Habitués nils Posté(e) 20 août 2010 Habitués Posté(e) 20 août 2010 Tu las rêvé de longues, très longues années, avant davoir le courage de sauter le pas. La « grande flaque » tu voulais la traverser, et contre vents et marées tu las fait. Mais tu nas queffleuré ton rêve du bout des doigts La consultation, la documentation, la préparation de ce long projet ont été des étapes imposées. Jamais non jamais tu ne te serais douté que, pour toi, volontaire à limmigration, ton projet aurait été contrarié par ce petit grain de sable qui est venu, à retardement, bloquer ton engrenage que tu as mis tant de temps à huiler. Oui mais voilà, immigrer, mon fils, ce nest pas comme prendre sa voiture tous les jours pour aller travailler, magasiner, ou se promener. Non, cest un choix de vie qui aura une influence sur lensemble des gens qui jusquà maintenant tont entouré. Avant même de partir tu avais tout bien pensé, tu avais même, sur cette terre qui allait taccueillir, trouvé une job. Ten étais plutôt fier, peu de gens arrivent là-bas un travail en mains. La famille, les amis, tous tes proches, tu les pensais tous prêts à te laisser voguer vers dautres horizons et vivre la vie dont tu leur avais parlé si longtemps. Et tes enfants ? Ah tu savais bien que ça allait être pénible un certain temps, le temps de linstallation, mais que tu arriverais à les faire venir pendant les vacances au moins, et que tes allers/retours te permettraient de les voir aussi souvent que possible. Lorsque tu as débarqué à Trudeau, tu as entendu cette phrase mythique « Bienvenue au Québec ». Ca y est, tu y es, tu las fait, la suite était limpide et si facile. Et pourtant au fil des mois, malgré ton adaptation à cette nouvelle vie, la distance qui te séparait des enfants, leur absence, na pas été supportable. Le retour sur ton sol natal sest imposé pour apaiser cette peine. Aujourdhui les années ont passé, tu profites de tes enfants, ces enfants du divorce, à temps partiel et même en leur présence tu sais que ton esprit est ailleurs, à 6,000 km. Tu as sacrifié une partie de projet pour eux, mais ils le méritaient, ils navaient pas demandé à vivre si éloignés de leur père. Par égoïsme, te dis-tu, tu as décidé de faire ce dont tu avais envie, tu nas pourtant pas tenu. Mais aurais-tu pu vivre avec cette frustration de ne jamais avoir traversé latlantique ? Alors dis-toi bien quune immigration nest pas une simple formalité administrative, et que même si tu penses avoir tout bien préparé, il existe toujours ce petit grain de sable quil vaut mieux nettoyer avant de faire tes cartons, car après il risque dêtre trop tard... Citer
Invité Posté(e) 20 août 2010 Posté(e) 20 août 2010 Je vois que l'introspection se poursuit, Nils. C'est un très beau texte, très bien écrit ... et qui peut en amener plusieurs à réfléchir. Merci pour votre témoignage et bon courage. Citer
Habitués Zemida Posté(e) 23 août 2010 Habitués Posté(e) 23 août 2010 Et oui ce fichu grain de sable qui peut toujours venir s'infiltrer dans l'engrenage et que personne n'aurait pu prévoir ... Joli témoignage Nils, plein de sincérité. Bonne continuation et ... méditation ! Citer
Laurent Posté(e) 4 septembre 2010 Posté(e) 4 septembre 2010 Merci Nils pour ton témoignage qui illustre bien que l'immigration peut bien être une histoire très déchirante. Nous avons mis en message du jour ton témoignage. Bonne suite de réflexion. Je vais faire un lien avec ton deuxième : http://www.forum.immigrer.com/index.php/topic/102530-ce-sera-donc-le-quebec/page__p__1154809__fromsearch__1&#entry1154809 Citer
Habitués tohonu Posté(e) 6 septembre 2010 Habitués Posté(e) 6 septembre 2010 Joli texte .. le grain de sable tu l`avais dans le mécanisme dès le départ. Mais je sais ce que tu as vécu et enduré ... Citer
kazchrjam74 Posté(e) 12 septembre 2010 Posté(e) 12 septembre 2010 Joli texte .. le grain de sable tu l`avais dans le mécanisme dès le départ. Mais je sais ce que tu as vécu et enduré ... Bonjour Nils A la lecture de ces quelques mots, j'ai cru lire dans le livre de ma vie. Séparés depuis 2 ans, les enfants et moi-même avons appris a vivre loin les uns des autres. Mais comme tu l'exprimes a merveille, les moments partagés sont de meilleures qualités. Depuis quelques semaines, je suis sur Montréal et je m'apercois qu'avec les moyens de communications, nous avons des moments d'échanges et de partages. Cependant, il reste difficile de faire enfin le choix définitif. Les grains de sables administratifs sont nombreux (pension, banque, logement, bagages), mais je pense que nous avons qu'une seule vie et nous devons également penser a nous. J'ai donné 1/4 de ma vie pour ma famille et j'en suis fier. Mais les enfants s'envolent un jour et nous restons comme deux étrangers. Avons-nous raté quelques choses, ou avons nous évolué ? Vivions-nous pour les autres ou au travers de autres ? ET MOI durant tout ce temps, j'étais qui, quelles étaient mes envies ? Comme toi je me pose ces questions, mais depuis quelques temps, mes choix sont plus clairs et je pense que nous devons vivre pour nous et partager avec les notres nos nouvelles sensations, nos nouveaux choix. Merci de tes mots qui m'ont rassurés sur ma vision future de ma vie au Quebec. Citer
motelsansfrontieres Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 Tu l'as rêvé de longues, très longues années, avant d'avoir le courage de sauter le pas. La « grande flaque » tu voulais la traverser, et contre vents et marées tu l'as fait. Mais tu n'as qu'effleuré ton rêve du bout des doigts La consultation, la documentation, la préparation de ce long projet ont été des étapes imposées. Jamais non jamais tu ne te serais douté que, pour toi, volontaire à l'immigration, ton projet aurait été contrarié par ce petit grain de sable qui est venu, à retardement, bloquer ton engrenage que tu as mis tant de temps à huiler. Oui mais voilà, immigrer, mon fils, ce n'est pas comme prendre sa voiture tous les jours pour aller travailler, magasiner, ou se promener. Non, c'est un choix de vie qui aura une influence sur l'ensemble des gens qui jusqu'à maintenant t'ont entouré. Avant même de partir tu avais tout bien pensé, tu avais même, sur cette terre qui allait t'accueillir, trouvé une job. T'en étais plutôt fier, peu de gens arrivent là-bas un travail en mains. La famille, les amis, tous tes proches, tu les pensais tous prêts à te laisser voguer vers d'autres horizons et vivre la vie dont tu leur avais parlé si longtemps. Et tes enfants ? Ah tu savais bien que ça allait être pénible un certain temps, le temps de l'installation, mais que tu arriverais à les faire venir pendant les vacances au moins, et que tes allers/retours te permettraient de les voir aussi souvent que possible. Lorsque tu as débarqué à Trudeau, tu as entendu cette phrase mythique « Bienvenue au Québec ». Ca y est, tu y es, tu l'as fait, la suite était limpide et si facile. Et pourtant au fil des mois, malgré ton adaptation à cette nouvelle vie, la distance qui te séparait des enfants, leur absence, n'a pas été supportable. Le retour sur ton sol natal s'est imposé pour apaiser cette peine. Aujourd'hui les années ont passé, tu profites de tes enfants, ces enfants du divorce, à temps partiel et même en leur présence tu sais que ton esprit est ailleurs, à 6,000 km. Tu as sacrifié une partie de projet pour eux, mais ils le méritaient, ils n'avaient pas demandé à vivre si éloignés de leur père. Par égoïsme, te dis-tu, tu as décidé de faire ce dont tu avais envie, tu n'as pourtant pas tenu. Mais aurais-tu pu vivre avec cette frustration de ne jamais avoir traversé l'atlantique ? Alors dis-toi bien qu'une immigration n'est pas une simple formalité administrative, et que même si tu penses avoir tout bien préparé, il existe toujours ce petit grain de sable qu'il vaut mieux nettoyer avant de faire tes cartons, car après il risque d'être trop tard... Citer
motelsansfrontieres Posté(e) 13 septembre 2010 Posté(e) 13 septembre 2010 Bravo .... J'ai un parcours qui ressemble au vôtre . Installée depuis plus d'un an. (un petit Motel que je valorise à Pohénégamook dans un Québec magnifique) 5 grands enfants sur le vieux continent. Et déjà leurs visites .Et puis voilà, ma grande qui immigre avec son mari et leur petit garçon, ainsi qu'un bébé à venir. C'est tout bonheur . J'essaye de revenir 3 fois par an en France pour profiter d'eux et de mes petits enfants. Ils ne sont pas loin en heures d'avion, et finalement toujours près de moi avec Internet et le téléphone. Bien sûr Les premiers mois furent difficiles, le chagrin de l'éloignement, un manque d'eux, avec beaucoup de questionnements et l'impression d'avoir commis une erreur. Aujourd'hui je ne regrette plus mon départ .Tout se met en place . La France n'est qu'à quelques heures et les projets de vie continuent pour chacun avec en plus le Québec en filigrane, et dont il faut tenir compte à présent dans ce nouveau mode de vie. Bonne chance pour ceux qui quittent leurs enfants juste par la distance mais pas dans leurs curs. Il faut juste s'organiser ! Citer
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