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L'origine du français parlé au Québec


Laurent

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[

Hey c'est moi le vieux baby boumer ici, c'est moi qui est nostalgique d'une autre époque, vole moi pas ma job...maudit immigrant voleur de job :lol: .

Non sérieusement oubli ca mon vieux, c'est déja réglé, l'anglais a gagné, la game est fini.

Le francais , l'italien, le swahili et je pourrais en nommer pleins d'autres sont des langues régionale voué a disparaitre ou a tout le moins a devenir très très marginale. La langue Québécoise n'est qu'une autre dans tout ca, voué elle aussi a disparaitre.

C'est ca qui est drôle, c'est ca qui est symptomatique de ce sentiment de supériorité des Francais, c'est que vous pensez que toutes les formes de francais autre que celle de la France sont marginale, voué a disparaitre, ne serons jamais une référence.

Mais la votre aussi les enfants...et par votre faute en plus. Par votre faute d'être autant gaga devant la culture américaine. (remarquez que vous n'êtes pas les seuls, le monde entier est gaga devant l'insignifiance états-uniennes).

Je reprend la dernière phrase de la chronique de Stéphane Laporte, elle dit tout :

De toute façon, au rythme où vont les choses, un jour ou l'autre, c'est certain, on va le gagner, votre respect. Vous ne vous moquerez plus de notre accent. Vous ne détournerez plus nos expressions pour faire rire la galerie. Vous nous comprendrez enfin. Vous nous traiterez avec tous les égards. Et ce jour est pour bientôt. C'est le jour où tous les Québécois parleront anglais. A few days after, it will be your turn.

Il est clair que si chacun va de son côté, l'anglais a gagné. Il est pas mal proche de la ligne d'arrivée mais je suis un idéaliste et je lâche rien avant la fin de la partie.

Si certains, veulent jouer perdant ou lâcher l'équipe avant la fin du match pour régler leur problème identitaire, c'est leur affaire.

Je me fiche pas mal de qui parle le mieux ou qui fait référence, les enjeux sont plus élevés que ça.

Soit on veut une seule et unique culture mondiale et elle ne sera pas en français et pas davantage en québécois soit on veut chacun la sienne alors le français est un actif commun à renforcer par un niveau linguistique élevé et des échanges culturels francophones.

Le reste c'est de la joyeuse parlotte.

Fini pour moi pour ce fil, si personne ne veut comprendre, on pourrait dire tant pis mais là c'est plutôt dommage !! :(

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Eh bien disons que je suis un colonialiste nostalgique et que j'ai toujours ma carte de l'AEF et de l'AOF. De temps en temps je vend même un esclave ou deux pour me faire de l'argent de poche.

Je croyais bien naîvement, colonialiste que je suis, que la francophonie servait à regrouper des pays de langue française qui voulait, par la formation d'une communauté, préserver leur culture face à l'anglais.

Pour cela, les échanges culturels devaient être favorisés entre ces pays.

Mais je m'aperçoit, finalement, que chacun veut sa langue dans son coin pour préserver son petit clochet.

Et bien, c'est une illusion et un pêché d'orgueil. Repoussez le, le français international à cause de son origine colonial, fermez les fenêtres et développez vos propres langues qui ne sera parlée par 6, 8, 12 millions de personnes. Et vous pensez que l'anglais ne vous emportera pas ?

Mais c'est que ça flatte le peuple, le nationalisme étriqué.

Les élites économiques, culturelles, elles sont pragmatiques. Le français international, elle le maîtrise et c'est un acquis que, de partout, elle cherche, parfois à prix d'or, à, transmettre à leur descendance.

Et vous voulez priver tout un chacun de cette maîtrise mais pourquoi faire ? Pour créer de nouvelles inégalités ? N'y en a t-il pas assez ? ou pour le simple plaisir de faire du French bashing, maudit colonisateur ? A moins que ce ne soit pour mieux affirmer que vous êtes quelques chose comme un grand peuple ?

Il est peut être temps d'arrêter de regarder l'avenir dans le rétroviseur et d'avoir le niveau d'exigence linguistique le plus haut pour former dans toute la francophonie une communauté solide dans sa langue.

Sinon, on a toujours le choix de la médiocrité qui nous amènera tous au stade le plus honteux

Tu aurais pu faire plus court en écrivant tout simplement : contemplez ma grandeur, regardez votre médiocrité et essayez de vous élever à ma hauteur, c'est votre seul point de salut ...

Car tu vois, c'est après cela que les autres francophones en ont. Que les Français aient apporté leur langue chez d'autres peuples (qui ne leur avaient rien demandé par ailleurs), soit. Mais que des années après, ils continuent de leur dénier le droit de teinter cette langue avec leurs propres saveurs, leurs propres sonorités, leurs propres mots, c'est gonflé et pas à peu près. C'est comme si, plusieurs années après le mariage de vos enfants, vous vous arrogiez encore le droit de leur dire de ranger leur chambre, de se laver les mains avant de manger, de ne pas utiliser les gros mots et vous les menaciez de les priver de dessert s'ils ne font pas ce que vous voulez.

Et quand les enfants décident quand même d'utiliser le langage qu'ils veulent, puisqu'on s'entend qu'ils sont chez eux et pas chez vous, vous dénigrez leur façon de parler (petit nègre, créole, charabia, accent à couper au couteau et j'en passe), vous leur prédisez que les pires catastrophes vont s'abattre sur leur tête, qu'ils vont rater leur mariage, qu'ils vont manquer l'éducation de leurs enfants, et bla bla bla ... Ridicule!

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Eh bien disons que je suis un colonialiste nostalgique et que j'ai toujours ma carte de l'AEF et de l'AOF. De temps en temps je vend même un esclave ou deux pour me faire de l'argent de poche.

Je croyais bien naîvement, colonialiste que je suis, que la francophonie servait à regrouper des pays de langue française qui voulait, par la formation d'une communauté, préserver leur culture face à l'anglais.

Pour cela, les échanges culturels devaient être favorisés entre ces pays.

Mais je m'aperçoit, finalement, que chacun veut sa langue dans son coin pour préserver son petit clochet.

Et bien, c'est une illusion et un pêché d'orgueil. Repoussez le, le français international à cause de son origine colonial, fermez les fenêtres et développez vos propres langues qui ne sera parlée par 6, 8, 12 millions de personnes. Et vous pensez que l'anglais ne vous emportera pas ?

Mais c'est que ça flatte le peuple, le nationalisme étriqué.

Les élites économiques, culturelles, elles sont pragmatiques. Le français international, elle le maîtrise et c'est un acquis que, de partout, elle cherche, parfois à prix d'or, à, transmettre à leur descendance.

Et vous voulez priver tout un chacun de cette maîtrise mais pourquoi faire ? Pour créer de nouvelles inégalités ? N'y en a t-il pas assez ? ou pour le simple plaisir de faire du French bashing, maudit colonisateur ? A moins que ce ne soit pour mieux affirmer que vous êtes quelques chose comme un grand peuple ?

Il est peut être temps d'arrêter de regarder l'avenir dans le rétroviseur et d'avoir le niveau d'exigence linguistique le plus haut pour former dans toute la francophonie une communauté solide dans sa langue.

Sinon, on a toujours le choix de la médiocrité qui nous amènera tous au stade le plus honteux

Tu aurais pu faire plus court en écrivant tout simplement : contemplez ma grandeur, regardez votre médiocrité et essayez de vous élever à ma hauteur, c'est votre seul point de salut ...

Car tu vois, c'est après cela que les autres francophones en ont. Que les Français aient apporté leur langue chez d'autres peuples (qui ne leur avaient rien demandé par ailleurs), soit. Mais que des années après, ils continuent de leur dénier le droit de teinter cette langue avec leurs propres saveurs, leurs propres sonorités, leurs propres mots, c'est gonflé et pas à peu près. C'est comme si, plusieurs années après le mariage de vos enfants, vous vous arrogiez encore le droit de leur dire de ranger leur chambre, de se laver les mains avant de manger, de ne pas utiliser les gros mots et vous les menaciez de les priver de dessert s'ils ne font pas ce que vous voulez.

Et quand les enfants décident quand même d'utiliser le langage qu'ils veulent, puisqu'on s'entend qu'ils sont chez eux et pas chez vous, vous dénigrez leur façon de parler (petit nègre, créole, charabia, accent à couper au couteau et j'en passe), vous leur prédisez que les pires catastrophes vont s'abattre sur leur tête, qu'ils vont rater leur mariage, qu'ils vont manquer l'éducation de leurs enfants, et bla bla bla ... Ridicule!

Oui si je ne voulais pas comprendre c'est la réponse que j'aurais écrite.

D'une certaine façon, c'est désolant. Nous pouvions peut être faire quelque chose ensemble, chacun préfère le faire dans son coin.

C'est parfait. Si tout le monde se sent plus fort tout seul, si le français est vécu comme une menace identitaire oppressante plutôt qu'un moyen de développer des échanges culturels, éducatifs que puis je ajouter ?

Que chacun fasse son chemin avec sa langue jusqu'à arriver à un point où on ne se comprendra plus. De toute façon, ici, c'est déjà le cas.

Bon ce coup ci j'ai vraiment terminé, j'ai du travail (ça m'arrive)

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Oui si je ne voulais pas comprendre c'est la réponse que j'aurais écrite.

D'une certaine façon, c'est désolant. Nous pouvions peut être faire quelque chose ensemble, chacun préfère le faire dans son coin.

Depuis plusieurs années, nous (je veux dire les francophones autres que les Français) avons compris que pour vous, "faire quelque chose ensemble" = faire à votre façon et uniquement cela. Tous nos apports sont balayés du revers de la main, dénigrés, méprisés, catalogués comme nuls et non avenus.

Le jour où vous comprendrez que nous en avons assez de nous faire dire que nous sommes poches, on pourra peut-être faire quelque chose ensemble. Ouais, on peut toujours rêver n'est-ce pas?

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Eh bien disons que je suis un colonialiste nostalgique et que j'ai toujours ma carte de l'AEF et de l'AOF. De temps en temps je vend même un esclave ou deux pour me faire de l'argent de poche.

Je croyais bien naîvement, colonialiste que je suis, que la francophonie servait à regrouper des pays de langue française qui voulait, par la formation d'une communauté, préserver leur culture face à l'anglais.

Pour cela, les échanges culturels devaient être favorisés entre ces pays.

Mais je m'aperçoit, finalement, que chacun veut sa langue dans son coin pour préserver son petit clochet.

Et bien, c'est une illusion et un pêché d'orgueil. Repoussez le, le français international à cause de son origine colonial, fermez les fenêtres et développez vos propres langues qui ne sera parlée par 6, 8, 12 millions de personnes. Et vous pensez que l'anglais ne vous emportera pas ?

Mais c'est que ça flatte le peuple, le nationalisme étriqué.

Les élites économiques, culturelles, elles sont pragmatiques. Le français international, elle le maîtrise et c'est un acquis que, de partout, elle cherche, parfois à prix d'or, à, transmettre à leur descendance.

Et vous voulez priver tout un chacun de cette maîtrise mais pourquoi faire ? Pour créer de nouvelles inégalités ? N'y en a t-il pas assez ? ou pour le simple plaisir de faire du French bashing, maudit colonisateur ? A moins que ce ne soit pour mieux affirmer que vous êtes quelques chose comme un grand peuple ?

Il est peut être temps d'arrêter de regarder l'avenir dans le rétroviseur et d'avoir le niveau d'exigence linguistique le plus haut pour former dans toute la francophonie une communauté solide dans sa langue.

Sinon, on a toujours le choix de la médiocrité qui nous amènera tous au stade le plus honteux

Tu aurais pu faire plus court en écrivant tout simplement : contemplez ma grandeur, regardez votre médiocrité et essayez de vous élever à ma hauteur, c'est votre seul point de salut ...

Car tu vois, c'est après cela que les autres francophones en ont. Que les Français aient apporté leur langue chez d'autres peuples (qui ne leur avaient rien demandé par ailleurs), soit. Mais que des années après, ils continuent de leur dénier le droit de teinter cette langue avec leurs propres saveurs, leurs propres sonorités, leurs propres mots, c'est gonflé et pas à peu près. C'est comme si, plusieurs années après le mariage de vos enfants, vous vous arrogiez encore le droit de leur dire de ranger leur chambre, de se laver les mains avant de manger, de ne pas utiliser les gros mots et vous les menaciez de les priver de dessert s'ils ne font pas ce que vous voulez.

Et quand les enfants décident quand même d'utiliser le langage qu'ils veulent, puisqu'on s'entend qu'ils sont chez eux et pas chez vous, vous dénigrez leur façon de parler (petit nègre, créole, charabia, accent à couper au couteau et j'en passe), vous leur prédisez que les pires catastrophes vont s'abattre sur leur tête, qu'ils vont rater leur mariage, qu'ils vont manquer l'éducation de leurs enfants, et bla bla bla ... Ridicule!

Bravo! T'as tout compris, toé!:good:

@egl

Le message n'est pas de dire "chacun pour soi dans son coin" mais plutôt "soyons unis dans le respect de nos différences". C'est ainsi que la francophonie aura une chance de survie. La langue française appartient à l'ensemble de ses locuteurs et les vieux croûtons de l'Académie française n'ont pas à me dire que le mot "traversier" n'existe pas et que je devrais adopter l'usage fort répandu en"français de France" du mot "ferry-boat".

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@egl

Le message n'est pas de dire "chacun pour soi dans son coin" mais plutôt "soyons unis dans le respect de nos différences". C'est ainsi que la francophonie aura une chance de survie. La langue française appartient à l'ensemble de ses locuteurs et les vieux croûtons de l'Académie française n'ont pas à me dire que le mot "traversier" n'existe pas et que je devrais adopter l'usage fort répandu en"français de France" du mot "ferry-boat".

Je vais finir par rien foutre. Si nini me voit, j'suis mort...

Bien sûr, c'est l'évidence mais il n'en reste pas moins qu'à un moment, il faut des barrières sinon, les langues évoluant à des rythmes divers et selon des influences diverses, le risque est l'incompréhension ou le besoin de recourir à un dictionnaire tous les dix mots ce qui tue le plaisir de lire un roman ou de regarder une pièce de théatre.

Parce que c'est bien de ça dont il s'agit : nous avons tous besoin de débouchés pour nos artistes, nos maisons d'édition, etc etc...

Si on s'éloigne trop du corps commun, nous perdons tous en vivacité culturelle faute de débouché et donc de financement...

Comment le faire sans appauvrir la diversité de la francophonie ? Vaste sujet mais un sujet qui vaut la peine d'être discuté parce que c'est clair l'Académie, c'est dépassé (y a bientôt même plus d'écrivain dedans).

Modifié par egl
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Je vais finir par rien foutre. Si nini me voit, j'suis mort...

Bien sûr, c'est l'évidence mais il n'en reste pas moins qu'à un moment, il faut des barrières sinon, les langues évoluant à des rythmes divers et selon des influences diverses, le risque est l'incompréhension ou le besoin de recourir à un dictionnaire tous les dix mots ce qui tue le plaisir de lire un roman ou de regarder une pièce de théatre.

Parce que c'est bien de ça dont il s'agit : nous avons tous besoin de débouchés pour nos artistes, nos maisons d'édition, etc etc...

Si on s'éloigne trop du corps commun, nous perdons tous en vivacité culturelle faute de débouché et donc de financement...

Comment le faire sans appauvrir la diversité de la francophonie ? Vaste sujet mais un sujet qui vaut la peine d'être discuté parce que c'est clair l'Académie, c'est dépassé (y a bientôt même plus d'écrivain dedans).

Je suis d'accord avec toi à l'effet que la qualité de la langue française doit être préservée. Mais si par qualité, il faut entendre élever le français de France au rang de norme quasi universelle à laquelle les autres locuteurs doivent être assujettis, là il n'en est pas question. La qualité, oui, la diversité aussi.

Il me semble que la culture arabe (littérature, cinéma, chanson, télé, etc.) se porte bien, non? Et pourtant, les locuteurs arabophones n'ont pas d'académies pour leur dicter les bons usages et les mauvais usages de la langue. D'un bout à l'autre de l'Afrique du nord au Moyen-Orient, chacun utilise la langue à sa façon. Il en va de même pour les locuteurs hispanophones. Quand les Mexicains produisent une telenovela, est-elle sous-titrée lorsqu'elle est diffusée en Espagne? Or, les Français sous-titrent les films et séries québécois (ou les refont carrément). Comme s'ils ne pouvaient pas s'abaisser à comprendre cette sous-langue. L'argument des débouchés ne tient pas la route, c'est simplement une question de respect des différences.

P.S.: Oui, Nini devrait te tirer les oreilles

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Or, les Français sous-titrent les films et séries québécois (ou les refont carrément). Comme s'ils ne pouvaient pas s'abaisser à comprendre cette sous-langue. L'argument des débouchés ne tient pas la route, c'est simplement une question de respect des différences.

Dis donc Kweli, pour comprendre et expliquer la chose de facon aussi éloquente, ca fait 5-10 ans que tu es icitte oubedon 400 ans ? :)

Juste une petite chose que j'aimerais ajouter, a tous ceux qui font des liens du genre ''oui mais vous parlez mal, votre ''patois'' est tellement loin du francais de France que personne ne vous comprend et personne n'adoptera vos expressions, ou ma préférée: les allophones n'apprenderont jamais le francais tant qu'il sera massacrer comme vous le faites les Québécois, etc, etc....''

Ceux qui comprennent bien l'anglais savent que s'il y a un peuple sur la terre qui massacre sa langue originale, qui la parle et l'écris mal, qui la pervertie constamment, c'est bien les états-uniens ! Et pourtant c'est le pays le plus fort du monde. Vous imaginez un allophone immigrant aux États-Unis qui dit aux états-uniens : ''bon et bien puisque vous parlez mal la langue anglaise en comparaison avec la facon dont on la parle en Angleterre, j'en déduit que vous êtes un peuple qui n'arrivera jamais a rien alors je vais immigrer aux USA mais je ne vais pas apprendre l'anglais! ''

Vous voyez, il n'y a aucun lien entre la grandeur (ou la petitesse) d'une nation et le fait qu'il parle bien ou non la langue de la mère patrie.

jimmy

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@egl

Le message n'est pas de dire "chacun pour soi dans son coin" mais plutôt "soyons unis dans le respect de nos différences". C'est ainsi que la francophonie aura une chance de survie. La langue française appartient à l'ensemble de ses locuteurs et les vieux croûtons de l'Académie française n'ont pas à me dire que le mot "traversier" n'existe pas et que je devrais adopter l'usage fort répandu en"français de France" du mot "ferry-boat".

Je vais finir par rien foutre. Si nini me voit, j'suis mort...

Bien sûr, c'est l'évidence mais il n'en reste pas moins qu'à un moment, il faut des barrières sinon, les langues évoluant à des rythmes divers et selon des influences diverses, le risque est l'incompréhension ou le besoin de recourir à un dictionnaire tous les dix mots ce qui tue le plaisir de lire un roman ou de regarder une pièce de théatre.

Parce que c'est bien de ça dont il s'agit : nous avons tous besoin de débouchés pour nos artistes, nos maisons d'édition, etc etc...

Si on s'éloigne trop du corps commun, nous perdons tous en vivacité culturelle faute de débouché et donc de financement...

Comment le faire sans appauvrir la diversité de la francophonie ? Vaste sujet mais un sujet qui vaut la peine d'être discuté parce que c'est clair l'Académie, c'est dépassé (y a bientôt même plus d'écrivain dedans).

Un petit extrait d'une conférence d'Alain Rey, linguiste et lexicographe, grand patron des Éditions du Petit Robert:

Le français, langue à facettes

Conférence prononcée par Alain Rey

Rédacteur en chef des publications des éditions Le Robert

L'histoire des langues est certainement un facteur indispensable à leur

compréhension.

On est en général conscient de la difficulté et de la complexité des

problèmes évoqués, dès qu'il s'agit de pratique, notamment pédagogique.

Mais on parle moins de l'ambiguïté du concept de « langue » que

j'aimerais aborder avec vous. Une question vient aux lèvres de la plupart des

enseignants. Pour la langue française, l'énoncé de cette question est souvent :

« Quel français enseigner ? »

Cette question a d'abord le mérite d'impliquer ceci : il y a des français, ce

qui peut être interprété de plusieurs façons.

Pour un sociolinguiste, cela suggère que les diffèrents usages avec leurs

sélections lexicales, leurs variantes syntactiques, leurs caractères rhétoriques

spécifiques, peuvent être considérés comme autant de systèmes d'expression et

de communication, représentés par un modèle utilisable pédagogiquement. Cette

notion d'usage langagier est essentielle, et moins abstraite que celle de

« langue » qui ne garantit pas l'intercommunication.

Pour le dialectologue, c'est la géographie, le terroir, qui suscite les

différences. Pour le puriste, « les français », au pluriel, sont à combattre ou à

ignorer : il n'y a qu'un français, et tout usage qui s'en écarte est à réduire. On

parlera alors de bon usage, au singulier.

On s'étonne qu'un tel propos puisse avoir été tenu, en France pendant

trois siècles, sans discussion. La prise de conscience de la pluralité des usages

n'a pu apparaître que chez ceux dont l'existence culturelle était niée ou ignorée.

Dès le XVIIIè siècle, après le recul des dialectes, des usages régionaux du

français sont ressentis, en Europe (France, Belgique, Suisse, qui présente des

situations diverses selon les cantons) et des usages nouveaux s'élaborent : au

Québec, dans les Caraïbes, à côté des créoles, et avec un arrière-plan

sociologique affreux : l'esclavage.

L'attitude puriste unitaire, soutenue en France par le pouvoir central,

semble culturelle : elle était en fait politique. La linguistique est capable de

l'analyser : elle consiste, dans la pluralité effective des usages d'une même

langue, à hiérarchiser, à sélectionner celui qui est jugé le plus haut, donc le

meilleur, et à en faire une norme unique.

Cette opération a des raisons pragmatiques : unifier le langage pour

assurer un fonctionnement unifié du pouvoir. Sur ce point, la monarchie a été

relayée par le jacobinisme, en France.

Le XXème siècle, du fait de la mondialisation, des effets en retour du

colonialisme, succédant aux impérialismes du passé, et à cause des besoins réels

de l'expression et de la communication, a répudié toute vision de la langue

identifiée à un seul « bon usage » sans concurrent. Des traces de cette ignorance

de la diversité subsistent pourtant.

La suite ICI

ou encore, écouter à profit les extraits d'entrevues avec Louis Mercier sur la langue québécoise: ICI

Modifié par kobico
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Or, les Français sous-titrent les films et séries québécois (ou les refont carrément). Comme s'ils ne pouvaient pas s'abaisser à comprendre cette sous-langue. L'argument des débouchés ne tient pas la route, c'est simplement une question de respect des différences.

Dis donc Kweli, pour comprendre et expliquer la chose de facon aussi éloquente, ca fait 5-10 ans que tu es icitte oubedon 400 ans ? :)

Juste une petite chose que j'aimerais ajouter, a tous ceux qui font des liens du genre ''oui mais vous parlez mal, votre ''patois'' est tellement loin du francais de France que personne ne vous comprend et personne n'adoptera vos expressions, ou ma préférée: les allophones n'apprenderont jamais le francais tant qu'il sera massacrer comme vous le faites les Québécois, etc, etc....''

Ceux qui comprennent bien l'anglais savent que s'il y a un peuple sur la terre qui massacre sa langue originale, qui la parle et l'écris mal, qui la pervertie constamment, c'est bien les états-uniens ! Et pourtant c'est le pays le plus fort du monde. Vous imaginez un allophone immigrant aux États-Unis qui dit aux états-uniens : ''bon et bien puisque vous parlez mal la langue anglaise en comparaison avec la facon dont on la parle en Angleterre, j'en déduit que vous êtes un peuple qui n'arrivera jamais a rien alors je vais immigrer aux USA mais je ne vais pas apprendre l'anglais! ''

Vous voyez, il n'y a aucun lien entre la grandeur (ou la petitesse) d'une nation et le fait qu'il parle bien ou non la langue de la mère patrie.

jimmy

Tu as tres bien résumé les choses Jimmy . Les américains ont tué la mère (l'angleterre ) et l'ont supplanté en tant que puissance économique , culturelle ...le soft power , si bien que l'anglais désiré est en fait l'américain ; mème les anglais s'y mettent . Vous avez remarqué qu'il n'y a pas d'académie de la langue anglaise ou OBLA (office britannique de la langue anglaise) pour surveiller les etrangisme.

Par contre , j'ai un ami , qui dans le cadre de son boulot est amené à fréquenter des Américains , des Canadiens et des Anglais et il me disait que les Américains et les Canadiens étaient plutot indulgents vis-à-vis de son anglais et ne le reprennaient s'il faisait des fautes de grammaires , de mème qu'ils parlaient plus lentement et plus simplement de manière à se faire comprendre alors que les anglais ne faisaient aucun effort...

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Par contre , j'ai un ami , qui dans le cadre de son boulot est amené à fréquenter des Américains , des Canadiens et des Anglais et il me disait que les Américains et les Canadiens étaient plutot indulgents vis-à-vis de son anglais et ne le reprennaient s'il faisait des fautes de grammaires , de mème qu'ils parlaient plus lentement et plus simplement de manière à se faire comprendre alors que les anglais ne faisaient aucun effort...

Oui c'est vrai je n'y avais pas pensé a ca. Moi je suis parfaitement bilingue, mais évidemment j'ai un accent lorsque je parle anglais, il peut m'arriver de trébucher sur un mot ou une expression.

Et bien jamais un états-uniens ou un canadien anglais ne va me reprendre, me ridiculiser ou me traiter de provincial.

Alors que les British...et bien comme les Francais, ils se sentent les gardiens du bon parlé.

Je suppose que c'est normal, on ferait probablement la même chose si on était la mère patrie d'une langue.

jimmy

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Il me semble que la culture arabe (littérature, cinéma, chanson, télé, etc.) se porte bien, non? Et pourtant, les locuteurs arabophones n'ont pas d'académies pour leur dicter les bons usages et les mauvais usages de la langue. D'un bout à l'autre de l'Afrique du nord au Moyen-Orient, chacun utilise la langue à sa façon. Il en va de même pour les locuteurs hispanophones. Quand les Mexicains produisent une telenovela, est-elle sous-titrée lorsqu'elle est diffusée en Espagne? Or, les Français sous-titrent les films et séries québécois (ou les refont carrément). Comme s'ils ne pouvaient pas s'abaisser à comprendre cette sous-langue. L'argument des débouchés ne tient pas la route, c'est simplement une question de respect des différences.

Ah bon. Il est vrai qu'un gars une fille série québécoise a été refaite en France comme caméra café série française l'a été au Québec.

Les invasions barbare, le déclin de l'empire américain, les films de Dolan doublés avec l'accent cul de poule ? Ah oui, et depuis quand je vous prie ?

Et Paul à Québec (BD typiquement québécoise dans son déroulé, son langage) lauréat du festival d'Angoulême a t-il une traduction particulière pour la France avec des sous titres ? et les BD de Guy Delisle ? etc etc

Et on traduit aussi les albums d'Amadou et Marian, des chanteurs de raï pendant qu'on y est.

Les cow boys fringants ne cartonnent-ils pas à chacun de leur passage ? Arian Moffatt refait ses albums pour nous faire plaisir ? Eux et bien d'autres.

Et la littérature québécoise, on n'accepte que la version de France aussi c'est bien connu.

Il est également connu que la France n'est pas un débouché de choix pour les artistes québécois, pays fermé qu'elle est.

Dire que le public français n'est pas ouvert aux différences est simplement faux et pour le coup franchement insultant (moi aussi je peux faire l'indigné comme un québécois mais j'ai plus de mal à le sur jouer).

@ kobico et Jimmy

Merci pour les textes mais je vous conseille la lecture de Main Basse sur la langue dont je ne trouve malheureusement pas d'extrait sur internet mais qui est plutôt proche de ce que je soutiens. Vous trouverez une interview parue dans le devoir ici

Et pour finir deux citations de Bourgault (et Jimmy, me raconte pas qu'il était vendu aux anglos ou que c'était un complexé) faisant parti de cet article :

"En 1979, Pierre Bourgault dénonçait le «pire des séparatismes». Lequel? Celui qui consiste à «vouloir à tout prix nous en tenir à la langue québécoise en tout temps et en tout lieu». Il ne reniait pas le «québécois correct» dont il est parfaitement normal de «faire usage entre nous». Mais il ajoutait que, comme Québécois, nous devons «viser à abattre nos frontières linguistiques pour nous permettre de communiquer avec tous les francophones du monde»."

"Les victimes de ce séparatisme linguistique seront les Québécois, confinés à un marché de six millions de personnes, ghetto linguistique et culturel ni anglais ni français, première étape vers l'anglicisation complète.»

J'aime beaucoup Bourgault, pas vous ?

et comme vous êtes des gens ouverts aux opinions différentes des votres, le livre est en vente chez Renaud Bray

Modifié par egl
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Je suis assez d'accord sur le fait que le Francais international de France (et non de Paris...) n'a pas forcemment vocation a s'imposer au Quebec et cela ne me dérange aucunement qu'au Quebec on parle le Quebecois et en France le Francais.

Par contre je trouve cela ridicule de la part des Quebecois de se prétendre plus royalistes que le roi. D'ailleurs le roi on lui a tranche la tête depuis longtemps et il n'est pas plus légitime que n'importe quel paysans au niveau de la langue.

Apres nous faire croire que le langage familier ne correspond pas au quotidien de la MAJORITÉ des Quebecois sonne pour moi encore une fois comme une hypocrisie. Pour autant je veux bien que dans la famille de kobico on s'expriment tous comme des ministres a la maison, qu'on ne sacre jamais et qu'ils vont a la messe tous les dimanches mais quand même nier le langage quotidien comme élément constitutif de la spécificité du langage Quebecois, il y a un monde. Le Francais de quelque cour royaliste qu'il soit n'est pas plus authentique que celui des paysans de n'importe quelle province. Le sang royal n'a strictement rien de pur, il serait même davantage dégénère ( a force de se marier entre cousins ....) .

Pour autant il est évident que le Francais dans la francophonie possède des teintes locales évidentes. Cependant encore une fois les Francais ont mille fois moins de misère a comprendre un belge, un suisse ou un sénégalais, contrairement au Quebecois ce qui nous poussent même a devoir sous-titrer ou doubler vos films ! Je sais que ça peut être irritant mais c'est un fait et on dirait que pas mal d'entre vous ont du mal a accepter cela. Quand aux Francais vivant au Quebec, a moins d'être vraiment "maudit" je ne vois pas comment on empèchera nos enfants d'avoir l'accent et de sacrer en Quebecois. Même en vivant ne serait ce que 5ans icitte, notre passage au Quebec laissera des marques sur notre langage d'une certaine façon, de la même façon que tous ces artistes Quebecois ayant fait leur carrière en France ont aussi perdu leur accent (ou du moins la camoufle extrêmement bien)

Autrement oui le Francais se moque de tout y compris de lui même.

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  • Habitués

@ kobico et Jimmy

Merci pour les textes mais je vous conseille la lecture de Main Basse sur la langue dont je ne trouve malheureusement pas d'extrait sur internet mais qui est plutôt proche de ce que je soutiens. Vous trouverez une interview parue dans le devoir ici

Et pour finir deux citations de Bourgault (et Jimmy, me raconte pas qu'il était vendu aux anglos ou que c'était un complexé) faisant parti de cet article :

"En 1979, Pierre Bourgault dénonçait le «pire des séparatismes». Lequel? Celui qui consiste à «vouloir à tout prix nous en tenir à la langue québécoise en tout temps et en tout lieu». Il ne reniait pas le «québécois correct» dont il est parfaitement normal de «faire usage entre nous». Mais il ajoutait que, comme Québécois, nous devons «viser à abattre nos frontières linguistiques pour nous permettre de communiquer avec tous les francophones du monde»."

"Les victimes de ce séparatisme linguistique seront les Québécois, confinés à un marché de six millions de personnes, ghetto linguistique et culturel ni anglais ni français, première étape vers l'anglicisation complète.»

J'aime beaucoup Bourgault, pas vous ?

et comme vous êtes des gens ouverts aux opinions différentes des votres, le livre est en vente chez Renaud Bray

Bonjour egl,

J'avais bien deviné que tu étais un fan de Meney.;) Je connais donc sa thèse à propos de l'instrumentalisation de la langue a des fins politiques, lire favoriser la souveraineté du Québec. Évidemment, je ne partage pas ce point de vue bien que la langue française est effectivement un outil politique....y'a qu'à voir comment la France s'en arroge son contrôle et sa définition...;)

En fait, ma position est celle de favoriser une démocratisation de la langue ce qui n'est pas du tout un encensement envers le joual et plus largement, envers un mauvais usage. Je suis également en faveur d'une norme standard internationale. En passant, le parler québécois a beaucoup évolué depuis 20-30 ans et se rapproche davantage de cette norme et je m'en réjouis. Ceci dit, je prêche aussi la reconnaissance (positive) des différences comme un apport enrichissant à cette belle langue que nous aimons tous.

Une réponse au texte de Lionel Meney qui n'est pas piquée des vers....;)ICI

Modifié par kobico
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  • Habitués

Je suis assez d'accord sur le fait que le Francais international de France (et non de Paris...) n'a pas forcemment vocation a s'imposer au Quebec et cela ne me dérange aucunement qu'au Quebec on parle le Quebecois et en France le Francais.

Par contre je trouve cela ridicule de la part des Quebecois de se prétendre plus royalistes que le roi. D'ailleurs le roi on lui a tranche la tête depuis longtemps et il n'est pas plus légitime que n'importe quel paysans au niveau de la langue.

Apres nous faire croire que le langage familier ne correspond pas au quotidien de la MAJORITÉ des Quebecois sonne pour moi encore une fois comme une hypocrisie. Pour autant je veux bien que dans la famille de kobico on s'expriment tous comme des ministres a la maison, qu'on ne sacre jamais et qu'ils vont a la messe tous les dimanches mais quand même nier le langage quotidien comme élément constitutif de la spécificité du langage Quebecois, il y a un monde. Le Francais de quelque cour royaliste qu'il soit n'est pas plus authentique que celui des paysans de n'importe quelle province. Le sang royal n'a strictement rien de pur, il serait même davantage dégénère ( a force de se marier entre cousins ....) .

Pour autant il est évident que le Francais dans la francophonie possède des teintes locales évidentes. Cependant encore une fois les Francais ont mille fois moins de misère a comprendre un belge, un suisse ou un sénégalais, contrairement au Quebecois ce qui nous poussent même a devoir sous-titrer ou doubler vos films ! Je sais que ça peut être irritant mais c'est un fait et on dirait que pas mal d'entre vous ont du mal a accepter cela. Quand aux Francais vivant au Quebec, a moins d'être vraiment "maudit" je ne vois pas comment on empèchera nos enfants d'avoir l'accent et de sacrer en Quebecois. Même en vivant ne serait ce que 5ans icitte, notre passage au Quebec laissera des marques sur notre langage d'une certaine façon, de la même façon que tous ces artistes Quebecois ayant fait leur carrière en France ont aussi perdu leur accent (ou du moins la camoufle extrêmement bien)

Autrement oui le Francais se moque de tout y compris de lui même.

Franchement, je ne sais quoi te dire tellement la compréhension que tu as de mes propos est éloignée de ce que je pense vraiment....:unknw:

Tu sembles croire que je m'enorgueillis de l'aspect "royal" (supposant que j'estime cela supérieur au parler populaire) alors que je le souligne simplement parce que c'est un fait historique et surtout, pour le distinguer du parler ( celui du peuple de Paris et de la bourgeoisie) qui prendra la relève pour constituer la nouvelle norme du français en France.

L'erreur fort commune est de penser qu'il y avait une différence plus grande que ce qu'était la réalité entre les parlers populaires et le niveau de langage soutenu à la cour du Roi. Les "toé", "moé", "à drette", "icitte", "neyer" (pour noyer) résonnaient au Palais de Versailles (langage soutenu donc...) comme ils résonnent encore dans le parler populaire québécois.

Pour le reste, je préfère me taire que de me répéter. Disons que tu oublies simplement qu'il y a des registres, c'est-à-dire, une hierarchisation des usages (soutenu, courant, familier, vulgaire) et j'ai simplement affirmé avec humour que le "niveau familier c'est très bien en famille", exprimant ainsi que cet usage est adéquat. Par extension, tu aurais pu comprendre que je ne m'en prive pas.

Modifié par kobico
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Débat intéressant. Voici ce quen pensait limmense Michel Tremblay,..en 1975.

http://archives.radio-canada.ca/arts_culture/theatre/clips/4983/

Déjà en 1968, sa pièce théâtrale « Les belles surs », écrite et jouée en langue populaire avait créé la polémique. Depuis, il écrit tous ses romans et bien sur ses pièces de théâtre dans la langue du peuple. Michel Tremblay nest pas sans me rappeler un autre grand de la littérature et du théâtre, lAlgérien Kateb Yacine qui avait adopté larabe algérien dans ses pièces quil considérait avec le Berbère comme étant les deux langues du peuple. Un arabe qui na pas beaucoup de choses à avoir avec larabe parlé en Égypte. Et alors! Mais quand les élites dominantes ont besoin de passer un message au peuple, elles se débrouillent souvent pour lui parler dans sa langue.

Le débat sur la qualité de la langue est nécessaire et cest une préoccupation du système éducatif actuellement mais toute standardisation du français au Québec qui ne tiendrait pas compte de lévolution de cette langue à travers 400 ans dhistoire du peuple québécois serait, à mon avis, comme priver ce dernier dexprimer son propre génie et de voler de ses propres ailes.

Il est certes légitime de se préoccuper du sort du français à léchelle mondiale et dutiliser lespace de la francophonie pour défendre ce socle commun à plusieurs peuples mais le faire en passant par dessus les spécificités de ces peuples ne met pas ces derniers sur un même pied dégalité. Dailleurs, il ne faut pas sétonner que la francophonie ne suscite pas tant ladhésion. Pour le moment, elle est perçue par beaucoup comme un instrument pour renforcer ou défendre la position de la France dans le monde.

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  • Habitués

Disons que tu oublies simplement qu'il y a des registres, c'est-à-dire, une hierarchisation des usages (soutenu, courant, familier, vulgaire)

Justement, c'est drôle que certains pensent que le français "standard" devrait être la norme pour tous les francophones mur à mur. San Antonio, c'est du français standard, ça? Et pourtant, il a été lu pas mal plus que bien des auteurs corrects sous tous les rapports.

La langue française a autant besoin de Houellebecq que de San Antonio, de Michel Tremblay que d'Aimé Césaire, de Tintin avec le langage coloré du Capitaine Haddock que de "La Semaine", tiens!

Pourquoi imposer le mot "ferry-boat" ou mel à tout le monde lorsqu'il est possible d'utiliser "traversier" et "courriel" à la place? Pourquoi le mot "tap-tap" ne serait pas partagé par les autres francophones, dans son acception haïtienne ou ouest-africaine?

Modifié par Kweli
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Bonjour egl,

J'avais bien deviné que tu étais un fan de Meney.;) Je connais donc sa thèse à propos de l'instrumentalisation de la langue a des fins politiques, lire favoriser la souveraineté du Québec. Évidemment, je ne partage pas ce point de vue bien que la langue française est effectivement un outil politique....y'a qu'à voir comment la France s'en arroge son contrôle et sa définition...;)

En fait, ma position est celle de favoriser une démocratisation de la langue ce qui n'est pas du tout un encensement envers le joual et plus largement, envers un mauvais usage. Je suis également en faveur d'une norme standard internationale. En passant, le parler québécois a beaucoup évolué depuis 20-30 ans et se rapproche davantage de cette norme et je m'en réjouis. Ceci dit, je prêche aussi la reconnaissance (positive) des différences comme un apport enrichissant à cette belle langue que nous aimons tous.

Une réponse au texte de Lionel Meney qui n'est pas piquée des vers....;)ICI

J'aime bien la réponse à Meney, bien que Meney ait raison (bien évidemment, tu avais déviné ;))

Norme internationale, démocratisation de la langue et reconnaissance positive, nous sommes tous d'accord là dessus (Meney ne dit pas non plus le contraire). Finalement c'est l'essentiel !

Ce coup ci, je termine pour ce fil avant de lasser tout le monde)(mais venez pas me chercher, non plus)

PS : Une autre pour la route : Kobiko, Jimmy, Kweli, Rayan et moi même, nous avons tous appris le français dans des endroits différents et nous l'avons pratiqué chacun dans notre coin avant de nous rejoindre ici. Et force est de constater qu'il n'existe aucune différence entre nous sur le plan du vocabulaire et de la syntaxe.

Que je sache, je n'ai rien lu de votre part de particulièrement québécois, africain ou nord africain. Et vous n'avez pas lu de ma part quelques mots et expressions employés dans la région dont je suis issu et qui cheminent tranquillement à travers la France.

Les mots que nous avons employés sont strictement les mêmes. Notre échange n'en a été que plus riche et la précision y a gagné car les ambigüités n'ont pas eu cours

Je pense que cette maîtrise du français n'a pas nui à nos études, à notre vie professionnelle,à nos plaisirs de découvrir des oeuvres (ou en produire, pourquoi pas), des nouvelles cultures (...et sauf pour les québécois, à nos projets d'immigration)...puis finalement à échanger ici.

Et bien, voilà, maîtriser le français international, ça sert à ça, et rien qu'à ça.

Bonne fête et à l'année prochaine.

Modifié par egl
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  • Habitués

J'aurais penché pour une langue française qui ne fasse pas de différence entre les endroits où elle est parlée. Mais tout de suite, dès qu'il sagit de normaliser ou formaliser la langue française, on envoit dans les dent le passé colonisateur de la France. Normal et de bonne guerre mais cela réduit un peu le débat non ?

Kweli qui cite en example cet auteur belge qui critique la position de la France sur l'usage de la langue. Cela tombe bien, cela va dans le sens du vent. Mais dans le monde de la francophonie et de la Francophonie, il faut reconnaitre que si la France est en declin économique, politique, diplomatique ... le français comme langue première ou secondaire le sera aussi. Ce n'est pas la position de citoyen d'un pays ex-colonisateur ou d'un pays neo-colonisateur en puissance mais c'est comme cela. Géopolitiquement parlant.

Je lis le post et c'est du crépage de chignon à savoir si le français du Québec est mieux-moinsbien-supérieur-inférieur au français de France ou celui de la Cote d'Ivoire. C'est du français, cela s'arrête là. Les spécificités de la langue dans chaque pays -- tout comme la spécificité de la langue en Guadeloupe ou Réunion -- est liée a l'histoire, aux (non-)liens avec la France. Que le parler du Québec vienne de la royauté ou des paysans, on s'en tape: Ce'st un français qui date d'une certaine époque, que les colons ont amenés avec eux et qui a évolué differemment mais cela ne m'empêche pas de le comprendre.

Le seul rempart pour repousser un peu l'anglais c'est la francophonie, avec ou non un grand F. Et pour cela il faut une pays meneur qui soit fort politiquement et économiquement. Le Québec ne peut jouer ce rôle même si la Province a une belle place dans le monde francophone. Il reste la France -- et ce n'est pas de par sa posiiton forcément dominatrice aux yeux de beaucoup ni de sa volonte de retrouver un soit disant rayonnement du temps des colonies et du XIXe -- mais uniquement par le fait qu'une puissance économique forte fera avancer le français dans le monde. Pour l'anglais, l'UK a laissé la place aux US de par la puissance économique de ces derniers. Pour ceux qui ont ete voir le film d'animation "the guardians of ga'hoole", ce n'est pourtant pas un anglais americain au niveau du parler mais bien plus une prononciation à l'anglaise.

Pour revenir au français, si je parle de la francité cela va faire bondir les excités de la souris qui ressortent le passé colonisateur de la France. Pourtant il me semble que ces 3 F -- non pas Fea, Fex and Fun -- que sont la Francité, la francophonie et le Francophonie devrait etre soutenu par tous sans crier tout de suite "France, Go Home". C'est un mec blanc de blanc, un pur français de souche certainement qui a declaré " La Francophonie, cest par delà la langue, la civilisation française, plus précisément lesprit de cette civilisation, cest-à-dire la culture française, que jappellerai Francité". Il q dû citer cette phrase dans les années soixante sous l'emprise d'une drogue quelconque car citer francité et francophonie et presaue citer la France comme modèle de culture .... whaaaaa, le patch de LSD devait être fort !!

Pour ce qui est des sous-titres dans les fims québécois, oui s'il s'agit d'une émission comme "Catherine" car le parler québécois est exagérément exagéré. J'ai regardé l'autre jour "Ma voisine dans le Ska" et "Je me souviens". La comprehénsion est complète sans sous-titrages si ce n'est des expressions propres au Québec par moment. Mais de là à dire que le québécois n'est pqs du français, non.

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Je suis assez d'accord sur le fait que le Francais international de France (et non de Paris...) n'a pas forcemment vocation a s'imposer au Quebec et cela ne me dérange aucunement qu'au Quebec on parle le Quebecois et en France le Francais.

Par contre je trouve cela ridicule de la part des Quebecois de se prétendre plus royalistes que le roi. D'ailleurs le roi on lui a tranche la tête depuis longtemps et il n'est pas plus légitime que n'importe quel paysans au niveau de la langue.

Apres nous faire croire que le langage familier ne correspond pas au quotidien de la MAJORITÉ des Quebecois sonne pour moi encore une fois comme une hypocrisie. Pour autant je veux bien que dans la famille de kobico on s'expriment tous comme des ministres a la maison, qu'on ne sacre jamais et qu'ils vont a la messe tous les dimanches mais quand même nier le langage quotidien comme élément constitutif de la spécificité du langage Quebecois, il y a un monde. Le Francais de quelque cour royaliste qu'il soit n'est pas plus authentique que celui des paysans de n'importe quelle province. Le sang royal n'a strictement rien de pur, il serait même davantage dégénère ( a force de se marier entre cousins ....) .

Pour autant il est évident que le Francais dans la francophonie possède des teintes locales évidentes. Cependant encore une fois les Francais ont mille fois moins de misère a comprendre un belge, un suisse ou un sénégalais, contrairement au Quebecois ce qui nous poussent même a devoir sous-titrer ou doubler vos films ! Je sais que ça peut être irritant mais c'est un fait et on dirait que pas mal d'entre vous ont du mal a accepter cela. Quand aux Francais vivant au Quebec, a moins d'être vraiment "maudit" je ne vois pas comment on empèchera nos enfants d'avoir l'accent et de sacrer en Quebecois. Même en vivant ne serait ce que 5ans icitte, notre passage au Quebec laissera des marques sur notre langage d'une certaine façon, de la même façon que tous ces artistes Quebecois ayant fait leur carrière en France ont aussi perdu leur accent (ou du moins la camoufle extrêmement bien)

Autrement oui le Francais se moque de tout y compris de lui même.

Franchement, je ne sais quoi te dire tellement la compréhension que tu as de mes propos est éloignée de ce que je pense vraiment....:unknw:

Tu sembles croire que je m'enorgueillis de l'aspect "royal" (supposant que j'estime cela supérieur au parler populaire) alors que je le souligne simplement parce que c'est un fait historique et surtout, pour le distinguer du parler ( celui du peuple de Paris et de la bourgeoisie) qui prendra la relève pour constituer la nouvelle norme du français en France.

L'erreur fort commune est de penser qu'il y avait une différence plus grande que ce qu'était la réalité entre les parlers populaires et le niveau de langage soutenu à la cour du Roi. Les "toé", "moé", "à drette", "icitte", "neyer" (pour noyer) résonnaient au Palais de Versailles (langage soutenu donc...) comme ils résonnent encore dans le parler populaire québécois.

Pour le reste, je préfère me taire que de me répéter. Disons que tu oublies simplement qu'il y a des registres, c'est-à-dire, une hierarchisation des usages (soutenu, courant, familier, vulgaire) et j'ai simplement affirmé avec humour que le "niveau familier c'est très bien en famille", exprimant ainsi que cet usage est adéquat. Par extension, tu aurais pu comprendre que je ne m'en prive pas.

Je note tout de même beaucoup de contradictions dans tes propos. D'un côté tu affirme que les pourparlers populaires n'étaient pas si différents de ceux de la cour mais que finalement ce sont ces derniers qui sont à l'origine de la nouvelle norme de notre langue.

A moins que tu ne veuilles nous dire que finalement le roi et le peuple rural ne faisait qu'un et que finalement la bourgeoisie parisienne formulait une classe à part parlant un language différent de celui du peuple français ? Désolé mais on ne doit pas avoir la même vision de l'histoire. Si la révolution française à été conduite par une certaines bourgeoisie, elle a aussi eu le soutient populaire CONTRE la monarchie et ses nobles. Autrement dit c'est bien parceque cette "élite" vivait sur une autre planète qu'il s'est mise à dos le reste de la population.

Le roi comme représentant du peuple est une idée que l'on a abandonné depuis longtemps (enfin du moins en théorie quand on voit Sarkozy au pouvoir....), La fleur de lys représente pour nous un symbole conservateur, consanguin etc.... alors qu'ici c'est le symbole d'une soit disante "liberté" voir indépendance. Les québécois se prennent parfois pour Jeanne D'Arc sauf qu'en France ça fait des années que nous ne sommes plus en guerre contre les anglais. On vit en 2010, on a construit l'eurostar, l'espace Schengen, on vit dans une économie et une culture de plus en plus mondialisée, on veut tous manger des bananes, des oranges et des ananas même si ça ne pousse pas chez nous. Pour nous le droit du sol prime sur le droit du sang (là encore en théorie :whistlingb: ....) et on est pas ou devrait pas être obsédé par sa descendance contrairement à ici où on se souvient (ou pas) qu'on est venu il y a plusieurs siècle se disputer un bout de gras avec les anglais et qui pourtant n'appartenait à aucun d'entre nous.

Après on peut toujours promouvoir une spécificité culturelle, partager une différence mais là ça ressemble plus à un conflit d'intérêt plus qu'autre chose. Personnellement j'avoue avoir un peu de mal avec cette notion de francophonie à défendre tout en sachant que bon nombre de pays francophones qui sont en réalité d'ancienne colonie, et qui n'ont pas choisi cette langue de plein gré. Vous voulez devenir français? Le pays d'origine de vos ancêtres existe toujours. Vous voulez devenir québécois? Alors il faudra accepter d'être un élément composite en évolution et accepter cette différence comme constitutif de notre nouvelle identité.

Personnellement je ne suis pas venu au Québec pour devenir plus français que je ne le suis déjà. La guerre contre les anglais on l'a perdu depuis longtemps, il faut savoir etre bon joueur et reconnaitre cette défaite puis passer à autre chose. De nos jours on vit ensemble, et malgré nos différences on s'efforce de construire ensemble. Quand à ma façon de parler ou celle de mes enfants cela évoluera certainement et il faudra que je m'y fasse sans quoi je n'aurais qu'à retourner de là d'où je viens. Encore une fois je peux partager ma culture mais en aucun cas je ne vais l'imposer.

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