Habitués Denisovan Posté(e) 15 février Habitués Posté(e) 15 février Les immigrants de plus en plus nombreux à rester au Québec PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE Les immigrants récents restent de plus en plus au Québec après l’obtention de leur résidence permanente, constate Statistique Canada. La performance de la province s’explique en bonne partie par le taux élevé de rétention des travailleurs qualifiés. Publié à 0h54 Mis à jour à 5h00 LILA DUSSAULTLa Presse Arriver au Québec, c’est une chose. S’y installer, c’en est une autre. Statistique Canada a rendu publiques mercredi des données sur le taux de rétention des immigrants à travers le pays. Au Québec, le taux d’immigrants qui se trouvaient toujours dans la province un an après l’obtention de leur résidence permanente est passé de 85,1 % en 2016 à 91,0 % en 2020. À titre comparatif, en Ontario, ce taux a légèrement diminué, passant de 94,9 % en 2016 à 92,8 % en 2020. Les résultats du Québec se rapprochent désormais de ceux de la Colombie-Britannique, où 91,3 % des immigrants étaient toujours dans la province après un an en 2020. Au contraire, dans les Prairies, le taux de rétention sur un an a chuté depuis 2016, tandis que la performance varie d’une province à l’autre du côté des Maritimes. La bonne performance du Québec s’explique par son économie solide, son faible taux de chômage et certaines politiques d’immigration, analyse la spécialiste des politiques publiques d’immigration de l’Université de Montréal, Catherine Xhardez. « Le processus pour venir au Québec en tant que résident permanent est très sélectif, explique-t-elle. Il y a des seuils stables, des exigences linguistiques, les délais de traitement sont beaucoup plus longs qu’ailleurs au Canada. Donc, ceux qui choisissent le Québec, c’est qu’ils veulent venir au Québec et rester au Québec. » Champion de la rétention des travailleurs qualifiés Toutes catégories confondues, ce sont généralement les immigrants qui sont parrainés par leur famille qui demeurent dans la même province le plus longtemps, rapporte Statistique Canada. Les aides-soignantes et aides familiales sont aussi en tête de liste. Le Québec est cependant champion au pays pour retenir les travailleurs qualifiés ou exerçant des métiers spécialisés, du moins pour un an. Entre 2016 et 2020, le taux de rétention chez cette catégorie d’immigrants au Québec est passé de 86,3 % à 91,4 %, un sommet toutes provinces confondues. En Ontario, pendant la même période, le taux a au contraire baissé, passant de 87,3 % à 81,9 %. En Colombie-Britannique, ce taux a aussi diminué, de 72,3 % à 67,4 %. La question linguistique pourrait faire en sorte que le Québec est moins exposé à la concurrence entre les provinces, analyse Mme Xhardez. « Aujourd’hui, un francophone qui veut immigrer au Canada va aller ailleurs qu’au Québec, parce que c’est beaucoup plus long et difficile de venir au Québec, observe-t-elle. Donc, dans le reste du Canada, il y a peut-être plus de concurrence entre les provinces. » En d’autres mots, un travailleur qualifié qui choisit de s’installer dans la Belle Province – surtout s’il est francophone – aura moins tendance à se laisser séduire par une offre plus prometteuse ailleurs au pays. L’accueil de nouveaux résidents permanents se fait aussi davantage « par étapes », c’est-à-dire que les immigrants arrivent comme résidents temporaires (visas de travail, études, etc.) avant d’obtenir leur résidence permanente, ajoute la chercheuse. Ils ont donc déjà quelques racines au moment d’obtenir leur résidence permanente. « Ce sont des gens qui s’établissent, s’intègrent, dont les enfants vont déjà à l’école », énumère-t-elle. Données sur cinq ans Quand Statistique Canada mesure le taux de rétention sur cinq ans, les résultats sont beaucoup plus stables au Québec. Les dernières données disponibles concernent l’année 2016. L’agence fédérale a pu évaluer si les immigrants ayant obtenu leur résidence permanente cette année-là étaient toujours dans leur province initiale cinq ans plus tard. De tous les immigrants arrivés en 2016 au Québec, 8 sur 10 étaient toujours dans la province en 2021, soit un taux stable par rapport aux cinq années précédentes. En Ontario, en comparaison, plus de 9 immigrants sur 10 étaient toujours installés dans la province après cinq ans. En Colombie-Britannique, le taux se maintient aussi autour de 87 %. Remontée en Atlantique, déclin dans les Prairies À l’échelle du Canada, le plus récent bilan de Statistique Canada montre aussi des fluctuations importantes entre les Prairies et les provinces de l’Atlantique. Longtemps grandes perdantes du taux de rétention, les provinces atlantiques ont vu une remontée dans leur capacité à offrir une terre d’accueil à long terme. Dans ces régions, la mise sur pied du Programme pilote d’immigration au Canada atlantique en 2017 a fait une différence, note Statistique Canada. « L’Atlantique, pendant longtemps, c’était la zone pauvre de l’immigration, mais elle est devenue plus dynamique et on voit des taux de rétention plus intéressants », constate Chedly Belkhodja, professeur à l’Université Concordia, dont les recherches portent sur la régionalisation de l’immigration. Au contraire, dans les Prairies, le ralentissement économique se répercute dans les taux de rétention. En Alberta, alors que’en 2012, 91,5 % des immigrants étaient restés dans la province depuis cinq ans, ce taux est passé à 84,5 % en 2016. La chute a été encore plus brutale pour la Saskatchewan, où le taux est passé de 72,2 % à 57,9 % pendant la même période. https://www.lapresse.ca/actualites/2024-02-15/les-immigrants-de-plus-en-plus-nombreux-a-rester-au-quebec.php Citer
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