Retour en France, mitigé mais heureux

[Frédéric Val]

Ce que je vois dans ce témoignage, c'est une personne qui a émigré sans réelle connaissance du Québec, donc sans grande préparation aux différences et à l'intégration.

En 10 ans ici, j'ai eu quelques remarques désagréables sur mon origine française, noyées dans la curiosité concernant mon choix et les manifestations de sympathie quand le monde reconnaît mon accent.

Pour ce qui est des amis, oui ce n'est pas l'abondance. J'ai très très peu de vrais amis, mais j'ai une très bonne amie qui est québécoise, et si j'étais plus sociable j'en aurais d'autres. Mais, pour avoir eu cette discussion avec un de mes anciens boss, ici on mise moins sur l'abondance et plus sur la qualité.

Bref, le fait d'être français ne nuit vraiment pas à mes relations avec les québécois. Quant à mes relations avec les Français établis ici, elles sont rares et j'avoue que je ne cours pas après. Mais c'est le fun quand j'en croise de faire référence à des choses que seuls des français peuvent comprendre.

En conclusion, oui les relations sociales ici sont différentes et donnent parfois l'impression d'être plus dures. Mais même un gars pas sociable comme moi y trouve son compte.

[Laurent]

Ce que je vois dans ce témoignage, c'est une personne qui a émigré sans réelle connaissance du Québec, donc sans grande préparation aux différences et à l'intégration.

En 10 ans ici, j'ai eu quelques remarques désagréables sur mon origine française, noyées dans la curiosité concernant mon choix et les manifestations de sympathie quand le monde reconnaît mon accent.

Pour ce qui est des amis, oui ce n'est pas l'abondance. J'ai très très peu de vrais amis, mais j'ai une très bonne amie qui est québécoise, et si j'étais plus sociable j'en aurais d'autres. Mais, pour avoir eu cette discussion avec un de mes anciens boss, ici on mise moins sur l'abondance et plus sur la qualité.

Bref, le fait d'être français ne nuit vraiment pas à mes relations avec les québécois. Quant à mes relations avec les Français établis ici, elles sont rares et j'avoue que je ne cours pas après. Mais c'est le fun quand j'en croise de faire référence à des choses que seuls des français peuvent comprendre.

En conclusion, oui les relations sociales ici sont différentes et donnent parfois l'impression d'être plus dures. Mais même un gars pas sociable comme moi y trouve son compte.

Merci Frédéric et bienvenue dans notre communauté

[HR1]

Ce que je vois dans ce témoignage, c'est une personne qui a émigré sans réelle connaissance du Québec, donc sans grande préparation aux différences et à l'intégration.

En 10 ans ici, j'ai eu quelques remarques désagréables sur mon origine française, noyées dans la curiosité concernant mon choix et les manifestations de sympathie quand le monde reconnaît mon accent.

Pour ce qui est des amis, oui ce n'est pas l'abondance. J'ai très très peu de vrais amis, mais j'ai une très bonne amie qui est québécoise, et si j'étais plus sociable j'en aurais d'autres. Mais, pour avoir eu cette discussion avec un de mes anciens boss, ici on mise moins sur l'abondance et plus sur la qualité.

Bref, le fait d'être français ne nuit vraiment pas à mes relations avec les québécois. Quant à mes relations avec les Français établis ici, elles sont rares et j'avoue que je ne cours pas après. Mais c'est le fun quand j'en croise de faire référence à des choses que seuls des français peuvent comprendre.

En conclusion, oui les relations sociales ici sont différentes et donnent parfois l'impression d'être plus dures. Mais même un gars pas sociable comme moi y trouve son compte.

Oui, oui, je ne connaissais pas le Québec en arrivant. Aucun risque pour moi d'avoir idéalisé quoi que ce soit. Quant au manque de préparation, oui, c'est clair aussi. Mais je suis resté 3 ans ! Donc côté adaptation, je me trouve plutôt pas mal Je ne m'attendais à rien en arrivant, donc je n'ai jamais vraiment été déçu. Et cela me permet, je crois, de donner mon ressenti de manière assez factuelle, sans trop de passion.

Du coup, quand on m'oppose un manque de préparation à l'intégration et à la différence, je suis moins d'accord, d'autant plus que j'ai vécu au Royaume-Uni et en Norvège pour mes études. Deux séjours qui m'ont préparé à l'intégration. Et je signale au passage que dans ces pays, on ne parle pas français. Pourtant, je me suis mieux intégré qu'au Québec. La langue, c'est un effort de plus que les immigrants français au Québec n'ont pas à faire ! Et ça booste une intégration, croyez-moi !

Modifié 19 octobre 2015 par HR1

[mike355]

J'aime bien ton texte (quand tu parles de jouale !), mais je crois que le problème est la sur-préparation ou l'arrivée que je qualifierais de "tardive" de certains immigrants qui font des comparaisons....avec le passé perdu.

 

Je suis arrivé assez jeune au Québec (début vingtaine) il y a 13 ans environ - oui pour fuir le chômage de la France. J'ai fait mes études à l'université, tout en travaillant en même temps à temps partiel dans des jobs "minables" de soir et de fin de semaine - mais cela m'a permis de me faire des amis, sortir, vivre avec des québécois, me faire des amis, des blondes...soit m'intégrer et aimer cette province....après mes études, j'ai obtenu facilement un poste permanent de professionnel dans la fonction publique (avec ces haut et ses bas...la fonction publique...surtout en ce moment), j'ai bénéficié de  plusieurs opportunités professionnelles, de reconnaissance et  jamais je n'ai ressentit de haine anti-francais, de la curiosité oui - on peut encore me faire remarquer que j'ai un accent. J'exprime mes points de vue, je chiale comme eux, je crois qu'il ne faut pas regarder en arrière et vivre au moment présent - perso, je me sens plus comme un immigrant depuis longtemps - même si je serai toujours un immigrant - je crois que je me suis fais au mode de vie d'ici et qu'il faut y entrer à pied joint pour réussir son intégration.

 

Après, oui les été sont humides....c'est bien la seule chose que je remarque encore après 12-13 ans :)

 

[Invité]

Le 16 octobre 2015 09:41:08, HR1 a dit :

Et j'ai rencontré des français. Plein de français. Le comble, c'est que la xénophobie dont je parlais provenait souvent de...ces mêmes français. Ceux-là qui renient leur pays, qui parlent joual à peine arrivés pour se dissocier encore plus de leur compatriotes, prouver qu'ils ne sont déjà plus tout à fait français (et comptent les jours avant de pouvoir gommer cette anomalie en demandant la citoyenneté canadienne) mais qui, comble du paradoxe, vivent en vase clos, entre eux, sur le Plateau ou dans l'Est de l'île. Personne pour leur clouer le bec, sensation d'être plus intelligents, plus riches et mieux lotis que leurs pauvres concitoyens restés dans le petit pré-carré situé sur ce "vieux-continent". J'ai parfois eu l'impression que c'étaient eux qui personnifiaient le plus les pires clichés sur les Français ! J'ai donc commencé à m'interroger en les entendant disserter sur l'inutilité de la France et la magie du Québec.

 

Et j'ai gratté. Et quand on gratte un peu et qu'on cherche à comprendre, on se rend vite compte que pour nombre d'entre eux qui en ont tellement bavé pour effectuer leurs démarches administratives pour émigrer, être déçu ou se rendre compte qu'ils se sont trompés après tant d'efforts une fois sur place serait l'ultime coup du sort. Alors beaucoup se mentent et font comme si tout était génial pour ne pas rendre l'expérience encore plus vaine. D'autres rabaissent encore plus la mère patrie pour se convaincre encore davantage qu'ils ont bien fait de la quitter. Pourtant, tout n'est pas génial, là-bas comme ici, comme dans tous les pays.

 

 

J'abonde tellement dans ton sens sur ce point là en particulier... Merci de l'écrire, on se sent moins seul ! 

 

Il y a tellement de rancoeur chez certains compatriotes... ça fait de la peine à voir et à entendre. Ils ne peuvent que passer à coté de leur expérience d'immigration à mon avis !

[olivierm]

Merci pour le post! 

Tu as su mettre des mots sur ce que je ressent aussi depuis que je suis ici.

Comme toi je vais en profiter a fond mais je sais que je reviendrai en France dans quelques années sans vivre cela comme un échec mais comme une bonne experience.

 

[YA]

C'est très difficile d'immigrer, d'abandonner son pays et d'en accepter un autre. Il faut beaucoup d'intelligence et d'humilité. Plein de gens n'en ont pas assez ou trouvent que ca n'en vaut pas la chandelle.
C'est comme quitter son conjoint et après en avoir essayé quelques autres, trouver qu'il était pas si mal et y revenir.
Je suis pour l'expatriation (ce que vous avez fait) et contre l'immigration.

Laissons les gens chez eux et aidons-les à mieux vivre chez eux, dans leur culture et leurs croyances.
Quant aux mariages exotiques... bof, ils sont tellement à la marge.

[Freddy Rabaud]

Salut!

Je suis inscrit sur ce site depuis pas mal de temps maintenant. Je lis les articles parfois ... et le tien m'a interpellé!

Je n'écris jamais mais pour toi je vais faire une exception ;-)

Je suis un français d'origine et québécois d'adoption depuis 10 ans (en même temps que toi, janvier 2006), citoyen canadien depuis 5 ans. Je ne me suis jamais senti a ma place en France! pourquoi je ne sais pas, juste un sentiment! j'ai eu ma résidence permanente facilement, surement plus a facile a l'époque que maintenant! je n'en ai pas bavé!

J'ai trouvé ici un endroit ou je me sens bien! ce n'était pas ma première immigration dans un autre pays, mais pour le Québec j'ai décidé de vraiment m'intégrer. Oui j'ai changer ma façon de parler, mon vocabulaire, mes expressions et même mon accent (non je ne parle pas comme un québécois de naissance), pas pour paraitre bien et pour faire mon fraîchier, juste parce que ça fait parti d'une immigration! Je ne renie pas la France, mais elle ne me manque pas. Je ne suis ni frustré, je ne joue ni un jeu!

La majeure partie de mon cercle d'ami ici est québecois! oui je resterai toujours un français de naissance, mais je fais maintenant parti de leur vie comme ils font parti de la mienne!

Je ne vis pas sur le plateau! je ne vis pas dans un ghetto! après pourquoi pas, à partir du moment ou tu ne chiales pas sur toutes!

Oui je suis en crisse quand j'entends un francais qui est ici depuis aussi longtemps que moi, et ne veut pas changer ses habitudes, compare encore la france et le québec pour le moindre détail, ne veut pas changer son vocabulaire, sa vision et autre.

Le Québec n'est pas le paradis absolu mais il est pour moi, mon pays, ma vie! je me détache de plus en plus, années après années, de mon pays de naissance, même si mes racines seront toujours présentes!

Je voulais juste écrire ces quelques mots pour te dire, vous dire qu'il y a des français de naissance, qui ne sont plus ce qu'ils étaient, non pas parce qu’ils sont frustrés par leurs passés, mais parce qu'ils ont décidé d'être heureux ailleurs! je suis épanoui ici et je me sens très québécois, très nord-américain ... je ne suis juste peut être pas né sur le bon continent!

Merci quand même pour ton témoignage et bonne continuation dans ta vie!

[emma1068]

J'aime bien votre post Freddy. C'est vrai qu'il y a une dizaine d'années, on n'en bavait pas pour immigrer et on ne parlait pas de toutes ces préparations... Il faut être bien préparé si déjà la personne n'a jamais vécu et travaillé dans un autre pays. Il faut se préparer un an à l'avance pour intégrer un ordre si le métier l'exige. Pour le reste, beaucoup de choses (et d'opportunités) arrivent au fil des rencontres et des projets. Au Canada (Québec ou ailleurs), vous pouvez trouver un domaine porteur qui vous va comme un gant auquel vous n'avez pas pensé auparavant. Les principales étapes de ma vie au Canada ont été imprévues... et j'ai réagi en conséquence. Je comprends maintenant que l'immigration est compliquée, plus coûteuse sûrement et prend beaucoup plus de temps. Nous n'aurions pas immigré probablement au Canada aujourd'hui étant donné que d'autres opportunités se seraient présentées avant deux ou trois ans.  Je trouve qu'aujourd'hui, c'est un pari risqué. On est quelque pas sacrément chanceux d'avoir évité tous ces obstacles supplémentaires. Moi aussi, je suis heureuse de vivre au Canada anglophone, mais je n'ai jamais renoncé à mes idées et à mes goûts.