O'Hana Posté(e) 30 mai 2006 Posté(e) 30 mai 2006 Salut la gang,Comme d'habitude, merci ben pour vos commentaires !Et ce, que vous soyez immigrants, québécois, francophiles ou non, au Québec ou non, fan de David Lynch ou pas Personnellement, je ne peux pas m'empêcher de voir la situation linguistique québécoise comme une zone de combat. C'est une analogie reflètant assez bien la réalité du Québec à ce sujet. Et comme toute analogie, elle a ses avantages comme ses limites.Un avantage car, comme toute zone de contact dans le monde, le Québec est le lieu constant de frictions, de tensions, d'accrochages mais aussi de métissages avec l'autre culture, l'autre langue officielle du Canada. Je crois qu'il est très important, comme immigrant, de bien saisir cela et c'est ce que je me suis évertué à expliquer dans la dernière chronique. Au Québec, on est quasiment en première ligne d'un front qui s'étire sur plusieurs kilomètres et qui ne se limite pas qu'au seul plan physique de la territorialité. C'est un front également plus abstrait car il se joue aussi sur les plans culturel, idéologique, économique et social.Et un combat implique nécessairement une dynamique de protection, de survie à la base. Et de ce fait, le combattant prend les moyens qu'il juge nécessaire pour assurer sa survie. Je défie quiconque de contester cette logique dans pareille situation. C'est important de se mettre dans cette perspective pour saisir, autant avec sa tête qu'avec son coeur, la volonté des québécois de préserver le français. Et ainsi, de comprendre leur haute sensibilité à cet égard.D'où, en outre, l'arrimage très intime entre langue française et culture québécoise. Un arrimage qui s'est construit et solidifié au cours des siècle dans une enclave francophone constatant, année après année, la prédominance croissante de l'anglais sur le reste du continent.Pour un immigrant, dont la perspective peut être différente, cette attitude peut logiquement apparaître comme étant extrême, discriminatoire voire même fasciste, pouvant même être perçu comme un certain nationalisme - genre "le Québec aux québécois" - ce qui provoque un son de cloche particulier pour ceux qui viennent d'Europe pour les raisons qu'on sait.Or, la perspective n'est pas du tout la même : l'immigrant, le français notamment, n'arrive pas d'une zone de combat linguistique. Sa langue française en France se porte bien en général et bénéficie de plusieurs atouts solides qui non seulement la protège mais la valorise (arts, culture, économie, gastronomie, etc). D'où la limite de mon analogie où certains immigrants ne voient que l'aspect négatif de la zone de combat. C'est un combat, mais un combat pacifique. C'est un combat, mais un combat de protection, pas un combat d'expansion.La nuance est subtile mais bien présente. Et la saisir, c'est saisir toutes ses implications et ses finesses (comprendre le mouvement souverainiste, la loi 101, le concept de société distincte, la dualité culturelle des québécois, etc).Le québécois peut parfois se montrer intransigeant avec le français non pas parce qu'il est raciste, mais justement parce qu'il ne veut pas devenir raciste. En effet, parce qu'il ne veut pas en arriver à des moyens extrêmes parce que des abus extrêmes ont déjà été fait au nom justement de valeurs démocratiques qu'il s'est battu pour avoir dans sa société autant pour lui que pour le nouvel arrivant, il souhaite clarifier la question dès le départ. Et qu'il soit fédéraliste ou souverainiste.O'Hana Citer
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