Je n'écris pas ce post pour me plaindre, ni pour effrayer quiconque, au contraire.
Je veux juste partager ma récente expérience. Licenciée en 5 min après 5 mois d'emploi dans le bureau de notaires qui m'avait engagée (voir bilan après 2 ans par christinaroux).
Ce jour-là, j'ai cru être percutée par une voiture, tellement je n'ai rien vu venir.
Je n'avais quasiment pas d'ouvrage depuis le mois de novembre et la plupart du temps je devais faire le tour du bureau à la recherche d'un mandat, d'un testament ou d'une vente.
Je m'étais interrogée : Vont-ils me garder? Car après restructuration du bureau, je me retrouvais à travailler avec la seule notaire qui n'avait pas de clients et qui, surtout, ne voulait pas s'encombrer d'une adjointe à qui il faut tout apprendre.
En tous cas, je continuais d'assimiler au maximum la masse de connaissances que cela demande afin d'être opérationnelle le plus vite possible. Mais mes employeurs m'avaient rassurée dès le premier jour, en me disant qu'il fallait au moins six mois pour être indépendante sur ce poste. Six mois, oui, à condition d'avoir de l'ouvrage tous les jours et de pouvoir se pratiquer correctement!!
Toujours est-il qu'on me dit que je travaille très bien, que j'apprends vite et que je suis consciencieuse. Les collègues m'apprécient mais cela ne fait pas oublier l'ambiance électrique qui règne, due, entre autres, à des "guéguerres" de secrétaires, des combats de coqs entres les deux patrons et les complexes de salaire des autres notaires.
Je m'étais dit, qu'au pire, on m'attribuerait d'autres tâches ou qu'on me demanderait de faire moins d'heures. Naïve que j'étais!
Ce jour-là, quand je suis arrivée, j'ai eus un maudit pressentiment. D'abord, parce que l'ambiance était passée de froide à glaciale et ensuite parce que celles à qui je me suis adressée ce matin-là, m'avaient à peine regardée ou m'avait lancé un regard de malaise intense.
L'un de mes employeurs est venu me chercher et m'a faite asseoir dans une salle en commençant par me dire qu'il s'étaient réunis et qu'après discussion, la conclusion était que je n’étais pas à ma place dans ce poste. Il continue en tournant autour de pot, sans vraiment me regarder dans les yeux et sans vraiment croire à ce qu'il s'était engagé à me dire. En tous cas, c'était tellement flou, que j'ai dû poser la question: "Vous me licenciez?". La réponse a été par contre très claire. Quand j'ai voulu comprendre, et que j'ai demandé si c’était « ma notaire » qui s'était plainte de mon travail, il m'a répondu que non et que je m'étais trompée plusieurs fois dans le même document juridique en orthographiant un nom de famille. Je tombais des nues. J’ai rétorqué qu’elle ne me donnait absolument aucun ouvrage et que la seule notaire qui m’en donnait était contente de mon travail, mais ça ne l’a pas convaincu.
-" Tu ne maîtrises pas le logiciel".
-"Ce n’est pas possible, c’est une erreur, la personne qui me forme m’a dit que je le maîtrise parfaitement, je sais tout faire dans le logiciel! "
(Je le connaissais par cœur même, vu que je passais mon temps à l'explorer)… Il hausse les épaules comme pour me signifier qu’il est désolé mais que la décision est prise et termine en me disant qu’ils me paieront deux semaines de salaire et que je peux terminer la journée si je le souhaite!
- "Non, merci. Je n’ai aucun ouvrage depuis plus d’une semaine".
Je lui ai donc serré la main en le remerciant de m’avoir donné ma chance et je suis partie ranger mes affaires avant de faire le tour du bureau pour annoncer la nouvelle à celles qui ne le savaient pas déjà et remercier celles qui avaient donné de leur temps pour me former.
J’ai même réussis à contenir mes larmes jusqu’à mon auto…Fierté ultime pour la sensible que je suis.
Je me suis donné une semaine de break pour encaisser cette énorme gifle et je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi, mais de préférence dans une autre branche. Car malgré ma maîtrise en droit français (Master 2 pour être précise), le domaine juridique m’a tout à coup vivement écœurée et cet emploi ne m’a apporté aucune satisfaction sinon celle de travailler dans mon domaine d’études. Je n’ai d’ailleurs pas annoncé la nouvelle à mes proches car je sais qu’en France, le terme « licenciement » est vraiment brutal et péjoratif alors qu’ici c’est beaucoup plus courant, le droit du travail étant beaucoup plus souple.
De plus, j’avais droit à l’assurance chômage de Service Canada, ce qui m’a ôté le poids énorme de ne plus gagner ma vie.
Mais un mois et deux entretiens plus tard, je suis engagée dans un poste totalement différent mais qui m’attire et qui me donne un second souffle. C’est la directrice d’un centre de répit pour personnes ayant des déficiences physiques ou intellectuelles qui m’engage pour la seconder au niveau de la fondation qui le finance. C’est elle-même et la présidente de la fondation, qui est avocate, qui me font passer une longue entrevue ainsi qu’un test. Je me suis d’ailleurs aperçue pendant l’entretien que ladite présidente connaissait très bien mon ancien employeur. J’ai donc pensé qu’elle l’appellerait et que mes chances étaient anéanties. Car au Québec, les références d’anciens employeurs sont vraiment importantes et on vous les demande pendant les entrevues d’embauche.
Mais malgré le grand nombre de candidats et mon licenciement récent(dont je leurs ai fait part lors de l’entrevue), je suis retenue et dois commencer ce nouvel emploi deux semaines plus tard…Ma nouvelle " patronne" me dit même que je suis leur premier choix et qu’elle a hâte de travailler avec moi.
Aujourd’hui, j’ai des responsabilités, j’ai de l’ouvrage tous les jours, les journées filent et j’apprécie les gens que je côtoie.
(J’aurais le goût d’aller remercier mes anciens employeurs, qui ont cessé leur collaboration juste après mon congédiement, pour l’opportunité qu’ils m’ont donné d’être heureuse dans mon emploi, mais ce serait de mauvais goût).
Alors, pour conclure je dirais que cette expérience très négative s’est transformée en expérience très positive. À moi de faire mes preuves et de relever les nouveaux défis que l’on me confie.
Question
ChristinaPLaurence
Je n'écris pas ce post pour me plaindre, ni pour effrayer quiconque, au contraire.
Je veux juste partager ma récente expérience. Licenciée en 5 min après 5 mois d'emploi dans le bureau de notaires qui m'avait engagée (voir bilan après 2 ans par christinaroux).
Ce jour-là, j'ai cru être percutée par une voiture, tellement je n'ai rien vu venir.
Je n'avais quasiment pas d'ouvrage depuis le mois de novembre et la plupart du temps je devais faire le tour du bureau à la recherche d'un mandat, d'un testament ou d'une vente.
Je m'étais interrogée : Vont-ils me garder? Car après restructuration du bureau, je me retrouvais à travailler avec la seule notaire qui n'avait pas de clients et qui, surtout, ne voulait pas s'encombrer d'une adjointe à qui il faut tout apprendre.
En tous cas, je continuais d'assimiler au maximum la masse de connaissances que cela demande afin d'être opérationnelle le plus vite possible. Mais mes employeurs m'avaient rassurée dès le premier jour, en me disant qu'il fallait au moins six mois pour être indépendante sur ce poste. Six mois, oui, à condition d'avoir de l'ouvrage tous les jours et de pouvoir se pratiquer correctement!!
Toujours est-il qu'on me dit que je travaille très bien, que j'apprends vite et que je suis consciencieuse. Les collègues m'apprécient mais cela ne fait pas oublier l'ambiance électrique qui règne, due, entre autres, à des "guéguerres" de secrétaires, des combats de coqs entres les deux patrons et les complexes de salaire des autres notaires.
Je m'étais dit, qu'au pire, on m'attribuerait d'autres tâches ou qu'on me demanderait de faire moins d'heures. Naïve que j'étais!
Ce jour-là, quand je suis arrivée, j'ai eus un maudit pressentiment. D'abord, parce que l'ambiance était passée de froide à glaciale et ensuite parce que celles à qui je me suis adressée ce matin-là, m'avaient à peine regardée ou m'avait lancé un regard de malaise intense.
L'un de mes employeurs est venu me chercher et m'a faite asseoir dans une salle en commençant par me dire qu'il s'étaient réunis et qu'après discussion, la conclusion était que je n’étais pas à ma place dans ce poste. Il continue en tournant autour de pot, sans vraiment me regarder dans les yeux et sans vraiment croire à ce qu'il s'était engagé à me dire. En tous cas, c'était tellement flou, que j'ai dû poser la question: "Vous me licenciez?". La réponse a été par contre très claire. Quand j'ai voulu comprendre, et que j'ai demandé si c’était « ma notaire » qui s'était plainte de mon travail, il m'a répondu que non et que je m'étais trompée plusieurs fois dans le même document juridique en orthographiant un nom de famille. Je tombais des nues. J’ai rétorqué qu’elle ne me donnait absolument aucun ouvrage et que la seule notaire qui m’en donnait était contente de mon travail, mais ça ne l’a pas convaincu.
-" Tu ne maîtrises pas le logiciel".
-"Ce n’est pas possible, c’est une erreur, la personne qui me forme m’a dit que je le maîtrise parfaitement, je sais tout faire dans le logiciel! "
(Je le connaissais par cœur même, vu que je passais mon temps à l'explorer)… Il hausse les épaules comme pour me signifier qu’il est désolé mais que la décision est prise et termine en me disant qu’ils me paieront deux semaines de salaire et que je peux terminer la journée si je le souhaite!
- "Non, merci. Je n’ai aucun ouvrage depuis plus d’une semaine".
Je lui ai donc serré la main en le remerciant de m’avoir donné ma chance et je suis partie ranger mes affaires avant de faire le tour du bureau pour annoncer la nouvelle à celles qui ne le savaient pas déjà et remercier celles qui avaient donné de leur temps pour me former.
J’ai même réussis à contenir mes larmes jusqu’à mon auto…Fierté ultime pour la sensible que je suis.
Je me suis donné une semaine de break pour encaisser cette énorme gifle et je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi, mais de préférence dans une autre branche. Car malgré ma maîtrise en droit français (Master 2 pour être précise), le domaine juridique m’a tout à coup vivement écœurée et cet emploi ne m’a apporté aucune satisfaction sinon celle de travailler dans mon domaine d’études. Je n’ai d’ailleurs pas annoncé la nouvelle à mes proches car je sais qu’en France, le terme « licenciement » est vraiment brutal et péjoratif alors qu’ici c’est beaucoup plus courant, le droit du travail étant beaucoup plus souple.
De plus, j’avais droit à l’assurance chômage de Service Canada, ce qui m’a ôté le poids énorme de ne plus gagner ma vie.
Mais un mois et deux entretiens plus tard, je suis engagée dans un poste totalement différent mais qui m’attire et qui me donne un second souffle. C’est la directrice d’un centre de répit pour personnes ayant des déficiences physiques ou intellectuelles qui m’engage pour la seconder au niveau de la fondation qui le finance. C’est elle-même et la présidente de la fondation, qui est avocate, qui me font passer une longue entrevue ainsi qu’un test. Je me suis d’ailleurs aperçue pendant l’entretien que ladite présidente connaissait très bien mon ancien employeur. J’ai donc pensé qu’elle l’appellerait et que mes chances étaient anéanties. Car au Québec, les références d’anciens employeurs sont vraiment importantes et on vous les demande pendant les entrevues d’embauche.
Mais malgré le grand nombre de candidats et mon licenciement récent(dont je leurs ai fait part lors de l’entrevue), je suis retenue et dois commencer ce nouvel emploi deux semaines plus tard…Ma nouvelle " patronne" me dit même que je suis leur premier choix et qu’elle a hâte de travailler avec moi.
Aujourd’hui, j’ai des responsabilités, j’ai de l’ouvrage tous les jours, les journées filent et j’apprécie les gens que je côtoie.
(J’aurais le goût d’aller remercier mes anciens employeurs, qui ont cessé leur collaboration juste après mon congédiement, pour l’opportunité qu’ils m’ont donné d’être heureuse dans mon emploi, mais ce serait de mauvais goût).
Alors, pour conclure je dirais que cette expérience très négative s’est transformée en expérience très positive. À moi de faire mes preuves et de relever les nouveaux défis que l’on me confie.
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