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Le mal du pays


Vero_31

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  • Habitués

Bonjour à tous :smile:

Voilà quatre mois que nous sommes installés à Montréal. La vie ici est bien agréable, la ville est pleine de contrastes, les Québécois sont charmants, mon boulot est intéressant et valorisant, mon fils aîné commence à attraper l'accent québécois et demande à ce qu'on l'inscrive à un club de soft-ball, mon petit dernier grandit bien et rigole beaucoup, et l'été est vraiment superbe.

Tout va bien madame la marquise? Oui... et pourtant non.

Figurez-vous que je subis de plein fouet un phénomène auquel je m'attendais mais dont j'ignorais la nature exacte... et la force: j'ai le mal du pays :sad:

Mon esprit n'arrête pas de me faire voyager en France: un coup je navigue sur la rade de Lorient, une autre fois je revois le son et lumière de Chambord, une autre fois encore je revois les courbes si douces des volcans d'Auvergne, les splendeurs hallucinantes de Versailles ou bien la lumière si particulière qui baigne Brocéliande. Les jours passent, et là c'est mon appartement toulousain qui refait surface, les repas avec la famille, les apéros sur la place du Cap', les soirées avec les copains, et même les scènes de vie quotidienne (faire les courses, amener les enfants à l'école, etc).

La vérité... c'est que c'est douloureux. Vraiment douloureux. Je pleure beaucoup, en secret. Et pourtant je trouve Montréal tellement agréable!

Voilà plus de deux semaines que ce spleen me bouffe la vie. Jusqu'à présent, je prenais sur moi en me disant "Hey Véro, ça va passer, t'en as vu d'autres, come on!". Je vivais donc ma souffrance en secret, dans mon petit coin, sans en dire un mot à mes proches. Ça va passer... ça va passer... ça va passer...

Et hier... patatras. Je vais chercher mon fils aîné au camp de jour, l'animatrice me prend à part et m'explique que mon fils frappe ses petits camarades :unsure2:

Complètement abasourdie, je demande à mon fils de m'expliquer ce qui se passe. Silences obstinés, moue boudeuse, pleurs exaspérés... et puis ça sort tout en vrac: "Je veux voir papy et mamy, la France me manque, Toulouse me manque, je veux rentrer en France, et pourquoi on est venus au Canada hein? pourquoi? j'arrête pas de voir des images de la France dans ma tête et ça fait mal".

Oh my god.

Il a 5 ans et demi. Bêtement, je pensais qu'il serait épargné par tout ça, je ne pensais pas qu'il aurait le mal du pays à son âge.

C'est le coup de grâce. Je peux supporter mon spleen, mais pas celui de mon fils.

J'ai besoin de vos retours d'expérience: est-ce que ce que je ressens est normal? Avez-vous vécu la même chose, avec la même intensité? vais-je ressentir ce sentiment (douloureux... tellement douloureux!) tout le restant de ma vie canadienne?

J'aimerais que mes larmes s'arrêtent... surtout celles de mon fils en fait :sad:

Merci de m'avoir lue jusqu'au bout, je sais que ce n'est pas forcément ce genre de témoignages qu'on a envie de lire quand on est en processus d'immigration... mais il fallait que ça sorte.

Véronique.

Modifié par Vero_31
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  • Habitués

Crap, faute de frappe: un modo pourrait-il corriger le titre du sujet siouplait? Merci.

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  • Habitués

Tu as parfaitement raison de partager ton ressenti. Au moins, ça fera chaud au coeur de ceux qui ressentent la même chose et qui n'osent pas l'exprimer. La vérité est qu'on n'a toujours pas comptabilisé le nombre des divorces entre couples d'immigrés justement à cause de ce conflit-là. (j'en ai été témoin dans ma vie personnelle). Personnellement, j'avoue que cela m'arrange souvent qu'il y ait quelques milliers de km entre certains membres de ma famille et moi.

Pour ce qui concerne mes enfants, j'en ai bien profité quand elles étaient jeunes et je me suis promis de leur offrir leur liberté dès l'âge de 16 ans. Ce qui fait que nous nous téléphonons au même rythme qu'avant qu'on parte, c'est à dire pas tous les 2 jours.

Elles ont leur vie, moi la mienne. Quand je vais chez elle, je retrouve la maison comme si je l'avais quittée la veille.Avec les mêmes habitudes (ça fait du bien). Quand je rentre en Frace, je retrouve ma région comme si je l'avais quittée la veille. Avec ses mêmes incivilités (ça fait moins de bien). Donc au final, nous vivons tous bien cet éloignement. Maintenant, dire que je vais passer toute ma vie au Québec, je n'en sais, à l'heure actuelle, strictement rien.

Oups, j'oubliais le principal. À mon avis, tu devrais partager cela avec ton chum. C'est important qu'il l'entende.... Qu'il te réponde, et que vous mainteniez le dialogue.

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Oh Véro... moi qui ai les nerfs à fleur de peau avec le départ et tout le bataclan qui approchent... tu me fais pleurer :crying:

J'ai ressenti ça aussi à certaines périodes, pas si tôt, mais 2 ans après mon arrivée j'avais eu un GROS coup de mou ! Oui ça passe... mais là je comprends que la douleur que ressent ton fils te fasse mal :unsure2: Je te rassure, ça passera sûrement plus vite pour lui que pour toi, mais ça passera !

Si tu veux qu'on pleure ensemble, on peut se voir demain :whistlingb:

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  • Habitués

Merci pour vos réponses :)

Ah mais chum est au courant. Depuis hier. Quand je lui ai parlé du problème de notre fils, mon sac s'est vidé tout seul.

Le voilà bien désemparé.

Pour l'instant, on se dit qu'on se donne un an... si au bout d'un an ce n'est toujours pas ça, on reconsidèrera peut-être un retour.

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  • Habitués

Cherrybee: je suis plutôt d'accord avec le principe de laisser les enfants voler de leurs propres ailes. Mais là nous parlons de deux petits garçons, l'un de 5 ans et demi, l'autre de 21 mois. Il n'y a pas vraiment de conflit entre mon mari et moi sur le sujet: mon mari comprend ce que je ressens car il avait ressenti la même chose ado quand il avait suivi ses parents à l'étranger, et nous partageons le même objectif: que le noyau familial que nous formons aille bien. T'est-il jamais arrivé de ressentir ce mal du pays que je décris? si oui, comment l'as-tu surmonté?

Marion: nous voilà bien, à pleurer toutes les deux comme des madeleines ahah. Lorsque tu as connu ce gros coup de mou deux ans après ton arrivée, c'est arrivé juste "comme ça" ou bien ça a coïncidé avec un événement particulier ou une situation d'inconfort? je demande ça pour essayer de faire la part des choses sur mon propre ressenti. Comment as-tu surmonté ce passage au 36ème dessous?

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:8): Bon finalement, toi et moi on est dans la même galère quoi ! Moi aussi j'arrête pas de répéter à mon chum qu'il faut qu'on se laisse un an ou deux avant d'envisager un retour ici... 'fin nous on est pas partis donc bon, il trouve que j'anticipe un peu beaucoup :biggrin2:

Mais c'est 100% normal ce que tu ressens, et je pense que beaucoup de gens ressentent ça et en effet c'est très important d'en parler pour éviter le drame dans le couple comme beaucoup d'immigrants ! J'ai pas ressenti ça la première année parce que j'étais seule, avec pour seul et unique but : sortir, aller à des soirées et m'éclater ! Pour ça que ça m'est un peu tombé dessus au bout de 2 ans, dans un appart avec mon chum... oups on se remet en question !

Toi t'arrives en famille donc beaucoup plus de pression (comme moi dans mon départ là là finalement), de stress, de questions, et quand les enfants vont mal, c'est clair que ça perturbe à un point assez important je pense !

Vous avez raison de vous laisser le temps de toute façon ;) mais je suis sûre que ça va vite mieux aller !

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Marion: nous voilà bien, à pleurer toutes les deux comme des madeleines ahah. Lorsque tu as connu ce gros coup de mou deux ans après ton arrivée, c'est arrivé juste "comme ça" ou bien ça a coïncidé avec un événement particulier ou une situation d'inconfort? je demande ça pour essayer de faire la part des choses sur mon propre ressenti. Comment as-tu surmonté ce passage au 36ème dessous?

Pfff ouais j'ai même pu de Kleenex en plus !!! :laugh:

Je sais plus trop avec quoi ça a coïncidé en fait... ça m'a un peu pris comme ça un matin au réveil et je me suis sentie atrocement mal avec juste l'envie de partir et vite ! On en a parlé, beaucoup, j'ai pleuré (beaucoup, encore :biggrin2: ) et puis la sagesse de mon chum a pris le dessus : il m'a dit que c'était con de partir sans la citoyenneté pis qu'on avait dit qu'on achèterait un appart tout ça, donc puis je me suis dit qu'il avait raison alors on a décidé de rester... et finalement en quelques semaines, c'est passé ! C'est revenu par moment mais bon juste comme ça, et maintenant la France, bof quoi ! Pour ça que j'ai un peu peur car même si on y va pas, on sera quand même en Europe et j'ai peur de m'être un peu trop américanisée en 7 ans :tongue:

C'est aussi pour ça qu'on avait juste acheté un petit appart pas cher. Pour pas se retrouver pognés avec une hypothèque de malade au cas où...

De toute façon il faut bien être consciente que ce sentiment de "cul entre deux chaises" est quand même très fréquent chez les immigrants... tu vas sûrement avoir d'autres coups de mou, aller mieux, te poser des questions etc. Les enfants eux, ils risquent de vite s'intégrer malgré le petit coup de blues du plus grand ;) (je parle même pas du petit :P)

Bref en parler, comme tu le fais là avec nous, comme tu le fais avec ton chum, c'est la meilleure chose à faire, essayer de vous trouver une routine ici, trouver vos marques, ça va venir avec le temps !

Je tiens à te dire aussi que ça ira aussi sûrement mieux quand vous aurez la voiture et sortirez de l'île !!! ;) Je me rappelle encore de ma première sortie pour aller à Québec après 3 mois sur l'île. ça m'avait fait un bien fouuuuu !!! :)

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  • Habitués

Merci... et pour ta gentille proposition qu'on pleure ensemble demain, il y a un facteur important qui vient parasiter tout ça: la honte. Très présente chez moi en ce moment.

Oui nos deux situations sont assez similaires. Je t'ai dit dans un autre sujet que j'étais persuadée que ce grand changement serait indolore pour ton fils. Sans pour autant généraliser mon cas à l'ensemble de la population, je vais revoir mon jugement: à l'âge qu'a ton fils aujourd'hui, je pense effectivement que ce sera indolore. Par contre, si vous décidez de rentrer un ou deux ans après, il est possible (mais non obligatoire) que le ressenti soit plus vif à ce moment-là.

Tu penses vraiment que 100% des gens ressentent le mal du pays comme moi? je n'ai pas trouvé beaucoup de témoignages allant dans ce sens en fait... :unsure2:

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  • Habitués

Marion: nous voilà bien, à pleurer toutes les deux comme des madeleines ahah. Lorsque tu as connu ce gros coup de mou deux ans après ton arrivée, c'est arrivé juste "comme ça" ou bien ça a coïncidé avec un événement particulier ou une situation d'inconfort? je demande ça pour essayer de faire la part des choses sur mon propre ressenti. Comment as-tu surmonté ce passage au 36ème dessous?

Pfff ouais j'ai même pu de Kleenex en plus !!! :laugh:

Je sais plus trop avec quoi ça a coïncidé en fait... ça m'a un peu pris comme ça un matin au réveil et je me suis sentie atrocement mal avec juste l'envie de partir et vite ! On en a parlé, beaucoup, j'ai pleuré (beaucoup, encore :biggrin2: ) et puis la sagesse de mon chum a pris le dessus : il m'a dit que c'était con de partir sans la citoyenneté pis qu'on avait dit qu'on achèterait un appart tout ça, donc puis je me suis dit qu'il avait raison alors on a décidé de rester... et finalement en quelques semaines, c'est passé ! C'est revenu par moment mais bon juste comme ça, et maintenant la France, bof quoi ! Pour ça que j'ai un peu peur car même si on y va pas, on sera quand même en Europe et j'ai peur de m'être un peu trop américanisée en 7 ans :tongue:

C'est aussi pour ça qu'on avait juste acheté un petit appart pas cher. Pour pas se retrouver pognés avec une hypothèque de malade au cas où...

De toute façon il faut bien être consciente que ce sentiment de "cul entre deux chaises" est quand même très fréquent chez les immigrants... tu vas sûrement avoir d'autres coups de mou, aller mieux, te poser des questions etc. Les enfants eux, ils risquent de vite s'intégrer malgré le petit coup de blues du plus grand :wink: (je parle même pas du petit :tongue:)

Bref en parler, comme tu le fais là avec nous, comme tu le fais avec ton chum, c'est la meilleure chose à faire, essayer de vous trouver une routine ici, trouver vos marques, ça va venir avec le temps !

Je tiens à te dire aussi que ça ira aussi sûrement mieux quand vous aurez la voiture et sortirez de l'île !!! :wink: Je me rappelle encore de ma première sortie pour aller à Québec après 3 mois sur l'île. ça m'avait fait un bien fouuuuu !!! :smile:

C'est plus fort qu'un sentiment de cul entre deux chaises :(

Je pense que tu as raison pour la voiture. Notre inconfort actuel est assez pesant. C'est pour ça que j'essaie de faire la part des choses: est-ce que la France me manque parce que je suis actuellement en situation d'inconfort ici, ou bien est-ce que la France me manque tout court? Là est la question...

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Merci... et pour ta gentille proposition qu'on pleure ensemble demain, il y a un facteur important qui vient parasiter tout ça: la honte. Très présente chez moi en ce moment.

Je comprends... mais bon je te jugerai certainement pas ;) Aucune honte à avoir avec moi si tu veux qu'on se voit 1h ou 2 ;) Ça me ferait plaisir et ça nous ferait peut-être aussi du bien !

Tu penses vraiment que 100% des gens ressentent le mal du pays comme moi? je n'ai pas trouvé beaucoup de témoignages allant dans ce sens en fait... :unsure2:

Oui quasi sûre, mais comme tu disais plus haut... la honte... ça en empêche certainement beaucoup de parler ! ;)

C'est plus fort qu'un sentiment de cul entre deux chaises :sad:

Je pense que tu as raison pour la voiture. Notre inconfort actuel est assez pesant. C'est pour ça que j'essaie de faire la part des choses: est-ce que la France me manque parce que je suis actuellement en situation d'inconfort ici, ou bien est-ce que la France me manque tout court? Là est la question...

Ouais seul le temps te le dira... certain que l'inconfort joue un grand rôle, tu redémarres tout à zéro, en famille, c'est loin d'être facile ! Moi tu vois c'est ce qui me protège de me dire qu'on reviendra sûrement ici (même si dans le fond, on en sait rien du tout, de quoi la vie sera faite) ! Alors laisse-toi cette porte ouverte dans ta tête si ça t'aide... ça disparaîtra tout seul au bout de quelques temps si tu te sens bien ici ;)

Quand vous commencerez à avoir un cercle d'amis aussi ça aidera beaucoup !!! Pfff et là je me dis que c'est vraiment con qu'on se croise comme ça :P Vous allez voir ça va venir vite, que ce soit avec des rencontres sur ce forum, sur d'autres, au boulot, des autres parents d'élève là où va aller ton grand etc. ;)

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Je ne sais pas si ça peut te réconforter mais personnellement lorsque j'ai un petit coup de blues je me dis que tout ça ( l'auvergne, les châteaux, le vin et le cassoulet ....) ne sont qu'à 6h d'avion.

Si la famille me manque, une petite session de skype en visioconférence ça peut aider aussi. Parfois je les "invite" même à table. pendant qu'on déjeune, je laisse l'ordinateur ou mon iPhone connecte et on discute tout en mangeant ou buvant un coup. C'est presque comme s'ils étaient la mais derrière un écran. À force de se parler chaque jour ainsi ça donne quand même moins l'impression d'etre éloigné. La communication quotidienne ça aide même à distance.

Après ils peuvent aussi profiter de l'été pour venir te rendre visite. Montréal est une ville vraiment chouette à partager avec tous ses festivals, concert etc... Vu qu'ils peuvent se permettre un bon mois de congé contrairement à nous, c'est quand même plus facile pour eux de nous rendre visite.

Puis un petit séjour en famille regulierement tous les ans ou 2 ça aide à maintenir le contact et réaliser que malgré la distance on réside toujours sur la même planète. Le premier au revoir est douloureux face à l'inconnu mais après la deuxième ou troisième fois ça l'est beaucoup moins.

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Cherrybee: je suis plutôt d'accord avec le principe de laisser les enfants voler de leurs propres ailes. Mais là nous parlons de deux petits garçons, l'un de 5 ans et demi, l'autre de 21 mois. Il n'y a pas vraiment de conflit entre mon mari et moi sur le sujet: mon mari comprend ce que je ressens car il avait ressenti la même chose ado quand il avait suivi ses parents à l'étranger, et nous partageons le même objectif: que le noyau familial que nous formons aille bien. T'est-il jamais arrivé de ressentir ce mal du pays que je décris? si oui, comment l'as-tu surmonté?

J'ai bien compris ce que tu me disais. Quand j'ai parlé de mon rapport aux enfants, c'était justement mon ressenti que je partageais. Mes filles, ce sont vraiment les seules qui auraient pu me faire regretter le départ. Disons que, pour ce qui me concerne, j'étais trop insécure à l'idée de ne pas avoir de travail et de ne pas en trouver à mon âge. Et je savais que c'était la dépression qui me guettait. Alors, rester en France, auprès de ma famille et qu'elles aient à supporter une mère aigrie et dépressive ... Non, je n'ai jamais ressenti le mal du pays et je ne le ressens toujours pas. En revanche, j'y ai réfléchi, et je me dis qu'une fois rendue vieille, puisque je serai à la retraite et que le problème du travail ne se posera plus, si je me retrouve seule (parce que pour chum, il est hors de question de revenir en France), il y a de grandes chances que je me rapproche d'elles.

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Marion: nous voilà bien, à pleurer toutes les deux comme des madeleines ahah. Lorsque tu as connu ce gros coup de mou deux ans après ton arrivée, c'est arrivé juste "comme ça" ou bien ça a coïncidé avec un événement particulier ou une situation d'inconfort? je demande ça pour essayer de faire la part des choses sur mon propre ressenti. Comment as-tu surmonté ce passage au 36ème dessous?

Pfff ouais j'ai même pu de Kleenex en plus !!! :laugh:

Ben justement, j'en ai rapporté de France. Et des vrais! Pas ceux que tu te retrouves à te moucher dans tes doigts à travers le papier! Si tu veux, je t'en passe :biggrin2:

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Marion: nous voilà bien, à pleurer toutes les deux comme des madeleines ahah. Lorsque tu as connu ce gros coup de mou deux ans après ton arrivée, c'est arrivé juste "comme ça" ou bien ça a coïncidé avec un événement particulier ou une situation d'inconfort? je demande ça pour essayer de faire la part des choses sur mon propre ressenti. Comment as-tu surmonté ce passage au 36ème dessous?

Pfff ouais j'ai même pu de Kleenex en plus !!! :laugh:

Ben justement, j'en ai rapporté de France. Et des vrais! Pas ceux que tu te retrouves à te moucher dans tes doigts à travers le papier! Si tu veux, je t'en passe :biggrin2:

:biggrin2:

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Je ne sais pas si ça peut te réconforter mais personnellement lorsque j'ai un petit coup de blues je me dis que tout ça ( l'auvergne, les châteaux, le vin et le cassoulet ....) ne sont qu'à 6h d'avion.

Si la famille me manque, une petite session de skype en visioconférence ça peut aider aussi. Parfois je les "invite" même à table. pendant qu'on déjeune, je laisse l'ordinateur ou mon iPhone connecte et on discute tout en mangeant ou buvant un coup. C'est presque comme s'ils étaient la mais derrière un écran. À force de se parler chaque jour ainsi ça donne quand même moins l'impression d'etre éloigné. La communication quotidienne ça aide même à distance.

Après ils peuvent aussi profiter de l'été pour venir te rendre visite. Montréal est une ville vraiment chouette à partager avec tous ses festivals, concert etc... Vu qu'ils peuvent se permettre un bon mois de congé contrairement à nous, c'est quand même plus facile pour eux de nous rendre visite.

Puis un petit séjour en famille regulierement tous les ans ou 2 ça aide à maintenir le contact et réaliser que malgré la distance on réside toujours sur la même planète. Le premier au revoir est douloureux face à l'inconnu mais après la deuxième ou troisième fois ça l'est beaucoup moins.

6 heures d'avion... et plus de 4000$ (c'est le coût pour 4 A-R)! Clairement hors de notre portée pour l'heure... et pour un bon moment.

Je suis d'accord pour les sessions Skype: aujourd'hui mon fils a papoté pendant plus deux heures avec ses grands-parents, ça lui a fait beaucoup de bien, il m'a dit que la France ne lui manquait plus. On n'en fait pas tant que ça: deux ou trois par mois, tout au plus. On devrait peut-être en faire plus, tu as raison.

Merci :flowers:

J'ai bien compris ce que tu me disais. Quand j'ai parlé de mon rapport aux enfants, c'était justement mon ressenti que je partageais. Mes filles, ce sont vraiment les seules qui auraient pu me faire regretter le départ. Disons que, pour ce qui me concerne, j'étais trop insécure à l'idée de ne pas avoir de travail et de ne pas en trouver à mon âge. Et je savais que c'était la dépression qui me guettait. Alors, rester en France, auprès de ma famille et qu'elles aient à supporter une mère aigrie et dépressive ... Non, je n'ai jamais ressenti le mal du pays et je ne le ressens toujours pas. En revanche, j'y ai réfléchi, et je me dis qu'une fois rendue vieille, puisque je serai à la retraite et que le problème du travail ne se posera plus, si je me retrouve seule (parce que pour chum, il est hors de question de revenir en France), il y a de grandes chances que je me rapproche d'elles.

Je comprends tout à fait ton ressenti. Quelque chose m'interpelle: tu as fait un choix de vie pour, entre autres, éviter l'écueil de la dépression. J'y pense également: vais-je voir à temps qu'il est temps d'agir pour moi? pour mon fils?

Modifié par Vero_31
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Marion: nous voilà bien, à pleurer toutes les deux comme des madeleines ahah. Lorsque tu as connu ce gros coup de mou deux ans après ton arrivée, c'est arrivé juste "comme ça" ou bien ça a coïncidé avec un événement particulier ou une situation d'inconfort? je demande ça pour essayer de faire la part des choses sur mon propre ressenti. Comment as-tu surmonté ce passage au 36ème dessous?

Pfff ouais j'ai même pu de Kleenex en plus !!! :laugh:

Je sais plus trop avec quoi ça a coïncidé en fait... ça m'a un peu pris comme ça un matin au réveil et je me suis sentie atrocement mal avec juste l'envie de partir et vite ! On en a parlé, beaucoup, j'ai pleuré (beaucoup, encore :biggrin2: ) et puis la sagesse de mon chum a pris le dessus : il m'a dit que c'était con de partir sans la citoyenneté pis qu'on avait dit qu'on achèterait un appart tout ça, donc puis je me suis dit qu'il avait raison alors on a décidé de rester... et finalement en quelques semaines, c'est passé ! C'est revenu par moment mais bon juste comme ça, et maintenant la France, bof quoi ! Pour ça que j'ai un peu peur car même si on y va pas, on sera quand même en Europe et j'ai peur de m'être un peu trop américanisée en 7 ans :tongue:

C'est aussi pour ça qu'on avait juste acheté un petit appart pas cher. Pour pas se retrouver pognés avec une hypothèque de malade au cas où...

De toute façon il faut bien être consciente que ce sentiment de "cul entre deux chaises" est quand même très fréquent chez les immigrants... tu vas sûrement avoir d'autres coups de mou, aller mieux, te poser des questions etc. Les enfants eux, ils risquent de vite s'intégrer malgré le petit coup de blues du plus grand :wink: (je parle même pas du petit :tongue:)

Bref en parler, comme tu le fais là avec nous, comme tu le fais avec ton chum, c'est la meilleure chose à faire, essayer de vous trouver une routine ici, trouver vos marques, ça va venir avec le temps !

Je tiens à te dire aussi que ça ira aussi sûrement mieux quand vous aurez la voiture et sortirez de l'île !!! :wink: Je me rappelle encore de ma première sortie pour aller à Québec après 3 mois sur l'île. ça m'avait fait un bien fouuuuu !!! :smile:

C'est plus fort qu'un sentiment de cul entre deux chaises :sad:

Je pense que tu as raison pour la voiture. Notre inconfort actuel est assez pesant. C'est pour ça que j'essaie de faire la part des choses: est-ce que la France me manque parce que je suis actuellement en situation d'inconfort ici, ou bien est-ce que la France me manque tout court? Là est la question...

Marionnette, ne te pose plus de question. Vous avez pris une décision et c'est la bonne. Nous avons un couple d'amis qui vivent au Québec depuis plus de 45 ans. Lui, boucher retraité qui retourne au travail 2 jours/semaines tellement on a besoin de bouchers ici, et elle, retraitée de garderie privée qui garde encore un petit bonhomme diabétique, de temps en temps pour rendre service aux parents. 2 ans après leur arrivée, lui se sentait trop mal. Il voulait absolument revenir en Bretagne. Il y avait sa famille, il y avait ses racines. Elle s'est dit qu'elle aimait son mari, et que si elle n'acceptait pas de repartir avec son chum, elle risquait au mieux de vivre toute sa vie avec un déprimé, au pire de le perdre. Elle a donc accepté de rentrer. Ils ont tout vendu. La maison, la voiture, tout. À perte évidemment. Et, leurs deux filles sous le bras, ils sont rentrés en France. Arrivés en Bretagne, ils sont repartis en accession à la propriété (et tu connais le prix des maisons en France ...), ils se sont remis au travail. 6 mois après, c'est l'ambiance générale qu'il ne supportait plus. La famille envahissante et toujours en dispute, la politique, le climat ambiant. Il a de nouveau réalisé que le Québec était sa patrie et a voulu repartir. Elle a encore accepté. Ils ont donc encore revendu la maison (toujours à perte) et sont revenus. Depuis, ils n'ont plus jamais quitté le Québec. Morale de l'histoire, elle a été compréhensive, a sauvé son couple et l'équilibre mental de son chum. Ils ont perdu beaucoup d'argent dans l'histoire mais y ont gagné leurs certitudes et la solidité de leur couple. Il fallait qu'ils le fassent, ils l'ont fait. Pour moi, c'est tout simplement une très belle histoire d'amour.

PS: réponse à Véro également :)

Modifié par Cherrybee
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Ouais coups de fil, Skype... vous pouvez vous prévoir une petite séance toutes les semaines ;) Quoi que moi j'appelle ma mère aussi quand il est quasi minuit en France mais bon, c'est une couche-tard :P

Le coût des billets d'avion... ouais ! On sait clairement que si notre vie est finalement ici, ce sera fini les AR tous les ans ! Dur dur...

Bon tu vois les enfants ont des coups de blues plus passagers que les nôtres :P

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Oh wouah merci pour cette belle histoire... qui ressemble un peu à celle d'amis ici qui sont là depuis 20 ans avec une coupure de 4 ans ;) J'ai un chum comme cette dame, il me connaît, il connaît mes angoisses et il me suivrait dans tout, je suis chanceuse ;)

Bon l'avantage c'est que même si on baisse le prix de l'appart, on vendra pas à perte :biggrin2: pis on rachètera pas là-bas en arrivant direct ! Oooohh non :P

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