Habitués sarbacan Posté(e) 18 novembre 2009 Habitués Posté(e) 18 novembre 2009 Pourquoi pour elle? Tu aimerais que ta fille parle ch'ti toi? (je n'ai rien contre les ch'tis, j'en ai épousé un! ) Tu vois, Eric, ce que tu ne comprends pas, c'est ce deuil que nous avons à faire. Et oui, l'accent en fait partie. Personnellement, je n'ai jamais encouragé mon enfant à prendre l'accent québécois. ça fait 3 ans qu'on est ici et il commence juste à prendre certaines tonalités. Pour les fautes grammaticales, je reprends. Par contre, les expressions, les prononciations, bah il faut faire avec. AvANT DE REPONDRE LIS JUSQU'AU BOUT STP! ça ne veut pas dire que c'est pire ou mieux. Mais si je peux te faire un parallèle, toi, qui a des enfants pourra comprendre : imagine quand ta femme était enceinte, tu t'imagines le bébé. Des trucs tout con mais peu à peu tu imagines ses mains, la couleur de sa peau, ses yeux etc... Moi, par exemple, je m'imaginais avec un bébé brun aux yeux marrons, il était blond aux yeux bleus Et bien, j'ai eu un choc. ça a duré peu de temps bien sûr, mais il a fallu s'habituer. ça ne veut pas dire qu'on l'aime moins ou plus, juste que ce n'est pas ce qui est attendu. Mon fils rentre 2 mois tous les étés en France et je suis très contente qu'il entretienne son français "de France". Pourquoi? parce que c'est l'accent de mon cocon, de mon enfance, celui auquel je suis habituée et qui me rassure. Alors, oui, toi, tu vas prendre cela pour de la supériorité ou que sais-je mais je suis certaine que si tu vivais en France, il y aurait des chances que tu aimerais encore l'accent de ton bout de pays Bonsoir En.ia, Habituellement, je ne partage que très peu souvent les mêmes opinions que toi. Par contre, cette fois-ci, je dois admettre que tu m'as complètement soufflée. Je te lève bien sincèrement mon chapeau! Je comprends que supériorité ou pas, car il faut bien admettre que pour certains cela est vrai et que cela demeure, il reste que l'adaptation se fait à travers un processus de deuil qui me semble tout à fait légitime. Merci de m'avoir permis de le comprendre. C'est drole quand mème des Français qui ne veulent pas s'intégrer parce qu'ils ne s'estiment pas désirés Le problème est que vous avez fait un choix et il faut l'assumer ! Si tu veux venir en France et garder l'accent Québecois , bonne chance pour l'intégration !! Citer
Habitués kobico Posté(e) 18 novembre 2009 Habitués Posté(e) 18 novembre 2009 J'avais déjà cherché le sens du mot balourd, seulement je cherche toujours à comprendre ce que tu qualifies de tel ou qui tu "gratifies" de cet épithète. Azarielle, détends-toi, ce n'est qu'une expression. ça veut dire qu'elle se sent au moins comprise par quelqu'un dans un monde où elle se sent incomprise, décalée, c'est tout Moi aussi, j'ai perçu une généralité qui m'a légèrement "titillée"... J'ai fait de mon mieux sur ce fil pour débattre avec intelligence et respect. Maintenant, je sors. Citer
Habitués Éric70 Posté(e) 18 novembre 2009 Habitués Posté(e) 18 novembre 2009 Bien sûr que je suis d'accord avec toi. J'espères que tu pourras transmettre la fierté française à tes enfants. Tes enfants seront aussi Québécois, tu en es consciente, maintenant les valeurs que tu veux transmettre à tes enfants ne regarde que toi. Et tu feras de ton mieux comme moi avec mes filles. Vous n'aimez pas l'éducation qu'ils reçoivent, vous envisager l'école privé, bon, je ne le ferais pas pour mes filles, mais c'est vos valeurs je les respecte. Cependant envisager d'envoyer ses enfants à l'école anglaise pour ne pas qu'ils parlent Québécois... Je ne le prends pas personnel, mais ça me désole pour elle ! Eric, j'ai connu ces problèmes là et j'ai fait le choix de l'école anglophone aussi pour une question de "mentalité". A Québec (je vais me faire lyncher mais tant pis...), excuses mais le monde est pas forcément ben ben ouvert aux cultures si tu vois ce que je veux dire. Malgré le pourcentage élevé d'immigrés dans l'école de mon fils quand il était au public francophone, je ne me retrouvais pas dans mes valeurs. Je crois que, comme les anglophones, on se sent parfois peu désirés. Nos enfants aussi. Autant, et je ne parle que pour moi, bien, entendu, je suis capable d'en prendre et de faire un doigt à tous ceux que ma vie ici dérange, autant je ne suis capable d'ABSOLUMENT aucun compromis en ce qui concerne la prunelle de mes yeux. Demain, mon fils perd la vue, je lui offre mes yeux et je n'hésiterais pas une seule seconde. Personnellement, l'école anglophone privée nous a apporté beaucoup et nous apporte encore beaucoup de choses que nous n'obtenions absolument pas dans le public. D'une part, mon fils parle 3 langues à 10 ans mais nous avons aussi : nos différences culturelles qui sont considérées, notre position d'immigrés est prise en compte, acceptée et surtout a sa place(tous les enfants ne s'adaptent pas du genre au lendemain comme bon nombre de parents semblent le dire mais il est vrai, qu'en terme d'éducation, tout le monde n'a pas les mêmes exigences). Aujourd'hui, nous n'avons pas tout résolu avec notre enfant mais il a des professeurs fantastiques, un programme scolaire trippant, des voyages scolaires super sympa, un soutien de l'équipe pédagogique, de l'écoute. Absolument tout problème survenant est pris en compte, traité. Personne ne lui reproche d'être français. AU contraire, une bonne partie des enfants de cette école sont aussi québécois que toi mais ont leurs grands-parents anglo voire même un de leur parent donc être français n'est pas une tare à leurs yeux (enfin plutôt à ceux de leurs parents). Disons que la mentalité est bien bien différente des écoles francophones (même privées) de Québec. Evidemment, tout cela a un prix mais le sourire de mon fils, lui, n'en a pas. Je crois que chacun vit son immigration comme il l'entend et peut s'entourer des québécois qui lui correspondent. J'ai toujours eu un faible pour les québécois anglophones. Généralement, je m'entends très bien avec eux et je ne vois pas pourquoi je me priverais de leur compagnie si agréable. ça ne veut pas dire que je n'apprécie pas de québécois francophones, loin de là! Mais, de la même manière, je ne fréquente pas vraiment de personnes "dans le moule", un peu décalés et étant très critiques par rapport au Québec et son avenir. C'est un simple constat, pas la peine de chercher un message au-delà de mes mots. Au moins, on ne peut pas me reprocher de vivre en ghetto C'est franchement désolant !!! Il y a une barrière qui se forme entre les immigrants et les Québécois. J'aimerais vraiment te croire que tu fais le bon choix pour ton enfant, mais je doute ! Comme société il y a vraiment un problème majeur, l'immigration va nous détruire. Je refuse de croire que les francophones sont xénophobes et les anglos beaucoup plus ouvert d'esprit. Vous n'acceptez simplement pas que les Québécois ne soient pas Français ! Bon je vais aller dormir avant de dire des conneries. Citer
Habitués En.ia Posté(e) 18 novembre 2009 Habitués Posté(e) 18 novembre 2009 Bonsoir En.ia, Habituellement, je ne partage que très peu souvent les mêmes opinions que toi. Par contre, cette fois-ci, je dois admettre que tu m'as complètement soufflée. Je te lève bien sincèrement mon chapeau! Je comprends que supériorité ou pas, car il faut bien admettre que pour certains cela est vrai et que cela demeure, il reste que l'adaptation se fait à travers un processus de deuil qui me semble tout à fait légitime. Merci de m'avoir permis de le comprendre. Merci pour le beau compliment Pourvu que ça dure Je crois qu'on essaie tout simplement de garder un équilibre, qu'on a envisagé une tonne de scénarios mais pas que notre enfant en subisse les conséquences un jour. Mais je crois aussi qu'il faut être capable de se remettre en question, de voir quel message nous avons passé consciemment ou inconsciemment à nos enfants. Nous avons mis beaucoup plus de temps que prévu à trouver nos premiers jobs et nous avons traversé une "passe à vide" (enfin une après l'autre quoi... ), qu'a vu notre enfant? qu'a-t-il ressenti? qu'a-t-il perçu à travers nos non-dits? qu'a-t-il pensé quand il a vu maman la mine défaite parce qu'elle venait de rater encore le roti qu'elle réussissait toujours en France? qu'a-t-il entendu? perçu de nos conversations? Nous croyait-il quand nous lui disions : mais oui, le Québec c'est super! alors qu'on fêtait Noël seul et avec peu de cadeaux car on venait de finir notre passe à vide et qu'un déménagement arrivait? Tu vois Kobico, pour toi, au premier abord, c'est simple de répondre à ces questions là mais il y a tout notre vécu, ce que nous avons laissé. pour notre part, nous avons laissé gros, très gros derrière nous, nous savions que ce serait difficile mais nous n'avions pas imaginé à quel point ça le serait! Mais cela l'a été et l'est encore aussi parce que pleins de choses ne me collent pas. La délation est encouragée à l'école ici. Soit, pourquoi pas. Imagines-tu ce que je ressens alors que mon grand-père a fait la guerre, qu'il a vu des juifs être dénoncé et tout ce qu'on sait aujourd'hui? Un jour mon fils avait un mot dans son cahier parce qu'il avait réglé, par les mots, un conflit tout seul. Il pleurait en me montrant ce mot et m'a dit : maman, je ne serais jamais un cafeteur (mot employé pour la délation, je ne connais plus le terme anglophone utilisé ici). Je lui ai dit : je suis contente mon chéri. Et oui, je l'ai pensé sincèrement. Pourtant, au fond de moi, je savais que je compliquerais son intégration. Et oui, j'attends juste ma citoyenneté canadienne pour rentrer chez moi. Parce que j'ai compris une chose ici : chez moi, c'est Paris. Par contre, je veux laisser à mon fils de pouvoir choisir son pays un jour. Au moins, on n'aura pas fait ça pour rien. Citer
Habitués tohonu Posté(e) 18 novembre 2009 Habitués Posté(e) 18 novembre 2009 Et oui, j'attends juste ma citoyenneté canadienne pour rentrer chez moi. Parce que j'ai compris une chose ici : chez moi, c'est Paris. Par contre, je veux laisser à mon fils de pouvoir choisir son pays un jour. Au moins, on n'aura pas fait ça pour rien. En.ia, ton fils est né avant que que n'ai eu la citoyenneté canadienne c'est cela ? Son père est canadien ? Je vais juste te conter mon cas. Mon père a la citoyenneté canadienne (mais il est décédé depuis 10 ans) ... mais j'ai eu à faire un processus d'immigrant classique car je suis né avant qu'il n'ait la citoyenneté. Par contre mon frère né à Montréal et donc de père citoyen canadien a la nationalité. Pour ton fils, comment cela se passera ? Citer
Habitués En.ia Posté(e) 18 novembre 2009 Habitués Posté(e) 18 novembre 2009 Et oui, j'attends juste ma citoyenneté canadienne pour rentrer chez moi. Parce que j'ai compris une chose ici : chez moi, c'est Paris. Par contre, je veux laisser à mon fils de pouvoir choisir son pays un jour. Au moins, on n'aura pas fait ça pour rien. En.ia, ton fils est né avant que que n'ai eu la citoyenneté canadienne c'est cela ? Son père est canadien ? Je vais juste te conter mon cas. Mon père a la citoyenneté canadienne (mais il est décédé depuis 10 ans) ... mais j'ai eu à faire un processus d'immigrant classique car je suis né avant qu'il n'ait la citoyenneté. Par contre mon frère né à Montréal et donc de père citoyen canadien a la nationalité. Pour ton fils, comment cela se passera ? Mon fils est français, de parents français (son père vit en France). Notre demande de citoyenneté commune est en cours (moi, mon mari (qui n'est pas le géniteur de mon fils) et mon fils). Etant donné que mon fils rentre en France 2 mois par an, il ne respecte pas les 3 ans de présence sur le territoire canadien mais cela ne pose pas de problème pour la demande étant donné qu'elle est jointe à la nôtre. Il recevra donc sa citoyenneté en même temps que nous. Citer
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