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Agrotourisme: le Québec fermier et savoureux


Zogu

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  • Habitués

Bonjour,

alors que l'été approche à grands pas, les régions agricoles du Québec (qui comptent pour près de 2.5% de la superficie totale de la province, soit 3.4 millions d'hectares) s'activent. On a souvent l'image d'une ferme comme d'un immense champ de maïs ou de blé avec un silo planté tout au milieu, mais la réalité est bien différente. Les 32 000 fermes que compte le Québec montrent une diversité étonnante. D'un côté, les cultures intensives et nécessitant une superficie importante (plantes céréalières, canola, soja par exemple). De l'autre, les exploitations à dimension un peu plus humaine: élevage d'agneaux ou de chèvres, production de fuits et d'alcools, canards et oies, vergers, champs de fraises.

Des centaines d'exploitations agricoles et d'établissements de transformation (par exemple, des cidreries et des fromageries) sont visitables par le public. Le saviez-vous? Lorsque je quitte la maison pour visiter un p'tit coin du Québec, je ne manque jamais d'inclure dans ma visite les saveurs de son terroir. C'est parfois un péché opportuniste: on aperçoit un petit kiosque de vente de gelée de fruits, l'écriteau d'une fromagerie artisanale, une ferme d'équitation ou des lamas dans un enclos. Alors la question se pose: est-ce qu'on peut visiter? Et la réponse arrive: même si rien n'a été prévu pour cela, on peut toujours aller frapper poliment à la porte des propriétaires. C'est ainsi que j'ai pu visiter un élevage de chèvre cachemire. Disons qu'elle n'ont pas froid aux yeux (hahaha).

Dans le bout de Missisquoi, c'est une fromagerie trouvée au hasard d'un coude dans la petite route de campagne qui nous "force" à nous arrêter; le fromager nous expliquer longuement la fabrication et l'affinage des meules, et nous fait même goûter à un fromage de lait cru qui n'est pas encore disponible en magasin (une variation sur leur fromage, le Douanier).

Certaines régions du Québec ont une tradition fermière bien établie. Ainsi, on peut parler des pommes de Montérégie (avec tout le cidre qui vient avec). On pense aux fraises de Lanaudière (malgré un déclin de la production). Et la région de Charlevoix nous éblouit avec ses fromages et son agneau de prés salés (certifié)...

Dans certaines régions, on fait des expériences agricoles... parfois concluentes, parfois non. Ainsi, une petite production de vin dans les Cantons-de-l'Est a vu le jour depuis une quinzaine d'années. Mais les embuches sont nombreuses: les vignes doivent être enterrées pour l'hiver, la saison est courte, le climat est humide et capricieux. La production est très inégale; oubliez les rouges, c'est du vinaigre. Les blancs sont mieux réussis, et les Blancs-Côteaux (par exemple) ont une bonne rondeur en bouche et un goût minéral pas mauvais du tout. Certains producteurs, tout enthousiasmés de voir leurs vignes survivre aux rigueurs du climat, ont tenté de "pousser" un peu plus loin et de planter de la lavande. Bien que chaque printemps soit une hécatombe pour la pauvre plante, on trouvera peut-être un jour un hybride qui résistera mieux.

En Montérégie et dans les Cantons-de-l'est, les producteurs agricoles se sont regroupés par thème et offrent maintenant des "parcours" aux touristes heureux de se faire aller les jambes et les papilles gustatives. On trouve ainsi les "Saveurs de Montérégie", la "Route des vins", la "Route des pommes", etc.

Bien entendu, le vin n'est pas l'alcool le plus facile à produire au Québec. Il faut plutôt se diriger vers les alcools moyennement costaux: eaux de vie, mistelles, prunelles, cidres, hydromels. Les ingrédients sont parfairement adaptés au climat: pomme, poire, prune, fraise, framboise, bleuet, canneberge, miel, érable, cerise de terre (physalis). On trouve des centaines d'alcools du terroir, répartis sur tout le sud et l'est du Québec. De ce côté, les producteurs font preuve de beaucoup d'audace et l'esprit d'innovation est bien présent. Par exemple:

- un hydromel pétillant méthode champenoise

- une mistelle de prune à l'érable

- le cidre de glace et le cidre insolé (dont la pomme a vieilli au soleil et au gel d'automne)

- une liqueur de fraise

etc.

Vous croyez que seuls les kiosques et comptoirs vous permettront de "mettre la main" sur le fruit? Détrompez-vous! Beaucoup de producteurs offrent l'auto-cueillette. Vous partez dans le champ ou dans le verger, panier à la main, et vous cueillez vos fruits vous-même. C'est une excellente activité familiale, mais n'oubliez pas votre chapeau et la crème protectrice pour le soleil. Il faut aussi surveiller les saisons... car les fruits s'y conforment, eux!!! Les fruits qu'on cueille le plus: la fraise, la pomme, le bleuet, la framboise (et ce, même à Laval!). On peut même visiter des champs de citrouilles, en automne -- c'est joyeux!

Du côté des petits animaux de ferme, on trouve des élevages variés: lapin, oie, bison, cerf rouge, chèvre, mouton et agneau, canard, caille et faisan. Tous ces animaux sont acclimatés, certains depuis les tout-débuts de la colonie. On trouve de plus en plus d'élevages certifiés bio, donc vous avez le boheur de trouver dans votre assiette un animal qui a vécu dans les prés, au grand soleil, et qui s'est nourri de fourrage (et non de farines d'os). La fraîcheur, ça se goûte.

Les élevages et fermettes sont souvent visitables; parfois il faut réserver, parfois il suffit de se pointer le bout du nez et on peut donner de la moulée aux moutons, par exemple. Quel bonheur que d'acheter des chaussettes en laine de lama (à Saint Fabien) et de goûter à un fromage de chèvre frais emballé dans une feuille de vigne (à Saint Roch l'Achigan).

Avis aux touristes, donc, le Québec regorge de saveurs et il serait dommage de ne goûter qu'à l'autoroute, à la poutine de McDo et à la courroie de votre appareil-photo. Et je serai méchant, même: je ne vous donnerai aucun lien, aucune référence! À vous de trouver VOTRE Québec des saveurs!!! :P

Modifié par Zogu
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  • Habitués

Bon ben moi je suis gentille comme tout, je vous en mets un, de lien :P

http://www.tourisme-charlevoix.com/fr/circuits/saveurs.asp

Passke j'ai trop aimé le faire l'été dernier (pas au complet, mais au gré des envies).

Pour la lavande, ça peut pousser au Québec, ma mère en a un beau plant bien en santé dans sa cour. Mais Québec, c'est particulier, comme je le disais dans je ne sais plus quelle discussion: l'épaisseur de neige qu'on reçoit nous permet des cultures qui peinent à survivre dans l'ouest du Québec, puisque ça protège les racines du froid...

Modifié par Demetan
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  • Habitués

Et ben après ça, mon petit déjeuner me semble bien plat...

Mes papilles sont toutes excitées :P

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Bonjour,

alors que l'été approche à grands pas, les régions agricoles du Québec (qui comptent pour près de 2.5% de la superficie totale de la province, soit 3.4 millions d'hectares) s'activent. On a souvent l'image d'une ferme comme d'un immense champ de maïs ou de blé avec un silo planté tout au milieu, mais la réalité est bien différente. Les 32 000 fermes que compte le Québec montrent une diversité étonnante. D'un côté, les cultures intensives et nécessitant une superficie importante (plantes céréalières, canola, soja par exemple). De l'autre, les exploitations à dimension un peu plus humaine: élevage d'agneaux ou de chèvres, production de fuits et d'alcools, canards et oies, vergers, champs de fraises.

Des centaines d'exploitations agricoles et d'établissements de transformation (par exemple, des cidreries et des fromageries) sont visitables par le public. Le saviez-vous? Lorsque je quitte la maison pour visiter un p'tit coin du Québec, je ne manque jamais d'inclure dans ma visite les saveurs de son terroir. C'est parfois un péché opportuniste: on aperçoit un petit kiosque de vente de gelée de fruits, l'écriteau d'une fromagerie artisanale, une ferme d'équitation ou des lamas dans un enclos. Alors la question se pose: est-ce qu'on peut visiter? Et la réponse arrive: même si rien n'a été prévu pour cela, on peut toujours aller frapper poliment à la porte des propriétaires. C'est ainsi que j'ai pu visiter un élevage de chèvre cachemire. Disons qu'elle n'ont pas froid aux yeux (hahaha).

Dans le bout de Missisquoi, c'est une fromagerie trouvée au hasard d'un coude dans la petite route de campagne qui nous "force" à nous arrêter; le fromager nous expliquer longuement la fabrication et l'affinage des meules, et nous fait même goûter à un fromage de lait cru qui n'est pas encore disponible en magasin (une variation sur leur fromage, le Douanier).

Certaines régions du Québec ont une tradition fermière bien établie. Ainsi, on peut parler des pommes de Montérégie (avec tout le cidre qui vient avec). On pense aux fraises de Lanaudière (malgré un déclin de la production). Et la région de Charlevoix nous éblouit avec ses fromages et son agneau de prés salés (certifié)...

Dans certaines régions, on fait des expériences agricoles... parfois concluentes, parfois non. Ainsi, une petite production de vin dans les Cantons-de-l'Est a vu le jour depuis une quinzaine d'années. Mais les embuches sont nombreuses: les vignes doivent être enterrées pour l'hiver, la saison est courte, le climat est humide et capricieux. La production est très inégale; oubliez les rouges, c'est du vinaigre. Les blancs sont mieux réussis, et les Blancs-Côteaux (par exemple) ont une bonne rondeur en bouche et un goût minéral pas mauvais du tout. Certains producteurs, tout enthousiasmés de voir leurs vignes survivre aux rigueurs du climat, ont tenté de "pousser" un peu plus loin et de planter de la lavande. Bien que chaque printemps soit une hécatombe pour la pauvre plante, on trouvera peut-être un jour un hybride qui résistera mieux.

En Montérégie et dans les Cantons-de-l'est, les producteurs agricoles se sont regroupés par thème et offrent maintenant des "parcours" aux touristes heureux de se faire aller les jambes et les papilles gustatives. On trouve ainsi les "Saveurs de Montérégie", la "Route des vins", la "Route des pommes", etc.

Bien entendu, le vin n'est pas l'alcool le plus facile à produire au Québec. Il faut plutôt se diriger vers les alcools moyennement costaux: eaux de vie, mistelles, prunelles, cidres, hydromels. Les ingrédients sont parfairement adaptés au climat: pomme, poire, prune, fraise, framboise, bleuet, canneberge, miel, érable, cerise de terre (physalis). On trouve des centaines d'alcools du terroir, répartis sur tout le sud et l'est du Québec. De ce côté, les producteurs font preuve de beaucoup d'audace et l'esprit d'innovation est bien présent. Par exemple:

- un hydromel pétillant méthode champenoise

- une mistelle de prune à l'érable

- le cidre de glace et le cidre insolé (dont la pomme a vieilli au soleil et au gel d'automne)

- une liqueur de fraise

etc.

Vous croyez que seuls les kiosques et comptoirs vous permettront de "mettre la main" sur le fruit? Détrompez-vous! Beaucoup de producteurs offrent l'auto-cueillette. Vous partez dans le champ ou dans le verger, panier à la main, et vous cueillez vos fruits vous-même. C'est une excellente activité familiale, mais n'oubliez pas votre chapeau et la crème protectrice pour le soleil. Il faut aussi surveiller les saisons... car les fruits s'y conforment, eux!!! Les fruits qu'on cueille le plus: la fraise, la pomme, le bleuet, la framboise (et ce, même à Laval!). On peut même visiter des champs de citrouilles, en automne -- c'est joyeux!

Du côté des petits animaux de ferme, on trouve des élevages variés: lapin, oie, bison, cerf rouge, chèvre, mouton et agneau, canard, caille et faisan. Tous ces animaux sont acclimatés, certains depuis les tout-débuts de la colonie. On trouve de plus en plus d'élevages certifiés bio, donc vous avez le boheur de trouver dans votre assiette un animal qui a vécu dans les prés, au grand soleil, et qui s'est nourri de fourrage (et non de farines d'os). La fraîcheur, ça se goûte.

Les élevages et fermettes sont souvent visitables; parfois il faut réserver, parfois il suffit de se pointer le bout du nez et on peut donner de la moulée aux moutons, par exemple. Quel bonheur que d'acheter des chaussettes en laine de lama (à Saint Fabien) et de goûter à un fromage de chèvre frais emballé dans une feuille de vigne (à Saint Roch l'Achigan).

Avis aux touristes, donc, le Québec regorge de saveurs et il serait dommage de ne goûter qu'à l'autoroute, à la poutine de McDo et à la courroie de votre appareil-photo. Et je serai méchant, même: je ne vous donnerai aucun lien, aucune référence! À vous de trouver VOTRE Québec des saveurs!!! :P

Bravo pour cette visite gourmande du terroir québecois, en vérité cela me rappelle mon enfance en Provence où mes parents n'hésitaient pas lors de long week end (type ascension pentecote) à nous emmener faire du tourisme de ce type. C' était alors découverte de la provence de Pagnol, des routes parfumées de lavande et de thym, dégustation melon et pêches de Cavaillon, jus de raisin naturel, et le top, baignade glaciale dans le lac de Ste Croix (gorges du Verdon)

Alors je me languie de découvrir ce type de tourisme made in Québec.

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  • Habitués

On parle de bouffe et voila que je rapplique. Je vois que Demetan aussi :D

Dommage pour moi mais cette année les vacances c'est 2 mois en Europe.

Mais a garder dans un coin pour plus tard quand j'aurais une voiture pour pouvoir prendre les autoroutes :(

Modifié par rimouski29
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  • Habitués

Bon ben moi je suis gentille comme tout, je vous en mets un, de lien :P

http://www.tourisme-charlevoix.com/fr/circuits/saveurs.asp

Passke j'ai trop aimé le faire l'été dernier (pas au complet, mais au gré des envies).

Pour la lavande, ça peut pousser au Québec, ma mère en a un beau plant bien en santé dans sa cour. Mais Québec, c'est particulier, comme je le disais dans je ne sais plus quelle discussion: l'épaisseur de neige qu'on reçoit nous permet des cultures qui peinent à survivre dans l'ouest du Québec, puisque ça protège les racines du froid...

Merci, j'y passe 7 jour fin aout avec des amis, ça m'a permis de noter pas mal d'adresse.

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  • Habitués

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