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La rivalité Québec-Montréal, un mythe?


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En ce moment, il y a un dossier complet dans La Presse sur les relations parfois houleuses entre les gens de la métropole et ceux de la capitale. On y apprend entre autre que la rivalité est plus alimentée par les médias de Québec, qui adorent exploiter le filon «on bashe sur Montréal», et qu'on voit des indices de cette rivalité même à l'époque de la Nouvelle-France.

Le chroniqueur Patrick Lagacé, en Montréalais particulièrement baveux, a pondu une chronique pour l'occase. Il va plus loin en parlant de Montreal vs ROQ. O'Hana, si tu passes par ici... ;)

Le lundi 15 octobre 2007

La dictature des Régions

Patrick Lagacé

La Presse

J'aimerais profiter du fait que cette chronique est publiée dans Le Soleil pour saluer les gens de Québec et tenter de rassurer les Québécois. Je sais que vous pensez que nous, Montréalais, méprisons les gens de Québec.

Eh bien, non. Nous ne méprisons pas les gens de Québec. Juré, craché.

Nous nous en contrefichons. Pour ne pas dire autre chose.

Nous méprisons les Lavallois, oui. Mais pas les Québécois. On s'en fout, de Québec.

Le contraire n'est surtout pas vrai! Prenez l'expression «Clique du Plateau». C'est Jeff Fillion, je crois, qui a inventé l'étiquette «Clique du Plateau». Succès de branding immense. Symptôme de votre obsession face à Montréal.

La formule colle dans la psyché des gens de Québec, qui la brandissent comme Moïse brandit ses tables de loi dès qu'ils veulent critiquer a) des intellectuels; b) des médias montréalais; c) Radio-Canada; d) des commentateurs; e) n'importe qui n'étant pas dans l'orbite de la planète ADQ; f) quiconque n'étant pas du «vrai monde».

Il faudra bien, un jour, qu'on m'indique comment entrer dans la Clique. Je compte sur toi, Jeff. J'espère juste qu'il n'y a pas de chèvre impliquée dans l'initiation de la Clique du Plateau. Avec YouTube, de nos jours, il faut être prudent...

Allez, la vérité, c'est que vous êtes frileux. Tenez, l'hiver dernier, dans le Vieux-Montréal, un type garde la porte ouverte pour moi, dans l'entrée du resto où je m'apprête à entrer. Avec un sourire narquois, le type me dit: «Voyez, on est fins, le monde de Québec...

- Pourquoi vous me dites ça?

- Ben, vous avez écrit des choses pas fines sur Québec. Un jour, vous avez dit que vous ne viendriez jamais vivre à Québec...»

Très juste: j'ai écrit une série sarcastique, «Pourquoi je ne vivrais jamais à Québec», dans Le Journal de Montréal. En 2004! Ça faisait donc trois ans que j'avais écrit la série en question quand le gars m'a apostrophé! TROIS ANS! Comme on dit dans Notre-Dame-de-Grâce: «Get over it.» Mais non. Le type s'en souvenait.

Frileux? Le Journal de Québec avait refusé de publier la série!

Reste que je vais vous surprendre. Il n'y a plus de rivalité Québec-Montréal. Le vrai schisme, la vraie compétition, la vraie fracture, en 2007, elle oppose les Régions (R majuscule volontaire) à Montréal.

La rivalité moderne, c'est Montréal contre le reste du Québec.

Pour les élections (fédérales) de 2006 et (provinciales) de 2007, j'ai fait pas mal de kilométrage, partout au Québec. Et c'est hallucinant: Montréal est vu comme un ennemi, comme un «obstacle» pour les Régions.

Je n'ai jamais pu me faire expliquer comment ou pourquoi Montréal nuit aux Régions (j'inclus Québec dans le lot, sorry). Mais la perception, dans la vie comme en politique, devient parfois réalité. Et aujourd'hui, la réalité, c'est que Montréal est vu, de Buckingham à Cap-Chat, comme une pute à qui on peut donner des coups de pied au cul, à qui on peut dire n'importe quoi.

L'époque est résolument pro-Régions. Avez-vous entendu le tata qui a sous-entendu que la chef du PQ n'avait pas de «sang de Charlevoix», avant la dernière élection partielle?

Imaginez la commission Taylor-Bouchard qu'il faudra créer pour calmer les Régions le jour où un membre de la Clique du Plateau (t'es pas game, Guy A.) décrétera que Mario Dumont ne percera jamais dans le 514 parce qu'il n'a pas de «sang montréalais»!

Oui, fin 2007, le Québec vit une dictature, la dictature des Régions.

Dictature? Avez-vous vu comment les chefs des trois partis «crousent» les Régions? Combien de fois ils disent le mot «régions» ? Avez-vous vu Mme Marois faire semblant d'être une fille de Région, d'être de Charlevoix, avant la partielle?

Aux États-Unis, les politiciens doivent se prosterner devant Jésus pour faire le plein de votes. Ici, c'est devant les Régions. Même gênante putasserie. On a les dieux qu'on peut.

Et parallèlement à ce ressac, on assiste à un curieux discours. Celui qui veut que, dans les Régions, on trouve le «vrai monde» qui se préoccupe des «vraies affaires». Sous-texte: dans ce «vrai Québec», on rencontre forcément plus de sagesse et plus de clairvoyance quant aux choses de la vie. Les «vraies» choses, bien sûr. Ben oui...

Non, il n'y a plus de rivalité Québec-Montréal. Mais Québec, dans mon esprit, est le fer de lance de ce ressac anti-Montréal, de la dictature des Régions. Votre obsession anti-Montréal s'est répandue de Gaspé à Saint-Hyacinthe en passant par Shawi.

Bravo. Vraiment, bravo.

http://www.cyberpresse.ca/article/20071015...28/CPOPINIONS05

Pour rire, aller lire les commentaires sur son blogue. C'est assez drôle de voir tout ce beau monde se crêper le chignon en tout cas, ça divertit. ^_^

Pour être juste et qu'on ne m'accuse pas de Mourrialiste finie, les réflexions d'un chroniqueur de la superbe ville de Québec:

Le lundi 15 octobre 2007

Montréal, la ville où l'on s'ennuie

François Bourque

Le Soleil

J'aimerais pouvoir vous parler de Montréal avec la fougue que certains de ses chroniqueurs mettent parfois à se payer la gueule de Québec.

Monter aux remparts défendre ma ville, répliquer oeil pour oeil aux railleries et aux humeurs du moment. Dire combien Québec en a marre d'être parfois regardé de haut par des Montréalais condescendants.

Mais on ne va pas s'indigner pour quelques caricatures ou clichés sur Québec. Il est encore permis de s'amuser, même à nos dépens. Nous le méritons souvent et faisons pareil. Parfois pire.

L'étude d'Influence Communication basée sur l'observation des médias pendant trois ans suggère que c'est Québec qui entretient la rivalité avec Montréal. La radio surtout. Deux ou trois animateurs.

Il est vrai que la méfiance envers Montréal a été un des fonds de commerce de quelques radios privées de Québec.

Une rivalité Québec-Montréal existait avant l'invention de la radio. Probablement même avant l'arrivée de Jacques Cartier, croient les historiens.

Ce qui pose la question de la poule et de l'oeuf. La radio-poubelle a-t-elle excité le sentiment anti-Montréal ou n'en est-elle que le reflet? Sans doute un peu des deux.

Québec se sent menacé par la «montréalisation». La métropole parle de «centralisation», une nuance révélatrice.

Québec craint pour ses médias, son Festival d'été, son Carnaval, son Grand Rire; se hérisse lorsqu'il perçoit que ses pouvoirs et les centres décisionnels glissent vers Montréal.

La ville plus petite est toujours la plus prompte à craindre et à nourrir les rivalités. Saguenay contre Québec; Québec contre Montréal; Montréal contre Toronto ou New York.

Il y a un an et demi, j'avais écrit un texte, «Les deux solitudes», après avoir entendu chez Bazzo une discussion sur le mal de vivre de Montréal: immobilisme, dépendance à l'État, timidité des gens d'affaires, absence de sièges sociaux; le vrai pouvoir qui est à l'autre bout de l'autoroute 20 et qui n'écoute pas. On aurait cru que c'était Québec qui parlait.

On pourrait continuer: mauvais état des infrastructures, difficultés financières de la ville, crainte de perdre ses immigrés, ses sièges sociaux, son influence.

La semaine dernière, un sondage sur les accommodements, raisonnables ou pas, a montré que les citoyens de Québec, de Montréal et d'ailleurs en province se ressemblent davantage qu'on le croyait.

On ne pourra jamais comparer Montréal aux autres villes du Québec. Mais de savoir que nous avons aussi en commun des perceptions, des problèmes et des inquiétudes désamorce la rivalité Québec-Montréal. Lui donne un air de corrida un peu dépassée.

Je soupçonne que des collègues de Montréal s'ennuient en écoutant la radio le matin et Gérald Tremblay au conseil municipal le soir. Les jours de cafard, ils se mettent à regarder à notre bout de la 20.

Ils nous disent alors leur admiration pour L'Allier, leur mépris pour Arthur et Fillion, leur étonnement amusé devant Andrée Boucher.

Ils font mine de ne rien comprendre à cette ville complexée, trop blanche et trop francophone qui vote pour l'ADQ. Ça leur semble si loin de la vraie vie qui est vous savez où.

Ils nous expliquent pourquoi ils ne voudraient jamais vivre à Québec, même si la ville est jolie.

Cela changera peut-être avec la disparition de Mme Boucher. À leurs yeux, elle incarnait si bien cet esprit de «village» dont ils aiment se moquer.

Ils n'en reviennent d'ailleurs pas de la réaction démesurée des citoyens de Québec à son décès.

Une «tragicomédie» qui a duré une semaine, a écrit Patrick Lagacé dans La Presse. «Un tel épanchement, de telles effusions, pareil deuil collectif? Pour une comptable? Ouf.»

Je vous le dis, ils s'ennuient. Des taureaux le dimanche.

http://www.cyberpresse.ca/article/20071015.../0/CPACTUALITES

Merci en tout cas à la superbe ville de Québec de nous désennuyer de la sorte... :P

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  • Habitués
Merci en tout cas à la superbe ville de Québec de nous désennuyer de la sorte... :P

Bof, ville, ville, t'exagères un peu, là... :P

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  • Habitués

j ai passe presque 2.5 ans pour mes etudes a quebec et seulement 2 jours a montreal..pour le moment je ne peux pas me prononcer mais apres avoir fait un ptit tour a pied aujourdh ui sur le boulvard st joseph et l avenue du parc pendant un moment je me serais cru a quebec tant le decor etait le meme.....( architecture rue......) a une difference pres il n yavait pas autant

d,importe a quebec lol :lol: ( en effet a quebec dans chaque bloc ou immeuble ou j habitais j et«is le seul immigrer )et j en voyais rarement sauf a la fac

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  • Habitués
Merci en tout cas à la superbe ville de Québec de nous désennuyer de la sorte... :P

Bof, ville, ville, t'exagères un peu, là... :P

:lol:

Oui mais eux, ils ont un beau château qui donne sur le majestueux fleuve, gna! Alors soyons indulgents et donnons-leur le titre, histoire qu'ils ne pointent pas leurs beaux canons couverts de peinture vers nous. Faut leur donner une chance, c'est le 400ème qui s'en vient... :innocent:

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En ce moment, il y a un dossier complet dans La Presse sur les relations parfois houleuses entre les gens de la métropole et ceux de la capitale. On y apprend entre autre que la rivalité est plus alimentée par les médias de Québec, qui adorent exploiter le filon «on bashe sur Montréal», et qu'on voit des indices de cette rivalité même à l'époque de la Nouvelle-France. Le chroniqueur Patrick Lagacé, en Montréalais particulièrement baveux, a pondu une chronique pour l'occase. Il va plus loin en parlant de Montreal vs ROQ. O'Hana, si tu passes par ici...

Cela démontre hors de tout doute raisonnable que Patrick Lagacé est venu se promener incognito sur immigrer.com pis qu'il a vu ma dernière chronique.

Hi hi :kloobik:

- O'Hana -

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  • Habitués

Mais j'adore cette guerre car on compte les points.......mais pour les gens bien creux comme moi et bien Y a égalité ....çà ne sont que deux villes :lol::ph34r:

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  • Habitués

Bah je sais pas, si j'aimais Montréal j'habiterais Montréal mais j'aime Québec donc je vis à Québec et logiquement je trouve que Montréal c'est moins bien.

Après si on y voit de la rivalité... chacun prêche pour sa paroisse...

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Mais j'adore cette guerre car on compte les points.......mais pour les gens bien creux comme moi et bien Y a égalité ....çà ne sont que deux villes :lol::ph34r:

un peu d'huile sur le feu....

Caroline Touzin

La Presse

Québec

«Montréal a la plus grande concentration au monde de Joe-Connaissant qui ne savent rien.» C'est comme un «camion en panne sur l'autoroute de l'avenir qu'on ne peut dépasser ni à gauche ni à droite».

C'est du moins la vision de l'homme qui déteste le plus Montréal à Québec. Et peut-être même à travers tout le Québec. André Arthur le dit haut et fort sur les ondes depuis 35 ans. Et il ne cessera pas de le proclamer de si tôt, même s'il est devenu député fédéral de Port-Neuf.

Cet été, le député indépendant a repris du service comme animateur en diffusant une capsule radio par jour sur le site Internet radioreveil.com. L'homme de 63 ans n'a pas perdu ses réflexes. Il a lancé un concours intitulé: «Montréal Bashing».

«Vous n'avez pas idée du nombrilisme montréalais parce que vous y vivez et vous vous y complaisez», a-t-il lancé aux deux représentants de La Presse. Le roi Arthur, comme plusieurs le surnomment, nous a donné rendez-vous au Michelangelo à Sainte-Foy, un restaurant décoré de reproductions de peintres italiens et de vitraux.

Le dîner a duré deux heures. Deux heures de «Montréal Bashing». Oubliez la rivalité Canadiens-Nordiques. «Le pouvoir médiatique, le pouvoir économique, le pouvoir politique se déplacent de plus en plus vers Montréal. On a toujours détesté Montréal, mais là on peut l'exprimer parce qu'on ressent l'impérialisme d'une façon encore plus vive», lance M. Arthur.

L'animateur se targue d'avoir fait de la radio dans les deux villes. «La différence fondamentale pour un communicateur entre les deux publics, c'est qu'à Québec le public est guidé par sa curiosité. Montréal est guidé par l'intérêt pour son nombril.»

Jamais Québec n'élirait un maire comme Gérald Tremblay, pense-t-il. «La mairesse Boucher avait des côtés ridicules, mais elle avait du leadership.» Le député prend l'exemple de l'échec du projet du casino du Cirque du Soleil à Montréal. «Il n'y a pas eu de leader politique derrière. S'il y avait eu un leader ça aurait marché. Un maire qui dit: «On y va»», croit-il.

"Le retour de la justice"

André Arthur décrit Montréal comme une "ville sale, pleine de trous où les policiers ne font plus leur job". Et "où les gangs de rue ont pris le contrôle". Dans son discours, Montréal est souvent "la pire ville en Amérique du Nord". "La seule ville en Amérique du Nord où vous êtes trop idiots pour tourner à droite au feu rouge."

Arthur agrémente son "Montréal Bashing" d'anecdotes personnelles. Chauffeur d'autocar dans ses loisirs, il en conduit un aux couleurs de l'Université Laval. "Chaque fois que je vais à Montréal, je me fais dire: Je ne savais pas ça qu'il y avait une université à Laval!" Parfois, il conduit aussi des Québécois à New York. "J'identifie tout de suite les Montréalais dans le groupe, ils ne sont jamais contents et pensent toujours qu'ils vont se faire fourrer. Il y en a toujours un pour dire que la Place des Arts c'est plus beau que le Lincoln Center."

La rivalité Montréal-Toronto l'amuse. "Montréal se fait traiter par Toronto comme Montréal traite Québec. C'est le retour de la justice", dit-il. Malgré cette haine de la "mentalité montréalaise", et non pas de ses citoyens, précise-t-il, Arthur vient dans la métropole de temps à autre. "C'est évident qu'il y a des belles choses à Montréal, mais elles coûtent toujours plus chères."

Un côté hypocrite

L'animateur de radio no 1 à Québec, Gilles Parent, du 93,3, n'a pas encore digéré que des journalistes de Radio-Canada "qui n'étaient pas de Québec et qui disaient des sottises" couvrent le "mystère Québec". Après les dernières élections fédérales, plusieurs ont parlé du "mystère Québec" pour qualifier la montée des conservateurs dans la région. "On sort du plus gros scandale politique de l'histoire canadienne. Il arrive une élection fédérale. ####, je me disais: Pas une personne va voter libéral, détourner de l'argent de même. Ben sacrement, où ça a voté libéral? À Montréal. Il est où le mystère si ce n'est pas à Montréal?", lance M. Parent, enflammé.

Autre chose qu'il ne digère pas: l'appellation "trash radio" pour désigner la radio de Québec. Lors de la poursuite de Sophie Chiasson contre l'animateur de CHOI (Jeff Fillion), Montréal a fortement véhiculé le concept de "radio-poubelle" présente "surtout à Québec".

"De dire qu'elle est confrontante, de temps en temps démagogue, c'est sûr. La radio de Québec est dérangeante, sûrement. Elle parle beaucoup, assurément. Mais je trouve qu'elle a été plus souvent précurseur qu'autre chose", plaide l'animateur, no 1 depuis 24 ans "sans aucune poursuite".

La rivalité Québec-Montréal fait ressortir un côté un "peu hypocrite" de ses concitoyens, selon l'animateur. "On va critiquer Montréal, mais les gens de Québec, s'ils pouvaient avoir un meilleur emploi à Montréal, ils iraient." Pour sa part, il dit avoir refusé plusieurs offres.

L'un des directeurs de la station, Michel Lorrain, a fait le chemin inverse. Il a quitté son travail au centre-ville de Montréal et sa banlieue d'Otterburn Park pour "la qualité de vie" de Québec. Et la rivalité, il l'exploite sans remords. "Ça touche les cordes sensibles, dit-il. La radio est le média de proximité par excellence, un gros perron d'église. De quoi on parle sur un perron d'église? De ce qui touche les gens dans leur quotidien, de nouvelles de proximité."

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Le maître Foglia nous a aussi pondu un texte sur le sujet:

Le jeudi 18 octobre 2007

La caravane passe

Pierre Foglia

La Presse

Mon collègue Patrick Lagacé a raison quand il dit que Montréal ne méprise pas Québec, mais il a tort quand il dit que Montréal méprise Laval. On ne peut pas mépriser quelque chose qui n'existe pas.

Ces chicanes de clocher donnent de la bonne copie - j'ai bien aimé la défense que François Bourque du Soleil a fait de Québec - de la bonne copie disais-je, mais de foutre le feu à ces chicanes de clocher si promptes à s'enflammer ici, fait aussi sortir les morons de leur trou. Voir la photo d'André Arthur dans notre numéro de lundi, et écouter celui-là de l'Abitibi pour qui tous les Montréalais sont des abrutis parce qu'un jour un Montréalais lui a demandé si Rouyn était au bord de la mer. Reviens-en, Chose.

Je suis bien revenu, moi, de m'être fait sortir de Rouyn - littéralement sortir - par une gang de hillbillies qui m'ont chassé de mon hôtel, puis de la maison où j'avais trouvé refuge. J'aime pourtant l'Abitibi même si je la tiens pour laide, je l'aime précisément parce qu'elle est laide et qu'on n'y trouve pas la mer et donc ces niaiseries balnéaires qui défigurent la Gaspésie.

Ça n'a l'air de rien, mais rien qu'avec le petit paragraphe qui précède je viens de me faire une foule d'autres amis en Abitibi et en Gaspésie.

Dans tous les pays du monde, les ruraux tiennent les urbains pour des jo-connaissant, les petites villes convenables tiennent les plus grandes pour des foutoirs, les banlieues se défendent d'être des dortoirs, et le pays tout entier tient les habitants de sa métropole pour de fieffés connards. Connards de Montréalais, de Parigots, de Milanais, de New-Yorkais, de Berlinois, etc. La seule différence, c'est qu'au Québec, il faut multiplier par mille. Ce qui ailleurs relève d'un provincialisme renfrogné, touche ici à la vindicte, au rejet, à l'hystérie. Pourquoi? Pourquoi vous devenez complètement débiles dans ces chicanes de clocher? Alors là... À vous de me le dire. Même si ça fait plus de 40 ans que je vis ici, je n'ai pas encore tout compris.

Ce dont je suis absolument certain, c'est que Montréal ne méprise pas le reste du Québec même s'il s'irrite parfois de ses susceptibilités. Montréal s'en fout et c'est bien là, au fond, le crime impardonnable: s'en foutre. Les provincialismes s'exacerbent non pas au mépris mais à l'indifférence de la caravane qui passe.

Puisque je suis parti aujourd'hui pour me faire plein d'amis, allons-y, ce printemps les auteurs de la francophonie, ceux du Québec en tête, ont signé un manifeste contre... je n'ai pas très bien compris contre quoi ou qui au juste. En principe contre la littérature franco-française, contre le parisianisme, contre les éditeurs de la Rive gauche. Qu'est-ce que cela a à voir avec la chicane Montréal-Québec, Montréal-Régions? Montréal-Banlieue? Ce sont exactement les mêmes récriminations de la périphérie contre le centre, les mêmes accusations de mépris quand on devrait parler d'indifférence. Et encore là, la caravane passe et quand elle est passée, le mêmes petits chiens qui aboyaient de se former eux-mêmes en caravane - pour l'occasion appelons-la Boréal - et de passer à leur tour en se crissant bien de ceux qui jappent sur les bas-côtés.

Je me souviens de ma perplexité devant le titre de ce manifeste: Pour une littérature-monde. Expliquez-moi. Veut-on faire lire à Angoulême Victor-Lévy Beaulieu, cet immense écrivain québécois qui n'est pas lu à Montréal? Combien va-t-on vendre d'exemplaires du dernier André Major, les admirables proses de L'Esprit Vagabond? 2000 à tout casser? Et cette petite misère serait la faute de Paris?

Même si j'habite aujourd'hui en pleins champs, je n'ai jamais cessé d'habiter Montréal. Ne me demandez pas ce que je pense de Québec, de Laval. Rien. J'ai habité Sorel - excusez, Tracy - j'ai habité Chicoutimi - s'cusez, Chicoutimi-Nord - et Sherbrooke où est née ma fille, mais tout ce temps-là je n'ai jamais cessé d'habiter Montréal. C'est ma ville, je l'ai intériorisée, je n'ai pas besoin d'aller à Montréal, je suis de Montréal comme Jerome Charyn, l'auteur de Metropolis - ce grand livre d'amour sur New York - comme Charyn est de New York même s'il vit à Paris, même que sa fenêtre donne sur le cimetière du Père-Lachaise.

J'habite Montréal comme j'habite les livres que je lis, me contrecrisse que ce soit de la littérature-monde. Me contrecrisse qu'ils soient lus à Angoulême ou qu'ils ne soient lus qu'à Angoulême.

La périphérie est là d'où vous allez hurler dans deux secondes, quand je vous aurai dit que le centre est là où je suis maintenant.

http://www.cyberpresse.ca/article/20071018...50/CPOPINIONS05

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  • Habitués

J'ai été content de passer par Montréal en arrivant au Québec. Ca m'a permis d'être sûr que je ne voulais pas y vivre.

Alors oui, je n'ai sûrement pas donné sa chance à cette ville où des tas de gens se plaisent. Mais, ayant vécu dans une grande ville avant de venir ici, j'avais besoin de changement et sûrement pas envie de reproduire le même style de vie que celui que je venais de quitter !

Depuis, il ne se passe pas une journée sans que je me dise que j'ai fait le bon choix, au moins pour le moment ! Même si je pense que Québec gagnerait à s'ouvrir un peu plus à la diversité (mais il y a du progrès à ce niveau)...

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