Au Canada, un pour tous, tous pour un : Sixièmes au dernier classement Pisa de 2018

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Au Canada, un pour tous et tous pour un !

LES SYSTEMES SCOLAIRES ETRANGERS CHAMPIONS DE PISA (1/5). Sixièmes au dernier classement Pisa de 2018, les élèves canadiens font partie des meilleurs au monde en lecture, en sciences et en mathématiques. Reportage au Québec, où la réussite du plus grand nombre est le credo éducatif, et où l'on pratique « l'apprentissage par résolution de problèmes ».

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Une classe de jeunes enfants visite l'usine hydroélectrique de Beauharnois au Québec. (Renaud Philippe/NYT-Redux-REA)

Par Pauline Jacot

Publié le 22 août 2022 à 8:19Mis à jour le 22 août 2022 à 17:54

Quelques bouts de carton ont été plaqués contre les fenêtres des immeubles pour tenter de remplacer les carreaux cassés. Dans les ruelles droites et symétriques qui quadrillent ce quartier du nord-est de Montréal, des adolescents vont et viennent sur les trottoirs, le long des immeubles de pierre rouge. Bras dessus, bras dessous, côte à côte ou par petits groupes, beaucoup portent le polo ou le sweat-shirt bleu marine de leur école : un « P » sur la poitrine, pour « Pierre Dupuy », l'un des établissements secondaires les plus défavorisés du Québec.

A l'intérieur pourtant, toutes les salles de classe sont équipées des derniers écrans interactifs, et les 350 élèves peuvent travailler sur des ordinateurs portables, mis à disposition par l'école. « Si un élève est en difficulté ici, le budget dédié à son apprentissage est multiplié par 3 », souligne Valérie Lagrange, la directrice de l'établissement. « Sur les 51 personnes qui travaillent dans l'école, un tiers occupent des fonctions support, pour pouvoir aider les jeunes qui en ont besoin. »

La réussite du plus grand nombre

Douze employés, dont des orthophonistes, des éducateurs, des psychologues et une conseillère d'orientation, ont été embauchés ces dernières années grâce aux subventions du centre de services scolaires de Montréal, un organe public intermédiaire entre le ministère de l'Education, propre à chaque province, et les établissements scolaires. « On a tendance à se voir comme des maîtres-nageurs, d'abord nous fabriquons une bouée pour chaque élève, puis nous décidons ensuite à quel moment lui enlever lorsque nous sentons qu'il est prêt à nager tout seul », sourit Valérie Lagrange.

 

suite et source: https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/au-canada-un-pour-tous-et-tous-pour-un-1783007?xtor=CS1-26

[Azarielle]

Si certaines informations de l'articles sont exactes, d'autres ne sont pas des généralités, sont incomplètes ou ne sont plus d'actualité.  Quand je lis cet article, j'ai l'impression que c'est pour mieux faire avaler les changements que tente d'amener l'Éducation nationale en France avec sa réforme de l'enseignement public. Certains aspects sont calqués sur ce qui fait au Québec.  Permettez-moi d'apporter quelques nuances ou précisions. 

 

Le concept d'enseignant-ressource est apparu avec l'apparition des élèves handicapés ou ayant des difficultés d'apprentissage ou d'adaptation. Ces enseignants sont libérés en partie de leur tâche d'enseignement (maximum 50%) pour venir en aide à d'autres enseignants qui ont des élèves en difficulté intégrés dans leur classe. Il faut savoir que cette aide n'est pas automatique. Si l'enseignant-ressource enseigne, il n'est pas disponible pour donner un coup de main. La priorité est donnée au 1er cycle, en français et en mathématiques. Malheureusement, certains groupes n'auront aucune visite de l'enseignant-ressource parce que celui-ci enseigne chaque fois qu'ils ont un cours de français ou de mathématiques. 

 

Ensuite, pour qu'un enseignant puisse être libéré pour devenir une ressource, il doit y avoir un enseignant légalement qualifié pour le remplacer dans la partie libérée de la tâche. Par exemple, l'enseignant qui a officiellement 4 groupes dans sa tâche, on lui en retire 2 pour qu'il puisse devenir enseignant-ressource, les 2 groupes ainsi laissés doivent être pris par un autre enseignant légalement qualifié. En période de pénurie, ces libérations deviennent difficiles, voire impossibles dans certains milieux ou dans certaines matières. Dans mon centre de services scolaires, on nous a dit qu'on n'aurait probablement pas d'enseignants-ressources puisque les projections indiquait un manque d'effectif beaucoup trop important. 

 

L'enseignement par projets s'est aussi modifié. Si au début de la Réforme tout se faisait par projet, on s'est vite aperçu que les élèves se rappelaient plus du plaisir à faire le projet que des notions abordées pour y parvenir. Certains apprentissages n'étaient pas faits puisqu'il y avait trop de liberté dans le programme et beaucoup d'énergie était mise sur les projets d'envergure. Une mise à jour a donc été faite et une progression des apprentissages a été mise sur place, elle venait ainsi indiquer à quel moment une notion devait être enseignée dans le cheminement scolaire. On rappelait aussi que pour développer une compétence, il faut avoir des connaissances. Dans le fond, on tente le plus possible de rendre concrets les apprentissages faits en classe. Certaines notions ou matières s'y prêtent mieux que d'autres. Les plus gros changements se sont opérés en géographie et en histoire où, avant la Réforme, on faisait plus de rétention d'informations (par coeur) qui étaient vite oubliées une fois l'examen passé. Maintenant, les élèves peuvent être mis devant des documents historiques et ils doivent dégager les enjeux de société, cibler la période ciblée ou l'événement couvert, etc. Bref, ils doivent réinvestir leurs connaissances dans des contextes qui sont réels ou qui s'en approchent. Si l'enseignant voit que certaines notions ne sont pas suffisamment acquise pour accomplir la tâche plus complexe, un réajustement est alors opéré. C'est loin d'être si simple en pratique, ça demande énormément de souplesse de la part de l'enseignant. 

 

 

Modifié 23 août 2022 par Azarielle