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Le Québec aurait franchi le cap des 300 000 immigrants temporaires


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Alexandre Duval
Alexandre Duval
 
Publié à 4 h 00

Pendant que le gouvernement Legault soutient que la capacité d’accueil du Québec est de 50 000 nouveaux arrivants par année, le nombre d’immigrants temporaires acceptés sur le territoire continue d’augmenter, sans grand bruit. Les plus récentes données suggèrent qu’ils sont désormais plus de 300 000 dans la province.

À la mi-décembre, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) estimait que le nombre d’immigrants temporaires tournait autour de 290 000, en date du 1er juillet 2022.

Peu de temps après, Statistique Canada a diffusé une information selon laquelle 34 299 nouveaux immigrants temporaires s’étaient ajoutés au Québec durant le troisième trimestre de l’année 2022.

En additionnant ces deux nombres, il est possible de déduire que l’automne dernier, le Québec comptait approximativement 324 299 immigrants temporaires, un groupe qui inclut à la fois les travailleurs étrangers, les étudiants étrangers et les demandeurs d’asile.

Selon l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’Immigration (AQAADI), cette croissance vient contredire le discours du gouvernement Legault voulant que le Québec ne puisse pas accueillir plus de 50 000 nouveaux résidents permanents par année.

 

François Legault en point de presse parle derrière les micro d'un lutrin en gesticulant.

Le gouvernement Legault maintient que la capacité d'accueil du Québec est de 50 000 nouveaux résidents permanents par année.

PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / JACQUES BOISSINOT

En rentrant beaucoup de temporaires et en n'octroyant pas la résidence permanente à ces gens-là, on crée un déséquilibre, à notre avis qui n'est bénéfique à personne, commente Me Stéphanie Valois, la présidente de l’AQAADI.

Me Valois explique que la capacité d’accueil fixée par le gouvernement Legault ne tient pas compte du fait que les personnes qui aspirent à obtenir le statut de résident permanent sont bien souvent déjà sur le sol québécois.

« Elles sont établies. Elles ont un logement. Leurs enfants pourraient aller à l'école, donc il n'y a pas de surplus ou de surcharge sur les services sociaux en octroyant une résidence permanente aux travailleurs temporaires. »

— Une citation de  Me Stéphanie Valois, présidente de l'AQAADI

La croissance du nombre d’immigrants temporaires est aussi le reflet d’enjeux pressants auxquels l’économie québécoise est actuellement confrontée, selon Me Valois. On voit un besoin de main-d'œuvre de la part des employeurs, et ce, partout au Québec, pas uniquement à Montréal et dans les grandes villes.

 

L’enjeu du français

Cependant, le premier ministre François Legault a souvent répété qu’il était nécessaire de trouver un équilibre en matière d’immigration entre les besoins de main-d'œuvre et la protection de la langue française.

C’est notamment ce qu’il a rappelé en novembre dernier lorsque le gouvernement fédéral a annoncé sa cible d’accueillir 500 000 immigrants par année au pays d’ici 2025.

On a le défi spécial, au Québec, de garder et de promouvoir le français, et de s'assurer qu'on arrête de voir le pourcentage de francophones diminuer, avait alors indiqué François Legault.

Or, Me Valois pense qu’offrir la résidence permanente à plus d’immigrants déjà ici avec un statut temporaire pourrait être avantageux pour le Québec puisqu’ils connaissent notre façon de vivre et que plusieurs travaillent déjà en français.

« Ils ont une capacité de comprendre qu'on vit en français au Québec et de passer les tests pour l'obtention de la résidence permanente. »

— Une citation de  Me Stéphanie Valois, présidente de l'AQAADI
 

Stéphanie Valois, avocate spécialiste en droit des réfugiés.

Me Stéphanie Valois, présidente de l'AQAADI.

PHOTO : RADIO-CANADA

À l’inverse, explique Me Valois, maintenir un seuil de 50 000 nouveaux résidents permanents par année pourrait décourager les immigrants temporaires d’investir des efforts dans leur francisation.

 

Ils savent [...] qu'ils ont très peu de chances d'être sélectionnés [comme résident permanent], alors on peut penser qu'une personne qui sait qu'elle n'aura pas de chance d'être sélectionnée au niveau permanent a très peu d'incitatifs à prendre des cours de français ou à apprendre le français, explique-t-elle.

Nouvelles estimations à venir

L’ISQ n’a pas voulu commenter l’augmentation du nombre d’immigrants temporaires au Québec. Statistique Canada non plus, car sa méthode de calcul pour estimer la taille de cette population est en cours de révision.

Par courriel, l’organisme explique que le calcul effectué par Radio-Canada donne une approximation du nombre d’immigrants temporaires, mais que de récents changements pourraient avoir un effet sur le nombre exact.

« Par exemple, l’arrivée de nombreux Ukrainiens [...] et les délais administratifs générés par la pandémie compliquent l’obtention d’une estimation précise de la taille de cette population. »

— Une citation de  Julien Bérard-Chagnon, chef développement et évaluation du programme des estimations démographiques, Statistique Canada

Selon nos informations, toutefois, il est fort probable que le nombre exact d’immigrants temporaires soit encore plus élevé que les meilleures estimations qui peuvent être faites avec les données actuellement disponibles.

D’ailleurs, en septembre dernier, Statistique Canada avait confirmé(Nouvelle fenêtre) que le calcul de Radio-Canada permettait d’arriver à une estimation qui n’est pas très loin du nombre d’immigrants temporaires présents au Québec. À ce moment, l’arrivée d’Ukrainiens et les retards liés à la pandémie étaient déjà des phénomènes connus.

Une fois sa méthodologie révisée, Statistique Canada entend diffuser de nouvelles données sur les immigrants temporaires en septembre 2023. Nous sommes conscients du grand intérêt que suscite cette population, soutient M. Bérard-Chagnon.

Le Québec aurait franchi le cap des 300 000 immigrants temporaires | Radio-Canada.ca

 

 

 

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