O'Hana Posté(e) 16 décembre 2006 Posté(e) 16 décembre 2006 Salut gang !La question qui pourrait se poser alors est : faut-il nécessairement qu'un groupe culturel historique au sein d'une nation existente dispose de son propre Etat pour conserver sa propre identité culturelle et languistique?Je dirai également : oui, il devrait tenter. En veillant cependant à avoir les reins économiquement solides qui peut indirectement mais significativement assurer une stabilité politique. Je reviens toujours avec l'exemple du Vanuatu qui n'a jamais eu ni le premier ni le second et qui vient tout récemment d'essuyer un autre coup d'état. Pour parler de l'exemple néo-calédonien que je connais bien aussi, il a un gros potentiel économiquement (nickel) mais qui a toujours été maladroitement gaspillé parce que c'est la zizanie politiquement. Bref, ces deux îles ne sont pas prêtes pour l'indépendance même si le Vanuatu a sauté le pas. Contrairement au Québec qui, selon moi, a tous les atouts en poche économiquement et politiquement.La France possède aussi des DOM-TOM où la culture locale a été plus ou moins bien préservée, voire parfois réprimée; c'est le cas de la Nouvelle-Calédonie, par exemple. Les Néo-calédoniens forment une nation sans état.Rectification : ce n'est plus un TOM mais un POM comme la Polynésie Française qui est une disposition qui a été spécialement créé pour ces deux anciens TOM dans la constitution par une loi organique depuis 2003 qui en fait des "pays d'outre-mer au sein de la république française". Je ne suis pas convaincu que la N-Calédonie forme une nation sans état : personnellement, je trouve sa situation beaucoup plus complexe que celle du Québec où, sans tomber dans les simplismes, les lignes directrices culturelle, politique et économique québécoises sont plus claires et peuvent mieux prêter à un consensus social que celles existantes en Calédonie.Comme le mentionne Laurent (Scanlolo), il existe un droit coutumier en Nouvelle-Calédonie qui coexiste avec le droit tout court. Ce n'est pas une nouveauté car la coutume est une des sources profonde du droit mais elle permet, en Calédonie, de respecter la "législation" tribale des Kanaks, les autochtones. Toutefois, ce droit coutumier est limité à des sphères bien précises, n'ayant pas préséance sur le droit pénal par exemple. Et l'état français, s'il ne juge pas le contenu du droit coutumier kanak, vérifie cependant la normativité de ce droit en regard du droit français, en particulier celui constitutionnel, afin d'éviter les contradictions juridiques, lourdes de conséquences dans une île qui n'est pas en pénurie à ce niveau-là merci, source importante de tensions ethniques.Aux québecois : Etes vous sûrs que vous parleriez encore français si la confédération canadienne n'avait pas été créée en 1867 ?Feu Fernand Dumont, l'une des figures de proue de l'intellectualisme québécois, a émis en substance la même hypothèse en se disant que la Conquête a en quelque sorte obligé la société canadienne-française a se positionner sur le plan identitaire considérant la rupture involontaire des liens avec la métropole (France). Cette idée a, d'après ce que j'ai pu lire, provoquer un tollé dans la société québécoise à l'époque.- O'Hana - Citer
Habitués Gaetan Posté(e) 16 décembre 2006 Habitués Posté(e) 16 décembre 2006 Le problème de certaines nations comme les Basques, les Kurdes, les Balouch, etc., c'est qu'ils chevauchent des frontières modernes. Leur territoire national leur permettrait de former un état s'il était entier, mais dans l'état actuel des choses ce n'est pas vraiment une option.Selon moi, ce sont les canadiens français qui forment une nation, mais le seul cadre politique dans lequel ils sont majoritaires est la province de Québec. Les canadiens français sont aux aussi une nation qui chevauche des frontières provinciales. Dans le nord de l'Ontario ou de l'autre coté de la baie des chaleurs, il y a aussi des canadiens français. Cette notion de nation québécoise est complètement artificielle et doit bien faire sourire les habitants anglophones de la province de Québec.Ce n'est que de la poudre aux yeux destinée à carresser les Québécois dans le sens du poil tandis que leur poids politique, démographique, économique et donc leur langue perd du terrain dans le contexte canadien.Quand on regarde l'histoire du Canada, on constate que les Britanniques ont tout fait pour assimiler les francophones mais qu'ils ont échoué à chaque fois. Je ne suis pas d'accord, ils n'ont pas échoué, bien au contraire. Leur politique d'assimilation est un succès total dans les prairies et en Colombie britannique où les francophones n'existent plus. Il reste des îlots francophones en Ontario mais ils sont amenés à disparaître car ils ne disposent d'aucun cadre politique. Pour le Québec, l'assimilation des francophones a échouée face à la démographie des canadiens français catholiques, mais c'est la seule raison.La seule possibilité de survie de ce dernier bastion est l'indépendance politique, le bilinguisme canadien est un leurre.De plus, en catalogne francaise, le catalan est maintenant appris à l'école et de plus en plus de panneaux routiers voir publicitaire sont en catalan. Le catalan est appris dans certaines écoles, n'exagère pas je viens du Gévaudan (Lozère), ma mère et mes grands parents parlaient un dialecte occitan. Cette culture et cette langue ont aujourd'hui disparues, il n'y a plus assez de locuteurs ... c'est fini ! et ça n'intéresse presque plus personne ! même si on en a gardé quelques mots ou expressions, tout le monde parle français.par contre j'ai vu apparaître moi aussi des panneaux routiers en occitan.Et alors ? tout cela n'est qu'un témoignage d'un passé révolu, et un simple attrait touristique.Les 4 panneaux routiers en catalan de Perpignan ne vont inciter personne à réapprendre cette langue que 90% des gens ont déjà oubliée sans aucun état d'âme (à l'image des francophones des prairies par exemple). Ceux qui parlent de la "reconquête" du catalan ou du breton parce que quelques centaines d'élèves apprennent cette langue sont assez pathétiques, même si cet apprentissage est un vrai plus culturel.Sans cadre politique pour la soutenir, une langue meurt... Et le Canada n'offre pas un cadre politique qui soutient le français, le seul cadre valable et un état québécois indépendant ....et pourquoi pas un état acadien... Citer
Habitués Diego Posté(e) 19 décembre 2006 Habitués Posté(e) 19 décembre 2006 Les Britanniques aussi ont leur Québec!http://www.courrierinternational.com/artic...sp?obj_id=68854La rose anglaise et le chardon écossais ne seront-ils bientôt plus réunis que sur le drapeau de la ville de Montréal ? Il est sans doute trop tôt pour le dire, mais les indépendantistes écossais du Scottish National Party (SNP) sont en bonne position pour remporter les élections de mai 2007 au parlement d'Edimbourg. Le bouillant tempérament écossais ne s'accommode plus de son statut incontesté de "nation", historiquement accordé à l'Ecosse mais fraîchement acquis par les Québécois. "L'Ecosse libre" serait en marche. Aux yeux des indépendantistes écossais, les conditions sont déjà réunies. Un référendum sur l'indépendance de l'Ecosse se profile à l'horizon. Face à ce risque de partition du Royaume-Uni, les Anglais font preuve de leur flegme légendaire. Ils seraient même plutôt favorables à ce projet de sécession et prêts à déclarer leur propre indépendance face au reste du pays. "Un peu comme si le 'rest of Canada' déclarait son indépendance vis-à-vis du Québec", note Basil Deakin, du Chronicle Herald, de Nouvelle-Ecosse. Aussi paradoxale que puisse paraître cette formule, elle n'est pas de nature à étonner le chroniqueur de l'agence de presse financière Bloomberg, Matthew Lynn, pour qui les solitudes écossaise et anglaise ne s'entendent plus. A son avis, "les cultures politiques respectives de ces deux nations se sont à ce point éloignées l'une de l'autre qu'elles ne sont plus compatibles. Les Ecossais veulent une social-démocratie à la manière scandinave, avec un niveau d'imposition élevé, un Etat-providence généreux et un rôle fort de l'Etat. Les Anglais préfèrent le modèle américain, avec moins d'impôts." Un portrait que ne renieraient pas les souverainistes québécois, de l'avis même des Ecossais. Stuart Thomson, un financier de Glasgow, affirme ainsi : "Nous sommes en train de devenir le Québec des Britanniques." Le Herald de Glasgow adhère lui aussi à la manière québécoise, mais pour des raisons différentes. Il se prononce contre l'indépendance de l'Ecosse, au vu du contre-exemple fourni par deux pays européens qui ont obtenu leur indépendance au début du XXe siècle. "La Norvège, où les impôts sont lourds, et la république d'Irlande, où l'économie a tourné au ralenti pendant des décennies, offrent de moins bon modèles que la Catalogne et le Québec", assure le quotidien. Citer
Habitués Curieuse Posté(e) 20 décembre 2006 Habitués Posté(e) 20 décembre 2006 Sans vouloir la définirHarper lie la «nation québécoise» à la languePresse CanadienneOttawaLes Québécois forment une nation, selon la résolution adoptée il y a quelques semaines aux Communes. Mais ne demandez pas à celui qui a concocté la motion, le premier ministre Stephen Harper, de définir précisément cette nation. En fait, si l'on se fie à M. Harper, il n'y aurait pas de définition exacte. «C'est aux gens de le définir», a répété le premier ministre, en entrevue à la Presse Canadienne, mardi. Pressé de questions, il a finalement donné quelques exemples, liant d'abord la nation québécoise à l'usage de la langue française.«Évidemment, cette idée est liée à la langue française et, pour cette raison, je pense que si on parle d'une nation québécoise, on parle en français, on parle de l'idée des Québécois et pas de l'idée des «Quebecers», a souligné M. Harper, tout en précisant qu'il y a aussi des «liens» avec le territoire du Québec. Dans la version anglaise de la motion adoptée aux Communes, on fait aussi référence aux Québécois et non au terme équivalent en anglais, le mot «Quebecers». Le gouvernement a pris du temps à expliquer cette caractéristique, le ministre Lawrence Cannon se perdant même dans ses explications lors d'un point de presse. Le ministre Cannon avait finalement été obligé de rectifier le tir, en soulignant que la nation reconnue englobait tous les Québécois, peu importe leur origine. Le débat, lancé par le Bloc québécois qui avait déposé la première motion sur cette question, s'est soldé par l'adoption de la motion de M. Harper (la reconnaissance de la nation québécoise dans un Canada uni) par 266 votes contre 16. «Être Canadien est une citoyenneté, c'est une définition légale, a poursuivi M. Harper lors de l'entrevue. On est citoyen ou on ne l'est pas. Mais l'idée d'une nation comme cela, liée à la question de l'identité, on ne peut pas la définir pour tout le monde.» Alors, si la nation est liée à la langue, est-ce que des francophones hors-Québec peuvent en faire partie? «Je ne suis pas certain, a noté le premier ministre. C'est une identité. Ceux et celles qui partagent cette identité, font partie de cette identité. Ceux et celles qui ne partagent pas cette identité ne font pas partie de cette identité.» Et si la nation est aussi liée au territoire, est-ce que les anglophones du Québec peuvent se sentir aussi membres de ce groupe? «Je pense que certains anglophones ou certains groupes ethniques s'identifient avec l'idée d'une nation québécoise et (il y en a) peut-être d'autres qui ne s'identifient pas», a lâché M. Harper, oubliant probablement qu'il avait dit, quelques minutes auparavant, qu'il ne s'agissait pas des «Quebecers». Depuis son adoption, la définition de nation québécoise n'est pas la même au sein des troupes conservatrices. Des députés conservateurs ont laissé entendre, comme M. Cannon le faisait, qu'il s'agissait d'une reconnaissance des francophones du Québec, descendants des premiers arrivants. Peu importe, il vaut mieux maintenant passer à un autre débat, a lâché le premier ministre après cinq minutes de discussion sur le sujet. «Je comprends que les bloquistes et les libéraux fédéraux veulent avoir le grand débat entre des centralisateurs et des souverainistes qui continue à jamais. Mais je pense que la population veut passer à autre chose.» Pourtant, lundi soir, lors d'un discours à saveur préélectorale prononcé à Saguenay, M. Harper ne s'est pas gêné pour faire largement référence à ce qu'il a décrit comme un exemple «des réussites de notre gouvernement dont je suis le plus fier». Dans ce discours, il notait que les Québécois forment «un peuple unique lié par une langue, une culture et une histoire commune». Citer
Habitués Zogu Posté(e) 20 décembre 2006 Habitués Posté(e) 20 décembre 2006 (modifié) La langue est un point de départ, un ciment social. Mais on ne définit pas une nation à partir d'une langue. À moins que monsieur Harper soit en train de nous ressortir le concept de "nation canadienne-française", une lessive qui lave plus blanc? Mettre les Acadiens, les Franco-manitobains, les Québécois, les Métis, etc, dans le même bol, c'est diminuer chacune de ces nations et leurs richesses culturelles.Dans ce discours, il notait que les Québécois forment «un peuple unique lié par une langue, une culture et une histoire commune».Peuple ou nation? Voilà une autre question. L'un ou L'autre étant évidemment meilleur que "société distincte"!Mais les discours actuels de monsieur Harper tendent à diminuer la portée de son discours d'origine.ps: À propos de l'Écosse. Notons au passage que le gouvernement de messieurs Bouchard et Landry, dans les années 1996-2001, ont tissé des liens politiques et économiques avec diverses régions autonomes ou "souverainistes": Catalogne, Écosse, Tatarstan. Le cas du Tatarstan est particulier, car des politiciens de cette petite république semi-autonome avaient à l'époque pris comme modèle René Lévesque dans leur quête de l'autonomie au sein de la Russie. Le Québec a signé diverses ententes avec le Tatarstan en 1998 (on peut trouver les textes facilement sur le Web). Modifié 20 décembre 2006 par Zogu Citer
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