Aller au contenu

Les accommodements, là-bas en Alberta


palo

Messages recommandés

Pas drole, les ti-gars. Quelqu'un a déjà vécu quelque chose de pareil au Québec?

Mario Girard

La Presse

Calgary

En Alberta, on ne parle ni de racisme ni de discrimination. Cette réserve, qui peut être perçue comme une forme de respect, a toutefois ses limites. En grattant un peu, on découvre que les immigrés qui choisissent de vivre dans les plaines de l'Ouest font face à différentes formes de xénophobie. Dans cette province, le pouvoir économique est un accommodement face à l'intolérance.

Michael Nuul Mayen est entré chez Garth's et a dit qu'il voulait manger. La serveuse l'a accompagné et lui a laissé un menu. Michael est un Soudanais noir. Dans ce petit resto tranquille, quelques têtes se sont tournées vers lui.

«Tout à coup, mon voisin de table, un Blanc qui était en compagnie d'une femme, s'est levé pour me demander de changer de place, raconte Michael. J'étais assommé. Je lui ai demandé pourquoi. Il m'a dit que je le dérangeais. J'ai pris quelques secondes et je lui ai répondu que je n'allais pas bouger et qu'il devait me respecter. Il a insisté. Finalement, après avoir maugréé, il s'est levé et a changé de section.»

Cet incident ne s'est pas produit dans les années 50 aux États-Unis. Il est arrivé il y a quatre mois à Brooks, une petite ville de 13 000 habitants situé dans l'est de l'Alberta, où Michael est venu s'installer après des études en développement économique à Winnipeg.

Lors de cet accrochage, la grande majorité des clients est restée silencieuse. Seule une dame a exprimé son indignation. «Mais c'était après l'altercation, dit Michael. Ça résume bien ce qui se passe ici: une majorité qui ferme les yeux et une minorité qui s'oppose timidement.»

En Alberta, le racisme et l'intolérance sont des choses dont on ne parle pas. La légendaire réserve des gens de l'Ouest empêche certes des débordements, mais selon plusieurs le phénomène est très présent.

«Faut pas se le cacher, il y a du racisme partout au Canada, y compris en Alberta, estime Daniel Béland, professeur de sociologie à l'Université de Calgary. Cessons de faire de l'angélisme là-dessus.»

Des Noirs refusés dans les bars

Les deux principales villes de l'Alberta, Calgary et Edmonton, ont connu une croissance phénoménale au cours des dernières années. À Calgary, un habitant sur cinq est né à l'étranger et le tiers vient d'une autre province.

Daniel Béland reconnaît que ce boum démographique crée certaines tensions, surtout dans les petites villes. «Il y a encore un côté red neck très conservateur ici», dit-il.

L'an dernier, un reportage télévisé a fait beaucoup de bruit à Calgary. Une équipe de Global Television a demandé à de jeunes Noirs de se rendre dans six bars de la ville. Le résultat fut consternant. Les portiers, obstinés et hautement imaginatifs, invoquaient toutes sortes de motifs pour refuser ces clients. «C'est une soirée pour les 25 ans et plus», disait l'un d'eux. «On n'accepte pas les gens avec les jeans larges», prétextait un autre.

Le pire c'est que cette expérience était menée une seconde fois et démontrait que la situation s'était aggravée. «Ce n'est pas qu'on veut de nous, c'est qu'on a besoin de nous», affirme Pedro, un jeune Mexicain qui, après un court séjour à Montréal, a choisi de s'établir à Calgary.

Explosion des plaintes

Entre 2001 et 2005, la Commission des droits de la personne de l'Alberta a reçu un total de 498 plaintes pour discrimination fondée sur l'ascendance, le lieu d'origine, la race ou la couleur de peau. Au cours des deux dernières années, ce nombre a fait un bond spectaculaire, passant à 306 pour la seule année 2005-2006 et à 214 pour 2006-2007. Toutefois, l'Alberta continue d'afficher l'un des taux de plaintes pour discrimination raciale les plus bas au pays.

En revanche, un sondage Ipsos-Reid réalisé en 2005, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, dévoilait que 19% des Albertains n'accepteraient pas d'épouser une personne d'une autre race que la leur. Il s'agissait du plus haut taux à l'échelle canadienne.

Malgré cela, les demandes d'accommodements raisonnables semblent faire peu de vagues ici. «Il y a 25 ans, c'était le règne de la white-male-middle class, explique Jim Frideries, professeur au département de sociologie de l'Université d'Alberta. Quand les immigrants se sont mis à arriver, il y a eu un moment tumultueux. On s'est demandé si les sikhs pouvaient porter un turban et si les musulmanes pouvaient porter un voile. Maintenant ce n'est plus un problème.»

Pas d'Halloween

Mohibo, une jeune Calgarienne originaire de la Somalie qui a adopté le voile islamique il y a un an, n'est pas d'accord. «On me parle constamment de cela, dit-elle, le visage cerclé d'un voile Calvin Klein. On me pose des questions et parfois on m'insulte.»

D'après le Recensement 2001, l'Alberta compterait 49 500 musulmans. Mais selon Atthar Mahmmoud, vice-président du Conseil suprême islamique du Canada, ce nombre serait plus important et atteindrait les 85 000, uniquement à Calgary. Ils proviennent du Pakistan, du Liban, de la Libye, de la Malaisie, de l'Algérie, du Maroc, du Soudan et de la Somalie. Plusieurs musulmanes portent le hijab. Quelques-unes arborent le niqab. «Je n'ai jamais entendu parler de problèmes dans ce sens», dit prudemment M. Mahmmoud. Ce dernier croit que les immigrants doivent faire davantage d'efforts pour s'adapter aux coutumes du pays dans lequel ils ont choisi de vivre.

Les enfants de Mélanie Méthot, professeure d'histoire au campus de l'Université d'Alberta, à Camrose, fréquentent une école où on compte plusieurs immigrés. «Bien sûr que nous vivons certaines formes d'accommodements. Cette année, la direction de l'école a décidé de ne pas souligner l'Halloween sous prétexte que ce n'est pas une fête pour tout le monde.»

«Il y a tellement d'écoles différentes maintenant que tout le monde y trouve son compte», ajoute de son côté Jim Frideries.

Petits boulots pour les immigrés

L'économie albertaine est en pleine santé. Il faut regarder à deux fois les coupons de caisse tellement les taxes de vente sont infimes. Le chômage est le plus bas au pays, avec une moyenne de 3,4%. Partout dans les vitrines des commerces on voit des affiches promettant des «great job opportunities».

«Ici, les employeurs se battent pour avoir des immigrants», dit Daniel Béland.

«Il y a des McDonald's, normalement ouverts 24h sur 24, qui doivent fermer le soir parce qu'ils manquent de main-d'oeuvre», ajoute Mélanie Méthot.

Louis avait eu vent de ces besoins criants de main-d'oeuvre. Ce Sud-Africain a donc quitté Halifax où il vivait depuis quelques années pour se rendre à Calgary, afin d'y rencontrer des responsables du gouvernement fédéral. «Après une conversation téléphonique, on m'a promis une entrevue, explique-t-il. J'ai donc fait mes bagages et je m'y suis rendu par mes propres moyens.»

Mais une fois sur place, il a reçu un accueil plutôt tiède d'une directrice. «Elle m'a reçu debout devant son bureau et m'a demandé de lui fournir une pièce justificative prouvant que j'habitais Calgary. Comment voulez-vous que j'aie un bail alors que je cherche un emploi?»

Louis est persuadé que la couleur de sa peau pose problème. «J'ai un C.V. bien garni. J'ai fait des études en administration, en géologie et en médecine vétérinaire. Et on voudrait que je fasse des petits boulots.»

Quelques personnes interviewées nous ont dit que les immigrants s'intégraient bien au reste de la population. D'autres ont prétendu le contraire. Des gens nous ont aussi dit que les immigrants étaient épanouis en Alberta. De nouveaux arrivants nous ont confié être victimes de discrimination. «Le racisme est très difficile à mesurer, croit Daniel Béland. Quand on demande aux gens s'ils le sont, ils répondent non, évidemment.»

Chose certaine, les autorités municipales et gouvernementales multiplient les efforts pour que s'installe une forme d'harmonie. «Le multiculturalisme est très important au Canada anglais, estime Daniel Béland. C'est une façon de se distinguer des Américains. Au Québec, on se différencie autrement. Vous savez, les Canadiens anglais se demandent encore c'est quoi la culture canadienne.»

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Pas drole, les ti-gars. Quelqu'un a déjà vécu quelque chose de pareil au Québec?

pas plus drole à Vancouver.... ou à Hérouxville?

Émilie Côté

La Presse

Vancouver

«Si vous choisissez de venir dans un endroit comme le Canada, eh bien fermez-la et adaptez-vous (shut up and fit in).»

En septembre dernier, cette déclaration a déclenché une controverse que les immigrés de Vancouver n'ont toujours pas digérée. Qui a fait ces commentaires ? Bruce Allen, l'imprésario qui pousse les carrières des chanteurs Bryan Adams et Michael Bublé. L'homme de 61 ans vient d'être nommé au sein du comité organisateur des Jeux olympiques qui auront lieu à Vancouver en 2010.

Tous les jours de la semaine, Bruce Allen tient le billet Reality Check sur les ondes de la station CKNW News/Talk 980. Il ne fait pas dans la nuance. «Dans ses éditoriaux, il écorche souvent les sans-abri, les toxicomanes», indique sa collègue Christy Clark qui, elle, tient la barre d'une émission quotidienne d'affaires publiques.

En pleine controverse, elle a reçu Bruce Allen pour qu'il puisse justifier ses propos, pour lesquels le CRTC a reçu près de 300 plaintes. «Il s'est défilé», raconte-t-elle.

Une controverse qui a dérapé

Au début de sa chronique, M. Allen avait cité quelques exemples - les femmes qui veulent voter avec leur burqa, les policiers sikhs qui veulent porter le turban et le cas de trois enfants sikhs dont la demande de passeport a été refusée parce que, sur leur photo, ils portaient un semblant de bonnet, le patka, un signe religieux.

Sur les ondes du Christy Clark show, Bruce Allen s'est excusé d'avoir parlé d'un «mouchoir» au lieu d'un «patka». Il a affirmé qu'il avait été mal compris. En fait, il approuve les exemples qu'il a énumérés. Difficile de le croire quand on réécoute l'extrait. Après avoir cité les cas en question, il lance «Tout cela est très simple. Nous avons des lois dans ce pays [...] Si vous immigrez dans ce pays et que vous n'aimez pas les lois en place, hé bien vous avez le droit de choisir de ne pas vivre ici.»

Qu'il approuve ou non les «accommodements» sikhs, Bruce Allen a attisé un débat. «Nous avons reçu un déluge de courriels. C'est un record en cinq ans», souligne Christy Clark. En ondes, l'animatrice a confronté l'imprésario. «Je lui ai dit qu'il n'était pas informé et que ses propos étaient dérangeants. Bien après, les auditeurs m'ont attaquée par courriel : ils me disaient que Bruce Allen n'était pas raciste, qu'il disait tout haut ce que les gens pensent tout bas.»

Comme la controverse Hérouxville, la controverse Bruce Allen a dérapé. Mais pour bien des gens de Vancouver, elle a visé juste. «Je ne pourrais pas être plus d'accord avec Bruce Allen. Au lieu de se mélanger et de devenir des citoyens canadiens, de plus en plus d'immigrants essaient de nous forcer à changer nos lois pour leur plaire», a écrit Tin Jantzen sur le site du Vancouver Sun. Il conclut «N'essayez pas de nous transformer en ce que vous avez laissé derrière vous.»

Bienvenue à Surrey

Lakhwinder Kaur Sidhu est la mère des trois enfants sikhs dont la demande de passeport a été refusée. La famille habite Surrey, une ville de la banlieue de Vancouver de quelque 350 000 personnes, située à 40 minutes du centre-ville. Dans certains quartiers, trois personnes sur quatre sont Indo-canadiennes.

La mère nous ouvre la porte de son imposante maison, décorée de statues et de cadres du gourou Nanak, maître fondateur du sikhisme. Son kirpan glisse sur son pantalon de sport Adidas. Ses enfants - deux filles et un garçon - courent partout, alors que sa belle-mère est assise sur le canapé du salon. Gurlienne, 9 ans, nous dit qu'elle veut apprendre le français.

«Après les commentaires de Bruce Allen, des gens ont lancé des roches sur les autos de certains sikhs, déplore sa mère. Cela a un effet d'entraînement. Si des personnalités connues osent affirmer ça, les gens se disent "pourquoi pas nous aussi". L'autre jour, ma fille est revenue de l'école et elle m'a dit "Maman, pourquoi tout cela arrive ? Nous sommes nés ici, nous sommes canadiens".»

Finalement, avec l'intervention du World Sikh Organization, l'affaire a fait grand bruit et la demande de passeport a été acceptée.

"On nous a dit que le dossier avait été traité par un fonctionnaire d'Ottawa qui n'était pas habitué. En Colombie-Britannique, les gens savent que le turban et le patka, c'est correct."

Noël tabou

Contrairement à Montréal, il y a très peu de Noirs à Vancouver («sauf s'ils jouent au football», nous a-t-on lancé à la blague). Globalement, les Indo-Canadiens sont à Vancouver ce que les Haïtiens sont à Montréal, en ce sens que la communauté est établie depuis longtemps.

Les sikhs qui pratiquent leur religion à la lettre doivent porter ou adapter les «5 K», dont le kara (bracelet), les keshas (cheveux longs jamais coupés), la kachla (sous-vêtement), le kangha (le peigne) et le kirpan.

Indira Prahst, sociologue, est professeur en relations ethniques au Langara College de Vancouver. À son collège, on ne parle pas de sapin de Noël mais de «Holiday Tree» ou de «Friendship Tree». «Nous évitons d'utiliser le mot Noël car nous vivons dans une société multiculturelle», explique-t-elle

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

et a part faire du copier coller ton intention c'Est quoi? la question c'est quoi?, tu donnes un avis des conseils... rien c'Est vide... l'interet est ou???

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Dans un autre fil, on comparait des statistiques de discrimination de différentes provinces, à l'avantage de celles de l'Ouest.

Sauf qu'il y a pénurie de main d'uvre, dans l'Ouest. Ça aide bien à intégrer tout le monde. On verra bien à la prochaine récession qui se fera virer en premier et embaucher en dernier.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
et a part faire du copier coller ton intention c'Est quoi? la question c'est quoi?, tu donnes un avis des conseils... rien c'Est vide... l'interet est ou???

Peut-etre que son but est tout simplement de montrer que le problème est le même partout, mais que dans certains coins du Canada, ils sont juste plus hypocrites, car le politiquement correct est plus fort et le multiculturalisme canadian plus mythique (ce qui en fait des mythomanes)? :innocent:

Si vous connaissez l'anglais, je vous invite à aller lire les commentaires des internautes anonymes sur le site du Globe & Mail (journal national de Toronto) quand on y parle de problèmes liés aux accomodements. Très instructif...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

Pour avoir discuté avec des Albertins deux ou trois fois , je confirme qu'ils sont assez "agressifs" envers ce qui leurs est inconnu . Je trouve qu'ils se "braquent" aussi vite qu'un Québécois ....

J'ai ressenti la même agréssivité avec des Sud Africains , pas le genre peace and love .

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
Pour avoir discuté avec des Albertins deux ou trois fois , je confirme qu'ils sont assez "agressifs" envers ce qui leurs est inconnu . Je trouve qu'ils se "braquent" aussi vite qu'un Québécois ....

J'ai ressenti la même agréssivité avec des Sud Africains , pas le genre peace and love .

En plus s'ils croient aux extras -terrestres ........on est pas sortie de l'auberge !!!!!

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
Pour avoir discuté avec des Albertins deux ou trois fois , je confirme qu'ils sont assez "agressifs" envers ce qui leurs est inconnu . Je trouve qu'ils se "braquent" aussi vite qu'un Québécois .... J'ai ressenti la même agréssivité avec des Sud Africains , pas le genre peace and love .

Pourquoi, là non plus il n'y a pas d'apriori peut être?

Imagine que ta phrase provienne de la bouche d'un Albertain. Chaque fois que tu prononces Albertins/Québécois/Sud-Africain, tu remplaces ces mots par immigrés Africains/Latins/Asiatiques...

Tu vois ce qu'on obtient ? On aurait eu le droit à un débat contre le racisme...

Parler deux ou trois fois pour se fonder une opinion sur les habitants d'une province entière, désolé, mais je trouve que ça fait léger.

Ce genre de suceptibilité me fera toujours rire car question raccourci on fait pas mieux .

Oui j'ai parlé deux trois avec des Albertains , et deux trois fois j'ai senti une légère sensation de "non rigolade " et alors ai je conclu qu'ils sont tous cons ? , faut arréter !

La ou je te donne raison tout de même , c'est quand tu dis qu'en remplacant ces mots par d'autres on crie vite au racisme , mais bon le politiquement correct est politiquement hypocrite .

Au fait combien jugent les Français comme des gros balours , la réputation des Français dans le monde est bien réelle , est ce qu'ils sont à mettre dans le même panier ?

Ps , chaque pays a sa réputation , bien ou mal fondée , mais généralement elle reflète les mentalités ou les moeurs du pays en questions , est tant que je ne verrai pas deux ou trois Albertains avec des drapeaux Québécois par exemple , je penserai toujours un peu qu'ils sont "différents" .

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
Peut-etre que son but est tout simplement de montrer que le problème est le même partout, mais que dans certains coins du Canada, ils sont juste plus hypocrites, car le politiquement correct est plus fort et le multiculturalisme canadian plus mythique (ce qui en fait des mythomanes)? :innocent:

Tout a fait, les problemes d'integration des immigrants sont les memes partout et du racisme et de la discrimination il y en a partout aussi. Ce n'est pas plus facile a Vancouver qu'a Montreal.

Sauf qu'a Vancouver, comme je l'ai ecrit sur un autre post, les accodements raisonnables ne font pas forcement les gros titres comme au Quebec. Par ailleurs, la controverse "Bruce Allen" est tres loin d'avoir eu l'impact decrit par Palo, de meme que cette affaire de passeports refuses a cause de photos non conformes, mais qui ont ete finalement acceptes.

Ce sont des exemples isoles qui sont loin d'etre representatifs de la situation a Vancouver.

Stephanie.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Sauf qu'a Vancouver, comme je l'ai ecrit sur un autre post, les accodements raisonnables ne font pas forcement les gros titres comme au Quebec. Par ailleurs, la controverse "Bruce Allen" est tres loin d'avoir eu l'impact decrit par Palo, de meme que cette affaire de passeports refuses a cause de photos non conformes, mais qui ont ete finalement acceptes. Ce sont des exemples isoles qui sont loin d'etre representatifs de la situation a Vancouver.

Selon toi, cela pourrait-il s'expliquer - même en partie - par le fait que les britannico-colombiens ont un rapport différent face à leur identité collective comparativement aux québécois ?

- O'Hana -

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués

En ce qui me concerne, je pense que bien des Québécois sont insécurs par rapport à leur identité et que les accomodements raisonnables en sont une nouvelle manifestation car entre nous tout ça est une tempête dans un verre d'eau. Les médias ont bien repris le tout et ont sauté sur l'occasion encore une fois pour nous relancer dans le débat identitaire (ce qui me tue est que tout ça soit parti de l'ADQ alors qu'ils disaient que les débats identitaires étaient chose du passé avec eux).

Cette insécurité vient avant tout du fait qu'être Québécois signifie maintenant pour la majorité de parler français. Je pense que de nos jours on oublie trop souvent de dissocier langue et identité. Pour plusieurs, perdre le français signifierait ne plus être Québécois d'où leur grande insécurité face à l'avenir alors que pour moi être Québécois est beaucoup plus que le simple fait de parler français. Évidemment que j'aimerais que le Québec soit encore francophone dans les siècles à venir mais en même temps il ne faut pas devenir complètement obsédé par ces histoires de langue et tout sacrifier au nom de la "sauvegarde" du français. Avec la mondialisation de plus en plus rapide, peut-être que le français disparaîtra petit au petit au Québec. Attention, je ne dis pas que ça arrivera nécessairement mais qui peut dire de quoi aura l'air le monde dans 50 ans? Toutefois, je suis certain d'une chose, ce n'est pas en mettant en place des lois de plus en plus autoritaires que l'on remédiera à la situation. Au contraire! Que l'on le veuille ou non, les cultures se rencontrent et évoluent mais ne disparaissent pas pour autant. Regardez seulement le nombre de dialectes qu'il y avaient en France au siècle passé. Il n'en reste pratiquement aucun aujourd'hui. Pourtant, est-ce qu'un breton est pour autant moins breton aujourd'hui? Un basque moins basque?

Dans un autre ordre d'idée, je pense que ce concept d'identité Québécoise a remplacé la religion catholique. On ne se le cachera pas, il y a une sorte de pensée unique véhiculée dans la société Québécoise sur la culture et sur sa défense. Les incultes qui osent remettre en question "la" vision des choses sont vus comme des blasphémateurs. Je parle de connaissance de cause pour l'avoir testé à plusieurs reprises. De plus, combien de Québécois pensent que la majorité de nos problèmes seraient réglés par un Québec souverain? Ça ne vous rappelle pas un peu l'attente du paradis ou la venue du Messie?

Ce que je n'aime pas dans ces discussions sur l'identité est que ce sont des débats qui font appels aux plus bas instints irrationnels humains et qui divisent. Les plus grands crimes de l'humanité ont pour la plupart été fait au nom de la religion ou de l'identité (prenons juste la 2ème guerre mondiale). Avec ces débats qui n'en finissent plus j'ai l'impression que l'on tourne en rond, que l'on fait du surplace. Notre remise en question perpétuelle nous empêche d'avancer comme société. Bref, beaucoup trop de théories, de débats philosophiques et d'émotions pour peu de résultat en bout de ligne.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

En ce qui me concerne, je pense que bien des Québécois sont insécurs par rapport à leur identité et que les accomodements raisonnables en sont une nouvelle manifestation car entre nous tout ça est une tempête dans un verre d'eau.

Il y a effectivement une logique de survivance identitaire inscrite dans l'imaginaire collectif québécois : en 400 ans d'histoire, il en reste nécessairement quelque chose à quelque part. Ne serait-ce qu'une tempête dans un verre d'eau.

Je pense que de nos jours on oublie trop souvent de dissocier langue et identité. Pour plusieurs, perdre le français signifierait ne plus être Québécois d'où leur grande insécurité face à l'avenir alors que pour moi être Québécois est beaucoup plus que le simple fait de parler français.

Tu soulèves un point intéressant : la relation ambigüe et subtile entre langue et identité. La langue ne faisant pas tout effectivement, mais tellement de tout se faisant par la langue en même temps. C'est-à-dire le fait que la langue - en tant que véhicule porteur de l'identité - semble avoir parfaitement réussi son travail avec toi en ce que tu n'as justement plus besoin maintenant de la langue française pour te sentir intimement québécois.

C'est cependant là une intimité identitaire que bien des québécois - prenons par exemple les nouveaux arrivants - n'ont pas encore développé car pour x raisons ils n'associent pas encore langue française et identité québécoise.

Au contraire! Que l'on le veuille ou non, les cultures se rencontrent et évoluent mais ne disparaissent pas pour autant. Regardez seulement le nombre de dialectes qu'il y avaient en France au siècle passé. Il n'en reste pratiquement aucun aujourd'hui. Pourtant, est-ce qu'un breton est pour autant moins breton aujourd'hui? Un basque moins basque?

Et quelle est la raison d'être de l'ETA ? Attention : je ne cautionne pas du tout l'action de ce groupe ni que tous les basques l'appuient et encore moins le fait de promouvoir toute nouvelle action en ce sens pour assurer la pérennité de la société québécoise. Mon point est seulement que contrairement à ce que tu sembles avancer, certains basques s'estiment plutôt en situation de survie culturelle. À tout le moins, en situation de vigilance identitaire.

De plus, combien de Québécois pensent que la majorité de nos problèmes seraient réglés par un Québec souverain? Ça ne vous rappelle pas un peu l'attente du paradis ou la venue du Messie?

Il y a au moins les péqwistes comme dirait Réjean Breton :kloobik: Personnellement, même si je suis souverainiste, je n'achète pas cette solution (d'un Québec souverain comme solution ultime à tous les maux bibliques). Mais au pied du mur - et à défaut d'une refonte constitutionnelle - je préfère de loin cette solution à celle actuelle, i.e. le statu quo. Et by the way, de l'autre côté de l'Outaouais, y'en a plein qui attendent Justin Trudeau comme prochain messie du Canada.

Ce que je n'aime pas dans ces discussions sur l'identité est que ce sont des débats qui font appels aux plus bas instints irrationnels humains et qui divisent. Les plus grands crimes de l'humanité ont pour la plupart été fait au nom de la religion ou de l'identité (prenons juste la 2ème guerre mondiale).

En effet, l'Histoire est jonchée de tragédies de ce genre. Mais quitte à pousser, faut pousser égal : peut-on décemment comparer le débat identitaire actuel au Québec avec le massacre de la St-Barthélemy ou l'Holocauste ? Ça me fait penser au B'naï Brith qui a jugé nazi le projet de loi sur la citoyenneté québécoise ...

Notre remise en question perpétuelle nous empêche d'avancer comme société. Bref, beaucoup trop de théories, de débats philosophiques et d'émotions pour peu de résultat en bout de ligne.

Mercredi, j'avais un débat sur l'avenir du Québec avec mes étudiants en troisième année de bacc (moyenne d'âge : environ 23-24 ans avec quelques-uns dans la trentaine-quarantaine). Ils étaient très volubiles (et très ajustés) quand ils me disaient que ce n'est pas parce qu'on veut le monde qu'on renie notre identité québécoise. Ils avaient tout à fait raison : l'identité québécoise est déterritorialisée aujourd'hui. Mais quand je leur demandais ensuite : et comment on fait ça concrètement ?

Pas un mot.

Et je te pose maintenant la même question : comment on fait ça concrètement ?

Comment on fait ça sans tomber dans l'approche idéologique, émotive ou philosophique. Car à ma connaissance, de droite, de gauche, de centre, du côté souverainiste, du côté fédéraliste ou du côté autonomiste, des solidaires comme des lucides, c'est toujours une certaine vision de comment faire avancer le Québec qui est prônée, c'est-à-dire une certaine idéologique reposant sur des préceptes philosophiques tentant de nous interpeller émotivement.

- O'Hana -

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
Ce que je n'aime pas dans ces discussions sur l'identité est que ce sont des débats qui font appels aux plus bas instints irrationnels humains et qui divisent. Les plus grands crimes de l'humanité ont pour la plupart été fait au nom de la religion ou de l'identité (prenons juste la 2ème guerre mondiale). Avec ces débats qui n'en finissent plus j'ai l'impression que l'on tourne en rond, que l'on fait du surplace. Notre remise en question perpétuelle nous empêche d'avancer comme société. Bref, beaucoup trop de théories, de débats philosophiques et d'émotions pour peu de résultat en bout de ligne.

En effet, que d'énergie dépensée pour juste une langue et une culture, alors qu'il serait si simple, si confortable et si efficace de se fondre dans la langue et la culture dominante pour s'enrichir tranquillement. Car enfin, défendre son identité, qu'est-ce que ça rapporte, en points de croissance du PIB? Rien, ce serait plutôt le contraire, vous n'imaginez pas ce que ça coûte aux commerçants, tous ces emballages et ces modes d'emplois bilingues. Tout ça pour 7 milllions de francophones qui ont la prétention de vivre en français en Amérique! En plus, défendre une identité, non seulement c'est ringard, mais en plus, c'est dangereux. Ça mène aux guerres mondiales! Aux crimes contre l'humanité! D'ailleurs chaque fois que j'entends le mot identité, je sors mon revolver.

Heureusement que le Globe and Mail est là pour dénoncer les dérives fascistes des Québécois, comme la loi 101 ou l'obligation d'apprendre le français. Eux au moins, ils avancent. Ils ne s'arrêtent pas à des détails futiles comme la charia ou les femmes déshumanisées. Eux ils respectent toutes les cultures et ils n'obligent pas les Chinois à apprendre l'anglais.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
Eux ils respectent toutes les cultures et ils n'obligent pas les Chinois à apprendre l'anglais.

Tu ne preconises pas le contraire j'espere!

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
Sauf qu'a Vancouver, comme je l'ai ecrit sur un autre post, les accomodements raisonnables ne font pas forcement les gros titres comme au Quebec. Par ailleurs, la controverse "Bruce Allen" est tres loin d'avoir eu l'impact decrit par Palo, de meme que cette affaire de passeports refuses a cause de photos non conformes, mais qui ont ete finalement acceptes. Ce sont des exemples isoles qui sont loin d'etre representatifs de la situation a Vancouver.

Selon toi, cela pourrait-il s'expliquer - même en partie - par le fait que les britannico-colombiens ont un rapport différent face à leur identité collective comparativement aux québécois ?

- O'Hana -

Oui bien sur. L'Histoire de la Colombie-Britannique est tres differente de celle du Quebec...on s'en doute un peu :P. Et puis la CB fait partie du ROC et donc adhere au concept du multiculturalisme Canadien. Neanmoins cela ne veut pas dire que tous les chinois ou autres communautes installes a Vancouver ne parlent pas Anglais et ne travaillent qu'entre-eux, comme j'ai pu le lire a plusieurs reprises sur ce forum.

Je trouve que niveau "accomodements raisonnables" on est un peu dans le non-evenement ici. Attention je ne dis pas que cela n'existe pas, mais je trouve que les differentes communautes n'ont pas cette forte tendance a revendiquer et a reclamer des accomodements comme cela peut etre le cas au Quebec.

Stephanie.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Et puis la CB fait partie du ROC et donc adhere au concept du multiculturalisme Canadien. Neanmoins cela ne veut pas dire que tous les chinois ou autres communautes installes a Vancouver ne parlent pas Anglais et ne travaillent qu'entre-eux, comme j'ai pu le lire a plusieurs reprises sur ce forum.

Je trouve que niveau "accomodements raisonnables" on est un peu dans le non-evenement ici. Attention je ne dis pas que cela n'existe pas, mais je trouve que les differentes communautes n'ont pas cette forte tendance a revendiquer et a reclamer des accomodements comme cela peut etre le cas au Quebec.

Merci de ta réponse !

Et dans la lignée de ce que tu écris, se pourrait-il donc que les britannico-colombiens se reconnaissent davantage dans le gouvernement fédéral à Ottawa que dans leur propre gouvernement provincial ? Car de manière général, les québécois se reconnaissent surtout au travers de Québec qu'au travers d'Ottawa. Et par extension, se reconnaissent davantage au travers du Québec qu'au travers du Canada.

Par conséquent, le fait d'être majoritaire culturellement dans le pays rend les vancouverois, les ontariens ou encore les albertains beaucoup moins frileux face aux demandes d'accommodements ET aussi parce que le principe de multiculturalisme définit aussi l'identitaire canadien.

Cela ne faisant pas nécessairement d'eux des gens plus ouverts.

Ce qui est différent pour les québécois car s'ils forment le groupe culturel majoritaire au Québec, ils sont cependant minoritaire à l'échelle du pays. Et ne font donc pas du multiculturalisme une partie de leur identité. Ils ont donc tendance, pour plusieurs raisons, à s'associer au gouvernement québécois comme seul et réel protecteur de la culture québécoise plutôt que de se tourner vers Ottawa.

Cela ne faisant pas nécessairement d'eux des gens plus fermés.

- O'Hana -

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
Merci de ta réponse !

Et dans la lignée de ce que tu écris, se pourrait-il donc que les britannico-colombiens se reconnaissent davantage dans le gouvernement fédéral à Ottawa que dans leur propre gouvernement provincial ? Car de manière général, les québécois se reconnaissent surtout au travers de Québec qu'au travers d'Ottawa. Et par extension, se reconnaissent davantage au travers du Québec qu'au travers du Canada.

- O'Hana -

Il me semble, base sur ma propre perception des choses et mon vecu a Vancouver, que les britannico-colombiens se preoccupent plus du gouvernement provincial que de ce qui se passe au federal a Ottawa. Tout simplement parce qu'Ottawa c'est loin geographiquement et tout ce qui s'y passe egalement!

Mais cela n'est certainement pas aussi fort qu'au Quebec. Et il est sur que la CB adhere plus au multiculturalisme Canadien que le Quebec. Et oui, les gens ne sont pas forcement plus ouverts, du racisme et de la discrimination il y en a aussi ici....mais ils ne sont pas forcement fermes non plus ;).

En tous cas, tes reponses sont tres interessantes et me permettent d'une certaine facon de mieux comprendre la position du Quebec.

Stephanie.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
Dans un autre fil, on comparait des statistiques de discrimination de différentes provinces, à l'avantage de celles de l'Ouest.

Sauf qu'il y a pénurie de main d'uvre, dans l'Ouest. Ça aide bien à intégrer tout le monde. On verra bien à la prochaine récession qui se fera virer en premier et embaucher en dernier.

au Quebec cela ne se passera pas differement non plus ???

m enfin la recession j espere qu elle arrivera pas trop vite j aimerais pas avoir raison trop tot ....

:innocent:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Habitués
Dans un autre fil, on comparait des statistiques de discrimination de différentes provinces, à l'avantage de celles de l'Ouest.

Sauf qu'il y a pénurie de main d'uvre, dans l'Ouest. Ça aide bien à intégrer tout le monde. On verra bien à la prochaine récession qui se fera virer en premier et embaucher en dernier.

au Quebec cela ne se passera pas differement non plus ???

m enfin la recession j espere qu elle arrivera pas trop vite j aimerais pas avoir raison trop tot ....

:innocent:

Tous les plans d'intégration des immigrants, qu'ils soient multiculturalistes ou interculturalistes, ont le même défaut : ils n'ont pas prévu la prochaine récession. Si elle survient (ou plutôt, quand elle surviendra), je crains qu'on n'assiste à une augmentation fulgurante du nombre de « voleurs de jobs » (immigrants qui auront réussi à conserver leur emploi) et de « profiteurs du système » (immigrants qui l'auront perdu).

:wacko:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.


×
×
  • Créer...
Ouvrir un compte bancaire avant mon départ
© 2024 immigrer.com

Advertisement