Peur de ne pas y arriver...

[felixlechat]

Salut Tyrone,

Moi aussi, j'ai, comme on dit, pesé le pour et le contre, avant d'envoyer la DCS.

Avant de le faire, je suis allée à une séance d'information sur le Québec. Puis, je me suis renseigné sur les jobs que je pourrai faire, les salaires pour ces jobs, le prix des logements, le prix des transports, le coût de la nourriture... J'ai établi un budget prévisionnel sur 3 mois sachant qu'il faudrait peut-être le faire sur 6, mais déjà, 3 mois sans bosser, ça me semble long et en même temps, ça doit passer vite. Paradoxal tout ça.

Je me suis également demandé pourquoi je voulais émigrer. Je voulais que ce soit clair dans mon esprit. Et, j'ai trouvé qu'il était intéressant de répondre à cette question. Peut-être une façon de mettre les choses à plat. Ce que je peux dire, c'est que je n'espère pas un monde meilleur, mais un monde différent, une découverte d'un nouveau pays, de nouvelles personnes, et ça, j'adore.

Ceci dit, chacun a ses motivations et celle qui est l'espoir d'un monde meilleur en est une. Et chacun a sa définition du monde meilleur.

J'imagine que tu vas continuer à te renseigner sur la vie là-bas et commencer à te rendre compte, selon tes critères, si ce monde pourrait être meilleur.

Moi aussi, j'ai envie de te dire : Fonce !

Bonne chance !

[Tyrone]

Merci à toi.

Moi aussi je suis allé à une réunion d'information à Paris, et j'y reviendrai sûrement...

Je suis en train, petit à petit, de me faire des contacts là-bas, on va y aller 10 jours en février...

Bref, je n'y vais pas la fleur au fusil...

Reste à l'annoncer à mes parents... ça va faire un choc là!!!

[felixlechat]

Je me demandais aussi si tu connaissais les plateformes de mise en relation professionnelle comme Viaduc ? Enfin, ça s'appelle Viadeo maintenant. Ce peut être une idée pour étoffer ton réseau professionnel. http://www.viaduc.com/

Je m'étais dit la même chose que toi pour mes parents. J'avais décidé de leur annoncer seulement lorsque j'aurai le CSQ, histoire d'éviter qu'ils me demandent toutes semaines : "Alors, tu as eu une réponse ?" Et bien, le choc attendu n'a pas eu lieu ! Peut-être qu'un de mes frères avait craché le morceau. Il va falloir que je les cuisine pour savoir... Les réactions ont été les suivantes. Mon père : "Ah, ben je viendrais te voir, ça me changera les idées." Ma mère : "C'est bien, tu as raison, il faut faire des choses quand on est jeune." Et, comme on ne verra pas souvent (mais ça, je les ai déjà habitués), ils vont se mettre à internet pour qu'on puisse se voir et se parler un peu. J'imagine déjà mon père, qui est d'une patience légendaire, en train de jeter l'ordinateur par la fenêtre.

[stephanelinda]

Salut,

Je prospecte depuis 15 jours environ sur la vie au Québec, sur sa façon de vivre, ses habitudes, la façon d'y travailler, etc... je suis assez confiant quelque part mais, d'un autre côté, j'ai peur de ne pas y arriver...

Arriver à "vivre" correctement, ne pas seulement "survivre", peur de perdre tous mes acquis ici, en France, l'argent que j'ai de côté, mon travail, ma vie "tranquille" en quelque sorte...

Alors je pense que c'est légitime, c'est le conséquence de l'immigration... on se retrouve loin de ses racines, on a tout quitté vers un monde meilleur (?), mais va t-on parvenir à vivre comme tout le monde là-bas?

J'aimerais avoir vos témoignages, ceux qui ne sont pas partis encore et qui ont les mêmes peurs, ceux qui sont déjà là-bas et qui y sont arrivés, et aussi ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts parfois ou qui ont eu du mal au début...

Merci.

Je te rejoins dans beaucoup de choses

Linda

Mon avis (Ma vie ? ) qui n'engage que moi...

Je vais te le dire franchement, moi j'ai pas mal perdu financièrement en venant. J'ai une moins bonne job, je gagne moins bien ma vie, je n'ai plus de voiture, même pas un meuble qui m'appartient vraiment (ah si, un lecteur DVD et un matelas de futon !!!). Tout ce que j'avais acquis depuis mon indépendance a été à refaire. Heureusement, je ne suis pas trés matérialiste, et je me suis rendu compte que je pouvais être heureuse juste avec mes bottes, mes jeans, mes cuirs, et mes photos. Bref, ma vie pouvait tenir en deux sacs.

Je suis une grosse chanceuse, car à mon arrivée m'attendait une belle-famille qui m'a adoptée, ainsi que quelques personnes avec qui je me suis liée d'amitié sincère. Grâce à eux, j'ai pu passer sans trop d'omrages les premiers mois d'incompréhensions de toutes sortes. Je me sentais libre de poser toutes les questions, aussi bien culturelles, techniques ou politiques. Je pense véritablement que sans eux, je ne me serais pas "intégrée" si facilement.

Je suis passée par des moments de doutes, quasi de dépression, des moments extrêmement difficiles, mais aussi par de grandes joies, seule ou à plusieurs, de découvertes, d'enrichissement personnel, culturel, humain, et j'en attends d'autres !

Je suis venu ici par amour, et je vais y rester encore par amour. La seule chose que je sais, c'est que je me suis enrichie personnellement. Pour le reste... tant pis. Je ne construis pas de retraite, pas de maison, pas d'avenir financier ni matériel, je me construis une vie.

Est-ce que je vis comme tout le monde ? De quel monde parles-tu ? des gens de mon quartier ? comme un québécois pure souche ? comme un humain de la planète Terre ? comme un occidental ? Je mange, j'ai un toit chauffé, un travail, de quoi me payer des vêtements (même si j'en achète souvent en friperie). Je me trouve chanceuse, je ne manque pas de grand chose. Bon ok, je ne fais presque pas de resto, ni de grandes sorties, pas de voyage à Cuba l'hiver, je pars camper l'été sous ma petite tente, je n'ai pas de grande voiture, même plus de barbecue (il a flambé l'été dernier) !

Il faut voir cela, à mon avis, comme une aventure. Tu risques gros, certes, mais si tu crois en toi, si tu as vraiment envie de passer à autre chose et de t'ouvrir à autre chose, si tu n'as pas peur de te retrouver peut être dans des conditions moins bonnes qu'actuellement, et ce, de nombreux mois, si tu n'as pas peur d'être choquée de pleins de choses que tu ne comprendras pas, alors vas-y ! Le positivisme et la détermination doivent être à toute épreuve, il faut que ton choix soit arrêté afin de ne rien regretter.

A toi de savoir s'il est le bon.

[La Féline]

Salut,

Je pense que tu te fais beaucoup de soucis pour pas grand chose.

Bon, mon cas est différent du tien puisque j'ai quitté la France sans avoir d'appartement, de boulot stable, pas beaucoup d'ami, pas de conjoint, bref, rien à perdre quoi. Je suis passée directement du foyer familial et confortable à l'aventure de l'immigration, et ce n'était pas sans gros stress et mille et une questions non plus. Je suis pourtant une personne timide, réservée, pas toujours très sûre de moi, et tu vois, j'ai réussi à me faire mon nid toute seule, comme une grande ! Moi, ma devise, c'est que "ça nous arrive quand y croit".

Donc, si tu es sûr de vouloir partir, que tu es prêt à être patient pour surmonter les épreuves qui t'attendent, à faire quelques concessions, il n'y a pas de raisons que ça se passe mal.

Un monde meilleur ? Ça dépend de ce que tu recherches. La vie au Québec n'est pas parfaite, il n'y a pas que des avantages. D'ailleurs, c'est souvent quand les gens arrivent avec ce genre d'idées qu'ils se plantent royalement ou sont déçus de leur expérience.

Enfin, qui n'essaie rien n'a rien. Il n'y a que toi qui peut répondre à ta question finalement.