'accent sur les points positifs que sur les points négatifs, ce qui est agréable, même si cela vire à l'autruchisme dans certains cas.

C'est, selon moi, les principales différences culturelles qui existent entre la France et le Québec, le reste découlant directement ou indirectement de ça.

Modifié par sans-dessein
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  • Habitués

Les différences de culture entre la France et le Québec sont essentiellement de même nature que celles qu'on retrouve entre l'Europe latine et l'Amérique du Nord, voire des pays anglo-saxons en général.

Ainsi, au Québec, comme dans tous les pays anglo-saxons, les rapports sociaux sont "lissés" et codifiés ; on évite systématiquement les situations de conflits, on ne dévoile pas ses émotions et ses pensées et on se réfugie dans des attitudes et discours stéréotypés adaptés aux circonstances du moment.

Par manque de temps, je ne réagirai qu'à cette portion du texte. Un peu de réflexion par un spécialiste des relations France/Québec:

plus_reglementation.jpg

Avant tout, il faut préciser que si les Québécois semblent éviter les conflits ouverts, ils savent très bien défendre leurs intérêts et ils ont développé des stratégies adaptées pour y parvenir. Les principales stratégies mises de l'avant sont la recherche d'une forme de neutralité et de transparence dans les échanges, mais surtout la recherche de consensus. Si ces stratégies fonctionnent c'est que les Québécois partagent certains présupposés communs dont notamment une lecture égalitaire des rapports sociaux.

En appelant à la modération et à la bonne fois des interlocuteurs, en adoptant une attitude conciliante, on présume que des personnes peuvent se comprendre, voire s'entendre. Si une solution ne peut pas être trouvée, alors la personne concernée se retirera sans pour cela qu'il y ait un conflit ouvert. Ces stratégies de transparence et de bonne entente sont très présentes dans les milieux de travail.

Il demeure que la logique dominante qui explique l'évitement des conflits est la recherche du consensus : une bonne décision sera celle qui amènera l'adhésion du plus grand nombre. À deux ou à plusieurs, les Québécois n'auront pas tendance à imposer leurs vues ou leur solution à un problème, ils chercheront plutôt à définir une solution commune. Par leurs apports, ils participeront à l'édification de cette solution. Progressivement, ils renonceront à leur position de départ et feront leur la solution issue du consensus. Le respect, l'autonomie, les ajustements mutuels, le recours à des médiateurs sont des moyens pour maintenir une situation d'évitement des conflits.

Cette description très simple rend mal la capacité des Québécois à s'affirmer sans hausser le ton ou démontrer de l'agressivité. Ces attitudes sont d'ailleurs socialement proscrites. La tolérance à ce type d'attitudes est par ailleurs très limitée : un Québécois pourra ressentir un malaise en assistant à une discussion animée entre deux Français alors que ceux-ci y prennent plaisir.

Finalement, il ne faudrait surtout pas croire qu'une société qui cherche à éviter les conflits ouverts est une société sans rapports de force ou de violence. Les antagonismes demeurent, c'est leur expression sous la forme d'un conflit que l'on cherche à éviter. A ce titre, l'exemple de l'émission de variété Star Académie est éloquent. En France, les candidats doivent publiquement entendre les commentaires, pas toujours aimables, des formateurs et des autres candidats qui finalement se prononcent sur leur éviction possible. Au Québec, le concept de l'émission a été importé telle quel. Lors de la première semaine, les réactions négatives ont été si vives devant l'humiliation publique des candidats, que l'on a dû adapter le concept : la désignation du participant qui doit quitter se fait désormais par le biais d'un vote à bulletin secret. Le résultat est donc le même, mais les scènes comprises comme de l'humiliation ou de conflits ouverts sont évitées.

Auteur : Pierre-Olivier Saire

© Copyright OFII 2008

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Les différences de culture entre la France et le Québec sont essentiellement de même nature que celles qu'on retrouve entre l'Europe latine et l'Amérique du Nord, voire des pays anglo-saxons en général.

Ainsi, au Québec, comme dans tous les pays anglo-saxons, les rapports sociaux sont "lissés" et codifiés ; on évite systématiquement les situations de conflits, on ne dévoile pas ses émotions et ses pensées et on se réfugie dans des attitudes et discours stéréotypés adaptés aux circonstances du moment. Il en résulte des rapports sociaux qui restent la plupart du temps superficiels, la personne ne s'impliquant pas réellement, sauf bien entendu s'il y a un intérêt $$$ à la clé pour elle. Les gens qui manifestent donc trop bruyamment leurs émotions, qui sont trop vindicatifs ou qui parlent juste pour le plaisir de discuter sont en général mal perçus en A.d.N., où l'on aime communiquer "pragmatiquement et utilement" $$$. Se faire des vrais amis comme on l'entend en Europe latine est aussi très difficile, les gens étant très attachés à leur "bulle" et ne laissant pas facilement les autres (surtout les étrangers) y pénétrer, sauf encore une fois s'ils y voient un intérêt direct.

Néanmoins, bien que souvent intéressés et superficiels, les rapports en A.d.N. sont plus souples et moins protocolaires qu'en Europe, avec notamment une plus grande souplesse au niveau du langage et des règles de politesse. Les rapports sont aussi moins hiérarchisés qu'en France et valorisent davantage les jeunes et les femmes, notamment lors de l'accès au marché du travail. Revers de la médaille, sous l'influence d'un féminisme parfois (souvent) excessif, le Québec est en train, gentiment mais sûrement, de se transformer en société où les femmes et les enfants-rois dominent, au détriment des hommes qui se retrouvent de plus en plus évincés. Les employeurs valorisent aussi davantage la motivation des candidats et l'expérience professionnelle que les diplômes, et avoir un parcours professionnel atypique est souvent vu comme qqch. de positif. On préfère aussi mettre l'accent sur les points positifs que sur les points négatifs, ce qui est agréable, même si cela vire à l'autruchisme dans certains cas.

C'est, selon moi, les principales différences culturelles qui existent entre la France et le Québec, le reste découlant directement ou indirectement de ça.

Très intéressants commentaires, Sans-Dessein. Le fait que les Québécois ne s'engagent pas trop dans la discussion est quelque chose que j'ai lu très, très souvent de la part des Français.

Je pense que le fait que nous voulons éviter les conflits, qu'on lisse tout, vient de loin, du temps où nous étions des porteurs d'eau travaillant pour les anglais la tête baissée, pour des salaires de misère. Et il ne faut pas remonter bien loin pour retrouver cette époque. Mon propre père à travaillé extrêmement dur, de très longues heures, avec peu de vacances, pas de congés maladie payés, et c'était toujours pour des anglophones. Toute sa vie, il a travaillé pour des anglophones.

Il y a eu un changement de cap assez radical depuis et des hommes d'affaires francophones, des entreprises francophones, ça fleurit. Mais je pense que notre conditionnement est demeuré. Peut-être que la jeune génération de maintenant ne sera pas comme cela et sera plus revendicatrice, plus politisée, plus conscientisée et ouverte sur le monde. C'est du moins ce que nous essayons d'inculquer à notre fille.

Par ailleurs, je vous avoue que les meilleures discussions que nous avons et qui durent longtemps ... sont avec deux amis français. Des discussions passionnantes, je vous jure !

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  • Habitués

Pour schématiser, je dirais que les rapports au travail sont plus faciles ici que dans un pays de culture latine, parce que plus pragmatiques et moins émotionnels. A l'inverse, les autres sortes de relations, si on veut aller plus loin que la surface, sont plus longues à établir... peut-être pour les mêmes raisons.

Modifié par geez
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  • Habitués

Je me fais inviter regulierement par des quebecois depuis quelques années... merci de rien generaliser. en emigrant, on remet les compteurs sociaux a zéro. Il faut recreer son entourage et ceci en tenant compte des différences sociologiques. Le point principal est de ne pas comparer mais s'adapter.

Tu te fais inviter "depuis quelques annnées"... Vue la date de ton arrivée, on peut déjà dire que ça a pris un certain temps !

Question subsidiaire : ces inviteurs sont-ils francophiles ? ou "normalement indifférents" au "maudit Français" lambda ?

Sinon, entièrement d'accord avec le dernier message de Geez : au Québec, les avantages des relations professionnelles sont les défauts des relations sociales/amicales.

Redflag

Modifié par Redflag
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  • Habitués

Tu oublies le PQ dans le décompte à gauche...

Non :)

Pourtant, le Parti Québécois est clairement à gauche, centre-gauche, peut-être, mais à gauche.

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