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Bon, le fil de discussion est encore jeune mais oserai-je vous faire remarquer que je suis, à date, le seul non-québécois de souche du forum qui ai réagi ?

Pourtant, le texte de Taschereau s'adresse implicitement mais directement aux néo-québécois il me semble ...

O'Hana

Ouin, cibole, des réactions quekun? huh.gif

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C'est pas Camus qui disait que la liberté de chacun s'arrête là où commence celle des autres ? (je connais les citations mais remettre les bons auteurs dessus c'est pas mon fort... sad.gif Enfin bref.).

En tout cas, l'ennui c'est que l'autre a de plus en plus tendance à devenir franchement envahissant... Et que cette citation n'est pas assez connue...

J'ai vraiment l'impression qu'après le fascisme et le protectionnisme qui ont régné en maîtres depuis 1939, on tombe dans les excès radicalement inverses. Plus ça vient moins on veut s'imposer de règles.

Quand il s'agit du commerce on parle de mondialisation et hop on passe à autre chose.

Quand il s'agit de culture alors là, on sort tout de suite l'artillerie lourde des grands "principes humains". On parle de liberté individuelle, de culte, tout le monde doit respecter tout le monde, etc. Si quelqu'un a le malheur d'émettre le début d'un commencement d'hypothèse sur la limitation des libertés individuelles, il est immédiatement taxé de fasciste, raciste, nazi et j'en passe. Du coup le respect d'autrui ne fonctionne plus que dans un seul sens : celui qui accueille l'autre est désormais contraint de respecter l'autre, ses croyances, ses coutumes, sa façon d'être. Et l'autre a plus ou moins tous les droits.

Et quand on parle religion c'est l'horreur absolue. Enfin comme j'ai toujours considéré la religion comme la pire chose qu'ait jamais inventé l'homme, je ne vais pas m'étendre sur le sujet...

J'ai l'impression que la "démocratie" ne fait plus qu'instaurer des lois sur les droits et libertés des individus. Il n'est plus question du devoir qui devrait aller avec. J'ai été élevé dans l'idée exacte inverse : si j'ai le droit de faire quelque chose c'est parce que j'ai le devoir de respecter certaines règles. J'ai peut-être le droit de conduire une voiture mais en contrepartie je dois respecter le code de la route. Mais comment puis-je oser comprarer les Droits de l'Homme a une voiture ? C'est immoral !!

La démocratie manque de plus en plus de civisme, en fait.

D'ailleurs en France on parle de remettre des cours d'éducation civique à l'école, c'est pour dire ! Bon je ne vous dit pas les hurlements d'horreur des associations en tout genre...

Il devrait y avoir des cours de civisme pour les immigrants avec interro écrite tous les ans et reconduite à la frontière en cas d'échec. Ça ferait peut-être réfléchir un peu (encore que la réflexion n'est pasle fort de l'espèce humiane quoi qu'on en dise...).

C'est peut-être pire dans le cas du Québec et du Canada, car ce sont des terres d'accueil officielles, par opposition à l'Europe qui a (plus ou moins) ce titre depuis des lustres mais n'est plus ouverte à l'immigration. Sachant cela, le reste du monde se dit "ben si j'immigre chez eux, ils vont m'accueillir à bras ouverts et je serai comme chez moi". Et ça même pas sans arrière pensée ! Mais plutôt sans penser du tout... On dit souvent que c'est ce que pensent les français en venant au Québec. J'ai pas l'impression qu'on soit les seuls (vivi je me mets dans le lot). Pour avoir discuté une ou deux fois avec des immigrants d'autres pays, j'ai déjà constaté qu'ils n'étaient pas mieux, voire pire mais je suis sans doute partial smile.gif

Côté solution, ben celle de l'examen de civisme annuel est la moins radicale que je vois tongue.gif Vous imaginez que les autres doivent être vach'ment fascistes du coup... Pas grave, j'assume.

Le problème c'est qu'effectivement, comment mesurer le degré de respect qu'un immigrant peut avoir dans la vie quotidienne vis-à-vis de la société qui l'accueille ? On peut imposer tous les tests imaginables qu'on veut, on pourra toujours tricher et le Québec sera traité de tous les noms. Il suffit de voir les réactions simplement sur les délais de traitement des dossiers...

Quant à envisager d'imposer des devoirs de civisme aux immigrants c'est impensable, vous n'oseriez pas brimer ces pauvres petits immigrants tout de même ? En tout cas, aucun homme politique n'osera, et c'est peut-être là le coeur du problème.

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Posté(e) (modifié)

De ce que je vois à cette heure, je serai donc la prochaine à réagir. Mais je pourrai être classée dans la catégorie de ceux qui n'ont qu'une idée de l'immigration, puisque je ne l'ai pas encore vécu personnellement.

Pour ce qui est de mon opinion, je ne pense pas que ce soit au pays d'accueil de se modifier pour s'adapter à ses immigrants, mais plutôt l'inverse.

Alors, je sais ce que certains vont penser très fort : encore une française qui n'accepte pas l'immigration chez elle, etc, etc...

Non, le problème n'est pas là, en tout cas pas pour moi, surtout depuis que j'ai pris la décision de partir vous rencontrer. Plus le temps passe, plus la date du départ approche, et plus je ressent les difficultés que les immigrants en France doivent affronter. Je me dis que ces difficultés là, je devrais moi même les affronter. Mais je me dis aussi que cela me permettra de me confronter à une culture différente, qui m'aidera à évoluer.

Une chose est sûr: je ne pars pas pour recréer mon univers. Et je ne comprends pas que d'autres immigrent et veuillent apporter leur univers dans leur pays d'accueil.

Je retourne méditer sur mon prochain sort d'immigrante... biggrin.gif

May_line

Modifié par may_line
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Si ça peut te rassurer May_Line, j'aime bien ton approche... wink.gif

Tant qu'à faire les démarches et à se déplacer icitte, faudrait peut-être être cohérent et s'attendre à ce que cela soit différent de ce à quoi on a été habitué, non? blink.gif

Moi les "nous sommes un plus pour vous, nous vous apportons notre fric et notre savoir, donc vous devez vous pliez à toutes nos demandes", ça me fait suer. Personne n'a forcé les immigrants à venir ici et s'ils sont venus, c'est parce qu'il voyaient en cette terre d'accueil une réponse à leurs attentes. Ben qu'ils assument leur choix, tab... dry.gif

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Posté(e)
Si ça peut te rassurer May_Line, j'aime bien ton approche... wink.gif

Merci!! wub.gifwub.gif

Moi les "nous sommes un plus pour vous, nous vous apportons notre fric et notre savoir, donc vous devez vous pliez à toutes nos demandes", ça me fait suer. Personne n'a forcé les immigrants à venir ici et s'ils sont venus, c'est parce qu'il voyaient en cette terre d'accueil une réponse à leurs attentes. Ben qu'ils assument leur choix, tab...  dry.gif

Et bien j'espère que je ne suis pas la seule à penser cela!!

Pour en rajouter juste une toute petite couche, et ensuite j'irai me coucher (c'est minuit et demi, ici!!!): si je voulais retrouver mon pays chez vous... je ne partirai pas!!! biggrin.gif

Bonne nuit tout le monde!! biggrin.gif

May_line

Posté(e)

Moi les "nous sommes un plus pour vous, nous vous apportons notre fric et notre savoir, donc vous devez vous pliez à toutes nos demandes", ça me fait suer. Personne n'a forcé les immigrants à venir ici et s'ils sont venus, c'est parce qu'il voyaient en cette terre d'accueil une réponse à leurs attentes. Ben qu'ils assument leur choix, tab...

Peut-être devrai-je te redonner la définition du terme compromis Cherry happy.gif Faut pas non plus tomber dans les extrêmes : je ne pense pas qu'un immigrant sera assez fou ou arrogant pour penser ainsi ou poser une telle demande, et ce, quelque soit le pays d'immigration.

Je me dis simplement que les québécois ont toujours combattu pour ne pas être assimilés par les anglophones. Combat légitime rien à redire. Cependant, ne tenons pas un discours qui pourrait faire croire, de l'autre côté, que les immigrants soient obligés de s'assimiler à la culture québécoise pour espérer vivre au Québec.

Comme la culture, difficile de tracer une ligne entre assimilation et intégration wink.gif

O'Hana

  • Habitués
Posté(e) (modifié)
Moi les "nous sommes un plus pour vous, nous vous apportons notre fric et notre savoir, donc vous devez vous pliez à toutes nos demandes", ça me fait suer. Personne n'a forcé les immigrants à venir ici et s'ils sont venus, c'est parce qu'il voyaient en cette terre d'accueil une réponse à leurs attentes. Ben qu'ils assument leur choix, tab...

Peut-être devrai-je te redonner la définition du terme compromis Cherry happy.gif Faut pas non plus tomber dans les extrêmes : je ne pense pas qu'un immigrant sera assez fou ou arrogant pour penser ainsi ou poser une telle demande, et ce, quelque soit le pays d'immigration.

Désolée de pêter ta balloune, mais je l'ai déjà lu sur ce forum... closedeyes.gif

Je me dis simplement que les québécois ont toujours combattu pour ne pas être assimilés par les anglophones. Combat légitime rien à redire. Cependant, ne tenons pas un discours qui pourrait faire croire, de l'autre côté, que les immigrants soient obligés de s'assimiler à la culture québécoise pour espérer vivre au Québec.

Comme la culture, difficile de tracer une ligne entre assimilation et intégration  wink.gif

On ne parle pas d'assimilation ici, merde! mad.gif (Gandhi junior, ta cote commence à baisser... wink.gif )

Notre but n'est pas de raboter les différences, mais de ne pas nier qui nous sommes, et les principes et valeurs qui nous habitent, pour faire plaisir au premier groupe d'immigrants venu. C'est bien beau le compromis, mais on ne deviendra ni un pays musulman, ni un pays juif, ni un pays communiste, ni un pays polyglotte, ni un pays sexiste, ni rien de ce qui ne nous représente pas. Point. dry.gif

Et Hebus, j'aime beaucoup ton intervention, sauf l'histoire de l'examen sur le civisme. C'est irréalisable...

Modifié par cherry
Posté(e)

Désolée de pêter ta balloune, mais je l'ai déjà lu sur ce forum...

Oups, scuse alors : ceci étant, c'est drôle mais ça ne me dérange pas de ne pas l'avoir lu moi happy.gif

On ne parle pas d'assimilation ici, merde!

Je parlais seulement de perception : et c'est une perception que ressentent certains immigrants allophones que je rencontre. L'inconvénient avec les allophones (inconvénient pour le Québec), c'est que sur le plan linguistique, ils n'ont aucune préférence particulière généralement entre le français et l'anglais à leur arrivée. Et l'argument culturel (et celui souverainiste de manière sous-jacente souvent) n'est pas le plus convaincant pour les persuader de "virer" francophone.

Notre but n'est pas de raboter les différences, mais de ne pas nier qui nous sommes, et les principes et valeurs qui nous habitent, pour faire plaisir au premier groupe d'immigrants venu. C'est bien beau le compromis, mais on ne deviendra ni un pays musulman, ni un pays juif, ni un pays communiste, ni un pays polyglotte, ni un pays sexiste, ni rien de ce qui ne nous représente pas. Point.

Chu ben d'accord avec toi : tu reconnaîtras cependant que le québécois d'aujourd'hui a beaucoup de différences avec le canadien-français d'il y a 40 ou 50 ans. Et probablement que le québécois de 2050 sera très différent celui d'aujourd'hui. Le brassage culturel se fait et une identité qui n'évolue pas est vouée à disparaître.

O'Hana

  • Habitués
Posté(e)
J'ai l'impression que la "démocratie" ne fait plus qu'instaurer des lois sur les droits et libertés des individus. Il n'est plus question du devoir qui devrait aller avec. J'ai été élevé dans l'idée exacte inverse : si j'ai le droit de faire quelque chose c'est parce que j'ai le devoir de respecter certaines règles.

100% d'accord avec ça, et tous les jours je me dis que beaucoup de choses se règleraient d'elles-mêmes si tout le monde avait le mot RESPECT en tête (et dans les actes bien sûr!)

on pourra toujours tricher et le Québec sera traité de tous les noms. Il suffit de voir les réactions simplement sur les délais de traitement des dossiers...

Ouais, ça ne rassure pas sur la suite une fois sur place... mad.gif

  • Habitués
Posté(e)

Je passe sur les dialogues inter-forumistes pour me concentrer sur le texte de Taschereau.

... Eh ben non.

Je ne vais pas applaudir et renchérir.

Même si je suis d?accord avec la conclusion principale : l?inquiétude d?être étiquetés d?intolérants parce que nous souhaitons débattre lorsque nos valeurs sont mises au défi.

Taschereau parle de «l?ampleur des attentes» des immigrants et je vois bien à quoi il veut en venir. Mais je crois foncièrement que la majorité des communautés immigrantes souhaitent simplement être traitées avec égalité. Le doute surgit lorsque les immigrants ont l?impression, à tort ou à raison, qu?ils ont la vie plus dure que les autres (diplôme pas reconnu, expérience pas reconnue? Qui vous dit que les Québécois « de souche » n?ont pas les mêmes difficultés à se vendre?). Quant à moi, je soutiens qu?il s?agit la plupart du temps d?un problème de méconnaissance des codes sociaux qui empêche les immigrants de partir sur le même pied d?égalité.

Il dit que ces immigrants cherchent à lui enlever son identité, mais il serait sans doute surpris de ne pas avoir à chercher aussi loin. Le RoC nous a interdit notre identité bien avant les immigrants. Et même? baladez-vous un peu aujourd?hui à Hull et à Gatineau? je vous parie que vous pourrez compter sur les doigts d?une main le nombre de drapeaux québécois devant les maisons et aux balcons des appartements. Alors qu?à Montréal, qu?à Québec, qu?au Lac-St-Jean? il y a un océan de petits drapeaux bleus.

Mes collègues québécois, francophones de l?Outaouais, disaient cette semaine :

«Ils ont fous, à Montréal et à Québec, ils sont bien trop politisés, ils nous font suer avec leurs revendications?». La revendication d?une identité québécoise est TABOU, juste à quelques km de Montréal, dans l?Outaouais? Et qui offre une résistance ? Des francophones, des blancs, des «de souche»?

Les immigrants ont des attentes - ils se servent de la Charte? Tant mieux pour eux. Le vrai problème, j?en suis persuadée, est au niveau politique. C?est le pouvoir politique qui par souci d?électoralisme, par rectitude politique extrême, refuse parfois de faire les choix souhaités par la majorité.

Et même si je comprends son inquiétude, même si elle est peut-être parfois fondée? je trouve qu?il fait preuve de mauvaise foi en disant que certaines minorités étudiantes revendiquent à l'université la construction d?une aire pour se «laver les pieds». C?est faire preuve de mépris de prétendre qu?il s?agit de se laver les pieds. Il s?agit d?un lieu de prière (houlàlà, ouache, le vilain mot). Alors on est d?accord ou on n?est pas d?accord? mais arrêtons de déconner. Il ne s?agit pas d?un bain de pieds ici.

Si les autres ne montrent pas de «signe de bonne foi» envers notre culture, c?est à nous de nous affirmer sans honte et d?exiger, revendiquer, protéger le droit au débat. Je suis également profondément exaspérée par l?interdiction de l?exposition de Zahra Kazemi à la bibliothèque de Côte-St-Luc. J?ai une très bonne amie juive pratiquante et j?avoue ma propre impuissance à aborder avec elle ce sujet contentieux. J'assume ma lâcheté. J'ai la politesse de ne pas souhaiter tomber dans la provo primaire. Mais tant que nous ne mettrons pas, nous-mêmes, nos «couilles», ne nous attendons pas à obtenir des faveurs des autres. Et c'est dans ce sens que mon opinion diverge de celle de Taschereau, même si je comprends, je le répète encore pour que ce soit bien clair, je comprends son inquiétude.

Posté(e)

Trés beau texte en effet,et le Québec étant un pays démocratique,où la liberté d'expression est un élement vivant et présent et ne peut souffrir d'aucune contestation,il appartient donc à chaque citoyen de donner son point de vue,qui ne reste finalement qu'un point de vue qui peut prêter matière à critique et c'est l'evidence mème des bases de la démocratie.

J'avoue que j'ai hésité avant d'intervenir,mais étant un futur immigrant ,je me sens un peu impliqué,modestement et succinctement je vais tacher d'y répondre.

je vais commencer par citer un passage de Taschereau qui se trouve juste à la fin de son écrit, '' je demande qu'on soit tolérant envers ma capacité à intégrer les changements sociaux qui s'imposent à nous,Québécois d'origine...'''

Québécois d'origine?Peut on etre Québécois d'origine en ayant vécu que 45ans dans ce pays?

Je pense que Taschereau devrait faire preuve de plus de retenue vu la caractère recent de ses attaches au Québec(45 ans).

Pour l'auteur ,toute nouvelle immigration serait donc préjudiciable culturellement au Québec,cette immigration est donc perçue comme un danger potentiel pour l'identité québécoise.

Apparemment Taschereau est complètement perdu comme lui mème le reconnaît ,il vit un drame, et l'immigration trouble sa conscience québécoise.

Mais d'où provient le mal? Peut etre dans le modèle politique proné par le Québec?

Taschereau a t'il trouvé la faille et le point faible qui permettent aux futurs immigrants de s'engouffrer ?ces brèches sont elles dues aux dysfonctionnements de la politique d'immigration qui est menée actuellement par le gouvernement du Québec? et que ce sont justement ces dysfonctionnements qui produisent un glissement vers le rejet de la culture de l'autre?

Ou bien le mal est il est dans dans la loi '' la charte des droits et des libertés'' ,qui permet aux immigrés d'user et d'en abuser à satiété,faisant de cette loi ''le cheval de Troie'' et la panacée?

Personnellement je considère que le point de vue de cet auteur n'est pas constructif, et c'est un point de vue politique trés faible,qui souffre d'une immaturité politique trés flagrante qui ne vise qu'attiser les passions,et il ne propose aucune alternative,aucune médiation,et une rèflexion pareille ne peut qu'ouvrir la voie aux dérapages.

Dans son analyse il y a un mouvement de panique,un manque de confiance en lui mème et une certaine fragilité qui a besoin de points de repères,de balises en raison aussi d'un sentiment de perte d'identité.

Le Québec étant un pays démocratique,un pays d'immigration.Ceux qui conduisent la politique actuelle du Québec ont été élus démocratiquement,par la majorité des Québécois,les lois qui en sont issues sont faîtes par et pour les Québécois et la charte des droits et des libertés est une loi fondamentale du système Québécois,elle a été conçue par les Québécois et pour les Québécois,pour leur bien etre en général,dans une vision universaliste;Il est bien évident qu'il ne faut pas abuser des visions universalistes qui peuvent perturber l'opinion,et que les Québécois ont le droit de s'interroger sur les risques de perte d'identité que comporterait un brassage trop accentué de populations.

  • Habitués
Posté(e)
D'emblée, je l'avoue: je ne suis ni un titulaire de doctorat ni un fonctionnaire qui travaille sur les droits de la personne depuis deux ou trois décennies. Non, je ne suis qu'un citoyen du Québec depuis bientôt 45 ans.

Mon commentaire n'est donc pas fait sous le signe de l'analyse approfondie et cartésienne. Il est celui de l'incompréhension qui se mêle à l'inquiétude. À l'inquiétude qu'on fasse de moi une personne intolérante. Permettez-moi d'expliquer mon propos, qui n'a pour but que de m'aider à exprimer ce malaise qui ne me quitte plus.

Depuis disons une quinzaine d'années, je me sens dépassé par l'ampleur des attentes des communautés immigrantes à mon endroit. Non pas que je ne comprenne pas l'essence de la Charte des droits et libertés et des concepts comme l'accommodement raisonnable. Je pense en saisir l'importance et la portée.

Non, ce qui me dépasse, c'est ce déni de nous-mêmes, le déni de notre identité. Ce déni de notre nature québécoise, de ses racines et de ses caractéristiques.

Pire, j'ai de plus en plus le sentiment qu'on cherche (et je ne puis dire qui cherche à le faire) à m'enlever mon identité et surtout à me faire comprendre que la notion de «chez nous» n'existe plus. Dites-moi, quelqu'un : puis-je encore croire que je suis ici chez moi ? Puis-je encore souhaiter que, pour pouvoir en dire autant, mon ami de l'extérieur aura accepté ma culture et ma langue et aura fait un effort significatif pour s'intégrer à sa terre d'accueil ?

À Rome, comme les Romains

Je me sens d'autant plus en droit d'exprimer cette attente, que j'espère encore légitime, du fait que ma nature de Québécois m'incite à parler anglais dès que je mets le pied à Toronto. S'il m'arrivait d'aller vivre en Iran, je vivrais largement comme les Iraniens, et jamais (même si cette société était aussi libre que la mienne) il ne me viendrait à l'esprit de chercher à les contraindre à m'accepter comme je suis et à demander qu'on retire l'enseignement de l'islam des écoles... Jamais, car j'aurais trop de respect pour celui qui m'accueille.

Pour tout vous dire, j'ai peur de ne plus pouvoir dire «bienvenue chez nous» à une personne de l'extérieur. J'ai cette peur grandissante puisqu'on émiette lentement et sûrement tout ce que je jugeais être raisonnable sous le prétexte que, comme membre de cette société d'accueil, ce sont mes pratiques et mes valeurs qu'on cherche à modifier et à remettre en question.

Sous le couvert d'un texte qui, si noble soit-il, m'étouffe et m'amenuise, m'isole et me fait sentir coupable de tout, je dois accepter les charges impitoyables contre tout ce que mes pères ont cru juste et bon.

Tolérance mise à l'épreuve

Bien sûr, il faut accepter les remises en question. Mais à quel rythme ? Et jusqu'où cela ira-t-il ?

- J'étais bien naïf de croire qu'il est raisonnable d'interdire tout symbole religieux dans les écoles (y compris celui de la religion de mes ancêtres), et voilà qu'on m'indique que le port du voile ou du kirpan devrait être permis.

- Je croyais qu'aucune personne au monde, accueillie dans ce que je pensais être mon pays, ne me demanderait un jour de lui construire une aire spéciale dans les universités pour qu'elle puisse s'y laver les pieds.

- Je croyais que cette même personne trouverait charmant d'écouter nos cantiques de Noël dans les haut-parleurs de nos écoles et, qui sait, qu'elle se surprendrait à les fredonner !

- Je croyais que, par simple civisme, elle comprendrait que je n'aime pas qu'elle construise des abris de bois sur nos beaux balcons du Plateau Mont-Royal pour y célébrer sa fête religieuse et qu'elle trouverait normal que je m'oppose farouchement à tout ce qui pourrait vouloir se placer au-dessus de mes lois.

- Enfin, j'étais bien convaincu qu'elle n'oserait pas m'imposer ses querelles socio-politico-religieuses et faire annuler d'un simple claquement de doigts la magnifique exposition du travail d'une photographe sacrifiée. S'il eût fallu que je demande moi-même la même chose, on aurait eu vite fait de m'empaler sur la place publique en me traitant de tous les noms.

Deux poids, deux mesures ! Ma naïveté me rend triste et est source de grandes déceptions.

Dommage qu'alors que nous venons à peine de sortir de l'emprise du pouvoir religieux et de l'ombre de l'establishment anglophone pour enfin trouver notre place dans le monde, nous soyons prêts à nous soumettre à un nouveau diktat : celui d'une multitude de lobbys minoritaires qui souhaitent dompter la majorité en la contraignant à les accepter maintenant et intégralement, coûte que coûte !

Je terminerai en disant que ma tolérance est durement mise à l'épreuve depuis quelques années et que cette exagération dans les revendications, de même que l'usage à tout vent de la Charte des droits et libertés, a sur moi l'effet contraire à celui recherché. Ce n'est certainement pas en utilisant les tribunaux pour me forcer à accepter toutes les différences et à modifier une large part de mes habitudes qu'on gagnera ma confiance, mon respect et mon amitié.

Je demande qu'on soit tolérant envers ma capacité à intégrer les changements sociaux qui s'imposent à nous, Québécois d'origine, et qu'on montre davantage de signes de bonne foi envers ma culture et ma façon de vivre en l'acceptant et en s'en inspirant, même si elle ne convient pas à toutes les nationalités ni à toutes les religions.

Mouais...

Bon je n'ai pas lu tous les commentaires mais j'ajoute le mien à brule-pourpoint.

Le texte met le doigt sur un certain malaise et surtout sur une remise en question de notre société. Fine.

Cependant une chose me choque dans ce message et c'est le truc du "Je demande qu'on soit tolérant envers ma capacité à intégrer les changements sociaux qui s'imposent à nous, Québécois d'origine"

Québécois d'origine??? Comment peut-on demander à des immigrants de montrer des signes de bonne foi envers "notre" culture et "notre" façon de vivre mais en faisant la différence implicite entre les "Québécois d'origine" et les (Québécois) immigrants ??? Bonjour l'intégration !!!!!

Pourquoi mettre une barrière entre le NOUS et le EUX ?????? D'ailleurs c'est QUOI un Québécois d'ORIGINE ??? Voudrait-on en venir au droit du sang plutôt que celui de la terre?

Je pose beaucoup de questions et je ne donne pas beaucoup de réponses, mais je suis trop en criss pour le moment de lire une telle abération et je ne veux pas écrire des choses qui dépasseraient ma pensée! closedeyes.gif

  • Habitués
Posté(e)

By the way Biscuit...

Cela aurait été bien d'avoir les sources de ton texte. Qu'est-ce? Une lettre ouverte dans un journal? Qui est-ce ce M. Tashereau? Un citoyen lamda? Est-ce le texte en entier ou une partie?

Et ton opinion sur le sujet aurait été intéressante happy.gif

Posté(e)

Quand le mal est fait,quand il existe ,il faut chercher sa source et regarder sa spécificité et s'attaquer à elle pour l'éradiquer,ou bien essayer de trouver une solution,c'est ça le civisme ,c'est ça etre évolué,or le mal québécois,s'il y a un mal,n'est pas la restriction de toute immigration,et le Québec est souverain(heureusement d'ailleurs) c'est lui qui régente et fixe les quotas en les filtrant au maximum(avec l'accord bien entendu du Canada) et concernant sa politique d'immigration ,il n'a de compte à rendre qu'à lui mème ,c'est lui qui dispose de la plus grande liberté pour selectionner et choisir ses futurs immigrants.

Et le Québec officiel comme la quasi-majorité des Québécois reconnaîssent que l'immigration et l'existence de minorités importantes y compris gardiennes de leurs attachements culturels ,est un atoût,et mème une richesse décisive pour une province qui souffre terriblement sur le plan démographique.Les autorités québécoises l'ont compris et ont déjà connu une certaine reussite sur ce point là.

La poursuite de cette politique et le recours aux immigrants pour faire face au déficit démographique est un signe encourageant et illustre l'attachement et la bonne volonté des autorités québécoises à poursuivre justement cette politique qui a donné ses fruits,et l'Europe pour ne pas être en reste suit avec attention la politique canadienne et le système canadien concernant le volet de l'immigration , et veut en prendre exemple et s'en inspirer.

  • Habitués
Posté(e)

Dariane, c'est un texte "lambda" publié dans Le Devoir de jeudi 23 juin.

  • Habitués
Posté(e)

Ben moi j?arrive en retard : quand je vois que le titre parle d'une citation ça m?inspire pas trop d?emblée huh.gif .

Pourtant c?est vach?tement intéressant quand même !

En tant qu?immigrant je perçois DEUX cotés : moi et l?autre. En occulter un me paraît dangereux.

Moi c?est mes besoins : découvrir (=renaître quelque part), l?espace, l?avenir, l?appartenance à un pays (oui, j?me sens plus trop Français dans l?âme blush.gif )

L?autre c?est ses craintes et principalement celle-là :qu?est-ce qu?on va m?imposer ?

Mon premier élan est donc la discrétion. Je conçois mal imposer ma culture et mes ambitions car je suis hôte et non pas propriétaire. C?est à moi d?apprendre ce que je peux faire et ce qu?il ne faut pas faire.

En second plan je place aussi la connaissance du pays : géographie, politique ? mais sur ce dernier point je dois avouer que personne n?a répondu à mes attentes : vous parlez bien de ce que vous connaissez mais je n?ai pas lu la moindre initiation à la politique locale et c?est pas forcément évident de suivre?

Toujours est-il que je conçois qu?on veuille garder un pied dans chaque pays, ne serait-ce par sécurité matérielle ou psychologique, mais trouve que s?en servir pour transvaser son petit univers dans l'autre sans se préoccuper de ce qui adviendra ? je suis CONTRE.

La tolérance est un joli mot peut être mais il peut devenir rapidement un maux tout court, d?autant plus qu?elle quand est à sens unique.

En plus j'avoue que les massacres de chèvres, de moutons ou de poules ne m'ont jamais vraiment attiré: je haïs le fait qu'on fasse payer aux autres ses propres erreurs ou son paradis.

  • Habitués
Posté(e)

Je voudrais ajouter un petit grain à la discussion,

Je vois que le problème de l?immigration commence à se poser sérieusement au Québec.

En Europe il a été analysé et retourné sur touts ces angles. Ce n?est pas facile, en plus avec une difficulté ajouté, celle de l?immigration clandestine et non contrôlé, et donc plus difficile à intégrer. Je crois, modestement, que le problème n?est pas aussi grave au Québec, puisqu? il y a un système de sélection des candidats avant le feu vert. Il faut juste affiner.

Bonne journée à tous

  • Habitués
Posté(e)
By the way Biscuit...

Cela aurait été bien d'avoir les sources de ton texte. Qu'est-ce? Une lettre ouverte dans un journal? Qui est-ce ce M. Tashereau? Un citoyen lamda? Est-ce le texte en entier ou une partie?

Et ton opinion sur le sujet aurait été intéressante  happy.gif

C'est un texte paru dans le Devoir si je me souviens bien, que j'ai trouvé sur internet. Je m'étais contenté de nommer l'auteur, croyant qu'il était bien connu de tous. Je tâcherai la prochaine fois d'être plus précis.

Maintenant, avant de donner mon avis, j'aimerais revenir sur ce que tu dis par rapport aux "Québécois d'origine". Je ne vois par pourquoi nous ne devrions pas utiliser ce terme pour différencier les gens qui sont ici depuis très longtemps, des nouveaux arrivants. Beaucoup d'Italiens établis au Québec depuis plus de 3 générations persistent encore à dire qu'ils sont Québécois, d'origine italienne pour se différencier des Québécois de souche. Est-ce mal? Est-ce que différencier les gens est nécesserairement raciste? En mon humble avis, entre les fascistes d'extrême droite et les gauchistes, il y a généralement un entre-deux très acceptable.

Pour revenir sur le sujet, une copine à moi est allée travailler au Mali durant 6 mois. Elle m'a dit : "Tu sais, il y a énormément de petite choses simples de la vie qu'il faut changer. Par exemple, quelque chose d'aussi banal au Québec que d'étendre ses petites culottes et soutiens-gorge sur la corde à linge peut être profondément choquant dans plusieurs pays d'Afrique." Sans renier le fait d'être Québécoise, elle a dû s'adapter. Bref, pourquoi l'inverse ne serait pas acceptable?

Plusieurs valeurs sont chères au peuple Québécois, et c'est à NOUS de tracer les grandes lignes de ce à quoi le Québec de demain ressemblera, en apprivoisant les immigrants à notre culture. Je serais vraiment bien triste si dans le Québec de demain, les élèves étudiaient une bible X plutôt que d'apprendre l'histoire des gens qui se sont sacrifiés à bâtir l'Amérique, si les gens n'avaient plus le droit d'accepter leurs orientations et si les femmes seraient obligées de porter le voile sous peine d'agression pour manquement à l'étique.

Voilà,

Biscuit.

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que l on doit s'integrer a la culture quebecoise, je suis d accord, c'est logique

que l on differencie les quebecois pur laine et les autres, je suis pas d accord et je rejoinds l'avis de Dariane

  • Habitués
Posté(e)

Pour s'intégrer dans un pays, il faut le connaitre et pour le connaitre ; il faut observer et vivre avec les Québécois, poser des questions et accepter certaine réponse.

Lorsque je suis allé à Paris à l'immigration, la CSQ en poche, l'agente d'immigration nous a tous averti : Vous allez vivre dans un pays de tolérance et d'acceptation de l'autre et surtout ne croyez pas, par le fait, que vous le ferez changer en quelque chose qui ressemble à votre pays d'origine.

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