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    vista a reçu une réaction de helena_27 dans Mariage pour tous: Les Français sont-ils devenus fous ?   
    ça divise pas personne, ça peinture dans le coin un bande d'extremistes rétrogrades. Ça fait sortir le méchant comme on dit.

    Une majorité est pour, point barre. Qu'on me dise qu'un sondage ne veut rien dire, mais dix sondages?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage_homosexuel_en_France#Sondages

    Comme sur n'importe quel sujet sociétal vaguement polémique, une frange est franchement pour, une frange est franchement contre, et le gros de la masse s'en calisse, tout simplement parce que ça ne les touchent pas.

    En quoi refuser de donner un droit équivalent à tout le monde en France permettra t il de sauver la famille? Les contres ne veulent pas que les gays se marrient et aient des enfants, et probablement qu'ils ne veulent pas voir de gays dans leur entourage, ou alors de loin (genre "ils font ce qu'ils veulent, mais chez eux). Trop tard mes loulous, va falloir vous y faire, on vit dans un monde où ils n'ont plus à se cacher. Heureusement. Enfin la plupart du temps, parce qu'il leur arrive encore de se faire taper sur la gueule à cause de leur orientation sexuelle, mais ça ça dérange pas les cathos.

    Je ne me sens pas attaqué dans ma virilité quand je croise un couple gay, j'ai réglé ça il y a plus de 20 ans.
    Je ne sens pas mon modèle de la famille attaqué quand je vois des gays adopter. J'ai une femme et un fils. En quoi la valeur de mon couple va changer le jour où les gays se marrieront?

    La vérité c'est que ceux qui comme moi sont à l'aise avec cette question, s'en foute un peu parce que le droit de se marrier, d'avoir des enfants, et tout simplement d'exister comme individu coule de source quelque soit le sexe des conjoints

    Il y a milles et unes façons de fucker la tête d'un enfant, à commencer par le bourrer de religion (quel qu'elle soir), mais de savoir si il a été adopté par un couple gay n'est pas plus dangereux qu'autres choses. J'ai deux-trois amis gays qui feraient des parents géniaux, et d'autres non, comme il y a des hétéro à qui ne je confierai jamais un enfant.

    Une bonne partie (pas tous) de ceux qui sont contre ne savent pas pourquoi, ils sont juste contre parce que Jésus leur a dit de l'être. Une autre bonne partie de ceux qui sont contre cachent juste leur homophobie derrière de soit disant risque pour la famille ou l'enfant. Les motivations du reste m'échappent...

    Je ne comprends pas comment on peut renier un droit aussi simple que celui là.
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    vista a reçu une réaction de Kweli dans Mariage pour tous: Les Français sont-ils devenus fous ?   
    ça divise pas personne, ça peinture dans le coin un bande d'extremistes rétrogrades. Ça fait sortir le méchant comme on dit.

    Une majorité est pour, point barre. Qu'on me dise qu'un sondage ne veut rien dire, mais dix sondages?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage_homosexuel_en_France#Sondages

    Comme sur n'importe quel sujet sociétal vaguement polémique, une frange est franchement pour, une frange est franchement contre, et le gros de la masse s'en calisse, tout simplement parce que ça ne les touchent pas.

    En quoi refuser de donner un droit équivalent à tout le monde en France permettra t il de sauver la famille? Les contres ne veulent pas que les gays se marrient et aient des enfants, et probablement qu'ils ne veulent pas voir de gays dans leur entourage, ou alors de loin (genre "ils font ce qu'ils veulent, mais chez eux). Trop tard mes loulous, va falloir vous y faire, on vit dans un monde où ils n'ont plus à se cacher. Heureusement. Enfin la plupart du temps, parce qu'il leur arrive encore de se faire taper sur la gueule à cause de leur orientation sexuelle, mais ça ça dérange pas les cathos.

    Je ne me sens pas attaqué dans ma virilité quand je croise un couple gay, j'ai réglé ça il y a plus de 20 ans.
    Je ne sens pas mon modèle de la famille attaqué quand je vois des gays adopter. J'ai une femme et un fils. En quoi la valeur de mon couple va changer le jour où les gays se marrieront?

    La vérité c'est que ceux qui comme moi sont à l'aise avec cette question, s'en foute un peu parce que le droit de se marrier, d'avoir des enfants, et tout simplement d'exister comme individu coule de source quelque soit le sexe des conjoints

    Il y a milles et unes façons de fucker la tête d'un enfant, à commencer par le bourrer de religion (quel qu'elle soir), mais de savoir si il a été adopté par un couple gay n'est pas plus dangereux qu'autres choses. J'ai deux-trois amis gays qui feraient des parents géniaux, et d'autres non, comme il y a des hétéro à qui ne je confierai jamais un enfant.

    Une bonne partie (pas tous) de ceux qui sont contre ne savent pas pourquoi, ils sont juste contre parce que Jésus leur a dit de l'être. Une autre bonne partie de ceux qui sont contre cachent juste leur homophobie derrière de soit disant risque pour la famille ou l'enfant. Les motivations du reste m'échappent...

    Je ne comprends pas comment on peut renier un droit aussi simple que celui là.
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    vista a reçu une réaction de Laurent dans Mariage pour tous: Les Français sont-ils devenus fous ?   
    ça divise pas personne, ça peinture dans le coin un bande d'extremistes rétrogrades. Ça fait sortir le méchant comme on dit.

    Une majorité est pour, point barre. Qu'on me dise qu'un sondage ne veut rien dire, mais dix sondages?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage_homosexuel_en_France#Sondages

    Comme sur n'importe quel sujet sociétal vaguement polémique, une frange est franchement pour, une frange est franchement contre, et le gros de la masse s'en calisse, tout simplement parce que ça ne les touchent pas.

    En quoi refuser de donner un droit équivalent à tout le monde en France permettra t il de sauver la famille? Les contres ne veulent pas que les gays se marrient et aient des enfants, et probablement qu'ils ne veulent pas voir de gays dans leur entourage, ou alors de loin (genre "ils font ce qu'ils veulent, mais chez eux). Trop tard mes loulous, va falloir vous y faire, on vit dans un monde où ils n'ont plus à se cacher. Heureusement. Enfin la plupart du temps, parce qu'il leur arrive encore de se faire taper sur la gueule à cause de leur orientation sexuelle, mais ça ça dérange pas les cathos.

    Je ne me sens pas attaqué dans ma virilité quand je croise un couple gay, j'ai réglé ça il y a plus de 20 ans.
    Je ne sens pas mon modèle de la famille attaqué quand je vois des gays adopter. J'ai une femme et un fils. En quoi la valeur de mon couple va changer le jour où les gays se marrieront?

    La vérité c'est que ceux qui comme moi sont à l'aise avec cette question, s'en foute un peu parce que le droit de se marrier, d'avoir des enfants, et tout simplement d'exister comme individu coule de source quelque soit le sexe des conjoints

    Il y a milles et unes façons de fucker la tête d'un enfant, à commencer par le bourrer de religion (quel qu'elle soir), mais de savoir si il a été adopté par un couple gay n'est pas plus dangereux qu'autres choses. J'ai deux-trois amis gays qui feraient des parents géniaux, et d'autres non, comme il y a des hétéro à qui ne je confierai jamais un enfant.

    Une bonne partie (pas tous) de ceux qui sont contre ne savent pas pourquoi, ils sont juste contre parce que Jésus leur a dit de l'être. Une autre bonne partie de ceux qui sont contre cachent juste leur homophobie derrière de soit disant risque pour la famille ou l'enfant. Les motivations du reste m'échappent...

    Je ne comprends pas comment on peut renier un droit aussi simple que celui là.
  4. J'aime
    vista a reçu une réaction de claire682 dans Mariage pour tous: Les Français sont-ils devenus fous ?   
    ça divise pas personne, ça peinture dans le coin un bande d'extremistes rétrogrades. Ça fait sortir le méchant comme on dit.

    Une majorité est pour, point barre. Qu'on me dise qu'un sondage ne veut rien dire, mais dix sondages?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage_homosexuel_en_France#Sondages

    Comme sur n'importe quel sujet sociétal vaguement polémique, une frange est franchement pour, une frange est franchement contre, et le gros de la masse s'en calisse, tout simplement parce que ça ne les touchent pas.

    En quoi refuser de donner un droit équivalent à tout le monde en France permettra t il de sauver la famille? Les contres ne veulent pas que les gays se marrient et aient des enfants, et probablement qu'ils ne veulent pas voir de gays dans leur entourage, ou alors de loin (genre "ils font ce qu'ils veulent, mais chez eux). Trop tard mes loulous, va falloir vous y faire, on vit dans un monde où ils n'ont plus à se cacher. Heureusement. Enfin la plupart du temps, parce qu'il leur arrive encore de se faire taper sur la gueule à cause de leur orientation sexuelle, mais ça ça dérange pas les cathos.

    Je ne me sens pas attaqué dans ma virilité quand je croise un couple gay, j'ai réglé ça il y a plus de 20 ans.
    Je ne sens pas mon modèle de la famille attaqué quand je vois des gays adopter. J'ai une femme et un fils. En quoi la valeur de mon couple va changer le jour où les gays se marrieront?

    La vérité c'est que ceux qui comme moi sont à l'aise avec cette question, s'en foute un peu parce que le droit de se marrier, d'avoir des enfants, et tout simplement d'exister comme individu coule de source quelque soit le sexe des conjoints

    Il y a milles et unes façons de fucker la tête d'un enfant, à commencer par le bourrer de religion (quel qu'elle soir), mais de savoir si il a été adopté par un couple gay n'est pas plus dangereux qu'autres choses. J'ai deux-trois amis gays qui feraient des parents géniaux, et d'autres non, comme il y a des hétéro à qui ne je confierai jamais un enfant.

    Une bonne partie (pas tous) de ceux qui sont contre ne savent pas pourquoi, ils sont juste contre parce que Jésus leur a dit de l'être. Une autre bonne partie de ceux qui sont contre cachent juste leur homophobie derrière de soit disant risque pour la famille ou l'enfant. Les motivations du reste m'échappent...

    Je ne comprends pas comment on peut renier un droit aussi simple que celui là.
  5. J'aime
    vista a reçu une réaction de Splouch dans Mariage pour tous: Les Français sont-ils devenus fous ?   
    ça divise pas personne, ça peinture dans le coin un bande d'extremistes rétrogrades. Ça fait sortir le méchant comme on dit.

    Une majorité est pour, point barre. Qu'on me dise qu'un sondage ne veut rien dire, mais dix sondages?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage_homosexuel_en_France#Sondages

    Comme sur n'importe quel sujet sociétal vaguement polémique, une frange est franchement pour, une frange est franchement contre, et le gros de la masse s'en calisse, tout simplement parce que ça ne les touchent pas.

    En quoi refuser de donner un droit équivalent à tout le monde en France permettra t il de sauver la famille? Les contres ne veulent pas que les gays se marrient et aient des enfants, et probablement qu'ils ne veulent pas voir de gays dans leur entourage, ou alors de loin (genre "ils font ce qu'ils veulent, mais chez eux). Trop tard mes loulous, va falloir vous y faire, on vit dans un monde où ils n'ont plus à se cacher. Heureusement. Enfin la plupart du temps, parce qu'il leur arrive encore de se faire taper sur la gueule à cause de leur orientation sexuelle, mais ça ça dérange pas les cathos.

    Je ne me sens pas attaqué dans ma virilité quand je croise un couple gay, j'ai réglé ça il y a plus de 20 ans.
    Je ne sens pas mon modèle de la famille attaqué quand je vois des gays adopter. J'ai une femme et un fils. En quoi la valeur de mon couple va changer le jour où les gays se marrieront?

    La vérité c'est que ceux qui comme moi sont à l'aise avec cette question, s'en foute un peu parce que le droit de se marrier, d'avoir des enfants, et tout simplement d'exister comme individu coule de source quelque soit le sexe des conjoints

    Il y a milles et unes façons de fucker la tête d'un enfant, à commencer par le bourrer de religion (quel qu'elle soir), mais de savoir si il a été adopté par un couple gay n'est pas plus dangereux qu'autres choses. J'ai deux-trois amis gays qui feraient des parents géniaux, et d'autres non, comme il y a des hétéro à qui ne je confierai jamais un enfant.

    Une bonne partie (pas tous) de ceux qui sont contre ne savent pas pourquoi, ils sont juste contre parce que Jésus leur a dit de l'être. Une autre bonne partie de ceux qui sont contre cachent juste leur homophobie derrière de soit disant risque pour la famille ou l'enfant. Les motivations du reste m'échappent...

    Je ne comprends pas comment on peut renier un droit aussi simple que celui là.
  6. J'aime
    vista a reçu une réaction de Addicttotravel dans Quel est votre seuil de tolérance ?   
    Je te rejoins Kweli. Dans mes mots à moi, la quantité d'énergie d'un être humain est limité, et il faut savoir prioriser ses valeurs et choisir ses combats. Ce que mon immigration m'a appris sur moi-même. Je ne perds plus d'énergie en relation fausse et futile, ni à convaincre le monde entier que j'ai raison, ni à conserver des amitiés/jobs qui sont plus négatifs que positifs. Quand j'ai décidé que je veux faire quelque chose, je prends les moyens pour y arriver.

    Tout ça je l'ai appris ici, sur le tas et à la dur.
  7. J'aime
    vista a reçu une réaction de Cherrybee dans Retour au pays basque après 10 ans   
    Je suis admiratif de la débauche d'énergie que cet énergumène déploit pour foutre le bordel, déclencher des invectives et fermer des sujets.

    Si seulement c'était constructif...
  8. J'aime
    vista a reçu une réaction de Coccinelle2012 dans Retour au pays basque après 10 ans   
    Je suis admiratif de la débauche d'énergie que cet énergumène déploit pour foutre le bordel, déclencher des invectives et fermer des sujets.

    Si seulement c'était constructif...
  9. J'aime
    vista a reçu une réaction de caroline77 dans Retour au pays basque après 10 ans   
    Je suis admiratif de la débauche d'énergie que cet énergumène déploit pour foutre le bordel, déclencher des invectives et fermer des sujets.

    Si seulement c'était constructif...
  10. J'aime
    vista a reçu une réaction de trefle dans Au Québec, il y a deux saisons....   
    Ce que vous dites est totalement faux.

    Au Québec il y a bien 4 saisons: l'été, avant l'hiver, pendant l'hiver, et après l'hiver.
  11. J'aime
    vista a reçu une réaction de Addicttotravel dans Manque de diversité dans la télévision et cinéma québecois   
    C'est le but de ces deux là. Faire déraper toute conversation... ça porte un nom je crois...
  12. J'aime
    vista a reçu une réaction de Kweli dans Manque de diversité dans la télévision et cinéma québecois   
    C'est le but de ces deux là. Faire déraper toute conversation... ça porte un nom je crois...
  13. J'aime
    vista a reçu une réaction de berla dans Rester ou Repartir : Les Français au Québec   
    Bah en même temps les journalistes de Radio Can ne sont pas trop dépaysés comme ça.
  14. J'aime
    vista a reçu une réaction de matl dans Nouveau compte REER et CELI.   
    Ce que ça te prend c'est un conseiller financier indépendant (éviter les banques qui vont d'abord penser à vous vendre leur produit avant de penser à ce qui est le plus adapté à votre situation).

    Important, toujours vérifier que le conseiller en face de toi a sa petite carte de l'AMF.

    Pour le RAP, c'est très interressant, c'est un prêt à taux 0 de toi à toi et tu as 15 ans pour te rembourser. En plus tu va chercher de l'argent à l'impot, c'est pas merveilleux!
  15. J'aime
    vista a reçu une réaction de kobico dans Nouveau compte REER et CELI.   
    Bon encore un Ayattolah de la dialectique.

    Quand tu RAP, tu peux retirer, sous un certain nombre de conditions, un montant n'excedant pas 25 000$ de tes REER sans pénalité (cad sans ajouter ce montant à tes revenus imposables). Ensuite, tu as 15 ans pour rembourser ce montant que Tu as retiré de Tes placements, et le remboursement commence l'année qui suit.

    Exemple de l'intérêt du RAP (mon exemple puisque je l'ai fait en 2012):

    En 2011, je décide d'acheter une maison. Après vérification, je réponds aux critères d'amissibilité du RAP. Mais je n'ai pas de REER.
    En novembre 2011 j'investi 10000$ que je réservais à ma mise de fond de maison dans un REER.
    En février 2012, plus de 90 jours plus tard pour éviter les problèmes, je retire cet argent et achète ma maison.
    En avril 2012, je déclare mon investissement de REER dans ma déclaration de revenu 2011.
    En juin 2012, j'ai mon retour d'impot agrémenté de 3000$ grace à mon placement REER de novembre. Somme non négligeable pour payer les frais venant avec l'achat de la maison: taxe de bienvenue, achat de matériel de jardinage...
    En 2013 je déclare mon RAP dans ma déclaration de revenu 2012
    En 2014 je commence à rembourser 55.55$ par mois pendant 15 ans

    À la retraite, j'ai toujours mon 10000 même si il n'aura pas rapporté beaucoup d'intérêts.
  16. J'aime
    vista a reçu une réaction de bencoudonc dans Nouveau compte REER et CELI.   
    Bon encore un Ayattolah de la dialectique.

    Quand tu RAP, tu peux retirer, sous un certain nombre de conditions, un montant n'excedant pas 25 000$ de tes REER sans pénalité (cad sans ajouter ce montant à tes revenus imposables). Ensuite, tu as 15 ans pour rembourser ce montant que Tu as retiré de Tes placements, et le remboursement commence l'année qui suit.

    Exemple de l'intérêt du RAP (mon exemple puisque je l'ai fait en 2012):

    En 2011, je décide d'acheter une maison. Après vérification, je réponds aux critères d'amissibilité du RAP. Mais je n'ai pas de REER.
    En novembre 2011 j'investi 10000$ que je réservais à ma mise de fond de maison dans un REER.
    En février 2012, plus de 90 jours plus tard pour éviter les problèmes, je retire cet argent et achète ma maison.
    En avril 2012, je déclare mon investissement de REER dans ma déclaration de revenu 2011.
    En juin 2012, j'ai mon retour d'impot agrémenté de 3000$ grace à mon placement REER de novembre. Somme non négligeable pour payer les frais venant avec l'achat de la maison: taxe de bienvenue, achat de matériel de jardinage...
    En 2013 je déclare mon RAP dans ma déclaration de revenu 2012
    En 2014 je commence à rembourser 55.55$ par mois pendant 15 ans

    À la retraite, j'ai toujours mon 10000 même si il n'aura pas rapporté beaucoup d'intérêts.
  17. J'aime
    vista a reçu une réaction de chachawa dans Faut-il quitter la France ?   
    J'avais quitté la France pour vivre une expérience différente, je l'ai donc pas fuit.

    Par contre, j'ai consciemment décidé de ne pas y retourner, et en voici les raisons:
    - mon équation personnelle: Qualité de vie = cout de la vie + accès à la nature + contexte social + lieu de vie est largement positive en faveur du Québec, mais c'est une appréciation personnelle. Comme c'est personnel, je ne vends jamais le Québec aux gens avec qui je parle de mon immigration (famille, amis, connaissances qu'on m'envoient car ils envisagent de venir ici). Je leur dis que je suis heureux de vivre ici pour telle et telle raison, mais je leur dis aussi "attention si vous voulez venir, considerez les éléments suivant:....".

    En ce qui me concerne donc:
    - a boulot égal, j'aurai du vivre à Paris ou Lyon ou autre grande ville 1M habitant et +, alors qu'ici Québec...
    - je n'aurai jamais pu acheter une maison en France
    - je suis plus à l'aise dans le contexte social français
    - j'aime la flexibilité nord américaine matiné du filet social Québécois (même si en vieillissant j'ai l'impression de virer à droite un peu...)
    et plein d'autres raisons.
    Enfin, je suis concient de ce qui ne me plait pas ici et je suis prêt à vivre avec.
  18. J'aime
    vista a reçu une réaction de Addicttotravel dans Les 'menteries' électorales   
    Pour un gouvernement qui accusait les libéraux de faire de la politique partisane et de prendre des décisions sans tenir compte des consultations publiques...
    - fermeture de Gentilly sans consultation (je suis pour mais je trouve que ça a été fait dans la précipitation)
    - moratoire sur les gaz de chiste sans consulation
    - annonce de la rétroactivité des impôts par ...un fonctionnaire, puis double axel, saut périlleux avant, vrille, complété par un magnifique retournement de veste
    - le gros bonbon aux étudiants (non seulement on gèle, mais en plus on dit qu'il n'y a pas de problème de financement)
    - on vire le patron du BAPE comme un malpropre parce que le ministre a un problème personnel avec lui
    - on désavoue publiquement le BAPE, une organisation transparente présentée comme exemplaire dans tous les cours de management environnemental d'occident, qui a déjà rendu des avis très pro environnementaux comme pro développement économique et qu'on a jamais pu taxer de partisanerie.
    - on renie une promesse electorale en insistant sur le fait que c'est une décision responsable (corrolaire, la promesse l'était-elle responsable?)
    - on décide, et on l'affirme bien fort, que puisqu'on arrive pas à convaincre des adultes, on va bourrer le mou de leurs enfants. De toute façon, tout le monde au PQ le sait, si vous êtes contre la souveraineté c'est juste qu'on vous l'a mal expliqué...

    O Boy!

    PS: concernant le dernier point, les partis fédéralistes ont eux aussi par le passé essayé d'utiliser les cours d'histoires à des fin politiques, et le québec n'a pas le monopole de l'embrigadement d'enfant et le révisionnisme historique (il n'y a pas si longtemps en France, on ne parlait pas de Vichy dans les cours d'histoire pour se concentrer sur le sauveur De Gaule, en passant bien sur ses bassesses pour obtenir et conserver le pouvoir). Dans tous les cas, c'est intolérable. Le contenu des cours d'histoire doit être déterminé en collégialité, hors des influences politiques.
  19. J'aime
    vista a reçu une réaction de Automne dans Les 'menteries' électorales   
    Pour un gouvernement qui accusait les libéraux de faire de la politique partisane et de prendre des décisions sans tenir compte des consultations publiques...
    - fermeture de Gentilly sans consultation (je suis pour mais je trouve que ça a été fait dans la précipitation)
    - moratoire sur les gaz de chiste sans consulation
    - annonce de la rétroactivité des impôts par ...un fonctionnaire, puis double axel, saut périlleux avant, vrille, complété par un magnifique retournement de veste
    - le gros bonbon aux étudiants (non seulement on gèle, mais en plus on dit qu'il n'y a pas de problème de financement)
    - on vire le patron du BAPE comme un malpropre parce que le ministre a un problème personnel avec lui
    - on désavoue publiquement le BAPE, une organisation transparente présentée comme exemplaire dans tous les cours de management environnemental d'occident, qui a déjà rendu des avis très pro environnementaux comme pro développement économique et qu'on a jamais pu taxer de partisanerie.
    - on renie une promesse electorale en insistant sur le fait que c'est une décision responsable (corrolaire, la promesse l'était-elle responsable?)
    - on décide, et on l'affirme bien fort, que puisqu'on arrive pas à convaincre des adultes, on va bourrer le mou de leurs enfants. De toute façon, tout le monde au PQ le sait, si vous êtes contre la souveraineté c'est juste qu'on vous l'a mal expliqué...

    O Boy!

    PS: concernant le dernier point, les partis fédéralistes ont eux aussi par le passé essayé d'utiliser les cours d'histoires à des fin politiques, et le québec n'a pas le monopole de l'embrigadement d'enfant et le révisionnisme historique (il n'y a pas si longtemps en France, on ne parlait pas de Vichy dans les cours d'histoire pour se concentrer sur le sauveur De Gaule, en passant bien sur ses bassesses pour obtenir et conserver le pouvoir). Dans tous les cas, c'est intolérable. Le contenu des cours d'histoire doit être déterminé en collégialité, hors des influences politiques.
  20. J'aime
    vista a reçu une réaction de Mark-Beaubien dans Les 'menteries' électorales   
    Pour un gouvernement qui accusait les libéraux de faire de la politique partisane et de prendre des décisions sans tenir compte des consultations publiques...
    - fermeture de Gentilly sans consultation (je suis pour mais je trouve que ça a été fait dans la précipitation)
    - moratoire sur les gaz de chiste sans consulation
    - annonce de la rétroactivité des impôts par ...un fonctionnaire, puis double axel, saut périlleux avant, vrille, complété par un magnifique retournement de veste
    - le gros bonbon aux étudiants (non seulement on gèle, mais en plus on dit qu'il n'y a pas de problème de financement)
    - on vire le patron du BAPE comme un malpropre parce que le ministre a un problème personnel avec lui
    - on désavoue publiquement le BAPE, une organisation transparente présentée comme exemplaire dans tous les cours de management environnemental d'occident, qui a déjà rendu des avis très pro environnementaux comme pro développement économique et qu'on a jamais pu taxer de partisanerie.
    - on renie une promesse electorale en insistant sur le fait que c'est une décision responsable (corrolaire, la promesse l'était-elle responsable?)
    - on décide, et on l'affirme bien fort, que puisqu'on arrive pas à convaincre des adultes, on va bourrer le mou de leurs enfants. De toute façon, tout le monde au PQ le sait, si vous êtes contre la souveraineté c'est juste qu'on vous l'a mal expliqué...

    O Boy!

    PS: concernant le dernier point, les partis fédéralistes ont eux aussi par le passé essayé d'utiliser les cours d'histoires à des fin politiques, et le québec n'a pas le monopole de l'embrigadement d'enfant et le révisionnisme historique (il n'y a pas si longtemps en France, on ne parlait pas de Vichy dans les cours d'histoire pour se concentrer sur le sauveur De Gaule, en passant bien sur ses bassesses pour obtenir et conserver le pouvoir). Dans tous les cas, c'est intolérable. Le contenu des cours d'histoire doit être déterminé en collégialité, hors des influences politiques.
  21. J'aime
    vista a reçu une réaction de adilXY dans Bonjour d'un savoyard en quête d'aventure   
    Salut!

    Je suis d'Annecy, au Québec depuis 8 ans.

    Bienvenu!
  22. J'aime
    vista a reçu une réaction de Kaelune dans Mon Québec   
    Bonjour,

    Après plus de 8 années d’une très grande densité passées au Québec et alors qu’un changement majeur arrive dans ma vie, je ressens le besoin de me retourner sur ces quelques années et d’en faire le bilan personnel. Je me suis dis que ça pourrait intéresser quelques personnes ici, ayant moi-même profité des expériences lues sur ce forum il y a 8 ans.

    Voici le récit de mon expérience, de mon vécu, mes opinions et mes commentaires sur différents aspects de l’immigration. Comme tout texte de ce genre, il est très subjectif et n’a pas valeur de vérité universelle. Tirez-en les leçons que vous voudrez! Je vais raconter cela façon histoire, puis tirer quelques enseignements de mes expériences…

    Pour commencer, je suis ce que j’appelle un immigrant de loisir. Rien ne me forçait à immigrer.
    À 25 ans je me suis dis que c’était le moment ou jamais de prendre l’air ailleurs. Je n’avais jamais pensé au Québec dont je ne connaissais que les clichés habituels de cabanes en rondin et de bucherons, le tout agrémenté de chanteuses à voix dont les chansons me laissaient de marbre, mais au gré des rencontres et des amitiés, cette destination s’est imposée.

    Mon projet d’immigration, je l’ai monté sur ce forum, et au début il était relativement clair : 5 ans. 5 ans pour découvrir autre chose et décider si je voulais rester ici ou rentrer en France. 5 ans pour apprendre à me connaître et à me débrouiller loin de la famille. 5 ans pour obtenir la citoyenneté avant de rentrer en France, ceci me permettant de revenir plus tard si je le souhaitais.

    J’ai donc atterri à Montréal en mars 2004, attendu à l’aéroport par des membres du forum et logé dans un appartement trouvé par le forum. Il y a pire comme arrivée. Au début je l’ai eu facile, trop surement. J’avais des amis et des économies pour voir venir et j’avais rencontré une française via le forum qui devait me rejoindre en juin. J’ai donc cherché du boulot mais sans forcer et fait un peu de tourisme.

    Je suis passé par toutes les démarches habituelles : paperasse, permis, se loger (un 3 ½ à Côte des Neiges), s’équiper, découvrir la ville, refaire le CV à la québécoise avec l’OMI et l’AMPE.

    De mars à juin les économies se sont un peu envolées, et faute de job, j’ai commencé les traditionnelles jobines (emballeur dans un entrepôt de vêtement, manutentionnaire dans un entrepôt). Ça payait les factures, mais cercle vicieux, ça laissait moins de temps pour chercher un vrai boulot. S’en est suivi la non moins traditionnelle déprime des immigrants, et je me suis renfermé sur moi-même en me coupant de mes amis et connaissances.

    En septembre 2004, l’envie nous a pris de quitter Montréal où l’on ne se sentait pas bien. On a pris contact avec l’une des dizaines d’agences d’aide aux immigrants qui peuplent Montréal qui nous a mis en contact avec une agence du même genre dans le Saguenay. 2 mois plus tard, après 3 allers-retours dans le Saguenay pour visiter et passer des entrevues, une proposition d’emploi en poche, on déménage. Un mois plus tard, atterrissage catastrophe à Québec chez des connaissances qui ont eu la gentillesse de nous héberger. Bilan de l’opération, un crash monumental, la perte de certaines illusions et surtout plus un rond sur le compte en banque. En arrivant au Saguenay, c’est simple : l’aide promise n’a jamais eu lieu, que ce soit pour l’emploi, le logement ou le déménagement. On avait pourtant fait affaire avec une association sérieuse ayant pignon sur rue et financé par des deniers publics avec en principe des comptes à rendre. Et mon offre de travail est tombée à l’eau sitôt arrivé.

    Décembre 2004-septembre 2005 : on habite à Québec. Pendant 6 mois, deux petits boulots chacun, dont un de nuit pour moi (dans un couche-tard), 5h de sommeil par jour, aucun jour de congé. Mais les comptes remontent.
    En septembre 2005, se rendant à l’évidence que mes diplômes ne sont pas reconnus par les employeurs (maîtrise de chimie et DESS industriel), je reprends une maitrise à l’Université Laval. Septembre 2005 toujours, après 3 jours de pluie à 50mm par jour, la rivière Lorette déborde, inondation, perte de beaucoup de nos affaires. On a été hébergé chez des connaissances pendant 2 mois avant de se retrouver un logement décent.

    Les années suivantes sont plus du domaine de la vie quotidienne et de la découverte progressive du Québec. Il y a eu de tout, joie, peine. Il y a des choses que je veux garder pour moi alors voici juste les éléments marquant :

    2006 décès d’un parent. Je ne m’étendrai pas, mais autant prévenir l’immigrant, c’est le genre d’évènement qui force à remettre en cause une immigration et qui se fait se poser bien des questions par rapport aux proches qui nous restent et à notre proximité avec la famille.

    2007 après 2 ans d’étude doublées de petits boulots, emploi temporaire dans la fonction publique. Enfin un salaire décent qui permet de se promener dans la province.

    2008 citoyenneté Canadienne obtenue, et cérémonie de citoyenneté lors des fêtes du 400ème. Un grand moment pour moi.

    2009 permanence au gouvernement.

    2010-2011 remise en question pour moi du retour en France qui était en discussion, séparation en partie liée à cela.

    2011 en couple avec une québécoise

    2012 achat de maison, bébé en approche.

    Voici quelques moments d’un parcours d’immigrant. Comme pour beaucoup, il a été relativement non linéaire, et souvent lié aux rencontres que j’ai pu faire.

    Pour compléter ce bilan, quelques réflexions dans le désordre sur certains éléments qui me viennent à l’esprit :

    Choix du lieu de vie : J’ai atterri à Montréal comme beaucoup et je n’ai pas aimé y vivre. Par contre j’aime beaucoup y aller et j’aimerai sincèrement que la ville soit mieux gouvernée et sorte de son marasme. Le Québec a besoin de sa métropole en santé. On est ensuite arrivé à Québec un peu par hasard, mais aussi parce qu’on y connaissait du monde. Je suis littéralement en amour avec cette ville, et j’aurai bien du mal à vivre ailleurs. Conseil aux immigrants, baladez vous! Ne choisissez pas votre ville par défaut. Vous changez de pays merde, ce n’est pas pour vivre dans une place qui ne vous plait pas! Tous les coins du Québec ont leurs avantages et leurs inconvénients. À vous de juger!

    Les agences d’aide aux immigrants : Mon expérience est désastreuse. Si ces agences m’on été d’une certaine aide au début, j’ai ai une très mauvaise image. De mon point de vu, ces agences sont là pour faire du cash et se contrefoutent pour la plupart de votre bien être. Chaque nom inscrit sur la liste de client amène une subvention gouvernementale et c’est la seule chose qui compte.

    L’immigration française : immigration de luxe en générale, ou en tout cas de loisir. De mon expérience (mon histoire mais aussi celle d’immigrants que je connais), une majorité de français rétrograde de qualité de vie et ne retrouve ses marques qu’après quelques mois ou années. Il faut savoir ce que l’on veut et où l’on va. Savoir aussi ce qui est important dans la vie… le bonheur ou le statu social. Je ne regrette pas les 7 années qui m’ont conduit au bonheur que je vis aujourd’hui, mais dieu qu’elles ont parfois été dures et pénibles.

    Le voyage préparatoire : indispensable. Et je sais de quoi je parle, je ne l’ai pas fait. Et je l’ai toujours regretté. J’aurai perdu beaucoup moins de temps et d’argent.

    La paperasse d’immigration : les doigts dans le nez… si vous trouvez ça compliqué, revenez-en, c’est le bout le plus facile dans une immigration.

    Le réseau social : compliqué, différent mais pas impossible. Il faut juste que vous compreniez que vous n’êtes pas en France…. Culture différente, relations différentes! Pour grossir le trait, en France les gens sont souvent difficiles d’approche, mais une fois entré dans le cercle social, l’amitié est inconditionnelle. Au Québec, les gens sont très ouverts en première approche, mais très protecteur de leur cercle intime.

    Le racisme des québécois : bien plus rare qu’on le dit, en tout cas pour les français. J’ai droit à mon quota de blagues sur les maudits français, d’imitation d’accent pointu et autres joyeuseté. Pis vous n’avez pas le sens de l’humour? Pas capable d’une répartie humoristique douce? (attention douce, l’agressivité et la confrontation sont très mal perçu ici). En 8 ans j’ai eu une seule vraie réaction raciste à l’écoute de mon accent, et on tombait dans la catégorie « gros colon certifié depuis 1947 ».

    Les médecins de famille : frustrant, compliqué, mais rien d’impossible… s’inscrire dans des cliniques sur liste d’attente, guetter l’ouverture de nouvelle clinique, en parler à ses amis et connaissances qui connaissent peut-être un médecin qui ouvre ses listes… Il m’a fallu attendre 2007 pour en trouver un, en même temps je ne cherchais pas avant ça. Et j’ai changé en 2009 quand le premier a mis la main sous la porte.

    Les urgences : mon expérience personnelle (dense genre 15 visites pour moi ou mes proches en 8 ans) est plutôt positive. À Québec, sauf circonstance exceptionnelle (noël, épidémie de gastro…) si vous êtes vraiment une urgence, vous n’attendrez pas. Sinon, en moyenne c’est 5-6 h d’attente, puis encore 5-6h pour sortir de là.

    Les cliniques sans-rendez-vous : J’en ai essayé 5-6 à Québec pour les petits bobos du quotidien. J’en ai dégoté une bonne ou l’attente est raisonnable (de 30mn à 3h max) avec des horaires d’ouverture étendus. Là encore, il existe bel et bien une médecine de première ligne qui peut-être efficace au Québec.

    Les CLSC : je les évite comme la peste, et ne peux donc pas en parler.

    La vrai honte dans le milieu médical : l’accès aux spécialistes, surtout pour les cancers… c’est lamentable.

    L’administration : un plaisir… à comparer de la France.

    Le sens du service : indubitablement un truc que les québécois ont et que les français n’ont pas… avec ses mauvais cotés aussi. Si on a toujours l’air de déranger dans un magasin français, on est souvent achalé par les vendeurs qui n’arrêtent pas de venir vous voir au Québec.

    Les relations homme-femme : à date ça va très bien. Il faut dire que je ne suis pas machiste pantoute et que je suis ultra-égalitaire dans mes attitudes sans avoir perdu ma petite galanterie française. Redoutable. Plus généralement (au travail par exemple) j’apprécie le coté égalitaire et équilibré des relations. Mauvais pendant, le féminisme parfois excessif de certaines, en même temps les acquis sont si vite perdus…

    Les voitures : le coffre à hayon m’a terriblement manqué au début (en 2004 très peu de modèle en avait). Aujourd’hui je roule en petite japonaise… à hayon.

    La conduite automobile : Rock n’roll baby… le clignotant est en option chez la plupart des gens, la courtoisie une belle utopie partagée par une minorité de conducteur, et les jeunes me font terriblement peur. Ça roule en malade mentaux. Heureusement ils se calment vite.

    La protection de la langue : les fadas de l’Office québécois de la langue française et du PQ sont des obsessifs compulsifs. Mais il suffit de mettre les pieds à Paris pour comprendre qu’ils ont raison. Le français doit être protégé de manière un peu excessive parfois au risque de laisser l’anglais s’immiscer partout dans le langage commercial, technique et courant même. Pourtant, les français ont généralement un meilleur niveau de français (sautez pas vos grand chevaux, c’est juste mon opinion, pas une vérité que je veux enfoncer dans la gorge de tout le monde), qu’il s’agisse d’orthographe, de grammaire, mais surtout de vocabulaire. Ce qui ne signifie pas que les québécois sont mauvais. Leur scolarité est juste d’avantage basée sur les aptitudes que sur l’académique pur comme en France. Par contre, il n’est pas loin à mon avis le jour où les québécois seront meilleurs que les français. Et ce sera grâce à la loi 101…

    Les anglicismes : débat sans fin. Il y en a autant des deux cotés de la flaque. Sauf que du coté tricolore ça se développe à grands pas…

    La position jamais québécois, mais plus tout à fait français : je le vis bien personnellement. Je me détache progressivement des choses françaises même si je continue à suivre l’actualité, par contre depuis 1-2 ans je me sens beaucoup plus impliqué dans les débats de société québécois. C’est un processus naturel je pense et qui dans mon cas a été freiné par le fait que j’ai vécu avec une française pendant 7 ans. Naturel, mais ça vous met progressivement en décalage avec vos amis et familles qui comprennent mal que vous ne vous passionnez pas pour les frasques de Sarko, et qui vous demande « c’est quoi cette révolution de carré rouge ».

    La vie culturelle québécoise : très riche. Je ne compte plus les festivals, les fêtes, les activités en tout genre. Il y a beaucoup d’artistes talentueux. Il y a aussi beaucoup de musés intéressant et un patrimoine plus dense qu’on le soupçonne au premier abord. Le problème des immigrants français c’est de venir d’un pays au patrimoine ultra développé. Alors c’est sur qu’au Québec il n’y a pas le Louvre ou Versailles, pas de Joconde ou de château de la Loire. Mais si voir ce genre de chose plus souvent qu’a l’occasion de quelques vacances vous est essentiel, mauvais pays. Ici on a moins de stock, mais on le met en valeur, et les artistes québécois sont très imaginatifs.

    La nature, les paysages : je kiffe. Je m’éclatte.

    Ce qui me manque : la bouffe un peu, mais de moins en moins. Mes amis, ma ville et un peu de ma famille. Mes montagnes aussi.

    Ce que j’aime : ma ville, Montréal en visite, la créativité, le fleuve, le Lac, la Gaspésie, le Nouveau-Brunswick, Les Chocolats Favoris, ma maison, ma blonde, le vieux Québec, la plage Jacques Cartier, l’Astral, Daniel Bélanger, Jean Leloup, Les Cowboys, Mes aïeux, les trois accords, les lacs et les rivières, la décontraction générale, les relations professionnelles moins guidées, et mille et une chose.

    Ce qui m’inquiète : voir vieillir ma mère loin d’ici.

    En conclusion, Ma vie est ici et je ne pense plus rentrer. J’ai trouvé un équilibre ici que je ne pense pas que j’aurai été capable d’atteindre en France. Je n’ai jamais regretté mon choix. Mon projet de 5 ans s’est transformé en projet d’une vie.

    Chaque immigration, chaque histoire est différente. Mais si je devais donner un conseil, c’est de faire preuve de curiosité et de savoir s’adapter. On est des invités avant de faire parti des meubles. Invité ça veut pas dire paillasson, mais on doit un minimum se plier aux règles de la maison.
  23. J'aime
    vista a reçu une réaction de julia971 dans Mon Québec   
    Bonjour,

    Après plus de 8 années d’une très grande densité passées au Québec et alors qu’un changement majeur arrive dans ma vie, je ressens le besoin de me retourner sur ces quelques années et d’en faire le bilan personnel. Je me suis dis que ça pourrait intéresser quelques personnes ici, ayant moi-même profité des expériences lues sur ce forum il y a 8 ans.

    Voici le récit de mon expérience, de mon vécu, mes opinions et mes commentaires sur différents aspects de l’immigration. Comme tout texte de ce genre, il est très subjectif et n’a pas valeur de vérité universelle. Tirez-en les leçons que vous voudrez! Je vais raconter cela façon histoire, puis tirer quelques enseignements de mes expériences…

    Pour commencer, je suis ce que j’appelle un immigrant de loisir. Rien ne me forçait à immigrer.
    À 25 ans je me suis dis que c’était le moment ou jamais de prendre l’air ailleurs. Je n’avais jamais pensé au Québec dont je ne connaissais que les clichés habituels de cabanes en rondin et de bucherons, le tout agrémenté de chanteuses à voix dont les chansons me laissaient de marbre, mais au gré des rencontres et des amitiés, cette destination s’est imposée.

    Mon projet d’immigration, je l’ai monté sur ce forum, et au début il était relativement clair : 5 ans. 5 ans pour découvrir autre chose et décider si je voulais rester ici ou rentrer en France. 5 ans pour apprendre à me connaître et à me débrouiller loin de la famille. 5 ans pour obtenir la citoyenneté avant de rentrer en France, ceci me permettant de revenir plus tard si je le souhaitais.

    J’ai donc atterri à Montréal en mars 2004, attendu à l’aéroport par des membres du forum et logé dans un appartement trouvé par le forum. Il y a pire comme arrivée. Au début je l’ai eu facile, trop surement. J’avais des amis et des économies pour voir venir et j’avais rencontré une française via le forum qui devait me rejoindre en juin. J’ai donc cherché du boulot mais sans forcer et fait un peu de tourisme.

    Je suis passé par toutes les démarches habituelles : paperasse, permis, se loger (un 3 ½ à Côte des Neiges), s’équiper, découvrir la ville, refaire le CV à la québécoise avec l’OMI et l’AMPE.

    De mars à juin les économies se sont un peu envolées, et faute de job, j’ai commencé les traditionnelles jobines (emballeur dans un entrepôt de vêtement, manutentionnaire dans un entrepôt). Ça payait les factures, mais cercle vicieux, ça laissait moins de temps pour chercher un vrai boulot. S’en est suivi la non moins traditionnelle déprime des immigrants, et je me suis renfermé sur moi-même en me coupant de mes amis et connaissances.

    En septembre 2004, l’envie nous a pris de quitter Montréal où l’on ne se sentait pas bien. On a pris contact avec l’une des dizaines d’agences d’aide aux immigrants qui peuplent Montréal qui nous a mis en contact avec une agence du même genre dans le Saguenay. 2 mois plus tard, après 3 allers-retours dans le Saguenay pour visiter et passer des entrevues, une proposition d’emploi en poche, on déménage. Un mois plus tard, atterrissage catastrophe à Québec chez des connaissances qui ont eu la gentillesse de nous héberger. Bilan de l’opération, un crash monumental, la perte de certaines illusions et surtout plus un rond sur le compte en banque. En arrivant au Saguenay, c’est simple : l’aide promise n’a jamais eu lieu, que ce soit pour l’emploi, le logement ou le déménagement. On avait pourtant fait affaire avec une association sérieuse ayant pignon sur rue et financé par des deniers publics avec en principe des comptes à rendre. Et mon offre de travail est tombée à l’eau sitôt arrivé.

    Décembre 2004-septembre 2005 : on habite à Québec. Pendant 6 mois, deux petits boulots chacun, dont un de nuit pour moi (dans un couche-tard), 5h de sommeil par jour, aucun jour de congé. Mais les comptes remontent.
    En septembre 2005, se rendant à l’évidence que mes diplômes ne sont pas reconnus par les employeurs (maîtrise de chimie et DESS industriel), je reprends une maitrise à l’Université Laval. Septembre 2005 toujours, après 3 jours de pluie à 50mm par jour, la rivière Lorette déborde, inondation, perte de beaucoup de nos affaires. On a été hébergé chez des connaissances pendant 2 mois avant de se retrouver un logement décent.

    Les années suivantes sont plus du domaine de la vie quotidienne et de la découverte progressive du Québec. Il y a eu de tout, joie, peine. Il y a des choses que je veux garder pour moi alors voici juste les éléments marquant :

    2006 décès d’un parent. Je ne m’étendrai pas, mais autant prévenir l’immigrant, c’est le genre d’évènement qui force à remettre en cause une immigration et qui se fait se poser bien des questions par rapport aux proches qui nous restent et à notre proximité avec la famille.

    2007 après 2 ans d’étude doublées de petits boulots, emploi temporaire dans la fonction publique. Enfin un salaire décent qui permet de se promener dans la province.

    2008 citoyenneté Canadienne obtenue, et cérémonie de citoyenneté lors des fêtes du 400ème. Un grand moment pour moi.

    2009 permanence au gouvernement.

    2010-2011 remise en question pour moi du retour en France qui était en discussion, séparation en partie liée à cela.

    2011 en couple avec une québécoise

    2012 achat de maison, bébé en approche.

    Voici quelques moments d’un parcours d’immigrant. Comme pour beaucoup, il a été relativement non linéaire, et souvent lié aux rencontres que j’ai pu faire.

    Pour compléter ce bilan, quelques réflexions dans le désordre sur certains éléments qui me viennent à l’esprit :

    Choix du lieu de vie : J’ai atterri à Montréal comme beaucoup et je n’ai pas aimé y vivre. Par contre j’aime beaucoup y aller et j’aimerai sincèrement que la ville soit mieux gouvernée et sorte de son marasme. Le Québec a besoin de sa métropole en santé. On est ensuite arrivé à Québec un peu par hasard, mais aussi parce qu’on y connaissait du monde. Je suis littéralement en amour avec cette ville, et j’aurai bien du mal à vivre ailleurs. Conseil aux immigrants, baladez vous! Ne choisissez pas votre ville par défaut. Vous changez de pays merde, ce n’est pas pour vivre dans une place qui ne vous plait pas! Tous les coins du Québec ont leurs avantages et leurs inconvénients. À vous de juger!

    Les agences d’aide aux immigrants : Mon expérience est désastreuse. Si ces agences m’on été d’une certaine aide au début, j’ai ai une très mauvaise image. De mon point de vu, ces agences sont là pour faire du cash et se contrefoutent pour la plupart de votre bien être. Chaque nom inscrit sur la liste de client amène une subvention gouvernementale et c’est la seule chose qui compte.

    L’immigration française : immigration de luxe en générale, ou en tout cas de loisir. De mon expérience (mon histoire mais aussi celle d’immigrants que je connais), une majorité de français rétrograde de qualité de vie et ne retrouve ses marques qu’après quelques mois ou années. Il faut savoir ce que l’on veut et où l’on va. Savoir aussi ce qui est important dans la vie… le bonheur ou le statu social. Je ne regrette pas les 7 années qui m’ont conduit au bonheur que je vis aujourd’hui, mais dieu qu’elles ont parfois été dures et pénibles.

    Le voyage préparatoire : indispensable. Et je sais de quoi je parle, je ne l’ai pas fait. Et je l’ai toujours regretté. J’aurai perdu beaucoup moins de temps et d’argent.

    La paperasse d’immigration : les doigts dans le nez… si vous trouvez ça compliqué, revenez-en, c’est le bout le plus facile dans une immigration.

    Le réseau social : compliqué, différent mais pas impossible. Il faut juste que vous compreniez que vous n’êtes pas en France…. Culture différente, relations différentes! Pour grossir le trait, en France les gens sont souvent difficiles d’approche, mais une fois entré dans le cercle social, l’amitié est inconditionnelle. Au Québec, les gens sont très ouverts en première approche, mais très protecteur de leur cercle intime.

    Le racisme des québécois : bien plus rare qu’on le dit, en tout cas pour les français. J’ai droit à mon quota de blagues sur les maudits français, d’imitation d’accent pointu et autres joyeuseté. Pis vous n’avez pas le sens de l’humour? Pas capable d’une répartie humoristique douce? (attention douce, l’agressivité et la confrontation sont très mal perçu ici). En 8 ans j’ai eu une seule vraie réaction raciste à l’écoute de mon accent, et on tombait dans la catégorie « gros colon certifié depuis 1947 ».

    Les médecins de famille : frustrant, compliqué, mais rien d’impossible… s’inscrire dans des cliniques sur liste d’attente, guetter l’ouverture de nouvelle clinique, en parler à ses amis et connaissances qui connaissent peut-être un médecin qui ouvre ses listes… Il m’a fallu attendre 2007 pour en trouver un, en même temps je ne cherchais pas avant ça. Et j’ai changé en 2009 quand le premier a mis la main sous la porte.

    Les urgences : mon expérience personnelle (dense genre 15 visites pour moi ou mes proches en 8 ans) est plutôt positive. À Québec, sauf circonstance exceptionnelle (noël, épidémie de gastro…) si vous êtes vraiment une urgence, vous n’attendrez pas. Sinon, en moyenne c’est 5-6 h d’attente, puis encore 5-6h pour sortir de là.

    Les cliniques sans-rendez-vous : J’en ai essayé 5-6 à Québec pour les petits bobos du quotidien. J’en ai dégoté une bonne ou l’attente est raisonnable (de 30mn à 3h max) avec des horaires d’ouverture étendus. Là encore, il existe bel et bien une médecine de première ligne qui peut-être efficace au Québec.

    Les CLSC : je les évite comme la peste, et ne peux donc pas en parler.

    La vrai honte dans le milieu médical : l’accès aux spécialistes, surtout pour les cancers… c’est lamentable.

    L’administration : un plaisir… à comparer de la France.

    Le sens du service : indubitablement un truc que les québécois ont et que les français n’ont pas… avec ses mauvais cotés aussi. Si on a toujours l’air de déranger dans un magasin français, on est souvent achalé par les vendeurs qui n’arrêtent pas de venir vous voir au Québec.

    Les relations homme-femme : à date ça va très bien. Il faut dire que je ne suis pas machiste pantoute et que je suis ultra-égalitaire dans mes attitudes sans avoir perdu ma petite galanterie française. Redoutable. Plus généralement (au travail par exemple) j’apprécie le coté égalitaire et équilibré des relations. Mauvais pendant, le féminisme parfois excessif de certaines, en même temps les acquis sont si vite perdus…

    Les voitures : le coffre à hayon m’a terriblement manqué au début (en 2004 très peu de modèle en avait). Aujourd’hui je roule en petite japonaise… à hayon.

    La conduite automobile : Rock n’roll baby… le clignotant est en option chez la plupart des gens, la courtoisie une belle utopie partagée par une minorité de conducteur, et les jeunes me font terriblement peur. Ça roule en malade mentaux. Heureusement ils se calment vite.

    La protection de la langue : les fadas de l’Office québécois de la langue française et du PQ sont des obsessifs compulsifs. Mais il suffit de mettre les pieds à Paris pour comprendre qu’ils ont raison. Le français doit être protégé de manière un peu excessive parfois au risque de laisser l’anglais s’immiscer partout dans le langage commercial, technique et courant même. Pourtant, les français ont généralement un meilleur niveau de français (sautez pas vos grand chevaux, c’est juste mon opinion, pas une vérité que je veux enfoncer dans la gorge de tout le monde), qu’il s’agisse d’orthographe, de grammaire, mais surtout de vocabulaire. Ce qui ne signifie pas que les québécois sont mauvais. Leur scolarité est juste d’avantage basée sur les aptitudes que sur l’académique pur comme en France. Par contre, il n’est pas loin à mon avis le jour où les québécois seront meilleurs que les français. Et ce sera grâce à la loi 101…

    Les anglicismes : débat sans fin. Il y en a autant des deux cotés de la flaque. Sauf que du coté tricolore ça se développe à grands pas…

    La position jamais québécois, mais plus tout à fait français : je le vis bien personnellement. Je me détache progressivement des choses françaises même si je continue à suivre l’actualité, par contre depuis 1-2 ans je me sens beaucoup plus impliqué dans les débats de société québécois. C’est un processus naturel je pense et qui dans mon cas a été freiné par le fait que j’ai vécu avec une française pendant 7 ans. Naturel, mais ça vous met progressivement en décalage avec vos amis et familles qui comprennent mal que vous ne vous passionnez pas pour les frasques de Sarko, et qui vous demande « c’est quoi cette révolution de carré rouge ».

    La vie culturelle québécoise : très riche. Je ne compte plus les festivals, les fêtes, les activités en tout genre. Il y a beaucoup d’artistes talentueux. Il y a aussi beaucoup de musés intéressant et un patrimoine plus dense qu’on le soupçonne au premier abord. Le problème des immigrants français c’est de venir d’un pays au patrimoine ultra développé. Alors c’est sur qu’au Québec il n’y a pas le Louvre ou Versailles, pas de Joconde ou de château de la Loire. Mais si voir ce genre de chose plus souvent qu’a l’occasion de quelques vacances vous est essentiel, mauvais pays. Ici on a moins de stock, mais on le met en valeur, et les artistes québécois sont très imaginatifs.

    La nature, les paysages : je kiffe. Je m’éclatte.

    Ce qui me manque : la bouffe un peu, mais de moins en moins. Mes amis, ma ville et un peu de ma famille. Mes montagnes aussi.

    Ce que j’aime : ma ville, Montréal en visite, la créativité, le fleuve, le Lac, la Gaspésie, le Nouveau-Brunswick, Les Chocolats Favoris, ma maison, ma blonde, le vieux Québec, la plage Jacques Cartier, l’Astral, Daniel Bélanger, Jean Leloup, Les Cowboys, Mes aïeux, les trois accords, les lacs et les rivières, la décontraction générale, les relations professionnelles moins guidées, et mille et une chose.

    Ce qui m’inquiète : voir vieillir ma mère loin d’ici.

    En conclusion, Ma vie est ici et je ne pense plus rentrer. J’ai trouvé un équilibre ici que je ne pense pas que j’aurai été capable d’atteindre en France. Je n’ai jamais regretté mon choix. Mon projet de 5 ans s’est transformé en projet d’une vie.

    Chaque immigration, chaque histoire est différente. Mais si je devais donner un conseil, c’est de faire preuve de curiosité et de savoir s’adapter. On est des invités avant de faire parti des meubles. Invité ça veut pas dire paillasson, mais on doit un minimum se plier aux règles de la maison.
  24. J'aime
    vista a reçu une réaction de barthaure dans Mon Québec   
    Bonjour,

    Après plus de 8 années d’une très grande densité passées au Québec et alors qu’un changement majeur arrive dans ma vie, je ressens le besoin de me retourner sur ces quelques années et d’en faire le bilan personnel. Je me suis dis que ça pourrait intéresser quelques personnes ici, ayant moi-même profité des expériences lues sur ce forum il y a 8 ans.

    Voici le récit de mon expérience, de mon vécu, mes opinions et mes commentaires sur différents aspects de l’immigration. Comme tout texte de ce genre, il est très subjectif et n’a pas valeur de vérité universelle. Tirez-en les leçons que vous voudrez! Je vais raconter cela façon histoire, puis tirer quelques enseignements de mes expériences…

    Pour commencer, je suis ce que j’appelle un immigrant de loisir. Rien ne me forçait à immigrer.
    À 25 ans je me suis dis que c’était le moment ou jamais de prendre l’air ailleurs. Je n’avais jamais pensé au Québec dont je ne connaissais que les clichés habituels de cabanes en rondin et de bucherons, le tout agrémenté de chanteuses à voix dont les chansons me laissaient de marbre, mais au gré des rencontres et des amitiés, cette destination s’est imposée.

    Mon projet d’immigration, je l’ai monté sur ce forum, et au début il était relativement clair : 5 ans. 5 ans pour découvrir autre chose et décider si je voulais rester ici ou rentrer en France. 5 ans pour apprendre à me connaître et à me débrouiller loin de la famille. 5 ans pour obtenir la citoyenneté avant de rentrer en France, ceci me permettant de revenir plus tard si je le souhaitais.

    J’ai donc atterri à Montréal en mars 2004, attendu à l’aéroport par des membres du forum et logé dans un appartement trouvé par le forum. Il y a pire comme arrivée. Au début je l’ai eu facile, trop surement. J’avais des amis et des économies pour voir venir et j’avais rencontré une française via le forum qui devait me rejoindre en juin. J’ai donc cherché du boulot mais sans forcer et fait un peu de tourisme.

    Je suis passé par toutes les démarches habituelles : paperasse, permis, se loger (un 3 ½ à Côte des Neiges), s’équiper, découvrir la ville, refaire le CV à la québécoise avec l’OMI et l’AMPE.

    De mars à juin les économies se sont un peu envolées, et faute de job, j’ai commencé les traditionnelles jobines (emballeur dans un entrepôt de vêtement, manutentionnaire dans un entrepôt). Ça payait les factures, mais cercle vicieux, ça laissait moins de temps pour chercher un vrai boulot. S’en est suivi la non moins traditionnelle déprime des immigrants, et je me suis renfermé sur moi-même en me coupant de mes amis et connaissances.

    En septembre 2004, l’envie nous a pris de quitter Montréal où l’on ne se sentait pas bien. On a pris contact avec l’une des dizaines d’agences d’aide aux immigrants qui peuplent Montréal qui nous a mis en contact avec une agence du même genre dans le Saguenay. 2 mois plus tard, après 3 allers-retours dans le Saguenay pour visiter et passer des entrevues, une proposition d’emploi en poche, on déménage. Un mois plus tard, atterrissage catastrophe à Québec chez des connaissances qui ont eu la gentillesse de nous héberger. Bilan de l’opération, un crash monumental, la perte de certaines illusions et surtout plus un rond sur le compte en banque. En arrivant au Saguenay, c’est simple : l’aide promise n’a jamais eu lieu, que ce soit pour l’emploi, le logement ou le déménagement. On avait pourtant fait affaire avec une association sérieuse ayant pignon sur rue et financé par des deniers publics avec en principe des comptes à rendre. Et mon offre de travail est tombée à l’eau sitôt arrivé.

    Décembre 2004-septembre 2005 : on habite à Québec. Pendant 6 mois, deux petits boulots chacun, dont un de nuit pour moi (dans un couche-tard), 5h de sommeil par jour, aucun jour de congé. Mais les comptes remontent.
    En septembre 2005, se rendant à l’évidence que mes diplômes ne sont pas reconnus par les employeurs (maîtrise de chimie et DESS industriel), je reprends une maitrise à l’Université Laval. Septembre 2005 toujours, après 3 jours de pluie à 50mm par jour, la rivière Lorette déborde, inondation, perte de beaucoup de nos affaires. On a été hébergé chez des connaissances pendant 2 mois avant de se retrouver un logement décent.

    Les années suivantes sont plus du domaine de la vie quotidienne et de la découverte progressive du Québec. Il y a eu de tout, joie, peine. Il y a des choses que je veux garder pour moi alors voici juste les éléments marquant :

    2006 décès d’un parent. Je ne m’étendrai pas, mais autant prévenir l’immigrant, c’est le genre d’évènement qui force à remettre en cause une immigration et qui se fait se poser bien des questions par rapport aux proches qui nous restent et à notre proximité avec la famille.

    2007 après 2 ans d’étude doublées de petits boulots, emploi temporaire dans la fonction publique. Enfin un salaire décent qui permet de se promener dans la province.

    2008 citoyenneté Canadienne obtenue, et cérémonie de citoyenneté lors des fêtes du 400ème. Un grand moment pour moi.

    2009 permanence au gouvernement.

    2010-2011 remise en question pour moi du retour en France qui était en discussion, séparation en partie liée à cela.

    2011 en couple avec une québécoise

    2012 achat de maison, bébé en approche.

    Voici quelques moments d’un parcours d’immigrant. Comme pour beaucoup, il a été relativement non linéaire, et souvent lié aux rencontres que j’ai pu faire.

    Pour compléter ce bilan, quelques réflexions dans le désordre sur certains éléments qui me viennent à l’esprit :

    Choix du lieu de vie : J’ai atterri à Montréal comme beaucoup et je n’ai pas aimé y vivre. Par contre j’aime beaucoup y aller et j’aimerai sincèrement que la ville soit mieux gouvernée et sorte de son marasme. Le Québec a besoin de sa métropole en santé. On est ensuite arrivé à Québec un peu par hasard, mais aussi parce qu’on y connaissait du monde. Je suis littéralement en amour avec cette ville, et j’aurai bien du mal à vivre ailleurs. Conseil aux immigrants, baladez vous! Ne choisissez pas votre ville par défaut. Vous changez de pays merde, ce n’est pas pour vivre dans une place qui ne vous plait pas! Tous les coins du Québec ont leurs avantages et leurs inconvénients. À vous de juger!

    Les agences d’aide aux immigrants : Mon expérience est désastreuse. Si ces agences m’on été d’une certaine aide au début, j’ai ai une très mauvaise image. De mon point de vu, ces agences sont là pour faire du cash et se contrefoutent pour la plupart de votre bien être. Chaque nom inscrit sur la liste de client amène une subvention gouvernementale et c’est la seule chose qui compte.

    L’immigration française : immigration de luxe en générale, ou en tout cas de loisir. De mon expérience (mon histoire mais aussi celle d’immigrants que je connais), une majorité de français rétrograde de qualité de vie et ne retrouve ses marques qu’après quelques mois ou années. Il faut savoir ce que l’on veut et où l’on va. Savoir aussi ce qui est important dans la vie… le bonheur ou le statu social. Je ne regrette pas les 7 années qui m’ont conduit au bonheur que je vis aujourd’hui, mais dieu qu’elles ont parfois été dures et pénibles.

    Le voyage préparatoire : indispensable. Et je sais de quoi je parle, je ne l’ai pas fait. Et je l’ai toujours regretté. J’aurai perdu beaucoup moins de temps et d’argent.

    La paperasse d’immigration : les doigts dans le nez… si vous trouvez ça compliqué, revenez-en, c’est le bout le plus facile dans une immigration.

    Le réseau social : compliqué, différent mais pas impossible. Il faut juste que vous compreniez que vous n’êtes pas en France…. Culture différente, relations différentes! Pour grossir le trait, en France les gens sont souvent difficiles d’approche, mais une fois entré dans le cercle social, l’amitié est inconditionnelle. Au Québec, les gens sont très ouverts en première approche, mais très protecteur de leur cercle intime.

    Le racisme des québécois : bien plus rare qu’on le dit, en tout cas pour les français. J’ai droit à mon quota de blagues sur les maudits français, d’imitation d’accent pointu et autres joyeuseté. Pis vous n’avez pas le sens de l’humour? Pas capable d’une répartie humoristique douce? (attention douce, l’agressivité et la confrontation sont très mal perçu ici). En 8 ans j’ai eu une seule vraie réaction raciste à l’écoute de mon accent, et on tombait dans la catégorie « gros colon certifié depuis 1947 ».

    Les médecins de famille : frustrant, compliqué, mais rien d’impossible… s’inscrire dans des cliniques sur liste d’attente, guetter l’ouverture de nouvelle clinique, en parler à ses amis et connaissances qui connaissent peut-être un médecin qui ouvre ses listes… Il m’a fallu attendre 2007 pour en trouver un, en même temps je ne cherchais pas avant ça. Et j’ai changé en 2009 quand le premier a mis la main sous la porte.

    Les urgences : mon expérience personnelle (dense genre 15 visites pour moi ou mes proches en 8 ans) est plutôt positive. À Québec, sauf circonstance exceptionnelle (noël, épidémie de gastro…) si vous êtes vraiment une urgence, vous n’attendrez pas. Sinon, en moyenne c’est 5-6 h d’attente, puis encore 5-6h pour sortir de là.

    Les cliniques sans-rendez-vous : J’en ai essayé 5-6 à Québec pour les petits bobos du quotidien. J’en ai dégoté une bonne ou l’attente est raisonnable (de 30mn à 3h max) avec des horaires d’ouverture étendus. Là encore, il existe bel et bien une médecine de première ligne qui peut-être efficace au Québec.

    Les CLSC : je les évite comme la peste, et ne peux donc pas en parler.

    La vrai honte dans le milieu médical : l’accès aux spécialistes, surtout pour les cancers… c’est lamentable.

    L’administration : un plaisir… à comparer de la France.

    Le sens du service : indubitablement un truc que les québécois ont et que les français n’ont pas… avec ses mauvais cotés aussi. Si on a toujours l’air de déranger dans un magasin français, on est souvent achalé par les vendeurs qui n’arrêtent pas de venir vous voir au Québec.

    Les relations homme-femme : à date ça va très bien. Il faut dire que je ne suis pas machiste pantoute et que je suis ultra-égalitaire dans mes attitudes sans avoir perdu ma petite galanterie française. Redoutable. Plus généralement (au travail par exemple) j’apprécie le coté égalitaire et équilibré des relations. Mauvais pendant, le féminisme parfois excessif de certaines, en même temps les acquis sont si vite perdus…

    Les voitures : le coffre à hayon m’a terriblement manqué au début (en 2004 très peu de modèle en avait). Aujourd’hui je roule en petite japonaise… à hayon.

    La conduite automobile : Rock n’roll baby… le clignotant est en option chez la plupart des gens, la courtoisie une belle utopie partagée par une minorité de conducteur, et les jeunes me font terriblement peur. Ça roule en malade mentaux. Heureusement ils se calment vite.

    La protection de la langue : les fadas de l’Office québécois de la langue française et du PQ sont des obsessifs compulsifs. Mais il suffit de mettre les pieds à Paris pour comprendre qu’ils ont raison. Le français doit être protégé de manière un peu excessive parfois au risque de laisser l’anglais s’immiscer partout dans le langage commercial, technique et courant même. Pourtant, les français ont généralement un meilleur niveau de français (sautez pas vos grand chevaux, c’est juste mon opinion, pas une vérité que je veux enfoncer dans la gorge de tout le monde), qu’il s’agisse d’orthographe, de grammaire, mais surtout de vocabulaire. Ce qui ne signifie pas que les québécois sont mauvais. Leur scolarité est juste d’avantage basée sur les aptitudes que sur l’académique pur comme en France. Par contre, il n’est pas loin à mon avis le jour où les québécois seront meilleurs que les français. Et ce sera grâce à la loi 101…

    Les anglicismes : débat sans fin. Il y en a autant des deux cotés de la flaque. Sauf que du coté tricolore ça se développe à grands pas…

    La position jamais québécois, mais plus tout à fait français : je le vis bien personnellement. Je me détache progressivement des choses françaises même si je continue à suivre l’actualité, par contre depuis 1-2 ans je me sens beaucoup plus impliqué dans les débats de société québécois. C’est un processus naturel je pense et qui dans mon cas a été freiné par le fait que j’ai vécu avec une française pendant 7 ans. Naturel, mais ça vous met progressivement en décalage avec vos amis et familles qui comprennent mal que vous ne vous passionnez pas pour les frasques de Sarko, et qui vous demande « c’est quoi cette révolution de carré rouge ».

    La vie culturelle québécoise : très riche. Je ne compte plus les festivals, les fêtes, les activités en tout genre. Il y a beaucoup d’artistes talentueux. Il y a aussi beaucoup de musés intéressant et un patrimoine plus dense qu’on le soupçonne au premier abord. Le problème des immigrants français c’est de venir d’un pays au patrimoine ultra développé. Alors c’est sur qu’au Québec il n’y a pas le Louvre ou Versailles, pas de Joconde ou de château de la Loire. Mais si voir ce genre de chose plus souvent qu’a l’occasion de quelques vacances vous est essentiel, mauvais pays. Ici on a moins de stock, mais on le met en valeur, et les artistes québécois sont très imaginatifs.

    La nature, les paysages : je kiffe. Je m’éclatte.

    Ce qui me manque : la bouffe un peu, mais de moins en moins. Mes amis, ma ville et un peu de ma famille. Mes montagnes aussi.

    Ce que j’aime : ma ville, Montréal en visite, la créativité, le fleuve, le Lac, la Gaspésie, le Nouveau-Brunswick, Les Chocolats Favoris, ma maison, ma blonde, le vieux Québec, la plage Jacques Cartier, l’Astral, Daniel Bélanger, Jean Leloup, Les Cowboys, Mes aïeux, les trois accords, les lacs et les rivières, la décontraction générale, les relations professionnelles moins guidées, et mille et une chose.

    Ce qui m’inquiète : voir vieillir ma mère loin d’ici.

    En conclusion, Ma vie est ici et je ne pense plus rentrer. J’ai trouvé un équilibre ici que je ne pense pas que j’aurai été capable d’atteindre en France. Je n’ai jamais regretté mon choix. Mon projet de 5 ans s’est transformé en projet d’une vie.

    Chaque immigration, chaque histoire est différente. Mais si je devais donner un conseil, c’est de faire preuve de curiosité et de savoir s’adapter. On est des invités avant de faire parti des meubles. Invité ça veut pas dire paillasson, mais on doit un minimum se plier aux règles de la maison.
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    vista a reçu une réaction de Ornella89 dans Mon Québec   
    Bonjour,

    Après plus de 8 années d’une très grande densité passées au Québec et alors qu’un changement majeur arrive dans ma vie, je ressens le besoin de me retourner sur ces quelques années et d’en faire le bilan personnel. Je me suis dis que ça pourrait intéresser quelques personnes ici, ayant moi-même profité des expériences lues sur ce forum il y a 8 ans.

    Voici le récit de mon expérience, de mon vécu, mes opinions et mes commentaires sur différents aspects de l’immigration. Comme tout texte de ce genre, il est très subjectif et n’a pas valeur de vérité universelle. Tirez-en les leçons que vous voudrez! Je vais raconter cela façon histoire, puis tirer quelques enseignements de mes expériences…

    Pour commencer, je suis ce que j’appelle un immigrant de loisir. Rien ne me forçait à immigrer.
    À 25 ans je me suis dis que c’était le moment ou jamais de prendre l’air ailleurs. Je n’avais jamais pensé au Québec dont je ne connaissais que les clichés habituels de cabanes en rondin et de bucherons, le tout agrémenté de chanteuses à voix dont les chansons me laissaient de marbre, mais au gré des rencontres et des amitiés, cette destination s’est imposée.

    Mon projet d’immigration, je l’ai monté sur ce forum, et au début il était relativement clair : 5 ans. 5 ans pour découvrir autre chose et décider si je voulais rester ici ou rentrer en France. 5 ans pour apprendre à me connaître et à me débrouiller loin de la famille. 5 ans pour obtenir la citoyenneté avant de rentrer en France, ceci me permettant de revenir plus tard si je le souhaitais.

    J’ai donc atterri à Montréal en mars 2004, attendu à l’aéroport par des membres du forum et logé dans un appartement trouvé par le forum. Il y a pire comme arrivée. Au début je l’ai eu facile, trop surement. J’avais des amis et des économies pour voir venir et j’avais rencontré une française via le forum qui devait me rejoindre en juin. J’ai donc cherché du boulot mais sans forcer et fait un peu de tourisme.

    Je suis passé par toutes les démarches habituelles : paperasse, permis, se loger (un 3 ½ à Côte des Neiges), s’équiper, découvrir la ville, refaire le CV à la québécoise avec l’OMI et l’AMPE.

    De mars à juin les économies se sont un peu envolées, et faute de job, j’ai commencé les traditionnelles jobines (emballeur dans un entrepôt de vêtement, manutentionnaire dans un entrepôt). Ça payait les factures, mais cercle vicieux, ça laissait moins de temps pour chercher un vrai boulot. S’en est suivi la non moins traditionnelle déprime des immigrants, et je me suis renfermé sur moi-même en me coupant de mes amis et connaissances.

    En septembre 2004, l’envie nous a pris de quitter Montréal où l’on ne se sentait pas bien. On a pris contact avec l’une des dizaines d’agences d’aide aux immigrants qui peuplent Montréal qui nous a mis en contact avec une agence du même genre dans le Saguenay. 2 mois plus tard, après 3 allers-retours dans le Saguenay pour visiter et passer des entrevues, une proposition d’emploi en poche, on déménage. Un mois plus tard, atterrissage catastrophe à Québec chez des connaissances qui ont eu la gentillesse de nous héberger. Bilan de l’opération, un crash monumental, la perte de certaines illusions et surtout plus un rond sur le compte en banque. En arrivant au Saguenay, c’est simple : l’aide promise n’a jamais eu lieu, que ce soit pour l’emploi, le logement ou le déménagement. On avait pourtant fait affaire avec une association sérieuse ayant pignon sur rue et financé par des deniers publics avec en principe des comptes à rendre. Et mon offre de travail est tombée à l’eau sitôt arrivé.

    Décembre 2004-septembre 2005 : on habite à Québec. Pendant 6 mois, deux petits boulots chacun, dont un de nuit pour moi (dans un couche-tard), 5h de sommeil par jour, aucun jour de congé. Mais les comptes remontent.
    En septembre 2005, se rendant à l’évidence que mes diplômes ne sont pas reconnus par les employeurs (maîtrise de chimie et DESS industriel), je reprends une maitrise à l’Université Laval. Septembre 2005 toujours, après 3 jours de pluie à 50mm par jour, la rivière Lorette déborde, inondation, perte de beaucoup de nos affaires. On a été hébergé chez des connaissances pendant 2 mois avant de se retrouver un logement décent.

    Les années suivantes sont plus du domaine de la vie quotidienne et de la découverte progressive du Québec. Il y a eu de tout, joie, peine. Il y a des choses que je veux garder pour moi alors voici juste les éléments marquant :

    2006 décès d’un parent. Je ne m’étendrai pas, mais autant prévenir l’immigrant, c’est le genre d’évènement qui force à remettre en cause une immigration et qui se fait se poser bien des questions par rapport aux proches qui nous restent et à notre proximité avec la famille.

    2007 après 2 ans d’étude doublées de petits boulots, emploi temporaire dans la fonction publique. Enfin un salaire décent qui permet de se promener dans la province.

    2008 citoyenneté Canadienne obtenue, et cérémonie de citoyenneté lors des fêtes du 400ème. Un grand moment pour moi.

    2009 permanence au gouvernement.

    2010-2011 remise en question pour moi du retour en France qui était en discussion, séparation en partie liée à cela.

    2011 en couple avec une québécoise

    2012 achat de maison, bébé en approche.

    Voici quelques moments d’un parcours d’immigrant. Comme pour beaucoup, il a été relativement non linéaire, et souvent lié aux rencontres que j’ai pu faire.

    Pour compléter ce bilan, quelques réflexions dans le désordre sur certains éléments qui me viennent à l’esprit :

    Choix du lieu de vie : J’ai atterri à Montréal comme beaucoup et je n’ai pas aimé y vivre. Par contre j’aime beaucoup y aller et j’aimerai sincèrement que la ville soit mieux gouvernée et sorte de son marasme. Le Québec a besoin de sa métropole en santé. On est ensuite arrivé à Québec un peu par hasard, mais aussi parce qu’on y connaissait du monde. Je suis littéralement en amour avec cette ville, et j’aurai bien du mal à vivre ailleurs. Conseil aux immigrants, baladez vous! Ne choisissez pas votre ville par défaut. Vous changez de pays merde, ce n’est pas pour vivre dans une place qui ne vous plait pas! Tous les coins du Québec ont leurs avantages et leurs inconvénients. À vous de juger!

    Les agences d’aide aux immigrants : Mon expérience est désastreuse. Si ces agences m’on été d’une certaine aide au début, j’ai ai une très mauvaise image. De mon point de vu, ces agences sont là pour faire du cash et se contrefoutent pour la plupart de votre bien être. Chaque nom inscrit sur la liste de client amène une subvention gouvernementale et c’est la seule chose qui compte.

    L’immigration française : immigration de luxe en générale, ou en tout cas de loisir. De mon expérience (mon histoire mais aussi celle d’immigrants que je connais), une majorité de français rétrograde de qualité de vie et ne retrouve ses marques qu’après quelques mois ou années. Il faut savoir ce que l’on veut et où l’on va. Savoir aussi ce qui est important dans la vie… le bonheur ou le statu social. Je ne regrette pas les 7 années qui m’ont conduit au bonheur que je vis aujourd’hui, mais dieu qu’elles ont parfois été dures et pénibles.

    Le voyage préparatoire : indispensable. Et je sais de quoi je parle, je ne l’ai pas fait. Et je l’ai toujours regretté. J’aurai perdu beaucoup moins de temps et d’argent.

    La paperasse d’immigration : les doigts dans le nez… si vous trouvez ça compliqué, revenez-en, c’est le bout le plus facile dans une immigration.

    Le réseau social : compliqué, différent mais pas impossible. Il faut juste que vous compreniez que vous n’êtes pas en France…. Culture différente, relations différentes! Pour grossir le trait, en France les gens sont souvent difficiles d’approche, mais une fois entré dans le cercle social, l’amitié est inconditionnelle. Au Québec, les gens sont très ouverts en première approche, mais très protecteur de leur cercle intime.

    Le racisme des québécois : bien plus rare qu’on le dit, en tout cas pour les français. J’ai droit à mon quota de blagues sur les maudits français, d’imitation d’accent pointu et autres joyeuseté. Pis vous n’avez pas le sens de l’humour? Pas capable d’une répartie humoristique douce? (attention douce, l’agressivité et la confrontation sont très mal perçu ici). En 8 ans j’ai eu une seule vraie réaction raciste à l’écoute de mon accent, et on tombait dans la catégorie « gros colon certifié depuis 1947 ».

    Les médecins de famille : frustrant, compliqué, mais rien d’impossible… s’inscrire dans des cliniques sur liste d’attente, guetter l’ouverture de nouvelle clinique, en parler à ses amis et connaissances qui connaissent peut-être un médecin qui ouvre ses listes… Il m’a fallu attendre 2007 pour en trouver un, en même temps je ne cherchais pas avant ça. Et j’ai changé en 2009 quand le premier a mis la main sous la porte.

    Les urgences : mon expérience personnelle (dense genre 15 visites pour moi ou mes proches en 8 ans) est plutôt positive. À Québec, sauf circonstance exceptionnelle (noël, épidémie de gastro…) si vous êtes vraiment une urgence, vous n’attendrez pas. Sinon, en moyenne c’est 5-6 h d’attente, puis encore 5-6h pour sortir de là.

    Les cliniques sans-rendez-vous : J’en ai essayé 5-6 à Québec pour les petits bobos du quotidien. J’en ai dégoté une bonne ou l’attente est raisonnable (de 30mn à 3h max) avec des horaires d’ouverture étendus. Là encore, il existe bel et bien une médecine de première ligne qui peut-être efficace au Québec.

    Les CLSC : je les évite comme la peste, et ne peux donc pas en parler.

    La vrai honte dans le milieu médical : l’accès aux spécialistes, surtout pour les cancers… c’est lamentable.

    L’administration : un plaisir… à comparer de la France.

    Le sens du service : indubitablement un truc que les québécois ont et que les français n’ont pas… avec ses mauvais cotés aussi. Si on a toujours l’air de déranger dans un magasin français, on est souvent achalé par les vendeurs qui n’arrêtent pas de venir vous voir au Québec.

    Les relations homme-femme : à date ça va très bien. Il faut dire que je ne suis pas machiste pantoute et que je suis ultra-égalitaire dans mes attitudes sans avoir perdu ma petite galanterie française. Redoutable. Plus généralement (au travail par exemple) j’apprécie le coté égalitaire et équilibré des relations. Mauvais pendant, le féminisme parfois excessif de certaines, en même temps les acquis sont si vite perdus…

    Les voitures : le coffre à hayon m’a terriblement manqué au début (en 2004 très peu de modèle en avait). Aujourd’hui je roule en petite japonaise… à hayon.

    La conduite automobile : Rock n’roll baby… le clignotant est en option chez la plupart des gens, la courtoisie une belle utopie partagée par une minorité de conducteur, et les jeunes me font terriblement peur. Ça roule en malade mentaux. Heureusement ils se calment vite.

    La protection de la langue : les fadas de l’Office québécois de la langue française et du PQ sont des obsessifs compulsifs. Mais il suffit de mettre les pieds à Paris pour comprendre qu’ils ont raison. Le français doit être protégé de manière un peu excessive parfois au risque de laisser l’anglais s’immiscer partout dans le langage commercial, technique et courant même. Pourtant, les français ont généralement un meilleur niveau de français (sautez pas vos grand chevaux, c’est juste mon opinion, pas une vérité que je veux enfoncer dans la gorge de tout le monde), qu’il s’agisse d’orthographe, de grammaire, mais surtout de vocabulaire. Ce qui ne signifie pas que les québécois sont mauvais. Leur scolarité est juste d’avantage basée sur les aptitudes que sur l’académique pur comme en France. Par contre, il n’est pas loin à mon avis le jour où les québécois seront meilleurs que les français. Et ce sera grâce à la loi 101…

    Les anglicismes : débat sans fin. Il y en a autant des deux cotés de la flaque. Sauf que du coté tricolore ça se développe à grands pas…

    La position jamais québécois, mais plus tout à fait français : je le vis bien personnellement. Je me détache progressivement des choses françaises même si je continue à suivre l’actualité, par contre depuis 1-2 ans je me sens beaucoup plus impliqué dans les débats de société québécois. C’est un processus naturel je pense et qui dans mon cas a été freiné par le fait que j’ai vécu avec une française pendant 7 ans. Naturel, mais ça vous met progressivement en décalage avec vos amis et familles qui comprennent mal que vous ne vous passionnez pas pour les frasques de Sarko, et qui vous demande « c’est quoi cette révolution de carré rouge ».

    La vie culturelle québécoise : très riche. Je ne compte plus les festivals, les fêtes, les activités en tout genre. Il y a beaucoup d’artistes talentueux. Il y a aussi beaucoup de musés intéressant et un patrimoine plus dense qu’on le soupçonne au premier abord. Le problème des immigrants français c’est de venir d’un pays au patrimoine ultra développé. Alors c’est sur qu’au Québec il n’y a pas le Louvre ou Versailles, pas de Joconde ou de château de la Loire. Mais si voir ce genre de chose plus souvent qu’a l’occasion de quelques vacances vous est essentiel, mauvais pays. Ici on a moins de stock, mais on le met en valeur, et les artistes québécois sont très imaginatifs.

    La nature, les paysages : je kiffe. Je m’éclatte.

    Ce qui me manque : la bouffe un peu, mais de moins en moins. Mes amis, ma ville et un peu de ma famille. Mes montagnes aussi.

    Ce que j’aime : ma ville, Montréal en visite, la créativité, le fleuve, le Lac, la Gaspésie, le Nouveau-Brunswick, Les Chocolats Favoris, ma maison, ma blonde, le vieux Québec, la plage Jacques Cartier, l’Astral, Daniel Bélanger, Jean Leloup, Les Cowboys, Mes aïeux, les trois accords, les lacs et les rivières, la décontraction générale, les relations professionnelles moins guidées, et mille et une chose.

    Ce qui m’inquiète : voir vieillir ma mère loin d’ici.

    En conclusion, Ma vie est ici et je ne pense plus rentrer. J’ai trouvé un équilibre ici que je ne pense pas que j’aurai été capable d’atteindre en France. Je n’ai jamais regretté mon choix. Mon projet de 5 ans s’est transformé en projet d’une vie.

    Chaque immigration, chaque histoire est différente. Mais si je devais donner un conseil, c’est de faire preuve de curiosité et de savoir s’adapter. On est des invités avant de faire parti des meubles. Invité ça veut pas dire paillasson, mais on doit un minimum se plier aux règles de la maison.
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