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Je suis rentrée en Belgique la mort dans l'âme .... J'ai raté


Nuitpolaire

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Pour avoir eu la chance de connaître deux expériences d'expatriation dans des pays très différents (Argentine et Québec), je peux t'assurer que la réussite ou l'échec d'une installation à l'étranger ne tient pas seulement à soi ou à son insertion professionnelle. La société d'accueil participe grandement à l'intégration et donc à l'appartenance de l'immigré à son nouveau pays.

Les Argentins sont chaleureux, curieux de l'autre, ils aiment les contacts humains, t'invitent facilement chez eux ou à des soirées. Il y est très facile de se constituer un cercle d'amis parce que les Argentins sont à la recherche de lien social. On dit de l'Argentin que quand il te serre dans ses bras, il ne te lâche pas ("cuando te abraza, no te suelta"), ce qui signifie qu'il t'accueille dans sa vie et t'y inclut.

Une immigration est vouée à l'échec si l'on se retrouve isolé. Malheureusement, la société québécoise n'est pas la plus chaleureuse. Nous avons tous, partout dans le monde, des cercles sociaux déjà établis mais dans certains pays cela ne constitue pas à un obstacle à de nouvelles rencontres amicales. Au Québec, cela semble être le cas.

Ne sois pas trop dure avec toi-même, c'est peut-être la société québécoise qui n'est pas faite pour toi. Les témoignages exprimés sur ce forum concernent presque entièrement le Québec et le Canada. Si les expériences diffèrent d'une personne à l'autre, les constats sur la société québécoise sont souvent similaires. Là où certains affirment que l'expatriation ne convient pas à tout le monde, je préfère nuancer en précisant que c'est l'expatriation au Québec qui ne convient pas à tout le monde.

Un pays ne se compose pas seulement d'un marché de l'emploi favorable, d'opportunités économiques attrayantes ou d'un cadre politique stable. D'autres points, certainement plus importants, entrent en ligne de compte, comme la culture et les valeurs.

J'ai l'impression que c'est sur ce dernier point que les immigrants au Québec sont le moins bien informés. Là où l'on accepte les États-Unis, le Brésil, l'Australie ou la Chine pour ce qu'ils sont - des pays étrangers à la culture radicalement différente de la nôtre -, la méconnaissance de la culture québécoise constitue le refuge de "fantasmes aménagés". On projette sur le Québec une Amérique du Nord idéalisée qui mêle à la fois le rêve américain et un sentiment de familiarité, c'est en quelque sorte une Amérique plus proche, moins étrangère. Lorsque l'on s'aperçoit que le Québec détient une identité propre, loin de ce qui nous attire des États-Unis (de la part des Européens) et de ce qui nous était familier, le choc peut être rude.

Ce qui se passe, c'est que je suis partie à un âge (29 ans) où il est aussi plus difficile de rencontrer des gens du même âge. Les trentenaires sont plutôt occupés avec leur famille et ne sont pas très intéressés à rencontrer des célibataires, ils restent chez eux, avec leurs proches. Par ailleurs, je vivais dans un coin assez mort (en tous cas quand j'y étais), la région Gatineau-Ottawa. Même mon coloc qui terminait ses études trouvait que c'était mort! Mais c'était une ville à taille humaine, très clean, et j'aimais beaucoup cet aspect.

Vu que ça ne marchait pas trop pour moi dans ce coin, et qu'en effet, certains aspects de la société québécoise me déplaisaient, j'ai opté pour une région anglophone, la Nouvelle-Ecosse, car j'y ai décroché un poste, et je me suis aussi retrouvée dans un coin paumé, même si le lieu était superbe ... Débarquer seule dans des coins où il était difficile de rencontrer du monde, ce n'était pas idéal, en effet. Je n'avais pas du tout envie d'aller dans des grandes villes genre Montréal ou Toronto. Je pense que tu as mis le doigt sur quelque chose de très juste: je me suis retrouvée isolée parce que je n'étais pas dans des lieux où il est facile de rencontrer du monde.

Toute cette expérience me reste toujours en travers de la gorge. Ceci étant dit, j'ai fait du mieux que je pouvais dans l'état avancé de fatigue où j'étais, sans soutien, sans Skype ni FB (n'existaient pas encore).Je pense qu'il faut maintenant que je lâche définitivement cette colère (qui est réapparue seulement récemment, avant elle était enfouie) pour passer à autre chose. ....................

C'est triste parce que tu sembles une personne très gentille et qui a beaucoup à offrir comme amie! :flowers: On a tous des expériences dans la vie que nous regrettons ou que nous aurions aimé qui se passent différemment. Malheureusement, on doit composé avec notre passé et au moins se dire que l'on a appris de cette expérience. Mais tu sais la plupart des gens et je m'Inclus, ont tendance à revenir sur le passé et se dire "j'aurais dû" ou "j'aurais pas dû".... mais tout ce que ça fait, c'est de créer une souffrance intérieure inutile.

Je te remercie pour tes mots, c'est super gentil :-). Pour moi, je vois toujours cette expérience comme une occasion manquée. Je sais, c'est de la souffrance inutile que je me crée en ressassant tout cela, mais la blessure est toujours là, et s'ouvre dès que je vois des photos/témoignages de réussite/etc ... L'émotion surgit ...

Ce que je n'ai pas dit, c'est que ça a été douloureux pour moi de partir, mais je voulais absolument immigrer, c'était plus fort que moi ...

Je pense qu'il y avait déjà une partie de moi qui savait que ça n'allait pas être facile toute seule. En effet ... et c'est cette partie de moi qui a été la plus forte ....

Je pense que j'ai fait du mieux que j'ai pu dans l'isolement où je me trouvais. Je suis partie avec deux valises, sans connaître personne, sans boulot, sans maison, et je ne suis pas du tout aventurière dans l'âme ...

l'en

Oui je comprends. On a souvent tendance aussi à se comparer aux réussites des autres. Par contre, souvent on se concentre uniquement sur les cas idylliques alors que ces mêmes personnes ont surement aussi vécus des échecs dans d'autres sphères de leur vie. Et parfois les témoignages de réussite ne disent pas tout. Dis toi que tu as eu le courage de partir seule à l'autre bout du monde pour tenter une immigration. Moi j'ai de la difficulté à faire un voyage tout inclus toute seule... ! Tu vois ma perception extérieure est différente de la tienne. Je trouve que c'est une réussite juste en considérant l'expérience et le bagage de vie que tu es venu chercher. Et en plus, tu as eu le courage de revenir au bercail plutôt que de vivre malheureuse puisque les conditions ne semblaient pas s'améliorer dans ton pays d'accueil.

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