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Le Québec arrive 20e sur 235 pays


Jade

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  • Habitués

J'ai trouvé cet article d'autant plus intéressant, qu'il dresse un état des lieux du Québec en tenant compte à la fois, de ses points forts et de ses points faibes.

Le Québec parmi les 20 premiers

Le Journal de Montréal

Le dernier rapport de l'Institut de la Statistique du Québec, publié le 28 mars dernier, remet les pendules à l'heure: malgré ses faiblesses, le Québec est au 20e rang sur un ensemble de 235 pays pour son économie, ses investissements, sa richesse, etc.

Il est vrai que l'économie du Québec éprouve des difficultés. Le dernier relevé du taux de chômage, qui augmente à 9%, a de quoi décourager. Également, les investissements au Québec, malgré une certaine progression, demeurent significativement plus faibles que ce que l'on constate dans certaines provinces, comme l'Alberta, la Colombie-Britannique et l'Ontario.

Le fardeau fiscal des Québécois est encore l'un des plus lourds de l'Amérique, et nous avons de plus en plus de difficulté à maintenir la comparaison avec des pays comme l'Inde, la Chine, l'Australie, qui attirent chez eux de plus en plus d'entreprises d'ici.

Les moyens sont là

Ce dernier rapport de l'Institut de la Statistique permet de constater que le Québec dispose de beaucoup de ressources et de moyens pour améliorer sa situation.

Par exemple, on sera sans doute surpris de constater que quoiqu'inférieure à la moyenne canadienne, la croissance de la population du Québec, à 0,7%, est tout de même supérieure à celle de l'Allemagne, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, et même du Royaume-Uni.

Il est vrai que le groupe de personnes âgées de 65 ans et plus est relativement important au Québec puisqu'il représente 13,8% de la population, comparativement à 13,1% pour le reste du Canada et à 12,4% pour les États-Unis. Le Québec se classe ainsi au 30e rang.

Cependant, le Québec se situe tout de même dans la moyenne des pays industrialisés, devant la Norvège et le Danemark pour ne nommer que ceux-là. En fait, ce que l'on constate est que le vieillissement de la population au Québec est un peu plus accentué que la moyenne, mais à peine plus élevé.

PIB: le québec au 38e rang

En ce qui concerne la taille et la croissance de l'économie, le Québec se classe plutôt bien. Le PIB du Québec exprimé en dollars américains s'élève à 222 milliards, soit 20,2% du PIB du Canada. Classé au 95e rang pour l'importance de sa population, le Québec se situe au 38e rang pour l'ampleur de son PIB, devançant le Portugal, la Norvège, le Danemark, la Finlande et l'Irlande.

La croissance économique du Québec est malheureusement, depuis quelques années, plus faible, surtout en regard de la performance des autres pays. Ainsi, la croissance annuelle moyenne, en termes réels, a été de 2,1% durant les cinq dernières années, situant le Québec au 138e rang, loin derrière la Chine avec une croissance de 8,5 %, la Russie avec 6,8% et l'Inde avec 5,7%. Comme prix de consolation, on peut se comparer à la France et au Japon, avec une maigre croissance de 1,6% et 1,3% respectivement.

Faibles investissements

Pour ce qui est des investissements faits au Québec, qui atteignent 19 % de son PIB, la performance est faible, situant le Québec au 120e rang. Par contre, les investissements en recherche et développement classent le Québec parmi les meilleurs, au 6e rang.

Le taux de chômage, présentement autour de 9%, est un des points faibles du Québec, et le classe loin derrière. Toutefois, les investissements en santé occupent une plus grande place dans le PIB québécois que canadien.

En somme, sur 235 pays, le Québec arrive 20e. Pas mal, n'est-ce pas!

Allez, bonne journée

http://www.canoe.com/infos/quebeccanada/ar...410-104800.html

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  • Habitués

J'aurais aimé voir l'étude en entier pour me faire une meilleure idée.

Et c'est bizarre de comparer le québec a des pays.

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J'aurais aimé voir l'étude en entier pour me faire une meilleure idée.

Et c'est bizarre de comparer le québec a des pays.

mouais, me semble que le québec est encore un province d'un pays le canada!!!

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  • Habitués

J'aurais aimé voir l'étude en entier pour me faire une meilleure idée.

Et c'est bizarre de comparer le québec a des pays.

Je pense qu'il s'agit de cette étude : http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/ec...i/que_monde.htm

Cette étude est parue le 28 mars 2006 mais quand a-t-elle été réellement menée ? Par exemple l'article dit que le Québec a une croissance économique plus forte que le Japon, ce qui ne sera plus vrai dans très peu de temps vu la croissance actuelle du Japon.

Par contre c'est bien normal que les Québecois soient les Américains du Nord à payer le plus d'impôts : leur politique sociale est différente.

Je pense qu'on compare le Québec à des pays car il a sa propre politique économique non ?

Paméla

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  • Habitués

Je pense qu'on compare le Québec à des pays car il a sa propre politique économique non ?

Paméla

Je sais pas peut être que je me trompe mais le gouvernement du Québec ne doit pas être le seul à avoir une influence sur ce qui se passe au Québec, les décisions prises par le Canada doit avoir une influence. Donc si ce que je dis est vrai ca resterait quand même bizarre de comparer le Québec avec des pays alors que le Québec dépend aussi du fédéral, non ?

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  • Habitués

Qu'avez vous donc contre le fait que le Québec puisse être reconnu comme un pays? Depuis le temps que le peuple se bat pour avoir un pays à son image. Si les fédéralistes n'avaient pas triché lors du dernier référendum, le Québec serait aujourd'hui un pays. Lorsqu'on est en processus d'immigration ou résident permanent, on est très mal placé pour contester la reconnaissance du Québec parce qu'on n'y a jamais ou où pas assez vécu. Chacun a droit à son opinion, mais il faut parler en connaissance de cause. Certains savent peu de choses sur plusieurs sujets, d'autres en savent beaucoup sur très peu de sujets. Avant de s'élever contre un fait, on s'informe afin de savoir au moins pourquoi on est contre et le fait que le Québec soit "une province" du Canada, n'empêche pas que le Québec commence à prendre sa place. Si on commence à nous reconnaîttre, on est peut-être sur la bonne voie, n'en déplaise à certains.

Passemots

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  • Habitués

Lorsqu'on est en processus d'immigration ou résident permanent, on est très mal placé pour contester la reconnaissance du Québec parce qu'on n'y a jamais ou où pas assez vécu.

J'ai hésité avant de faire ce commentaire et je savais pourquoi. En le mettant je ne contester pas la reconnaissance du Québec.

Mais je me posais seulement la question de la logique de comparer une province avec des pays. On compare un pays avec un autre, une province avec un autre. En fait, je suis étudiante et je posais seulement une question méthodologique. Il me semble que l'on peut pas comparer pas ce qui est pas comparable.

Comme je l'ai écrit j'ai du mal à comprendre comment on peut comparer un pays qui a ses politiques, avec une province qui a ses politiques et qui est en plus dirigé par un gouvernement supérieur. Car la province ne serait pas la seule à décider de ce qui se passe au Québec. Enfin il me semble, en tout cas c'est ce que je n'arrêtes pas d'entendre parler ici, que le reste du Canada nous laisse faire ce qu'on veut... en se séparant.

Qu'avez vous donc contre le fait que le Québec puisse être reconnu comme un pays? Depuis le temps que le peuple se bat pour avoir un pays à son image.

Personnellement ? Je suis pas convaincue du bien-fait de la séparation, mais ca c'est pas très important car comme tu dis après .

Chacun a droit à son opinion, mais il faut parler en connaissance de cause.

Et je suis pas d'accord avec toi

Lorsqu'on est en processus d'immigration ou résident permanent, on est très mal placé pour contester la reconnaissance du Québec parce qu'on n'y a jamais ou où pas assez vécu.

Un jour ou il y aura un nouveau référendum, les résidents permanents n'auront-ils pas droit de voter ? SI oui, il auront leur mot a dire sur leur volonté ou non de séparation. Je crois que quand on est dans un pays ou en processus d'immigrer, on se fait une idée du pays de ce que l'on va y trouver et ce qu'on voudrait que ce soit. Et par le vote on a un moyen d'expression, que ca plaise ou non.

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  • Habitués
name='Passemots' date='10-04-2006 à 16:14' post='419439']

Avant de s'élever contre un fait, on s'informe afin de savoir au moins pourquoi on est contre et le fait que le Québec soit "une province" du Canada, n'empêche pas que le Québec commence à prendre sa place. Si on commence à nous reconnaîttre, on est peut-être sur la bonne voie, n'en déplaise à certains.

A croire :)

Modifié par Jade
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  • Habitués
name='Passemots' date='10-04-2006 à 16:14' post='419439']

Avant de s'élever contre un fait, on s'informe afin de savoir au moins pourquoi on est contre et le fait que le Québec soit "une province" du Canada, n'empêche pas que le Québec commence à prendre sa place. Si on commence à nous reconnaîttre, on est peut-être sur la bonne voie, n'en déplaise à certains.

A croire :)

oui mais l'étude a été faite par l'Institut de la Statistique du Québec. Donc c'est pas par la communauté internationale que le Québec est reconnu dans cette étude

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  • Habitués

Un jour ou il y aura un nouveau référendum, les résidents permanents n'auront-ils pas droit de voter ? SI oui, il auront leur mot a dire sur leur volonté ou non de séparation. Je crois que quand on est dans un pays ou en processus d'immigrer, on se fait une idée du pays de ce que l'on va y trouver et ce qu'on voudrait que ce soit. Et par le vote on a un moyen d'expression, que ca plaise ou non.

les RP n'auront pas le droit de vote...

seul les RP naturalisés auront le droit de vote

et etant naturalisé.... par definition il ne sont plus RP mais canadien...

CQFD B)

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  • Habitués

Un jour ou il y aura un nouveau référendum, les résidents permanents n'auront-ils pas droit de voter ? SI oui, il auront leur mot a dire sur leur volonté ou non de séparation. Je crois que quand on est dans un pays ou en processus d'immigrer, on se fait une idée du pays de ce que l'on va y trouver et ce qu'on voudrait que ce soit. Et par le vote on a un moyen d'expression, que ca plaise ou non.

les RP n'auront pas le droit de vote...

seul les RP naturalisés auront le droit de vote

et etant naturalisé.... par definition il ne sont plus RP mais canadien...

CQFD B)

Merci pour l'information, je me posais la question de savoir si oui ou non les résidents permanents pouvaient voter a une telle question. A mon avis non, mais vu les droits supérieurs de vote ici par rapport en France, J,avais imaginé que oui sans savoir. Ah oui c'est vrai j'avais oublié c'est comme ca que le fédéral « aurait volé le référundem», j'ai entendu parler de ca a la télé. La je suis vraiment bête, je connaissais déja la réponse.

Aussi non pour le rapport RP et canadien pour le vote ca ne devrait pas changer beaucoup de choses. Car il est connu qu'au Canada, les immigrants ont la possibilité de demander très rapidement la nationalité canadienne (ce qu'ils font) et donc que très rapidement ces individus passe de RP èa canadien et donc qu'ils puissent avoir le droit de répondre au référendum.

Aussi non, j'aimerais dire quelque chose (concernant le droit de vote) mais je n'ose pas, si je le dis vous aller (presque) tous me tuer virtuellement. Aller je me tais, au sinon on va dire que je provoque ...

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Oui, nous avions parlé de cette étude au moment de sa sortie :

http://www.forum.immigrer.com/index.php?showtopic=38854

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  • Habitués

Merci pour l'information, je me posais la question de savoir si oui ou non les résidents permanents pouvaient voter a une telle question. A mon avis non, mais vu les droits supérieurs de vote ici par rapport en France, J,avais imaginé que oui sans savoir. Ah oui c'est vrai j'avais oublié c'est comme ca que le fédéral « aurait volé le référundem», j'ai entendu parler de ca a la télé. La je suis vraiment bête, je connaissais déja la réponse.

Merci pour l'information, je me posais la question de savoir si oui ou non les résidents permanents pouvaient voter a une telle question. A mon avis non, mais vu les droits supérieurs de vote ici par rapport en France, J'avais imaginé que oui sans savoir. Ah oui c'est vrai j'avais oublié c'est comme ca que le fédéral « aurait volé le référendum», j'ai entendu parler de ca a la télé. La je suis vraiment bête, je connaissais déja la réponse.

Si seulement ils ne s'étaient servis seulement de l'immigration.... Le fédéral a commandité illégalement l'option du non!

Titre de l'article du Monde Diplomatique : Epuisement du modèle fédéral au Canada ? L’argent d’Ottawa contre les souverainistes

"C’est dans le référendum organisé le 30 octobre 1995, au Québec, que trouve son origine l’« affaire des commandites ». A cette occasion, la proposition de souveraineté dans un partenariat économique avec le reste du Canada échoua de justesse (49,4 % pour le « oui », avec un taux de participation de 93 %). Les partisans de l’« option Canada » et du fédéralisme avaient eu très peur, en premier lieu les libéraux au pouvoir à Ottawa. Chef du gouvernement fédéral de novembre 1993 à décembre 2003, M. Jean Chrétien justifie ainsi l’argent dépensé par crainte d’une victoire de l’« option Québec » : « J’étais résolu à ce que les tenants de la séparation n’obtiennent jamais leurs conditions gagnantes. Je me suis engagé personnellement à titre de Canadien qui aime son pays, et parce que c’était mon devoir de premier ministre de maintenir l’unité canadienne (1) ».

Pour contrer les souverainistes, les drapeaux à feuille d’érable envahissent l’espace public au Québec. De très nombreuses manifestations sportives, culturelles ou communautaires reçoivent des fonds à condition de porter les couleurs du Canada, et de rendre davantage visible un Etat par ailleurs de plus en plus absent en raison de la compression drastique des budgets fédéraux. Cette débauche de publicité se fait dans une grande opacité, et principalement au profit de cinq agences proches des libéraux. Les premières révélations apparaissent en 1999 sous la plume du journaliste Daniel Leblanc, du Globe and Mail de Toronto, intrigué par l’ampleur des dépenses publicitaires du gouvernement canadien (2). Mais l’affaire n’émerge que lentement. Dans un rapport du 10 février 2004, les services de la Vérificatrice générale (équivalent de la Cour des comptes française) estiment que le programme a coûté 250 millions de dollars (3) aux contribuables : « Nous avons constaté un non-respect généralisé des règles de passation des contrats dans la gestion du programme de commandites », dénonce Mme Sheila Fraser (4).

Ministre des finances de M. Chrétien pendant neuf ans, avant de lui succéder comme premier ministre, M. Paul Martin doit se démarquer de son prédécesseur pour préparer les élections législatives de juin 2004, à partir desquelles il dirigera un gouvernement minoritaire, les libéraux n’ayant obtenu que 135 sièges sur les 308 que compte la Chambre des communes à Ottawa. Dès la publication du rapport Fraser, il décide de créer une commission d’enquête indépendante, confiée au juge John H. Gomery. De septembre 2004 à juin 2005, les audiences publiques permettent d’entendre 172 témoins. Une longue descente aux enfers pour le Parti libéral du Canada et pour sa section québécoise, dont les procédés de financement occulte apparaissent au grand jour (5).

Un dispositif bien huilé

Selon M. Gomery, les programmes spéciaux et de commandites ont coûté au total 332 millions de dollars, dont 147 millions versés aux agences de publicité les plus généreuses envers le Parti libéral. Le juge démonte pièce par pièce les « abus flagrants des deniers publics », les tarifs « gonflés », la « double facturation de services », les prestations inexistantes ou les emplois fictifs. Selon son rapport, l’ancien vice-président du parti libéral du Canada et ami personnel du premier ministre, M. Jacques Corriveau, « était l’acteur central d’un dispositif bien huilé de pots-de-vin qui lui avait permis de s’enrichir personnellement et de donner de l’argent et des avantages au Parti libéral du Canada au Québec (6) ».

Ces détournements ont été rendus possibles par un contournement des mécanismes de contrôle organisé au plus haut niveau. Sans préjudice d’éventuelles suites judiciaires, qui ne relevaient pas de son mandat, le juge Gomery ne se contente pas de blâmer les exécutants. Il attribue une part de la responsabilité au premier ministre Jean Chrétien, qui suivait personnellement le programme, et surtout à son chef de cabinet, M. Jean Pelletier. Les notes manuscrites de ce dernier ont permis d’établir son intervention directe dans la gestion de cette opération. L’actuel premier ministre, Paul Martin, n’est pas mis en cause, car son ministère ne supervisait pas ce type de dépense, ce que conteste cependant M. Chrétien. Il n’a pas non plus été prouvé que les liens d’amitié de M. Martin avec les dirigeants d’une agence bénéficiaire des fonds publics ont influencé des contrats. Parallèlement à la commission d’enquête, les investigations de la gendarmerie royale doivent conduire en 2006 au procès de responsables d’agence, ainsi qu’à celui de M. Joseph C. Guitté, qui dirigeait le programme.

Ce programme fut conçu pour raffermir l’unité canadienne et éloigner toute idée de nouveau référendum sur la souveraineté, après ceux, perdus, de 1980 et 1995. Les révélations sur les dessous de l’opération rendent au contraire plus que jamais possible une telle issue au débat constitutionnel qui anime le Canada depuis des décennies. Au Québec, le scandale et l’impopularité des politiques néolibérales du gouvernement de M. Jean Charest remettent en selle le Parti québécois (PQ) dont le nouveau chef, M. André Boisclair, s’est engagé à organiser un troisième scrutin s’il accède au pouvoir en 2007.

Dix ans après, l’affaire des commandites apporte un éclairage cru sur le référendum d’octobre 1995. Contrairement à ce qui a été écrit dans la presse (y compris française), les opérations publicitaires ne l’ont pas suivi, mais précédé. Le juge Gomery explique que, dès le début de la campagne référendaire, le gouvernement fédéral avait contribué à cette « stratégie pour l’unité nationale ». En juin 1995, le premier ministre avait, par exemple, signé une autorisation de prélever 20 millions de dollars canadiens à cet effet. Une somme de 2,6 millions de dollars avait également servi à acheter tous les espaces publicitaires disponibles au Québec pour en priver le camp souverainiste.

Les libéralités du gouvernement fédéral ont ainsi permis de contourner la loi électorale du Québec, qui fixait un plafond de 5 millions de dollars de dépenses à chaque camp. Le seul ministère fédéral du patrimoine a dépensé 4,8 millions de dollars par le biais d’Option Canada, organisme monté à la hâte à la veille du scrutin. Autre manœuvre : les anciens résidents du Québec ayant déménagé dans une autre province ont été recherchés activement. Au moins 50 000 personnes ont ainsi pu voter sans être détentrices de la carte d’assurance-maladie de la province. Ottawa a aussi misé sur la reconnaissance des immigrants, en accélérant l’octroi de la citoyenneté canadienne : plus de 40 000 personnes auraient acquis prématurément leur naturalisation et le droit de vote.

L’opération de communication la plus réussie fut le « Love-in », grande manifestation organisée dans les rues de Montréal trois jours avant le scrutin. Des dizaines de milliers de Canadiens vinrent dire leur attachement au maintien de la Belle Province dans la fédération. La plupart d’entre eux n’avaient pas payé leur billet d’avion ou d’autobus. Le principal organisateur, M. Brian Tobin, a reconnu très récemment qu’« une partie de l’histoire qui n’a pas été racontée en détail jusqu’à aujourd’hui, c’est l’appui indéfectible du “Corporate Canada”. Tous les principaux dirigeants d’affaires contactés par mon bureau ont ouvert leurs chéquiers (7) ».

Ces allégations ont été confirmées par le directeur général des élections, M. Pierre F. Côté, pour qui le résultat « aurait été différent sans ces interventions extérieures (8) ». Même l’ancien directeur général du Parti libéral du Canada au Québec, M. Benoît Corbeil, a avoué que la loi avait été « bafouée ». Plus surprenant pour un militant de l’autre camp, il a donné raison à l’ancien premier ministre du Québec pour ses propos très controversés à la suite du vote : « Jacques Parizeau a eu raison de dire qu’il avait perdu le référendum sur la souveraineté à cause de l’argent et du vote ethnique (9). » Il a aussi admis l’existence d’un « réseau libéral » qui « contrôle à peu près tout », et notamment les nominations des juges parmi les avocats ayant rendu service au parti.

On connaît mieux aujourd’hui le rôle des médias pendant cette période. Après avoir analysé les milliers d’articles parus en 1995 dans le plus grand quotidien du Québec, La Presse, le journaliste Patrick Bourgeois estime que 54 % des articles étaient favorables au « non », contre 30 % favorables au « oui », et 16 % impartiaux. On retrouve, selon lui, le même déséquilibre dans Le Soleil ou Le Droit et, dans une moindre mesure, dans Le Journal de Québec (10). Seul Le Devoir aurait eu une couverture équilibrée. C’est aussi l’unique titre n’appartenant pas aux deux grands groupes industriels, Gesca/Power Corporation et Québécor. Enfin, si le « oui » put s’exprimer sur le réseau francophone de Radio-Canada, il n’eut guère de place sur le réseau anglophone. La presse de langue anglaise s’est fait une spécialité du dénigrement des Québécois et de la diabolisation des chefs souverainistes, en multipliant les accusations infondées de « xénophobie » (11).

Au-delà de l’usure du pouvoir du Parti libéral – M. Chrétien fut ministre ou premier ministre pendant vingt-sept ans –, l’affaire des commandites et les révélations sur le référendum signent l’épuisement du modèle fédéral porté par cette formation depuis la fin des années 1960. La popularité actuelle de la chanson du groupe Loco Locass « Libérez-nous des libéraux ! » s’explique par la longue tutelle qu’a exercée sur les consciences ce parti dominant à Québec comme à Ottawa. Ancien bras droit et héritier de Pierre Elliott Trudeau, M. Chrétien a, comme lui, justifié sa politique de confrontation avec les souverainistes par la « recherche d’une société juste » et une politique volontariste à l’échelle fédérale : « Le Canada me semblait un pays béni des dieux pour poursuivre une politique de plus grande égalité des chances (...) pour tous les Canadiens, indépendamment de la région économique où ils vivaient et de la langue qu’ils parlaient (12). »

Cette vision, parfois non dénuée d’arrogance, conduisit Pierre Trudeau et son disciple à torpiller les recherches de compromis constitutionnel autour d’un statut particulier que représentaient les accords de Lac Meech (1987) (13) ou ceux de Charlottetown (1992) (14). Mais l’alternative qu’ils proposaient a montré ses limites. Certes, la loi sur le bilinguisme officiel a donné aux anglophones le goût d’apprendre le français, ne serait-ce que pour trouver un emploi fédéral. Mais l’assimilation se poursuit, surtout dans les provinces de l’Ouest. Sur le million de Canadiens hors Québec ayant le français pour langue maternelle, moins de 600 000 le parlent encore régulièrement à la maison (15).

EPUISEMENT DU MODÈLE FÉDÉRAL AU CANADA ?

L’argent d’Ottawa contre les souverainistes

Déséquilibre entre provinces

Le retour de la croissance sous les gouvernements libéraux n’a profité qu’à une minorité : les pauvres sont plus nombreux et plus pauvres que sous les conservateurs, dans les années 1980 (16). Même les libéraux du Québec considèrent que la péréquation fédérale est loin de compenser le déséquilibre fiscal entre les provinces, tandis que l’autre déséquilibre fiscal, celui entre Ottawa et les provinces, ne permet plus à ces dernières d’assurer leurs programmes sociaux. Pourtant, conservateurs et libéraux rivalisent encore aujourd’hui de promesses de baisse de la fiscalité. Lorsqu’il était ministre des finances, M. Martin avait fait adopter une loi exemptant d’impôts les transports maritimes dans certaines conditions... qui correspondaient exactement à celles de son entreprise, CSL, installée en partie dans le paradis fiscal de la Barbade (17).

La confrontation, qui se réactive, entre le nationalisme québécois et le nationalisme canadien va-t-elle se déplacer sur les questions d’éthique et d’égalité des chances ? De ce point de vue, les reniements des libéraux ouvrent de nouvelles perspectives aux souverainistes du Québec. Il appartiendra cependant à ces derniers de convaincre leurs voisins anglophones que l’indépendance peut être source d’apaisement, ou, comme le chante Gilles Vigneault, qu’il « faut être chez soi pour dire : Welcome ! ».

Le 23 janvier, 22,6 millions de Canadiens sont appelés aux urnes. Ces élections législatives font suite au scandale dit des « commandites », qui a entraîné la chute du gouvernement de M. Paul Martin. Au-delà de la corruption touchant le Parti libéral du Canada, cette affaire révèle comment les partisans du système fédéral n’ont pas hésité à recourir à des moyens illégaux pour combattre l’aspiration de larges secteurs de la société québécoise à la souveraineté."

PHILIPPE DESCAMPS.

Voir le lien

Passemots

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  • Habitués

Je pense qu'on compare le Québec à des pays car il a sa propre politique économique non ?

Paméla

Je sais pas peut être que je me trompe mais le gouvernement du Québec ne doit pas être le seul à avoir une influence sur ce qui se passe au Québec, les décisions prises par le Canada doit avoir une influence. Donc si ce que je dis est vrai ca resterait quand même bizarre de comparer le Québec avec des pays alors que le Québec dépend aussi du fédéral, non ?

Oui mais bon, même si ta logique est correcte, dis-toi que si le Québec était vraiment un pays, il s'en porterait beaucoup mieux et serait certainement aussi bien placé sinon mieux dans ce classement. C'est du moins mon avis. Pourquoi? Parce que Ottawa n'a AUCUN intérêt à ce que le Québec prouve ce dont il est capable et donc, il met des bâtons dans les roues de notre désir d'émancipation.

Résultat: politique qui favorise nettement l'Ontario et l'Alberta; aide aux entreprises du ROC au détriment du Québec (je pense entre autre à l'industrie automobile, très ontarienne maintenant); congé de péréquation pour le pétrole de l'Alberta, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve (alors qu'Hydro-Québec partage ses profits); déséquilibre fiscal; contestation jusqu'en Cour suprême - vendue au fédéral - pour tout litige concernant nos droits (linguistiques, congés parentaux, port du kirpan et autres trucs liés à la Charte), ce qui nous empêche de bouger comme on le voudrait, surtout qu'on perd tout le temps; politique multiculturelle qui noit le peuple québécois (et qui vise indirectement à nous faire passer pour xénophobes aux yeux des étrangers); etc.

Et avec Harper maintenant au pouvoir, ça pourrait empirer, le mec étant clairement à droite, ses électeurs fidèles étant en Alberta... et la balance du pouvoir en Ontario. Québec et ses CPE (centres de la petite enfance), reconnus comme étant une grande avancée au Canada, a perdu la compensation financière promise pour avoir réussi ce tour de force d'offrir des places en garderie à faible coût (car les autres provinces devaient recevoir de l'aide, mais monsieur préfère donner un montant fixe imposable aux parents, ce qui ne concorde pas du tout avec l'approche québécoise), l'accord de Kyoto risque d'être déchiré (l'Alberta est LA province pollueuse au Canada et ça nuirait à son économie, pauvre elle, alors que plus de 80% de notre énergie est "propre")... et autres "surprises" que nous réserve ce cowboy défroqué. Bref attachez votre tuque, ça va brasser. En espérant que les Québécois se réveillent... :dodotime:

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  • Habitués
Oui, nous avions parlé de cette étude au moment de sa sortie :

http://www.forum.immigrer.com/index.php?showtopic=38854

Bien que l'article soit daté du 10 avril, le rapport date en effet, du 28 mars 2006. Autant pour moi. :rolleyes:

Disons alors, que c'est un complément d'info :D:P

J'aurais aimé voir l'étude en entier pour me faire une meilleure idée.

Voici l'étude dans sa totalité mais .... installe-toi bien tranquillement avant de la lire. Elle est .... consistante ! :o:lol:;)

Etude comparative

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  • Habitués

Voici l'étude dans sa totalité mais .... installe-toi bien tranquillement avant de la lire. Elle est .... consistante ! :o:lol:;)

effectivement :blink:

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