Habitués Automne Posté(e) 5 août 2018 Habitués Posté(e) 5 août 2018 Intéressante son histoire. Voilà pourquoi au Québec on s'est débarrassé de tout ça un moment donné.. «La religion a volé ma jeunesse» David Riendeau | Journal de Montréal | Publié le 5 août 2018 à 08:08 - Mis à jour à 08:19 Andréa Richard est entrée chez les religieuses à 16 ans dans l’espoir d’aider les pauvres. L’Église catholique l’a plutôt transformée en fille obéissante et ignorante. Après vingt ans de désillusions, elle a quitté le voile pour se réapproprier sa vie. Aujourd’hui, celle qui se faisait appeler sœur Xavier-Marie-de-la-Trinité est devenue une ardente défenseure de la laïcité. «Quand on confronte les religions aux faits historiques, on comprend que ce sont des constructions mensongères. On n’a pas besoin de mensonges pour être heureux! Le sens de la vie est dans la vie elle-même», tonne l’énergique dame de 84 ans. Autrefois, Andréa Richard aurait tenu un discours bien différent. Née en 1934 au Nouveau-Brunswick, elle a grandi à une époque où le clergé catholique exerçait une grande autorité morale sur les Acadiens. Enfant, elle accompagnait sa mère pour porter des fruits aux pauvres chaque dimanche. «J’aspirais à devenir une sainte.» Remarquant son penchant naturel pour l’entraide, une religieuse et un prêtre l’ont recrutée dans les ordres religieux, malgré les réticences de son père. Une vie rigide À 16 ans, Mme Richard a commencé son postulat à l’asile des vieillards des Petites Sœurs des pauvres à Montréal. On lui a immédiatement fait porter une longue robe noire et un bonnet qui cachait ses cheveux. Pendant six mois, elle s’est occupée des personnes âgées, la plupart souffrant d’un handicap physique ou mental. Elle leur donnait leurs repas, nettoyait leurs pots de chambre et effectuait le ménage de l’infirmerie. Andréa Richard a poursuivi sa formation pendant trois ans en Montérégie. Au cours d’une cérémonie solennelle, elle a reçu son nouveau nom: sœur Xavier-Marie-de-la-Trinité. «J’avais l’impression de perdre mon identité.» Le quotidien des novices était étroitement surveillé par les supérieures hiérarchiques, tandis qu’une foule d’interdictions pesaient sur elle: courir, laisser dépasser une mèche de cheveux, se regarder dans un miroir ou s’entretenir en privé avec une autre novice. Quant au courrier qu’elle recevait, il était scrupuleusement ouvert et souvent censuré. Chaque semaine, les novices se mettaient à genou devant la mère supérieure en s’accusant des fautes réelles ou supposées qu’elles avaient commises. De plus, elles se soumettaient à «la discipline»: pénitence qui consistait à se fouetter les fesses. Des années éprouvantes Son noviciat accompli, sœur Xavier a prononcé ses vœux de chasteté, d’obéissance et de pauvreté pour entrer officiellement chez les Petites Sœurs des pauvres en 1955. Son ordre l’a envoyé dans un couvent à Paris, en France. Elle avait pour tâche d’accompagner la religieuse responsable de la quête. Chaque matin, elles parcouraient en chariot la Ville lumière pour quémander aux marchands des fruits et des légumes. Puis, elles se rendaient dans les collèges cossus récupérer les restants du midi, destinés à préparer le souper des démunis. Malgré la rigidité de son quotidien, sœur Xavier ne remettait pas en cause sa foi. «J’aimais ce monde illusoire où l’on se perdait. On s’entretenait avec l’idée qu’on était les épouses du Seigneur et qu’on aidait les pauvres.» Un drame vint toutefois ébranler ses convictions, cinq ans plus tard. «Sœur Adrienne, dont j’étais proche, était secrètement amoureuse du prêtre qui venait nous confesser. Quand la mère supérieure a eu vent de la relation, elle l’a menacée de l’envoyer dans un autre pays.» Totalement bouleversée, Adrienne s’est enlevé la vie quelques jours plus tard devant Andréa. La mère supérieure lui a interdit d’en parler. Le doute a germé dans son esprit. Si la religion enseignait l’amour et l’entraide, pourquoi tant d’opacité? Les mois passaient et tout la ramenait à cet horrible souvenir. Sœur Xavier a pensé qu’une vie plus contemplative et axée sur la prière l’aiderait à retrouver sa paix d’esprit. Elle a demandé son transfert dans un autre ordre religieux. suite : https://www.tvanouvelles.ca/2018/08/05/la-religion-a-vole-ma-jeunesse Citer
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